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#Belle du Jour Salón
debulevar · 2 years
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Entrevista con la diseñadora LISA THON: Hablamos sobre su trayectoria, y “The Key to My Garden”
Entrevista con la diseñadora LISA THON: Hablamos sobre su trayectoria, y “The Key to My Garden”
Con motivo de está nueva colección, y más allá de sólo publicar la colección me pareció oportuno entrevistar a la diseñadora, maestra, y faro de luz de miles de estudiantes, y ni hablar de todos los diseñadores hoy establecidos que cursaron estudios con Lisa Thon. Conozco el trabajo de Thon desde el 1998, y puedo señalar que siempre ha sabido descifrar lo que la mujer desea lucir. Sus desfiles…
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plaza13 · 2 years
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Entrevista con la diseñadora LISA THON: Hablamos sobre su trayectoria, y “The Key to My Garden”
Entrevista con la diseñadora LISA THON: Hablamos sobre su trayectoria, y “The Key to My Garden”
Con motivo de está nueva colección, y más allá de sólo publicar la colección me pareció oportuno entrevistar a la diseñadora, maestra, y faro de luz de miles de estudiantes, y ni hablar de todos los diseñadores hoy establecidos que cursaron estudios con Lisa Thon. Conozco el trabajo de Thon desde el 1998, y puedo señalar que siempre ha sabido descifrar lo que la mujer desea lucir. Sus desfiles…
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ecoledeschartes · 6 years
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Portraits de bibliothécaires de la Biblioteca nacional de España
Jérémy Chaponneau effectue son stage de 4e année à la Biblioteca nacional de España, à Madrid. Voir la carte des stages
María José Rucio Zamorano, chef du service des manuscrits et incunables
A tout seigneur tout honneur, j’inaugure cette série de portraits de bibliothécaires du département des Manuscrits, Incunables et Livres rares par celui de ma tutrice, María José Rucio Zamorano, chef du service des Manuscrits et Incunables depuis 2013.
Dans l’intimité des écrivains. À l’École on le sait bien : le latin mène à tout ! María José Zamorano, qui dirige aujourd’hui le service des Manuscrits et des Incunables à la Bibliothèque nationale d’Espagne, peut en témoigner. Comme c’est naturel, après des études de philologie classique, elle exerce un temps dans un lycée, avant de quitter l’enseignement secondaire, sans regrets mais non sans tristesse, pour le monde (un peu) moins bureaucratique de la Bibliothèque nationale. Les bibliothèques, bonnes filles, sont par nature accueillantes, peut-être encore plus en Espagne où la hiérarchie des corps n’est pas aussi étanche qu’en France. Pendant dix ans, María José travaille comme auxiliar (équivalent de magasinier) au Salón general, cette grande salle de lecture où l’on consulte les monographies et les périodiques modernes. Elle finit par passer le concours de conservateur et intègre alors le département des Manuscrits où elle choisit de se consacrer aux collections très importantes d’archives personnelles qui étaient alors largement laissées de côté[1].
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María José Rucío Zamorano à son bureau dans la salle de travail du département des Manuscrits, Incunables et Livres rares de la Bibliothèque nationale d’Espagne
Le retard dans le traitement des archives accumulées surtout à partir des années 1960 avait jusqu’alors rebuté les bibliothécaires, qui, peu nombreux, s’était consacrés à d’autres tâches aussi légitimes. Il a fallu presque référencer et organiser une invraisemblable masse de documents, élaborer un cadre de classement et procéder à des inventaires préparatoires. Il y avait du défi là-dedans, mais c’est précisément ce défi qui a plu à María José. Le bonheur de réaliser un travail dont la concrétisation soit palpable l’a emporté sur les difficultés. Et quelle satisfaction de construire quelque chose, de rendre visible, au sein des collections, un territoire inexploré ! L’essor des études de génétique textuelle, le retour du goût pour une approche plus biographique de la littérature, notre fascination pour la dimension intuitive de la création littéraire rendaient ce travail urgent. Et le plaisir de travailler chaque jour « dans l’intimité des écrivains » n’était pas le moindre des agréments, car au-delà du travail d’identification et d’organisation du fonds, María José a procédé au catalogue des archives les plus demandées, les plus importantes, celle de grands noms de la Génération de 27, Jorge Guillén ou Guillermo de Torre, ou celles de Miguel de Unamuno et de Gabriel Alomar[2]. Si aujourd’hui toutes les archives d’écrivains sont loin d’être cataloguées, au moins sont-elles correctement identifiées et l’on peut naviguer sur cette mer de papiers sans se perdre, la reconnaissance de l’importance de ces documents est acquise et l’impulsion donnée à leur catalogage est définitive. De cela, María José Zamorano est fière – à juste titre !
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Un exemple d’archive personnelle : une lettre d’Unamuno à Azorín, 27 mai 1907 [BNE, MSS/23083/26, f. 10r]
« Refuge ». Évidemment, depuis qu’elle a pris la tête du service, elle ne peut plus consacrer tout son temps au travail sur les manuscrits. La partie administrative de son poste, qui même dans ce havre de poésie qu’est la BNE incombe à tous les cadres, n’est assurément pas ce qui l’enchante le plus. Mais elle lui laisse quand même du temps pour se consacrer à la valorisation des collections, puisqu’elle a la charge de centraliser les questions que les chercheurs adressent au service, de conduire une visite hebdomadaire de la sala Cervantes (la salle de lecture des manuscrits) avec démonstration de belles pièces, de recevoir les auteurs ou leurs ayants-droits désireux de donner des archives à la BNE, de répondre aux sollicitations des éditeurs de fac-similés, de participer, parfois comme co-commissaire, parfois plus humblement comme rédactrice des cartels, aux expositions organisées par la bibliothèque, de sélectionner les fonds susceptibles d’être numérisés (en dehors des numérisations de masse)[3]. Elle garde du temps aussi pour le catalogage, notamment le catalogage des nouvelles acquisitions ou des documents prêtés pour des expositions, par exemple le fonds Cervantes à l’occasion de l’exposition du quatrième centenaire de sa mort en 2016, le fonds Zorilla pour l’exposition organisée en ce moment au musée, ou le fonds Benito Pérez Gáldos pour l’exposition commémorative à venir. Cataloguer, au sens le plus technique du terme, c’est sa respiration. Modestement elle avoue que c’est cela, dans son métier, qui lui plaît le plus. Intégrer un document dans un système à l’origine étranger à lui-même, rationaliser le contingent n’a rien à voir avec la recherche ; mais je n’ai pas entendu María José s’en plaindre : c’est déjà beaucoup, et c’est tout l’honneur du bibliothécaire, que d’être celui qui, rendant chaque pièce lisible, la rend susceptible d’investigations. Que ce travail de fourmi soit presque invisible n’est pas pour la gêner. Il lui fait goûter la joie des heures de paix où elle a entre les mains des papiers presque encore vierges de toute lecture, de tout contact, et le silence des après-midis de catalogage fait pour elle de la grande salle de travail un refuge qu’elle ne quitterait pour rien au monde… sinon pour l’autre refuge qu’est la bibliothèque du monastère des Mercédaires de El Puig de Santa María à Valence, dont elle rédige et publie, à ces heures perdues, le catalogue des manuscrits et des livres anciens.
Mais n’allez pas croire que María José soit une ermite ! En tant qu’agente de la « bibliothèque chef du réseau des bibliothèques espagnoles » et a fortiori en tant que responsable de la plus importante collection de manuscrits d’Espagne, elle est chargée de diffuser la bonne parole bibliothéconomique auprès de collègues d’institutions plus petites ou provinciales qui n’hésitent pas à faire appel à ses conseils. Elle prépare d’ailleurs avec plusieurs agents du département un manuel de catalogage des manuscrits qui doit servir de référence, à la façon du Manuel et des Recommandations de la BnF en France. Et quand je lui demande ce qu’elle aimerait changer à la Bibliothèque nationale, elle me répond sans hésiter : « Je voudrais qu’il y ait plus de collaboration entre nous, plus de projets en commun, plus de travail en équipe au sein de la Bibliothèque ». Un refuge, oui, mais ensemble !
À la Bibliothèque nationale d’Espagne, c’est le même service qui a la responsabilité des collections de manuscrits et d’incunables. À ce titre, María José Zamorano se propose de présenter un incunable.
La Bibliothèque nationale d’Espagne conserve 3159 exemplaires incunables (2298 éditions) et deux livrets xylographiques. C’est en ce domaine la plus importante collection d’Espagne et l’histoire de sa formation suit les grandes étapes de celle de la bibliothèque, à cette exception près que les désamortissements du XIXe siècle n’y jouent presqu’aucun rôle : le fonds initial est formé par les incunables présents dans la bibliothèque du duc d’Uceda confisquée par Philippe V et s’enrichit successivement par les échanges avec les couvents au XVIIIe siècle, par les acquisitions de grandes bibliothèques au XIXe siècle (celles du duc d’Osuna et de l’Infantado en 1886, du ministère des Travaux publics en 1888, du bibliophile Pascual de Gayangos en 1899) et, pendant tout le XXe siècle, par la découverte d’incunables au sein même des collections de la bibliothèque, parmi les fonds de manuscrits, à l’intérieur de volumes factices, dans les pages de garde.
L’incunable que présente María José a été classé à l’origine parmi les collections de manuscrits. Il s’agit d’un livre d´heures à l’usage de Rome, bilingue en français et en latin, in-4º, imprimé à Paris le 20 août 1496 par Philippe Pigouchet pour Simon Vostre. Longtemps cet incunable s’est vu attribuer la cote Res/182 caractéristique d’un manuscrit enluminé, ce qui explique qu’il soit décrit en 1933 dans l’inventaire des manuscrits enluminés d’Espagne de Jesús Domínguez Bordona[4]. C’est seulement en 1993, à l’occasion de l’édition du deuxième appendice du Catálogo de incunables de la Biblioteca Nacional[5] qu’il reçoit la cote INC/2719 typique d’un incunable.
Cette confusion s’explique par la proximité formelle entre les livres d’heures manuscrits et les premiers livres d’heures imprimés. L’imprimerie, suivant et stimulant la demande en livres de prières dans la seconde moitié du XVe siècle, cherche à fabriquer des objets moins chers mais imitant les articles de grand luxe que sont les livres d’heures manuscrits et enluminés. A la fin du siècle, Paris se fait une spécialité de la production de livres d’heures imprimés de petit format où la profusion des illustrations, compositions à pleine page ou bordures formant encadrements, très souvent coloriées, parfois même l’impression sur vélin compensent la réalisation semi-industrielle de l’ensemble. Parmi les grands libraires maîtres de cette production, on connaît bien Antoine Vérard, un peu moins Simon Vostre qui, actif entre 1488 et 1520, a financé un très grand nombre d’éditions imprimées par Philippe Pigouchet.
On trouvera la description de cette édition des Horae ad usum Romanum d’août 1496 dans les répertoires habituels[6]. L’exemplaire de Madrid présente quelques particularités.
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BNE, INC/2719, f. 1r
La moindre des particularités n’est pas la modification de la gravure initiale par l’enlumineur pour y faire apparaître la marque du premier possesseur. On reconnaît sur la première page de l’exemplaire conservé à la BNE la marque typographique de Philippe Pigouchet représentant un homme et une femme sauvages autour d’un pin où est suspendu un écusson qui, dans les autres exemplaires, porte les initiales de l’imprimeur dont le nom est inscrit dans une banderole inférieure. Mais ici l’écusson a été peint aux armes de la maison d’Este et dans la banderole le peintre a substitué le nom de « Ferdinandus Estensis » à celui de Pigouchet que l’usure de la peinture laisse percevoir. Il est possible que cet exemplaire ait été offert par Charles VIII à Ferrante d’Este, le fils du bien connu duc de Ferrare Hercule d’Este.
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BNE, INC/2719, f. 52r, Office des morts, Psaumes
Il s’agit d’un exemplaire d’exception, où tous les ajouts faits après l’impression visent à donner au livre d’heure imprimé, déjà largement conçu sur le modèle du manuscrit, une ressemblance encore plus grande avec ce dernier, car l’enluminure est encore un standard du luxe. L’exemplaire de Madrid est imprimé sur parchemin et toutes les images, qu’elles soient décoratives ou historiées, sont colorées, parfois à la feuille d’or. Le texte présente aussi une réglure décorative en rouge et est parsemé de lettrines manuscrites en rouge ou en bleu, si bien qu’aucun espace n’est laissé en blanc. Cela fait de cet incunable un des plus beaux objets de la collection madrilène.
Notes
María José écrit sur les raisons de ce choix dans un article du blog de la BNE : http://blog.bne.es/blog/post-105/
Gabriel Alomar (Palma de Majorque, 1873-Le Caire, 1941) est écrivain de langue catalane et castillane, appartenant à la Génération de 14 (ou d’Ortega, ou du novecentismo), un des fondateurs de l’Union Socialiste de Catalogne en 1923 et ambassadeur de la Seconde République en Italie et au Caire.
La grande affaire, ces derniers temps, fut par exemple la numérisation de l’ensemble des manuscrits de théâtre du Siècle d’Or, un des fonds les plus exceptionnels et représentatifs de la BNE, tant sont rares dans nos contrées les manuscrits d’écrivains antérieurs au xviiie siècle. Le fonds est tout entier numérisé et disponible sur le site de la Biblioteca Digital Hispánica : à l’adressse suivante : http://bdh.bne.es/bnesearch/Search.do?destacadas1=Teatro+del+Siglo+de+Oro&home=true&languageView=es
Jesús Domínguez Bordona, Manuscritos con pinturas: notas para un inventario de los conservados en colecciones públicas y particulares de España, Madrid : Centro de Estudios Históricos, 1933, vol. 1, p. 328, nº 838.
Julián Martín Abad, Catálogo de incunables de la Biblioteca Nacional: segundo apéndice, Madrid : Biblioteca Nacional, 1993, p. 36, nº 33.
Je renvoie ici seulement à l’Incunabula Short Title Catalogue, voir ISTC ih00379000.
Rocío Blasco Fernández et les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale d’Espagne
Il n’y a pas en Espagne de système de formation des bibliothécaires et des conservateurs équivalent au système français. Les écoles comme l’École des chartes ou l’ENSSIB n’existent pas[1] ; aussi devient-on titulaire d’un poste de poste de fonctionnaire du corps des bibliothèques directement après la réussite d’un concours, le plus souvent après plusieurs années de travail comme stagiaire ou contractuel dans différentes institutions.
Manuscrits hébreux. C’est cette voie classique qu’a suivie Rocío Blasco Fernández qui est depuis le mois d’octobre bibliothécaire (ayudante de biblioteca) au service des Manuscrits et Incunables, au sein du département des Manuscrits, Incunables et Livres rares de la Bibliothèque nationale d’Espagne. Après des études de philologie classique et hébraïque, lucide sur les opportunités professionnelles que lui offrait la carrière universitaire, elle abandonne son DEA en sciences des religions et travaille pendant une dizaine d’années comme bibliothécaire contractuelle, successivement à la Escuela Politécnica, au Catalogue collectif du patrimoine bibliographique espagnol et à la Real Academia où elle s’est occupée d’archives personnelles. Elle a saisi cette année l’opportunité de l’ouverture d’un concours de bibliothécaire, après huit années où la Bibliothèque nationale n’a pas recruté de titulaires. Elle s’y est présentée, a été reçue et a été affectée au service des Manuscrits, où elle s’occupe entre autres choses des documents en hébreu.
Les collections hébraïques de la Bibliothèque nationale ne sont pas en volume très importantes. Outre les imprimés du XVIe siècle, le petit fonds hébreu compte seulement 48 manuscrits[2], essentiellement bibliques et liturgiques. La plupart sont de facture italienne et ont fait partie de la collection rassemblée à Rome par le cardinal Zelada, acquise à la fin du XVIIIe siècle par le cardinal Lorenzana et transférée à la bibliothèque du chapitre de la cathédrale de Tolède, d’où elle passa à la Bibliothèque nationale en 1869 suite au décret de « désamortissement culturel »[3]. Le nombre des manuscrits séfarades est assez faible (10). C’est pourtant un de ces manuscrits que Rocío a choisi de nous présenter.
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BNE, ms. VIT/26/6, f. 38v
Le manuscrit VIT/26/6 de la Bibliothèque nationale d’Espagne est entré très tôt dans les collections. Il a été acquis en 1737 dans le cadre d’un échange avec la bibliothèque du couvent saint Thomas d’Ávila. C’est un manuscrit sur parchemin contenant le texte massorétique de la Bible, vraisemblablement copié à Tolède au XVe siècle en écriture carrée pour le texte biblique, en cursive séfarade pour les notes massorétiques. Outre qu’il s’agisse de la seule Massorah complète de la bibliothèque, il se distingue par sa décoration. Sur certains feuillets, notamment les premières pages des livres bibliques, des bordures enluminées courent dans les marges latérales et représentent des compositions végétales peuplées de figures zoomorphes. L’or et les cinq couleurs utilisées (bleu, rose, rouge, marron et noir) servent également à l’ornementation des initiales et l’encadrement des titres. La décoration peut-être plus figurative et servir à illustrer le texte, comme par exemple au début du livre de Jonas (f. 326v), où face aux premiers mots du livre, au bas de la marge droite, le bateau dans le port renvoie au bateau dans lequel Jonas embarque à Joppé.
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BNE, ms VIT/26/6, f. 326v
« Puits sans fond. » Au sein du service des Manuscrits, le premier travail de Rocío a consisté à réviser, à normaliser et à refondre les descriptions des catalogues imprimés du XXe siècle et à les intégrer dans la base de données de la bibliothèque, en vue de leur numérisation. Outre le travail de service aux lecteurs (présidence de salle, réponse aux questions des chercheurs envoyées le plus souvent en ligne, élaboration de bibliographies) ou l’aide ponctuelle qu’elle apporte à ses collègues en charge des livres anciens qui la sollicitent lorsque par malheur ils tombent sur un imprimé en hébreu, elle s’occupe aujourd’hui de cataloguer des fonds qui ont peu de rapport avec sa formation initiale. Si parfois elle souffre du caractère répétitif de certains fonds à cataloguer, si parfois encore elle regrette de ne pas faire de recherche, si elle a enfin des mots un peu durs, mais forts communs ici, sur le manque criant de personnel pour les bibliothèques et de considération pour la culture, cela ne la gêne pas : elle voulait travailler ici. Le prestige du lieu joue évidemment, mais pour elle la Bibliothèque nationale représente un « puits sans fond » – en espagnol, appliqué à une bibliothèque, l’expression pozo sin fondo est un jeu de mot – où la masse des documents en attente de traitement, et qui le seront encore dans plusieurs générations, laisse toujours une part à la surprise, à la découverte. Ce plaisir, qui vient de l’imperfection même de toute grande bibliothèque, vaut bien tous les labeurs, tous les regrets, toutes les critiques !
Notes
On fonda bien en 1856 en Espagne une Escuela Superior de Diplomática dont l’organisation, les finalités et les programmes s’inspirèrent de ceux de l’École des chartes et de l’Escola de Diplomática portugaise. Créée dans le contexte des désamortissements successifs et de l’afflux de documents et de livres dans les bibliothèques publiques, cette école ferma en 1900 et ses enseignements furent intégrés à l’Université centrale de Madrid.
Le catalogue imprimé, qui est en cours de révision et de normalisation, a été rédigé par Carlos del Valle Rodríguez, Catalogo descriptivo de los Manuscritos hebreos de la Biblioteca Nacional, Madrid : Ministerio de Cultura, Dirección general del libro y bibliotecas, 1986.
Francesco Saverio de Zelada (1717-1801), prélat romain d’origine espagnole, artisan de la suppression de la Compagnie de Jésus, bibliothécaire de la sainte Église romaine à partir de 1777, fut un grand collectionneur et bibliophile. Ses manuscrits furent achetés en 1801 par l’archevêque de Tolède, Francisco Antonio de Lorenzana (1722-1804) qui les légua à la cathédrale.
Une boursière à la Bibliothèque : Alicia Esperesate Pajares
Il existe, à la Bibliothèque nationale d’Espagne, un petit groupe d’agents facilement reconnaissables à la couleur verte de leur cordon de badge et à leur jeunesse. Ils sont une quinzaine, ont une vingtaine d’années, viennent de toutes les provinces d’Espagne. Ce sont les boursiers (becarios). « Boursiers », en français, pourrait laisser croire qu’il s’agit de doctorants qui préparent une thèse en collaboration avec la bibliothèque et qui à ce titre bénéficient d’une bourse de l’établissement, un peu comme certains chercheurs associés de la BnF. Il n’en est rien. Sélectionnés à l’issu d’un concours sur titre après la fin de leurs études universitaires, les boursiers de la BNE, dispersés en fonction de leur spécialité dans les différents départements, s’occupent essentiellement du catalogage, 35 heures par semaine pendant dix mois au cours desquels ils perçoivent une bourse mensuelle d’environ mille euros. C’est, pour la bibliothèque, une façon de compenser à peu de frais le manque de personnel, en même temps que, pour les boursiers, l’occasion de se former aux métiers des bibliothèques et d’enrichir leur CV.
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Alicia Esperesate Pajares à sa table de travail
Ágora. Alicia Esperesate Pajares est boursière au département des Manuscrits, Incunables et Livres rares depuis le mois d’octobre. Elle a pour mission d’y cataloguer l’ensemble des archives d’une figure-clé de la vie intellectuelle madrilène de la deuxième partie du XXe siècle, la poétesse Concha Lagos (1907-2007), dont le salon et la revue qu’elle dirigea entre 1956 et 1964, Cuadernos de Ágora, servirent de point de rencontre aux poètes hispanophones d’Europe et d’Amérique latine[1]. Ce fonds, qui comprend quelques manuscrits littéraires et de nombreuses photographies (Mariano Lagos, le mari de Concha, était photographe), est essentiellement un fonds de correspondance. Son intérêt réside en ce qu’il rend visible les réseaux littéraires et tout un pan de la sociabilité poétique dans l’Espagne et l’Amérique de l’après-guerre. Le travail d’Alicia est essentiel parce qu’il vise à donner accès aux chercheurs en littérature à des sources essentielles pour l’histoire littéraire récente. Signe de l’importance du fonds, les opérations de catalogage devraient déboucher sur la rédaction d’un guide de présentation destiné à faciliter les recherches et écrit pour la partie générale par la directrice du service des Manuscrits, María José Rucío Zamorano, et pour la partie technique (inventaire, description, divers index) par Alicia elle-même. Cette collaboration entre Alicia et sa tutrice n’est pas un cas isolé : toutes deux ont commencé d’unir leurs forces pour procéder à la révision de l’inventaire des archives de la grande maison d’édition Tusquets données à la Bibliothèque nationale d’Espagne en octobre 2017.
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Concha Lagos en 1955 [BNE, département des Beaux-arts, LAGOS-LF2/14B]
Archives et littérature. Tout cela fait beaucoup de littérature. L’avantage du boursier dans une bibliothèque aussi grande et avec autant de travail en retard que la Bibliothèque nationale est d’avoir l’assurance de pouvoir y travailler sur des fonds proches de ce qu’il aime, de la formation qu’il a reçue. Tout naturellement on a confié des fonds d’écrivains ou d’éditeurs à Alicia qui au cours de ses études de lettres s’est consacrée successivement au poète uruguayen Mario Benedetti (1920-2009) et à la réception du théâtre du Siècle d’Or au XIXe siècle et a effectué deux stages, l’un dans une bibliothèque municipale, l’autre à Valladolid, sa ville natale, à la Fondation Jorge Guillén où elle a là-aussi inventorié des archives d’écrivains contemporains.
Je m’étonne de son attrait pour les archives, si rare chez les littéraires. Mais les séparations disciplinaires ne sont pas les mêmes en Espagne : l’archivistique est une spécialité qu’on peut choisir en lettres, comme elle l’a fait. Aussi n’est-elle pas certaine de suivre plus tard dans la voie des bibliothèques. Si elle se décide à passer un concours, ce sera prioritairement celui d’archiviste. Mais rien n’est moins sûr. Sa jeunesse – et l’entrée traditionnellement plus tardive en Espagne dans une carrière professionnelle – lui laisse le temps de choisir. Si les métiers de l’enseignement, dévalorisés comme en France, sont exclus, elle se verrait bien candidater l’année prochaine à une autre bourse, aux archives de Simancas ou à celles de la Real Chancillería de Valladolid ou, pourquoi pas, compléter sa formation en s’inscrivant de nouveau à l’université. Certains militent pourtant dans le département pour qu’elle se présente au concours de bibliothécaire : auront-ils gain de cause ?
En attendant, Alicia prend beaucoup de plaisir à découvrir le fonctionnement et les collections de la plus grande bibliothèque d’Espagne et à sentir qu’elle y fait un travail utile à la recherche. Le plus formateur et le plus agréable, c’est d’y travailler avec des gens compétents, les meilleurs techniciens dans leur domaine, parfois les meilleurs spécialistes. Il y a bien des choses qui lui déplaisent mais elles sont si générales qu’on sent bien qu’au fond elle aime la maison : l’inévitable dimension bureaucratique de la bibliothèque, le manque de considération collective pour les métiers de la culture… – refrains que m’ont chantés tous les agents que j’ai rencontrés. En revanche, Alicia est la seule qui ait mentionné parmi les critiques qu’elle pourrait adresser à l’établissement les difficultés de recherche dans la Biblioteca hispánica digital, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale d’Espagne créée en 2008 en partenariat avec l’entreprise Telefónica et qui contient aujourd’hui presque 200 000 pièces. La simplicité de l’utilisation de l’interface, la cohérence des collections présentées, centrées sur l’hispanité au sens large, la réussite globale du projet ne sont pas en cause ; mais ce qu’Alicia pointe, ce sont les erreurs d’indexation, les difficultés d’orientation et les problèmes de recherche et d’identification des documents. Elle a vraisemblablement raison : c’est d’ailleurs l’avis de la bibliothèque elle-même pour qui le renouvellement de la convention avec Telefónica en 2014[2] a pour objectif moins d’enrichir la collection numérique que de faciliter l’accès au documents numérisés. Puisqu’on dit à Alicia qu’elle devrait être bibliothécaire !
Notes
Un simple coup d’œil sur les sommaires de Cuadernos de Ágora suffit pour saisir l’importance de la revue comme carrefour de la vie littéraire hispanique de l’après-guerre, entre Espagne et Amérique, grands anciens et avant-garde. On y trouve par exemple les signatures des poètes espagnols en exil Juan Ramón Jiménez (1881-1958), Rafael Alberti (1902-1999), Luis Cernuda (1902-1963) ; le futur Prix Nobel Vicente Aleixandre (1898-1984) ou le poète catalan José Agostín Goytisolo (1928-1999) ; l’Urugayenne Clara Silva (1905-1976), la Chilienne Concha Zardoya (1914-2004), le Cubain Nicolas Guillén (1902-1989). Du côté de la tradition, outre un numéro spécial consacré à Antonio Machado (1875-1939) en 1963, figurent des textes de César Vallejo (1892-1938), de Rubén Darío (1867-1916) ou de José Martí (1853-1895).
On trouvera un résumé de cette convention dans le communiqué de presse suivant : http://www.bne.es/webdocs/Prensa/Noticias/2014/0722_ConvenioTelefonica.pdf
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