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#Anne d'Autriche biographie
sagadhistoire · 2 years
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Anne d’Autriche de Jean-François SOLNON
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Résumé : Le premier portrait intime de celle qui « méritait d’être mise au rang des plus grands rois » (Louis XIV).
Lorsqu’elle est nommée régente du royaume de France à la mort de son époux, Louis XIII, en 1643, Anne d’Autriche se retrouve confrontée à des crises majeures sur le plan international (la France et l’Espagne, son pays d’origine, sont en guerre depuis 1635, ainsi qu’à des conflits internes : la Fronde voit les nobles et les parlementaires remettre en cause l’autorité royale dès 1648. Avec le concours de Jules Mazarin, son principal ministre, elle parvient à surmonter ces obstacles. Mais qui est vraiment Anne d’Autriche ? Un second rôle confiné derrière le tout-puissant cardinal, comme on l’a trop souvent prétendu ? Ou au contraire la reine maîtresse d’un pouvoir pourtant ébranlé ? Et surtout, quelle femme se cache derrière la reine ? Faut-il donner du crédit à ceux qui l’ont décrite comme une personne frivole et légère ?
Plutôt qu’une énième biographie, le talentueux Jean-François Solnon propose ici une approche inédite centrée sur 20 dates-clés de la vie d’Anne d’Autriche. Telles des faisceaux, elles font revivre la veuve de Louis XIII en éclairant son intimité, son caractère et sa psychologie. Car que sait-on de la jeune espagnole arrachée à son pays natal et sa famille aimante dès ses 14 ans ? Comment a-t-elle vécu son union avec un époux qui l’a délaissée pendant près de trente ans ? Quelle mère a-t-elle été pour le jeune Louis XIV, dont on n’attendait plus la naissance après vingt-trois années d’infertilité ? D’une plume vivante et enlevée, l'historien nous offre ici le premier portrait de l’enfant, l’épouse, la reine, la mère, en un mot, la femme d'Etat que fut Anne d’Autriche.
 Sortie le 6 janvier 2022 aux éditions Perrin. Vous trouverez ici le lien de la fiche du livre sur le site de l’éditeur et mon avis sur le livre est juste en-dessous. :)
Mon avis : Ayant eu l’occasion de travailler sur la première moitié du XVIIe siècle en France, à l’annonce de la sortie du livre par l’éditeur, j’étais assez enthousiasmée. En effet, les éditeurs ont tendance à mon sens de mettre en avant les publications liées au règne de Louis XIV plutôt que ceux de son père. Alors, une annonce d’une biographie sur Anne d’Autriche, mon porte-monnaie savait déjà qu’il allait souffrir.
Cependant, je reconnais que la lecture de cette biographie m’a laissé avec un gros mouais. Il y a certes une part d’enthousiasme déçue mais il y a surtout plusieurs points à la lecture qui m’ont interpelé.
Tout d’abord, la lecture en elle-même de l’ouvrage. Le livre est divisé en chapitres se voulant de raconter un évènement de la vie d’Anne d’Autriche avec un peu de contextualisation. En soit, c’est une composition plus ou moins classique d’une biographie ce découpage. Par contre, je ne trouve pas que le format ait été géré. En effet, pour la Fronde, on a quasiment une narration des évènements mois par mois tandis que pour l’époque où elle est reine de France, on a des fois des ellipses de plusieurs années. Ca donne une sensation de manque d’informations ou d’envie d’en savoir plus sur l’éducation ou encore de comment elle vit à la cour de France (son entourage, son réseau…). En soit, le fait qu’on n’ait pas tout dans un ouvrage est normal. C’est sûr que si on mettait tout, on se retrouverait avec des livres d’une taille décourageante pour lire. Par contre, là où cela peut devenir gênant, c’est que, pour éviter des répétitions, on alterne entre des titres de noblesse sans préciser que tel titre et tel titre = tel personnage. Je m’y suis retrouvée car j’ai étudié ces personnes il y a quelques années. Je pense que des personnes ne connaissant pas spécialement la période risquent d’être littéralement perdu à la lecture.
Néanmoins, c’est plus sur le plan scientifique qui m’a laissé le plus gros mouais. J’ai été interpellé de voir uniquement des sources imprimées et aucune source manuscrite. Pour les personnes non habituées au monde universitaire, petit topo. Quand on fait quelque chose un tant soit peu sérieux, on utilise des sources. Ces sources peuvent être de différentes natures. Et afin de hiérarchiser un minimum toutes les sources qu’on utilise, on fait des catégories pour les regrouper. A l’époque moderne, bien souvent, quand on fait des catégories, on en fait généralement deux. La première c’est les sources manuscrites : bien souvent, ce sont celles-là qu’on consulte en archives. La deuxième catégorie c’est les sources imprimées : dans ce cas-là, c’est une personne qui a eu un jour l’idée de « et si on les publiait dans un ouvrage parce que c’est trop cool et que c’est dommage que cela reste aux archives ! ».* Or, quand on se limite à un seul type de sources quand on fait une étude telle qu’une biographie, c’est qu’on risque de passer à côté d’un certain nombre d’éléments qui pourraient faire changer la perception donnée par les sources imprimées. De plus, les sources imprimées mentionnées sont, en grande majorité, des Mémoires. Or, les Mémoires sont connus pour être des sources souvent objectives.** Ces différents constats sur les sources n’ont pas arrangé la sensation d’avoir un point de vue biaisé à la lecture.*** Après, on pourrait dire que vu la date de sortie du livre, la rédaction a dû se produire pendant l’un des confinements en raison de la pandémie de COVID. Or, comme vous le savez et vous vous en doutez, les archives publiques ont aussi fait l’objet de la fermeture pendant cette période. C’est compliqué de consulter dans ces conditions, je vous l’accorde. Seulement, quand on sait le nombre de sources qui ont été numérisés par différentes centres d’archives et qui sont gratuites à la consultation en ligne (au hasard Gallica), c’est compliqué d’expliquer pourquoi on ne les mentionne pas voire de les utiliser. On peut espérer aussi que cette absence de mentions de sources manuscrites puisse provenir de l’édition numérique que j’ai utilisée. Je n’ai pas eu l’occasion de vérifier mais j’ai des doutes qu’il y ait eu un bug à ce point dans la numérisation.
Un autre point qui m’a fait prononcer un mouais est par rapport à la contextualisation (à prendre au sens large) apportée par Jean-François SOLNON à certains évènements ou à certains personnages. En effet, j’ai repéré plusieurs passages où Jean-François SOLNON utilise des sources telles quelles sans donner des infos dessus. Et, forcément, quand on a les infos manquantes, ce n’est pas du tout la même lecture. De même, tout un pan de l’historiographie récente ne semble pas pris en compte. J’ai vu ces éléments pour Gaston d’Orléans (en même temps, je l’ai étudié donc normal que je le vois). Le concernant, pendant la Fronde, il utilise à plusieurs reprises des passages du cardinal de Retz pour décrire son action. Or, il est reconnu que le cardinal de Retz, s’il est effectivement proche de Gaston d’Orléans pendant la Fronde, il finit par se brouiller avec lui. Or, le cardinal de Retz écrit ses Mémoires après les évènements et cette brouille. Forcément, il a un avis quelque peu biaisé dessus. Concernant l’historiographie autour de Gaston d’Orléans, les dernières études ont clairement tendance à revoir la perception du personnage. Grosso modo, la vision traditionnelle de Gaston d’Orléans est qu’il est un éternel comploteur, brouillon, sans projet politique en contradiction avec la raison d’état de Richelieu. Ces dernières années, grâce aux travaux de personnes comme Jean-Marie CONSTANT ou Pierre GATULLE, on revient sur cette vision. Or, même si la biographie de Jean-Marie CONSTANT figure dans la bibliographie, j’ai pas eu l’impression que c’était pris en compte. Enfin, il y a eu des éléments non sourcés dans les notes et que je n’avais croisé jusque-là. Je n’ai pas la prétention de tout connaître (LOIN de là !) mais j’aurais clairement pouvoir aimer retrouver ces éléments pour creuser. (Car clairement, j’ai des gros doutes si c’est quelque chose de vraiment mentionnées pour les sources de l’époque au vu des différents mouais détaillés plus haut).
En résumé, si le livre pouvait se montrer intéressant (ce n’est pas tous les jours qu’on a une biographie sur Anne d’Autriche après tout), je reconnais qu’il y a beaucoup trop de mouais pour que je puisse recommander cette biographie à une personne totalement néophyte à l’époque XVIIe siècle. Malheureusement, quand j’écris cette critique, pour une biographie spécifique à Anne d’Autriche, je n’ai rien qui me vient à l’esprit pour proposer en substitution. Mais n’hésitez pas à me solliciter dans les ask. Si ça se trouve, je pourrais vous répondre plus facilement à l’avenir ! :)
* C’est ultra simplifié et ne prend absolument pas en compte d’autres types de sources comme des sources artistiques (tableaux, gravures…), numismatiques (monnaies) etc. Il y a aussi l’époque étudiée dans les sources. Je me prendrais peut-être le temps un jour de faire un post mais voilà. Gardez à l’esprit que c’est ultra simplifié et que j’ai peut-être dû faire saigner du nez un ou deux archivistes avec la description. (Désolée. ->)
** Les Mémoires sont un genre (souvent) autobiographique visant à raconter le point de vue de l’auteur‧rice sur un évènement. Je pense que vous pouvez vous en douter mais, il y a bizarrement plus tendance à se mettre en avant et à passer les moments gênants sous silence.
***En plus de la part prépondérante des Mémoires que j’ai pu remarquer dans la liste des sources que, dans la classique mention des éditions des lettres de Richelieu, il y avait des manques (Marie-Catherine VIGNAL SOULEYREAU a fait publier plusieurs tomes de lettres inédites du cardinal et de ses collaborateurs ces dernières années par exemple). Je ne le mentionne pas dans le propos principal pour plusieurs raisons. D’une part, cela peut être une méconnaissance de ces travaux ou alors il y a eu une étude de ces lettres et qu’il n’y avait rien dedans « d’utile » pour la biographie d’Anne d’Autriche. D’autre part, cela fait un petit moment que j’ai dépouillé ces ouvrages pour le second mariage de Gaston d’Orléans et je reconnais que je ne me souviens pas spécialement dans quelle proportion Anne d’Autriche est mentionnée dedans. En tout cas, par acquis de conscience, je le mentionne même s’il y a des si.
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histoireettralala · 3 years
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Coucou!
Quelqu'un pourrait-il m'indiquer les meilleures ressources (livres, études, musées, etc..) sur les personnes suivantes:
Anne de Beaujeu, et les femmes qu'elle a élevées (notamment Marguerite d'Autriche, Louise de Savoie, Diane de Poitiers, et sa fille Suzanne de Bourbon).
J'ai bien quelques noms de biographies trouvées sur Internet, mais je ne sais pas ce qu'elles valent. Si jamais quelqu'un pouvait m'en dire un peu plus ?
Un grand merci d'avance!
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anamariamauricia · 7 years
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Margaret and Anne Parallels
M: Opposed the king’s chief advisor, the Duke of Lerma
A: Opposed the king’s chief advisor, Cardinal Richelieu
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M: Had herself and Anne depicted in the religious scene of The Anunciation
A: Had herself and Louis XIV depicted in the religious scene of Moses being found by the pharaoh’s daughter
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M: On Christmas, which was also her birthday, she would clothe couples who had a newborn child and the number of families mirrored the number of children she had at the time, thus drawing ties between the royal family and the holy family
A: Arranged for Louis XIV to have his First Communion on Christmas day instead of Easter, which was the custom, thus drawing ties between Louis and Jesus
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M: Spent more time with her children than was average
A: Spent more time with her children than was average
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M: Known for her strong piety. Spent much of her time in convents
A: Known for her strong piety. Spent much of her time in convents
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M: Before her death, she had told her husband that the Duke of Lerma had tried to poison her
A: Feared that if her apothecary was dismissed, his replacement, who would be appointed by Cardinal Richelieu, would be given orders to poison her
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M: Pretended not to be able to speak Spanish well enough so she could keep her confessor and not replace him with a Spanish one when she married
A: Pretended not to be able to speak French well enough so that the Master of Ceremonies would have to do all the talking for her when she was first married
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