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#Magne Furuholmem
rollingstonemag · 5 years
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Magne Furuholmen (a-ha) : l'interview-fleuve
Plus connu comme claviériste et co-compositeur du groupe a-ha, Magne Furuholmen est aussi un artiste graphique mondialement reconnu.  Alors que le groupe démarre une tournée internationale (qui passera par la France le 9 novembre) accompagnée par la réédition de plusieurs de ses albums, Magne sort son troisième opus solo, White Xmas Lies, le 25 octobre. Présenté comme un ‘antidote à la mièvrerie des chansons de Noël’, cet album se révèle bien plus profond, à la fois émotionnellement très riche, sombre et mélancolique et révèle Magne Furuholmen, pour le meilleur, sous un autre jour, bien loin des agitations du trio norvégien. Rencontre avec un artiste hypersensible aux multiples talents
Pourquoi avoir choisi Noël pour thème principal de cet album solo ?
J’aime travailler dans des espaces que j’ai définis moi-même. Plus le thème est restreint, plus il est difficile, mais aussi libérateur car vous n’avez rien d’autre à gérer. Il y a quelques années, en me promenant sur la 5ème avenue à New York, j’ai vu, devant des magasins de luxe, des sapins de Noël vaporisés de neige artificielle avec des montres Rolex en guise de boules de Noël. Cela m’a vraiment écœuré. À cette époque, je traversais une sorte de dépression. Je pensais que le monde était devenu fou, que l’Art ne pouvait plus le sauver et qu’il nous fallait un nouveau départ. Mes enfants étaient déjà grands et Noël n’était plus une belle réunion de famille mais une période où il était devenu difficile de trouver un cadeau dont ils avaient vraiment besoin, où on perdait notre temps à acheter des merdes dont personne ne voulait vraiment. Noël s’est totalement éloigné de ses valeurs d’origine : sacrifice, charité et intégration. Ce sentiment s’est accru car chaque année, pour des raisons bassement commerciales, Noël commence toujours plus tôt et se termine plus tard. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent sur la chanson Last Christmas de George Michael, mais pour moi c’est une chanson de Noël pleine de sens. Maintenant, tout ce qu’on nous sert ce sont des reprises de reprises de chansons.
L’album a pourtant un côté très sombre et mélancolique…
Quand j’ai annoncé à mes amis que j’avais fait un album de Noël sombre et mélancolique, la plupart d’entre eux ne l’ont pas trouvé si sombre mais plutôt réconfortant. Mais ce sont des Norvégiens ! Ce n’est pas non plus un guide pratique du suicide ! (rires) Ça me paraît inconcevable que quelqu’un sur cette planète n’ait pas des moments à Noël où il/elle questionne sur l’idée de vacuité. Je me suis toujours senti en sécurité et je suis particulièrement conscient de la chance que j’ai eue dans la vie, même si j’ai connu des moments difficiles comme la mort prématurée de mon père. Tout le monde a des problèmes. Mais je pense que le contraste est particulièrement éprouvant pour les personnes qui ont de réelles difficultés dans la vie, d’être si clairement reléguées à la marge de la société. Imaginer le sentiment d’être exclu m’a profondément touché, et faire quelque chose pour aider est un des buts que je me suis fixé en réalisant cet album. À l’époque, on pouvait sortir une chanson et récolter de l’argent pour des œuvres de charité, mais ce n’est plus vraiment possible aujourd’hui. J’ai donc décidé de donner un concert gratuit à l’Armée du Salut pour les sans-abri d’Oslo. J’ai financé l’album moi-même et j’ai reçu de l’aide pour financer ce concert de la part d’amis du milieu qui sont dans le même état d’esprit. J’espère porter ce projet dans d’autres pays dans les années à venir.
Le premier single que vous avez sorti, « This Is Now America », est une réponse directe à l’administration de Trump. Vous vous sentez concerné par ce qu’il se passe dans le monde ?
Oui. Tout ce qu’il se passe dans le monde en ce moment me fait peur. Partout, l’axe traditionnel gauche-droite s’effondre. Je suis obsédé par la politique américaine, surtout depuis la candidature de Donald Trump. J’ai tout de suite compris qu’il allait gagner parce que les gens détestent les politiciens et rejettent le système. Ils se sentent insatisfaits et on peut comprendre pourquoi ils sont en colère. Pourtant, je ne comprends toujours pas comment ils ont pu penser qu’il était le meilleur choix. En France, l’élection d’Emmanuel Macron est aussi une sorte de révolte contre la politique traditionnelle à bien des égards, mais de façon beaucoup plus tempérée qu’aux États-Unis. Je suis du genre Groucho Marx. Je ne serais jamais membre d’un parti qui aurait des gens comme moi comme membres. Mes amis m’ont souvent reproché de ne pas avoir voté en Norvège, mais je pense qu’il était inutile de le faire parce que c’est une bonne chose pour nous d’avoir un changement de pouvoir tous les quatre ans. Cela évite l’arrogance du pouvoir. Pourtant, même si je ne vote pas, j’ai toujours des opinions très arrêtées et je n’hésite pas à m’exprimer. Je pense que je suis plutôt un centriste, je vois les bonnes choses des deux côtés. J’ai écrit cette chanson du point de vue d’une femme qui redécouvre sa jeunesse à travers un journal intime et qui est choquée de voir la différence entre ce qui se passait avant et ce qui se passe aujourd’hui. C’est une sorte de complainte sur une idée de l’Amérique qui n’existe plus.
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Vous aviez un rêve américain ?
Depuis les années 60, l’Amérique est une sorte de Terre Promise, un symbole pour le reste du monde, la société où le concept de célébrité a été inventé. Avoir un rêve américain faisait partie du tableau pour nous, et arriver en Amérique en tant que jeunes popstars avec a-ha était complètement époustouflant ! Pourtant, il ne nous a pas fallu longtemps pour commencer à apprécier des pays comme la France où les gens étaient beaucoup plus réticents à nous aborder dans la rue.
Vous avez travaillé avec votre fils Thomas sur la vidéo de « This Is Now America ». Transmettre à vos enfants est important pour vous ?
Mes deux fils grandissent avec un scénario très différent du mien. J’avais un père qui était pratiquement inconnu du monde et je pouvais l’idolâtrer sans qu’il fiche cette image en l’air mais moi je suis partout dans leur vie. Je suis très conscient du peu de terrain vierge que je leur laisse. J’essaie de leur donner la liberté de choisir d’être aussi peu ou autant influencé par moi. Ils se sont tous les deux retrouvés dans les arts et ont choisi de poursuivre le dialogue avec moi. Ce sont mes amis les plus proches. Ils me demandent toujours ce que je pense et réciproquement. Ils n’ont pas peur d’avoir leur propre opinion, qui peut être différente de la mienne, et de me gronder quand je ne fais pas ce qui est juste.
Sur les 14 titres de l’album, vous avez enregistré deux reprises surprenantes, « Differences » d’a-ha et « Hells Bells » d’AC/CD, pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez fait ces choix ?
Dans la création artistique, j’aime toujours prendre le contre-pied des choses. J’ai écrit « Differences » comme une sorte de prière, avec un fond de résignation, quand nous avons découvert la façon dont les Talibans traitaient les jeunes femmes. Cela m’a vraiment brisé le cœur de penser à toutes ces jeunes filles et femmes qui vivent dans des endroits soumis à une mentalité qui date de l’âge de pierre. Morten voulait l’interpréter au prix Nobel comme une ballade. J’ai toujours pensé que la chanson était beaucoup plus entraînante que ce qu’on en avait fait. C’est l’une des chansons les plus tristes que j’aie jamais écrites, mais sur cet album, c’est le morceau le plus lumineux et entrainant. Cela ne sert à rien de faire une reprise si vous ne faites pas quelque chose de radicalement différent. C’est important pour moi d’insuffler quelque chose de nouveau, même si c’est moi qui ai arrangé la première version pour a-ha.
C’est mon manager, grand fan de metal, qui m’a suggéré « Hells Bells » quand je lui annoncé que je voulais produire un album de Noël sombre et mélancolique. J’ai écouté la chanson et elle était tellement loin de moi que je me suis demandé ce qui arriverait si je la jouais à ma façon. Je voulais qu’elle sonne comme un mélange de « Stranger Things » et de Susanna and the Magical Orchestra qui fait de très belles reprises. J’ai gardé la première prise de voix et cela ne m’était jamais arrivé avant !
Pourquoi avoir choisi « Caprice des Dieux » comme titre de chanson ?
L’idée de cette chanson, que j’ai écrite en France, est née d’une discussion que j’ai eue avec une jeune femme franco-italienne qui aimait le fromage Caprice des Dieux. Je voulais savoir ce que cela signifiait en français et j’ai aimé le concept. Finalement, la chanson n’a rien à voir avec le fromage (rires). La chanson est une sorte de psaume. Je suis vraiment un compositeur de soul. Des chansons comme « Stay On These Roads » sont en fait de la musique d’église, comme la plupart des titres que j’écris. Même si je n’ai jamais été attaché à aucune église ou n’ai pas grandi dans un environnement particulièrement religieux, il y a toujours des éléments spirituels dans mes chansons.
C’est une des rares chansons où vous n’utilisez pas d’effets sur votre voix…
Je voulais en effet la garder à l’état brut. Je sais que j’ai une certaine paranoïa à propos de ma voix et je suis conscient que ma voix peut poser problème pour certaines personnes. Je pense que cela vient aussi du fait qu’on me compare à un mec (à savoir Morten Harket) qui a la voix d’un ange et les cordes vocales d’un taureau.
Je suis une personne fragile et brisée à la voix intime et douce… c’est vraiment ce que je suis.
Vous avez un jour cru au Père Noël ?
Oui et j’y crois toujours, d’une certaine façon (rires). Mes enfants n’y croient plus mais je pense que c’est un bon concept auquel se raccrocher en ce moment. Dans cet album, je ne suis pas un ‘Très méchant Père Noël’, mais plutôt un Père Noël triste.
C’est une image très différente de celle de trublion pétillant que vous avez dans le groupe a-ha…
Cela fait partie d’une dynamique de groupe. L’un des rôles que j’ai toujours eu dans le groupe était de désamorcer toutes sortes de tensions, de gênes, d’être une sorte le ciment social. Mais je suis quelqu’un qui réagit à mon environnement. Quand personne ne veut parler au public, c’est moi qui vais le faire, je vais faire les blagues et arborer mon plus beau sourire, parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse. On ne s’est pas rencontrés avec Pål Waaktaar parce que j’étais le mec ‘effronté’ et lui le mec ‘dark’. Nous étions tous les deux des mecs ‘dark’ mais il était introverti et j’étais un extraverti. J’ai utilisé ma nature extravertie pour séduire les directeurs des maisons de disques parce que nous avions besoin de le faire. Et Morten est une personne si excentrique et socialement maladroite ! On m’a collé cette satanée image de clown qui était extrêmement pénible et usante pour moi et je ne savais pas quoi en faire. Ça m’a tellement épuisé et dégouté que je me suis écrasé en plein vol et que le groupe s’est séparé en 93 après le concert de Rio.
Sur cette scène, au sommet de notre carrière, devant 200 000 personnes, je me suis senti complètement détaché du public et du groupe. J’avais besoin de remettre tous les compteurs à zéro, de me terrer dans une pièce et de faire quelque chose qui avait du sens à nouveau pour moi.
Dans cet album, je ne suis pas un ‘Très méchant Père Noël’, mais plutôt un Père Noël triste.
© Nina Djærff
Est-ce pour cela que vous vous êtes lancé dans une carrière solo ?
Je pense qu’il y a eu une combinaison de plusieurs facteurs. Je me sentais très frustré de ne pas pouvoir finir une chanson pour A-ha. Au début de notre carrière, ma mère étant professeure d’anglais, j’étais plus à l’aise avec la langue et mon rôle était de policer nos textes. J’ai aussi eu beaucoup de mal à écrire à la fois les textes et la musique, alors c’est devenu le rôle de Pål. Mais il y avait des chansons que je voulais vraiment finir moi-même mais il ne me laissait pas le faire car il voulait écrire les paroles lui-même. Puis, à partir de 1998, sur l’album Minor Earth Major Sky, écrire pour Morten c’était comme donner mes émotions à quelqu’un d’autre. J’ai eu l’idée du titre de l’album mais encore une fois, ils ne m’ont pas laissé finir les paroles et je ne voulais pas continuer à ajouter des riffs de clavier aux chansons de Pål sans être crédité. À peu près à la même époque, on m’a diagnostiqué une fibrillation auriculaire qui était liée au stress émotionnel. J’ai commencé à composer mon premier album solo à ce moment là car je me sentais mal de ne pas pouvoir pleinement m’exprimer. J’ai été en quelque sorte forcé de devenir un auteur-compositeur-interprète complètement autonome.
Considérez-vous l’art comme une thérapie ?
L’art est mon refuge depuis la fin des années 80. Je l’ai utilisé à des fins thérapeutiques. J’ai construit un mausolée pour mon père. J’ai essayé de comprendre et de gérer certaines choses grâce à l’Art, mais je ne le considère pas comme une thérapie parce que ce n’est qu’un aspect de la question pour moi. L’Art est aussi mon espace intime, religieux, où je me retire pour entrer en contact avec moi-même. Tout comme l’Amour, c’est presque impossible de le comprendre et de l’analyser pleinement mais c’est tellement puissant quand on le vit. L’Art m’engage intellectuellement, m’absorbe émotionnellement, me défie moralement, il a tous les aspects qui me permettent de me voir moi-même et de voir le monde d’un point de vue différent. J’essaie toujours de donner à mon travail l’immédiateté et l’intuitivité que j’aime dans la musique pop, mais il y a, si vous souhaitez creuser, plus de choses à trouver dedans. C’est la beauté de l’art.
Quel message aimeriez-vous transmettre au monde avec vos œuvres d’art ?
Il y a trois choses que j’ai faites toute ma vie : dessiner et peindre d’un côté, écrire de la poésie et faire de la musique de l’autre. Je cherche à relier entre elles toutes les formes d’art et à partager par les mots, les images et la musique, mon sens de l’émerveillement, de la découverte et ma curiosité. D’une manière ou d’une autre, j’arrive à accéder à des choses par ces canaux sans lesquelles la vie serait beaucoup plus misérable. Mais cela ne serait pas si magnifique si je ne pouvais pas le partager aux autres. Quand je montre une œuvre d’art, j’ai un enthousiasme très enfantin. Je pense que je me connecte à l’enfant qui est en moi. Même si je suis extrêmement structuré et organisé lorsque je travaille dans mon atelier, ce que je recherche c’est l’intuition, le hasard, le jeu et trouver du sens. Je crois que si une œuvre me transporte, elle peut transporter quelqu’un d’autre au même endroit et je crois que cet endroit est un lieu plus doux, plus inclusif et merveilleux que notre vie quotidienne. Pour moi, L’art offre cette part de magie.
Avec le projet Apparatjik (un groupe formé en 2008 avec Guy Berryman de Coldplay, Jonas Bjerre de Mew et le batteur/producteur Martin Terefe, ndlr), on voit mon côté ludique qui n’est pas celui du trublion d’a-ha, mais le Magne curieux, intrépide, prêt à tout affronter et explorer sous un autre jour. Nous nous sommes donné beaucoup de liberté en choisissant de ne pas avoir de manager ni de maison de disques et nous interdisant d’être négatifs sur quoi que ce soit ou qui que ce soit. Cette démarche faisait sens pour chacun d’entre nous qui avait déjà fait parti d’un groupe. Nous nous sommes tous sentis incroyablement libérés et cela nous a électrisés. J’ai toujours été attiré par le mouvement Dada. C’est une partie importante de mon état d’esprit.
Vous avez été commissionné en 2007 pour réaliser une œuvre sur le thème du changement climatique pour le Centre Nobel de la Paix. Vous considérez-vous comme un artiste ‘vert’ ?
Je m’intéresse vraiment à la nature, mais je ne peux pas dire que je suis un militant vert. J’ai beaucoup de respect pour les gens qui consacrent leur vie à de grandes causes. Nous ne savons pas à quel point nous sommes proches de la limite, mais je préfère rester optimiste et penser qu’avec une utilisation intelligente de la technologie, nous trouverons les moyens de nous en sortir. Morten et moi avions fait venir la toute première voiture électrique de Norvège depuis une conférence sur l’énergie solaire à laquelle nous avons assisté en Suisse. Avec A-ha, nous avons acheté des hectares de forêt tropicale pour essayer de la sauver ; nous avons acheté des fours solaires pour des villages africains. On a fait des choses auxquelles on croyait, mais ce n’est pas le but de ma vie. J’ai l’impression de ne pas en avoir fait assez et j’aimerais en faire plus maintenant. Avec cet album, j’essaie d’offrir un moment convivial pour Noël aux sans-abri d’Oslo. Je voudrais maintenant faire des actions concrètes à mon propre niveau.
J’ai été en quelque sorte forcé de devenir un auteur-compositeur-interprète complètement autonome.
Vous êtes reconnu en Norvège en tant qu’artiste peintre/sculpteur mais pas encore en France…
La France a toujours été un espace ‘hors du travail’ pour moi, mais c’est peut-être en train de changer. Je passe plus de temps dans la maison que nous avons dans le Sud depuis plus de 20 ans. Je me sens lié d’une certaine façon à la scène artistique française. Comme j’ai une double casquette artistique, je n’ai jamais été très proactif pour me faire connaître en tant qu’artiste graphique. J’ai eu la chance d’avoir des gens pour acheter mes œuvres et pouvoir en produire davantage. Je crois que mon travail parlera mieux de lui-même que si j’essayais de convaincre les gens. Mon histoire avec A-ha reviendra toujours sur le tapis. Si des critiques d’art français lisent l’histoire d’un musicien d’un groupe de pop des années 80 (qu’ils n’aimaient probablement pas de toute façon), cela déforme leur première impression de mon travail. Je pense que la patience n’est pas vraiment mon fort, mais je vais gérer mon impatience en réalisant de nouvelles œuvres et en continuant de croire en ce que je fais.
Sur votre compte Instagram, vous vous présentez comme « mi- humain/ mi- objet inanimé »
Je crois qu’ici je joue avec l’idée d’identité. Je vous dis :‘vous pensez me connaître mais vous ne me connaissez pas et voici mes masques mais je pourrais les enlever et vous montrer une autre réalité’. C’est ce que je ressens depuis que je me suis senti piégé avec A-ha dans les années 80 dans ce drôle de trublion. En fait, cela m’a presque détruit parce que je n’arrivais pas à en sortir tout seul. Je veux être libre de toutes attentes des autres et de moi-même. Je suis MOI, en tant que personne, mais je regarde aussi le monde à travers d’autres ‘moi’ par procuration, qu’il s’agisse de peintures, de sculptures ou d’objets, alors je m’étends à quelque chose qui est regardé ou pensé à ma place, mais quelque chose que j’ai moi-même crée. Ma vie a consisté, dans une certaine mesure, à éviter d’être défini.
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no day the same…from rehearsing for the tour yesterday to chainsaw-sculpture work today…to signing white xmas lies vinyls @ big dipper in oslo on wednesday! looking forward to it!! 🌪
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Mais essayons quand même d’en savoir un peu plus sur vous…Quel est votre trait de caractère principal ?
Le refus de me conformer.
Votre principal défaut ?
Me renfermer après avoir été très extraverti et m’éloigner des gens après avoir été très présent dans leur vie. Je peux disparaître en moi physiquement et mentalement. Je peux quitter une fête pour aller m’allonger et dormir même si nous avons invité des amis à dîner. Il n’y a que deux boutons sur mon interrupteur : Marche et Arrêt. Je suis d’un côté ou de l’autre. Il n’y a pas de milieu avec moi.
Quelles qualités appréciez-vous le plus chez vos amis ?
J’ai beaucoup de types d’amis différents et je les apprécie tels qu’ils sont. J’apprécie sur un pied d’égalité l’honnêteté, l’ouverture d’esprit, l’intelligence et l’humour. J’aime l’excentricité et les gens qui me défient. J’apprécie également la loyauté, mais c’est moins important dans ma liste.
Quelle est votre idée du bonheur ?
Mon idée du bonheur, ce sont des moments d’épuisement après le travail, sans sentiment de culpabilité d’avoir sacrifié autre chose. Rendre les gens heureux, rire avec mes enfants, passer du temps avec ma famille tout simplement a beaucoup de sens pour moi, et je place cela au top de ma liste.
Et votre idée du malheur 
Devenir vieux et amer.
Si vous n’étiez pas artiste, quel métier auriez-vous pu exercer ?
Chercheur ou scientifique. Je fais beaucoup de recherches, mais je l’applique aujourd’hui à l’art.
S’il y avait trois chansons que vous avez écrites dont il faudrait qu’on se souvienne pour la postérité ?
Dans le répertoire de A-ha, je choisirais Stay on these roads, Scoundrel days et Manhattan skyline.
Quel est le dernier groupe que vous avez aimé ?
J’aime ce que fait Bon Iver. Et je viens de découvrir Tame Impala. Je les trouve très bons.
Pål Waaktaar nous a répondu la même chose lors de notre dernière interview…
Oh quelle déception ! (rires) C’est drôle parce que j’ai été vraiment déçu quand il a dit que nous n’avions pas les mêmes goûts musicaux. Là, vous avez une preuve que ce n’est pas vrai !
Pensez-vous vraiment, comme vous l’avez écrit récemment sur Instagram : « qu’aucun jardin n’est parfait sans une énorme licorne » ?
Oui (rires) ! C’est mon sens de l’humour… tel que vous me connaissez. Ce type est toujours là, quelque part… mais vous savez, j’ai de multiples facettes !
Propos recueillis par Alma Rota
Commander l’album White Xmas Lies
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