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editions-mariquita · 6 years
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10 mensonges au sujet du Venezuela
Le 23 janvier 2019, le Venezuela est entré dans une nouvelle phase du putsch qui a commencé le 11 avril 2002, s’est intensifié en 2013 après la mort du Commandant Chávez, et s’est encore intensifié avec la violence de l’opposition – les guarimbas – en 2014 et 2017.
La guerre hybride du Venezuela a eu la désinformation et la manipulation médiatique comme ses principales armes de combat. Nous lisons et écoutons des mensonges que des analystes qui ne sont jamais allés au Venezuela répètent si souvent qu’ils deviennent réalité pour l’opinion publique.
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1. Le Venezuela a deux présidents.
Rien de plus éloigné de la réalité. L’article 233 de la Constitution vénézuélienne établit comme absence absolue du Président la mort, la démission, le renvoi décrété par la Cour suprême de Justice, l’incapacité physique ou mentale décrétée par un conseil médical, l’abandon de fonction, ou la révocation populaire de son mandat.
Guaidó n’a aucun argument constitutionnel pour se dire président parce qu’il n’y a pas absence absolue du président, qui a prêté serment comme stipulé à l’Article 231 de la Constitution : le 10 janvier devant la Cour suprême de Justice. En outre, selon la même Constitution, s’il y a un manque absolu du Président, c’est le Vice-Président qui doit assumer la présidence, et appeler à des élections.
2. Guaidó a le soutien de la communauté internationale.
Au-delà de l’hypocrisie de constitue le fait de qualifier l’Occident de communauté internationale, le 10 janvier, à l’investiture de Maduro, il y avait des représentations diplomatiques de plus de 80 pays, de la Russie à la Chine, en passant par le Vatican, la Ligue arabe et l’Union africaine. Ces pays continuent d’entretenir des relations diplomatiques avec le gouvernement dirigé par Nicolás Maduro. Guaidó est reconnu par les mêmes pays qui ne reconnaissaient pas Maduro le 10 janvier: les États-Unis et le groupe de Lima (sauf le Mexique). Seuls la Géorgie (pour son différend territorial avec la Russie), l’Australie et Israël ont adhéré.
3. Guaidó est différent de l’opposition violente.
Guaidó est un membre du Congrès du parti Volonté populaire, un parti politique qui a déjà ignoré les élections présidentielles de 2013 et dont le dirigeant, Leopoldo López, est condamné pour être l’auteur intellectuel de “la salida”, qui a promu les guarimbas de 2014, avec 43 morts et des centaines de blessés.
4. L’Assemblée nationale est le seul organe légitime.
Ce n’est pas vrai non plus. L’article 348 de la Constitution vénézuélienne autorise le président, en Conseil des ministres, à convoquer une assemblée constituante, et l’article 349 dispose que les pouvoirs constitués (Assemblée nationale) ne doivent en aucun cas entraver les décisions de l’Assemblée constituante. La décision de convoquer l’Assemblée constituante est un moyen pour le chavisme de contourner le blocus de l’Assemblée nationale qui peut ou non plaire, mais qui a été exécuté dans le strict respect de la Constitution.
5. Maduro a été réélu frauduleusement lors d’une élection sans opposition.
Un autre mensonge qui est répété comme un mantra. Les élections du 20 mai 2018 ont été convoquées par le CNE lui-même et selon le même système électoral avec lequel Guaidó est devenu député. Il y avait 3 candidats de l’opposition qui ont recueilli 33% des voix et ont suivi les règles convenues à la table de dialogue tenue en République Dominicaine entre le gouvernement Vénézuélien et l’opposition, avec la médiation de l’ancien président du gouvernement espagnol Zapatero, qui a ensuite participé en tant qu’observateur à l’élection présidentielle.
6. Il n’y a pas de démocratie au Venezuela.
Depuis 1998, il y a eu 5 élections présidentielles, 4 élections parlementaires, 6 élections régionales, 4 élections municipales, 4 référendums constitutionnels et une consultation nationale. 23 élections en 20 ans. Tous avec le même système électoral, considéré comme le plus sûr au monde par l’ancien président américain Jimmy Carter.
7. Il y a une crise humanitaire au Venezuela.
Il ne fait aucun doute qu’il y a actuellement une crise économique au Venezuela, le résultat d’une guerre économique qui commence après la mort de Chávez, et qui s’aggrave après les sanctions du Congrès des États-Unis (décembre 2014), le décret exécutif d’Obama déclarant le Venezuela « danger pour la sécurité nationale des États-Unis » (mars 2015), prolongé et prolongé (août 2017) par Trump avec des sanctions qui ont empêché l’achat de nourriture et de médicaments.
Cette crise a conduit à une migration économique qui a été tenté de se déguiser en exil politique, ce que les données nient (entre janvier et août 2018, la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés a reçu 3 500 demandes d’asile de Vénézuéliens, pour un total de 6 523 demandes d’asile de citoyens honduriens, presque deux fois plus).
8. Les droits de l’homme sont violés au Venezuela.
Regardons les chiffres des guarimbas de 2017: 131 morts, dont 13 tirs des forces de sécurité (faits pour lesquels il y a 40 membres arrêtés et poursuivis); 9 membres des différentes forces de police et de la Garde nationale bolivarienne tués; 5 personnes brûlées vifs ou lynchées par l’opposition. Les autres morts ont été pour la plupart tués alors qu’ils manipulaient des explosifs ou tentaient de contourner les barricades de l’opposition.
9. Il n’y a pas de liberté d’expression au Venezuela.
Il suffit de voir les images de Guaidó parler constamment devant des dizaines de microphones au milieu de la route, ou donner des interviews aux médias internationaux  pour voir que ce n’est pas vrai. Au Venezuela, en outre, contrairement au Mexique, les journalistes ne sont pas tués ou disparus pour avoir fait leur travail.
10. La communauté internationale est préoccupée par l’état de la démocratie au Venezuela.
La « communauté internationale », représentée par les États-Unis et le groupe de Lima, n’est pas préoccupée par les prisonniers torturés à Guantánamo; elle n’est pas préoccupée par les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l’homme qui sont tués quotidiennement en Colombie; elle n’est pas préoccupée par les caravanes de migrants fuyant la doctrine du choc néolibéral au Honduras; elle n’est pas préoccupée par les relations des enfants de Bolsonaro avec les milices paramilitaires qui ont assassiné Marielle Franco.
Non, personne ne juge les graves violations des droits de l’homme dans ces pays du groupe de Lima et de son allié, les États-Unis. Ce qui se cache derrière cette préoccupation ne s’appelle pas démocratie, ça s’appelle pétrole, or et coltan.
En outre, ils ne se soucient plus de le cacher, avec l’ancien directeur de la CIA Mike Pompeo parlant par vidéoconférence au groupe de Lima, ou de nommer comme envoyé spécial au Venezuela, à Elliott Abrams, vétéran de l’administration Reagan, force motrice derrière les escadrons de la mort au Salvador ou les contras au Nicaragua.
Le conflit, donc, est géopolitique et se livre dans deux scénarios, celui de la diplomatie, et celui des médias, dans une guerre hybride qui nous bombarde avec tant d’informations qui nous laisse blessés par la désinformation.
À ces deux scénarios s’ajoutent deux variables pour compléter l’équation, le gel des avoirs économiques et l’introduction éventuelle de mercenaires sur le territoire vénézuélien, une équation plus proche des conflits de guerre au Moyen-Orient que de la nouvelle génération de « coups doux » en Amérique latine, qui utilisent la voie parlementaire ou judiciaire, comme l’a écrit compas comme Marco Teruggi qui rapporte et analyse depuis le sol, depuis les rues vénézuéliennes. Afin de clarifier cette équation, en plus de l’unité civique et militaire qu’ils tentent de briser au Venezuela, la proposition de médiation des gouvernements mexicain et uruguayen, soutenue par le Pape François, et, espérons-le, par les Nations unies, suggère le seul moyen possible pour que ce scénario ne conduise pas à plus de violence et de souffrance pour le peuple vénézuélien.
La paix du Venezuela, et de toute l’Amérique latine, en dépend.
Katu Arkonada
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editions-mariquita · 6 years
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Venezuela : Coup d’État à l’italienne
Coup d’État à l’italienne
5 février 2019 – Les Italiens semblent avoir réalisé avec une certaine discrétion, mais tout de même en prenant garde de le faire savoir, un véritable “coup d’Etat” au cœur de cette forteresse de bureaucratie et de conformisme d’une idéologie radicalisée qu’est l’Union Européenne. Il s’agirait, dans le cadre de la crise vénézuélienne, du blocage par une menace de veto annoncé lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères, contre une reconnaissance par l’UE “unanime” du “président par intérim” Juan Guaido à la place du président Maduro.
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Diverses indications sur la position italienne spécifique dans cette affaire ont été données hier 4 février à l’agence Reuters. Mais c’est surtout RT.com qui est concerné, par des confidences venues directement d’un des deux partis de la coalition populiste, le M5S (Mouvement 5 Etoiles), qui a manifestement voulu être identifié comme tel dans les informations qu’il a données aux réseau russe. Voici ce qu’en dit RT.com :
« Rome a-t-il fait dérailler une déclaration de l’Union européenne (UE), censée reconnaître Juan Guaido comme dirigeant par intérim du Venezuela si le président Nicolas Maduro n'organisait pas des élections présidentielles anticipées ? C'est ce qu'une source au sein du Mouvement 5 étoiles, parti dirigé Luigi Di Maio, l'un des deux vice-présidents du Conseil des ministres et ministre du Développement économique, du travail et des politiques sociales, a fait savoir à RT.
» Selon cette même source, l'Italie aurait annoncé son veto lors d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui s'est tenue le 31 janvier en Roumanie. A travers cette déclaration, qui devait être prononcée par le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, l'UE reconnaissait Juan Guaido comme président par intérim si des élections présidentielles anticipées n'étaient pas organisées.
» Ce 4 février, des sources diplomatiques ont affirmé à l'agence de presse Reuters que l’Italie s’était opposée ce même jour à une déclaration commune de l'Union européenne visant à reconnaître Juan Guaido comme “président par intérim”.
» Le Parlement européen a été le premier organe européen à reconnaître l'opposant “en tant que seul président par intérim légitime du pays jusqu'à ce que de nouvelles élections présidentielles libres, transparentes et crédibles puissent être convoquées pour rétablir la démocratie”.
» Il avait exhorté l'UE à faire de même, mais ses efforts ont été suspendus en raison de discordes internes. Ce 4 février, plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l’Espagne ou encore l’Autriche ont finalement reconnu – séparément – Juan Guaido en tant que président par intérim (ou président “en charge” dans le cas de la France) du Venezuela. »
Comme on le voit, il s’agit d’une affaire qui secoue notablement le monde transatlantique, avec notamment et sans véritable surprise l’habituel rassemblement des pays européens les plus marquants derrière les USA, mais aussi avec l’agréable surprise de ce qui serait l’attitude très indépendante prise par le gouvernement italien. L’événement vénézuélien dépasse donc très largement le cadre régional et envoie une onde de choc dans tous les domaines des relations internationales, à la suite de l’initiative américaniste immédiate, ce que Wayne Madsen nomme (voir ci-après) “la boite de Pandore de Pompeo”.
Bien entendu, personne parmi les grands moralistes de l’UE ne s’attarde sur l’aspect totalement illégal, illégitime, faussaire, etc., de cette “reconnaissance” d’un “président par intérim” faite en pleine lumière, dans une atmosphère d’un cynisme consommé du genre dont le secrétaire d’État Pompeo semble avoir le secret. On imagine ce que pourraient être les conséquences d’une telle pseudo-jurisprudence, l’accentuation exponentiel du désordre que cela implique si l’on devait considérer la chose comme une sorte de nouvelle “légalité” internationale.
Wayne Madsen donc, s’y essaie… Madsen est un dissident antiSystème mais plutôt de gauche, et un adversaire sans concession de Trump malgré les aspects parfois/souvent antiSystème de l’action de Trump. Il imagine ce que pourraient devenir les affaires internationales à partir de la rocambolesque, de l’abracadabrantesque “jurisprudence Maduro-Guaido”, – laquelle, de plus, est affirmée comme telle près de neuf mois après que Maduro ait été réélu, comme si le monde si sensible du Droit International avait pu vivre dans l’innocence et l’inconscience avec ce cancer de l’épouvantable et scandaleuse élection de Maduro fiché en son flanc absolument vertueux… (Question de Lavrov : « C’est incroyable que l’Union européenne marche de nouveau dans les pas des Etats-Unis et commence à lancer des ultimatums, insistant sur le fait que la réélection du président Maduro pour un second mandat n’ait pas été légitime [...] Mais s’ils affirment que l’élection n’a pas été légitime, pourquoi n’ont-ils rien dit depuis mai 2018 ? »)
Voici un extrait du texte de Wayne Madsen : « Pompeo a véritablement ouvert la “boîte de Pandore” avec son initiative ouvrant le défilé de reconnaissance internationale de Guaido comme nouveau président (“par intérim”) du Venezuela, dans un acte de complète usurpation antidémocratique du pouvoir. Qu'il s'agisse de la boîte de Pandore de Pompeo ou de la “doctrine Trump”, ceux qui se précipitent pour soutenir Guaido pourraient bien voir la situation se retourner contre eux. Bolsonaro, qui a été élu président du Brésil uniquement parce que l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, beaucoup plus populaire, est toujours en prison à la suite d’un procès politique basé sur des accusations fabriquées de toutes pièces ; nombre de pays pourraient finalement estimer que Lula, bien qu’emprisonné, est le président légitime du Brésil, et le reconnaître comme tel à la place de Bolsonaro.
» Il en va de même pour le Colombien Duque, qui a remporté son élection en 2018 en raison de l’intimidation des électeurs par des cartels de la drogue et de puissants oligarques. Le candidat de gauche défait, Gustavo Petro, pourrait être reconnu comme président de la Colombie par d’autres nations. Le président péruvien, Martin Vizcarra, n’est devenu président qu'après la démission de celui dont il était le vice-président, Pedro Pablo Kuczynski, à cause du scandale de corruption Odebrecht qui a secoué toute l’Amérique latine. Vizcarra pourrait facilement à son tour se voir contesté comme président du Pérou, lui aussi étant impliqué dans le scandale Odebrecht. Des nations du monde entier, dégoûtées qu’un tel criminel soit installé au palais présidentiel à Lima, pourraient se tourner vers le vice-président de Vizcarra, Mercedes Araoz.
» Quant au président de l’Argentine, Mauricio Macri, qui soutient Guaido, sa victoire à l’arraché et largement marquée d’accusations de fraude de 2015 sur Daniel Scioli, pourrait être contestée par des nations progressistes, lui préférant finalement Scioli à la présidence de l’Argentine. Et ainsi de suite pour nombre de dirigeants qui ont reconnu Guaido comme président du Venezuela. Peut-être même qu’un groupe de nations pourrait annoncer qu’elles ne traiteraient plus désormais qu’avec le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn comme Premier ministre britannique.
» Et un groupe de pays pourrait toujours proclamer qu'ils croient que Donald Trump a été élu illégalement à la présidence des États-Unis et annoncer qu'ils reconnaissent Hillary Clinton en tant que présidente par intérim des États-Unis. En effet, l’ouverture de la boîte de Pandore par Pompeo laisse entrevoir des possibilités intéressantes. »
Forza, Italia !
On se doute qu’il y a beaucoup de choses à dire dans le domaine général des relations internationales à propos de cette affaire vénézuélienne mais on se doute également que toutes ces choses nous ramènent à une seule observation, à un seul constat, à une conclusion sempiternelle, avec pour en faire la synthèse toujours le même mot répété et répété pour caractériser l’état de ces relations : désordre, désordre, désordre…
Pourtant et pour autant, l’événement qui nous paraît le plus intéressant, – tant il est vrai que le constat du désordre, fut-il rocambolesque et abracadabrantesque, ne parvient plus à vraiment nous émouvoir ni à susciter un commentaire à chaque fois d’un intérêt extrême, – est bien le cas spécifique de cette attitude de l’Italie dans les délibérations de l’UE. Il s’agit là d’un événement important et, surtout, d’un événement nouveau.
L’affaire vénézuélienne, dès lors que les USA ont “reconnu” un nouveau président à la place du président légal, est devenue une affaire de cœur et d’âme pour l’UE, quelque chose d’essentiel. Elle est entrée dans la confrérie des grandes dynamiques transatlantiques, de la partie des non-dits impératifs, qui caractérise ce qu’il y a de plus extraordinaire dans l’alignement de l’UE sur les USA. C’est le domaine de la servilité comme raison d’être selon l’UE, plutôt que la “servilité volontaire”, car la volonté est une denrée inconnue dans l’UE … (S’il faut des qualificatifs, on proposerait bien le duo “servilité arrogante et besogneuse“, – “servilité arrogante” pour Macron, “servilité besogneuse” pour Merkel.)`
Cela concerne ces grandes affaires sans queue ni tête, lancées à partir de narrative, essentiellement sinon exclusivement par les USA devenus “D.C.-la-folle”, et que l’UE se doit de suivre aveuglément, même si c’est contre son intérêt, et l’on dirait même : surtout si c’est contre son intérêt. Les sanctions contre la Russie sont le meilleur exemple de cette sorte d’activité parano-schizophrénique et maniaco-dépressive ; mais quoi, l’UE doit suivre, et à l’unanimité. Il y a parfois des grognements, mais tout le monde suit, d’autant que les deux grands leaders France-Allemagne ont tout de suite déclaré qu’ils défendaient une Europe indépendante et souveraine et que, pour cette raison, il fallait absolument suivre, yeux fermés et nez bouchés, la trace des USA, fussent-ils les USA du haïssable Trump. La bureaucratie-UE fait le reste, chargé de mettre des verrous partout où il se doit.
C’est de cette sorte que l’affaire vénézuélienne était devenue en quelques jours, et donc tout devait aller comme sur des roulettes comme on en a décrit le modèle, avec une décision unanime de l’UE pour adouber le nouveau président légalement non-élu et donc complètement illégitimement légitime. Pourtant, ce ne fut pas le cas, et la surprise dut être aussi terrifiante qu’une explosion nucléaire ! L’on mesure combien cette transgression du non-dit sacré et proaméricaniste constituerait une révolution copernicienne.
Les Italiens se seraient donc dressés et auraient dit :  nous ne marchons pas et ne voulons pas d’une position commune de l’UE qui nous engagerait, et nous ferons usage si nécessaire de notre droit de veto pour interdire cette position commune. Ce dut être un beau tintamarre, car il y a tout lieu de croire que tout s’est ainsi passé, mais finalement l’on céda et l’on abandonna l’idée d’une reconnaissance de Guaido par l’UE. Que ce soit le M5S qui ait fuité cette affaire spécifiquement vers RT.com n’est pas exempt de signification. On peut interpréter les deux aspects tels qu’ils nous ont été restitués de cette façon :
• Des deux composants du gouvernement populiste, l’intervention de M5S serait logique dans la mesure où ce parti est à gauche (la Liga à droite), soit plus proche de Maduro et du bolivarisme vénézuélien.
• La fuite vers RT.com, là aussi de façon spécifique où la source s’identifie elle-même, constituerait un acte de défiance vis-à-vis de la presseSystème italienne et européenne et une reconnaissance du rôle de RT auprès des antiSystème, comme le seul réseau à grande diffusion qui ne soit pas sous le contrôle des forces oligarchiques au service du Système.
En fait de jurisprudence, celle que l’Italie aurait imposée au cœur des règles non-écrites les plus sacrées de l’UEest d’une immense importance, certainement plus importantes que l’acte délictueux des USA par rapport au Venezuela. Elle ouvrirait une brèche dans une forteresse psychologique et bureaucratique qu’on jugeait inexpugnable jusqu’alors, sous l’influence qu’on jugeait être de fer des Franco-Allemands. Tout cela est brusquement ébranlé jusqu’au tréfonds, et il s’agirait bien d’une sorte de coup d’État, – sans tambour ni trompette, que personne ne signalera, pour ceux qui s’en sont aperçus, – mais pourtant bien plus important que nombre d’affirmations bombastiques dont l’UE est coutumière lorsqu’il s’agit des droits de l’homme et de toute cette sorte de choses.
Bien entendu, nulle surprise que cela vienne du gouvernement populiste italien, que l’UE et ses partisans ne cessent de maudire davantage chaque jour. L’antagonisme entre la France et l’Italie, déjà bien alimenté, n’en sera que plus exacerbé. Ce qu’on craignait de ce gouvernement populiste Italie, c’était essentiellement des actions internes de la sorte qu’il a jusqu’ici développées (rassemblement des populismes notamment). Par contre, l’on n’attendait guère d’action de ce gouvernement sur la politique extérieure de l’UE de strict alignement sur le Système, via les USA et les réflexes transatlantiques.
Mauvaise surprisepour le Système, caractéristique d’une époque nouvelle.
Merci à : Defensa.org
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editions-mariquita · 6 years
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L’impérialisme des USA en Amérique latine
Particularités de l’impérialisme des USA en Amérique latine
Voir l’impérialisme comme un phénomène général, c’est perdre de vue son modus operandi dans un contexte plus précis et pertinent. L’exercice du pouvoir impérialiste révèle une stratégie commune, mais ses motivations, ses instruments, ses objectifs et son engagement varient selon la nature du pouvoir impérialiste et du pays visé.
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Le Venezuela, la cible actuelle du président étasunien Donald Trump, constitue un cas illustrant les « particularités » de la politique impérialiste. Nous allons maintenant décrire le contexte, les techniques et les répercussions de la prise du pouvoir impérial.
Contexte historique
Les USA ont une longue histoire d’interventionnisme au Venezuela, principalement pour prendre le contrôle de ses richesses pétrolières. Dans les années 1950, Washington a soutenu une dictature militaire, dirigée par Perez Jimenez, jusqu’à ce qu’il soit renversé par une grande alliance formée des socialistes révolutionnaires, des nationalistes et des sociaux démocrates. Washington ne pouvait intervenir et ne l’a pas fait. Il s’est mis plutôt du côté de l’action démocratique (AD), de centre-gauche, et des partis du Comité d’organisation politique électorale indépendante (COPEI), de centre-droit, qui ont alors déclaré la guerre à la gauche radicale. Au fil du temps, les USA ont retrouvé leur hégémonie jusqu’à ce que l’économie entre en crise dans les années 1990, entraînant des soulèvements populaires et des massacres par l’État.
Les USA ne sont pas intervenus au départ, car ils croyaient pouvoir coopter Hugo Chavez, parce qu’il n’était pas affilié à la gauche. De plus, les USA étaient engagés militairement dans les Balkans (Yougoslavie) et au Moyen-Orient et se préparaient à faire la guerre à l’Irak et à d’autres pays nationalistes qui s’opposaient à Israël et qui soutenaient la Palestine.
Sous le prétexte d’une menace terroriste mondiale, Washington a exigé la subordination à sa déclaration de « guerre mondiale contre le terrorisme ».
Le président Chavez ne s’y est pas plié, en déclarant qu’on « ne combat pas le terrorisme par le terrorisme ». Les USA ont conclu que la déclaration d’indépendance de Chavez était une menace à l’hégémonie étasunienne en Amérique latine et ailleurs. Washington a alors décidé de renverser le président élu Chavez, avant même qu’il ne nationalise l’industrie pétrolière que les USA possédaient.
En avril 2002, les USA ont organisé un coup d’État militaire et économique qui a été défait en 48 heures par un soulèvement populaire appuyé par une partie de l’armée. Une seconde tentative de renverser le président Chavez a été mise en branle par des dirigeants de groupes pétroliers au moyen d’un lock-out. Elle a été défaite par les travailleurs du pétrole et les exportateurs de l’étranger. La révolution nationale-populiste de Chavez a alors procédé à la nationalisation des sociétés pétrolières qui avaient soutenu le « lock-out ».
L’échec des coups d’État a amené Washington à adopter temporairement une stratégie électorale largement financée par l’intermédiaire de fondations et d’ONG qu’il contrôlait. Les défaites électorales répétées ont conduit Washington à se tourner vers des boycotts électoraux et des campagnes de propagande visant à rendre illégitime le succès électoral du président Chavez.
Les efforts ratés de Washington pour restaurer le pouvoir impérialiste se sont retournés contre lui. Chavez a augmenté son soutien électoral, étendu le contrôle de l’État sur le pétrole et les autres ressources et radicalisé sa base populaire. En outre, les politiques anti-impérialistes de Chavez recevaient de plus en plus l’appui d’autres gouvernements et mouvements partout en Amérique latine et le président augmentait son influence et ses liens dans les Caraïbes en fournissant du pétrole subventionné.
Les commentateurs attribuaient la popularité massive et l’influence du président Chavez à son charisme, mais les circonstances objectives propres à l’Amérique latine ont été décisives. La défaite de l’intervention impérialiste par le président Chavez peut être attribuée à cinq causes :
L’engagement intense des USA dans de nombreuses guerres prolongées simultanées au Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Afrique du Nord occupait Washington. De plus, les engagements militaires des USA envers Israël empêchaient les USA de se concentrer sur le Venezuela.
Les sanctions des USA ont été imposées pendant la flambée des prix des matières premières entre 2003 et 2011, à un moment où le Venezuela possédait les ressources économiques nécessaires pour financer les programmes sociaux au pays et neutraliser les boycotts locaux par les élites alliées des USA.
Le Venezuela a tiré avantage des crises du néolibéralisme des années 1990 à 2001, qui ont favorisé la montée des gouvernements populaires nationalistes de centre gauche dans toute la région, notamment en Argentine, au Brésil, en Équateur, en Bolivie et au Honduras. En outre, les régimes « centristes » au Pérou et au Chili restaient neutres. Le Venezuela et ses alliés ont aussi veillé à ce que les USA ne contrôlent pas les organisations régionales.
En tant qu’ancien officier de l’armée, le président Chavez s’est assuré la loyauté des militaires, contrecarrant ainsi les complots de coup d’État fomentés par les USA.
La crise financière mondiale de 2008-2009 a forcé les USA a dépenser plusieurs milliers de milliards de dollars pour renflouer les banques. La crise économique et la reprise partielle ont raffermi la position du Trésor et relativement affaibli l’influence du Pentagone.
Autrement dit, les politiques et les objectifs stratégiques impérialistes étaient toujours là, mais la capacité des USA à poursuivre leurs conquêtes était limitée par des conditions objectives.
Circonstances favorables aux interventions impérialistes
Plus récemment, les circonstances ont tourné à l’avantage de l’impérialisme. Elles reposent sur quatre causes :
La fin de la flambée des prix des matières premières a affaibli les économies des alliés de centre gauche du Venezuela et entraîné la montée de régimes clientélistes dirigés par l’extrême droite étasunienne, ainsi qu’une recrudescence des activités des opposants soutenus par les USA visant à renverser le président Maduro qui venait d’être élu.
L’incapacité à diversifier les exportations, les marchés, les systèmes financiers et de distribution pendant la période d’expansion a entraîné une baisse de la consommation et de la production, qui a permis à l’impérialisme d’obtenir des votes, en particulier des classes moyenne et moyenne inférieure, des consommateurs, des employés, des commerçants, des professionnels et des gens d’affaires.
Le Pentagone a transféré son centre d’attention militaire du Moyen-Orient à l’Amérique latine, en faveur des principaux régimes clés parmi ses clients militaires et politiques, à savoir le Brésil, l’Argentine, l’Équateur, le Pérou et le Chili.
L’intervention politique de Washington dans les processus électoraux en Amérique latine a ouvert la porte à l’exploitation économique des ressources et au recrutement d’alliés militaires pour isoler et encercler le Venezuela nationaliste et populiste.
Les conditions extérieures objectives ont favorisé la quête de domination impériale par Washington. La configuration du pouvoir oligarchique national a renforcé la dynamique favorisant une intervention impériale, sa domination politique et son contrôle de l’industrie pétrolière.
La baisse des recettes pétrolières du Venezuela, la mobilisation par l’élite de sa base électorale et le sabotage systématique de la production et de la distribution ont eu un effet multiplicateur. Les médias de masse et la droite autoproclamée ont soutenu un coup d’État de l’extrême-droite étasunienne en manipulant la rhétorique démocratique et humanitaire.
Washington a augmenté les sanctions économiques pour affamer les partisans chavistes à faible revenu et a mobilisé ses clients européens et latino-américains pour qu’ils exigent la soumission du Venezuela, tout en planifiant un coup d’État militaire sanglant.
L’étape finale du coup d’État militaire planifié et organisé par les USA repose sur trois conditions :
une division au sein de l’armée pour fournir au Pentagone et aux planificateurs du coup d’État une « tête de pont » et un prétexte à une invasion « humanitaire » des USA;
un leadership politique « conciliant » qui poursuit le dialogue politique avec des adversaires qui se préparent à la guerre;
le gel de tous les avoirs du Venezuela à l’étranger et la fermeture de tous les marchés auxquels le Venezuela continue de dépendre.
Conclusion
L’impérialisme est un aspect central du capitalisme mondial des USA. Mais il ne peut atteindre ses objectifs par les moyens souhaités au moment où et de la façon dont il le souhaite. Les revirements mondiaux et les changements de régime modifiant la corrélation des forces peuvent contrecarrer et retarder le succès de l’impérialisme
Les coups d’État peuvent être défaits et convertis en réformes radicales. Les ambitions impérialistes peuvent être contrecarrées par des politiques économiques fructueuses et des alliances stratégiques.
L’Amérique latine a connu bien des coups d’État impérialistes et des interventions militaires. Mais elle est aussi capable de forger des alliances régionales, internationales et fondées sur les classes sociales.
Contrairement à d’autres régions que les impérialistes ont dans leur mire, l’Amérique latine est un terrain fertile à la lutte des classes anti-impérialiste. Les cycles économiques entraînent l’ascension et le déclin des classes sociales et, par conséquent, la progression et le recul du pouvoir impérialiste.
L’intervention des USA au Venezuela est la plus longue guerre de ce siècle (18 ans), dont la durée dépasse celles menées en Afghanistan et en Irak. Le conflit illustre aussi comment les USA se fient à leurs clients régionaux et à leurs alliés à l’étranger pour soutenir les prises de pouvoir impérialistes.
Les coups d’État sont fréquents certes, mais leurs conséquences sont imprévisibles, car les clients sont faibles et les régimes sont en proie à des soulèvements populaires.
Les coups d’État des USA contre des régimes populaires entraînent des massacres sanglants et ne parviennent pas à assurer une consolidation générale à long terme.
Ce sont là les « particularités » des coups d’État en Amérique latine.
James Petras
Article original en anglais :
Peculiarities of US Imperialism in Latin America, le 30 janvier 2019
Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca
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editions-mariquita · 6 years
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Les fondations philanthrocapitalistes et l'écologisme corporatiste
Les deux exemples, ci-après, des financements de l’ONG de Jane Goodall (Jane Goodall Institute) et de l’ONG 350(.org), sont assez représentatifs de la manière dont fonctionne l’écologisme grand public. Les personnalités et les organisations de premier plan de l’écologisme, celles dont les médias parlent souvent, sont rarement révolutionnaires, pour ne pas dire jamais. Leur discours se limite souvent à diverses platitudes, à l’encouragement de toutes sortes de fausses solutions et à l’énonciation de propositions relativement creuses, ou pire (faire cesser la pauvreté/développer les énergies et technologies vertes/développer le bio/aller au travail à vélo/développer le développement durable/voter pour les gentils/etc.). Et leurs actions à du palliatif (qui peut néanmoins, dans certains cas, s’avérer réellement important).
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                          Le financement de l’ONG de Jane Goodall
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                               Le financement de l’ONG 350.org
Les mêmes raisons qui poussent les médias de masse (qui, dans l’ensemble, appartiennent à[1] — et véhiculent grosso modo l’idéologie de — la même classe d’individus que l’on retrouve derrière les fondations philanthrocapitalistes) à promouvoir l’écologisme des grandes ONG et de quelques personnalités subventionnées (par le privé ou le public), poussent les fondations philanthrocapitalistes privées et/ou les organismes publics à financer ces ONG et ces individus : ils sont inoffensifs pour la société industrielle capitaliste actuelle.
Ainsi l’ONG 350.org a-t-elle été créée et continue-t-elle d’être financée par l’argent des Rockefeller et de beaucoup d’autres ultra-riches capitalistes ; ainsi la fondation Jane Goodall est-elle financée par diverses fondations philanthrocapitalistes et même directement par quelques corporations, dont une compagnie aérienne ; et ainsi du WWF, qui est financé par et qui collabore avec diverses multinationales (Coca-Cola, HSBC, etc.) et fondations ; et ainsi de la fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand, « fondée avec le soutien de trois banques […] : BNP Paribas, la banque suisse Lombard Odier, et Cortal Consors, filiale de BNP spécialisée dans le trading en ligne pour les particuliers », qui collabore avec Total[2] et est « financée notamment par des dons d’entreprises, comme Casino, Suez ou BNP[3] » ; ainsi le film Demain de Cyril Dion a-t-il été subventionné par l’AFD et coproduit avec France Télévisions, de même que son film documentaire Après-Demain ; etc.
Au bout du compte, ces ONG et personnalités grassement subventionnées, financées et médiatisées constituent une sorte de caution écologiste de la société industrielle capitaliste. Elles permettent de canaliser et de contrôler les inquiétudes populaires vis-à-vis du sort du monde naturel. Leur écologisme est à l’écologie ce que les régimes électoraux modernes sont à la démocratie. Une imposture. À propos de ces écologistes grand public, l’Encyclopédie des Nuisances de Jaime Semprun écrivait, dans son Adresse à tous ceux qui ne veulent pas gérer les nuisances mais les supprimer, en juin 1990, qu’ils :
« sont sur le terrain de la lutte contre les nuisances ce qu’étaient, sur celui des luttes ouvrières, les syndicalistes : des intermédiaires intéressés à conserver les contradictions dont ils assurent la régulation, des négociateurs voués au marchandage (la révision des normes et des taux de nocivité remplaçant les pourcentages des hausses de salaire), des défenseurs du quantitatif au moment où le calcul économique s’étend à de nouveaux domaines (l’air, l’eau, les embryons humains ou la sociabilité de synthèse) ; bref, les nouveaux courtiers d’un assujettissement à l’économie dont le prix doit maintenant intégrer le coût d’un « environnement de qualité ». On voit déjà se mettre en place, cogérée par les experts « verts », une redistribution du territoire entre zones sacrifiées et zones protégées, une division spatiale qui réglera l’accès hiérarchisé à la marchandise-nature. Quant à la radioactivité, il y en aura pour tout le monde.
Dire de la pratique des écologistes qu’elle est réformiste serait encore lui faire trop d’honneur, car elle s’inscrit directement et délibérément dans la logique de la domination capitaliste, qui étend sans cesse, par ses destructions mêmes, le terrain de son exercice. Dans cette production cyclique des maux et de leurs remèdes aggravants, l’écologisme n’aura été que l’armée de réserve d’une époque de bureaucratisation, où la « rationalité » est toujours définie loin des individus concernés et de toute connaissance réaliste, avec les catastrophes renouvelées que cela implique. […]
Ce n’est donc pas une espèce de purisme extrémiste, et moins encore de « politique du pire », qui invite à se démarquer violemment de tous les aménageurs écologistes de l’économie : c’est simplement le réalisme sur le devenir nécessaire de tout cela. Le développement conséquent de la lutte contre les nuisances exige de clarifier, par autant de dénonciations exemplaires qu’il faudra, l’opposition entre les écolocrates – ceux qui tirent du pouvoir de la crise écologique – et ceux qui n’ont pas d’intérêts distincts de l’ensemble des individus dépossédés, ni du mouvement qui peut les mettre en mesure de supprimer les nuisances par le « démantèlement raisonné de toute production marchande ». Si ceux qui veulent supprimer les nuisances sont forcément sur le même terrain que ceux qui veulent les gérer, ils doivent y être présents en ennemis, sous peine d’en être réduits à faire de la figuration sous les projecteurs des metteurs en scène de l’aménagement du territoire. Ils ne peuvent réellement occuper ce terrain, c’est-à-dire trouver les moyens de le transformer, qu’en affirmant sans concession la critique sociale des nuisances et de leurs gestionnaires, installés ou postulants. »
Leur critique de la gestion des nuisances, qui est aussi une critique de la gestion des inquiétudes et des contestations populaires, rejoint en cela la dénonciation de l’ONGisation de la résistance formulée, entre autres, par Arundhati Roy :
Gil Scott-Heron l’avait chanté, la révolution ne sera pas télévisée, et le le collectif INCITE! d’ajouter à raison qu’elle ne sera pas non plus subventionnée.
Nicolas Casaux
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editions-mariquita · 6 years
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Dans une attaque féroce contre la Chine, la Maison-Blanche porte des accusations criminelles contre Huawei
Les autorités américaines ont annoncé lundi une série de fausses accusations criminelles contre Huawei, la plus grande entreprise de télécommunications au monde et le deuxième fabricant de smartphones, et aussi contre sa directrice financière, qui est actuellement assignée à résidence au Canada. 
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Malgré l’invocation de la «justice» et de la «primauté du droit» par les autorités américaines, les accusations sont en fait des prétextes pour lancer une nouvelle offensive économique contre la Chine, le pays le plus peuplé du monde et la deuxième économie en importance, visant à donner un avantage aux concurrents américains et européens de Huawei dans le domaine des infrastructures de télécommunications.
Cette décision intervient à peine deux jours avant que les États-Unis et la Chine n’entament un nouveau cycle de négociations commerciales, à peu près à mi-chemin d’un « délai de réflexion » avant que l’administration Trump ne lance un nouveau cycle de négociations tarifaires visant les produits chinois.
Malgré les affirmations des responsables américains selon lesquelles les accusations portées contre Huawei et les négociations commerciales ne sont pas liées, le moment choisi pour l’annonce indique clairement que les États-Unis entameront les négociations en exigeant des concessions maximales non seulement sur le commerce, mais aussi sur des questions militaires et de «sécurité nationale».
Alors que la croissance économique aux États-Unis demeure relativement robuste, la Chine fait face à un ralentissement économique prolongé qui a été intensifié par les sanctions économiques de l’administration Trump.
Le gouvernement Trump et l’appareil d’État américain ont clairement fait savoir que leur attaque contre Huawei, l’une des entreprises les plus importantes de Chine, est à la pointe d’une escalade militaire et économique que la Maison-Blanche a qualifiée de «concurrence stratégique».
Dans un article principal du numéro de dimanche, le New York Times a rapporté: «Au cours de l’année écoulée, les États-Unis se sont lancés dans une campagne mondiale furtive, parfois menaçante, pour empêcher Huawei et d’autres entreprises chinoises de participer à la refonte la plus spectaculaire de la plomberie qui contrôle Internet depuis sa création balbutiante, par morceaux, il y a 35 ans.»
L’article ajoutait: «L’administration soutient que le monde est engagé dans une nouvelle course aux armements – une course qui fait appel à la technologie plutôt qu’aux armes conventionnelles, mais qui représente un danger tout aussi grand pour la sécurité nationale des États-Unis. A une époque où les armes les plus puissantes, à l’exception des armes nucléaires, sont sous cyber contrôle, quel que soit le pays qui arrive à dominer la 5G, aura un avantage économique, militaire et de renseignement pendant une bonne partie de ce siècle.»
Il a conclu: «Lors d’entretiens avec des hauts responsables actuels et anciens du gouvernement américain, des agents de renseignement et des hauts responsables des télécommunications, il est clair que le potentiel de la 5G a créé un calcul à somme nulle à la Maison-Blanche – une conviction qu’il doit y avoir un seul gagnant dans cette course aux armements, et que le perdant doit être
banni. »
L’article a exposé sans équivoque les considérations mercenaires économiques, militaires et géostratégiques à l’origine des accusations inventées de toutes pièces contre Huawei et Meng.
La première série d’accusations tourne autour des accusations américaines selon lesquelles l’entreprise aurait violé les sanctions unilatérales américaines contre l’Iran. Kirstjen Nielsen, secrétaire à la Sécurité intérieure, a accusé «Huawei et sa directrice financière» d’enfreindre la «loi américaine» et de s’engager «dans un plan financier frauduleux qui nuit à la sécurité des États-Unis».
Les États-Unis, a-t-elle dit, «ne toléreraient pas un régime qui soutient le terrorisme», apparemment en référence à la Chine.
En raison de ces faibles accusations, Meng a été effectivement kidnappée le mois dernier au Canada. Les autorités américaines ont officiellement annoncé mardi que le ministère de la Justice avait l’intention de déposer une demande d’extradition contre elle.
Dans une deuxième série d’accusations, les autorités américaines ont annoncé 10 chefs d’accusation contre Huawei pour avoir tenté de voler en 2012 les plans d’un robot appelé «Tappy», au transporteur cellulaire américain T-Mobile.
Commentant ces accusations, le directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré que les actions de Huawei «menacent le marché mondial libre et équitable». Il a déclaré que le fait de donner à Huawei l’accès aux marchés américains des télécommunications «pourrait donner à un gouvernement étranger la capacité de modifier ou de voler malicieusement des informations, de faire de l’espionnage non détecté ou d’exercer une pression ou un contrôle». En fait, ce sont les États-Unis qui utilisent leur influence géopolitique sur la scène mondiale pour obtenir des concessions économiques de la Chine.
L’ensemble de la campagne contre Huawei s’inscrit dans le cadre d’un effort visant à assurer la domination économique des entreprises contrôlées par les États-Unis et leurs alliés européens, notamment Qualcomm, basée aux États-Unis, Nokia en Finlande et Ericsson en Suède.
Selon les médias, la Maison-Blanche est sur le point de publier un décret qui interdirait aux entreprises de télécommunications américaines d’acheter des infrastructures clés à des entreprises chinoises telles que Huawei et ZTE. Actuellement, seules les entités gouvernementales américaines sont interdites d’acheter de tels produits.
Les États-Unis font pression sur leurs alliés, dont la Grande-Bretagne, le Canada, l’Allemagne, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pour qu’ils restreignent leurs achats d’équipement de télécommunications auprès des fabricants chinois.
Le Financial Times a mis en garde contre «la détérioration dramatique des relations entre la Chine et les États-Unis» depuis l’arrestation de Meng. Le journal a observé: « Les responsables partout dans le gouvernement américain sont devenus beaucoup plus va-t-en-guerre envers la Chine – surtout, des droits de l’homme à la sécurité nationale, en passant par la politique et les affaires.»
Le changement large et bipartite contre l’engagement avec la Chine a été résumé dans les remarques de la semaine dernière par le financier et principal donateur des démocrates George Soros, qui a qualifié le président chinois Xi Jinping d'«opposant le plus dangereux de ceux qui croient en la notion de société ouverte».
Il a critiqué le président américain Trump pour son manque d’agressivité envers la Chine. Soros insista pour dire: «Au lieu de permettre à ZTE et Huawei de s’en tirer à bon compte, il faut sévir contre eux. Si ces entreprises venaient à dominer le marché de la 5G, elles présenteraient un risque inacceptable pour la sécurité du reste du monde. Malheureusement, le président Trump semble suivre une voie différente: faire des concessions à la Chine et déclarer la victoire tout en renouvelant ses attaques contre les alliés américains. Cela risque de saper l’objectif de la politique américaine consistant à mettre un frein aux abus et aux excès de la Chine.»
D’autres commentateurs ont souligné les considérations nationales liées à l’escalade des tensions avec la Chine, puissance dotée de l’arme nucléaire. Dans un article intitulé «Un ennemi commun pourrait guérir le clivage partisan américain», le chroniqueur du Financial Times Janan Ganesh a soutenu: «Pour la première fois depuis au moins les années 1980, les Américains font face à un défi économique, idéologique et militaire qui peut faire paraître hors de propos l’antagonisme intérieur, sinon inadmissible.»
Ganesh a affirmé que comme l’attaque du Japon contre Pearl Harbor et les attentats du 11 septembre, un conflit avec la Chine servirait à unifier le pays et à préserver sa «cohésion interne». En d’autres termes, un affrontement qui pourrait conduire à une guerre nucléaire serait bénéfique pour l’élite dirigeante américaine, du point de vue de la suppression des tensions politiques et de classe internes.
Ganesh s’est émerveillé de la «rapidité avec laquelle l’épreuve de force de M. Trump avec la Chine, si choquante en 2017, a trouvé une acceptation générale, voire un enthousiasme, non seulement à Washington mais aussi dans le milieu des affaires.»
Par    André Damon    
(Article paru en anglais le 29 janvier 2019)
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editions-mariquita · 6 years
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Venezuela, putsch de l’État profond US
En définitive, le président Trump s’est aligné sur les ambitions de l’État profond US de destruction du Bassin des Caraïbes. Il a conforté le vice-président Mike Pence et le sénateur Marco Rubio dans leur opération de déstabilisation du Venezuela. Il pourrait aussi soutenir les deux mêmes hommes dans leur projet pour Israël et contre la Syrie.
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L’annonce du président Trump, qui reconnaît Juan Guaidó comme « président légitime » du Venezuela a été préparée dans une cabine de régie souterraine à l’intérieur du Congrès et de la Maison-Blanche.
C’est ce que décrit en détail le New York Times [1]. Principal opérateur, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, « virtuel secrétaire d’État pour l’Amérique Latine, qui conduit et articule la stratégie de l’Administration dans la région », en liaison avec le vice-président Mike Pence et le conseiller pour la sécurité nationale John Bolton.
Le 22 janvier, à la Maison-Blanche, les trois ont présenté leur plan au président, qui l’a accepté. Immédiatement après —rapporte le New York Times— « Mr Pence a appelé Mr Guaidó et lui a dit que les États-Unis l’appuieraient s’il réclamait la présidence ».
Le vice-président Pence a ensuite diffusé au Venezuela un message vidéo dans lequel il appelait les manifestants à « faire entendre votre voix demain » et assurait « au nom du président Trump et du peuple américain : estamos con ustedes, (nous sommes avec vous) tant que la démocratie ne sera pas restaurée », en définissant Maduro comme « un dictateur qui n’a jamais obtenu la présidence dans des élections libres ».
Le lendemain Trump a officiellement couronné Guaidó « président du Venezuela », bien que celui-ci n’ait pas participé aux élections présidentielles de mai 2018, lesquelles, boycottées par l’opposition qui savait qu’elle les perdrait, ont donné la victoire de Maduro, sous la surveillance de nombreux observateurs internationaux.
Ces coulisses révèlent que les décisions politiques sont prises aux États-Unis avant tout dans l’« État profond », centre souterrain du pouvoir réel détenu par les oligarchies économiques, financières et militaires. Ce sont elles qui ont décidé de renverser l’État vénézuélien. Celui-ci possède, outre de grandes réserves de minerais précieux, les plus grandes réserves pétrolifères du monde, estimées à plus de 300 milliards de barils, six fois supérieures aux états-uniennes.
Pour se soustraire à l’étau des sanctions, qui vont jusqu’à empêcher le Venezuela d’encaisser les dollars provenant de la vente de pétrole aux États-Unis, Caracas a décidé de coter le prix de vente du pétrole non plus en dollars US, mais en yuans chinois. Manœuvre qui met en danger le pouvoir exorbitant des pétrodollars. D’où la décision des oligarchies états-uniennes d’accélérer les délais pour renverser l’État vénézuélien et s’emparer de sa richesse pétrolifère, nécessaire immédiatement non pas comme source énergétique pour les USA, mais comme instrument stratégique de contrôle du marché énergétique mondial dans une fonction anti-Russie et anti-Chine.
À cet effet, par des sanctions et sabotages, a été aggravée au Venezuela la pénurie de biens de première nécessité afin d’alimenter le mécontentement populaire. On a intensifié simultanément la pénétration d’« organisations non-gouvernementales » US : par exemple, la National Endowment for Democracy a financé en une année au Venezuela plus de 40 projets sur la « défense des Droits de l’homme et de la Démocratie », chacun avec des dizaines ou centaines de milliers de dollars.
Comme le gouvernement continue à avoir l’appui de la majorité, quelque grosse provocation est certainement en préparation pour déclencher à l’intérieur la guerre civile et ouvrir la voie à une intervention de l’extérieur. Avec la complicité de l’Union européenne qui, après avoir bloqué en Belgique des fonds publics vénézuéliens d’une valeur de 1,2 milliards de dollars, lance à Caracas l’ultimatum (avec l’accord du gouvernement italien) pour de nouvelles élections. Sous le contrôle de Federica Mogherini, celle-là même qui l’an dernier a refusé l’invitation de Maduro d’aller surveiller les élections présidentielles.
Manlio Dinucci
Traduction Marie-Ange Patrizio
Source Il Manifesto (Italie)
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editions-mariquita · 6 years
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Syrie : « sable et mort » ou pétrole et gaz ?
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Par Bouthaïna Chaabane
À l’occasion de la nomination d’Elliott Abrams [1] au poste d’envoyé spécial pour le Venezuela, je souhaite revenir sur un entretien de 2005 au ministère des Affaires étrangères des États-Unis où je m’étais rendue, en tant que ministre des Émigrés, à la rencontre de William Burns [2].
Présent à cette réunion, Abrams se mit à me parler des actions hostiles de la République arabe syrienne contre les forces d’invasion américaines en Irak, décrivant la somme d’ennuis auxquels elles se trouvaient confrontées à cause de la détermination syrienne à les en expulser ; notamment, en laissant passer ceux qui combattaient ces forces d’occupation par son territoire. Je répondis que ce qu’il disait n’avait rien à voir avec la réalité, que ses sources lui avaient probablement rapporté des informations très éloignées des faits sur le terrain, et que j’étais là pour lui apprendre certaines vérités sur ce qui se passe dans notre région, vu que nous y vivons et que nous sommes les mieux placés pour en rendre compte.
À l’époque, sa réponse me parut étrange. Il me dit : « Mais qu’importe la vérité de ce qui se passe dans le monde entier ? L’important est le concept et l’image qui touchent l’esprit des gens. Qu’ils soient proches ou éloignés de la vérité est secondaire et ne change rien à ce qui est ». Je me souviens encore de mon ressenti à cet instant précis où je concentrais mon propre esprit sur la façon de dialoguer avec une personne qui ne se souciait que de l’image qu’elle fabriquait et transmettait à autrui, sans jamais se soucier de la vérité. Je me souviens aussi que ma réunion avec William Burns s’est achevée dans le hall menant à l’ascenseur.
Depuis, je n’ai cessé de comparer les agressions menées par Israël, ses alliés américains et, malheureusement, ses alliés arabes contre nos pays  et nos peuples, aux multiples concepts divulgués en Occident. C’est ainsi que, jour après jour, j’ai en effet acquis la conviction que le monde colonialiste, mené par le sionisme international via son hégémonie financière et médiatique sur l’ensemble des régimes occidentaux, y compris les États-Unis, concentre ses efforts sur la fabrication d’une « image » qu’il propage sans accorder la moindre importance au fait qu’elle soit partiellement ou totalement éloignée de la réalité.
D’où leur guerre criminelle dans toute sa dimension terroriste aux niveaux  militaire, médiatique et économique contre nos pays, prétendument au nom de la liberté, de la démocratie, des droits de l’homme, de la protection des civils et autres images fabriquées selon les concepts d’Abrams et de ses semblables néo-sionistes.
Une guerre dont le but manifestement essentiel depuis l’invasion de l’Irak, la destruction de la Libye, les manœuvres en cours pour détruire la Syrie et le Yémen, est le changement des régimes  en place, afin de les subordonner au maître sioniste ayant mis les États-Unis et les autres régimes occidentaux au service de ses objectifs consistant à contrôler ou à piller les richesses naturelles des peuples et à   installer des types de gouvernance garantissant la suprématie d’Israël, même dans les cas où cela nuit à leurs propres intérêts.
Par conséquent, la plupart des guerres et des coups d’État ou équivalents, actuellement en cours dans différents pays, sont fondés sur une règle simple et facile à comprendre : derrière une façade américaine, la seule souveraineté qui compte en ce monde appartient au maître sioniste. Lui seul aurait le droit de modifier les orientations politiques des uns et des autres dans le sens de ses propres intérêts, comme si Dieu lui avait donné la Terre en héritage et le droit d’en disposer comme il l’entend.
À partir de là, nous pouvons clairement comprendre pourquoi les coalisés combattent certains dirigeants et épargnent d’autres, le critère dominant étant l’obéissance : celui qui s’incline peut continuer à diriger le pays tant qu’il leur donnera satisfaction ; celui qui veut la souveraineté pour son pays et son peuple sur ses options et ses richesses nationales, il sera facile de fabriquer des « concepts » et des « images » justifiant une guerre contre lui, contre son pays et son peuple.
L’exemple concret de ce qui précède se trouve dans les multiples agressions du peuple syrien, agressions principalement menées par Israël dissimulé derrière une façade américaine. Un exemple parfaitement comparable aux agissements des États-Unis au Venezuela, dans le but de contrôler les plus grandes réserves de pétrole au monde et les richesses fabuleuses d’un pays qu’ils considèrent comme leur arrière-cour.
Mais, si la Syrie qualifiée par Donald Trump de pays de «  sable et de mort » [3] – ce qu’elle n’est absolument pas- a nécessité une telle mobilisation pour la diviser et occuper certaines de ses régions, le Venezuela est certainement plus important, non seulement en raison de ses énormes richesses suscitant toutes les convoitises, mais aussi parce que le contrôle éventuel de ses orientations politiques garantirait leur influence sur l’Amérique du Sud d’abord, sur le reste des pays ensuite.
La Syrie et le Venezuela sont donc deux exemples démontrant que les États-Unis et l’Occident en général, n’ont foi ni en la souveraineté des États, ni en l’ordre mondial issu de la Deuxième Guerre Mondiale, ni en les conventions internationales adoptées depuis. Désormais, ils œuvrent ouvertement, nuit et jour, à priver les États de leur libre choix, en attendant de les priver de leurs ressources naturelles et de les transformer en suivistes soumis au diktat occidental assurant la couverture de l’entité sioniste.
Bouthaïna Chaabane
La fille de la Terre
Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Source : Al-Watan (Syrie)
alwatan.sy
Notes :
[1][ Venezuela : Elliott Abrams, un faucon américain face à Maduro]
[2] Note de Karim Bouzida sur le sous-secrétaire d’Etat William Burns
[3][ Donald Trump describes Syria as ‘sand and death’]
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editions-mariquita · 6 years
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Venezuela : ingérence et escalade interventionniste
Les mensonges médiatiques au sujet du Venezuela
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Les grands médias américains découvrent soudain le Venezuela. Sans aucune connaissance réelle du pays, toutes les saloperies que leurs journalistes peuvent imaginer sont lancées contre le gouvernement légitime de  ce pays. Ne vous attendez pas à ce qu’ils se basent sur des faits pour écrire leurs articles. La plus grande partie n’est que propagande pour justifier une guerre.
Dans ce rapport de la NPR par exemple, « Amid Chaos Venezuelans Struggle To Find The Truth, Online », [Au milieu du chaos, les vénézuéliens cherchent désespérément la vérité, sur internet] la première ligne est directement un scandaleux mensonge :
« Au Venezuela, où les médias sont contrôlés par le gouvernement, il a toujours été difficile de discerner vérité, rumeurs ou propagande. »
Non. Les médias au Venezuela ne sont PAS contrôlés par le gouvernement. Il existe de nombreux journaux et chaînes de télévision privés. Bon nombre d’entre eux s’opposent au gouvernement. Les médias privés ont même un auditoire plus large que ceux contrôlés par le gouvernement. Bien qu’il existe, comme ailleurs, des lois qui permettent une certaine censure, leur utilisation n’est pas courante.
Le secrétaire d’État Pompeo, ainsi que d’autres personnes, prétendent que Cuba est impliqué au Venezuela. Le NYT en fait même la une d’une de ses éditions : « With Spies and Other Operatives, a Nation Looms Over Venezuela’s Crisis: Cuba » [A l’aide d’espions et autres agents, l’ombre d’une nation plane sur la crise vénézuélienne : Cuba]. Mais tous les experts cités réfutent l’affirmation de Pompeo :
Cette affirmation selon laquelle Cuba contrôle le Venezuela existe depuis que Chávez a été au pouvoir, déclare David Smilde, professeur de sociologie et expert sur le Venezuela à l’Université de Tulane. “C’est vraiment exagéré.” … Alors que d’anciens responsables militaires ayant fui le Venezuela ont révélé l’implication de Cubains au sein des forces de sécurité et de renseignement, les experts affirment que son ampleur reste mystérieuse. …
“Il y a eu beaucoup de spéculations à ce sujet, des rumeurs sur les chiffres et la proximité de ces agents avec Maduro “, déclare Ted Piccone, un éminent chercheur en politique étrangère à la Brookings Institution. “Mais je n’ai jamais vu de déclaration fiable.” …
Selon les analystes, le nombre de professionnels cubains travaillant dans ce pays d’Amérique du Sud a diminué ces dernières années, et les relations entre M. Maduro et les dirigeants cubains actuels ne sont plus aussi chaleureuses qu’elles ne l’étaient avec leurs prédécesseurs. …
Les conseillers politiques ont toujours l’oreille des hauts fonctionnaires de l’administration Maduro, bien que Smilde dise : “Les Cubains se plaignent souvent que Maduro ne les écoute pas.”
Cuba entretient de bonnes relations économiques avec le Venezuela. Plusieurs milliers de médecins cubains travaillent dans ce pays. Mais c’est à peu près tout.
L’ambassadeur britannique à l’ONU a répété hier que Maduro avait remporté l’élection présidentielle en ” remplissant les urnes “. Le Venezuela n’a pas d’urnes. Il utilise un système électronique mis au point par une société britannique, un système très apprécié :
En septembre 2012, l’ancien président américain Jimmy Carter déclarait que “le processus électoral au Venezuela est le meilleur au monde”.
Les électeurs s’identifient avec une carte d’électeur et une empreinte digitale et votent sur un écran tactile. Maduro a été dûment élu président. Deux fois. Certains partis et candidats de l’opposition, mais pas tous, ont boycotté les dernières élections, ce qui a entraîné une participation plus faible que d’habitude. La non-participation est un droit dont l’opposition peut se prévaloir. Ce n’est pas la faute du gouvernement.
Certains médias prétendent que la ” communauté internationale “ a accepté la revendication du gars parrainé par les États-Unis et qui prétend être le président légal. C’est un mensonge. Les États-Unis ont essayé de trouver des alliés pour leur attaque contre le Venezuela, mais n’ont pas réussi à obtenir l’appui de la communauté internationale, sauf de quelques-uns de leurs caniches. Hier, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas adopté de résolution contre le Venezuela parce qu’il était évident qu’elle échouerait. Même à l’Organisation des États américains (OEA), les tentatives américaines de faire pression pour obtenir une résolution contre Maduro n’ont pas réussi à obtenir une majorité simple :
Jeudi, une bataille diplomatique à l’Organisation des États américains eut lieu, quand le secrétaire d’État, Pompeo, et le secrétaire de l’OEA, Almagro, ont poussé cette organisation à reconnaître Guaidó. Ces efforts n’ont pas été couronnés de succès, et n’ont obtenu que 16 voix favorables sur les 34 pays, les alliés américains que sont la Guyana, Santa Lucia et la Jamaïque s’étant abstenus.
Une autre affirmation fréquemment entendue est que la mauvaise gestion économique est à l’origine des problèmes du Venezuela. Mais c’est la chute des prix du pétrole et, plus important encore, les sanctions américaines qui ont entraîné des milliards de pertes de revenus pour le gouvernement et causé les difficultés économiques. Les sanctions ne fonctionnent pas contre les gouvernements comme on le prétend souvent, mais appauvrissent la population. Déjà en 2014, Maduro les avait identifiés comme étant utilisés pour tenter de renverser le gouvernement. Le Congressional Research Service a énuméré toutes les sanctions et averti (pdf) qu’elles frappent surtout les plus pauvres. Même le gars parrainé par les États-Unis a reconnu que les sanctions américaines faisaient partie d’un plan pour ” changer de gouvernement “ :
Guaido a également félicité les pays qui avaient imposé des sanctions contre le Venezuela, soulignant que les “sanctions ont fonctionné” et ont joué un rôle dans l’état dans lequel est le pays aujourd’hui.
La République bolivarienne du Venezuela n’est pourtant pas autant désorganisée que ses voisins. Malgré les problèmes actuels, l’Indice de développement humain de l’ONU classe le Venezuela en meilleur position que beaucoup d’entre eux.
Tous les médias ” occidentaux “ répètent l’affirmation selon laquelle le gars parrainé par les États-Unis a revendiqué la présidence sur la base de l’article 233 de la Constitution. Mais aucun d’entre eux ne réfute cette affirmation manifestement fausse. L’article 233 de la Constitution (pdf) du Venezuela détaille les procédures à suivre en cas d’“indisponibilité permanente” du président, ce qui n’est évidemment pas le cas de Nicolas Maduro. De plus, si le président devenait indisponible, c’est le vice-président, et non le chef de l’Assemblée nationale, qui doit prendre sa place. Le gars n’a donc aucune base légale pour prétendre à la présidence.
Une autre revendication est que le gars parrainé par les États-Unis est une figure reconnue dans le pays. Ce n’est pas le cas :
Félix Seijas, analyste politique et directeur de l’agence de sondage Delphos, a déclaré que, quelques semaines auparavant, peu de Vénézuéliens connaissaient le nom de Guaidó.
Ce type n’est qu’un remplaçant de Leopoldo López, un politicien de l’opposition, un criminel, qui a déjà tenté à deux reprises des coups d’État violents :
Né dans une famille aisée ayant des liens avec le monde des affaires et le secteur pétrolier, López, 46 ans, a fait ses études aux États-Unis et est titulaire d’une maîtrise de l’Université Harvard. …
Dans un câble classifié publié en 2009 par Wikileaks, le conseiller politique de l’ambassade des États-Unis à Caracas, Robin D. Meyer, écrivait que López était devenu un “personnage de division au sein de l’opposition”.
“Il est souvent décrit comme arrogant, vindicatif et avide de pouvoir, mais les responsables du parti reconnaissent aussi sa popularité, son charisme et son talent d’organisateur », écrivait le diplomate américain.
Aux États-Unis, le véritable homme derrière la tentative de coup d’État est le sénateur anti-cubain Marco Rubio :
Rubio a attendu moins d’un mois après l’entrée en fonction de M. Trump pour entreprendre un long effort dans le but d’attirer l’attention du président sur le Venezuela. En février 2017, M. Rubio et M. Pence ont pistonné Lilian Tintori, une activiste politique vénézuélienne et vedette de télévision, pour qu’elle puisse rencontrer Trump. Elle a parlé au président de son mari, Leopoldo López, un chef de l’opposition assigné à résidence.
Rubio et d’autres néoconservateurs ont depuis comploté pour convaincre Trump de confronter le peuple du Venezuela. L’ancien fonctionnaire de la CIA Ray McGovern pense, comme moi, que Trump est en train de tomber dans un piège catastrophique :
Ray McGovern @raymcgovern – 16:47 utc – 25 jan 2019
Le Venezuela pourrait être la Baie des Cochons de Trump, avec Bolton jouant Alan Dulles de la CIA et Pompeo, John Foster Dulles. Eux et les militaires américains ont essayé de piéger JFK avec l’assurance trompeuse qu’il n’y aurait pas besoin d’une action militaire américaine. Est-ce que Trump les affrontera, comme JFK l’a fait ?
Voila quelques-unes des fausses affirmations idées circulant au sujet du Venezuela. Veuillez utiliser les commentaires pour faire connaitre et réfuter tous les autres mensonges que vous trouverez.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone
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editions-mariquita · 9 years
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AU PAYS D’ÉRABLE : Où va le Québec, Monsieur Couillard ?
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Historien et sociologue, l’auteur est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les imaginaires collectifs, il collabore régulièrement à la section Débats.
C’est une entrevue surprenante que le réputé économiste Pierre Fortin a donnée au journal Le Devoir (17 octobre), à l’occasion du dixième anniversaire du manifeste des lucides. On se souviendra que l’une des urgences qui avaient motivé cette initiative était l’état alarmant de la dette du Québec. Or, Pierre Fortin, lui-même signataire du manifeste, affirme maintenant : « On était un peu perdus avec les chiffres. [...] En vérité, la dette publique était déjà en train de baisser et on ne s’en rendait pas compte. »
Un parti pris idéologique
On croit comprendre que la dette était donc un faux problème, puisque, en pourcentage du PIB, elle est passée de 61% en 1995 à 50% en 2009. Depuis, la dette québécoise est l’une de celles qui ont le moins augmenté. Conclusion de Pierre Fortin : « [...] la panique actuelle est absolument injustifiée. » C’est ce qu’avait dit Jacques Parizeau. C’est ce qu’avaient dit aussi quelques économistes de gauche.
On s’interroge dès lors sur ce qui fonde la politique agressive d’austérité poursuivie par le gouvernement Couillard (des coupes qui mènent en fin de compte à réduire l’aide alimentaire aux élèves de milieux défavorisés...?), sinon un parti pris strictement idéologique – et pas mal d’insensibilité. L’argument de la discipline budgétaire qui a fait élire le Parti libéral cachaitil un « agenda » ? On serait tenté de croire qu’il s’agissait de transformer notre société afin de l’infléchir vers le tout au marché, l’individualisme néolibéral et la loi du plus fort : chacun devient son propre « entrepreneur », les autres sont des compétiteurs ou des rivaux. Que deviennent la solidarité et la cohésion sociale ? Et pourquoi réduire les impôts, la taille et le rôle de l’État, en même temps que les services publics ? On se prend à craindre que des intérêts privés soient en train de faire main basse sur l’État, comme ils l’ont fait aux États-Unis et ailleurs.
Un Québec qui se dissout
Je dis : un parti pris idéologique. Il n’existe pas telle chose qu’une société, disait Mme Thatcher, il y a seulement des individus. Par moment, on croirait que le gouvernement s’inspire de ce précepte (avec une préférence pour les riches) en appauvrissant le système éducatif, les CPE, la culture, la santé publique, les loisirs, pendant que les organismes communautaires (dont nous aurons bien besoin pour accueillir les réfugiés) manquent cruellement de ressources. À long terme, ces politiques ouvrent davantage la voie aux favorisés, accentuent les inégalités, créent de la précarité, favorisent les égoïsmes sociaux et affaiblissent le lien social.
Et c’est dans ce contexte que, le 3 décembre dernier, La Presse nous apprenait que les médecins québécois bénéficient annuellement d’un milliard de primes « incitatives » qui soulèvent apparemment bien des questions.
Ce à quoi aspire la grande majorité des Québécois, c’est une société soucieuse d’équilibres, qui fait preuve de compassion, qui s’efforce à l’équité dans ses choix collectifs en soutenant à la fois les entreprises et le salariat, qui s’occupe d’économie, mais aussi de culture, et sait réformer dans le respect des citoyens.
C’est aussi un gouvernement démocratique qui consulte avant de se lancer dans des changements radicaux au lieu de pratiquer un autoritarisme croissant qui indispose. La pente sur laquelle l’État vient de s’engager mène vers les pires travers du néolibéralisme. La note à payer en fin de compte (une démobilisation sociale, un retard dans l’éducation et la recherche, une déloyauté des gouvernants envers la population, une hausse des problèmes sociaux) risque d’être énorme.
Qui veut de ce Québec-là ? Est-ce vraiment le mandat qui vous a été confié, Monsieur Couillard ?
L’argument de la discipline budgétaire qui a fait élire le Parti libéral cachait-il un « agenda » ?
Merci à : pressreader.com
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editions-mariquita · 9 years
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Le nouveau découpage impérialiste du Moyen-Orient
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Photo Christo Komarnitski
Les événements de la semaine passée entreront dans l’histoire comme un des jalons majeurs du développement de l’impérialisme au 21ème siècle. Suite à l’intensification par la France, le mois dernier, de sa campagne de bombardements en Syrie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont intensifié eux aussi, en l’espace de quelques jours, leur engagement militaire en Syrie.
Le prétexte de ces opérations sont les attentats terroristes du 13 novembre à Paris et l’horrible fusillade qui s’est déroulée depuis à San Bernardino, en Californie. Les raisons présentées à l’opinion publique pour expliquer la rapide escalade de la guerre en Syrie n’ont cependant pas grand-chose à voir avec le débat stratégique en cours aux plus hauts échelons de l’armée et des services de renseignement.
Aussi tragique que soit le meurtre de 130 personnes à Paris et de 14 personnes à San Bernardino, il ne peut expliquer l’escalade militaire soudaine et brutale opérée au Moyen-Orient par les principales puissances impérialistes. Il faut se souvenir qu’en 1915, après le torpillage du RMS Lusitania qui causa la perte de 1.198 vies humaines, les Etats-Unis s’étaient abstenus d’entrer dans la Première Guerre mondiale. A cette époque, la classe dirigeante américaine était encore partagée quant à l’opportunité d’intervenir dans la Grande guerre.
La force motrice essentielle de la guerre en Syrie est la même que celle qui a poussé au découpage du Moyen-Orient dans son ensemble: les intérêts du capital financier international. Les principales puissances impérialistes savent que si elles veulent avoir leur mot à dire dans le partage du butin, elles doivent aussi avoir réalisé leur part de meurtre.
Cette course à la guerre au Moyen-Orient est profondément impopulaire, ce qui explique la précipitation et la frénésie avec lesquelles on s’est servi des récents attentats et le climat de peur créé par les médias pour imposer des actes le plus vite possible. Considérez les événements de la semaine dernière:
Mardi dernier, le gouvernement Obama annonçait vouloir déployer un nouveau contingent de forces spéciales théoriquement dirigé contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EI ou Isis). Lors d’une conférence de presse le même jour, Obama a répété que tout règlement de la guerre en Syrie devait inclure l’éloignement du président Bachar al-Assad, un allié clé de la Russie.
Mercredi, le parlement britannique votait le soutien à une action militaire en Syrie après que le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn eut ouvert la voie à une guerre en acceptant un « vote libre » des députés de son parti. Immédiatement, le même soir, des avions de combat britanniques décollaient pour bombarder des cibles en Syrie alors que le premier ministre David Cameron attaquait tout opposant à la guerre comme « sympathisant des terroristes. »
Vendredi, le Bundestag allemand votait en toute hâte et quasiment sans discussion la participation à la guerre en Syrie. L’approbation de la guerre par le parlement suivait de près une décision du gouvernement, en début de semaine, d’envoyer dans la région 1.200 soldats, six avions Tornado et un navire de guerre.
Puis, ce week-end, les médias et l’establishment américains ont décidé d’exploiter la tuerie de San Bernardino pour pousser à une extension de la guerre. Les candidats présidentiels républicains firent des déclarations belliqueuses, insistant pour dire que les Etats-Unis étaient confrontés à « la prochaine guerre mondiale » (Chris Christie, gouverneur du New Jersey), que « la nation [avait] besoin d’un président de guerre » (Ted Cruz, sénateur du Texas), qu’« ils nous ont déclaré la guerre et que « nous devons leur déclarer la guerre » (Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride).
Dans un discours Obama a défendu dimanche soir sa propre politique en Syrie face à ses critiques républicains. Il réitéra son opposition à un déploiement massif de forces au sol en Irak et en Syrie, favorisant une accélération des frappes aériennes, un financement de groupes en Syrie et l’utilisation de troupes des pays voisins. Saluant les décisions de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, Obama a déclaré, « Depuis les attentats de Paris, nos proches alliés… ont amplifié leur contribution à notre campagne militaire, ce qui nous aidera à accélérer nos efforts pour détruire l’EI. »
Alors qu’ils prônent la guerre, ni Obama ni aucune section de l’establishment politique ne sont capables de dire quoi que ce soit sur les véritables origines de l’EI, qui font voler en éclats le prétexte de la « guerre contre le terrorisme », le fondement de la politique étrangère américaine depuis 15 ans.
Dans une allocution, Obama a parlé dimanche de la croissance de l’EI « au milieu du chaos de la guerre en Irak, puis en Syrie, » comme si cela n’avait rien à voir avec la politique pratiquée par les Etats-Unis. En fait, les Etats-Unis et leurs alliés ont d’abord, illégalement, occupé et ravagé l’Irak, puis mis en place les groupes fondamentalistes islamistes en Syrie dont l’EI est devenu le fer de lance dans la guerre contre le président syrien Bachar al-Assad.
Les combattants de l’EI qui ont perpétré les attentats de Paris ont pu voyager librement entre l’Europe et la Syrie parce que des milliers de jeunes semblables allaient d’Europe en Syrie avec le soutien des autorités pour rejoindre la guerre contre Assad.
Quant à la fusillade de San Bernardino, les responsables ont mentionné le voyage effectué par ses deux auteurs en Arabie saoudite et leur relation avec des individus du Front al-Nosra pour justifier de la qualifier d’attentat terroriste. L’Arabie saoudite, le centre du financement et du soutien de groupes fondamentalistes islamistes partout au Moyen-Orient, est un allié clé des Etats-Unis dans la région et le Front al Nosra, lié à al Qaïda, est un allié de fait des Etats-Unis en Syrie.
Plutôt qu’une réaction aux récents attentats, les actes des puissances impérialistes sont la réalisation de projets et d’ambitions de longue date. En Grande-Bretagne, le vote de la semaine dernière révoquait celui de 2013 qui rejetait une participation à une guerre préparée et conduite par les Etats-Unis contre le régime Assad. L’élite dirigeante allemande réclame un rôle militaire bien plus actif afin de s’affirmer en tant que puissance dominante de l’Europe.
Aux Etats-Unis, avant l’attentat de San Bernardino, l’establishment politique et des médias demandait avec insistance un déploiement de troupes au sol et l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie.
Les puissances impérialistes, conduites par les Etats-Unis, sont engagées depuis un quart de siècle dans une guerre interminable axée sur le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Plus d’un million de personnes ont été tuées et des millions d’autres transformées en réfugiés. Après les guerres d’Afghanistan et d’Irak sous le gouvernement Bush, Obama a supervisé la guerre en Libye et les campagnes de changement de régime soutenues par la CIA en Ukraine et en Syrie. Les conséquences désastreuses de chaque opération ont préparé le terrain à l’expansion et à l’intensification de la guerre.
Ce qui est en train de se produire est un nouveau partage et une recolonisation du monde. Toutes les vieilles puissances se précipitent pour réclamer leur part. Bien qu’axé actuellement sur le Moyen-Orient riche en pétrole, le conflit en Syrie est en train de se développer en une guerre par procuration avec la Russie. De l’autre côté du continent eurasiatique, les Etats-Unis lancent en Mer de Chine méridionale des actions de plus en plus provocatrices contre la Chine.
La situation géopolitique actuelle est plus explosive qu’à n’importe quel moment depuis la veille de la Seconde Guerre mondiale. L’élite dirigeante, en proie à une crise économique et sociale insoluble et pour laquelle elle n’a pas de solution progressiste, considère de plus en plus la guerre et le pillage comme la seule réponse possible.
Par Joseph Kishore 
Merci à : WSWS
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editions-mariquita · 9 years
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« Développement durable » : mensonges, destruction pérenne ou les mots et la réalité
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Le développement durable est une mensonge...
Le « développement durable » est une prétention à la vertu. Le mot « développement » utilisé dans ce sens est un mensonge.
Le mot « développer » signifie « croître », « progresser », « devenir plus complet, plus avancé ». Parmi ses synonymes, on trouve « évolution, déroulement, maturation, maturité », et parmi ses antonymes « détérioration, désintégration ». En voici un exemple d'usage concret tiré d'un dictionnaire : « Le théâtre a atteint l'apogée de son développement avec les pièces de Shakespeare ».
Mais voilà le problème : un enfant se développe et devient un adulte, une chenille se développe et devient un papillon, un cours d'eau endommagé par (disons) l'extraction minière pourrait, avec le temps, se redévelopper et redevenir un cours d'eau sain ; mais une prairie ne se « développe » pas en maisons en forme de boîtes, une baie ne se « développe » pas en port industriel, une forêt ne se « développe » pas en routes et clairières.
Le mot « tuer » fonctionne aussi bien.        
       Destruction durable
Pensez-y. Vous menez votre vie, quand arrive une personne souhaitant gagner de l'argent en « développant » la « ressource naturelle » qu'est votre corps, et comptant donc collecter vos organes pour effectuer des greffes, vos os pour en faire de l'engrais, votre chair pour de la nourriture. Vous répondriez peut-être : « Hé, je m'en servais, de ce cœur, de ces poumons ». Cette prairie, cette baie, cette forêt, utilisaient toutes ce que vous appelez « ressources naturelles ». Ces « ressources naturelles » les maintenaient en vie. Ces « ressources naturelles » sont précisément leur corps. Sans elles, elles mourront, tout comme vous.
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Cela ne fait aucune différence d'associer le mot « durable » à tout ce que vous vous apprêtez à faire. L'exploitation reste l'exploitation, même sous l'appellation « exploitation durable ». La destruction reste la destruction, même sous l'appellation « destruction durable ».
La capacité à remarquer la récurrence de schémas est un signe d'intelligence. Nous, les humains industrialisés, nous nous croyons plus intelligents que tous les autres. Je vais donc vous présenter un schéma, voyons si nous pouvons le reconnaitre sur, disons, les 6000 dernières années.
Le développement durable grec
Lorsque vous pensez à l'Irak, la première image qui vous vient en tête, sont-ce des forêts de cèdres si denses que la lumière du soleil n'atteint pas le sol ? C'était pourtant l'Irak avant les débuts de cette culture. L'un des premier mythes écrits de cette culture raconte l'histoire de Gilgamesh, déforestant les collines et les vallées de ce que l'on appelle aujourd'hui l'Irak, pour construire des grandes cités.
Oups, pardon, j'imagine qu'il ne déforestait pas la région ; il « développait » les ressources naturelles.
La majeure partie de la péninsule arabique était couverte d'une savane de chênes, avant que ces « ressources » ne soient « développées » pour l'exportation. Le Proche-Orient était densément boisé. Vous vous souvenez peut-être des cèdres du Liban ? Ils en ont toujours un sur leur drapeau. Le Nord de l'Afrique était densément boisé. Ces forêts furent détruites — pardon, « développées durablement » — pour la construction des flottes égyptiennes et phéniciennes.
La Grèce était densément boisée. Les anciens philosophes grecs se plaignaient de l'impact nocif de la déforestation sur la qualité de l'eau. Je suis sûr que les bureaucrates de l'antique département grec du développement durable expliquèrent alors qu'ils auraient besoin d'étudier le problème pendant quelques années afin de s'assurer qu'il y ait vraiment une corrélation.
Dans les Amériques, les baleines étaient si abondantes que leur respiration donnait à l'air un aspect constamment brumeux, et qu'elles étaient un danger pour le transport maritime. Le « développement » de cette ressource régla ce problème. La morue proliférait tellement que leurs corps ralentissaient le passage des navires. Le « développement » de cette ressource régla également ce problème. Il y avait tellement de pigeons migrateurs que leurs nuées assombrissaient le ciel pendant plusieurs jours d'affilée. Une fois encore, le « développement » de cette ressource régla ce problème.
Savez-vous pourquoi il n'y a pas de pingouins dans l'hémisphère Nord ? Il y en avait avant. Ils étaient appelés « Grands Pingouins ». Un explorateur français rapporta qu'il y en avait tellement sur une île que chacun des navires de France aurait pu en emporter autant que possible, sans que cela fasse de différence. Mais cette « ressource » fut « développée » et le dernier des Grands Pingouins fut tué — pardon, « développé » — au 19e siècle.
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La « Mafia du Cèdre » à l’œuvre dans le Moyen-Atlas au Maroc200 espèces par jour
200 espèces par jour
200 espèces se sont éteintes rien qu'aujourd'hui. Et 200 s'éteindront demain. Et le jour suivant. Et le jour d'après. Tous les indicateurs biologiques indiquent la mauvaise direction. Et nous savons tous pourquoi. Ces problèmes ne sont pas intellectuellement exigeants.
Le « développement », c'est le vol et le meurtre. Le « développement » c'est le colonialisme que l'on applique au monde naturel. Le « développement » c'est la kleptocratie — un mode de vie basé sur le vol.
Voici un autre test de notre intelligence : nommez une communauté naturelle — ou un écosystème, si vous préférez le langage mécanique — ayant été « gérée » pour de l'extraction, ou ayant été « développée » — ce qui signifie industrialisée — et n'ayant pas été considérablement endommagée, par rapport à sa forme propre.
Vous n'y parvenez pas, parce que gérer dans le but d'extraire est dommageable, comme nous le comprendrions tous, si, comme expliqué dans l'exemple ci-dessus, cela nous arrivait à nous. Si une armée d'occupation pénétrait dans notre maison et prenait notre nourriture et quelques-uns de nos proches, nous comprendrions tous la souffrance de notre famille. Pourquoi, donc, avec la planète entière en jeu, devenons-nous si stupides vis-à-vis du « développement durable » ? Pourquoi avons-nous tant de difficultés à comprendre que si l'on vole, ou endommage, une communauté naturelle, cette communauté naturelle souffrira ?
Asservir la planète
Upton Sinclair a écrit :
« Il est difficile de faire comprendre une chose à quelqu'un quand son salaire dépend du fait qu'il ne la comprenne pas ». Je préciserai même : « Il est difficile de faire comprendre une chose à quelqu'un quand ses prérogatives dépendent du fait qu'il ne la comprenne pas ».
Dans les années 1830, un philosophe pro-esclavagiste affirmait que l'esclavage était nécessaire parce que sans lui les propriétaires d'esclaves ne pourraient bénéficier du « confort et du chic » auxquels ils s'étaient habitués. La même chose est vraie ici. Il nous suffit d'étendre notre compréhension de l'esclavage au monde naturel, étant donné que cette culture tente d'asservir — pardon, « de développer », oups, de « développer durablement » — un pan toujours plus important de cette planète vivante. En résumé, nous permettons la destruction du monde afin de pouvoir manger des glaces 24 heures sur 24. Et nous appelons ça développement durable pour atténuer notre culpabilité, voire nous sentir vertueux.
La bonne nouvelle, c'est que beaucoup de gens comprennent toute cette merde. La mauvaise, c'est qu'en gros, ça n'affecte pas la politique.
Une histoire pourrait nous aider à y voir plus clair.
Avant le grand sommet de la Terre à Rio en 1992 (qui fut un succès, n'est-ce pas ? Les choses vont beaucoup mieux aujourd'hui, pas vrai ?), l'ambassadeur US aux Nations Unies envoya des assistants hautement qualifiés à travers le pays, officiellement pour déterminer quelle devrait être la position des USA lors du sommet. L'un des meetings eut lieu à Spokane, à Washington, où je vivais à l'époque. Le hall était plein à craquer, et la queue de ceux qui voulaient s'exprimer serpentait jusqu'à l'arrière du bâtiment. L'une après l'autre, chaque personne insista sur le fait que le « développement durable » était une arnaque, que ce n'était qu'une excuse pour continuer à détruire la planète.
Elles firent remarquer que le problème n'était pas l'humanité, mais cette culture, et supplièrent le représentant des USA d'écouter et de suivre les initiatives des peuples indigènes du monde qui vécurent correctement et de manière vraiment durable sur leurs terres, sans « développement ». (D'ailleurs, ils vécurent correctement et durablement parce qu'ils ne se sont jamais industrialisés). Elles firent également remarquer que le « développement » expulsait inéluctablement à la fois les peuples indigènes et les petits agriculteurs de leurs terres. L'une après l'autre, chaque personne souligna précisément ce dont je parle dans cet article.
Après que nous avions fini de témoigner, le représentant nous remercia de notre soutien envers la position US et de notre soutien au « développement durable ». Comme s'il n'avait rien écouté de ce que nous venions de lui dire.
Soutenir un mode de vie d'exploitation
Voici le problème : le mot « soutenable » (durable) a depuis été détourné afin de ne pas signifier « aider le monde réel à se maintenir », en jouant votre propre rôle et en participant à la vie d'une communauté plus large incluant vos voisins non-humains, mais signifie « soutenir [« rendre durable », mais ça n'aurait pas le même sens, comme vous le comprenez certainement, c'est pourquoi en français, nous nous faisons doublement avoir par la mauvaise traduction de cette expression insensée : nous devrions utiliser la traduction fidèle des termes décidés par l'ONU, à savoir le « développement soutenable », NdT] ce mode de vie d'exploitation ».
Pensez-y : qu'ont en commun toutes ces soi-disant solutions au dérèglement climatique ? C'est simple : elles prennent toutes le capitalisme industriel (et le colonialisme sur lequel il s'appuie) comme une donnée établie, fixe, et le monde naturel comme la variable censée s'ajuster, se conformer, au capitalisme industriel. C'est dément, en termes de déconnexion, de perte de contact avec la réalité physique.
Le monde réel doit primer sur le système d'organisation sociale — peu importe lequel — dont vous parlez, qui doit être secondaire, car dépendant, parce que sans monde réel, vous ne pouvez avoir aucun système d'organisation sociale. « Le développement durable » est une arnaque et une prétention à la vertu parce qu'il tente de soutenir cette culture destructrice, d'exploitation, et pas le monde réel dont elle dépend.
Et cela ne fonctionnera jamais.
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Tant de personnes indigènes m'ont dit que la première et plus importante des choses à faire, c'est décoloniser nos cœurs et nos esprits. Elles m'ont expliqué, entre autres, que nous devrions cesser de nous identifier à cette culture, et à la place, que nous devrions associer notre identification au monde réel, au monde physique, à la Terre vivante, notre seule maison.
Je voudrais raconter une dernière histoire. Dans son livre, Les médecins nazis, Robert Jay Lifton se demande comment des hommes ayant prêté le serment d'Hippocrate ont pu travailler dans des camps de la mort nazis. Il fait remarquer que beaucoup de médecins se sont intensément souciés de la santé des détenus et ont fait tout leur possible pour les protéger. Ils leur donnaient des portions de pommes de terre supplémentaires. Ils les cachaient des agents de sélection qui allaient les tuer. Ils les envoyaient à l'infirmerie, et les laissaient s'y reposer une journée. Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient, à l'exception de la chose la plus importante. Ils ne remettaient pas en question l'existence même des camps. Ils ne remettaient pas en question le travail à mort des détenus, leur privation mortelle de nourriture, leur empoisonnement. Et cette absence de remise en question de la situation à un niveau plus large, plus élevé, a poussé ces médecins à participer activement à ces atrocités.
Avec la planète entière en jeu, accoler le mot durable (soutenable) devant l'insidieux mot développement n'est pas suffisant, sachant que ce que nous entendons par là, c'est « la continuation de ce mode de vie d'exploitation destructeur pour un peu plus longtemps« . Il s'agit d'une falsification du mot « soutenable » (et « durable ») et du mot « développement », et, bien sûr, cela alimente la destruction en cours de notre planète. Cela gaspille un temps dont nous ne disposons pas.
Avec la planète entière en jeu, nous devons non seulement faire ce que nous pouvons pour protéger les victimes de cette culture, mais nous devons également remettre en question le maintien de cette culture des camps de la mort, qui fait travailler mortellement la planète, qui affame mortellement la planète, et qui empoisonne mortellement la planète.   
Par  Derrick Jensen   
Merci à :    Le partage  
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editions-mariquita · 9 years
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De cyberdélinquant à terroristes..
Vous avez téléchargé illégalement un film, de la musique ? Vous êtes donc un cyberdélinquant et serez fiché avec les terroristes
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Adoptée en commission par le Parlement européen et demandée avec insistance par la France au prétexte de la lutte contre le terrorisme, la directive PNR (Passenger Name Records) permettra à l'État de connaître les déplacements en avion de très nombreux Européens et de les exploiter y compris pour des infractions graves », dont le piratage. Jeudi, la Commission des libertés civiles du Parlement européen a adopté la directive PNR(Passenger Name Record) qui, si elle est confirmée en séance plénière du PE au début de l'année 2016, permettra aux états membres de l'Union européenne de collecter toutes les informations liées aux « vols extra-UE » voire à certains vols intra-UE. Ces informations comprendront notamment le nom des passagers, les dates de voyage, l'itinéraire prévu, les moyens de paiement utilisés, les coordonnées des voyageurs, les bagages enregistrés, etc., etc. Le PNR européen est une demande insistante de certains gouvernements, et notamment de la France, qui revient comme une antienne à chaque attentat. Elle est donc logiquement revenue — et avec force — dans les discours de Manuel Valls après les tragiques attentats du 13 novembre 2015 à Paris. « Je ne comprends pas que des parlementaires européens, y compris des Français, s'opposent à cet instrument indispensable pour lutter contre le terrorisme », avait-il déclaré devant le Sénat le 20 novembre dernier. « Ceci nous permettra de disposer d'un fichier garantissant la traçabilité des déplacements, y compris à l'intérieur de l'Union. C'est une condition de notre sécurité collective », avait plaidé le Premier ministre français. Mais il n'a jamais expliqué en quoi le PNR généralisé à l'ensemble des passagers des vols européens aurait aidé à éviter les événements tragiques de novembre, alors-même que les auteurs étaient déjà fichés et pouvaient donc faire l'objet de signalements individualisés lors de leurs passages aux frontières. Les experts de l'anti-terrorisme sont d'ailleurs très réservés sur l'utilité réelle du PNR, et encore plus sur sa nécessité.
Le PNR pourra servir contre « la contrefaçon et le piratage de produits » Mais un esprit suspicieux comme le nôtre ne peut s'empêcher de faire remarquer que le PNR européen est loin d'être réservé au terrorisme. La directive projetée dispose que les données liées aux vols conservées pendant 5 ans (dont 6 mois sans restrictions d'accès) peuvent être traitées par les autorités pour « la prévention et la détection d'infractions terroristes et de certains types d'infractions transnationales graves ». Or la liste de ces dernières est longue :
Participation à une organisation criminelle,
Traite des êtres humains, aide à l'entrée et au séjour irréguliers, trafic illicite d'organes et de tissus humains,
exploitation sexuelle des enfants et pédopornographie, viol, mutilation génitale féminine,
trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes,
trafic illicite d'armes, de munitions et d'explosifs,
fraude grave, fraude portant atteinte aux intérêts financiers de l'Union, blanchiment du produit du crime, blanchiment d'argent et faux monnayage,
homicide volontaire, coups et blessures graves, enlèvement, séquestration et prise d'otage, vol avec arme,
infractions informatiques graves et cybercriminalité,
crimes contre l'environnement, y compris le trafic illicite d'espèces animales menacées et le trafic illicite d'espèces et d'essences végétales menacées,
falsification de documents administratifs et trafic de faux, trafic de biens culturels, y compris d'antiquités et d'œuvres d'art, contrefaçon et piratage de produits,
détournement d'avion / de navire,
espionnage et trahison,
trafic et commerce illicites de matières nucléaires et radioactives et de leurs précurseurs et, à cet égard, infractions à la non-prolifération,
crimes contre l'environnement, y compris le trafic illicite d'espèces animales menacées et le trafic illicite d'espèces et d'essences végétales menacées,
crimes relevant de la juridiction de la Cour pénale internationale.
Ainsi le fait de télécharger des séries TV illégalement et de les partager sur BitTorrent pourrait théoriquement justifier d'accéder aux données PNR du suspect pour savoir où il se balade en Europe ou en dehors de l'Europe, tout comme n'importe quelle « cybercriminalité », qui regroupe en principe l'ensemble des infractions pénales commises sur Internet.
La directive demande simplement qu'il s'agisse d'actes de cybercriminalité punissables d'au moins de 3 ans de prison, ce qui est le cas en France de nombreuses atteintes aux systèmes informatiques, y compris « le fait d'entraver ou de fausser le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données » (puni de 5 ans), ce qui peut être fait avec une simple attaque DDOS. Une fois adoptée par le Parlement, la directive devra être adoptée formellement par les états membres au sein du Conseil du ministres, puis les états membres auront deux ans pour transposer le texte en droit national.
Merci à : sott.net
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editions-mariquita · 9 years
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Le “Trump’s genius” et le Système autodestructeur
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Tout le monde y a cru, – nous voulons dire, toute la piétaille-Système, de toutes les tendances, notamment chez les officiels républicains (et surtout chez les candidats à la désignation), chez les officiels démocrates et dans le monde de la communication qui soutient le Système. Les commentaires du Donald Trump sur les musulmans dont il interdirait l’accès au territoire US (avec précisions après-coup : interdiction temporaire, ne concernant par les musulmans de nationalité US) avaient provoqué une tempête classique dans la psychologie-Système et dans la partie du système de la communication qui lui est inféodée. La réaction était unanime : c’est “le coup de trop“, la “monstruosité trumpesque” qui ne passerait pas cette fois ; la tendance serait brutalement inversée dans le public dont on sait l’allégeance au Système pour le bonheur que le Système procure au public, et Trump se dissoudrait dans les sondages, retournant très vite à ses tours et à ses $milliards pour laisser faire les gens sérieux. Du vent, The Donald !
... Erreur, une fois de plus. Décidément, le dégoût qu’engendrent le Système et ses élites/serviteurs, dégoût le plus souvent inconscient dans les peuples habitués à ne pas réagir, mais dégoût qui est en train de submerge et d’orienter les réactions intimes, tout cela est beaucoup plus puissant que la narrative étique et même squelettique, et certainement pitoyable des “valeurs”. Tous sont usés jusqu’à la corde, les élites/serviteurs-Système, “les valeurs“, les narrative, – tout cela épuisé, vidé de toute substance, transformé en “bulle” inconsistante. Reste la surpuissance du système, plus surpuissante que jamais, c’est-à-dire l’autodestruction en mode-turbo puisque désormais l’une (la surpuissance) alimente l’autre (l'autodestruction) directement.
Cela dit bien que nous n’avons guère d’estime pour les frasques de The Donald, ni d’indignation d’ailleurs, mais plutôt de  l’indifférence si nous parlons du contenu et de leur pseudo-signification pseudo-politique, ou pseudo-morale. Là ne se situe certainement pas le problème, même s’il est de bon ton, rue de Solférino ou dans les salons parisiens, de s’exclamer devant le danger du “populisme-fascisme”. Tout cela, absolument et complètement accessoire ; la seule chose qui importe est que Trump joue à fond son rôle d’antiSystème tout simplement parce que c’est le rôle de sa vie et qu’il se marre. On ne lui demande pas, ni de comprendre, ni d’en faire une idéologie, mais simplement d’être lui-même... Le résultat, c’est un accroissement notable, sinon spectaculaire de sa popularité sondagière après “le coup de trop” qui devait le couler. Comment disait l’autre : “Allo, Système, nous avons un problème...”
Il suffira de lire les résultats des très nombreux sondages après la tempête qui a suivi les commentaires de Trump. L’écho médiatique des résultats n’a pas été considérable, – on comprend pourquoi, mettez-vous à la place de la presse-Système, – il n’empêche que tous ces sondages ont été faits parce que la machine marche et que l’argent (celui des instituts de sondage) doit circuler. Le résultat attendu, espéré, assuré, était le premier signe sérieux de la chute de Trump dans les sondages ; on a eu l’inverse... On peut lire l’article de ZeroHedge.com là-dessus, le 10 décembre.
Cette remarque ci-après dans cet article est intéressante (le souligné de gras est dans l’article original), autant par les perspectives qu’elle suggère, – après tout, Matrix a été salué comme la représentation cinématographique de la situation d’un Système autonome qui a enveloppé la civilisation dans une prison virtuelle, – que par l’ambiguïté de la situation en fonction du personnage, et par conséquent de l’ambiguïté de la suggestion elle-même. (Il faut alors prendre les tonitruantes interventions de The Donald, non pas comme un programme, – sale fasciste ! sale populiste ! –,  mais comme les moyens de délivrer l’esprit de l’emprise du Système ; ou bien l’on est conduit à croire que The Donald est le Diable et que c’est l’analogie Matrix-Morpheus qui est un moyen pour instaurer le fascisme-populisme. C’est un choix à faire si l’on accepte l’exercice, et le nôtre est fait, rien qu’à la vision et à la connaissance de ceux qui l’accusent d’être le fourrier du fascisme-populisme...)
« The genius of Trump is that he’s been remarkably adept at making voters question whether what he says is actually crazy or just sounds that way because Americans have been conditioned to recoil at anything that breaks decorum or sounds like it might not be “PC.” And that plays right into his message. He makes you wonder if it’s you that’s the crazy one. Perhaps you’ve been put in a stupor by years of watered down stump speeches and Trump is just speaking plainly and saying what everyone knows is true but is too scared to say in public. If that’s true, he’s a kind of nationalistic Morpheus trying to pull you out of a dangerous, misplaced multiculturalism Matrix. Or at least that’s what he wants you to think. It could be that he is exactly what his detractors say he is: a demagogue that’s stark raving mad... »
Quant aux résultats eux-mêmes, qui sont la preuve tangible du “génie de Trump”, au moins en matière de communication et de show (on dirait presque d’entertainment), l’article très court de Paul J. Watson, d’Infowars.com, le 10 décembre également ... Et l’on savourera, par rapport au piètre commentaire-Système de l’ombre de l’ombre du “Yes, we can” (“Trump s’est disqualifié”, avait dit BHO à propos de l’intervention de The Donald), le résultat d’un des sondages qui dit que 96% des Africains-Américains interrogés approuvent la proposition de Trump. Sacré résultat, BHO, voilà donc l’effacement de la barrière raciale puisque Blancs et Noirs s’accordent pour soutenir Trump ...
« Trump caused controversy earlier this week when he suggested putting a halt to all Muslim immigration until a proper vetting process could be put in place to identify terrorists. The media reacted with vitriol, framing Trump as a fascist and insisting that he had finally gone too far. However, poll results suggest that the Republican frontrunner has only increased his popularity amongst likely voters.
» A Bloomberg Politics poll found that nearly two thirds of likely GOP voters backed the proposal, with more than a third saying it has made them more likely to vote for Trump. A poll conducted by the Washington Post even found significant support (over a quarter) amongst Democrats for Trump’s policy. The online survey, which canvassed the opinions of Californians in San Diego and Fresno, reveals that more people in those cities “strongly agree” with Trump’s proposal than those who “strongly disagree”. Another poll conducted by MSNBC found that the vast majority of Americans disagreed that Trump had “gone too far” with his comments, with a huge 96% of African-Americans siding with Trump. Meanwhile, a new CBS News poll shows, “Thirty-five percent of Republican primary voters support Trump, up 13 points since October, and his highest level of support in CBS News polling.”
» Most of the interviews for the poll were conducted before Trump’s comments on Muslim immigration, but the man himself celebrated the new numbers. These polls again underscore the fact that while the media has heralded his demise over and over again, Trump appears to be invulnerable to smear campaigns, which have only served to bolster his popularity. »
... Bref, si nous laissons les réflexions sur la nature de Donald Trump dont l’alternative qu’elles proposent nous semble tranchée absolument, – entre l’option “fasciste déguisé en antiSystème“ ou “antiSystème déguisé en fasciste” notre choix est évident, – on est tout de même conduit à une autre sorte de réflexion. Cette popularité durable de The Donald malgré tous ces pseudo-faux-pas qui s’avèrent être autant de coups de maître renforçant sa popularité ne cesse de rendre de plus en plus extraordinaire la perspective des présidentielles de 2016. Cela n’est plus de la fiction, cette perspective, c’est demain matin littéralement, puisque les primaires débutent dans un peu plus de trois semaines. Plus que jamais se pose la question qui semble de plus en plus sans réponse : comment se débarrasser de Donald Trump ?
Il y a eu, après cette dernière sortie, de véritables appels au meurtre pour être quitte de ce clown, notamment venus de vertueux commentateurs de la vertueuse “gauche progressiste” se réclamant d’Obama (rien que cela), – ce qui montre que la vertu trouve toujours une manière fort originale de s’exprimer dans l’environnement de la postmodernité. Cette perspective, qui serait bien dans les us et coutumes de la Grande République, est de plus en plus affolante, tant la notoriété de Trump, les haines qu’il attire contre lui, etc., rendent extraordinairement risqués un attentat contre sa vie ou toute autre sorte d’agression de la sorte, et finalement jusqu’à devoir recéler plus de conséquences déstabilisantes au niveau du public qu’une résolution sérieuse du problème. Il y a bien des combinaisons moins “expéditives” qui s’échafaudent, comme la constitution de super-cagnottes pour lancer des campagnes médiatiques massives contre Trump, mais il apparaît bien difficile de penser que de telles initiatives pourraient avoir raison d’un clown de cette trempe, avec le soutien massif que toutes ses extravagances lui procurent.
Chaque nouvel incident, chaque nouvelle péripétie autour de Donald Trump, en confirmant sa position dominatrice, contribuent à rendre encore plus affolante la perspective de l’élection présidentielle de 2016 aux USA. Avec la panique dans l’establishment-Système qui ne cesse de grandir face à une bestiole de cet acabit, on se trouve devant une complète terra incognita, tant politique qu’institutionnelle, que psychologique, pour ce qui est de la perspective de la campagne présidentielle US. Par ailleurs, tout cela est d’une extraordinaire logique qui nous est largement supérieure : un incident aussi extraordinaire que la candidature-Trump vaut bien l’aspect extraordinaire de la situation au Moyen-Orient, ou celui non moins extraordinaire de la situation de Daesh ; un clown déguisé-en-président pour porter un coup peut-être décisif au Système, ce serait bien dans la logique du monde fictif que nous impose le Système. Le tourbillon crisique tourne de plus en plus vite, la surpuissance du Système tourne folle, produisant une dynamique d’autodestruction à un rythme fou, – et, au-dessus de tout cela, ou bien disons à côté, sur le bord de la route, The Donald se tordant de rire, comme s’il s’agissait d’une immense farce divine.
Mis en ligne le 11 décembre 2015 à 10H55
Merci à : dedefensa.org
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editions-mariquita · 9 years
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Pourquoi chercher le bonheur ailleurs que dans la société néo-libérale occidentale ?
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Où sont les failles dans le modèle de société occidental ? Comment peut-on vouloir quitter sa famille, ses amis, son quartier, pour aller apprendre à faire la guerre sur une terre hostile ? Autrement dit : pourquoi y a-t-il des jeunes qui sont attirés par les sirènes d’un ailleurs, ailleurs parfois aussi terrible que la perspective mortifère de l’Etat Islamique ?
Y a-t-il des manques dans ce « système occidental » capitaliste ultra-libéral et consumériste dont on se gargarise tant ? La réponse est évidente : oui. Mais lesquelles ?
Si vous souhaitez continuer à lire, sachez qu’il va falloir s’accrocher. L’exercice consiste à un démontage méthodique de tout ce qui fait de notre système capitaliste ultralibéral une prison, acceptable pour certains, intenable pour d’autres…
Dès votre naissance, vous êtes enregistré dans une base de donnée. Votre identité est validée, vous existez dans les institutions, les fichiers, c’est prouvé : vous allez devoir payer pour vivre.
Puis, vous allez grandir et devoir intégrer les valeurs de votre société : Hiérarchie, Obéissance, Travail, Mérite… à travers l’école et son modèle. On vous validera ou vous invalidera à l’aide de notes et d’appréciation. On notera autant votre capacité à absorber des connaissances (sans les remettre en question) que votre comportement : plus il sera docile, meilleur vous serez.
Cette exigence sera aussi reproduite (trop souvent) au coeur de votre propre famille, transcendée par les impératifs de notre société de la concurrence..
Bien sûr, vous allez acquérir une culture en grandissant, mais elle sera prémâchée et orientée car son but ne sera pas de faire de vous une personne critique, réfléchie, qui peut changer le monde, mais une valeur sûre dans ce monde-ci, le monde du travail, de la concurrence et de la consommation, un monde qu’on voudrait immuable et éternellement tourné vers la croissance.
Avec l’âge, vous allez apprendre d’autres valeurs sacro-saintes de votre société : Argent, État, Nation, Capitalisme, Libéralisme… Elles viendront prolonger celles que vous avez apprises avant. Mais ne remettent toujours rien en question. Vous ressentez peut-être au fond de vous une désapprobation pour l’amour du drapeau, ou de l’hymne, ou de cette idée de frontières, mais comment le conceptualiser ? Ces valeurs semblent éternelles, immuables, « normales ». Dans ce système, vous n’avez retenu qu’une seule leçon à retenir : « Ce qui est » est « ce qui sera ». Et cela vous effraie, vous vous sentez piégé.
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Désormais adulte, vous devez travailler pour vivre. Vous n’avez pas le choix. Autrement, vous êtes un rebut de la société, un parasite. Sans argent, vous n’êtes rien. Sauf que tout le monde ou presque manque d’argent autour de vous, bizarrement. Du coup, il y a deux catégories de personnes : les riens qui vivent sans plus, et les moins que rien qui survivent.
Il y a ceux qui entrent dans les cases et qui s’en sortent et les autres. La possibilité de réellement changer le quotidien ne semble donnée à personne.
Il y a les personnes (de sexe masculin le plus souvent) intégrées, parce que de bonne condition familiale, parce que blanches, hétéro, de droite ou de gauche mais pas extrêmes, bien coiffés, qui passent partout et trouvent même l’ascenseur pour grimper les échelons sociaux. Ils ont un certain confort matériel et leur prison semble plutôt agréable. Même s’ils travaillent toujours pour avoir le droit de vivre et qu’il leur est interdit de vivre un autre destin.
Et il y a les autres : les filles et fils de travailleurs précaires, les enfants d’une immigration proche ou lointaine, les femmes, les homos, les handicapés, ceux qui, dès l’école, ont été pointés du doigt comme les maillons faibles. Ceux qui n’écoutent pas la bonne musique, ne s’habillent pas de la même façon que les autres, ou essaient de réfléchir différemment.
Vous en êtes, comme la majorité, même si vous tentez de vous conformer aux canons de votre époque. Normal, la machine économique tourne et vous ne voudriez pas en être exclu.
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Vous commencez à comprendre que dans cette société, vous devez payer (c’est acté, personne n’y échappe ni le remet en question) mais en plus, vous n’êtes même pas sûr de survivre.
Mais alors, pourquoi la tolérez-vous, cette société ?
Non, vous ne la tolérez pas, vous la rejetez de toutes vos forces. Mais mal, maladroitement, car vous ne comprenez pas ce qui ne va pas. On ne vous a jamais appris à penser par vous-même, à penser autrement que par le prisme de cette société-là. Alors, vous vous trompez d’ennemi.
Et c’est là que l’identité, qu’on vous a collé dessus dès votre naissance, refait surface.
Puisque vous ne savez pas qui est l’ennemi (y en a-t-il un, deux, plusieurs, mille, des millions ?), vous vous attelez à méthodiquement créer un « nous » et un « eux ». Eux, ce sont « ceux qui », ce sont les Blancs, les Noirs les riches, les plus pauvres que vous, les homos, les Roms, ceux qui ne croient pas à la même chose que vous, les boloss trop bien intégrés, les boloss pas assez intégrés. Ceux qui se battent contre ce système pour obtenir un peu plus, ceux qui ont déjà baissé les bras depuis longtemps, les écolos et les fachos. Vous ne savez plus vraiment qui sont les ennemis, en fait. Du coup, vous cherchez des soutiens chez ceux qui vous comprennent (et vous ressemblent) et vous repoussez les « autres » un peu plus loin de vous.
Vous vous enfermez dans vos petits déterminismes, vous renforcez cette identité qu’ils vous ont collé. Alors qu’à la base, vous vouliez lutter contre elle, vous vouliez l’effacer pour pouvoir vivre simplement, comme un homme, comme tout homme devrait le faire, libre.
Libre, vous cherchez à l’être mais vous ne l’êtes pas. Vous ne l’avez jamais été. Rétrospectivement, quand vous regardez les choix que vous avez eu dans votre vie, vous vous rendez compte qu’ils vous ont toujours été donnés dans un cadre fermé et rigide. Alors vient le temps des palliatifs.Vous fumez ou buvez, pour oublier, vous écoutez sans cesse de la musique, pour vous distraire, vous consommez des tonnes de médicaments, pour supporter, vous vous abrutissez des heures devant la télé, des séries ou des jeux vidéo, pour ne pas y penser.
Dieu est-il plutôt une bouteille de vodka ou un jeu de guerre sur Playstation 3 ?
Toujours est-il que quand les sirènes d’un ailleurs résonnent, vous succombez. Vous vous dites qu’enfin, quelqu’un a la parade à cet enfer. Quelqu’un sait comment échapper à ce destin injuste. Et c’est tout ce dont vous rêvez.
Ce portrait est fictif. Il pourrait dépeindre n’importe quelle personne désorientée qui déciderait de quitter notre cher « modèle » occidental pour rejoindre les rangs de l’EI, mais aussi pour s’engager dans l’armée israélienne, pour s’expatrier en Asie ou en Amérique du Sud ou encore pour rejoindre une ZAD ou construire son utopie là où le capitalisme destructeur n’est pas encore triomphant. Les immigrés aussi, qui quittent leur pays, femme et enfants pour tenter de survivre un peu mieux sont dans cette logique, sans savoir dans quel piégé ils tombent.
La démonstration avait juste pour objet de montrer que oui, l’Occident a beaucoup de failles. La jeune génération ne se reconnait pas dans cette vie de bétail et sans arrêt elle râle, sur tel ou tel détail, même si seule, sans recherche ni aide, elle n’a souvent pas les outils pour voir la problématique générale.
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Tant que l’Occident et ses dirigeants ne remettront pas en question le modèle neo-libéral et néo-colonialiste qui lui permet de maintenir (pour encore quelques temps) son mythe de la croissance, et plus il créera des mécontents, des marginaux qui, selon leur déterminisme et le hasard de leurs vies, pourront se transformer en ennemis pour ne plus être des victimes.
On peut aussi se dire que la fuite n’est pas la solution. Que la résistance – et les exemples sont légions, mais fragmentés – se fait dans l’ici et dans le maintenant. Qu’est-ce qu’on attend pour changer ?
Merci à : L'Indigné du Canapé »
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editions-mariquita · 9 years
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Le tartuffisme des handicapés de la politique
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"Interroger les grands                    philosophes, c'est transformer les questions qu'on leur pose                    en instruments d'approfondissement de la connaissance du genre                    humain."
Jaspers
1 - Qu'est-ce qu'un handicapé de la politique ? 2 - Le génie politique de Tartuffe 3 - Le handicapé physique et le handicapé cérébral 4 - Le fonctionnement tartuffique du genre humain 
1 - Qu'est-ce qu'un handicapé de la politique ?
La géopolitique est un laboratoire dans lequel des mots nouveaux ne cessent de se donner à observer dans la richesse, la diversité et la profondeur de leur contenu anthropologique inconscient. Au cours d'une émission télévisée le présentateur a demandé au chanteur Pierre Pierret s'il écrirait une chanson sur François Hollande. Réponse: "J'ai jamais fait de chansons sur les handicapés".
Qu'est-ce qu'un handicapé de la politique, donc un handicapé de la science des peuples et des nations, un handicapé de l'histoire? Prenez l'exemple de M. Del Cano, chef du gouvernement de la République de Weimar, qui regardait la politique avec les lunettes d'un "économiste distingué" sur le nez et qui s'imaginait que la France occupait la Ruhr parce qu'elle en retirait les bénéfices d'une entreprise prospère. Par conséquent, se disait M. Del Cano, il suffira de retirer à cette entreprise commerciale son attrait économique pour que les Français quittent la Ruhr; je vais donc susciter une grève des mineurs qui rendra stérile, pour l'escarcelle de la France, les mines de charbon de mon pays.
Naturellement, M. Poincaré regardait l'histoire en homme politique. A ce titre, il savait que la Ruhr était une prise de guerre et que les vainqueurs conservent leur butin. Il lui a suffi de remplacer les grévistes allemands par des citoyens français pour conserver son trophée. Mais, à ce compte, les hommes politiques de l'Europe actuelle ne sont-ils pas tous des handicapés taillés sur le modèle de M. Del Cano en ce qu'ils ne portent pas de regard proprement politique sur les Etats, les nations et l'histoire? Figurez-vous qu'ils ne voient pas que l'OTAN n'est autre que la main de fer de l'Amérique sous le gant de velours du mythe démocratique. Figurez-vous qu'ils ne portent pas de regard sur les cinq cents bases militaires qui, soixante-dix ans après la paix de 1945, occupent l'Europe du nord au sud et de l'est à l'ouest.
Or, ces campements d'une armée étrangère sur le sol de l'Europe ne sont pas des stèles commémoratives et seuls les handicapés mentaux de la politique internationale y voient des mausolées. Ces troupes d'occupation se livrent continuellement à des manœuvres. Elles ne cessent de se déplacer - si elles se tenaient immobiles, la main de fer évoquée plus haut cesserait de veiller au grain sous le coussinet trompeur d'un rêve de la Liberté. Mais il y a plus: les handicapés mentaux que l'Union européenne a placés à la tête des Etats du Vieux Monde ont rédigé la seule Constitution censée "démocratique et républicaine" dont les statuts précisent que des troupes étrangères s'y trouveront lovées à titre perpétuel ! Mais pour que cette vassalisation s'accomplisse sous le sceptre même de la "démocratie" et pour que les peuples se rendent complices de leur propre vassalisation, il faut que le concept d'handicap politique ait rendez-vous avec une tout autre profondeur anthropologique que celle d'une politologie qui aurait déjà conquis la connaissance de ses ultimes fondements.
2 - Le génie politique de Tartuffe
Pour descendre de quelques marches dans l'abîme d'une simianthropologie de la politique et de l'histoire, il faut observer la profondeur du génie politique de Tartuffe qui savait, lui, que les dévots sont rivaux entre eux, au chapitre de leur puissance et de leur rang, dans la hiérarchie des émules du Créateur de l'univers.
C'est la vanité religieuse dont la piété de sa proie s'enveloppe que Tartuffe s'applique à flatter. Orgon Chaque jour à l'église il venait d'un air doux, Tout vis-à-vis de moi, se mettre à deux genoux. (…) Et lorsque je sortais, il me devançait vite, Pour m'aller à la porte offrir de l'eau bénite. Molière, Le Tartuffe ou l'Imposteur, Acte I, Scène IV On admirera la sûreté de trait du psychanalyse avant la lettre de 1664 qui dénude les ressorts de la balourdise doctrinale d'un second type de faux dévot, Orgon lui-même, qui boit en benêt le nectar de l'auto-sanctification à bas-prix.
Le démiurge du cosmos a des favoris, comme tous les rois de ce monde. Un favori n'a qu'un seul objectif: celui de figurer en bonne place dans le palmarès des plus proches confidents du roi de l'univers. Mais le terme favori renvoie à favere, comblé de faveurs et derrière faveur vous trouverez en embuscade fas et nefas qui ont donné en français faste et néfaste. Mais fas signifie simplement sacré en latin.
Or, le mythe américain fonctionne exactement sur ce modèle. Les dévots de Washington se mettent une taie sur les yeux pour ne pas voir un empire en expansion sous le drapeau de son évangile et pour se présenter en dévots rivaux entre eux au chapitre des bienfaits et les faveurs de cour que leur accorde le roi de l'univers. Si vous ne plongez pas dans les profondeurs inconsciemment théologiques du mythe démocratique, vous demeurerez des Del Cano de la politique internationale. Car l'empire démocratique athénien se proclamait le guide du monde hellénique tout entier, comme Washington se proclame le pédagogue du mythe international de la Justice, de la Liberté et des droits séraphiques du simianthrope.
3 - Le handicapé physique et le handicapé cérébral
C'est ici qu'il convient d'observer la différence entre le handicapé physique et le handicapé mental. Le premier est un infirme ou un invalide parfaitement inform�� de la déficience corporelle qui le paralyse, tandis que non seulement le handicapé cérébral non ignore l'infirmité qui le frappe, mais se montre loquace et même volubile sur le modèle que Platon a décrit, tellement l'ignorance se montre sûre de son pas et nourrit d'arguments l'erreur même dont elle croit armer sa raison. Ce phénomène s'est rendu observ able de la manière la plus démonstrative et argumentée par le spectacle même d'un langage de la vérité au service du faux si efficacement illustrée par l'occupation militaire de l'Europe de 1949 à nos jours.
Car dès 1949, de nombreuses bases militaires portaient une bombe atomique "démocratique" construite sur le modèle de l'apocalypse d'Hiroshima. Substituer des bombes de type thermonucléaire aux bombes d'Hiroshima devenues obsolètes, c'eût été prendre le risque d'ouvrir les yeux des handicapés cérébraux eux-mêmes sur la dangerosité de se trouver surarmées par une puissance apocalyptique capable de faire exploser la planète plusieurs fois. Cette année l'occupant a donc imaginé de retrouver une armure plus résolument onirique, qu'il a baptisée un bouclier censé capturer en vol, si je puis dire, une pluie de missiles atomiques censés expédiés par un ennemi imaginaire. Et comme il était difficile d'imaginer une canonnade de ce genre en provenance de la Russie, l'Iran a servi d'arsenal potentiel, faute de mieux. Mais du coup, le handicap proprement cérébral s'est révélé de nature à faire tomber la vassalition pseudo démocratique dans le délire mental pur et simple. Car cette construction fantastique faisait retourner le Pentagone à la démence de substitution imaginée avant l'attentat du 11 septembre 2001, à l'heure où l'Amérique s'étant sentie à court d'armure du symbolique et du mythologique et avait dû recourir à une forme nouvelle et inédite de l'apocalyptique, à savoir une guerre des étoiles.
On se souvient que le 11 septembre 2001 a mis un terme à cette carence du fantasmagorique en fournissant derechef au vainqueur de 1945 une arme réelle et physique à mythologiser à l'échelle de la planète et à inscrire au palmarès de l'évangélisme démocratique. On voit que le handicap cérébral actuel des dirigeants européens précipite la politique dans le thaumaturgique dont l'alliance avec le saugrenu transfigure la géopolitique en un asile de fous. Le handicapé politique moderne vit dans un monde dont la démence nous renvoie aux terreurs du Moyen-Age
4 - Le fonctionnement tartuffique du genre humain
Ce qui se cache derrière les handicapés de la raison politique, c'est rien moins que le fonctionnement tartuffique du genre humain. Toutes les nations de la terre se sont ruées en Irak sous le sceptre et l'auréole confondus du roi de la démocratie, sauf la France de Jacques Chirac ; et ce n'est pas l'argumentation rationnelle de la France qui a réfuté le tartuffisme démocratique de la guerre en Irak, mais seulement la défaite de l'Amérique de Tartuffe à Bagdad. Puis c'est bien en vain que M. Dominique de Villepin s'est rendu auprès des dirigeants arabes de l'époque, afin, croyait-il, d'y recueillir les lauriers de la victoire de la France cartésienne. Il a pu constater que le sceptre et les saintes Ecritures conjugués du démiurge de Washington demeuraient intacts, tellement le simianthrope scindé entre le réel et le songe est un animal à la cervelle schizoïde.
Or, le Dieu originel qu'observe l'anthropologie critique ne dort jamais que d'un œil et à chaque soubresaut de l'histoire, il se réveille armé de ses deux attributs fondamentaux, le ciel et l'enfer. D'un côté, Dieu est le monstre dont le ridicule et la sottise arment d'un prolongement fainéant l'ossature posthume de sa créature, tandis que l'autre pôle de son omnipotence n'est autre qu'un gigantesque camp de concentration souterrain où la sainteté de la justice est celle d'un tortionnaire de l'éternité. Le mythe démocratique miniaturise ce modèle sans parvenir à en égaler l'extravagance. Le dédoublement tartuffique de la démocratie mondiale est la clé de la théologie et de la politique du simianthrope.
Merci à : Manuel dedieguez
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editions-mariquita · 9 years
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L’idiocratie, fléau des temps modernes…
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Les nombreux siècles de monarchies, puis les gouvernements représentatifs actuels ont développé chez un bon nombre de nos contemporains une véritable « idiocratie », du grec idiốtês (individuel): « homme qui ne participe pas à la vie politique de sa république ».
« Pourquoi observe-t-on une chute constante du taux de participations aux élections de toutes natures ? »
« Pourquoi 75% des Français estiment n’avoir confiance ni dans la droite, ni dans la gauche pour régler leurs problèmes ? »
Pour commencer, les bilans de nos hommes politiques successivement au pouvoir sont loin d’être positifs : hausse du chômage, hausse des impôts, crise de la dette publique, austérité, guerres, inégalités, etc… Ces piètres performances amènent le « citoyen » à un sentiment fataliste, pensant que son vote ne changera rien, et que peut-être, rien ne changera jamais.
Ensuite, et ceci est primordial, le « citoyen » moderne n’a presque plus de leviers politiques à actionner. Son choix se résume aux quelques passages aux urnes où les deux plus grands partis arrivent toujours en tête. Le fossé entre les gouvernés et les gouvernants se creuse si profondément que nos dirigeants apparaissent pour beaucoup comme totalement déconnectés de la vie du citoyen moyen.
Est-il normal que nous ne rencontrions presque jamais nos élus sensés nous représenter ? Peut-on concevoir une démocratie alors que la plupart des lois et décrets mis en application ne sont même pas connus des citoyens ? Le problème réside dans la prison politique dans laquelle nous nous trouvons : notre impossibilité de faire changer les choses de manière durable, notre impuissance politique. Le peuple se désintéresse car son opinion ne compte plus.
La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde » -Paul Valéry
L’iodiocratisation de notre société est aussi catalysée par un débat public homogène: radios, télévision, journaux, les débats antagonistes au système y sont systématiquement occultés. Les chiens de garde sont lâchés et ils compactent la contestation en une simple question : « Quel est le meilleur système néo-libéral possible ? » Dès qu’une personne sort du cadre, elle est à chaque fois mise à l’écart du débat public, diffamée, traitée de complotiste ou même d’extrémiste… L’Homme est conditionné pour accepter le système tel qu’il est, sans jamais le remettre en cause profondément.
Les « dissidents » sous-estiment ce problème car une grosse partie du « noeud gordien » réside dans cet aspect psychologique de masse. 354 000 personnes naissent chaque jour sur Terre, le système de contrôle s’améliore sans cesse, les dogmes se renforcent…
La prise de conscience s’accélère, n’en démentons pas, mais les énormes moyens de contrôle des masses laissent les idées dissidentes bien à l’écart de 80% de la population. De Gustave Le Bon à Edward Bernays, en passant par l‘expérience de Asch, nous savons depuis bien longtemps que le peuple se soumet, de gré ou avec peu de force, à la logique impitoyable du système.
Une vingtaine de chimpanzés est isolée dans une pièce où est accrochée au plafond une banane, et seule une échelle permet d’y accéder. La pièce est également dotée d’un système qui permet de faire couler de l’eau glacée dans la chambre dès qu’un singe tente d’escalader l’échelle. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle. Le système d’aspersion d’eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent pas d’approcher de l’échelle. Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d’attraper la banane en gravissant l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n’ayant jamais subi de douche glacée. » - La théorie des singes, extrait de « Pour un idéal démocratique »
L’analogie de cette théorie est évidente sur l’homme : le conformisme oblige le rejet total de toute opposition à la pensée unique. Notre cerveau fonctionne par analogie (similitude entre des choses ou des idées de nature différente) : chaque nouvelle information est comparée aux précédentes. C’est pourquoi une personne qui analyse une information dissidente pour la première fois ne peut être réceptif au message, qu’il soit pertinent ou non…
L’idiocratie a donc un ennemi: l’information citoyenne.
L’Homme ne luttera pas contre des chaînes qu’il ne voit pas, et s’il les découvre, il restera ensuite enchaîné car il ne connaît aucun moyen de s’en défaire…
Rappelons que les moyens pour redonner au peuple sa souveraineté sont nombreux: démocratie directe ou semi-directe, assemblée constituante tirée au sort, référundum d’initiative populaire, etc… Aucune de ces solutions, à quelques exceptions près, ne sont présentes actuellement, ce qui a pour effet de renforcer le sentiment d’impuissance populaire. Comme la majorité ne s’y intéressent même pas, la guerre contre l’idiocratie risque d’être longue et exigeante. À nous d’y mettre les moyens humains, financiers et logistiques nécessaires ! Car le conformisme peut agir dans l’autre sens : il suffit d’être nombreux. Les moutons de Panurge se seraient suivis sur la terre ferme si les 10 premiers avait fait demi-tour en approchant la falaise…
par Remi Mathieu
Merci à : diktacratie
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editions-mariquita · 9 years
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Le parti allemand Die Linke et la guerre en Syrie
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Le discours prononcé vendredi dernier par Sahra Wagenknecht devant le parlement allemand pour justifier l’opposition du parti Die Linke (La Gauche) à la guerre en Syrie a attiré l’attention d’un grand nombre de gens. Des politiciens de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et du Parti social-démocrate (SPD) l’avaient chahutée en interrompant son discours par des interpellations et des cris. La vidéo sur YouTube a comptabilisé un grand nombre de vues.
Wagenknecht avait déclaré que la campagne de bombardement n’affaiblirait pas l’État islamique (EI) mais irait plutôt le renforcer. L’occident et « avant tout les États-Unis », a-t-elle dit, ont « créé un monstre qui aujourd’hui suscite en nous une grande frayeur et nous terrifie. »
C’était un « échec majeur de la politique européenne » que l’Europe depuis trop longtemps « tend la main et assure les arrières » des États-Unis. C’était une erreur d’avoir été entraîné dans une guerre dans laquelle 14 États combattent d’ores et déjà, « côte à côte, l’un avec l’autre et l’un contre l’autre. » Qu’il n’existe « pas d’objectif commun et pas de stratégie commune, pas même au sein des pays de l’OTAN. »
Au lieu de participer à une guerre de bombardement en Syrie, les livraisons d’armes à la Turquie, à l’Arabie saoudite et à d’autres alliés des États-Unis devraient être stoppées et les négociations à Vienne relancées afin de parvenir à la paix, a-t-elle dit. Wagenknecht a déclaré, « il y a une semaine, nous avions encore le sentiment que Steinmeier [le ministre allemand des Affaires étrangères] œuvrait sincèrement et honnêtement pour le succès des pourparlers de paix de Vienne. » L’escalade de la guerre anéantit maintenant tous ces efforts de rétablissement de la paix.
Le discours anti-guerre de Wagenknecht dissimule le fait que le parti Die Linke préconise depuis longtemps une intervention occidentale en Syrie. Il participe depuis longtemps en tant qu’annexe du ministère allemand des Affaires étrangères à la déstabilisation du régime Assad et au renforcement de l’opposition syrienne pro-impérialiste grâce à laquelle Washington et Berlin ont précipité le pays dans la guerre civile.
Parmi les plus importants alliés de Die Linke figure le membre de l’opposition syrienne Michel Kilo qui est un porte-parole des défenseurs d’une intervention militaire de l’Occident. Il y a deux ans à peine lors d’une interview Kilo avait exigé, « Les États-Unis ont maintenant l’obligation de mener une frappe militaire. » Il a pris la parole lors de nombreuses réunions de Die Linke concernant la guerre syrienne et accordé trois entretiens approfondis à l’organe de presse du parti, Neues Deutschland. Kilo a écrit une contribution au livre sur la Syrie de Wolfgang Gehrcke, un éminent expert en politique étrangère de Die Linke.
Lorsqu’en été 2013, les États-Unis avaient provisoirement mis en veilleuse leur projet de bombarder la Syrie, Die Linke avait changé de tactique. Tout comme le gouvernement allemand, il avait opté pour le soutien des Kurdes en Irak et en Syrie. Dans son discours, Wagenknecht a même expressément salué le « combat mené par des unités kurdes dans la région. »
Deux raisons majeures expliquent l’effort entrepris par Wagenknecht pour se présenter en pacifiste au parlement. En premier lieu, Die Linke sait que l’intervention militaire en Syrie est impopulaire. Le parti s’affiche donc comme un opposant à la guerre dans le but d’empêcher toute émergence d’un authentique mouvement anti-guerre que ni lui ni aucun autre parti parlementaire ne serait à même de contrôler. Ce pas est d’autant plus facile à faire que les voix des députés de Die Linke ne sont pas déterminantes au parlement.
Ensuite, le parti parle pour une section significative de l’élite dirigeante qui estime que c’est une erreur d’être entraîné dans une guerre en étant accroché aux basques des États-Unis et de la France, étant donné qu’il n’est pas possible pour Berlin de déterminer indépendamment ses objectifs, ses cibles et la durée du conflit. Il ne s’agit pas d’une politique de paix mais plutôt de la poursuite de la demande formulée il y a deux ans par le président Gauck pour que l’Allemagne joue sur la scène mondiale un rôle qui corresponde à sa puissance économique effective.
Il est significatif que plusieurs organes de presse critiquent l’intervention de l’armée de ce même point de vue.
C’est ainsi que l’éditorial publié dans la dernière édition de l’hebdomadaire Der Spiegel porte le titre, « La fausse guerre ». Il débute par les mots, « Il ne faut pas être un pacifiste pour estimer que cette intervention militaire est une erreur. » Il accuse le gouvernement allemand d’ignorer les leçons de « l’échec de l’intervention militaire en Afghanistan » en disant qu’aucune intervention ne doit être réalisée « sans un objectif clairement défini. » Il a ajouté, « ne te fixe pas de but que tu ne peux atteindre avec les moyens que tu es prêt à employer. »
Comme Wagenknecht, Der Spiegel souligne qu’une victoire sur l’EI ne « sera pas obtenue par des frappes aériennes. » Et comme Wagenknecht, Der Spiegel en appelle au gouvernement allemand pour mettre fin à ses livraisons d’armes à l’Arabie saoudite, un proche allié des États-Unis, et exercer des pressions sur la Turquie.
Des arguments identiques sont mis en avant par Theo Sommer dans le journal Die Zeit. Sommer écrit sous le titre « Trois erreurs de la stratégie syrienne » que la guerre ne peut être gagnée par des frappes aériennes parce que « les bombes ne peuvent que détruire un pays, elles ne peuvent pas l’occuper. » La priorité absolue doit être donnée au processus politique consistant à inclure la Russie, a-t-il écrit.
Le président de l’Association de l’armée allemande, Andre Wüstner, a aussi critiqué la hâte avec laquelle le gouvernement allemand a rejoint la campagne en Syrie. Les objectifs de la guerre, la stratégie de guerre, la situation juridique et la question des partenaires de l’alliance n’ont pas été suffisamment clarifiés, a-t-il dit.
Ce n’est pas une simple coïncidence si Spiegel Online a publié cette semaine un long entretien avec des dirigeants parlementaires de Die Linke en les illustrant par une série de photos flatteuses. Dans celui-ci, Wagenknecht avait largement renoncé à son discours anti-guerre tenu au parlement en se prononçant au contraire en faveur d’une stratégie de domination de la région. « Les efforts visant une stratégie commune pour les acteurs vraiment engagés à combattre l’EI sont corrects. Sans la pression de la Russie, la conférence n’aurait pas eu lieu. La route vers une solution pacifique doit être poursuivie. »
Les pourparlers de Vienne ont aussi peu à voir avec une « solution pacifique » que ceux de Berlin en 1884 ou de Sèvres en 1920, lorsque les Balkans et le Moyen-Orient furent respectivement partagés entre les puissances impérialistes. Leur objectif est en réalité d’opérer un nouveau partage de cette région stratégiquement importante et riche en matières premières.
Wagenknecht est en train d’être transformée par les médias en une politicienne capable d’aider à mettre en œuvre un changement de cap dans le but d’affranchir la politique étrangère allemande de sa dépendance envers les États-Unis. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire de la République fédérale qu’un tel virage fondamental a lieu au moyen d’une nouvelle coalition. Ceci fut le cas en 1969 avec l’Ostpolitik de Willy Brandt puis une autre fois en 2003, lorsque le rapprochement de Gerhard Schröder avec la Russie fut interrompu.
Le discours prononcé devant le parlement par Wagenknecht était doublement révélateur pour ce qu’elle n’a pas dit. Tout en s’en prenant de façon répétée aux États-Unis, elle n’a nullement précisé les véritables motifs qui se cachent derrière l’intervention militaire allemande. Elle a présenté la campagne comme n’étant qu’une simple erreur, irréfléchie et irresponsable.
Mais la décision de la grande coalition en faveur de la guerre n’est pas une erreur. L’Impérialisme allemand poursuit au Moyen-Orient ses propres intérêts économiques et stratégiques. Un document stratégique de la Fondation Konrad Adenauer définit les « propres intérêts nationaux » de l’Allemagne dans la région comme étant « la sécurisation d’un approvisionnement continu en matières premières et la création d’opportunités d’exportation pour les entreprises allemandes. »
Il est évident que les attentats terroristes de Paris ont fourni un prétexte opportun pour mettre en œuvres ces projets. Wagenknecht reste silencieuse sur cette question parce que Die Linke est directement impliqué dans les projets qui doivent faire de l’Allemagne une grande puissance. Le député parlementaire de Die Linke, Stefan Liebich, avait coopéré en 2013 à la rédaction de ce document stratégique « Nouveau pouvoir, nouvelle responsabilité » qui réclame une politique étrangère allemande plus agressive s’appuyant sur le militarisme.
En début d’année, plusieurs députés de Die Linke avaient voté en faveur de l’envoi d’une frégate allemande vers la Méditerranée pour détruire des armes chimiques syriennes. Quelques semaines plus tard, Gregor Gysi, devenait l’un des premiers politiciens allemands à réclamer la fourniture d’armes aux Kurdes en demandant au parlement une intervention massive des troupes de l’ONU.
Peu de temps après, 14 politiciens influents de Die Linke publiaient une déclaration intitulée « Sauver Kobané » qui appelait à une intervention militaire contre l’État islamique en Syrie et en Irak. Les signataires comprenaient 12 membres de son groupe parlementaire, dont entre autres Dietmar Bartsch, Jan Korte, Petra Pau et Liebich.
(Article original paru le 10 décembre 2015)
Par Ulrich Rippert et Peter Schwarz de WSWS
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