Ce blog n'a pas pour vocation d'être lu. Il me sert à coucher mes réflexions pour mieux pouvoir me cerner.
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Féminité
Encore un sujet sur lequel j’ai un peu de mal à m’exprimer. ce que je sais, c’est que je travaille dessus.
Par où commencer..?
Bon, déjà, il y a le fait que je n’arrive pas à me sentir “femme”, à 27 ans. Je me sens simplement “jeune fille”. Alors que techniquement, je suis censée être une adulte, là.
Physiquement, ce qui m’empêche de me sentir adulte, c’est le fait que je sois petite (1′60. Hé la pédiatre ! j’attends toujours les 10 cm manquants, hein ! Rembourséeeee ! *huée* *huée*) et que je n’ai que peu de poitrine. J’ai arrêté de porter de soutifs lors du premier confinement, parce que déjà, il y a des études qui disent que c’est mauvais (risque de cancer plus important il me semble, sans oublier que ça rend le sein paresseux, qui perd en fermeté car il n’a plus besoin de se tenir tout seul donc il se casse la gueule, avec le temps.) et aussi parce que j’ai vu des vidéos de nanas qui pratiquaient le no-bra et qui faisaient un feedback genre 1 an après, et elles étaient ravies des résultats : certaines avaient gagné un bonnet (Alors là, j’pense que je peux toujours courir, hein ! Le jour de la distribution des seins, j’étais surement partie pisser à ce moment. Résultat, j’étais en bout de file), ou alors leurs seins se tenaient mieux, tandis que d’autres s’assumaient tout simplement beaucoup plus. Dans tous les cas, ça ne pouvait pas me faire de mal, et mis à part pour le sport, je n’ai pas réellement besoin de soutif. C’était pas évident au début, parce que les tétons, c’est tabou dans la société, mais j’m’en fiche un peu plus avec le temps. De toute façon, heu, j’ai vraiment pas grand chose à montrer.
Bon, ça, c’était le premier point.
J’imagine que le fait de ne pas avoir d’emploi ça ne m’aide pas à prendre confiance moi en ayant des responsabilités, par exemple. Et que le fait d’avoir toujours trop été couvée (je dis ça comme s’il s’agissait d’un reproche mais ça m’arrange bien. La paperasse, c’est jamais une partie de plaisir, donc si “môman” qui peut s’y coller, on va pas dire non !), que ma mère ait toujours pris les devants (elle a zéro patience, quand je lui dis que je vais faire un truc qu’elle m’a demandé, si c’est pas fait immédiatement, elle le fait à ma place. C’est chiant, parfois. Parce que du coup, elle me voit toujours comme une gamine, par moments. D’ailleurs, parfois j’lui dis d’arrêter de vivre dans le passé (c’est MOI qui dis ça ? cette blague !) parce que combien de fois elle me dit que je suis une menteuse alors que je mentais quand j’étais beaucoup plus jeune histoire de pas m’faire hurler dessus ? Il n’y a plus besoin de lui mentir aujourd’hui. Elle me prête encore des défauts que j’avais quand j’étais plus jeune. Peut-être que ça l’arrange, de se dire que je ne grandis pas, que je suis encore son bébé. Ca doit être douloureux pour un parent de voir son gamin devenir adulte.
Je m’égare encore. Dooonc... La féminité...
Je ressens une gêne quand je suis habillée de façon trop féminine, je ne saurais l’expliquer. Par exemple, quand (rarement) je mets du vernis, je ne vois que ça, je ne suis pas complètement à l’aise, j’en suis presque à cacher mes mains (en particulier devant la gente masculine. Trop bizarre.) parfois, et finalement je le retire deux jours plus tard. J’me vois pas du tout coucher avec mon copain en portant du vernis, j’me sentirais trop “fille”. Heu pourtant, jusqu’à preuve du contraire, je suis bien dotée d’attributs féminins...
Oh puis alors le combo “vernis + nu-pieds” c’est même pas la peine d’y penser. Niet. Que tchi. (D’ailleurs, j’mettrai jamais de vernis aux pieds. Les mains, c’est le max que je puisse faire.) J’serais trop gênée. Je sais pas trop de quoi j’ai peur, ni pourquoi. Qu’on me regarde ? Pourtant, ça me flatte qu’on me regarde. D’ailleurs, dans la rue, je marche pas le long des vitrines, je ne rase pas le long des murs. Je dirais pas que je suis en plein milieu d’une rue quand je marche, mais je pense que me faire remarquer dans la rue ça m’gêne pas, au contraire. Bon, sauf les jours de sale gueule, faut pas déconner !
D’ailleurs, j’ai cru que j’allais devenir une connasse à un moment donné, en y repensant. Digression : Je suis sortie 4 ans et quelques avec “G”. On a habité ensemble pendant 3 ans. (D’ailleurs, il faudrait que j’arrive à l’oublier, ce con. Parce que c’est moi qui suis partie. Ah, encore un sujet à aborder plus tard.)
Je n’avais plus de compliments à la fin
(il était pas radin au niveau de l’argent mais alors pour les compliments, fallait s’lever tôt, punaise. Alors que je lui en faisais spontanément et dès que j’en avais l’envie. Il s’y était habitué et quand je l’ai menacé d’arrêter de lui en faire, ça ne lui a pas plu. Je le revois me dire “mais non, c’est dans ta nature de faire des compliments donc continue !”, un truc qui voulait dire ça.)
mais que des reproches. Et quand je suis sortie directement après ma rupture avec un autre garçon, “V”, ce dernier me complimentait tellement, et il me regardait avec tellement d’amour (avec G, on sentait que c’était juste de l’habitude. J’étais acquise donc il ne cherchait plus à me séduire, même si on rigolait beaucoup. Ça, je ne peux pas lui retirer.), il était tendre et attentionné, j’avais l’impression de m’émerveiller devant le plus simple/normal de ses agissements. Même lui il me disait “mais... c’est normal en fait”. Et oui, ça l’était. Du coup, quand j’ai rencontré sa bande d’amis, à “V”, bah ils étaient nombreux à me faire des compliments, directement, ou indirectement (mais “V” me les transmettait), notamment physiquement. Un ami à lui aussi, s’est dit à un moment qu’il avait peur que je devienne une pétasse, trop pleine de confiance en elle. Je le sais parce que quand je lui ai confié avoir eu cette peur, il me l’a dit.
J’ai sans doute eu du mal à dealer avec tous ces compliments soudains, parce que j’crois que j’ai jamais eu autant confiance en moi qu’à ce moment là. Ma confiance “elle est partie lààààà-baaaas” comme dirait mon amie Joëlle, fiouuu. Un truc de fou. Du coup, j’prêtais encore plus attention au regard des mecs. J’étais plus charmeuse. Un peu trop, d’ailleurs, parce que quand on s’est séparés avec “V”, et qu’on a juste entretenu une relation hors-couple (mais avec quelques avantages... “physiques” on va dire...), j’ai eu le toupet d’me faire draguer par un de ses connards de “potes” (qui ne l’est plus aujourd’hui parce que du coup, ils se sont tapés sur la gueule juste avant le premier confinement) en me disant que de toute façon, “V” et moi, on n’était plus en couple, et qu’il n’était pas amoureux de moi, donc, que ça ne le dérangerait pas. J’m’étais mis des oeillères, quoi. C’était tellement moche de lui faire ça. En plus, il m’a menti parce qu’il est tombé amoureux de moi, pendant la période où on n’était plus en couple. Alors qu’on s’était dit que l’on n’était pas tombés amoureux, quand on était sortis ensemble. En plus, ce mec, le con de pote de “V”, ne me plaisait pas de base. On peut pas dire qu’il était vilain physiquement, il s’entretenait. C‘est juste que la première fois qu’il m’a parlé j’me suis dit que ce mec cherchait absolument à ce que je le regarde (ça, je sais que c’est vrai, il n’était absolument pas discret. Il faisait en sorte de se rendre intéressant), qu’il était prétentieux, qu’il devait se taper plein de nanas. Le genre de mecs que je fuis, d’ordinaire. Ça m’intéresse pas ces types là. Les mecs trop BG, bad boy. Beurk. Mais ce qui m’a intéressée, c’était de lui plaire. J’aimais que mon égo soit flatté. Savoir que je plaisais. J’aime toujours ça, d’ailleurs ! J’aime pas trop ressentir ça.
En plus, contrairement à “V”, ce “pote” avait quasiment mon âge, à quelques mois près. “V”, il avait 7 ans de plus que moi et, même si je ne le sentais absolument pas durant nos échanges, qu’on s’entendait hyper, hyper bien sur tous les plans, qu’il me fascinait quand il argumentait et parlait politique (alors que je déteste ça, autrement, hein), qu’il s’exprimait très bien malgré ses fautes d’orthographe... son hygiène de vie (60 clopes par jour, il mange des pâtes tous les jours grosso modo, il vivait chez son père et passait ses journées sur l’ordi à geeker) et le fait qu’il ne s’entretienne pas physiquement, aussi superficiel cela soit-il, ça ne me convenait pas. En plus, il n’aime pas voyager. Mais je l’adorerai toujours, "V”, et j’espère qu’on pourra reparler, un jour... Il m’a beaucoup apporté et m’a permis de reprendre confiance en moi pendant un temps. Il me trouvait belle, et il le disait. Alors qu’avec G, il disait des autres filles qu’elles étaient belles (évidemment, ça ne me faisait pas sauter au plafond !!!!) mais pour qu’il me le dise, il fallait que je change quelque chose sur moi. D’ailleurs, en parlant de ça, et c’est une des choses que je lui reproche, c’est que j’étais sa poupée. Ce n’est pas que moi qui l’ai constaté, mais nos amis en commun aussi.
(“V”, je l’ai quitté parce qu’avec le décès de Clément, un mois après le début de notre relation, m’avait mis un coup dans l’aile et je n’avais plus la tête à ça. Entre autres, hein. Son hygiène de vie à beaucoup joué aussi.
Pour G, j’ai dû changer ma façon de m’habiller (d’ailleurs, quand j’y pense, il m’achetait des vêtements, qui m’allaient plutôt bien cela dit mais que je n’aurais pas achetés moi même), j’ai dû me couper les cheveux au carré à force qu’il insiste, pour que ça finisse par me rentrer dans la tête et que je passe à l’acte.)
Il voulait que j’arrête de jouer à Pokémon go
(seul jeu mobile auquel je jouais, alors qu’en rentrant du boulot il jouait sur son ordi ou à la console, il ne s’emmerdait pas à sortir le chien, par contre, puisqu’un chien comme le nôtre, un cocker, c’est un “chien de salon”, et que pour lui ça n’a pas besoin de sortir et ne s’ennuie pas. Tocard. )
à partir du moment où, après y avoir joué des heures durant, il a décrété que c’était de la merde, pour que je me mette à la lecture à la place. Je rappelle que je n’aime pas lire. Je n’arrive pas à me plonger dans une histoire, parfois je relis plusieurs fois la même phrase, et je suis lente à lire parce que j’ai besoin de visualiser la scène. En fait, il voulait qu’on soit un couple modèle. Je ressentais plus d’amour sur les réseaux sociaux quand il postait une photo de moi sur sa page facebook (il était photographe) avec un joli petit texte, qu’en vrai. Ca sonnait faux. Mais ça marchait, parce qu’on était un couple de référence pour nos amis, un couple modèle, même pour Clément, qui était amoureux de moi avant que je rencontre Gaulthier. D’ailleurs, ça a vraiment touché Clément, quand j’ai quitté G. Lui qui avait une triste image de l’amour depuis sa plus grosse déception sentimentale, avec son premier amour en 2012... une fois décédé, même pas deux mois après notre rupture, sa mère m’a dit que ça l’avait beaucoup touché.
J’me rappelle aussi qu’une fois, alors que je vomissais (depuis plusieurs jours) le matin avant de partir travailler à l’hôtel, à cause de mon patron, G s’est levé en me demandant, énervé “tu peux arrêter de faire du bruit ? je dors !”. Heu, ta meuf se rend malade avant d’aller au boulot, tu connais la cause et c’est tout ce que tu trouves à me dire ? Il ne comprenait pas qu’on se rende malade pour un boulot.
Sans compter que mes amis ont témoigné plusieurs fois du fait qu’il me parlait mal ; là où moi, je ne remarquais rien. Une fois au restaurant, il m’avait rabaissée devant nos amis ; une fois devant ma famille, il a sorti “mais t’es bête ou quoi ?!” parce que j’avais prévu de demander des conseils pour appliquer du henné sur mes cheveux à la mère de mon ancienne meilleure pote fille (”M”), au lieu d’aller chez le coiffeur.......... nan mais sérieux quoi. Quel bouffon. D’autres fois à la salle de sport, et d’ailleurs ça n’avait pas plu à deux de nos amies qui étaient venu avec nous. Une autre amie m’a dit “il t’aurait bouffée”.
Il avait d’ailleurs un livre sur la manipulation. Ça avait fait tilter mon frère. Quand j’ai demandé à G pourquoi il en avait un, il m’a dit que c’était simplement pour apprendre à déceler des tentatives de manipulation. Mon cul, ouais.
Bref, il a voulu complètement me changer, à la longue. Faut pas se demander plus longtemps pourquoi pendant les 3 dernières années (oui, sur 4 ans et 3 mois de relation !) je n’avais plus de libido, s’il me cassait comme ça tout le temps... Mais je ne sais plus quand ça à commencé. La pilule avait joué un rôle, c’est sur, mais je suis sure que le fait qu’il m’ait autant cassée, ça a encore plus joué. Ca ne m’empêchait pas de l’aimer, bien sur. Mais je n’avais juste jamais envie de lui. Heureusement, après, avec “V”, j’ai compris que j’étais vraiment normale.
Je pense qu’il devrait consulter, lui aussi. Mais ça n’est pas mon problème, j’vais pas m’intéresser à ses tares, j’ai assez à faire avec les miennes. Mais je sais que j’ai encore de la rancoeur envers lui. En particulier, de voir qu’il a l’air d’éviter de faire les mêmes erreurs qu’avec moi, avec sa meuf. Elle, il la valorise souvent sur les réseaux sociaux (il me reprochait d’être trop sur mon téléphone (alors qu’en vrai il était bien content que je montre qu’il était drôle à mes contacts) et aujourd’hui, il fait plein de stories pour montrer qu’il est heureux en avec elle (la rupture, ça avait été une véritable claque pour lui), il est même parti en Alsace avec elle en novembre alors que quand je lui disais que je voulais visiter cette région, il me disait qu’il n’aimait pas parce que les maisons alsaciennes avec toutes leurs fleurs c’était trop cliché. Il l’a prise 6 ans plus jeune qu’elle, surement pour mieux la manipuler. D’ailleurs, la nana, très sophistiquée, qui passe sa vie en talons, il l’a fait se mettre au skate en même temps que lui, et se mettre au sport pour qu’elle maigrisse un peu. Elle fait tout pour lui plaire donc forcément, ça va lui plaire. J’en veux à sa mère de l’avoir toujours élevé en enfant roi, à toujours lui dire qu’il était le plus beau, et le meilleur. Au final, il a trop eu confiance en lui et ça l’a rendu rabaissant. J’lui ai dit une fois “tu pourrais poser une pêche au milieu de la table, que ta mère trouverait encore le moyen de dire que c’est merveilleux.” Bref. y’a trop à dire sur ce mec. J’enchaine les digressions.
Mais je pense qu’il a contribué au fait que j’ai un problème de féminité.
Après, je sais que ça remonte à il y a longtemps. J’étais gamine. Toute petite, j’aimais mettre plein de bijoux, du vernis, des robes, etc. Et d’un coup, le vernis c’est devenu ma hantise. J’me suis mise à détester Lorie (la chanteuse) parce que j’avais vu une photo d’elle avec du vernis rouge. J’me souviens de ce moment, putain, tellement ridicule. Du coup j’disais de la merde à son sujet pour qu’une ou des copine(s) ne l’aiment plus aussi, je crois ! C’est drôle et con, en y repensant, mais je ne sais pas d’où ça vient.
J’ai pas fait attention à mon apparence jusqu’en troisième. J’me souviens au collège, j’avais le combo de choc : cheveux gras, tresse, frange fine et éparse, appareil dentaire, lunettes rondes, habillée comme un sac. Ma meilleure amie de l’époque me trouvait moche, elle me l’avait déjà dit, en quatrième je crois. Quelle garce. En plus, elle me l’a dit vraiment d’un air snob. Mais ma naiveté fait que je n’ai jamais vécu très mal le fait d’être moquée à cette époque. Du coup, même si je tombais tout le temps en kiff sur des mecs j’ai essuyé plein de rateaux ! En troisième, j’ai commencé à me maquiller, j’avais une coupe dégueulasse mais stylée pour l’époque : mèches blondes, et le dessous des cheveux teint en noir. Avec un dégradé bien cheum type sapin de noel, fait par mon papa (qui ne coiffait que les hommes). Quelle horreuuuur ! Mais bref. A partir du moment où j’ai commencé à me maquiller et à opérer quelques changements, on a progressivement arrêté de me surnommer “caniche”.
Qu’est-ce-que les gamins sont cruels entre eux en primaire et au collège. J’ai peur pour mes futurs enfants. Peur de ne pas voir qu’ils vont mal, qu’ils sont harcelés. J’serai aussi angoissée que ma mère, c’est certain.
Parce qu’au final je me demande si j’ai pas subi une forme légère de harcèlement. Encore une fois, j’étais tellement naive (je le suis toujours aujourd’hui mais moins, dieu merci), que je ne considérais pas ça comme difficile à vivre, et puis à l’époque on ne parlait pas de harcèlement. J’avais des copains / copines (qui me trouvaient moche, dans l’ensemble, je le rappelle), mais on se moquait de mon physique, je me souviens qu’un connard m’avait appelée “Caniche” au collège, en entendant les autres m’appeler ainsi alors que lui aussi était moqué, du coup je lui avais répondu, et il n’avait visiblement pas apprécié parce qu’il m’a poussée du trottoir et maintenue sur la route quelques instants en espérant qu’une voiture me taperait. J’me souviens aussi avoir répondu à un autre merdeux, en sixième, qui se permettait de se moquer de moi, et je crois qu’il a voulu m’étrangler. En tout cas, je me rappelle de sa tête sur le moment, c’était pas beau à voir. Je voyais la haine dans son regard.
En troisième, une “copine” a appris que bien des mois avant qu’elle se mette avec un ami à moi, j’le trouvais très mignon. Du coup, elle m’a déjà mis un coup de pied au cul. Tandis que plus tard, elle a envoyé une de ses copines, dans notre classe, me mettre une petite claque. J’m’en rappelle très bien. Elle est arrivée, elle m’a mis une claque mais GENRE NORMAAAAL quoi, comme si elle m’avait dit “tes lacets sont défaits”, avec un air totalement détaché, elle avait l’air endormie, limite. Elle me colle donc sa petite claque, tranquille, sans pression et me dit “C’est de la part de (suivi du nom de la fille)”.
Bref. Je ne sais pas si c’était du harcèlement mais je m’en souviens très bien. Malgré ça je n’étais pas isolée. Mais j’avais du mal à me trouver. Je copiais pas mal les gens. Même en début de fac ! Besoin de faire comme les autres, de porter le même style de fringues, d’écouter les mêmes groupes. Ca ne plaisait pas aux filles que je copiais, évidemment. Parfois, j’éprouve encore ce besoin. Peut-être pour me rassurer. Alors que ça m’agace qu’on fasse comme moi. Mon ancienne meilleure amie fille (oui parce qu’il y avait Clément en mec, et “M” en fille) à la longue, elle faisait tout comme moi (du moins j’en avais l’impression), mêmes éléments de déco, mêmes fringues/ style de bijoux, à la longue ça me saoulait, en vrai. J’me cherchais/cherche, j’imagine. J’essaye d’exister ?...
Ca fait quelques mois que j’ressens le besoin de me sentir plus “femme”. J’essaye d’être plus féminine : je porte plus de bijoux, je mets des jupes, et même des bottes. Je porte même des sacs de pouf effet croco ! Qui l’eut cru.
Je sais pas trop pourquoi mais j’en ai envie, en tout cas. De me sentir à l’aise et de me sentir “femme”. De toute façon, je n’ai presque que ça à penser, en ce moment, puisque je ne travaille pas.
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Mort et confiance
J’ai tellement écrit hier, je ne pensais pas autant avoir besoin d’évacuer !
Finalement, après encore quelques réflexions, j’en suis venue à la conclusion qu’absolument TOUT me ramenait à un manque de confiance. Simplement, je l’avais sous estimé durant toutes ces années.
Il y a tant de sujets que je pourrais aborder avec un psy. En plus de la confiance, on pourrait parler de mon rapport à la Mort, la féminité, le fait que je sois coincée dans le passé / les souvenirs...
Mais je n’ai pas terminé ma réflexion sur la confiance.
Hier, j’en parlais à un très bon ami à moi.
Comme je m’autorise à le faire avec certaines personnes desquelles je me sens proche, j’ai la sensation d’avoir encore monopolisé la parole. Mais ça n’a pas l’air de le déranger, il se sent vraiment concerné et il est vraiment à l’écoute. J’en ai de la chance. J’ai toujours peur de déranger.
Il faut que je revienne sur cette discussion, parce que j’ai encore trouvé de quoi alimenter le pavé que j’ai rédigé la fois dernière : On va partir de la Mort, pour revenir à la confiance.
J’expliquais à mon ami que malgré le fait que je n’ai pas été touchée directement par le deuil de l’ami de mon copain, décédé violemment vendredi dernier en percutant de plein fouet un poids lourd avec sa voiture, que je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser. Alors que je ne l’ai rencontré qu’une fois, hein, ce mec ! Je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer la scène de l’accident, vraiment, de visualiser les détails, comment la voiture s’est pliée, jusqu’au moment où le moteur s’est détaché du capot, le choc des genoux contre le camion, la façon dont il a été scotché au siège, le pare brise qui explose, la pression exercée sur son corps au moment du choc...
Et mon ami m’a dit que déjà, ça, le fait de visualiser “toutes les actions et conséquences physiques qui ont amené à ce décès”, n’était pas normal. C’était déjà le cas quand mon meilleur ami Clément est décédé en voiture il y a un an et demi, même si le concernant, il s’agissait d’un suicide. J’étais allée sur le lieu de l’accident, avec un ami en commun (certainement un peu limite sur certains points, lui aussi), je regardais l’emplacement des roues de la voiture, encore signalé par des marquages verts au sol, j’essayais d’imaginer à quelle vitesse il était allé, pour en arriver à la photo de la voiture broyée que j’avais observée dans les journaux ressassant son accident. On avait même ramassé un petit morceau de la voiture de Clément, avec cet ami en commun. C’est un peu freeky... et en même temps, je pense qu’il y avait besoin de se rapprocher de tout ce qui pouvait me rapprocher de lui (après tout, c’était la dernière chose qu’il avait touchée, la voiture)... Je ne sais pas, j’imagine juste.
Enfin voilà, j’me demande pourquoi je m’imprègne des accidents, pourquoi j’essaye de les revivre, pourquoi je m’impose ça. Est-ce que je me complais dans le malheur ?
Pour mon ami, je me “force à ressentir toute la peine qu’entoure chaque drame.” au fil des informations/détails que je recherche, qui concernent l’accident.
Encore, pour Clément, ça aurait pu être compréhensible, j’imagine... que je cherche à m’imprégner de ce décès... (mouais... en fait, c’est quand même pas très sain) mais alors l’ami de mon copain, il n’y avait aucune raison à cela.
Je crois que j’ai un souci avec la mort, plus encore quand ça touche les jeunes. Gwenaelle en 2015, décédée d’un AVC, ça m’avait fait mal aussi. C’était une de mes amies de promo. En fait, peut être que les décès de personnes aussi jeunes, de mon âge en fait, ça me renvoie à ma situation de mortelle. Je sais que j’ai peur de crever. Même si après avoir vraiment réaliser la mort de Clément, j’ai pensé à prendre ma caisse et aller me planter au même endroit que lui, que j’me dis parfois que si je crève en voiture ça m’est égal désormais. Sinon, je ne m’autoriserais pas à envoyer des SMS/vocaux au volant, par exemple. Chose que je ne faisais pas avant.
Mais au fond je dois encore flipper.
Je disais à cet ami “Je me souviens du moment où j’ai réalisé ce qu’était la mort.” Quand je suis sortie de mon lit d’enfant en me précipitant dans les bras de mon grand frère, qui, lui, était dans la chambre de mes parents, devant la télé. Je crois même qu’il regardait Fort Boyard, tiens. Pour dire à quel point ça m’a marquée. Je lui disais en pleurant “j’veux pas mouriiiiir”.
Et j’ajoutais : “ je pense que tout est lié, et que tout part de mon manque de confiance et de la basse-estime que je me porte. J’ai peur de la mort parce que j’ai pas envie d’être oubliée. J’ai besoin, à travers le regard des autres, de me renvoyer l’image positive que je n’arrive pas à me renvoyer toute seule. Parce que sans le regard des autres, je ne parviens pas à être fière de moi.”
Faire sourire/rire les gens, pour moi, ça a toujours été important. Enfin, plus encore depuis le lycée, je pense. Je me revois apprendre des sketch d’Elie Semoun (la honte) et Florence Forestie, pour les refaire devant mes potes à la récré. D’ailleurs, j’me souviens encore du sketch de Satania et Démonio !
Quand je me regarde dans le miroir, j’essaye de trouver des éléments pour me rassurer.
J’me suis déjà demandé s’il m’arrivait quelque chose, si je manquerais à beaucoup de personnes (alors qu’en vrai je sais : on s’en fiche du nombre, la qualité prime à la quantité, blablabla.)
J’me suis déjà allongée dans le lit, en imaginant la position qu’on peut avoir dans un cercueil : les pieds joints, les mains croisées sur le ventre. J’ai un peu essayé d’imaginer la scène. J’crois même que ça m’a déjà ôté quelques larmes. Ça fait hyper narcissique. Beurk. J’ai déjà pensé qu’il puisse m’arriver une chose, pas assez grave pour mourir ou pour être défigurée, handicapée, mais assez important pour susciter l’inquiétude autour de moi. Assez, pour voir qu’on a peur pour moi, qu’on tient à moi. Putain, ce melon, pfff.
Mais j’ai peur que du manque de confiance, au narcissisme / à l’égocentrisme, il n’y ait qu’un pas. Je n’ai pas envie de l’être. Indéniablement, je dois au moins être l’un des deux, je pense.
J’ai déjà aussi imaginé mon ancien patron (qui me rendait malade à force de me rabaisser, hein, je gerbais avant d’aller travailler à l’hôtel pendant un temps) me voir accomplir des choses, lui permettant de reconsidérer son jugement de valeur à mon égard, et qu’il arrête de me voir comme une merde. Je le revois me dire, deux fois de suite, d’un ton moqueur, comme si j’étais attardée : “c’est l’information qui va pas jusqu’au cerveau, c’est ça ?! C’est l’information qui va pas jusqu’au cerveau ?” les yeux plissés, un sourcil relevé. Entre ça et le “t’es moyenne en tout” que ma mère m’a déjà sorti plus jeune, on peut pas dire que ça aide à prendre confiance en soi. De toute façon, je gère très mal le stress.
À chaque fois, j’ai peur de réaliser que je ne suis pas une personne aussi bonne/bienveillante que je le pensais. J’ai peur que tous mes actes soient intéressés, et qu’ils aient lieu pour me rassurer. J’ai peur que tout ça, fasse de moi une personne laide.
J’ai aussi l’impression de m’inventer des problèmes. La santé ça va, j’ai des bons amis, j’ai connu des ruptures amicales et amoureuses pas faciles l’année dernière, mais présentement je suis bien entourée, la santé de mes proches ça va, le seul problème que je pourrais avoir, c’est le fait de ne pas avoir d’emploi. Et encore, j’ai le droit au chômage, donc j’ai un toit, et de quoi manger. J’ai quelqu’un qui m’aime. Donc, techniquement, il n’y a pas d’quoi en faire une pendule.
Pour mon ami, je “n’aspire que d’intérêt que pour la négativité. Toutes les choses qui ont des effets ou conséquences négatives, tu t’y intéresses, et tu te laisses submerger complètement.(...) Ton plus gros problème, c’est que tu n’acceptes pas toi-même d’avoir un problème psychologique. Et tu penses que ce n’est pas vraiment réel.” Il ajoute que je n’ai pas de problème de narcissisme mais que j’ai juste peur de la solitude.
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“Encas” de doutes.
Ça y est, c’est reparti, j’ai à nouveau besoin de m’interroger sur la manière dont je fonctionne. Je suis prise d’un besoin irrépressible de me demander pourquoi je ressens et agis de telle façon.
Ça fait déjà un moment que j’y songe et plusieurs mois que j’ai créé ce blog, mais prise d’une flemme non inhabituelle chez moi en ces temps de chômage COVIDal, j’ai repoussé, et repoussé, sans jamais coucher chacune de mes pensées qui s’écoulaient telles de l’eau sortie d’un robinet. Alors que je SAIS que ça me fait du bien, à défaut d’aller claquer le pognon que j’n’ai pas dans des consultations psychologiques ou d’aller embêter mes camarades avec mes longs pavés, comme si je cherchais à m’inventer des problèmes. Alors que si je prends du recul, je n’ai pas à me plaindre : la santé, les amours, la famille, globalement tout va bien. Le seul truc qui me chafouine un peu (mon dieu... j’ai vraiment utilisé le verbe “chafouiner” ?) c’est le fait de ne pas trouver d’emploi à la sortie de 9 années d’études. C’est un peu emmerdant, oui. Et d’un côté j’ai peur. J’ai peur à la fois de trouver un emploi qui ne me permette pas de m’épanouir professionnellement, de décevoir mes collègues et supérieurs, j’ai peur d’être moquée, prise pour une idiote. Et de l’autre côté, plus le temps passe, plus je crains retrouver un emploi parce qu’à mesure que je reste inactive professionnellement, et plus je doute de mes capacités. J’ai tellement peur de décevoir. Et si j’ai peur de décevoir, c’est surement que j’appréhende que les autres me renvoient une image négative de moi-même, comme si celle que je me porte ne suffisait pas. Eh bien voilà, on y vient, tout doucement mais surement. Il est là, ton souci. Enfin, du moins, un de tes “soucis”. Tout part du fait que tu n’aies pas confiance en toi. La question maintenant, c’est pourquoi.
J’imagine que les réseaux sociaux ont un certain impact sur la façon dont je me perçois. On a beau savoir que des trucs c’est du bullshit, que tout est faux, retouché, embelli, que les influenceurs sont là pour “vendre du rêve”. L’image du corps parfait de la femme, déjà, m’empêche de vraiment m’apprécier. Et quand je me regarde dans le miroir, je le fais non pas par narcissisme (du moins, je l’estime !) mais parce que j’essaye de trouver de quoi me rassurer. Parce que qu’on se le dise ; on m’a quand même déjà confirmé que je n’avais pas un physique comme tout le monde. Mais je ne sais pas comment recevoir cette critique, honnêtement. Moi qui cherche toujours à suivre le mouvement, rentrer dans le mouv’, être “invisible” (j’imagine que ce terme est erroné puisque la suite va démontrer que j’ai besoin de me démarquer tout de même) enfin, d’être comme tout le monde, dans une certaine mesure.
Rev’nons-en à nous moutons. J’en étais où déjà, avant mon éternelle digression ?
Au lieu de tout bêtement m’accepter, je parviens à trouver en ma personne (que je considère pourtant comme étant un bisounours) des tares, dont j’aimerais pouvoir trouver l’origine afin de pouvoir me considérer comme étant tout à fait normale.
Est-ce que je me considère-je comme anormale ? Je n’irais pas jusque là.
Mais il y a des évènements dans la vie qui me font passer par des émotions et besoins que je ne peux m’empêcher d’interroger.
Aujourd’hui, je me suis mise à faire des recherches sur le syndrome du sauveur. Il y a quelques mois, je partais du principe (après recherches) que je “souffrais” de “dépendance affective”. J’ai l’impression de vouloir à tout pris rentrer dans des cases. Mais on est plein de choses. On n’est pas qu’une seule chose. Bah oui, bécasse, tu viens de dire que t’étais un bisounours, dépendant affectif et souffrant du syndrome de l’imposteur. Ça fait déjà trois choses alors c’est quoi l’problème ?
Bah le souci c’est que les deux points dernièrement cités, je ne trouve pas que cela soit saint. J’vais d’abord en venir au Syndrome du sauveur parce que c’est le point sur lequel je me suis penchée aujourd’hui, tu sais, ma nouvelle “tare”. Ce qui me fait penser ça, c’est qu’encore une fois, j’ai ressenti le besoin d’aider à ma manière, une personne qui était triste. Pas n’importe laquelle, mon copain, mais aussi son coloc, qui sont touchés par le deuil d’un ami décédé il y a deux jours. Je suis passée par là à deux reprises (d’ailleurs je ferais bien de fermer ma gueule et ne pas le dire à qui veut bien l’entendre parce que techniquement, présentement ce n’est pas moi qui suis à plaindre. Au moment T, je ne vis pas de deuil (Inchallah)). Jusque là, rien d’anormal, me diras-tu.
Ce qui me met la puce à l’oreille, c’est la définition qui est faite du syndrome du sauveur. En gros, ça dit que l’envie de sauver quelqu’un qui va mal, c’est parce que toi même, t’as un souci, et qu’en étant utile à la personne, tu cherches à ce qu’en la satisfaisant, elle te renvoie une belle image de toi. C’est pas saint ça, erf !
J’ai l’impression de systématiquement vouloir tout rapporter à moi, comme si j’avais constamment besoin d’attention. En fait, derrière ma bienveillance, j’ai l’impression de ne pas être une personne aussi “belle” intérieurement, que ce que je pensais. J’ai l’impression, comme mon professeur de philosophie disait, qu’il n’y a pas d’acte désintéressé. Même d’une mère à son enfant : elle veut rendre son gamin heureux, parce que ça la rend heureuse, elle. C’est ça, qu’il expliquait, ce bon Monsieur.
Bon, après réflexion, j’me dis encore une fois que tout part de mon manque de confiance. Je suis une personne gentille et correcte, par définition.
Mais je crois que j’ai besoin d’être appréciée par les autres, pour être satisfaite de la personne que je suis. C’est pas “grave”, en soi. Mais il faudrait que je parvienne à me détacher complètement du regard des autres. Pourtant j’pense pas avoir besoin de faire ça pour être appréciée, je suis plutôt simple, souriante, agréable et gentille. J’aime être gentille, apporter un peu de lumière autour de moi. Clément et son entourage m’ont qualifiée de “solaire”, et c’est le plus beau des compliments qu’on pouvait me faire. J’avais d’ailleurs hésité à me faire tatouer un soleil sous le bras, à un moment, mais vu mon expérience avec les tatouages, on va s’abstenir, hein !
Mais du coup j’me demande si mes démarches bienveillantes sont sincères. est-ce que je suis vraiment gentille dans le fond ou est-ce que c’est uniquement intéressé ? Peut-être qu’il y a des deux.
Avec du recul, j’me dis que quiconque lirait un torchon pareil se dirait que je suis une personne laide. En fait, il faut que j’arrête, inconsciemment, d’être en recherche de la perfection : on ne peut pas être parfait. Il faut juste que je fasse les choses sans réfléchir. Facile à dire, pfff, j’t’en foutrai, moi. Avec des “si”, on pourrait refaire le monde. Non mais j’dis ça comme si c’était impossible alors qu’encore une fois, y’a pas mort d’homme.
Heeee c’est impressionnant comme j’peux me parler à moi même pendant des lignes et des lignes et des liiiiignes. Si avec ça on m’dit que j’ai pas un souci...
Mon cerveau réfléchit beaucoup, TROP souvent, et pour des choses qui n’en valent pas la peine. Parfois, j’voudrais bien être un mec. J’dis ça comme si leur genre les empêchait de réfléchir pour de la merde alors que c’est complètement faux, mais disons que globalement, j’ai quand même l’impression qu’ils se prennent beaucoup moins la tête que les gonzesses.
J’me perds dans cet océan de mots, je ne sais même plus où je voulais en venir, punaise. Ah oui ! La confiance en moi. C’est sur ça qu’il faut que je travaille. Ouah, première nouvelle, tu veux une médaille pour avoir pondu un pavé juste pour en sortir cette conclusion ?
Ah puis, j’ai aussi le syndrome de l’imposteur par dessus le marché, je pense. On ne va pas s’en sortir ! quoi que remarque, y’a un point commun à ces trois pathologies (?), et c’est encore une fois un souci d’image, de confiance en soi.
Alors, pourquoi j’ai l’impression d’avoir moins de confiance que la moyenne des gens ? D’ailleurs, sur quoi j’me base pour penser un truc pareil... on est qu’un petit grain de sable sur Terre... je ne suis pas dans la tête des gens.
Concentre-toi sur toi et pas sur les autres, petite luciole (luciole = anagramme de “couille”, bah oui, j’aime bien me flageller, pour la déconne ! Mais même pour déconner, peut-être que je pourrais plutôt m’encourager. Plutôt que de me déprécier. Je sais très bien que j’le ferai pas. Bref, c’est plus mignon, le mot “luciole”.)
De toute façon, c’est simple, je préfère voir noir plutôt que blanc. C’est pour me protéger. Ça a de fortes chances de venir de ma mère, elle anticipe toujours le négatif ; c’est même très chiant. Encore une chose que j’aurais hérité d’elle, sans le vouloir. Je dis ça comme si tout était à jeter chez elle mais pas du tout, évidemment. C’est juste une angoissée et veut tout faire pour que ses enfants aillent le mieux possible. Elle préfère prévenir, que guérir. Et c’est bien normal, d’ailleurs.
Bon, du coup. J’en étais où dans tout ce merdier ? La confiance en soi. Est-ce que j’ai déjà eu confiance en moi ?
Maman disait que quand j’étais petite, je n’étais pas timide. J’allais vers les gens, je leur donnais mon nom, mon prénom, limite mon adresse. Aujourd’hui, à 27 ans passés, on peut dire que cela a bien changé. J’ai l’impression que les gens me surestiment. Qu’ils me pensent intelligente alors que pas du tout. oh wait, à chaque fois je fais l’amalgame, donc je me rectifie : qu’ils me pensent cultivée. Il y a plusieurs formes d’intelligence, donc je pense pouvoir dire que je suis intelligente d’une manière ou d’une autre. Ma sensibilité et le fait que je sois capable d’introspection, font que je suis au moins intelligente sur cet aspect. Mais je ne suis pas cultivée. Je me suis intéressée au monde qui m’entoure, trop tard. J’ai surement mis du temps à murir. De toute façon, j’ai du mal à retenir des informations culturelles, quand bien même je cherche à me cultiver. C’est un peu tard pour commencer à emmagasiner des connaissances même si mieux vaut tard que jamais. Mon frère m’avait dit déjà il y a quelques années, que c’était important d’être cultivé, pour savoir quoi dire en soirée, pour avoir des débats et ne pas rester comme un con à contempler, sans savoir quoi dire. Bah il avait pas tort.
C’est surement aussi pour cette raison que c’est important pour moi, de faire rire les gens. C’est ma façon à moi d’exister à leurs yeux. Tout le monde peut rire, mais tout le monde n’arrive pas à faire rire. Je pense que je suis plutôt drôle. J’ai toujours aimé faire rire les gens. Même au lycée, quand j’apprenais des sketch d’Elie Semoun et Florence Forestie pour pouvoir les réciter devant les copains/copines.
De même que j’ai remarqué que les critiques, aussi bien que les compliments, ne me laissent jamais indifférente. Je les stocke dans un coin de mon cerveau. Mais la critique me marque plus durement.
D’ailleurs, j’ai déjà été séduite par des mecs principalement parce qu’ils me portaient de l’intérêt et me complimentaient. Alors que d’emblée, ils ne m’auraient pas intéressée. Ouais j’ai vraiment un souci d’image, j’confirme, même si encore une fois ça n’est pas nouveau.
Y’a qu’à repenser à mon ancien patron, par exemple. Il me prenait tellement pour un boulet, que combien de fois j’me suis imaginée accomplir des choses classes/cool devant lui, hors boulot, qui feraient qu’il reconsidérerait le jugement qu’il avait de moi.
Mais ça vient d’où, ce besoin, ce manque ?
J’me souviens juste que ma mère (qui m’a élevée quasiment seule hein, je le rappelle, puisque mon père était juste spectateur de mon éducation, et encooore.) et qu’elle a eu des mots durs envers moi, mais simplement parce que les mots rabaissants avaient motivé mon frère : pour montrer qu’il n’était pas nul à l’école, lui, il s’est battu, accroché. Moi, j’ai vite compris le petit stratagème de ma mère et j’ai finalement fait tout l’inverse de ce qu’elle attendait. J’me suis rebellée. Je pense que j’ai été plus difficile que mon frère. Ça vient surement du fait que j’ai été plus écoutée parce que j’étais plus jeune et qu’en plus, j’étais une fille. Mais malgré le fait que je sois une tête de mule avec mes parents, les mots ont quand même eu un impact et je pense qu’à force de me dire “pauvre pomme” “pauvre conne”, “grosse vache”, “t’es la honte de la famille”, bah j’ai surement fini par penser que cela me définissait.
Et à me faire à l’idée. Si bien qu’en première, ma prof principale m’a convoquée en fin d’heure pour me dire qu’elle avait remarqué que je ne finissais jamais mes phrases alors que je levais la main pour tenter de répondre. Et elle a à peine évoqué un blocage psychologique lié à mon enfance, que j’ai fini par pleurer sans pouvoir contrôler mes larmes. Clairement, j’étais dépassée et ne comprenais pas pourquoi je pleurais. D’ailleurs, je le lui ai dit : “je pleure, mais je ne sais pas pourquoi !”. Le fait est qu’elle avait mis le doigt sur quelque chose, elle avait touché une corde sensible et elle l’a compris, en voyant ma réaction. Je me souviendrai longtemps de ce moment et pourtant c’était en 2010.
Tout de suite quand elle a parlé de ça, j’ai pensé aux mots de ma mère. Ma mère, qui fait pourtant tout pour ses enfants. Je ne peux pas lui en vouloir, être parent, ça doit être le métier le plus difficile au monde. Je ne sais pas comment je serai quand je serai mère. Même si sur certains points, j’ai envie de dire que je ne serai pas comme elle, je sais pertinemment que je vais hériter de certains de ses traits de caractère qui m’exaspèrent, ça fait partie de la transmission...
Et, si je remonte à plus loin, j’imagine que les nombreux râteaux que j’ai essuyés à cause de mon physique ingrat au collège et en primaire ne m’auront pas aidée. J’ai quand même pas mal été moquée. Quand j’ai demandé à ce type pourquoi lui et ses camarades de classe (en primaire) m’appelaient “caniche”, et pourquoi je n’étais pas assimilée à un labrador, à la place, ils m’ont répondu que c’était parce qu’ “un labrador, c’est bien trop beau pour toi”. Bon, aujourd’hui, je me suis rattrapée, on ne m’appelle plus comme ça dieu merci, et globalement les mecs qui se seront moqués de moi me trouvent plutôt mignonne ou du moins pas vilaine, aujourd’hui. Je n’arrive pour autant pas à me trouver “jolie”, comme je disais plus haut, quand je me regarde dans la glace, c’est pour essayer de trouver des choses positives. Mais je sais qu’on est (beaucoup trop) nombreux.ses à se trouver de nombreux défauts physiques. Je n’ai rien inventé.
Est-ce que ce sont entre autres, ces deux moments “clés”, qui font de moi la personne en manque d’assurance et d’amour propre que je suis ?
J’ai assez creusé le sujet pour ce soir. J’y reviendrai plus tard.
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