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#covid19, numéro 1
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Des amis, des membres de ma famille, des connaissances m’écrivent quotidiennement pour comprendre les enjeux liés au covid19, savoir si la menace est réelle, si c’est aussi pire qu’on le laisse présager. Je dis « m’écrive », mais c’est le cas pour la grande majorité de mes collègues.
Les chaînes en parlent en continu: 24/7, journal, radio, télé, twitter, médias sociaux, je comprends qu’il peut être difficile de s’y retrouver.
En cas de doute, le site du gouvernement du Québec est votre référence:
https://msss.gouv.qc.ca/professionnels/maladies-infectieuses/coronavirus-2019-ncov/?fbclid=IwAR2F9_ooEmmV52UcE5RuPjGRTUqRKoXekTmBS4o3afkZXiOvykacwOTLfQc
Je ne sais pas si ce billet sera le premier et dernier, si je trouverai pertinent de vous partager d’autres réflexions, je verrai selon l’évolution de la crise. Je suis une résidente parmi quelques milliers au Québec, et certainement, je n’ai pas l’expertise de tous ses experts que vous voyez à la télévision depuis quelques jours, ces nouveaux héros de santé publique (mention spéciale à Dr Horacio Arruda et Dre Mylène Drouin). J’espère que nous échapperons au pire, je nous le souhaite sincèrement.
L’attitude de notre gouvernement est pour l’instant excellente: proactive, à l’écoute de la population, rassurante mais sérieuse. Chapeau à tous ceux et celles qui travaillent présentement avec acharnement dans l’appareil gouvernement québécois, qui sont en train de mettre en place de nouvelles mesures à la vitesse de l’éclair, avec du jamais vu en terme de flexibilité et d’efficacité. Oui, le ministère de la santé et des services sociaux, mais aussi celui des familles, de l’éducation, des finances.
Pour ce qui est du système de la santé, le sentiment qui prime n’est pas l’inquiétude à outrance, mais un grand sens du devoir, de responsabilité, et de préparation. Évidemment, il y a une certaine fébrilité dans l’air. Il est bien compris que la vague, nous la vivrons dans les prochains jours. Elle est relativement inévitable. Pour l’instant, il semble y avoir un ralentissement dans l’utilisation des services d’urgence, surtout car les consultations pour les problèmes moins urgents semblent avoir diminué.
Les centres de santé, les cliniques de médecine familiale, les cliniques externes à l’hôpital sont présentement en délestage. Les procédures électives, non urgentes, sont en train d’être annulées, notamment dans un soucis de préserver le matériel, de préparer des lits dans les centres hospitaliers et d’éviter de surcharger le personnel médical. Le matériel et les chambres sont comptées, on ressort des ventilateurs, on transforme des salles d’opération en potentielles chambres de patients.
En médecine familiale, les rendez-vous sont modifiés. La télé-médecine fera des bons de géants au fil des prochains jours, alors que ça fait des années que les professionnels de la santé le demandent. Un plus collatéral.
Au bonheur de tous, les organisations syndicales médicales font preuve d’une nouvelle souplesse et agissent rapidement: déjà, certains pouvoirs ont été étendus à d’autres professionnels de la santé. Des infirmières peuvent signer des arrêts de travail, les pharmaciens peuvent étendre la période de renouvellement de certains médicaments. Les résidents finissants en médecine, toutes spécialités confondues, et dont les examens finaux ont été reportés, se verront doter de permis provisoires prochainement, afin de leur permettre d’entrée en pratique autonome rapidement. J’espère que cet esprit de collaboration se poursuivra au-delà de la crise.
Les prochaines semaines seront redoutables. Les témoignages affluent de l’Italie, de la France, de l’Espagne sur les sacrifices sociaux: des décès prématurés, des funérailles expédiées, des isolements anxiogènes, des états de stress, un sentiment d’être dans un état de guerre, non pas contre une nation mais un virus qu’on ne voit même pas à l’oeil nu.
J’ai une pensée pour tous les gens présentement hospitalisés ou en centre d’hébergement, qui n’auront pas de visites pour plusieurs semaines. Une pensée pour tout le personnel administratif qui jongle avec les horaires, les quarantaines et les besoins comme jamais, et avec une efficacité redoutable. Une pensée pour les 7500 personnes qui ont envoyé leurs noms au gouvernement pour prêter main forte. Une pensée pour les gens qui maintiennent les « autres » services essentiels: épiceries, stations d’espace, garderies, restauration, services municipaux.
C’est une nouvelle version du livre dont vous êtes le héros. Vous allez être des héros à rester à la maison, à rattraper tout votre retard netflix, à découvrir des nouveaux jeux de société, à participer au baby boom de décembre 2020, à découvrir la magnifique littérature québécoise, à tester toutes les recettes de Marilou et Ricardo, à découvrir les trésors cachés des fonds de tiroir, à apprendre à tricoter, à appeler votre grand-mère.
Si vous présentez quelques symptômes (fièvre, toux, douleurs musculaires, essoufflement), de grâce: restez à la maison et appeler les lignes téléphoniques (même si vous pourriez attendre 3h au téléphone) - à moins que votre état de santé requiert une évaluation médicale urgente.
Nous serons sur les premières lignes, nous prendrons probablement des décisions déchirantes, nous côtoierons le risque, nous affronterons la maladie. Mais surtout, nous accompagnerons et nous serons présents, à vos côtés.
Pour finir sur une note plus légère, hier en rencontre avec les services professionnels de l’Abitibi (où j’effectue présentement un stage de résidence), j’entends: « On est pas sorti du bois, on ne l’a même pas traversé, on y rentre à peine ». J’ai bien ri. L’humour est un mécanisme de défense mature, je compte bien l’utiliser au fil des prochains jours.
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