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Des courbes, des lignes, des graphiques, des moyennes, des tangentes, des diagrammes, des schémas, des tracés, des figures, des codes couleurs, des légendes, des modélisations, des organigrammes, des abscisses, des ordonnées, des cartographies interactives, des histogrammes, des données, des compilations numériques, des pictogrammes, des figurés, des formules, des condensés, ça monte, ça descend, ça fait des pics, des formes à relief, ça se lit à triple entrées, ça se dit simplifié ou élaboré, binaire, hexadécimal , topographique, vulgarisé, rationnel, expérimental, empirique, méthodologique, hypothétique, descriptif, non exhaustif, ludique, ça bouge, ça varie, ça évolue, ça mute, ça se met à jour en temps réel, ça se suit, ça se complète, ça parle, ça s’interprète, ça ne ment pas, ça prouve, ça appuie, ça atteste que, ça se compare, et ça continue, ça forme des lignes, des petits carrés, des triangles pointus, des arcs de cercles, des pointillés, il faut mesurer, compter, déduire, multiplier, faire des ratios, jauger, évaluer, sonder, tenir les comptes, observer, niveler, quantifier, indiquer, sous-peser, réguler, ça fait peur ou ça rassure, ça ne veut plus rien dire, mais ça dit encore des choses, ça obsède, ça m’obsède, ça m’imprègne, ça détint, ça me possède, c’est rentré dans mon cerveau qui a accumulé au moins deux fois la circonférence de la planète terre de lignes et de courbes et de coordonnées diagrammatiques depuis 8 semaines, ça m’a modelée, formatée, réinitialisée, je pense de manière convexe et hyperbolique, mes pensées sont cycloïdales, mon sommeil concave, je ne fais pas corps avec les courbes mais comme elles j’ondule je fluctue je rebondis.

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prières de fin de confinement

je voudrais que cette relation soit douce et libérée de l’égo 

je voudrais qu’elle aille mieux et qu’elle rencontre plein de gens à qui faire des bisous et qui lui en feront aussi

je voudrais qu’il soit heureux et qu’il ait conscience de la bienveillance qu’il m’inspire

je voudrais qu’elle pactise avec elle-même pour s’aimer plus et se mutiler moins

je voudrais qu’il ne meure pas avant dans mille ans 

je voudrais que toute la terre soit protégée des méchants capitalos

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Sauver les punks d’eux même

je me tape une descente aux enfers

une catabase dieu soit louée pas de kéta basée une descente de l'adrénaline d'endorphine d'amphétamine ça faisait un mois que je n'avais reçu personne chez moi dans ce chez-soi si coquet que le confinement et moi on a aménagé

je me suis lavé la tête je suis sorti sentir les roses et faire les courses j'ai bu, en m'inquiétant de la police dans les rues et de l'heure qui tournait comme tournait l'objet de mon tourment dans le quartier tout titubant tout en buvant comme tournait la roue, de qui est H.S. de qui est saoul de qui est saoulé

je le regarde exploser

j’ai peur pour mon chez-moi

je le vois au bout au bout du tunnel je l'ai si souvent vu dans le mal absolu ce qui est différent cette fois c'est qu'il faut que je renverse le gouvernement et trouve un vaccin pour effacer les causes de son désespoir

est-ce pour sauver les punks d'eux-mêmes qu'on fait la révolution

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habitation temporaire d’un lieu X

regarder dehors il fait beau je vais chercher un verre d’eau je lis les nouvelles mon dos courbaturé se crispe et me pousse de nouveau vers le lit

cette nuit mon amoureux avec qui j’ai la chance de partager un lit qui n’est pas le mien en temps « normal » me lisait le hussard sur le toit de giono je crois que je me suis perdue après avoir entendu la description d’une femme qui hurlait pour rentrer dans une église et que le hussard, lui, se faisait picorer par des moineaux qui le croyaient mort

je me suis réveillée dans la nuit j’ai entendu au moins deux personnes sans doute tout caisses, toutes bourrées débouler dans la rue de paul bert en hurlant leur délivrance, criant des onomatopés, comme s’ils avaient gagné un match ou que sais-je

à l’issu d’un WOUUUUUUUUUHOUUUUUUUUUUUUUU retentissant, une femme les engueule de sa fenêtre pour les faire taire elle les sermonne bien ennuyée de s’être faite réveillée et mise debout

après un court temps calme, ils se remettent à gueuler, un peu plus bas dans la rue jusqu’à ce qu’on les entende au loin, au milieu de ce que je suppose être la place guillotière peut-être même plus loin

je n’ai pas réussi à me lever, j’étais clouée au lit alors j’ai essayé de concentrer toute mon attention dans mon ouïe, faute de pouvoir faire marcher mes jambes et mes yeux pour percevoir les sons lointains qu’ils produisaient, à la scène s’ajouta comme dans une vieille fiction, des bruits de corneilles qui devaient se trouver sur le toit. je pense qu’il devait être 5h du matin

En plus de leurs croassements et des autres sons humains, j’ai perçu un bruit de pneu sourd, roulant sur le bitume mouillé une voiture descendait doucement la rue, dans leur direction je me souvenais de la dame qui criait plus tôt, et espérais fort que ce n’était pas les condés

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sans effraction

Dans ma mémoire, l’image de toi se complète de plus en plus.

Quelques-unes de tes expressions me semblent déjà familières ; de face comme de profil tout doucement tu t’imprimes.

Mais ai-je envie de laisser ton visage habiter mes pensées ?

Je sais que s’il est là c’est bien que j’ai baissé la garde,

volontairement laissé tomber la chaîne —

Pour autant est-ce que je consens vraiment à ce que tu t’immisces ?

J’ai ce rêve récurrent où je constate que ma porte est mal fermée mais je décide de la laisser telle quelle ; à chaque fois, quelqu’un finit par rentrer et je hurle.

Alors quand tu me dis

Je suis content de voir que tu fais sauter les verrous avec moi c’est que quelque part tu me fais confiance

J’ai envie d’hurler que je n’ai pas de verrous que je laisse la porte entrouverte un peu par paresse mais par confort aussi par soif d’air frais et par envie de me sentir en sécurité sans avoir besoin d’un tour de clef

Une part de moi voudrait te dire prends garde si tu mets ton pied dans la porte tu risques de te faire pincer très fort

c’est plus fort que moi

Mais je ne sais pas pourquoi une autre fredonne la chanson de Fleetwood Mac

— There's a cool breeze in the air Why should we be afraid…

sûrement parce que la guitare est assez jolie pour me faire oublier la rengaine de « The chain ».

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La liste des queues que je trouve incroyables :

- la queue devant le caviste putain

- la file de quinze personnes qui attendaient devant la jardinerie tout à l'heure on voyait clairement leurs yeux briller de cette sérénité que seule procure l'auto-suffisance alimentaire atteinte grâce à six pieds de tomate coeur-de-boeuf sur le balcon d'un F2

- l'attente devant Terres Lyonnaises à laquelle j'ai participé et ou une femme nous a shamé parce qu'on FAISAIT PAS BIEN LA QUEUE et ou un homme a réagi en ME DÉSIGNANT parce que c'est moi qui avait instauré le mood de pas envahir le trottoir en attendant sur les porte-vélos MONSIEUR VOUS AVEZ LE DROIT DE VOTE ET VOUS LAISSEZ UNE FILLE AUX CHEVEUX GRAS EN TONGS AVEC UN T-SHIRT SEX PISTOLS DÉCHIRÉ VOUS DICTER VOTRE FAÇON D'ATTENDRE D'ACHETER DES PRODUITS LOCAUX FRAIS ET DE QUALITÉ MAIS LAISSEZ MOI LOLER PUTAIN

- la queue devant le fromager

- la queue devant la Crafterie alors que GROS si t'aimes la bière artisanale à ce point-là C'EST LE MOMENT D'UPGRADER TA PASSION DE GROS BLAIREAU EN EN FAISANT CHEZ TOI

- la tienne

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#Cecilia K.

Collages (magazines et livrets des années 60/70 + décollages d’affiches)

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J’ai bien télétravaillé aujourd’hui

J’ai passé la journée  à me toucher

j’ai eu trois orgasmes payés par mon employeur

consciencieusement,  je n’ai travaillé qu’à mon bon plaisir

avec autonomie, implication et créativité

des qualités que je sais mettre à profit pour kiffer

merci patron

grand bien nous fassent ces orgasmes  d’ouvriere.s libéré.es

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Je suis sur une page blanche dans une seule pièce un espace de coton je flotte il n’y a plus d’avant plus d’après j’oublie j’oublie les noms les jours qui je suis ce que je veux les désirs suspendus je flotte je suis faite d’air de vide en suspension mon souffle est tout petit respiration artificielle respiration collective nous aspirons ensemble ce qu’il reste que reste-t-il je ne vois rien je n’entends rien je n’ai plus de bras rien qui me relie serpent à la place des membres glisser dans l’ennui perdre le sens serpent qui rampe solitaire dans l’infini le temps qui se plie se roule s’aspire lui-même va finir par se manger et je serai dans mon ventre je serai au commencement à nouveau à l’aube de ma nuit à l’orée de mes bois comme dans le rêve que j’ai fait avant la fin de ce monde j’ai rêvé de forêts de chevaux qui galopaient je les voyais de loin prendre une direction j’avais l’intuition que les animaux me montraient une piste une entrée vers mon inconscient une clé je m’étais ouverte à la science des rêves neuf mois avant une gestation lente une digestion amorcée maintenant en suspension où est passé la digestion l’estomac l’organe qui palpite pousse vers les autres pousse à se nourrir à se remplir je me vide doucement j’ai initié le mouvement du vide pour résister à la pression ne soyez pas inquiet je l’ai choisi je le crée il me fabrique il fera cela avec intelligence il est ingénieux ce temps suspendu la transition métamorphose toujours phénoménale prenant l’humain par surprise même quand celui-ci s’évanouit se laisse aller à l’évanouissement.

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Est-c’que les infra-basses font mouche ?

À lire avec : https://www.youtube.com/watch?v=swbg76x9S4g

Est-c’qu’il y a des infra-basses en nous, des courants sourds qui nous emmènent à des endroits que nous imaginions depuis toujours ? Est-ce qu’il y a la terre, ronde, et la terre à creuser. Je lis des choses, des mots surtout - l o l - qui me parlent de la terre

mère

qui me parlent de la ronde infinie qui semblable aux mouches se laisse gobée

par le corbeau par la pie

par tout ce qui vole haut. Hier je me morfondais, où plutôt j’étais face à cette

impasse intellectuelle :

Comment, me chuchoter, en me prenant dans les bras tout doux tout bas, que tout

vas mieu

que tout va bien

alors que ça n’a pas souvent été le cas, et qu’autrefois, quand les frontières

étaient ouvertes

quand faire du vélo voyager déménager organiser des évènements était autorisé

je me morfondais dans la chambre, dans le chalet, dans le cachot de bonnes, bonne à s’morfondre devant la porte d’entrée qui ne me laissait jamais sortir, bornée par dépression et angoisse, cloitrée par haine et désespoir, cloitrée pour ne pas confronter le regard, laissée anéantie à la portée d’aucun sortie.

Alors aujourd’hui

que les voix de la réalité, celles-là même qui textuellement m’informent

du monde extérieur

me rapportent la même chose que les voix irrationnelles de la machine infernale que j’ai essayé dix ans de faire taire,

j’avoue ça me fout les boules grave.

Mais point de floraison sans enterrement

Enterrer l’idée que tout va mieu, parce que le jour où j’ai su la comprendre

deux semaines avant que tout aille mal

je l’ai plantée

vite fait, dans le seul coin de terre que j’habite, au sixième étage

aucun ancrage

je vogue

entre les corbeaux et les chauves souris j’étais pas si gothique à la base

moi, c’que j’aimais

c’était

les concerts et les ballades.

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Les post-it confinés à Pantin.

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Sous ses airs mignons de petite fille de 8 ans, ma nièce est un gros lover.

(Mis en musique et interprétation de paroles écrites par elle il y a quelques mois)

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➥ Hookah Trade

#T1T1

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Un fanart de l’anime Sarazanmai, en aquarelle.

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Cover d’Alizée, Moi Lolita