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Il mâavait proposĂ© de venir dĂźner chez lui et alors quâil se dĂ©plaçait dans sa cuisine, je le regardais, apprĂ©ciant la façon dont son corps bougeait. il poursuivait notre conversation, mais mon esprit continuait de dĂ©river, capturĂ© par son corps, et je perdais le fil Ă plusieurs reprises. Chaque fois que cela arrivait, il me regardait, me souriait de son joli sourire et je pouvais voir sa verge durcir sous son pantallon de cuir. Je nâenregistrais pas la majeure partie de notre dĂźner â consommĂ© par lâexcitation.
A la fin du repas, il mâa demandĂ© de me dĂ©shabiller. JâĂ©tais heureux d'obĂ©ir et jâĂ©tais prĂȘt Ă faire tout ce quâil me demanderait et pendant que jâĂŽtais mes vĂȘtements, il semblait se concentrer principalement sur mon visage et mes yeux.
"Es-tu prĂȘt Ă avoir envie de moi avec chaque fibre de ton corps ?" me demanda-t-il ?
 L'idée de me soumettre pleinement à lui ne faisait que me donner encore plus envie de lui. J'aime la façon dont il prend le contrÎle. Je veux faire tout ce que je peux pour lui plaire.
Alors qu'il noue des cordes sur mes poignets et mes chevilles, je presse mon corps contre le sien, laissant mes doigts dessiner de douces figures sur sa peau, puis il s'Ă©loigne. J'ai envie de le suivre, de continuer Ă le toucher, mais avec mes chevilles nouĂ©es ainsi, je ne peux faire que de petits pas. Alors, je me contente de regarder son corps autant que je le peux. Il revient et se dirige vers moi, il ralentit pour me laisser l'admirer â sa main serrant son entrejambe gonflĂ©e. Câest seulement lorsquâil me le tend que je rĂ©alise quâil a apportĂ© un bĂąillon. J'ouvre la bouche, il me bĂąillonne, tirant ma tĂȘte sur son Ă©paule tandis qu'il boucle le bĂąillon derriĂšre.
Puis, doucement, il attrape mes mains, leur attache une corde, jette l'autre extrĂ©mitĂ© sur une poutre de support en hauteur et commence ensuite lentement Ă les tirer vers le haut. Ce nâest que lorsque mes bras sont tendus au-dessus de ma tĂȘte que je rĂ©alise Ă quel point je suis impuissant. Je suis Ă sa merci. ExcitĂ©, je le regarde, plein de dĂ©sir, ayant faim de son corps.
Il sâassoit sur une chaise paresseusement, me permettant ainsi d'avoir une vue complĂšte de son corps. Il commence Ă dĂ©boutonner son pantalon de cuir sous lequel il ne porte aucun aucun sous-vĂȘtement, sa verge dressĂ©e. Je me serais lĂ©chĂ© les lĂšvres si je nâavais pas Ă©tĂ© bĂąillonnĂ©e. Mon corps essaie de lui sauter dessus, mais ligotĂ© comme je le suis, je ne vais pas loin. Alors que je m'appuie contre la corde, essayant de me rapprocher le plus possible de lui, le regard fixĂ© sur sa queue, un petit gĂ©missement de dĂ©sir m'Ă©chappe de derriĂšre le bĂąillon. Je commence Ă baver un peu. Un dĂ©sir excitant remplit pleinement mon esprit, et tout ce que je peux faire, c'est regarder son corps Ă distance.Â
Lentement, il commence Ă se branler, seulement le bout, en utilisant deux doigts. «J'aime que tu me regardes. AttachĂ© comme ça, incapable de t'en sortir, ton dĂ©sir pour moi ne fait que croĂźtre â je peux le voir dans tes yeux.Â
Il commence Ă se branler sĂ©rieusement. Ses mains touchent tout son corps. Il caresse ses couilles, suce doucement son index, bougeant sa main de haut en bas autour de sa verge gonflĂ©e. Il se fait tout ce que je voudrais lui faire. Je gĂ©mis de dĂ©sir pour lui. Je voudrais son corps contre le mien. Mais au lieu de cela, il me fait regarder. Il regarde mes yeux intensĂ©ment, comme sâil voulait boire le dĂ©sir qui est en eux. Je vois son dos se cambrer un peu. Des petites gouttes de sueur se forment sur son front. Et alors que je gĂ©mis de dĂ©sir pour son corps, il se met Ă gĂ©mir aussi. Puis il se tend, et câest comme si une belle vague se rĂ©pandait sur son corps, faisant frissonner toute sa peau. Faisant frissonner ma peau. Et puis il jouit. Ses yeux se sont fixĂ©s sur les miens, des filets de sperme se rĂ©pandent sur tout son ventre et sa poitrine.
Je regarde les perles de foutre que j'aimerais lĂ©cher sur son corps. Sa poitrine monte et descend, se dilatant, alors qu'il se remet de son orgasme. Sa queue, toujours raide, mĂȘme si elle semble l'ĂȘtre un peu moins qu'avant, que j'adorerais sucer. Tandis que je regarde son corps, il n'y a rien que je dĂ©sire plus que de le sentir contre le mien.
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Le déshabillé
Nue sous ce déshabillé de satin,
Tu lâaccueilles comme on reçoit un amant,
Avec ce lĂ©ger sentiment dâindĂ©cence,
Qui caresse ta peau,
Et tend la pointe de tes seins,
Excitée.
Tu aimes son sourire,
La stature de son corps,
Quand tu lui retires sa veste,
Le parfum de sa peau,
Quand il sâapproche de toi.
Sa voix sourde Ă murmurer ces mots,
Qui enflamme tes sens,
Attirée.
Ses mains qui glissent sur le tissu,
Douces caresses qui descendent sur tes hanches,
Ses doigts habiles qui délacent,
Le cordon ceint autour de ta taille.
DĂ©voilant Ă son regard,
Les courbes de ton corps femelle.
Révélée.
Novice dans sa tenue dâintronisation,
Sa main monte vers ta poitrine,
Qui affleure Ă son regard,
Cette paume qui saisit ton lobe frémissant,
Sa bouche qui vient mordiller ton téton,
Electrisée.
Ouvrant un peu plus le vĂȘtement,
Ses ongles glissent doucement,
De ta gorge jusquâau bas de ton ventre,
Quand lâautre main saisit ta criniĂšre,
Et te force Ă cambrer les reins,
Offerte.
Tes poignets quâil rassemble dans ton dos,
Le cordon qui se liane autour,
Et quâil noue dâun geste prĂ©cis,
Tu ne sais plus opposer de résistance,
A ses audaces délicieuses.
Possédée !
Moite de tant dâindĂ©cence,
Ses doigts plongent dans ton intimité,
Et conquérants fouillent ton antre,
Pour tâentendre gĂ©mir ton plaisir.
Ils reviennent vers ta bouche,
Pour te faire gouter le sirop de ton désir.
Outragée.
Que glisse ce vĂȘtement,
Ce soirâŠ
⊠Tu appartiens !
Texte original : Psganarel - Les humeurs du valet
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Un peu de musique - Victor Hugo
Ăcoutez ! â Comme un nid qui murmure invisible,
Un bruit confus sâapproche, et des rires, des voix,
Des pas, sortent du fond vertigineux des bois.
Et voici quâĂ travers la grande forĂȘt brune
Quâemplit la rĂȘverie immense de la lune,
On entend frissonner et vibrer mollement,
Communiquant aux bois son doux frémissement,
La guitare des monts dâInspruck, reconnaissable
Au grelot de son manche oĂč sonne un grain de sable ;
Il sây mĂȘle la voix dâun homme, et ce frisson
Prend un sens et devient une vague chanson :
ï»żÂ«Â Si tu veux, faisons un rĂȘve :
ï»żMontons sur deux palefrois ;
ï»żTu mâemmĂšnes, je tâenlĂšve.Â
ï»żLâoiseau chante dans les bois.
 « Je suis ton maßtre et ta proie ;
Partons, câest la fin du jour ;
Mon cheval sera la joie,
Ton cheval sera lâamour.
 « Nous ferons toucher leurs tĂȘtes ;
Les voyages sont aisés ;
Nous donnerons Ă ces bĂȘtes
Une avoine de baisers.
 « Viens ! nos doux chevaux mensonges
Frappent du pied tous les deux,
Le mien au fond de mes songes,
Et le tien au fond des cieux.
 « Un bagage est nécessaire ;
Nous emporterons nos vĆux,
Nos bonheurs, notre misĂšre,
Et la fleur de tes cheveux.
 « Viens, le soir brunit les chĂȘnes ;
Le moineau rit ; ce moqueur
Entend le doux bruit des chaĂźnes
Que tu mâas mises au cĆur.
 « Ce ne sera point ma faute
Si les forĂȘts et les monts,
En nous voyant cĂŽte Ă cĂŽte,
Ne murmurent pas : « Aimons ! »
 « Viens, sois tendre, je suis ivre.
à les verts taillis mouillés !
Ton souffle te fera suivre
Des papillons réveillés.
 « Lâenvieux oiseau nocturne,
Triste, ouvrira son Ćil rond ;
Les nymphes, penchant leur urne,
Dans les grottes souriront ;
 « Et diront : « Sommes-nous folles !
 « Câest LĂ©andre avec HĂ©ro ;
 « En écoutant leurs paroles
 « Nous laissons tomber notre eau. »
 « Allons-nous-en par lâAutriche !
Nous aurons lâaube Ă nos fronts ;
Je serai grand, et toi riche,
Puisque nous nous aimerons.
 « Allons-nous-en par la terre,
Sur nos deux chevaux charmants,
Dans lâazur, dans le mystĂšre,
Dans les éblouissements !
 « Nous entrerons Ă lâauberge,
Et nous paĂźrons lâhĂŽtelier
De ton sourire de vierge,
De mon bonjour dâĂ©colier.
 « Tu seras dame, et moi comte ;
Viens, mon cĆur sâĂ©panouit ;
Viens, nous conterons ce conte
Aux étoiles de la nuit. »
La mélodie encor quelques instants se traßne
Sous les arbres bleuis par la lune sereine,
Puis tremble, puis expire, et la voix qui chantait
SâĂ©teint comme un oiseau se pose ; tout se tait.
19Úme siÚcle, PoÚmes, Victor Hugo
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FĂȘte nationale aujourd'hui. AprĂšm Ă Bruxelles parce que c'est chouette quand la ville est colorĂ©e et se transforme en grand village quand les gens trinquent autour d'un moules-frites place du jeu de balle avec de la musique flamande quand on marche au milieu des rues, Sainte Catherine, De Broekere, Bourse, Grand Place, Mont des Arts, MusĂ©e Magritte, Palais de Justice, Marolles et Foire du midi oĂč l'ado a pour la premiĂšre fois jouĂ© Ă une machine Ă sous j'Ă©tais un peu honteuse de ne lui avoir pas encore fait dĂ©couvrir ça, il a offert son gain Ă un enfant qui galĂ©rait Ă attraper une peluche au grappin, l'enfant le sourire jusqu'aux oreilles. Il m'avait quand mĂȘme juste avant demandĂ© de photographier le gain pour se souvenir.
J'ai pris quelques photos avec mon tél mais j'essaie de m'habituer à sortir l'argentique au lieu du tel.
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Le cheval doré
Le dernier gobelet lavĂ©, je mis le torchon Ă sĂ©cher en bĂąillant. Plus quâĂ verrouiller la porte, et au lit ! Les clients qui avaient pris une chambre Ă©taient montĂ©s tĂŽt, mais les habituĂ©s sâĂ©taient attardĂ©s plus que dâaccoutumĂ©e autour de la cheminĂ©e, une biĂšre chaude Ă la main, retardant le moment dâaffronter la pluie glaciale qui martelait le toit de lâauberge.
La main sur la poignĂ©e de la porte, je me figeai. Il mâavait semblĂ© discerner un bruit sourd, presque imperceptible dans le dĂ©luge. Dâun geste, je saisis la dague dissimulĂ©e sous ma tunique et ouvris la porte. Plissant les yeux Ă la recherche dâun mouvement suspect, je me maudis dâavoir laissĂ© la lanterne allumĂ©e derriĂšre moi. Sâil y avait un archer planquĂ©, je faisais une cible parfaite. On prend de lâĂąge, et voilĂ ce que deviennent vos rĂ©flexesâŠ
Un claquement me fit lever la tĂȘte. Lâenseigne de bois ruait sauvagement dans la tempĂȘte. Probablement lâorigine du bruit que jâavais entendu. Le cheval sculptĂ© nĂ©cessitait dĂ©cidĂ©ment un bon coup de peinture dorĂ©e pour continuer Ă justifier le nom de mon auberge.
Puisquâaucun assassin nâavait lâair pressĂ© de faire son Ćuvre, je rentrai et verrouillai soigneusement lâhuis, en me demandant sâil Ă©tait possible que le Comte me fĂźt toujours rechercher, vingt-cinq ans aprĂšs le vol, ou si je me donnais juste trop dâimportance. Un petit dĂ©faut que je traine hĂ©las depuis ma jeunesse, et qui mâavait dĂ©cidĂ© Ă participer Ă ce cambriolage, Ă lâĂ©poque. Deux compagnons de rapine mâavaient prĂ©sentĂ© lâaffaire, un coup presque impossible mais qui nous mettrait Ă lâabri du besoin pour le restant de nos jours. « Et la gloire, TomĂ s, pense Ă la gloire ! » Et le jeune imbĂ©cile que jâĂ©tais nâavait pas rĂ©sistĂ© Ă lâambition dâinscrire son nom au panthĂ©on des monte-en-lâair.
EntrĂ©s Ă trois, nous Ă©tions ressortis Ă deux, et nâavions dĂ» quâĂ une chance insolente notre fuite de justesse par les toits. Je ne comprendrai jamais lâacharnement des gardes Ă dĂ©fendre des richesses qui ne leur appartiennent pas.
Prudemment, nous nous sĂ©parĂąmes aussitĂŽt le butin partagĂ© en deux part Ă©gales, et je traversai autant de comtĂ©s quâil fut nĂ©cessaire pour ne plus voir les affiches mettant ma tĂȘte Ă prix avec, ma foi, une fort belle somme et un portrait malheureusement assez ressemblant - la peste soit des gardes physionomistes. La mention « mort ou vif » - et qui, dans ces conditions, sâencombre dâun prisonnier, je vous le demande ? â me donna Ă penser que le Comte avait pris un peu trop personnellement le fait dâĂȘtre dĂ©pouillĂ© de tous ses bijoux. Une valeur sentimentale, peut-ĂȘtre ?
Pendant des annĂ©es, je dĂ©pensai assez pour vivre confortablement et oisivement, mais pas trop pour ne pas attirer lâattention. Puis, pensant Ă mes vieux jours, jâachetai ce charmant Ă©tablissement. Je devins pour tous Elhin, lâaubergiste au sourire dĂ©bonnaire et Ă lâembonpoint ceint dâun immuable tablier, que nul nâaurait pu soupçonner dâun casse dont - pardonnez ma vanitĂ© - on parle encore Ă lâheure oĂč je vous raconte cette histoire.
Avec le recul, je reconnais que nommer cette auberge en rĂ©fĂ©rence au seul bijou que jâavais gardĂ© par-devers moi, une petite chevaliĂšre en or ornĂ©e dâun cheval cabrĂ©, Ă©tait dâune rare inconscience. Câest du moins ce qui me traversa lâesprit ce soir-lĂ quand, me retournant, jâaperçus une silhouette dans un recoin sombre de la salle Ă manger.
« Tu as grossi, Tomà s. »
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Aimons toujours ! aimons encore !
Quand lâamour sâen va , lâespoir fuit .
Lâamour câest le cri de lâaurore,
Lâamour câest lâhymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que lâastre dit aux nuages,
Câest le mot ineffable : Aimons !
Lâamour fait songer, vivre et croire.
Il a, pour rĂ©chauffer le cĆur.
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon, câest le bonheur !
Aime ! Quâon les loue ou les blĂąme,
Toujours les grands cĆurs aimeront.
Joins cette jeunesse de lâĂąme
Ă la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures !
Afin quâon voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre Ăąme croisse en amour !
Victor Hugo â„ïž
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Mercredi 17 mai
Dans le dessin animĂ© Utena, il y a ce moment qui se rĂ©pĂšte dans chaque Ă©pisode. L'hĂ©roĂŻne doit gravir, marche aprĂšs marche, un escalier en haut duquel l'attend un combat. La musique qui l'accompagne m'a toujours paru sinistre. Du synthĂ© bien 90's, des chĆurs Ă la fois graves et aigus.
Quand j'étais adolescent, j'ai cru que ce serait comme ça, ma vie. Difficile et triste. J'aimais pas trop mes semblables, alors. Et quand j'ai découvert ce qu'était la vie sentimentale adolescente, ça m'a paru rajouter de la souffrance. Je ne voulais pas de ça. Je partais du principe que c'était obligatoire et que les autres faisaient ça parce que c'était obligé. Qu'il fallait éprouver du déplaisir mais sourire.
Un ou deux ans et je pige que ce n'est pas ça, le souci. Le souci, c'est que j'aime les garçons, pas les filles. Et d'un coup, l'escalier me semble bien plus haut. Bien plus emberlificotĂ©. Brutalement, je suis devenu cet ĂȘtre fictif qu'on s'amuse Ă balancer vers les autres pour les insulter : le pĂ©dĂ©, la tapette, la fiotte. On reçoit cette effigie avec un rire de dĂ©goĂ»t et on la rebalance Ă d'autres. On ne s'est pas fait grand-mal, on sait qu'on n'est pas cet hideux pantin.
Sauf que je le suis.
On est dans les annĂ©es 90. On parle davantage "des homosexuels". Mais avec prudence. Comme si on ignorait encore s'il faut accepter le mot, le bannir, le traiter avec compassion, commisĂ©ration ou sĂ©vĂ©ritĂ©. Je regarde avec terreur "Ceux qui m'aiment prendront le train", en compagnie de mes parents. "Ce doit ĂȘtre tellement, tellement difficile." entends-je. L'homosexualitĂ©, dans ce film, est complexe, claustrophobe, inĂ©vitable. Je frissonne. Ce sera ça ma vie. Pas totalement, je le sais, je suis pas idiot. Mais il va y avoir un germe de nuit, de souffrance. Ce sera le tronc d'oĂč pousseront les branches de ma vie.
J'habite dans de petits villages. Pas vraiment le moyen de parler. Et puis, socialement, je suis hyper maladroit et renfermĂ©. Je rĂȘve. Je tente d'analyser. Est-ce que c'est parce que mon premier 45 tours, c'Ă©tait les Rita Mitsuko ? Que quand j'Ă©tais mĂŽme, je voulais ĂȘtre davantage Viviane que Merlin ?
Ăa recouvre tout le reste de gris. Je ne veux pas passer ce manteau qui est le mien. Alors je dĂ©cide que la vie sentimentale, je la dissimulerai aussi longtemps que possible. C'est cool, ça fait de moi un bon Ă©lĂšve, un Ă©tudiant assez brillant.
Heureusement, le monde, autour de moi, change. Des gens luttent, trÚs fort. Je n'aurai pas participé à ce combat. Paralysé et ignorant.
Utena, ce sera le symbole de ces rayons de lumiĂšre gĂ©nĂ©rĂ©s par des humains qui auront luttĂ© pour que, pas Ă pas, nous puissions commencer Ă exister. Une jeune fille veut devenir un prince pour sauver une princesse captive. Il existe des fictions comme celles-ci, il existe d'autres maniĂšres d'envisager l'existence. Et petit, Ă petit, extrĂȘmement doucement, je vais dĂ©couvrir que tout n'a pas Ă ĂȘtre gris, hostile et tordu.
Dans les derniers épisodes d'Utena, ils remplacent l'escalier par un ascenseur qui monte vite, de plus en plus vite, vers l'action, vers l'essentiel, vers le combat dont dépend la vie des deux héroïnes.
Mon histoire m'appartient, il est tout Ă fait possible - probable - que personne n'Ă©prouve la mĂȘme chose que moi.
Il n'empĂȘche.
Il n'empĂȘche que j'ai dĂ©sormais les possibilitĂ©s physiques et intellectuelles de me battre, pour que ces droits, qui m'ont Ă©tĂ© attribuĂ©s par d'invisibles et hĂ©roĂŻques prĂ©sences, soient prĂ©servĂ©s et amplifiĂ©s. Pour que plus jamais on ne pense que la vie sentimentale n'est qu'une souffrance ajoutĂ©e Ă celles que l'on combat dĂ©jĂ . Pour que plus jamais un adolescent ne referme silencieusement sur lui le couvercle d'un cercueil de tristesse ou d'indiffĂ©rence.
Pour que personne ne meure d'éprouver ce que j'ai éprouvé.
Et cette volonté, il ne se passe pas un jour sans qu'elle n'enflamme ce que je suis.
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bon, du coup hier aprĂšs midi, sans grande surprise mon ami platonique me dit qu'il veut aller dans mon bar prĂ©fĂ©rĂ© parce que c'est un squatteur et que c'Ă©tait la meilleure soirĂ©e ce jour lĂ , sous entendu "viens avec moi" ce Ă quoi je lui rĂ©ponds Ă mon regret que j'y vais dĂ©jĂ avec ma cousine, sous entendu "on va devoir se regarder de loin" (elle le dĂ©teste, en fait tout le monde le dĂ©teste, et officiellement, on ne se voit plus mdr) on passe donc l'aprĂšs-midi Ă parler, il me dit qu'il a envie de moi, on prĂ©pare des plans pour se voir et on en rigole bien que ça ne me fasse pas vraiment rire en soi. le soir je retrouve ma cousine et sa nouvelle voisine/copine, en chemin on entend de la musique et des applaudissement venant d'un parc on trouve ça Ă©trange, on pense que c'est chez des gens mais non, il y avait un concert de vieux qui faisaient des reprises. on reste jusqu'Ă la fin car il faisait bon dehors et qu'on avait l'impression d'ĂȘtre Ă une fĂȘte de village en vacances c'Ă©tait sympa, sauf le premier relou de la soirĂ©e que je soupçonne d'avoir faire exprĂšs de dĂ©verser sa biĂšre sur nous pour pouvoir nous parler et ne pas nous lĂącher. pendant ce temps je guettais mes messages entre l'ami platonique qui Ă©tait dĂ©jĂ arrivĂ© et mon super pote qui voulait essayer de passer pour qu'on se voit un peu (au final il est pas venu snif mais j'Ă©tais tellement en bad que c'est pas plus mal) puis on bouge au bar et s'en suit des moments terribles, tout le chemin mes deux partenaires espĂ©raient que l'ami platonique ne soit pas lĂ en lui adossant de petits surnoms trĂšs peu Ă©logieux tout en dĂ©versant leur haine. (je me pose quand mĂȘme beaucoup de questions, j'ai trop tendance Ă ĂȘtre amie avec des gens que tout le monde fini par haĂŻr) Ă©videmment la premiĂšre personne que j'ai vu en entrant, c'Ă©tait lui, et elles n'ont pas tardĂ© non plus Ă le repĂ©rer. j'ai su directement que nos plans tombaient Ă l'eau et que je ne pourrais mĂȘme pas lui faire un petit bisou en passant. on monte au vestiaire, je croise le pote du dernier mec que j'ai pĂ©cho et qui avait fini par (entre autres) m'Ă©trangler parce que je ne voulais pas coucher avec lui. toute la soirĂ©e est Ă©touffante, je lui parle par messages, il me fait dire les choses que j'ai entendu dans la bouche de mes copines Ă son sujet, il est Ă bout de nerfs, je le suis aussi, on veut chialer tous les deux. un mec vient Ă notre table, veut faire son intĂ©ressant, nous dit qu'on a toutes les trois l'air littĂ©raires (?) est mĂ©prisant quand ma cousine lui dit qu'elle est maĂźtresse d'Ă©cole, quand je connais pas son sociologue sorti d'un fond de tiroir qu'il ne savait mĂȘme pas Ă©peler, et quand la copine de ma cousine lui dit qu'elle ne connaĂźt pas dostoĂŻevski. plus le temps passe, plus je suffoque, je m'amuse pas, j'en ai marre. je veux rentrer chez moi mais je peux pas. l'ami platonique m'envoie des messages me dit regarde moi, mes partenaires se plaignent de sa prĂ©sence, je le regarde pas. ma cousine est trop mal, on dĂ©cide de rentrer, le chemin n'est pas long mais on a le temps de se faire siffler deux fois par deux mecs en bagnole, un autre trop bizarre nous raconte je sais pas trop quoi Ă un feu vert pour lui, on passe devant un commissariat et un connard nous balance de l'eau d'une fenĂȘtre du commissariat comme il l'avait fait sur les passants juste avant, mais privilĂšge fĂ©minin oblige, on a en plus le droit Ă un doux sifflement. on gueule mais on continue de marcher, un groupe de mecs passe et l'un d'eux se pousse pas alors que je ne pouvais pas le faire, il me regarde profondĂ©ment et me bouscule Ă moitiĂ©, et enfin juste avant d'arriver un gars nous regarde trop chelou avec un sourire dĂ©gueulasse et n'arrĂȘte pas de se retourner vers nous en nous disant encore une fois je sais pas quoi pendant qu'on l'insulte. je finis par m'endormir avec l'autre folle (le chaton de ma cousine) qui joue avec mon bras tordu comme si j'Ă©tais son griffoir et je me rĂ©veille avec cette mĂȘme folle qui essaie encore de me tĂ©ter alors qu'on pensait l'avoir sevrĂ©. bref pas ouf/20, mais je m'attendais Ă©trangement Ă pire en vrai.
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De la flĂ»te des deux cuisses monte mon chant, Et de ma luxure sâouvrent les fleuves. Comment pourrait-il ne pas y avoir de dĂ©luge, à chaque fois quâentre mes lĂšvres verticales brille un sourire ?
Joumana Haddad, Le Retour de Lilith
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Balade Ă cheval
Sortons des murs de verre qui nous tiennent en prison
Voyageons sans raison vers dâautres horizons
Le temps dâune balade, quittons ce monde malade
Lâentourage qui nous lie les sourires de façades
Quittons la ville austĂšre allons oĂč lâherbe pousse
Sur les chemins de terre parcourons monts et vals
Ou partons en ballon lĂ oĂč le vent nous pousse
Sur le dos de la mer comme on monte Ă cheval
Alain Hannecart
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"On peut le croiser sur le port
Il n'attend aucun bateau  le voyage a déjà eu lieu
Il marche sans hĂąte
Fermement
Le quai le tient juste au bord de l'horizon et son regard va loin.
il a laissé tomber ses armes depuis longtemps
C'est son corps tout entier qui a livré bataille
MĂȘme quand il ignorait quel combat l'empoignait
Longtemps ce qui l'attaquait avait des formes surprenantes
Parfois un monstre marin
parfois le sourire d'une femme
ou l'absence d'une main pour le guider
quand il Ă©tait enfant
Il reculait
Il fuyait Ă l'approche de la plaie qui pouvait ouvrir son corps.
Le vent et la mer lui avaient appris
qu'aprĂšs la vague il y a le creux
et puis une autre vague encore
et que celui qui veut aller loin ne peut s'arrĂȘter
La fatigue n'est tien
Il fallait ruiner la peur qui entrave le pas
rend le monde Ă©troit
Mais l'homme la sentait qui montait des entrailles
Il sentait ses mains se raidir et ses Ă©paules cherchant l'abri
Il n'y a pas d'abri contre la peur qui monte du ventre des hommes
L'homme fuyait.
Et puis il y eut la nuit de la neige rouge
Cette nuit-là l'homme a rencontré ce qui n'a ni début ni fin
C'Ă©tait tout proche de lui
Pourtant il avait encore le temps de fuir.
Dans ses jambes l'Ă©lan de la course dĂ©jĂ
et lui
qui demeurait
C'Ă©tait sa place exacte
Inscrite dans le sable depuis longtemps
C'Ă©tait la place exacte de son combat"
Jeanne Benameur "Extrait de: "Le lieu exact du combat"
source: "L'insurrection poétique Manifeste pour vivre ici"
Editions Bruno Doucey
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Xanadu (Robert Greenwald, 1980)
Parfois l'amour vous amĂšne Ă de drĂŽles de dĂ©couvertes. Ici, c'est mon amour pour la comĂ©die musicale (et pour Gene Kelly) qui m'a menĂ©e Ă dĂ©couvrir Xanadu (1980), un objet cinĂ©matographique vraiment Ă©trange et en mĂȘme temps tellement over the top que je dois bien avouer que son numĂ©ro de sĂ©duction a un peu fonctionnĂ© sur moi. Le film raconte l'histoire d'un jeune peintre un peu paumĂ©, qui en a marre que son art se limite Ă reproduire des pochettes d'album Ă la chaĂźne. Un jour, une belle femme mystĂ©rieuse (ce seront lĂ ses seules caractĂ©ristiques) interprĂ©tĂ©e par Olivia Newton-John arrive en patins Ă roulettes (logique). Elle devient sa muse (mais genre, vraiment sa muse, elle descend tout droit du Mont Olympe et discute avec Zeus â une scĂšne lunaire). VoilĂ les seuls Ă©lĂ©ments "solides" du scĂ©nario, tout le reste est en roue arriĂšre sur l'autoroute du "mettons juste des lasers et ça passera". Notre hĂ©ros rencontre un ancien musicien (Gene Kelly) avec qui il dĂ©cide d'ouvrir une discothĂšque (?) parce qu'il a besoin d'un rĂȘve pour exister (pourquoi la muse ne l'encourage pas plutĂŽt Ă peindre ? MystĂšre non rĂ©solu Ă la fin du visionnage).
Le film est un mix and match kitschissime de danses en patin Ă roulettes, de scĂšnes de relooking façon Pretty Woman (Gene Kelly qui essaie des costumes colorĂ©s !), de figurant·es avec des coupes de cheveux improbables, de la musique hyper catchy d'Electric Light Orchestra, de gros plans sur les fesses des danseuses (les 80s), le tout dans une ambiance crĂ©puscule du disco â "sortez les paillettes ça sent le sapin". Il y a aussi un sous-texte de la "musique de jeunes" VS "la musique de vieux", avec quelques clash musicaux chorĂ©graphiĂ©s franchement assez divertissants. Oui c'est dur pour moi de rĂ©sister Ă autant de n'importe quoi. Je suis attirĂ©e par les bruits de laser qui ponctuent le film comme un papillon de nuit Ă l'ampoule moche du garage.
Ce qui est Ă©mouvant, Ă©videmment, c'est de voir Gene Kelly dans son dernier grand rĂŽle. Dans une scĂšne assez belle, il Ă©coute un disque et fait apparaĂźtre devant ses yeux tout un groupe. Il enchaĂźne avec un charmant pas de deux et un numĂ©ro de claquettes avec Olivia Newton-John (il paraĂźt que ce film a un peu brisĂ© sa carriĂšre alors mĂȘme qu'elle sortait du succĂšs mondial de Grease, et ça me rend bien triste).
Si vous aimez le disco, les paillettes, Gene Kelly, le sourire irrĂ©sistible d'Olivia Newton-John, si vous ĂȘtes un gros papillon-humain qui ne peut pas s'empĂȘcher de voler vers les paillettes et les coupes de cheveux craignos, si vous voulez voir DIX MINUTES ININTERROMPUES de danse en patins dans un night club Ă©clairĂ© de nĂ©ons, alors lancez Xanadu.
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Les ailes d'Icare
(Le musicien fantĂŽme, Ă©pisode 4 â parce quâau point oĂč jâen suisâŠ)
- LâIcare ?
- Ne vous avisez pas de critiquer le nom de mon bateau.
- Disons que je mâĂ©tonne. Je croyais les marins superstitieux et ce nom ne semble pas de bon augure.
- Parce que vous ne prenez en compte que la fin du mythe. La morale, et non le symbole.
Je lance au capitaine un regard interrogatif et il me jauge un moment avant dâexpliquer :
- La libertĂ©. Lâaudace.
- Câest tout de mĂȘme son audace qui le mĂšne Ă la noyade.
Il a lâair déçu.
- Je me disais que quelquâun qui se lance Ă la poursuite dâun bateau fantĂŽme pourrait comprendre, mais je vois que vous ĂȘtes comme tous les bourgeois.
Je suis toujours sur le quai et je nâai pas lâintention de me quereller avec lâhomme qui pourrait me refuser lâembarquement, mais tout de mĂȘme, je nâaime pas son ton mĂ©prisant.
- Ce qui veut dire ?
- Que votre bonne sociĂ©tĂ© a horreur de lâaudace. Si on vous Ă©coutait, tout le monde resterait sagement Ă quai, parce que câest plus prudent. La prudence, câest avec ça quâils vous enferment. Quâils vous empĂȘchent de dĂ©couvrir le monde. Icare sâest libĂ©rĂ©. Et avant de mourir noyĂ©, il sâest senti vivant. Si vous croyez que son nom est un mauvais prĂ©sage, câest que vous ne comprenez rien.
Il a haussĂ© la voix sur la fin de sa tirade et je vois bien, Ă prĂ©sent, quâil regrette dâen avoir tant dit. Il me tourne le dos brusquement et monte Ă bord, me plantant lĂ avec mes volumineux bagages et des pensĂ©es non moins encombrantes.
Ce nâest que deux heures plus tard, une fois mes affaires installĂ©es dans ma cabine avec lâaide du mousse, que je recroise le capitaine sur le pont. Nous quittons le port et il donne des ordres pour hisser les derniĂšres voiles. LâIcare fait un bond en avant et file joyeusement vers le large.
Je regarde la ville sâĂ©loigner rapidement, avec un sentiment dâexaltation comme seule la musique sait mâen donner. Je mâĂ©tonne de ne ressentir aucune angoisse Ă la perspective des dangers qui mâattendent. Juste une Ă©trange sensation de lĂ©gĂšretĂ©, comme si je venais dâĂŽter un lourd manteau dâhiver.
Jâadmire les voiles claires claquer dans le vent. Ălvarez vient se placer Ă mes cĂŽtĂ©s, levant la tĂȘte lui aussi.
- Magnifique, hein ?
Sa voix a perdu toute son amertume précédente.
- Il existe une autre version du mythe, qui raconte que Dédale et Icare ont fui la CrÚte en bateau et que Dédale a inventé non pas des ailes, mais les voiles.
Jâavais oubliĂ© cette version moins connue et, si je suis surpris quâil la connaisse, je nâen montre rien, de peur de le vexer et de ruiner sa bonne humeur retrouvĂ©e.
- De sorte que ces voiles sont nos ailes ! dis-je avec un enthousiasme non feint.
Je lâobserve du coin de lâĆil hocher la tĂȘte avec un sourire. Nous restons un moment sans parler, baignant dans la lumiĂšre du matin et le vent chargĂ© dâembruns, puis jâajoute, dâun ton apprĂ©ciateur :
- Un nom doublement symbolique, donc. Vous aviez raison. LâIcare est un excellent nom pour un bateau.
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Ciel pur dont la douceur et l'Ă©clat sont les charmes,
Monts blanchis, golfe calme aux contours gracieux,
Votre splendeur m'attriste, et souvent Ă mes yeux
Votre divin sourire a fait monter les larmesâŠ.
Louise Ackerman
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