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Walter Lippmann par son biographe, Ronald Steel.

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La communication comme pharmakon selon John Dewey

« Nous disposons d’outils physiques de communication comme jamais auparavant. Les pensées et les aspirations qui leur correspondent ne sont pas communiquées et ne sont donc pas communes. Sans une telle communication, le public restera indistinct et sans forme, se cherchant spasmodiquement, mais saisissant et agrippant son ombre plutôt que sa substance. Tant que la Grande Société ne sera pas convertie en une Grande Communauté, le Public restera éclipsé. Seule la communication peut créer une grande communauté. Notre Babel n’est pas de langues mais de signes et de symboles; sans ceux-ci, une expérience partagée est impossible » (John Dewey, Le public et ses problèmes, 1927 : 81).

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Histoire de recherche : Walter Lippmann et Ivy Lee

Des recherches sur l'histoire de la communication?! Biens des gens se demandent ce que cela signifie comme travail au quotidien et ce que ça peut bien avoir d'excitant. Des vieux papiers et des livres oubliés, des bibliothèques décaties, des visionneuses de microfilm... A priori, ça manque de défis, de nouveaux clients, de réussites, de passions, de palmiers, de blondes sulfureuses, de James Bond.

Je farfouillais hier dans le catalogue des archives de Walter Lippmann que je connais quasiment par coeur pour avoir passé de longs mois dans le sous-sol de la Sterling Memorial Library de Yale. Et là, BOUM! Je remarque ce que j'aurais déjà dû remarquer bien avant. L'existence d'une correspondance entre Lippmann et Ivy Ledbetter Lee, un pionnier des relations publiques. Excitation, frémissements, demande compliquée pour faire venir la bobine de microfilm via un prêt inter-bibliothèques...

La question de l'apport de Lippmann aux relations publiques est absolument cruciale. Plusieurs considèrent Lippmann comme le véritable précurseur des RP dans la mesure où ces idées auraient influencé significativement Edward Bernays. Pour les narratifs historiques proposés par Noam Chomsky, Stuart Ewen et Normand Baillargeon, le rapprochement Lippmann-Bernays est crucial : Lippmann serait le Père de la "manufacture du consentement" et Bernays son plus fidèle disciple.

Mais d'autres auteurs, notamment Sue Curry Jansen, considèrent autrement le travail de Lippmann, soulignant l'interprétation perverse faite par Bernays. Lippmann serait un critique virulent de la propagande et des relations publiques qui contribueraient à construire un "environnement invisible" et des "stéréotypes" séparant le public de la réalité...

La correspondance entre Lippmann et Lee est potentiellement susceptible de préciser de manière significative la position de Lippmann quant aux relations publiques et de contribuer à faire avancer une historiographie quelque peu stérile. Je n'ai aucune idée du contenu de ces lettres. Il s'agit peut-être de simples notes de courtoisie, d'invitations mondaines entre deux illustres membres de clubs privés de la hautesociété new yorkaise. À ma connaissance, aucune étude historique ne fait état de cette correspondance. Je m'engage peut-être dans une voie déjà empruntée par d'autres chercheurs déçus, mais qui sait?

Je vous tiens au courant dans les prochaines semaines.

N'est-ce pas un travail excitant?

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Century of the Self d'Adam Curtis (2002) est un de mes documentaires favoris. Je le présente souvent en classe afin de faire découvrir à mes étudiant(e)s l'histoire des relations publiques et les répercussion bien contemporaines - notamment politiques - de celle-ci. Le documentaire reprend l'essentiel des thèses de Stuart Ewen dans "Consciences sous influence" et "PR! The Social History of Spin".

À voir absolument! 

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Histoire de la télévision européenne (projet Euscreen)

Le projet Euscreen regroupe différents fonds d'archives des diffuseurs européens. Des milliers de documents sont présentement accessibles gratuitement dans une quinzaine de langues.

Vous pouvez par exemple voir le premier téléjournal (muet) diffusé en France, lequel aborde une course de montgolfières, un curieux reportage "futurologiste" de 1947 portant sur l'avenir de la télévision, un reportage sur le premier congrès du film documentaire, etc.  

Des heures de plaisir, de découvertes et de procrastination.

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Entretien avec Serge Proulx

Professeur à l'UQAM, Serge Proulx est un des pionniers des études en communication au Québec. Notre entretien, publié dans les pages de Commposite, revient sur son parcours intellectuel, notamment sur ses rencontres avec Marcel Rioux, Guy Rocher, Edgar Morin, Roland Barthes, Gregory Bateson, Heinz von Foerster, Bruno Latour, etc.

Merci à Serge Proulx, pour sa générosité et son temps. Merci à l'équipe éditoriale de Commposite pour son appui.

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Quelques affiches de films vintages

J'ai décoré mon appartement avec des affiches de films. Dans ma cuisine, une affiche asiatique de Ludwig ou le crépuscule des dieux (1972), magnifique film de Visconti sur le règne de Louis II de Bavière et sur sa relation avec Wagner. À voir absolument!  

Toujours dans la cuisine, une affiche asiatique de Vivement dimanche! de François Truffaut (1983).

Dans le salon, deux affiches turques. Fly Me (1973), étrange co-production philippino-américaine de kung-fu érotique et une affiche d'un film turc non-identifié avec une espèce de Clint Eastwood.  

Enfin, dans mon bureau, une rare affiche du film Les Yeux rouges d'Yves Simoneau (1982); une histoire policière de voyeur-étrangleur. Ça me rappelle de travailler sur ma thèse plutôt que sur mon blog...

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Où commencer tes recherches? Quelques associations importantes

De nombreuses associations consacrées à la recherche sur l'histoire de la communication ont récemment été mises sur pied.

Au sein de l'International Communication Association est actif un groupe d'intérêt sur l'histoire de la communication, le Communication History Interest Group. L'actuel dirigeant du groupe, Jefferson Pooley, est présentement très actif dans le domaine. Son Project on the History of Communication Research est une ressource incontournable, notamment pour son imposante bibliographie.

Au Canada, il existe depuis quelques années une section "histoire des médias" au sein de l'Association Canadienne de Communication ainsi qu'un Comité de l'histoire des médias et de la communication au sein de la société historique du Canada (depuis 2009). 

L'European Communication Research and Education Association comprend une section sur l'histoire de la communication.  

J'ai oublié quelqu'un?

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Pourquoi ce blog?

L'histoire de la communication est un domaine de recherche négligé, autant par les historiens que par les chercheurs en communication. Il y a une vingtaine d'années, James Carey, un pionnier de la recherche sur l'histoire de la communication, écrivait avec raison que l'histoire de la communication n'existait tout simplement pas. 

Depuis ce temps, une nouvelle sensibilité historique s'est tranquillement développée au sein du champ d'études. Rien de plus normal puisque l'histoire de la communication, davantage que toute autre histoire, est l'histoire du présent, de nos sociétés caractérisées par le développement accéléré des techniques de communication, par la prégnance de la publicité et du marketing, par "l'idéologie de la communication" (Breton et Proulx 1989); c'est-à-dire par une conception magique de la communication comme solution à tous les problèmes (qu'ils soient conjugaux, politiques, organisationnels, etc.).

Ce blog est consacré aux devenirs des "sociétés de communication", c'est-à-dire aux chemins à travers lesquels ces sociétés sont devenues et continuent à devenir : Technologies médiatiques du passé (que je collectionne un peu), savoirs et recherches oubliés à propos de la communication, actualités de l'histoire de la communication (dans des livres, des expositions, dans les rues).

Je termine présentement ma thèse de doctorat qui porte sur Walter Lippmann.

J'enseigne la communication à l'Université de Montréal et à l'Université de Sherbrooke.