Tumgik
#non vraiment c'était lui
sloubs · 2 years
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est-ce que...est-ce que vraiment là je viens de voir AA dans une pub pour un futur programme sur M6 ou est-ce que j'hallucine et je le vois partout maintenant
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maviedeneuneu · 2 years
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Moi hier en fin de soirée.
Alors l'escape game était hyper cool, c'était top et après mes collègues m'ont invitée à manger avec une amie qu'on a rencontré cet été. J'avais plein de choses à leur raconter sur tout ce qu'il se passe en ce moment dans ma vie et les changements qui vont avoir lieu, j'avais trop hâte de leur faire part de tout ça mais un de mes collègues a monopolisé la parole pendant absolument toute la soirée du coup ben j'ai pas pu en placer une... Je suis rentrée chez moi hyper frustrée et déçue du coup :(
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deescontinuity · 2 years
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Marre d'être un gros bouffon et d'avoir l'impression que personne ne m'aime
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perduedansmatete · 2 months
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tout à l'heure on parlait de plein de choses dont de cul et des problèmes que ça nous cause et dans la discussion elle m'a demandé si c'était à cause du gars de cet hiver (en partie mais pas que, ça fait juste remonter des trucs mais c'était déjà la merde dans ma tête) et je me souviens plus vraiment lui en avoir parlé (après j'ai passé mon hiver continuellement bourrée), peut-être que zoé l'a mise au courant car je lui avais fait comprendre. toujours est-il qu'il y a quelques mois j'avais dit que j'allais le bloquer mais que comme pour d'autres je l'ai toujours pas fait. j'ai pas envie de le faire ça veut dire que ça a existé et j'ai peur de le croiser comme on fréquente les mêmes endroits et de devoir lui expliquer (de faire une crise d'angoisse donc), ou alors que d'autres le fasse à ma place. surtout qu'hier il a répondu à une story en me disant qu'il fallait qu'on aille manger ça ensemble mais non, j'ai juste pas répondu du coup mais entre les quelques fois où je lui ai répondu et mon incapacité à le bloquer je me demande toujours si c'était vraiment grave, j'arrive pas à savoir si le revoir ferait tout remonter et me donnerait envie de gerber ou si je me suis juste monté la tête. en fait je comprends pas pourquoi je ne veux pas supprimer des hommes par peur de me dire ok je le fais parce que ça c'est arrivé alors que du coup je les garde en me disant mais du coup c'est peut-être pas vraiment arrivé?
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chifourmi · 20 days
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On est sorties avec mes potes ce soir et c'était une trop chouette soirée... Jusqu'à la fin où l'une de mes potes m'a sorti "franchement t'as parlé avec 3 mecs différents durant la soirée, si j'étais ton mec j'apprécierais pas". Comment vous dire que j'ai eu instantanément envie de pleurer. Pleurer parce qu'elle m'a fait culpabiliser d'un truc qui n'avait pas à me faire culpabiliser. Pleurer pcq ces mecs dès le début je leur disais que j'étais en couple et pas intéressée. Pleurer pcq j'ai essayé de les brancher avec elles dès la première occasion. Pleurer parce que je suis fatiguée. Fatiguée de devoir me justifier. Comment elles peuvent juger sans savoir ce qu'on s'est dit. J'ai aussi envie de pleurer à cause du sexisme qui est ancré bien profondément dans les têtes, même celles des filles. Comment tu peux avoir si peu confiance en ta pote? C'est évident que je n'ai rien tenté ni quoi que ce soit et ça me répugne d'avoir l'impression de devoir me justifier. Elle m'a sorti "je les aurais stoppé direct". Mais cocotte je l'ai fait!!! L'un est parti juste après et les 2 autres respectaient et ça n'allait absolument pas plus loin?? J'étais tellement contente de rencontrer des gens putain et elles m'ont donné un goût amer de tout ça. J'ai aussi sympathisé avec des filles et après je les cherchais partout mais là évidemment mes potes ne se sont rien dit. Je suis tellement fatiguée qu'on voit les femmes comme des grosses putes en manque quand elles PARLENT à un garçon. C'est tellement toxique. Comment on va changer les mentalités si absolument tout le monde pense qu'une femme qui parle à un homme c'est forcément pour de la tchatche?? Elle m'a vraiment dit ça comme si j'avais trompé mon copain, limite avec du dégoût dans la voix. Je suis tellement déçue et énervée en fait, je me sens trahie. J'ai toujours été une girls girl et c'est vraiment un truc que je prends trop mal quand les filles ne le sont pas. Vraiment je suis trop triste j'ai l'impression d'avoir reçu un couteau dans le cœur. J'aime trop le musicien et je ne voudrais pour rien au monde lui faire du mal. Franchement c'est trop injuste ça me fait trop mal au cœur ce qu'elle m'a dit. Et mon autre pote a sorti "mais pourquoi tu le prends si mal?" en sous-entendant que si je le prenais comme ça c'était que quelque part je culpabilisais ou j'avais quelque chose à me reprocher mais non ce qui me fait mal c'est que j'ai senti qu'elles se sont complètement désolidariser de moi à cause de ces 3 mecs random. J'en reviens pas qu'elles m'aient juger sans savoir. Et si je le prends mal c'est pcq je suis ultra sensible aussi??? Bref.
(07/09/2024)
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sh0esuke · 4 months
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" Batcomputer "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd / Red Hood
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Ça n'était pas une obsession, mais ça allait au delà d'un simple crush.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟔,𝟓𝟔𝟑.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Peu importait le nombre de fois que je me faufilais ici, la grandeur de la Batcave ne cessait de m'impressionner. Toute cette surface inexplorée, ces nombreux trophées qui décoraient l'endroit, j'étais sans arrêt laissée bouche bée. C'était peu croyable qu'un tel endroit puisse exister, qui plus est sur la propriété de Bruce Wayne. La pièce géante et le dinosaure avaient attiré mon attention la première que j'étais venue ici, deux gigantesques objects qui autrefois eurent menacé la vie de Batman. À présent, c'était plutôt les électroniques mis à disposition, ainsi que la sélection de véhicules non loin de là. Entre avions, voitures, camions et motos, il avait l'embarras du choix. Les ordinateurs de Batman étaient de véritables bêtes, des créations bien trop en avance sur leur temps.
C'était la raison de ma venue ici.
J'étais penchée sur le clavier, le dos cambré, mes doigts tapotant sur celui-ci. J'effaçai la composition de mon mot lorsque je me trompai, retapai le tout, et en même temps je regardai ce qui était présenté sur la dizaine d'écrans devant moi. Articles, caméras, vidéos, interviews, c'était à n'en plus finir.
Je me sentais chanceuse. Après tout, si je me trouvais ici, je le devais à Dick. Après de nombreuses supplications et des promesses faites en l'air dont je ne me souvenais plus, il m'avait amenée dans la Batcave afin que je puisse profiter des avancées technologiques de son père. Mon ordinateurs était moins performant. C'était à peine si j'avais accès à certains sites, plus d'un m'étaient fermés. Mais ici ? C'était comme si j'étais une sorte de déesse. Je voyais absolument tout, à travers n'importe quoi. Dick avait disparu, il m'avait laissée seule. Outre moi, personne ne se trouvait dans la Batcave. Le Batcomputer m'était ainsi présenté, livré à lui-même.
C'était ce dont je fus persuadée, avant de sentir quelqu'un à côté de moi.
Une tasse se déposa sur le bureau, une main abîmée y était rattachée. Elle était fumante, d'elle se dégageait une délicieuse odeur de sucrée, elle m'en donna l'eau à la bouche.
« Mademoiselle. »
J'arquai un sourcil, me redressai.
« Monsieur Alfred, bonsoir. Je ne savais pas que vous étiez ici.. »
Il se recula, de son regard il me scruta.
« Lorsque quelqu'un s'introduit dans la Batcave j'ai tendance à m'y rendre. » déclara-t-il. « Puis-je connaître la raison de votre visite ? Monsieur Bruce ne rentrera pas avant une petite heure. »
« Oh, euh⸺ Oui. »
Me grattant la nuque, je zieutai la porte de sortie ⸺sa direction du moins.
« Je suis à la recherche de Poison Ivy. »
« Voilà qui est bien curieux, aux dernières nouvelles mademoiselle Isley réside à Arkham. »
« Oh. Hein ? Vraiment ? Harley Quinn, alors. »
Nerveusement, je me saisis de la tasse. Je laissais mon corps retomber sur la chaise de Batman, croisant les jambes et apportant l'élixir sucré à mes lèvres. J'étais certaine que parler davantage ne me sauverait pas. Je m'enfonçais plus qu'autre chose.
« Mademoiselle, comment vous êtes-vous introduite ici ? »
« Dick m'a ouvert la porte. »
« Plaît-il ? »
« Si si, je vous assure. C'est moi qui lui ai demandé. »
« Ainsi dans le but de retrouver mademoiselle Quinn ? »
« Ivy, ou elle, oui. »
Je terminai de prendre ma gorgée, elle était un peu plus chaude que prévu. Je repris ensuite la parole. Le thé m'avait définitivement détendue.
« Je n'ai pas accès à leurs dossiers d'Arkham, et le dark web c'est du charabia pour moi, alors je me suis dis que je pouvais venir ici. Vous savez, comme tout le monde, et puis Batman m'a déjà fait venir ici un paquet de fois, je pense pas que ça le dérangera. »
« Les conditions étaient différentes. » contesta-t-il. « Vous n'avez pas été invitée, c'est dérangeant. »
« Je sais ! Je suis désolée. »
Le majordome zieuta les écrans, il pivota de manière à lever la tête et les observer plus simplement. Ils étaient tous allumés, présentant des photographies et documents à propos de Poison Ivy. J'abandonnai ma tasse sur le bureau au même moment. Reculant la chaise de mes pieds, je croisai mes bras contre ma poitrine.
« Que cherchez-vous ? »
J'étais persuadée que ma couverture allait tenir. J'étais crédible, extrêmement crédible, il me suffisait de gagner suffisamment de temps et mon plan réussirait. Une heure avant que Batman ne rentre ? C'était presque trop beau pour être vrai.
« Mademoiselle ? »
« Hein ? »
Je clignai des yeux, les sourcils plissés.
« Oui ? Vous avez dit un truc ? »
« Que cherchez-vous, exactement ? »
« Euh, des informations..? »
« Si vous désirez retrouver mademoiselle Quinn, il vous faudra bien plus que fouiller ses dossiers en tant que psychiatre. » observa-t-il. « Ils ne vous mèneront certainement pas à sa nouvelle cachette. »
Les nombreux écrans changèrent lorsqu'il se mit à taper sur le clavier. Ma curiosité était piquée, après tout c'était la première fois que je voyais le majordome de Batman toucher à un électronique. Les seuls fois où je l'avais vu il s'était contenté de nous saluer et de nous mener à la Batcave. Je ne savais pas qu'il était aussi utile aux Waynes. Sa rapidité et efficacité me laissèrent bouche bée. En un instant, il me montra des caméras de surveillances projetant Harley Quinn. J'étais abasourdie. J'allais jusqu'à me lever et me rapprocher de lui. Les images étaient plus que récentes, elles étaient prises en live. Sur celles-ci, je pouvais voir la blonde mener une petite armée d'hommes dans un garage, elle se tenait sur un grand conteneur boisé. Mes yeux s'écarquillèrent.
J'étais embarrassée.
« Est-ce bien ce que vous cherchiez ? Je vous envoie l'adresse du port, veuillez patienter. »
Une seconde plus tard, mon téléphone vibra. Je l'extirpai de mon pantalon taille basse et l'allumais.
« Merci... »
Jetant un énième coup d'œil vers la sortie, je me pinçai les lèvres.
Ça n'était pas surprenant que j'aie été attrapée la main dans le sac, après tout, qui oserait s'introduire dans la base secrète du Batman ? C'était de la pure folie. J'avais cependant espéré qu'une demie heure ne s'écoule avant que cela se produise.
« Bien, ce sera tout, j'imagine. » parla Alfred. « Je vous raccompagne. »
Il récupéra ma tasse, commençait à reculer. Plongeant mes mains dans les poches de ma mini veste de velours, je fis la moue. J'avais compris que je n'étais pas la bienvenue. Ça restait compréhensible. Je lui obéis donc, marchant juste derrière lui jusqu'à devancer la Batmobile et nous dirigeant vers les escaliers métalliques. Je conservais mon expression contrariée tout le long. J'étais vraiment déçue.
Celle-ci se fana à la vue de Dick.
« Alfred ! »
« Oh⸺ »
Vêtu de ses habits de civil, il nous rejoignit. Alfred et moi nous arrêtâmes, lui laissâmes le temps d'arriver à notre hauteur, juste en bas des escaliers.
« Monsieur Richard, quel plaisir de vous voir. Êtes-vous aussi à la recherche de Poison Ivy ? »
« Quoi ? Non, non. » il s'étonna et me pointa du doigt. « Je suis ici pour elle. »
« Moi ? »
« Bah, ouais. Je t'ai fait entrer ici, tu te souviens ? Ça serait impoli de ma part de pas venir voir comment tu t'en sors. »
« J'imagine. »
« Je la raccompagnais, monsieur Richard, elle a tout ce qu'il lui faut. N'est-ce pas, mademoiselle ? »
Je baissai la tête.
« Oui c'est bon.. »
Plutôt mourir que de dire la vérité. Même avec un couteau sur la gorge, j'aurais refusé d'avouer mes véritables intentions, je préférais largement jouer la carte de la super-héroïne idiote. Et puis, une idiote, ça je l'étais... Une stupide fille guidée par ses sentiments.
« Alfred, ça ira. Je m'en charge. »
« Vous êtes certain ? Il me paraissait que⸺ »
Plus aucun son ne survint.
Je relevai la tête et vis Dick et Alfred échanger des messes basses, mon ami chuchotait quelque chose à l'oreille du majordome et, à la vue de ses yeux écarquillés, je fronçai les sourcils.
Mes mains s'attardèrent dans le bas de mon dos, elles se touchaient, mes doigts se trituraient le temps qu'ils finissent de se moquer de moi. J'étais penchée dans leur direction, presque sur la pointe des pieds. Ça n'était pas leurs chuchots qui me dérangeaient, après tout Alfred avait élevé Dick, ça faisait sens qu'ils aient leurs sujets de discussion, mais c'était l'expression du majordome qui me perturbait. Il était.. Il était si surpris. Ses joues étaient colorées d'une fine couche de rose et il n'arrêtait pas de me dévisager. La tasse dans ses mains s'était même mise à trembler, elle était prête à sauter de son socle. Je ne pouvais qu'être curieuse. Moi aussi je voulais savoir. Et, à vrai dire, j'avais peur qu'ils aient percé ma couverture, je voulais m'assurer que Dick ne parlait pas de moi. Je voulais⸺
« Je, hum, je vais vous laisser. »
Alfred se racla la gorge.
« Monsieur Bruce ne va pas tarder à rentrer, excusez-moi. »
« Merci, Alfred. » parla mon ami.
Je marchai dans sa direction, ignorant le majordome qui s'en allait à toute vitesse, immédiatement, je me saisis de son poignet, j'y enroulai mes dix doigts. Mon regard croisa le sien.
« Eh, qu'est-ce que tu lui as dit ? »
Il me sourit.
« Poison Ivy ? Sérieusement ? »
« Quoi..? »
La manière avec laquelle il me regardait, celle avec laquelle il parlait, tout me mettait en garde.
J'avais l'habitude de ses moqueries, d'aussi loin que je me souvienne, Dick avait toujours été un garçon avec un grand humour. Lors de mes débuts en tant que héroïne indépendante, Batman ayant cru que j'étais une vilaine, ou une espèce de fan dérangée, avait cherché à me faire abandonner. Il avait appelé Nightwing pour cela. Il fut forcé de me suivre aux quatre coins de Gotham, m'assistant dans ma chasse aux vilains. Malgré tout, je n'avais pas lâché l'affaire et, de part ma mutation génétique, j'avais réussi à me faire une place parmi ses collègues en collants. Je restais plus jeune que Dick, mais avec son humour et acrobaties, il avait tout de suite su me plaire. Je m'entendais bien avec ses autres frères, mais lui c'était différent. Ainsi, j'étais bel et bien habituée par ses taquineries. Néanmoins, dans une telle situation, je ne pouvais pas dire que j'appréciais être leurs cibles.
Il se gratta la nuque et rit.
« C'est ça ton excuse pour voir mon frangin ? Qu'est-ce que tu lui as dit ? Qu'elle t'avait volé une orchidée ou un truc du genre ? Et tu pensais qu'Alfred goberait ton histoire ? »
« Aah ! Tais toi ! » je m'empressai de crier. « Et puis de quoi tu parles déjà ? Je suis amoureuse de personne ! »
« Vraiment ? C'est bizarre ça. »
« N'importe quoi.. »
« T'as pourtant l'habitude de patrouiller dans les mêmes endroits, tu flirtes constamment dès que tu le vois et je compte plus le nombre de fois où tu lui as demandé de faire équipe avec toi pour attraper l'Épouvantail ou Harley. »
Humiliée. J'étais Humiliée.
Je relevai mes mains dans le but de fermer sa bouche toutefois Dick fut plus rapide et se saisit de mes poignets. Il les emprisonna d'une main. Je détournai donc le regard.
« J'ai vu juste ? »
« Non. »
« Ah ? Tu continues de nier ? C'est bien dommage.. »
De son autre main, il me toucha le bout du nez. Puis me relâcha et s'éloigna.
« Ta perte. »
« J'ai pas menti. » mentis-je. « J'avais des recherches à faire. »
« Sur lui ? »
Effarée, j'ouvrais grand la bouche.
« Hein ? Mais t'es malade ? » m'exclamai-je. « Je vais pas le surveiller ! Jason peut faire ce qu'il veut, c'est sa vie. »
Le rictus de Dick s'agrandit.
« Que⸺ Pourquoi tu souris ? »
« Jason ? »
« Oui, Jason. Je viens de te le dire, je le surveille pas. » me répétai-je, exaspérée.
Je n'avais pas percuté.
Ce fut deux secondes plus tard que je me rendis compte de ma bêtise. Sans attendre, mes yeux s'ouvrirent en grand, j'apportai mes mains à mes lèvres et lâchai un petit cri angoissé. Dick éclata de rire.
« J'ai dit Jason ? Ah ! Oh⸺ Je voulais dire⸺ Oh mon Dieu ! Je voulais dire autre chose ! »
Je n'étais pas dans mon état normal. J'étais folle. Je sombrais dans la folie.
J'avais bataillé comme un beau diable pour accéder au manoir de Bruce Wayne, j'y avais passé une semaine en tout, à persuader Dick sans rien révéler. À la force de mon sang, de ma sueur et de mes larmes. Mes véritables intentions étaient restées cachées. Cependant, avec l'arrivée de Alfred et tout ce qui avait suivi, ma couverture avait commencé à craqueler et, à présent, voilà qu'elle était mise à nue. La Batcave ? Bien sûr qu'elle m'intéressait ! Mais si j'étais ici avant tout, c'était uniquement pour lui. Dick avait-il vu clair dans mon jeu depuis le début..? Je peinais à y croire. Pour l'instant j'étais bien trop occupée à me cacher derrière mes mains et à geindre pour y réfléchir.
« J'ai rien dit.. T'as mal entendu, ça doit être ça... »
« Bien évidemment. » rit-il de plus belle. « T'es totalement pas amoureuse de lui, j'ai tout imaginé. »
Pour répondre, je levai mon pouce en l'air.
« T'as tout pigé. »
« Ou sinon, tu peux juste lui envoyer un message et tenter ta chance. »
Sa main se posa sur le sommet de mon crâne, de celle-ci, il me força à relever la tête. Ses yeux se plongèrent dans les miens, j'en oubliai la chaleur qui émanait de mon corps ou les battements fou de mon cœur. Je battis des cils, lui me sourit.
« Tu sais qu'il habite pas ici ? Tu espérais quoi, le croiser à la Batcave ? »
« Non.. »
Parfaitement.
C'était tout à fait ça.
« Prends son numéro, je te le donne. Je suis certain qu'il sera content. »
Mes mains tombèrent sur son torse. De manière exagérée, je m'y accrochai, suivit d'un long gémissement. Même mes genoux menaçaient de lâcher. J'étais envahie par un profond sentiment de honte, mélangé à de la frustration. C'était insurmontable, je doutais de pouvoir m'en relever. Dick m'observait avec amusement. Pour lui, cela ne signifiait pas grand chose. Ça ne devait pas être la première fois qu'il voyait une fille perdre pieds pour son frère. Mais pour moi.. C'était la fin de mon existence.
« Aah, je déteste ma vie ! J'oserais plus jamais regarder Alfred dans les yeux ! Je vais me terrer dans ton jardin, laisse moi.. »
Il me tapota me dos.
« Ça va aller, tu t'en remettras. » chuchota-t-il. « C'est pas comme si tu t'en cachais.. Presque tout le monde sait que tu en pinces pour lui. »
« Adieu. »
C'était la phrase de trop. Les larmes aux yeux, je tombais à même le sol. Posée sur mes genoux, j'apportai mes mains à mon visage, je le cachai derrière mes paumes et mes doigts, ainsi, je bloquai entièrement ma vue et empêchai Dick de me regarder. Je n'aurais pas supporté de le voir dans un tel moment.
Révélation après révélation, j'avais l'impression qu'un poids d'une tonne venait de me tomber dessus.
« Ma vie est fichue. » marmonnai-je. « Je regarderai plus personne dans les yeux, tu sais quoi ? Je vais aller vivre dans une grotte. »
Un cri étouffé m'échappa.
Il était impossible que Jason m'aime en retour, je ne faisais que me ridiculiser auprès de sa famille. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Avec Dick en tant qu'ami, je savais que je ne verrai jamais la fin de cette histoire. Je ne pouvais rien y faire. Mon cœur battait pour lui, lors de mes patrouilles, je rêvais de le croiser. Je désirais bosser avec lui, me battre à ses côtés, même si cela ne durerait qu'une mince soirée. N'importe quoi. Même des miettes. Il était si... Il était fantastique. Il m'ôtait les mots de la bouche. Je le voyais faire du coin de l'œil, toujours là à l'observer lorsque nos chemins se croisaient, et je ne me lassais jamais d'entendre criminels ou héros conter ses nombreux exploits. Il était une espèce de légende, une contradiction, un oxymore dont la splendeur me hantait même jusque dans mes songes.
Était-ce de ma faute si je me retrouvais prise dans ses filets..? Il était juste si mystérieux... Même Batman lui-même refusait de m'en dire plus à son sujet.. J'aurais accepté des bribes. Juste une info' ou deux, ou de quoi constituer un dossier et des analyses poussées.
« Eh ! »
Dick claquait des doigts.
« Tu m'écoutes ? C'est quoi ce sourire béat que tu nous sors, tu m'inquiètes. »
« Qu⸺ »
« Ma parole... »
Accroupi devant moi, il passa sa main dans sa chevelure. Mes yeux se plissèrent.
« Ça te tuerait d'être honnête ? Te fais pas de bile, je te jugerai pas, c'est promis. »
« Plutôt mourir. » je sifflai.
« Alors tu comptes faire quoi ? » il m'interrogea. « Tu veux lui tourner autour jusqu'à la fin de ta vie en espérant qu'il te remarquera, ça me paraît audacieux. »
« Non.. » je murmurai et secouai la tête. « Et puis qu'est-ce que ça peut te faire, hein ? C'est pas de toi dont je suis amoureuse que je sache... »
« Effectivement. » sourit-il. « Mais vois-tu, quand il s'agit de ma famille je suis assez protecteur. Surtout envers Jason. »
« Pourquoi ? »
« Ça, c'est quelque chose que tu devras voir avec lui. Aller, viens. »
Il se releva et me tendit sa main. Je m'en saisis sans attendre, et le suivis.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Dick ne me lâcha pas, il refusait, à la place de continuer notre discussion dans la Batcave, à l'abri de tous, il nous fit sortir du sous-terrain. Nous empruntâmes le passage secret au travers de l'horloge et, passant à côté de Alfred qui s'en allait à l'étage, nous nous en allions en direction de la porte d'entrée. Dick marchait calmement. Il me guidait sans mal. Au travers de son langage corporel, je le sentis toutefois légèrement pressé, une pointe d'excitation dans le regard. Ma main toujours pressée dans la sienne, l'idée de m'en défaire ne me vint pas à l'esprit.
Dick s'arrêta finalement. Devant les deux immenses portes, il ralentit le pas, se débarrassa de ma main et me toisa. J'en fronçai les sourcils. La porte de sortie était juste là.
J'ouvris la bouche, prête à parler, cependant Dick me devança.
« J'ai une question à te poser. » dit-il.
Ses bras se croisèrent contre son torse, il me bloquait le chemin.
« Mhh ? »
« Je sais que tu n'es pas à l'aise, et que c'est un sujet délicat pour toi. Je vois bien dans quel état ça te met de parler de lui.. Mais j'aimerais connaître tes intentions. »
« Mes intentions..? »
« Si tu aimes Jason, je veux savoir à quel point. » il clarifia.
« Euh, je⸺ »
Mes mains s'accrochèrent à mes bras, l'expression offensée sur mon visage parlait pour moi-même.
« Dick, écoute c'est⸺ Je⸺ Je suis pas sûre que ce soit l'endroit pour en parler. Et puis je vois pas pourquoi tu en fais autant... »
« Fais-moi confiance. » il me sourit. « Parle. »
« Eh bien.. »
Détournant le regard, je grimaçai.
« Ça me fait bizarre.. » confessai-je. « Je pourrais pas te décrire ce que je ressens exactement, je sais juste que dès que je le vois j'ai envie d'être auprès de lui. Il est si... »
Je soupirai lourdement. Quant à Dick, il étouffa un rire, l'arête de son nez pincée par son index et pouce.
« Je sais que vous êtes frères, mais tu l'as déjà vu sans son masque ? Non, oublie, tu l'as déjà vu avec son masque ? » je m'exclamai, les yeux pétillants. « Je dois avoir l'air stupide à l'observer à la moindre occasion. Il est juste wow. J'en reste bouche bée. »
« Attends. Son masque ? »
« Me lance pas sur le sujet, je t'en supplie. »
« Je vois. » rit-il. « Et c'est tout ? »
« Oh par pitié, si seulement. »
Mes mains s'accrochèrent aux côtés de mon visage, de mes doigts, je m'agrippai à mes cheveux. Trop de pensées se bousculaient dans ma tête, je surchauffais.
« Dick je te promets je suis tout à fait normale le concernant. Simplement je.. »
« Tu..? »
« J'ai pas les mots. »
Mes bras tombèrent.
« Je sais jusque que j'ai envie de plus. »
« J'ai envie de plus qu'être une simple collègue en collants moulants. » repris-je avec détermination. « Je veux savoir sa couleur préférée, je veux passer mes soirées à le voir, entendre sa voix, admirer encore plus la manière adorable dont ses yeux se plissent quand il rigole. Je le veux. »
Mes propos semblèrent l'avoir pris de court, Dick arquait un sourcil.
« Ça m'a l'air audacieux. »
« Ça l'est. C'est débile aussi. » j'acquiesçai. « Je sais pas si il m'apprécie. Il est tellement mystérieux.. »
« Et donc..? »
« Hein ? »
« Tu le veux ? » répéta-t-il.
« Tu sais ce que j'aimerais ? Réellement ? »
J'allongeai mes bras devant moi.
« J'aimerais qu'il me tombe dans les bras. J'ai envie.. bordel, j'ai envie de l'avoir rien que pour moi. Je suis certaine qu'il est adorable. Il ferait le parfait petit-ami. Et rigole pas ! Je sais que c'est bizarre, je peux pas m'en empêcher. »
« Je rigole pas, promis. »
Et pourtant.. Dick avait beau se cacher derrière sa main, je l'entendais pouffer. Il était mort de rire, complètement hilare.
« Mais quand même... T'es sûre que c'est ce que tu recherches ? » reprit-il.
Passant sa main sur sa nuque, il m'offrit cette fois-ci un regard un peu plus sévère. L'atmosphère s'alourdit simultanément. Je rétractai mes bras auprès de moi, j'apportai mes mains devant moi, contre mon ventre.
« Tu l'as déjà vu faire, t'as dû comprendre qu'il a des problèmes lui aussi. Il est pas facile à aimer, mon frangin. »
« Tu déconnes ? »
Dick me questionna du regard.
« T'essaies de faire fuir toute chance qu'il se case ou quoi ? » m'étonnai-je.
« Je suis réaliste. » il contesta. « Jason est violent, il est instable. Je doute qu'il soit un match pour quelqu'un comme toi. »
« Sur ce point je suis d'accord. »
« Vraiment ? »
« Pas sur le fait que ce soit un énorme taré, non, ça; j'adore. » déclarai-je. « Mais ton point sur nos différences. »
Je ne le connaissais pas bien. Si Red Hood était le fils adoptif de Batman, alors il devait avoir grandi dans la richesse lui aussi, quelque chose que moi je n'avais jamais vraiment connu. Je n'avais pas quinze mille jets privés ou une armée de véhicules. N'était-il pas trop bien pour moi..? Le choc de culture entre nous deux serait fou.. Supposant qu'il veuille de moi en premier temps.
J'avais peur de ne pas être à sa hauteur. Jason me paraissait hors d'atteinte, j'avais beau moi aussi combattre le crime, je ne faisais que lui courir après. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais réussi à l'atteindre. Ça me faisait peur.
« Jason est plutôt normal, tu sais. » me signala Dick. « Outre son amour pour les armes à feu, j'ai jamais connu quelqu'un qui a autant les pieds sur terre. »
« Alors.. »
Mes yeux s'ouvrirent.
Pressant mes mains l'une contre l'autre, entremêlant mes doigts au passage, je ne pus résister à l'envie de le questionner davantage. La façon dont il vantait son frère ne faisait qu'attiser ma curiosité. Il le dépeignait tel que je l'avais imaginé. Perfection.
« Il a une copine ? »
Dick fit non de la tête.
« Oh. Et.. Est-ce que... »
Soudain embarrassée, je me pinçai les lèvres.
« Tu sais ce qu'il pense de moi..? »
« Pourquoi tu lui demandes pas toi-même ? Propose lui un truc, je t'ai envoyé son numéro. »
« Jamais ! Autant me jeter dans la fosse aux lions tant que j'y suis, ah ! »
« Tu me perds.. Je pensais que tu le voulais ? »
« Dick, mon petit Dick. »
Je m'approchai de lui, déposai mes mains sur ses épaules.
« C'est à peine si j'ose le regarder dans les yeux, qu'est-ce qui te fais croire que j'aurais les boules de lui proposer un rencard ? »
« Bonne question..? »
« Je pourrais pas. Jamais. » conclus-je.
Il roula des yeux.
« Je rigole pas ! » je grondai, frustrée. « La dernière fois que nos regards se sont croisés j'ai foncé dans un mur ! »
Il s'étouffa. Dick se mit à tousser bruyamment contre son poing, le visage froissé par la confusion. Cela me mit davantage dans l'embarras. J'aurais peut-être dû garder ce souvenir pour moi...
« Je peux pas.. Ou alors... Je sais pas. Je sais pas, Dick. »
J'abandonnai ses épaules pour aller toucher mes joues, détournai en même temps le regard. Elles étaient brûlantes.
« Il me rend trop nerveuse. J'oserai jamais. »
« Je l'aime vraiment, tu sais. Il m'intéresse. » je repris peu après, le fixant de nouveau. « C'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un. »
« Je m'en doute. Je t'ai jamais vu dans un tel état. » il acquiesça.
« N'en parle à personne, d'accord ? Je me sens pas prête à dire quoique ce soit. »
« Quoi ? »
« Dick. »
Il soupira, visiblement contrarié.
« Bon, d'accord. Comme tu veux, ta perte. » céda-t-il en levant les mains en l'air.
« Ça m'évitera une énième humiliation face à lui, je t'en serai pour toujours reconnaissante, mon ami. » insistai-je gracieusement, à deux doigts de m'incliner.
Dick roula des yeux au ciel, visiblement, il n'était pas convaincu. C'était néanmoins le cadet de mes soucis. J'étais encore nouvelle dans le monde des super-héros, je ne voulais pas tout gâcher à cause de mes sentiments. Jusqu'à présent, trouver une excuse pour voir Jason avait fonctionné, m'en contenter n'était évidement pas assez, j'aurais aimé plus, mais ainsi était la vie. J'espérais qu'avec le temps quelque chose voie le jour entre nous. Un peu comme Batman et Catwoman. Leur alchimie était folle, peut-être suivrions nous le même chemin. Je m'imaginais déjà sienne, coincée dans son étreinte, gloussant et l'embrassant vivement. Dick pouvait dire ce qu'il voulait, mes tripes ne me mentaient pas. J'étais persuadée qu'en forçant les choses je perdrais l'opportunité de voir quelque chose éclore entre nous.
Ça ne me dérangeait pas de patienter.
Tant que je pouvais le voir, tant que le son de sa voix me parvenait aux oreilles le temps d'une soirée. C'était tout ce que je réclamais en échange de mon silence.
Se raclant la gorge, Dick s'approcha des portes d'entrée. La sortie du manoir était juste devant, il venait enfin de libérer le passage, son interrogatoire arrivait à son terme.
« Je te raccompagne ? »
« Je patrouille ce soir, ça ira. »
« T'es pas obligée tu sais, il me semble que Red Robin et Robin s'en chargent déjà. »
« Ah ! Parce que tu les penses capable de passer Gotham au peigne fin ? » ironisai-je.
« Parce que toi si ? »
« Certainement pas. Mais si on s'y met à plusieurs les rues seront plus sûres. »
Je marchai jusqu'à lui.
« Et puis j'ai besoin de me changer les idées. »
Dick hocha la tête. Il me laissait passer en première, n'ouvrant que la porte de gauche. Il me suivait ensuite.
Il n'était pas très tard, j'aurais peut-être même le temps de rendre visite à Harley Quinn et ses nouveaux petits copains si je me dépêchais, histoire de la faire rejoindre son amoureuse à Arkham. C'était sûrement ça qu'elle cherchait. Cette pensée me vint alors que j'admirai ma montre. Je ne tardai pas à la ranger sous ma manche.
Je relevai la tête. Deux ombres me firent face.
« Dick, au sujet de Jason je⸺ »
Mon expression se fronça.
Ma mine s'effondra.
Sortant du manoir, Dick prit moins de temps que moi à le remarquer. Un peu comme si... Un peu comme si il s'y était attendu.
« Salut Dick. »
« Oh, salut Jason. »
Je reculai d'une marche. Mon corps pencha vers l'arrière, il tangua dangereusement.
« T'as enfin reçu mon message ? »
« Tu m'écris pendant que je me bats contre Double Face, j'ai pas quinze bras. »
Jason. Jason était là.
Calé contre la porte fermée du manoir, vêtu de son costume de Red Hood, il était bel et bien là. Lui et Dick se tenaient côte à côte. Jason n'avait ni retiré son masque ni sa capuche, ses yeux étaient d'un rouge sang, identique à la couleur du reste de ses vêtements. Malgré tout, je pouvais sentir la lourdeur de son regard sur moi alors qu'il décroisait ses bras de son torse. Il me pesait sur les épaules. J'en étais assommée.
« Vous en avez mis du temps à sortir de là, j'ai cru que j'allais devoir venir vous chercher moi-même. » râla-t-il.
Je déglutissais.
« On avait des trucs à régler. » expliqua Dick.
« Je m'en doute. »
Il nous avait entendu ? Quelle question.. Bien sûr qu'il nous avait entendu ! J'avais mal aux tympans. Mon cerveau frétillait dans tous les sens puisque tous mes neurones étaient en ébullition. Ils sursautaient, tanguaient au bord d'un gouffre dangereusement profond. Je n'étais moi-même plus apte à penser. L'écho des pulsations de mon cœur se percutait jusqu'aux veines de mes poignets. Je palpitais dans tous les sens. Du bout de mes doigts jusqu'à ma jugulaire... J'étais asphyxiée. J'angoissais. Il était là, un simple m��tre nous séparant. Je peinais à y croire.. Depuis combien de temps attendait-il ici ? J'avais bien remarqué sa moto garée juste en bas, venait-il d'arriver ? Peut-être qu'il n'avait pas entendu assez de notre conversation pour se faire sa propre idée..
Pétrifiée, il m'était impossible de faire quoique ce soit, mon corps ne me répondait plus. J'étais bien trop abasourdie par ce que j'avais en face de moi.
Dick donna un coup de coude à Jason. Il lui chuchota une phrase au creux de l'oreille, et celui-ci haussa un sourcil ⸺du moins de ce que je compris, son masque cachant cette partie de son visage. Jason se décolla rapidement de la porte et s'écarta de son frère. Quant à ce traître de Dick, lui se contenta de me sourire. Un flamboyant sourire qui me poignardait en plein cœur.
« Je vais vous laisser, j'ai⸺ Je dois aider Alfred avec la vaisselle. »
« Eh ! » je l'interpellai.
Dick se faufilait déjà derrière la porte ouverte.
« Bonne soirée ! »
« Dick, merde ! T'es pas sympa ! »
« Bisou, bisou ! »
Sa réponse fut accompagnée d'un salut de sa main. C'était la seule chose que j'apercevais avant qu'il ne referme la porte et ne disparaisse totalement. Puis rien. Dick ne revenait pas, Jason n'avait pas disparu, et moi je refusais de bouger. C'était à peine si j'osais regarder ailleurs.
J'avais l'impression que si je bougeais un muscle il allait se mettre à parler. Peut-être que si je restais ici il s'en irait, ou alors je deviendrais invisible.
« Qu'est-ce que tu fous ? »
Eh merde.
« Mhh ? »
Jason me pointa du doigt, il fit tourner son index dans un geste circulaire, me désignant.
« T'as peur ? Je vais pas te mordre. »
Embarrassée, j'hochai la tête. Je bougeais un peu, croisais mes jambes.
Mes pupilles se perdaient sur son corps, j'étais bien trop gênée pour lui faire face. Je ne pouvais même pas lui répondre de vive voix, malgré tout, ça ne m'empêchait pas de l'admirer. Son costume de Red Hood m'avait toujours plu. Ça lui donnait l'allure nonchalante d'un héros et d'un criminel à la fois. La capuche et le masque y étaient pour beaucoup. Jason était si imposant, une véritable montagne de muscles. Il..
Il m'ôtait les mots de la bouche.
Mon bas ventre s'emballait à sa simple vue. À l'instar de papillons frôlant les recoins de mes organes, ils paniquaient, autant par manque d'air que d'excitation. Exactement comme moi.
Jason m'appela.
« Écoute.. »
Un soupir s'échappa depuis le dernière son masque. Il semblait prendre son courage à deux mains avant de, quelques secondes plus tard, abandonner. Jason finit par repousser sa capuche, me dévoilant sa chevelure corbeau à l'éclat blanchi. Puis, il se chargea de son masque qu'il rangeait dans la poche de sa veste. Il me dévoila ainsi ses beaux yeux. Sa paire de lèvres. Son nez.
Immédiatement, ma respiration se coupait. Elle se coinçait dans ma gorge.
J'en avais mal à la poitrine.
« Je⸺ Jason... »
Il réduisit l'écart nous séparant. Sa main se saisit de la mienne, Jason tira dessus sèchement, il m'attirait contre lui. Nos nez manquaient de se frôler.
« Tu le pensais ? »
« Que⸺ De quoi ? »
« Ce que t'as dit à Dick à mon propos. Tout ce que tu lui as dit. »
« Oh, mon Dieu. Tu as tout entendu ? »
Mes yeux s'étaient ouverts en grand.
« Du début à la fin. » il acquiesça. « Réponds-moi, tu le pensais ? »
J'étais intoxiquée par son odeur. Son parfum avait envahi mes poumons et s'y était logé jusqu'à s'introduire dans le tissus de ma chair. Mon corps tout entier était enivré par ce doux nectar. Je perdais le fil de notre conversation. Ne songeant qu'à lui, qu'au son de sa voix. Mon bas ventre pétillait de désir. Mes paupières s'ouvraient et se fermaient à répétition. À le sentir si proche de moi, j'en devenais vaseuse.
« Oui. »
Il grogna.
« Je sais que⸺ On ne se connaît pas très bien, » insistai-je. « on est très différents même. Tu me plais, Jason, c'est tout ce que je sais. »
« Moi ? »
Je battis des cils.
« Toi. »
« On dirait que c'est mon jour de chance. » plaisanta-t-il, un sourire arrogant dessiné sur ses lèvres.
« Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça, merde, je sais même pas si je voulais que tu l'apprennes un jour. » paniquai-je. « Mais, c'est que.. »
« Moi aussi. »
Sa main libre se saisit de mon menton. Il m'attirait à lui, nos bouches se frôlèrent de justesse.
« Mhh ? »
Le temps de percuter, nous nous étions tant rapprochés que je sentais à présent son souffle caresser ma lèvre supérieure. Il était doux. Finement chaud, il contrastait avec la fraîcheur de l'air qui planait autour de nous. Mon regard ne quittait plus le sien. Mes yeux s'étaient perdus dans ses pupilles, je craignais de ne plus en trouver la sortie. D'un bleu pétillant, ils se mariaient avec le ciel noir doré d'étoiles qui nous surplombait, accompagné par les rayons de la lune braqués sur nous. Idem pour le teint de sa peau. Ainsi éclairé, il ne m'eut jamais paru aussi splendide. Ou alors c'était peut-être notre proximité. Ou ses mots. Je n'en savais rien.
Ce dont j'étais persuadée en revanche, c'était que je ne voulais plus jamais le quitter. Rester auprès de lui, l'admirer, lui parler, c'était des choses que je désirais faire jusqu'à mon dernier souffle.
« Je savais que je t'avais tapé dans l'œil, mais pas à ce point. » grogna Jason.
Il raffermit sa prise sur mon visage, le regard instable. Quant à nos mains elles refusaient toujours de se séparer, ça n'était pas inconfortable pour autant, au contraire.
« Et si je t'invitais prendre un café, mhhh ? Histoire de faire les choses proprement. »
« Ton chez toi ou le mien ? » je le questionnai.
Un rictus taquin naquit sur ses lèvres.
« Pourquoi pas chez moi ? Personne nous y dérangera. »
« Qu⸺ »
« Pose pas de questions, tu comprendras rapidement. » il répliqua. « T'as prévu un truc là tout de suite ? »
Je secouai la tête. Un peu trop vite à mon goût..
« Je suis libre. Toute la soirée. »
« Ah bon ? Je pensais que.. Tu sais quoi, oublie. »
J'eus beau le questionner du regard, il n'élabora point. Jason me devançait, il se dirigeait jusqu'aux escaliers et, nos mains toujours reliées, en descendit les quelques marches. Il me guida calmement. Je le suivis de près.
Sa moto était juste à côté, je voyais où il venait en venir, pour autant, ça ne me rassurait pas. J'étais plus nerveuse qu'autre chose. Ce fut avec appréhension que je m'en approchais, c'était la première fois que je me tenais aussi près d'elle. Jason extirpa du siège un casque et me le tendit, quant à lui, il récupéra son masque depuis sa poche. La moto n'était pas très imposante, rayée à certains endroits, maladroitement garée, comme si Jason s'était empressé d'en descendre. Des traces de pneus verticales dérangeait le sol composé de petite pierre. D'ici, je la sentais chaude. Mes pensées se confirmèrent en déposant la paume de ma main sur le siège de cuir. Au devant, juste au dessus du phare, le symbole rouge sang de Batman y avait été peint. Curieuse, je fis le tour du véhicule.
« T'es déjà montée sur une moto ? » me demanda Jason, masqué.
« Non, jamais. »
« Tu plaisantes.. Pas vrai ? »
« Non. » ris-je.
Je lui faisais à présent face, la moto nous séparant.
Ses beaux yeux me manquaient déjà..
« T'as peur ? » il insistait.
Je secouai la tête.
« Je te fais confiance. »
Jason me tendit sa main en guise de réponse, je m'en saisis et, sans attendre, me fit grimper dessus. Je m'assis sur le derrière du siège.
« T'es bien installée ? »
« Mhh, c'est bon. »
« Accroche toi à moi. » dit-il en montant à son tour.
« Hei⸺ Comment ? »
L'idée de passer mes bras autour de sa taille me paraissait folle. Mes mains se mirent à trembler rien qu'à cette idée.
« Comme ça. »
Jason passa ses bras dans son dos et se saisit durement de mes poignets, il les emprisonna autour de ses doigts. Je lâchai un cri de surprise. Puis, il me força à passer mes bras autour de sa taille, il les y fixa et démarra la moto un instant plus tard. Le moteur vrombit. Chaque partie du véhicule se mit à chauffer, ébranlée, je ne pus m'empêcher de me cramponner à lui. Mes doigts s'accrochèrent à sa veste. Je frôlais de près son estomac. Malgré ma familiarité avec ce genre d'engins, me tenir sur l'un d'entre eux aux côtés du garçon de mes rêves me rendait tout sensible. La chaleur du véhicule se mêla à la mienne, j'en frissonnais.
« C'est... »
Jason tourna la tête.
« T'es bien ? Confortable ? »
« Oui. »
Absolument pas.
« Cool. Je vais démarrer, me lâche surtout pas. »
Si j'avais su que me tenir sur sa moto avec lui au volant serait aussi intime, j'aurais peut-être reconsidéré la chose. Mon regard se perdait sur l'horizon, le jardin de la propriété de Bruce Wayne ne m'avait jamais semblé aussi intéressante... Notre position n'avait rien de sensuel. Mal interpréter la chose était la dernière de mes envies. C'était complexe à le décrire, mais l'endroit où se situaient mes mains ⸺sur son corps⸺ la proximité de nos bassins et la tension qui régnait entre nous, en plus de la promesse d'un rendez-vous nocturne... C'était la chose de trop.
Je voulais détester Dick de m'avoir piégée. Il l'avait fait d'une telle facilité.. C'en était aberrant. Il avait vu clair dans mon jeu depuis le début et, malgré ma maladresse, n'avait pas hésité à forcer cette rencontre. Je lui en voulais d'avoir fait tout ce cinéma et de s'être joué de ma détresse. Cependant, j'étais si comblée. J'étais ravie à un tel point que je fus incapable de réprimer le sourire qui s'était installé sur mes lèvres. Tandis qu'il nous fit sortir de la propriété de son père, Jason ne le remarqua pas.
Je me contentais de plaquer ma poitrine à son dos, de même pour mon visage ⸺malgré le casque. Profondément, j'inspirai son odeur.
La rapidité avec laquelle il conduisait me donner l'impression de voler, nous filions dans l'air à la vitesse de l'éclair. Le moteur accompagnait le tout de ses vrombissements. Je n'osais pas rouvrir mes paupières pour le moment. J'appréciais le contact du vent avec mon corps, il était d'une froideur délicieuse, il passait au travers de mes organes, me conférant ainsi une impression de fraîcheur inégalable. C'était plus qu'agréable. Sans parler de mon pauvre cœur qui pulsait dans ma poitrine. Ses battements faisaient échos jusque dans les extrémités de mes doigts. Ils étaient paniqués, lourds, puissants. Je m'accrochais davantage à la veste de Jason, ignorant la symphonie qui se jouait dans ma poitrine. Je ne pus y échapper, mais fis mine de rien.
Je le laissais me mener à son chez lui, aveugle, charmée par l'idée que je me faisais de lui. Ignorante des mises en garde de son frère, je ne fis que me cramponner à lui et rouvrir enfin les yeux.
J'admirais la vue que j'avais sur Gotham, l'esprit déjà bien occupé à imaginer le chemin que prendrait cette soirée. Elle qui avait si bien commencé... Je me demandais de quelle manière elle se conclurait.
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e642 · 4 months
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J'me suis embrouillée avec mon beau père. Ce week end j'étais chez le père de mon mec. Je l'apprécie qu'à moitié, il m'a payé des vacances et beaucoup de loisirs et je lui en suis reconnaissante mais c'est tout. Ce n'est pas quelqu'un que je respecte particulièrement. Samedi on mangeait tous les trois ensemble et, les élections approchant, évidemment les débats politiques sont vite arrivés sur la table. Moi, je porte mon orientation politique sur le front. Ya pas beaucoup d'efforts à faire ni besoin de beaucoup me connaître pour savoir de quel côté je suis. Beaucoup de pères (plus que de mères je remarque) penchent à droite mais lui c'était pas écrit Marion sur son front et pourtant... Alors quand il a commencé son petit speech à base de "dehors les arabes" j'ai pété un câble. À entendre certains darons t'as l'impression qu'ils se sont fait voler leur goûter, leur job, leur femme, et leurs enfants par des étrangers. J'ai été réellement rebutée par ses propos. À la fin de son baragouinage, jlui ai demandé s'il avait des cintres. Évidemment, il n'a pas saisi la noirceur du propos. Ce à quoi j'ai ajouté que si la France devenait officiellement fasciste il faudrait retourner aux techniques traditionnelles pour avorter. Puis je lui ai dit que c'était étrange ça que, pour lui, une femme se faisant violée est l'entière responsable sauf si c'est par un étranger (double problème dans sa manière de penser). Puis je lui ai dit que ce serait compliqué de concilier zéro immigration avec zéro écologie, que visiblement c'était pas linéaire dans sa tête que les gens ne partaient pas par plaisir et que les catastrophes climatiques continueraient de s'aggraver. Puis j'lui ai demandé s'il avait bien connu ses grands parents, bizarrement non car la seconde guerre mondiale est passée par là et que si ça continuait, il serait ce grand parent pour les gosses de ses enfants. Puis je lui ai demandé de m'expliquer le principe des européennes et les différences avec municipale, législative et présidentielles, et il a pas vraiment su me répondre. Que des trucs comme ça, rien de profond, pas de chiffre, juste essayer de lui faire capter le problème. Et il m'a dit que ça ne changeait rien, ce à quoi j'ai répondu qu'il n'y avait que les abrutis qui ne changeaient pas d'avis et là, là ça a coincé dans sa tête et il m'a embrouillée. Ça me dégoûte aussi peu d'humanité, de respect et de lucidité. Ça m'a réellement fait mal au cœur cette discussion et voir comme les gens sont profondément cons/tristes/pauvres/en colère pour avoir ce genre d'idées. C'est pas une vie d'exister dans la haine et le mépris de l'Autre. C'est pas une vie de penser des choses aussi grave sans être insomniaque. C'est pas une vie de pas avoir honte. C'est pas une vie de l'assumer. Avec des parents comme ça, c'est navrant à dire, mais tu m'étonnes que les 18-34 votent à droite. Si seulement on prenait assez de recul pour comprendre que nos parents ne sont pas forcément des exemples et qu'on est bien assez grand pour réfléchir. À croire que le libre arbitre, s'intéresser, se cultiver, conscientiser, se remettre en question n'arrive jamais pour certains. Ça m'a rendue très triste. Puis mon village à fait un score de 52% pour le rn et 10 pour reconquête. Comment c'est possible ? Je ne comprends pas comment on peut adhérer à tout ça et cracher sur l'histoire et les schémas pourtant connus et étudiés en classe depuis pas mal d'année déjà.
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urween · 4 months
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"Un temps neigeux"
Wolverine x FTMreader
note : Logan a une place bien particulière dans mon coeur, alors comme avec toutes ces choses-là, j'aime écrire dessus ;)
résumé : lors d'une soirée d'hiver, deux hommes se rencontrent et étonnament, s'entendent plutôt bien.
! warnings : language vulgaire/cru, violence, alcool, cigare
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2 404 mots
Description à la troisième personne
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Ses yeux admiraient les reflets que projetait la lune sur le lac, il aimait profondément la nuit, plus que le jour, c'était sûr et certain. Quelque chose était réconfortant dans cette pâle lumière, tout comme mystérieux, et il aimait ça.
Deux hommes passèrent devant, assez jeunes, charmants. Il les avait déjà vu il y a environ trois minutes, rentrant dans le bar derrière lui, mais apparemment ils n’y avaient pas trouvé leur bonheur.
Le jeune homme se leva, passant rapidement ses mains contre ses cuisses pour retirer le peu de terre qui pourrait s’y trouver. Il admira encore une fois le beau spectacle qui s’offrait à lui, avant de se retourner. Sans problème, il rentra dans le bar, pas des plus remplis pour un vendredi soir. Quelques personnes s'étaient mises dans un coin, d’autres jouaient au billard et trois étaient au comptoir. Il se rapprocha de ce dernier, faisant un signe de tête au barman en guise de bonsoir. Il prit la première place qu’il vit, à un siège d'un homme sûrement bourré au vu de sa position courbée.
« Qu'est ce que je vous serre ? »
Ses yeux noisettes sourirent au barman, il commanda un mojito, pour se rappeler de la fraîcheur du dehors. L’homme à sa droite bougea, il le regarda sans vraiment prêter attention, mais remarqua tout de même qu’il n'était peut-être pas si bourré qu’il l’aurait imaginé. Son verre, de ce qu’il supposait être du whisky, était déjà vide mais son visage ne semblait pas endormi, bien au contraire.
« Et voilà pour vous »
Le verre glacé arriva dans ses mains, il remercia le barman et prit une gorgée. Le goût sucré et mentholé lui fit presque oublier l’alcool présent dans la boisson.
Une fumée grise obscurcit sa vision pendant quelques secondes, il fronça les sourcils et trouva le coupable à sa droite. L’homme fumait un gros cigare. Le jeune brun ne put s'empêcher de souffler, amusé, ce genre de “cigarettes” n'était plus très courant. Il reprit une gorgée de sa boisson, ne voyant pas l’homme le regarder du coin de l’œil.
Logan fronça les sourcils, c'était rare qu’il ne le fasse pas en fait, mais cette fois-ci était pour une raison valable. Le garçon à sa gauche n’arrêtait pas de le regarder, croyant être discret, voire même invisible. Et il n’aimait pas être fixé, surtout par un inconnu. Il tira de nouveau sur son cigare, expirant toute la fumée à sa gauche, juste pour voir le nez du garçon se froncer comme un petit chat mécontent. D’un vague geste il indiqua au barman de lui resservir un verre, chose qu’il fit dans la minute.
Des voix s’élevèrent dans la pièce, le jeune brun tourna sa tête vers la table de billard à sa gauche et y vit deux hommes se chamailler. Il roula des yeux, se retenant de penser une phrase bateau du genre “ah les hommes, tous les mêmes”. 
Logan prit une grande gorgée, fermant les yeux une micro seconde pour apprécier la brûlure de l'alcool. Les deux hommes continuèrent de monter le ton, se bousculant mollement, ils étaient complètement bourrés.
Le barman jeta quelques coups d’œil vers eux, se demandant si la situation pouvait dégénérer ou non, espérant que la deuxième réponse soit la bonne car apprivoiser ces deux costauds ne serait pas agréable pour lui.
Un verre se brisa, le barman grinça des dents. Le jeune brun reprit plusieurs gorgées de son mojito, ne lâchant pas des yeux la situation. À côté, Logan ne regardait même plus, préférant alterner entre son cigare et son verre. Un deuxième bruit de verre retentit, plusieurs têtes se retournèrent vers les concernés. Un des deux hommes poussa l’autre plus fort et le fit tomber lourdement contre une table. Un groupe de jeunes femmes se regarda et, dans un accord commun, préféra partir avant que la situation ne s’aggrave. Un autre homme se leva, sentant un courage grandir dans ses veines, il alla vers les deux perturbateurs pour les séparer. Malheureusement pour lui, ils faisaient deux fois son poids, et l’alcool n’arrangeait pas les choses.
Le jeune au mojito but encore quelques gorgées, profitant du spectacle ridicule du client voulant répandre sa testostérone un peu partout en séparant les deux gros gaillards. Il lâcha du regard la scène lorsqu’un des deux hommes prit une bouteille de bière dans la main. Le petit brun se baissa, passant son verre derrière le comptoir pour deux secondes, juste le temps que la bouteille vole au-dessus de sa tête et se fracasse contre le mur à sa droite.
Le barman monta à son tour la voix, et bientôt tout le monde semblait crier, exceptés les deux hommes accoudés au comptoir.
Logan passa un main contre son épaule, retirant les morceaux de verre qui s'étaient posés sur sa veste en cuir. Il finit son whisky et déposa le verre vide contre le bois sombre du comptoir. Malheureusement, le barman était parti essayer de faire sortir les deux perturbateurs, alors pas moyen de se faire resservir. Par conséquent, il le fit tout seul. Logan passa son buste au-dessus du comptoir et attrapa la bouteille ambrée juste en dessous.
« J’espère au moins que vous allez le payer ce verre »
Une voix douce, dans le sens basse et calme, le fit lever un sourcil. Un vague rire traversa ses lèvres, plus ironique d’autre chose.
« Sinon quoi, tu vas me dénoncer ? »
Le jeune haussa les épaules, finissant à son tour son verre pour essayer d'ignorer le timbre de voix plaisant de l’homme à sa droite.
« Non »
Logan souffla d’agacement, comme il le faisait toujours si bien. Il prit une plus grande gorgée que la normale, faisant une légère grimace en avalant. Autour d’eux, les cris ne s'arrêtaient toujours pas, et ça aussi ça commençait à l'agacer. Une autre bouteille atterrit près de lui, manquant de peu de le toucher. Sa main se resserra sur son verre alors qu'il tira sur son cigare. À côté, le jeune se retenait de sourire, appréciant malgré lui ce petit spectacle que lui offrait cet homme avec son air aigris et sa voix rocailleuse. Sans le vouloir, il observa la main de cet homme, et fut surpris de voir des veines aussi apparentes, ça lui plaisait aussi.
De lourds pas le fit stopper son observation, il regarda à sa gauche et tomba nez à nez avec un des deux hommes. Vu de près il aurait pû faire flipper, avec sa bouille ronde transpirante et ses dents jaunes. Le brun haussa un sourcil, demandant subliminalement ce qu’il voulait. L'homme ne fit que rire, bêtement. Le barman arriva derrière lui et essaya de lui parler, sûrement de lui demander de partir. Mais il attrapa le verre vide du brun et l'analysa du regard comme un imbécile. Dans un soupir, le jeune homme se décala simplement d’un siège, ignorant l’homme et sa nouvelle passion pour ce verre.
Logan eut un réflexe de recul, très léger, très subtil, mais le brun le vit, parce qu’il avait pris l’habitude de tout voir. Alors, tout aussi légèrement, subtilement, il décala son siège haut de quelques centimètres, faisant passer ça dans un mouvement banal. Logan fronça les sourcils, encore, et serra la mâchoire en reprenant son verre déjà vide. Un sourire passa sur les lèvres du brun à sa gauche, il aimait bien cet homme, en fait, il le trouvait très sexy.
Le barman parvint à faire sortir un des deux hommes, avec l’aide d'un client. Le deuxième voyant ça, devint un peu plus virulent et lança une bouteille, encore, sur un mur. Cette fois-ci, Logan se prit un éclat de verre, sur la tempe. Son poing se referma sec et il se leva. Un sourire, peut-être un peu trop grand, apparut sur les lèvres du brun à côté.
« Si tu comptes te battre, saches que ce mec à un couteau dans son froc »
Lui dit la même voix calme. Logan regarda le brun, juste un instant, peut-être pour voir si quelque chose dans ses yeux noisettes alertait son instinct, mais rien, bien au contraire, il eut envie de le croire.
« Je pense avoir la gamme au dessus »
Le brun ne comprit pas le sous-entendu, regardant simplement l’homme sexy se rapprocher de l’autre, beaucoup moins sexy. Et rapidement, un coup de poing partit, suivi d’un deuxième et, wow. L’homme soûl tomba raide au sol. Le brun se pencha pour essayer de voir si le mec sexy avait sorti une arme ou quelque chose dans le genre, mais rien, seulement son poing serré.
Logan souleva l'homme, le prenant par dessous les bras pour le jeter dehors.
Lorsque les portes se rouvrirent sur lui, le barman bégaya des remerciements, mi-rassuré mi-inquiet. Logan se laissa tomber sur son siège, tirant encore une fois sur son cigare avant de l'éteindre.
« T’es champion UFC ou un truc dans le genre ? »
Logan sortit un billet de sa poche, le déposant contre le comptoir, juste sous son verre.
« Rien d’aussi prestigieux »
Sur ces mots, il se leva et sortit. Le brun resta quelques instants muet, avant de se lever à son tour, glissant un billet sous son verre. Il salua le barman d’un geste de main, envoya un petit sourire qu’il contrôlait si bien à un homme le fixant, et il sortit.
La lune était toujours aussi brillante, l’air toujours aussi froid. Il passa ses mains dans ses poches puis sourit en soufflant de la fumée blanchâtre dans l’air. Il aimait l'hiver, plus que n’importe quelle saison. En hiver tout le monde changeait, on découvrait le vrai visage des gens. Parce qu’en hiver on est soit obligé de se cacher sous des couches de vêtements soit on court dans la neige, et peu de personnes aiment courir dans la neige, il l'a remarqué. Les gens qui en été sont tout sourire, deviennent irritables en hiver, permettant aux personnes introverties d'avoir plus de place. Et puis, il y a aussi quelque chose de magique avec cette saison. La terre devient blanche, les lacs gèlent, les animaux s’endorment. C’est comme si la Terre devenait mutante pour quelques mois, ses paysages changent et deviennent précieux, rares, beaux. Tout le monde peut en profiter, ça aussi c’est beau. Lui il adore en profiter, pour être honnête, il aurait voulu naître mutant, parce qu’il se sent mis à l'écart pourtant sans en être un. Sa manière de penser effraie les gens, ils ne le comprennent pas vraiment, ils pensent d’ailleurs souvent qu’il est mutant. Mais en hiver, il fait de la vapeur en expirant, et il se sent comme à la maison en le faisant, parce qu’en été la Terre n’est plus mutante et d’une certaine manière, lui non plus.
Son regard traversa le paysage, admirant encore une fois l’eau et ses reflets. Une silhouette apparut dans son champ de vision, grande, musclée et, oh, sexy. Il ne put retenir son sourire, à vrai dire il espérait voir cet homme et pouvoir lui parler. Alors il trottina jusqu’à lui.
« Hey ! »
La silhouette se retourna de trois-quarts. Logan leva un sourcil puis continua son chemin.
« Eh non attends ! »
Le brun était assez petit, ses jambes l'étaient donc aussi et il dut presque atteindre le stade de course pour rattraper l’homme, mais il réussit. Dans un pas rapide, il marcha aux côtés de monsieur sexy.
« C’était vraiment impressionnant tout à l’heure, je veux dire..ouais c'était vachement cool »
Logan s'arrêta net, un soupir quitta son corps et il regarda le petit homme à côté de lui.
« Qu’est-ce que tu veux »
Prit au dépourvu, il ne sortit aucun mot, seulement de la vapeur.
« Comment tu as su pour le couteau, tu vois à travers les vêtements c’est ça ? »
Si seulement, répondit le brun dans sa tête, et seulement dans sa tête.
« Non non du tout, je l’ai juste remarqué, face au regard insistant de l’homme, il poursuivit, il gardait toujours sa main près de sa bite et les mecs comme lui s'ils veulent se toucher ils n’hésitent pas donc il avait forcément un trucs caché par-là »
« Ça aurait pû être un flingue »
« Mh en fait non, un sourire passa sur ses lèvres, parce que vu sa corpulence importante un pistolet aurait pas tenu à ce niveau, son ventre l’aurait fait tomber au bout d’un moment, surtout avec les grands mouvements qu'il faisait »
Un petit silence s’installa entre les deux hommes, le plus petit ne put s'empêcher de sourire, assez fier de lui. En fait, il n’avait jamais vraiment l’occasion de parler à quelqu'un de cette manière, les gens ne l’écoutaient pas où le trouvaient pervers la plupart du temps. Logan fronça les sourcils.
« C’est quoi ta mutation »
« L’intelligence, tu connais ? »
Malgré lui, un sourire se dessina au coin de la lèvre de Logan, ce mec n'était peut-être pas si stupide qu’il le pensait.
« Non sérieusement, je suis pas un mutant, seulement un gars qui aime observer les réactions des gens »
« Un pervers quoi »
Le brun roula des yeux, ce n'était peut-être pas une si bonne idée finalement. Il préférait arrêter, cet homme était très certainement comme les autres.
« Attends, Logan se retourna vers le garçon en train de s’en aller, j’ai rencontré beaucoup de pervers dans ma vie et t’en ai sûrement pas un, ou alors un très évolué »
Les compliments étaient devenus rares pour lui, il prenait tout ce qui s’en rapprochait, alors il regarda l’homme derrière lui.
« Merci je suppose, ses yeux passèrent sur le cou musclé de l’homme, et toi ? T’es aussi une forme évoluée d’un truc stupide, genre l’humain, ou t’es un mutant ? »
Pour la première fois depuis le début de la soirée, un rire, bien que léger, ronronna dans la gorge de Logan.
« Je sais pas, à toi de le deviner »
« Autour d’un verre ça t’irait ? »
Le jeune brun se mordit l’intérieur de la joue en attendant une réponse. Logan eut un air amusé au visage, il hocha la tête.
« Dans un bar moins pourri si possible »
Une femme passa à côté d’eux, le brun prit une grande inspiration et proposa quelque chose d’autre.
« Ou dans la neige ? »
Logan encra ses yeux dans ceux noisettes, il sourit faiblement et commença à marcher.
« J’ai des bières dans ma voiture, viens »
Partie deux disponible !
° x-men masterlist
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fieriframes · 8 months
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[Who planted the dark seeds of your dreams?]
XIII - La Marche Triangulaire
Environ deux semaines plus tard, les livres sont arrivés. Deux grosses briques. C'était vraiment un plan formidable.
Je dois dire que ce sont de très belles rééditions. Comparé à l'article que j'ai imprimé, par exemple, les illustrations sont incroyablement claires, comme si quelqu'un avait voyagé dans le temps et scanné la première édition. Clair, seulement visuellement. Leur signification n'était certainement pas claire. Stéganographie surtout était jolie, avec ses instructions détaillées pour invoquer les esprits.
Le processus de traduction (Stéganographie était en latin) a été lent, mais il est vite devenu évident que les livres ressemblaient essentiellement à l'écriture d'un fou, et je savais qu'il y avait même une autre couche de folie cachée ou cryptée dans le texte. J'étais entouré de notes sur papier, d'articles, de livres, comme un vrai fou moi-même. Et comme tant de fois ces derniers mois, j'étais perdu.
Eh bien, les livres n'étaient pas utiles pour résoudre le puzzle, mais j'ai découvert que c'étaient de très bons oreillers. Un nuit, la traduction m'endormait et je me suis réveillé avec mon visage collé sur Polygraphie. L'article que j'ai imprimé, qui contenait une copie de la couverture du livre, était juste à côté. En regardant la couverture de si près (peut-être de trop près), je l'ai finalement vu. Les clés.
Dans l'article, l'homme tenait deux clés, mais dans le livre, c'était trois. Au début, je pensais que la photo dans l'article était simplement dégradée, mais il y a beaucoup de numérisations haute définition en ligne, et toutes contenaient deux clés, pas trois. Le description partout était: "Trithème, s'agenouillant et présentant son livre à l'empereur Maximilien. Derrière lui, Haselberger détient deux clés." C'est très subtil, mais quand regardé côte à côte, c'est si évident. Au lieu de deux clés, dans mon exemplaire, j'en ai vu trois.
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Tout le reste était pareil. J'ai jeté Polygraphie de côté et coincé mon nez dans Stéganographie.
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C'était beaucoup moins évident, mais je l'ai trouvé. Partout, la porte avait deux fenêtres, mais dans chez Mars Éditions, il y avait trois:
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Clefs altérées, portes altérées. Dans quel but ? Quelque chose de si subtil, si caché devait être important, mais pourquoi ? Trois : un nombre sacré et magique. Une trinité. 
Je suis retourné à Nuit Sans Fin et j'ai recommencé depuis le début. En pensant au chiffre 3, pour la première fois, le triangle de la première page (le triangle réapparu sur la dernière page) m'a semblé important. Ensuite, je suis revenu aux livres Trithème et au chiffre expliqué dans l'article. Pour dériver l’incantation, on prend la deuxième lettre d’un mot sur deux. Le nombre critique ici est donc 2. Deux. Deux clés. Deux fenêtres. Mais ce chiffre n'a pas fonctionné. Peut-être que le nombre qu'on cherche n'est pas deux, mais trois. Trois clés, trois fenêtres. Trois, le nombre sacré. Le numéro du triangle. Peut-être qu'on doit prendre chaque troisième lettre de chaque troisième mot dans Nuit Sans Fin ? Qu'une seule façon de le savoir.
Cet esprit ondulant Ce voyageur capuchonné Qui existe odieusement ailleurs  Vous vagabondiez et elle fantasmait  Elle a cultivée, avec les philosophes  une incantation évidente Pour les lucifuges Pour les moqueurs Ce fantôme fieffant Loin des fadasseries terrestres et badines Ils se perchaient Les cormorans aporétiques Une plaine vaste
Le résultat:
daphnisegoinsilvishincusqueadsideranotus
Mon cœur battait à tout rompre. J'ai immédiatement reconnu le nom Daphnis du tableau Et In Arcadia Ego et j'ai su que c'était la clé.
J'ai répété ce processus depuis le début du livre et suis arrivé au paragraphe suivant après avoir rempli là où je supposais que les espaces et les ponctions devaient se trouver :
Après être arrivé au lieu où se confondent existence et non-existence, une porte verte est apparue, invoquée là depuis les plaines pastorales de la plus ancienne Arcadie. J'ai chanté à la porte ces paroles qui précédaient les ténèbres : Daphnis ego in silvis, hinc usque ad sidera notus.
J'aurais dû être heureux que tout ce qui avait conduit à ce moment n'était pas une coïncidence après tout, mais tout à coup, j'ai été terrifié.
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alicedusstuff · 1 year
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Pensée nocturne_version française
Wukong n'a jamais écouté les conseils de Macaque. Chaque philosophie sombre était contrée par une pensée heureuse. Chaque avertissement était balayé d'un revers de la main, effacée d'un baiser, soufflée d'un câlin, ou épousseté de l'idée d'un idéal incertain. En soit, tout ce que le Macaque pouvait dire qui n’allait pas dans le sens du légendaire roi singe était ignoré de la plus belle des manières. Et ce n’est que maintenant, dans le creux de son lit, au milieu de la nuit, coincé dans les bras de la cruelle personne qui l’avait tant de fois rejeté et désiré à la fois, que l’esprit de Macaque lui fit un rappel bruyant de sa condition. 
"Wukong ne m'écoute pas…" réalisa Macaque. 
Et l'idée même que cette réalité se répète à nouveau dans le futur dans lequel il se trouvait le paralysait. Était-il sain de reprendre sa relation avec Wukong ? Non. Ça ne l'était certainement pas. Macaque savait plus que trop bien ce que l'un et l'autre voyaient en eux. Le singe de pierre voyait en Macaque, le compagnon fidèle et aimant qu'il regrettait avoir assassiné. Et le singe de l'ombre voyait en Wukong le doux bonheur brûlant qui l'avait forcé à tout nier pour se laisser consumer jusqu'à la tombe. 
C'était clair que si Macaque et Wukong s'étaient une fois  aimés sincèrement à leur premier "je t'aime"; ils n'aimaient tous deux chez l'autre,  aujourd'hui,  que le souvenir fané qu'ils représentaient. 
Aucun d'eux ne se connaissait plus. Leur mouvements restaient en synchronisation; mais ils n'étaient plus harmonisés de la même façon qu'avant. La différence entre ces deux faits était aussi fine et confuse que la différence entre amour et adoration. 
"Wukong ne m'aime pas." Réalise Macaque pour la seconde fois, tandis que son  souffle s'accélère. 
Le singe à la fourrure de jais se retourna dans son lit, et se blottit dans les bras de son compagnon. Depuis la destruction de la maison de Wukong sur la montagne de fleurs et de fruits, le singe de pierre était en cohabitation avec Macaque. La situation les avait rapprochés, et ils avaient alors décidé de reprendre leur relation, depuis longtemps brisée. Mais maintenant, Macaque doutait. Il aurait dû dormir. S'il s'était endormis,  il n'aurait pas pensé autant. Pourquoi diable ne dormait-il pas ? 
Macaque ferma fortement les yeux. Ses muscles se tendirent sous l’effort, comme si tout son corps essayait de le forcer à dormir. Malgré tout, le geste ne fait que rendre Macaque encore plus conscient de ses pensées parasites. Il ne devrait pas penser. Il ne devrait vraiment pas laisser son esprit lui jouer des tours. Mais il n’y pouvait plus rien. Chaque tentative mise en œuvre pour faire disparaître les pensées sombres était conclue par une vague encore plus forte de pensées obscures. 
Dieux! N'allaient-elles pas se taire !?
-Macaque. 
Le cœur de Macaque loupa un battement et ses oreilles s’agitèrent une seconde. Macaque tentait de regarder autour de lui. Il leva les yeux vers Wukong pour voir si ce dernier dormait réellement. 
Avait-il imaginé la voix du sage ? 
Le souffle de Macaque s’arrêta, uniquement pour écouter la respiration de Wukong, s’assurer de si ce dernier était bien celui qui avait ouvert la bouche, ou s’il avait juste entendu une voix. 
Cela lui arrivait souvent à l’époque. Les ombres lui sussuraient toujours un aperçu du futur, ou du passé de temps à autre. Et c’était si réel que Macaque avait du mal à les différencier de la réalité. Mais ces derniers siècles, il avait été seul quand ces manifestations vocales lui étaient arrivées. 
Le souffle de Wukong était régulier, et lourd. Sa peau était chaude. Et bien que Macaque adorait se coller à cette fourrure qui sentait le soleil; il était, là maintenant, bien trop concentré à s’assurer du fait que Wukong dormait bel et bien. 
-Wukong ? 
Murmurra Macaque, incertain, malgré le fait évident que son compagnon n’avait pas pipé mot. La respiration de Wukong changea de rythme, comme si ce dernier s'était réveillé à l’appel de Macaque. Mais non. Il dormait toujours. Macaque le savait. Le singe de l’ombre sourit, satisfait, et mis à l’aise dans les bras de Wukong; s’agitant comme un petit oiseau qui essayait de s'ébrouer pour retirer la pluie de ses plumes. Puis, quand il fut enfin bien installé, il ferma les yeux encore, essayant de remplacer ses inquiétudes par le battement de cœur de l’homme qu’il aimait. 
-Je t’aime Mac…
Macaque se tendit et leva des yeux surpris vers Wukong dont le rythme reprit un ton plus agité, laissant échapper au sage quelques ronflements. C’était une phrase dite de façon incompréhensible. Les paroles d’une personne endormie. Peut-être même que ce n’était rien de plus que les mots échappés tout droit des rêves de Wukong, mais Macaque les avait entendus de façon bien trop claire. 
Wukong avait dit qu’il aimait Macaque. Il avait dit Mac! Pas Liu Er. Wukong n’avait pas utilisé l’ancien nom de Macaque. Il avait…Wukong a…il aimait…il…!
Le cœur de Macaque battait trop vite dans sa poitrine. Il cognait si fort que le singe de l’ombre eut peur que le son réveille Wukong. Oh par pitié, faites que Wukong ne se réveillerait pas. 
Si il le faisait, il verrait certainement le visage rouge de Macaque, et le sourire qu’il était incapable de faire disparaitre. Les yeux du singe à la fourrure de jais montreraient certainement tout l’amour qu’il portait à Wukong? et Macaque n’était pas prêt à ce que Wukong voit cette expression de lui. Ce serait tellement honteux. Il se sentirait si déshonoré, si Wukong découvrait à quel point des mots aussi simples avaient excité le singe à ses côtés. 
C’était stupide de penser ainsi. Mais le Macaque serait prêt à tuer Wukong, plutôt que de lui avouer combien une simple phrase avait été efficace. Suffisamment pour lui permettre d’effacer ses doutes, et lui permettre de dormir à nouveau.  Dieu! Macaque détestait tellement Wukong! Ce crétin était beaucoup trop adorable pour le bien du singe de l’ombre. 
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sloubs · 10 days
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hier soir en rentrant chez moi j'ai vu sur mon rideau une araignée de la taille de ma MAIN, d'habitude j'ai pas peur des araignées mais là vraiment c'était impossible pour moi de la toucher, et impossible de rester dormir dans la même pièce que ce monstre
et comme il était 21h30, j'ai eu beau appeler ma mère elle allait pas faire le déplacement juste pour une araignée aussi balèze soit-elle, donc mon seul recours était le suivant : mon voisin de palier
j'suis allée toquer chez lui en panique, j'me suis même pas présentée ni rien juste je lui ai demandé s'il avait peur des araignées, il m'a répondu "pas du tout 😎" et il est venu m'aider à la dégager, il l'a chopé à la main avec juste un bout de sopalin et zou à la poubelle
et là c'est pas ce soir je rentre chez moi, en bas de l'immeuble j'entends le générique de kaamelott à FOND ? j'entends la voix d'astier et perceval résonner dans l'allée, je lève la tête. ça venait de chez lui. non seulement le mec m'a sauvé la vie mais en plus il regarde kaamelott.....j'crois que j'ai trouvé mon âme sœur les gars
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madou-dilou · 2 months
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Harrow et Viren : analyse
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Viren, depuis sa résurrection en saison 4, est mis en parallèle avec Harrow.
"Beaucoup de temps a passé. Le royaume est prospère. Mes garçons grandissent sereinement. Nous vivons en paix. Il vaut mieux peut-être se concentrer sur le bonheur que nous avons" (Harrow).
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"Toute ma vie, j'ai couru après ce que je n'avais pas. Maintenant que je suis ici et qu'il ne me reste que trente jours à vivre, ai-je vraiment envie de passer ce temps à poursuivre cette quête ? Peut-être est-il temps pour moi de profiter de ce que j'ai, un mois entier avec ma fille. D'accepter que je suis simplement qui je suis. Et quand le moment sera venu, je serai en paix, et il sera temps de me laisser partir." (Viren)
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Tous deux réévaluent leurs vies, remettent en question les crimes qu'ils ont laissé dans leur sillage. Ils ont le sentiment d'avoir échappé à la justice. Leurs proches les encouragent à continuer de vivre, bien sûr, mais ils en sont venus à la conclusion que si leur vie a laissé une telle traînée de sang, la prolonger ne ferait qu'en répandre encore davantage.
Qu'à ce stade, la seule chose juste qu'ils pouvaient faire pour le monde, c'était de le quitter.
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Pour leur proches, qui se sont décarcassés pour eux, ce revirement est incompréhensible et même... franchement ingrat. "Vous -vous faites preuve d'obstination et... d'ingratitude !"/"Non. Non, papa, tu -tu n'as pas le droit. C'est moi qui t'ai sauvé ! Tu me dois la vie ! Il faut que tu restes !"
Pour citer Guenièvre, "vous vous êtes ouvert les veines dans un bain que j'avais moi-même fait couler."
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Surtout qu'Harrow et Viren sont tous deux incapables de formuler leur point de vue plus clairement que "Non, évidemment, vous ne comprenez pas. Veuillez me laisser" et "je dois trouver le chemin de la vérité et de la liberté."
Regardez-moi ça. Deux rois pris dans des vendettas de lignage, poussés par leurs âmes damnées à prolonger une existence dont ils ne veulent plus, même au prix de deux être créés pour être des sacrifices : un soldat, payé pour ça (contrairement au Haut Mage, hein Harrow), et... cet homonculus.
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D'ailleurs, tous deux renoncent ainsi à la magie noire en, comme le dit Harrow, "appelant un chat un chat" pour la première fois; et non plus "une solution créative pour régler ça" comme dit Viren.
Et tout comme Harrow avait écrit une lettre à son fils Callum pour le libérer des torts de la génération précédente, Viren tente de faire la même chose.
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A Callum, Harrow a tenté d'expliquer que le passé, que l'on doit cependant chercher à comprendre, ne devrait pas définir l'avenir; que sa mort doit clôturer le cycle de vengeance qu'il a initié par l'assassinat du Titan et pour lequel il assume toute la responsabilité; et que ses fils doivent assurer une nouvelle ère de paix.
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Il ne s'est cependant pas avisé de nommer officiellement un régent (Viren, Amaya ou Opélie), ce qui oblige le pauvre Ezran à assumer un rôle pour lequel, à huit ans, il n'est évidemment absolument pas préparé, et met du même coup son royaume dans le caca.
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A Soren, Viren fait moins de belles phrases. Il est très litéral. Il veut que Soren le juge, mais qu'il ait pour cela tous les éléments nécessaires; que Soren comprenne pourquoi il a commis toutes ces erreurs. Viren dit à Soren que toute la souffrance qu'il a ressentie n'a jamais été de sa faute, mais de la sienne à lui (c'est là qu'on regrette que le français n'ait pas de système de cas/déclinaisons).
C'est Viren et Viren seul qui a choisi de devenir un monstre en violentant Kppar puis Lissa, provoquant ainsi son départ, puis en le faisant payer à Soren tout au long de son enfance. La lettre avait pour but de libérer Soren de toute culpabilité. Parce que, quand tu te fais battre froid par ton père pendant toute ton enfance, tu te dis confusément que c'est de ta faute. Et de toutes façons, c'est bien connu, tous les enfants d'un divorce pensent que c'est de leur faute.
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Le problème, c'est que lire la vérité pourrait tout aussi bien faire sentir Soren encore plus mal. Parce que cette lettre confirme que c'est bien pour le sauver lui que Viren a détruit la famille, même si c'était un choix que Viren a fait. Si on se fie à Puzzle House, Soren se souvient qu'il était malade, que son grand-père a disparu, que son père l'a sauvé et que sa mère est partie, mais il n'a jamais pu faire le rapprochement entre tous ces événements.
Cette lettre veut dire que le simple fait que Soren soit vivant a bel et bien été la première fissure qui a fini par faire s'écrouler toute la maison.
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Viren a donc choisi de brûler la lettre, espérant épargner à son fils un tel fardeau.
Les morts de Viren et d'Harrow ont toutes les deux quelque chose du suicide, et pas seulement par les lettres qu'ils laissent derrière eux.
Vous vous souvenez de mon post comparant leurs actes à la citation de Kaamelott ? "Qu'est-ce que c'est quelqu'un qui souffre et qui fait couler son sang par terre pour que tout le monde soit coupable ? Tous les suicidés sont le Christ. Toutes les baignoires sont le Graal."
En résumé, j'essayais d'expliquer que leur masochisme faisait aussi souffrir les autres.
Harrow prétend se considérer comme un serviteur, et il est certainement sincère. Il est humble et a un grand sens de l'honneur, n'hésitant pas à défier certaines traditions -en partageant son portrait officiel avec Viren, et à mettre en jeu sa propre vie. Mais quand, par exemple, il ne trouve rien de mieux à faire que de priver son peuple de nourriture simplement pour honorer une promesse, ça fait doucement rigoler. Lui-même, assez hors-sol pour ne pas connaître l'état de son royaume, n'aura certainement pas à voir sa propre famille mourir de faim. Mais il semble considérer qu'en sacrifiant le royaume, c'est lui-même qu'il sacrifie. Et lors de sa mort héroïque, qu'en se sacrifiant, il sauvera le royaume au lieu de le plonger dans le chaos.
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Viren, très probablement en partie à cause de ses origines sociales qu'on ne cesse de lui rappeler (et d'une enfance pas très marrante, vu que le mec s'insulte devant le miroir jusqu'à craquer en pleurs et dévalorise sans cesse son fils) est hanté par le sentiment d'être inférieur aux autres. D'être inutile. Il a un besoin maladif de gratitude. Dans l'espoir de compter, de compter à leurs yeux, il a passé des années à s'auto-détruire par la magie noire, à se mettre constamment en danger, à se ruiner la santé, à payer les pots cassés du roi, puis à laisser Aaravos exploiter son corps de façon de plus en plus abjecte, bref, à ne se voir que comme un moyen en vue d'une fin.
Ce sentiment n'est d'ailleurs pas sans fondement : non seulement le roi est effectivement assez incompétent pour n'avoir pas la moindre idée de l'état des ressources de son royaume, mais en plus, là où n'importe quel épéiste arborerait avec fierté les cicatrices de son art, Viren est forcé de dissimuler son visage tuméfié -c'est même en partie la raison pour laquelle sa femme l'a quitté.
Le problème, c'est qu'il a cru que ça lui donnait le droit d'instrumentaliser les autres : sa femme, Sarai, Harrow, les princes, Soren, et quelques milliers d'autres, j'en oublie sûrement. Que puisque sacrifier les autres lui était difficile, cela faisait de lui le héros.
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Viren souffre (comme Lancelot dans Kaamelott, ainsi parla Sy Play qui a inspiré genre 99% de la présente analyse) d'un énorme syndrome du sauveur : ne pouvant exister que par la gratitude des autres, il se met à prendre en charge tous leurs problèmes, même si on ne lui a rien demandé, et quitte à en crééer d'autres au passage. Comme il est compétent, vif, pragmatique, réaliste et ingénieux, et littéralement magique, il finit par se rendre absolument indispensable. Personne d'autre que lui ne pouvait sauver deux royaumes d'une famine. D'autant plus Sarai, l'épouse d'Harrow, s'est sacrifiée pour le sauver parce qu'il était un mage. Cette culpabilité du survivant peut avoir aggravé ce problème.
Sa mentalité, qu'il a résumée en un "ressaisis-toi, bon sang," à un Terry traumatisé, a aussi probablement joué un rôle dans la dégradation de sa relation avec Harrow. Après la mort de Sarai, Viren a probablement pensé qu'il devait être le pillier inamovible et inébranlable sur lequel Harrow devait pouvoir se reposer. Que s'il montrait le moindre doute, la moindre faiblesse, Harrow, et avec lui, le royaume, s'effondrerait. Alors que si Viren avait été moins constipé, Harrow se serait sans doute senti moins seul, et aurait été moins susceptible de mettre fin à ses jours comme il l'a fait.
Viren est le cerveau du coeur. Il fournit un garde-fou à Harrow, dont le sens de la justice l'aveugle. Harrow a, après tout, bel et bien choisi le Bandeau dans son rêve, bandeau qui devrait le pousser à imaginer un système visant à protéger tout le monde de la même façon. Un idéal, irréaliste et inconsidéré. Viren est plutôt la Balance, à mon avis : il compare les coûts de ses actions aux conséquences positives qui en découleront.
Là, il est temps que je parle du Triangle dramatique, théorisé par le psychiatre Stephen Karpman dans son article Fairy Tales and script drama analysis. Il applique d'abord ce schéma aux contes de fées : Le Joueur de Flûte de Hamelin sauve les villageois, victimes des rats qui les persécutent; mais au lieu de le remercier, les villageois lui jettent des pierres et le bannissent sans payer leur dû; ce qui pousse le joueur de flûte à se venger, devenant persécuteur, en faisant disparaître tous les enfants du village.
Mais ce Triangle, comme Karpman l'explique, est aussi un jeu psychologique inconscient, un schéma relationnel typique entre victime, persécuteur et sauveur qui ne peut être appliqué à une situation d'urgence. Il n'est pas nécessaire que les trois instances du triangle soient présentes, mais il suffit souvent à une personne de jouer le jeu pour que les autres embrayent. Stephen Karpman ajoute que plus les rôles s'inversent au cours d'une seule scène, plus elle est intense en émotions et en conflit.
La victime est isolée, passive et est incapable de prendre des décisions pour résoudre ses problèmes. Le persécuteur la rabaisse, minimise ses souffrances et se moque d'elle en espérant la faire réagir. Le sauveur prend sa défense, se sent obligé de résoudre les problèmes de la victime à sa place même si elle ne lui a rien demandé, ce qui est très valorisant pour lui mais maintient la victime dans un état de dépendance.
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Le problème, vous le sentez venir, c'est qu'au fil des années, Harrow est devenu complètement dépendant de Viren pour mettre ses trop grandes idées en pratique, et donc des crimes "nécessaires" que Viren alignait comme des perles sur un collier. Non seulement c'est sale, mais c'est en plus infantilisant. Viren agit constemment en sauveur, ce qui place Harrow dans un rôle de victime, peu habitué à remettre en cause les décisions de Viren même quand il se trompe.
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Harrow n'en pouvait plus.
Il a eu tellement assez de sa dépendance à l'égard de Viren qu'il en a conclu que la seule façon de s'en débarrasser, c'était de mourir.
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Harrow aurait pu se cacher avec les princes, ou virer toute sa garde et assumer seul les conséquences de ses actes, mais il juste a saisi l'occasion de vendre chèrement sa peau et de mourir en héros. J'irais même jusqu'à dire que pour Harrow, sa propre mort servait trois objectifs :
Retrouver Sarai sans qui sa vie n'a plus de sens
Recevoir enfin son juste châtiment et mettre fin à son propre sentiment de culpabilité ainsi qu'au cycle de vengeance
Faire en sorte que Viren se sente enfin coupable de quelque chose, fut-ce son suicide.
Bref, d'enfin reprendre le contrôle en plaçant Viren dans un rôle de victime, tout en devenant le persécuteur.
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Viren, tout au long de la saison 1 et 2, payant les pots cassés d'Harrow et voyant inconsciemment une occasion de prouver sa valeur, a tenté de se placer en sauveur des royaumes humains faisant alors face à une situation de crise : il s'est retrouvé rejeté, complètement isolé, condamné à mort pour trahison et en totale incapacité de résoudre ses problèmes. Bref, une victime. Et qui c'est qui le "sauve" ?
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Aaravos, en se présentant comme le "serviteur" de Viren, flatte son ego et lui désigne des persécuteurs à blâmer. Cependant, Viren n'est pas un imbécile : il est conscient d'être manipulé. Il sait qu'Aaravos lui dissimule délibérément de nombreuses informations. Mais il s'y jette de son plein gré. Il est au pied du mur : pour ce qu'il en sait, il n'a fait que prendre une série de décisions inévitables, qui lui ont fermé portes après portes, le plongeant de plus en plus dans les ténèbres. Jusqu'à ce que le couteau devienne la frontière entre deux mondes, le sépare de l'unique source de lumière, blafarde, venant de "pire que la mort" : Aaravos.
Oui, c'est fait pour avoir toutes les allures du suicide.
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Viren (croyant bien faire) a tiré le pire d'Harrow, tout comme Aaravos (voulant foutre la merde) a tiré le pire de Viren.
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Autrement dit, comme pour Harrow, la seule façon pour Viren de se débarasser de son âme damnée, c'était de mourir.
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Et quant à la troisième mort de Viren dans la sixième saison, héroïque s'il en est (sur le balcon même où il a regardé son poignet dans la saison 2), ce n'est pas non plus un hasard s'il répète les derniers mots que lui a addressés Harrow afin de l'humilier : "Je suis un serviteur."
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Ce terme porte une ambivalence : la noblesse de l'abnégation et l'humiliation de la soumission.
Harrow avait beau se considérer lui-même comme un serviteur du royaume et promouvoir l'égalité dans ses réformes et ses symboles, il en a fini par en avoir marre. Il sacrifie certes sa propre vie pour mettre fin au cycle de la vengeance, mais comme il ne se donne absolument pas la peine de préparer sa succession, ne serait-ce qu'en s'assurant que les princes sont en sécurité, le résultat une catastrophe. Il consacre également les dernières minutes de son existence à se montrer d'une cruauté parfaitement injustifiée envers Viren. Cependant, lors de sa seule interaction avec son héritier de la série qui ne soit pas une analepse, Harrow ne dit rien d'alarmant à Ezran. Harrow se prépare à enfin affronter la justice, il se prépare à mourir et fait tout pour qu'Ezran ait, pour dernier souvenir de son père, une conversation anodine. Afin d'éviter qu'Ezran croie qu'il l'a abandonné. Il est trop tard pour lui, mais il veut que ses enfants écrivent une nouvelle histoire, où les conflits millénaires laissent enfin place à la paix.
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Viren, blessé qu'Harrow le rabaisse plus bas que terre, prenne son abnégation pour de l'arrogance et le laisse encore une fois payer les pots cassés de ses décisions, a fait de ce terme la justification pour ses crimes... confondant, dans ses bonnes intentions, "servir le peuple" et "se servir du peuple". Viren était tout à fait prêt à se sacrifier pour sauver Harrow dans la saison 1, mais Harrow, décidé à reprendre le contrôle, ne l'a même pas écouté; et Viren s'est immédiatement rétracté quand Harrow a refusé de le reconnaître en égal. Bien qu'on ne peut plus sincère, le sacrifice de sa vie a alors été rejeté par le scénario car fait sans humilité.
(ou alors, Harrow a immédiatement compris ce que Viren comptait faire et l'a pourri pour l'en dissuader)
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Aujourd'hui, Viren, hanté par la vision du sang d'Harrow par terre, choisit donc de se sacrifier, sauvant ainsi la population de Katolis face au feu des dragons, de se sacrifier lui seul et personne d'autre; mais honni, haï et incompris. Le portrait officiel de lui et d'Harrow, symbolisant ses nobles actions et le bien qu'ils ont pu faire, a brûlé dans l'incendie du château. Aux yeux de l'histoire, Viren restera le traître. Le Méchant Conseiller, le Jafar, le Richard III, le Iago, le Scar.
Personne ne verra son sang qu'il fait couler sur le sol de la chambre d'Harrow.
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"En tant que roi", dit Harrow, "j'ai essayé d'être altruiste. Mais en tant que père, j'ai un souhait très égoïste." Et il est mort de façon égoïste.
Viren a passé sa vie à être égoiste sans même le savoir. Pour la première fois, il est altruiste. Il meurt non en habits de cour mais en haillons, non en héros porté aux nues mais en traître. Soren ne saura jamais ce qu'il a fait pour lui enfant, il ne veut pas que sa mort le hante.
Servants of the realm indeed.
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Pour conclure, une citation de Kaamelott :
"Je pars pas sans bandages ! Si on croise un gamin, j'veux pas qu'il tombe dessus. Je suis le Roi Arthur. Jamais je perds courage. Je suis un exemple pour les enfants."
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shakeskp · 2 months
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Je ne sais pas pourquoi mes fics Star Wars s'écrivent autant avec des flashbacks, ce n'est pas un truc dont j'ai l'habitude, mais avec ce fandom ça vient naturellement.
Le début du projet Springbreak, aka la romance-qui-aurait-dû-être-épistolaire, aka la fic où Anakin vit une chanson de Fall Out Boy écrite en 2008 et Obi-Wan une ballade d'été mélancolique :
Deux ans après la fin de la guerre, le Haut Conseil perdit la tête et décréta que tous les chevaliers Jedi ayant été adoubés après le début du conflit devraient effectuer l'année de missions en toute indépendance dont ils avaient été privés. Les talents acquis durant la guerre avaient été, eh bien, guerriers, et il était temps de se remémorer l'origine de leur Mission, qui était pacifiste, et de nombreuses planètes avaient besoin de l'intervention d'ambassadeurs neutres.
Anakin trouva cette décision raisonnable, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il était également concerné.
-- C'est une blague ? demanda-t-il à Obi-Wan lorsqu'il reçut son premier ordre, une mission pour bébé Jedi dont le nez produirait encore du lait si on appuyait dessus. Je pourrais effectuer cette mission les mains attachées dans le dos et un bâillon sur la bouche.
Même en tant que mission diplomatique, c'était du niveau zéro. Anakin avait été formé par Obi-Wan Kenobi. Ce n'était pas parce qu'il manquait plus vite de patience qu'il était incapable de régler en cinq minutes ce cas de mariage arrangé.
— Parfait, répondit Obi-Wan avec un sourcil haussé. Elle n'en sera réglée que plus vite. Anakin, dit-il plus fort lorsque ce dernier allait insister. Toi plus que n'importe quel autre chevalier mérite cette année de liberté. Tu es l'un des très, très rares à avoir passé la guerre au côté de ton maître plutôt que d'avoir été déployé ailleurs.
Il lui sourit avec une excuse dans le regard.
— Ça te fera beaucoup de bien de pouvoir agir sans que je sois toujours sur ton dos.
Oh non, songea Anakin en réalisant soudain ce que cette histoire ridicule signifiait vraiment.
On voulait le séparer d’Obi-Wan.
***
Anakin savait, objectivement, que le Conseil n'aurait pas créé un décret influençant plus de mille cinq cents Jedi juste pour le séparer d'Obi-Wan. Il n'était pas égocentrique à ce point. Et ayant comparé sa mission à celle de plusieurs de ses compagnons de galère, il savait qu'il n'était pas le seul à être traité comme s'il sortait tout juste de la Crèche.
Mais. Il était Anakin Skywalker. Le Héros Sans Peur. Le pourfendeur de Dark Tyranus et Dark Sidious.
C'était complètement ridicule !
Aussi, après quelque jours à râler sombrement avec d'autres vétérans infantilisés, il demanda à voir le Conseil qui le reçut avec une rapidité louche. Clairement, ils s'étaient attendu à ce qu'il proteste.
Mais ils ne s'étaient certainement pas attendus à ce qu'il allait leur sortir.
Tout le monde, tout le monde oubliait qu'il avait été formé par Obi-Wan. Même Obi-Wan.
— Dans sa grande sagesse...
Même pas une pointe de sarcasme dans sa voix, il espérait vraiment qu'Obi-Wan était fier.
-- ...Le Conseil a décidé que les Jedi ayant été privés d'une année de missions en toute indépendance devraient l'effectuer, à dater du premier du mois prochain. Toutefois...
S'ils croyaient qu'il ne voyait pas leur sourire en coin...
— Ils ne sont pas les seuls à avoir été privé de cette expérience nécessaire à tout Jedi. Le chevalier Koestar, la chevalière An'ki, Maître Ost...
Il continua la liste des quatorze noms qu'il avait dénichés dans la base de données de l'Ordre après trois nuits blanches et une quantité de caf à en empoisonner un wookie. Et enfin...
— La chevalière Aïmetyo et... Maître Kenobi.
Et il le savait mieux que personne, il en était la raison. Obi-Wan l'avait pris comme padawan immédiatement et n'était jamais passé par cette étape initiatique.
-- Anakin, soupira l’interpellé en se pinçant le nez.
Le reste du Conseil le regardait avec une stupéfaction non dissimulée. Il les avait coincés, et ils le savaient. S'il y avait non pas un, mais plusieurs précédents, il n'y avait pas de raison qu'il ne puisse y avoir d'autres exceptions. Et Anakin avait toutes ses chances d'en être une.
— Une excellente remarque, déclara Maître Yoda à la surprise générale, y compris celle d'Anakin.
Il ne s'était pas attendu à ce que le Grand Maître soit le premier à céder, et si vite.
— En délibérer, le Conseil doit. À Maître Windu, la liste, remets.
Dérouté, Anakin s'exécuta, soutenant le regard exaspéré du Maître de l'Ordre.
Il sortit de la salle du Conseil avec un léger sentiment de malaise, le mit sur le compte de l'irritation d'Obi-Wan et se promit de l'inviter à dîner pour se faire pardonner, même s’il n'aurait pas dû en avoir besoin.
Il avait fait ça pour leur bien.
***
— Ce n'était pas du tout ce que je voulais, dit-il, horrifié, quelques heures plus tard.
Obi-Wan, avec un stoïcisme né de ses nombreuses années d'expérience, venait de lui montrer un ordre de mission qui faisait passer celle d'Anakin pour une tâche ardue.
Servir de témoin à l'inauguration du nouveau parc naturel maritime dédié à la paix de Champala ? On le prenait pour un padawan ?
— Ils ont complètement perdu la tête, ils ne peuvent pas se passer de toi en tant que conseiller, c'est n'importe...
— Oh, je ne quitte pas pour autant mon poste, répondit calmement Obi-Wan. Au contraire, je sers d'exemple aux autres Jedi, afin de prouver que le Conseil est juste. Merci, Anakin. Sincèrement.
— Obi-Wan...
— Sur ce, je vais te laisser.
— Où est ce que tu vas ?
— Quinlan et Luminara ont une bouteille de Danse-de-Feu antakarien qui porte mon nom. À demain.
Anakin faillit le rappeler, mais choisit sagement de le laisser partir.
Et peut-être qu’il irait voir ce que lui aussi avait de plus alcoolisé dans son placard.
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parlerenfleurs · 2 months
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Je viens enfin de voir le Comte de Monte Cristo, et je vais pas mentir, même si j'ai majoritairement passé un bon moment, pas mal d'aspects m'ont déçue.
Premièrement, contrairement à beaucoup de gens si je me réfère aux quelques posts que j'ai vu passer, j'ai pas assez ressenti le côté jouissif de la vengeance. Au contraire, le film prend clairement parti de dire que la vengeance a un coût, et que Monte Cristo a tort, quelque part (avant qu'il mette de l'eau dans son vin). Étrangement, la réputation de Morcerf n'est pas ruinée, c'est une vengeance privée, presque sordide, alors qu'il est le plus gros morceau des trois, et donc celui qui aurait dû ressentir la justice le plus fortement.
Mais surtout, il y a la vengeance, okay, mais où sont les récompenses, dont il parle dans le même souffle ? Elles sont tout aussi jouissives que la rétribution, normalement : le pouvoir de faire le bien, autant que de se faire justice. De tout le film, Dantès ne sauve personne. Il arrive toujours trop tard. Angèle meurt. Morell est mort, et, bien qu'on aie pris la peine de nous présenter son fils, qui sans doute est dans une situation difficile après la ruine de son père, il n'y a pas de scène où Monte Cristo arrive tel un deus ex machina pour le sortir de la misère avec ses diamants et ses faux documents. Puisqu'il n'y a pas de justice publique pour Morcerf, il n'y en a pas non plus pour Haydée.
Ensuite, et c'est adjacent, on ne la sent pas, la fortune de Monte Cristo. Certes, ils ont tout donné dans les demeures, les décors, mais montrez-nous de l'or, des diamants, du pognon ! Le diamant à peine montré à Caderousse devrait faire l'amour à la caméra, qu'on sente vraiment le poids, la valeur, de ce diamant, ce qu'il représente pour changer la misérable vie de Caderousse. Montrez-nous les extravagances de Monte Cristo, son pouvoir. Il est austère, sinistre, comme dans le livre, certes, très bien, mais là tout ce qui l'entoure l'est aussi.
Où sont ses serviteurs ? C'est à peine si son bras droit, qui est censé être son portier (un rôle d'une importance capitale, et qui fait que normalement on n'entre pas chez lui comme dans un moulin, faut pas déconner), a un rôle dans le film, et il n'y a littéralement personne d'autre.
Où est sa science ? L'abbé Faria lui a enseigné bien plus que juste l'italien, l'anglais et le roumain (dont par ailleurs, Pierre Niney a fait une excellente performance !). Je sais bien qu'il n'y avait pas le temps pour la science et les poisons et la philosophie, mais je le regrette.
Autre point qui me dérange : tout le monde est blanc. Haydée, le serviteur à peine aperçu, absolument tout le monde. C'est bien dommage quand on est en train d'adapter une œuvre de Dumas, et une histoire aussi cosmopolite.
En parlant de ça, où est Marseille ? Où est la Provence ? Pas une trace d'accent ou de cigales, on sent à peine qu'on est dans le sud, je trouve ça vraiment dommage :/ Même Mercédes est blanche et française (et déjà noble ??).
Autrement, Pierre Niney est très bien, la musique superbe, et c'est certain qu'on doit faire des choix drastiques pour adapter une histoire aussi fournie, simplement je trouve que le scénario aurait pu être un poil plus cohérent avec une dernière passe. Cela dit, il y a eu des moments où on ricanait joyeusement de ce que le Comte manigançait donc tout n'était pas décevant dans l'exécution de la vengeance...
Et puis j'ai adoré quand ils ont fait du Comte une figure Draculesque en lui donnant ses loups qu'il commandait en roumain ! Et, même si c'était par force maladroit (manque de temps) ils ont inclu explicitement Eugénie et Suzanne.
Mais enfin, mon adaptation préférée reste la série de téléfilms avec Gérard Depardieu pour l'instant.
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chifourmi · 4 months
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Voilà on s'est appelé avec le Dieu Grec et on a conclu que c'était mieux qu'on s'arrête là. Parce qu'il n'est vraiment pas prêt à tenter quelque chose de sérieux. Il m'a dit qu'il s'était construit un mur et que c'était impossible de le détruire parce que c'est déjà arrivé l'année passée et quand ça arrive ses émotions sont décuplées et il peut aller loin. Je ne sais pas à quel point mais c'est bien le redflag que j'avais aperçu. Il m'a dit qu'il avait beaucoup travaillé sur lui et qu'il travaillait encore sur lui à ce niveau là. Et je me dis que c'est bien qu'il s'en rende compte et qu'il ne prenne pas le risque de blesser d'autres personnes. C'est mieux que ça n'aille pas plus loin du coup. Mais ça m'énerve que des sentiments soient apparus parce que ça a gâché ce qu'on avait. C'était trop beau, c'était léger, c'était adorable.
Il m'a dit qu'il n'avait jamais eu de relation comme ça aussi longue et il trouvait ça fou que ça se soit aussi bien passé et qu'il n'y ait jamais eu d'embrouille. Ça a duré 8 mois. Il m'a dit que j'étais quelqu'un de vraiment bienveillant, que j'étais une trop chouette personne, qu'il aimait bien que j'aille vers tout le monde tout le temps avec le sourire.
C'était trop beau notre appel, c'était trop touchant. Je lui ai dit ce que j'aimais chez lui, que j'aimais trop le fait qu'il parle beaucoup parce que moi j'adore écouter, que j'aimais trop son côté passionné aussi. Puis on a tout mis au clair pour qu'il n'y ait plus aucun non-dit. J'aurais tellement voulu le voir une dernière fois mais il m'a dit que c'était pas une bonne idée parce que ça me ferait encore plus mal. Je sais qu'il a raison mais c'est dur. Limite l'appel m'a fait ressentir encore plus de choses pour lui. Il m'a dit que je lui manquerais et c'est bête mais avant l'appel j'avais l'impression de n'être absolument personne pour lui. Et j'ai compris que c'était archi faux. Il m'a dit que j'avais bien fait de le faire maintenant parce que pendant ses examens ça aurait été dur pour lui. Et il m'a demandé si j'avais prévu des choses de mon côté pour ne pas trop ruminer.
J'avais tellement de mal à raccrocher.
Je me sens tellement légère, j'ai plus du tout cette boule au ventre. J'avais tellement besoin qu'on parle. Je suis tellement heureuse et tellement triste en même temps. J'arrive pas à croire que je le verrai plus et que je n'aurai plus jamais de messages de sa part. J'ai envie de pleurer sans m'arrêter et en même temps j'ai pleins de beaux souvenirs en tête. C'était trop beau ce qu'on a vécu.
(18/05/2024)
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swedesinstockholm · 1 month
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12 août
ça fait deux fois que des filles bruyantes qui parlent français passent devant moi avec leur pédalo et ça me donne envie de faire du pédalo avec quelqu'un et d'être légère moi aussi. y a pas de pédalo à une place. je crois que j'ai moins de mal à être légère quand je suis avec quelqu'un que quand je suis seule. quand je suis seule je pèse plus lourd. mais j'ai la flemme de faire des efforts pour être sociale. f. m'a dit qu'elle irait à la mer en octobre quand jo/johanna aurait des vacances, tout le monde a deux prénoms dans son entourage selon son genre du jour, j'ai dit c'est qui jo? un nouveau membre de votre polycule? (oui). je sais pas comment elle fait. l'autre jour avec n. on parlait de mon genre, je sais plus pourquoi. je lui disais que je me sentais pas particulièrement féminine et que j'aimais pas les formes de mon corps, que j'aimerais avoir un corps plus neutre. elle m'a demandé si j'aimerais utiliser les pronoms non-binaires et j'ai dit ohlala non i don't mind being a girl! c'est juste une histoire de corps. mais c'est jamais juste une histoire de corps. j'ai jamais aimé mes seins par exemple. quand ils ont commencé à pousser j'en voulais pas et je refusais catégoriquement de porter un soutien-gorge. je sais pas si c'était par refus d'avoir des seins ou par refus de grandir mais c'était un refus. maman me disait lara tu dois en mettre sinon t'auras la poitrine qui tombe, mais je préférais mettre des tshirts serrés en me disant que ça ferait le job de soutien, et maintenant j'ai la poitrine qui tombe et je l'aime pas. même si samedi soir j'ai fait un photo shoot nue devant ma webcam et je me suis excitée toute seule.
quand j'avais parlé de mon soupçon d'abus sexuel à maman elle m'avait dit que j'avais toujours eu une relation de dégoût avec mon corps. que j'avais toujours refusé de mettre des tampons par exemple. je sais pas à quel point tout ça est lié. à supposer qu'il se soit vraiment passé quelque chose. ça me fait penser à une scène de la série split où une des filles pleure pendant le sexe et puis elle raconte à son amante qu'elle est devenue lesbienne après avoir été violée par un homme. je me demande combien d'histoires de préférence sexuelle et d'identification de genre sont liées à des histoires d'abus sexuel.
hier matin je suis retournée au vide-grenier au maybachufer parce que c'est pas loin et parce que je rêve de trouver une robe en vichy rose pâle. j'en avais une quand j'étais petite. en fait mon identité de genre n'est ni féminine ni masculine, je veux juste mettre les mêmes habits et avoir le même corps que quand j'étais petite. un corps non marqué fémininement. un corps libre. libre de me promener nue. libre de bouger. non encombré par toute la gêne et le dégoût qui s'y sont nichés à l'adolescence. quand j'étais petite je pouvais danser où je voulais et le grand figement n'existait pas. je parlais à qui je voulais je chantais partout le monde était à moi. je m'en rappelle pas, mais j'imagine. c'est ce que maman me raconte. c'est ce que je vois sur les photos. n. m'a dit qu'elle se rappelait que quand elle était petite il lui tardait de grandir parce qu'elle se sentait pas libre, justement, en tant qu'enfant. et peut être que je me sentais pas du tout libre en réalité moi non plus, j'en sais rien. mais je sais que j'avais pas particulièrement envie de grandir. vers la fin de l'enfance en tout cas. enfin non, même ça c'est faussé parce que pour écrire mon texte sur l'été 2004 y a quelques mois j'ai relu le journal de mes treize ans et je disais que j'avais envie d'avoir seize ans et de rencontrer un joli garçon dans le tram et de lui donner mon numéro. donc j'en sais rien. tout ce que je sais c'est que hier au marché j'avais envie d'acheter une robe rouge laura ashley que j'aurais pu porter à six ans et un minishort en coton jaune avec des étoiles mauves clairement des années 90 et aussi des grands tshirts et des grandes chemises d'homme.
dans un documentaire d'alejandro jodorowsky dans lequel il faisait vivre à des gens une seconde naissance, il disait que les gens avec des traumas restaient parfois bloqués à l'âge mental qu'ils avaient à l'époque où le trauma s'est produit. ça m'avait paru évident. je suis une enfant de sept ans. dans ma relation avec maman, dans ma relation avec la maison, dans ma relation avec mon corps, dans mon refus de vivre ma propre vie, jusqu'à mon style vestimentaire putain.
finalement j'ai acheté qu'une chemise en vichy bleu ciel à trois euros que j'ai regretté d'avoir acheté cinq minutes plus tard en me rendant compte qu'elle était 40% polyester. après j'ai fait du pain, une lessive, je me suis rasé les jambes après plus d'un mois de jambes poilues et j'ai affronté le ménage de la salle de bain. ça va, j'en suis pas morte. maman m'a appelée pour me raconter sa journée et me parler de la météo mais jamais elle me demande ce que je fais moi ou comment je me sens. elle m'appelle juste pour me raconter ses virées au centre de recyclage et à la piscine et pour me dire le temps qu'il a fait le temps qu'il fait là et le temps qu'il fera demain. je vois ces vacances à la mer comme une bouée de sauvetage à la fin de mon été, le rêve à atteindre au bout de l'enfer, mais ma détresse berlinoise m'a un peu fait oublier que maman était toujours maman. je suis même pas en détresse en plus. je suis en apprentissage. aujourd'hui j'ai fait des progrès: j'ai pensé à prendre un snack dans mon sac, j'ai pas trop marché (j'ai pas bougé du parc), j'ai fait des longues pauses pour écrire tranquille, et j'ai trouvé des wc pour faire pipi! prochaine étape: penser à prendre une serviette pour m'allonger dans l'herbe.
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