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Mes Meufs
A la base, entre nous on s'appelait les Lisboa Girls tout simplement parce qu'on devait aller à Lisbonne toutes ensemble, en vain. Moi j'préfère dire «Mes Meufs».
On est une team de 6 nénettes qui vivons à Paris. On s'est toutes connues par le biais de Léo.
Léo, c'est la leader, elle est naturellement autoritaire, elle a une sensibilité et une génerosité très particulière.Elle prend soin de ses amis alors quand on lui demande son numéro pour grattter l'amitié, elle répond qu'elle est désolée mais en ce qui concerne les potos « J'suis Full». Elle m' a déjà fait une crise de possesivité parce que je voyais trop mon autre crew de meuf les« Paye ta chatte» et je lui ai rétorqué que c'est pas parce que je frétillais avec mon amant que j'en oubliais mon mari. Par contre, parfois elle peut être très chiante. Elle adore la bibine et on ne sait jamais si c'est une soiree avec Mrs Jekyll ou Mrs Hyde.
Jaja, la benjamine, qui nous régale littéralement. Elle bosse dans une maison d'édition mais adore nous cuisiner. Elle a la gueule d'une mérovingienne avec le cu de Beyoncé. Même quand on se balade dans la rue toutes les deux, les gangstas me glissent « Hey, j'espère que ta fourrure c'est du Faux?!!» et un autre de balancer « En tous cas ,elle, c'est pas du faux!!»
Rencu, elle est comédienne, comme Léo, muse pour cinéma d'auteur.
La «grande Sarah», grande brunette qui bosse dans le design pour chaussures. Elle fait 1m80 et avant son accident,elle mettait toujours 10 cm de talons. Soit la meuf, elle déambule sur son mètre 90 et en plus elle se sape, alors quand on marchait côte à côte bien souvent je m'encastrais parmi ses hanches.
Et enfin, et pas des moindres, Irène, son père lui a donné son prénom en hommage au poème Le Con d 'Irène d'Aragon, c'est dire. Selon moi, elle a beaucoup trop de dents c'est pt'être parce qu'elle sourit tous le temps. En soirée, il lui arrive de rire tellement fort que je suis obligée de me tourner vers l'assemblée pour l'excuser car elle s'est trompée de rire. Quand on lui demande si elle est célibataire, elle rétorque que «Non , J'suis Parisienne!!!»
Et the last one moi bien sur, Dali, la sauvageonne, la p'tite rebeu de service. Souvent on croit qu' j'suis déguisée mais non c'est juste mon passe-temps favori de faire des dédicaces vestimentaires aux gens. Pas selon irène qui dit que je passe mon temps a bouffer « La meuf', après la teub, son passe-temps favori c'est de foueb'!»
On se connait depuis une bonne dizaine d'années. C'est comme si on était mariés, c'est notre plus longue et stable relation. Malgré les disputes, on reste!!! A leurs côtés, j'ai libéré ma parole, je me suis ouverte au débat, j'ai morcellé ma carapace même si parfois je continue à m'exprimer en onomatopées et en cris. Et grâce à cet apprentissage, j'ai réussi a délier les langues au sein de ma famille.
La première fois qu'on s'est vu c'était à l’ «Apéro Champ de mars» qu'organisait Léo. Et y'avait foule, vous savez quand vous arrivez dans une soirée et pour jauger vous demandez à vos compères: « Alors p'tite ou grosse soirée?». Et là, à l'unisson, tout le monde balance « GROSSE SOIREEEEE». Bah là c'est la même, tu cherches et tu repères que le rassemblement ,là, au milieu, c'est Ton «apéro champ de Mars». Genre, y'avait gavé de monde. C 'était blindééé !!! Moi j m rappelle j'étais habillée en Grease, et quand j vois les photos de l'époque j'm dis que j'avais la dalle, j'étais toute en transparence et sans soutif, la liberté totale. J'allais bouffer Paris et les gens qui y était dedans.
Cet été, on s'est retrouvé en Grèce pour finalement passer les premières Grandes Vacances ensemble.
Premiere virée nocturne:Corfou .Dans le bar, personne ne dansait, que des coincés du cu, nous,on était bien du coup on cocktaillisait et forcément on guinchait, la grande Sarah nous pimpait de gommettes, bref on était comme à la maison mais visiblement pas pour eux. Y'avait une famille (chelou?!) qui nous a même essuyé un refus quand La grande Sarah a voulu pimper la gosse envieuse( re chelou!) et la mère nous a demandé
« Where are you from?»
et moi de répondre « FRANCE!!! The country of FREEDOM!»
La femme a jeté un œil à son homme genre «tu vois j't' l' avais bien dit!!!»
Dernièrement en soirée , Mes Meufs aiment bien se galocher:
- «Allez Dali, c'est de l'Amour!»
-«Non si j' t galoche, j' t baise alors pour notre amitié on en reste là hein?! Y' a que Léo que ca n'attire pas, elle, elle a l'alcool plus sentimal , elle nous chope par le cou et « On va vieillir ensemble!! On va faire nos gosses ensemble!!!»
Ultime virée nocturne en Grèce y'a une fête de village, c'est un peu La Boum, la dame qui s'occupe de l'événement est ,comme par hasard, une Francaise:«Ah mais c'est vous qui gueuler comme ca depuis tout à l'heure. Vous faites honte à la France!» Et j lui retorque «Bah c'est pas c qu m'ont dit les Grecs !!!». J'tourne les talons et lui envois mes cheveux en pleine gueule. En effet, peu avant j'avais éclaté le dancefloor en dansant de l'oriental sur du Sirtaki et ils m'ont félicité «Thank you for your hapiness. Congratulation!!!»
Retour en France, week end détente à Briare, dans le fief où s'est retiré les parents de Léo.
On arrive avec nos bagages devant la porte. On sait que de l'intérieur, on va entendre la voix de Zaza, la daronne, gueuler:
« Attention aux chats!!». Et ça loupe pas, dès le retentissement des clochettes de la porte, tel un jeu de domino, chacune dit à la suivante en maintenant la porte «Attention aux chats!!». Et moi, au loin, à la bourre, comme à mon habitude, j'observe cette scène récurrente d'Irène demandant assistance à jaja «parce que quand même c'est lourd » Rencu qui lance un regard compatissant à Léo, La grande sarah , warrior, avec toujours de trop grands sacs et de trop grandes écharpes , j les mate et j me dis:
-«Encore???
- Toujours!!!»
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FonoAAao Tout dans l’style, rien dans les poches
Quand mes potes m’ont demandé comment il s’appelait j’ai beugué.
_« Comment il s’appelle meuf’ ? Meuf’, tu sais pas comment il s’appelle ? Hey la Meuf’ ça fait une semaine elle se fait retourner, elle sait même pas comment le mec il s’appelle.
_ Bah non, chais pas, t’façon entre nous on s’appelle Bébéee.
Et c’était vrai, je savais pas comment il s’appelait. Je savais son nom, oui, mais après ça dépendait lequel tu voulais. Son nom, son prénom, le vrai, le verlan, son nom de scène, son nom de graffeur, son nom aux States… Oui parce que Monsieur est né et a grandi à St Denis mais il vit aux States, à New-York plus précisément.
On savait pas vraiment d’ailleurs le pourquoi de sa venue en France. Officiellement, il voulait voir « Maman ». Officieusement, il fallait se faire oublier un peu des States. Il était touche à tout, un peu livreur, un peu graffeur, un peu dealeur, mais surtout Ambianceur. Il était très drôle et tout le long de la journée, ses potes lui téléphonaient car il leur manquait.
On s’est rencontré à la Fête de l’Huma, le 9 septembre 2016, ça faisait une heure que j’étais arrivée, j’avais mon porte-gobelet avec ma Despé dedans. J’étais prête pour la Fête de l’Huma. Je me tenais au stand « Loire- Atlantique », y’avait des huîtres. Je débattais avec le gérant du stand de la construction éphémère d’une mini piscine quand un mec tapa l’incruste. Je ne sais plus si y’a eu un « Salut », un « Hey » ou quoi mais je me rappelle juste d’un :
_ « Tu veux manger des huîtres ? »
Ma tête s’est reculée, j’ai inspecté l’énergumène, je l’ai toisé de haut en bas et j’ai dit « OK ». Entre temps, on a fumé et on a bu. Il se trimballait toujours avec une bouteille en plastique sur lui, c’était du jus … au rhum. Je pense que pendant les deux mois où on s’est côtoyé je ne l’ai jamais vu sobre. Plus tard dans mon appart, même au p’tit déj’, il réussissait à dénicher des bouteilles de je ne sais où. C’était les vacances pour lui, alors c’était les miennes également.
On a retrouvé ses potes qu’il avait perdu après m’avoir abordé. Il m’a programmé Lauren Hill, a calé sa main sur mon ventre tout en étant derrière moi. Je ne pouvais plus bouger. Il m’a bloqué. Je n’avais plus qu’à l’embrasser. Et on a passée, comme ça, la Fête de l’Humanité ensemble.
Le mec avait gardé son style de Ricain, mais en France. FonoAAao est un Afro-américain d’une trentaine d’années. Il porte les cheveux longs, très longs et loxés. Taille moyenne, petit cu mais grande gueule. Ca compte. Et bien sûr son rire,fort, qu’il impose à la face de tout le monde. Quand j’ l’ai rencontré il portait un jean et une veste « Charlotte Hornet » turquoise et violette assortie à la casquette. Des « JOJO », des jordans, il m’a cassé la tête avec les Jordans, les 14 premières bébé , c’est des collector, elles sont limités , c’est Important, c’est Important . Il me faisait bien comprendre que juste avec sa ceinture il pouvait payer mon loyer. Du coup, vers chez moi, il dénotait dans la rue, c’était le seul mec qui se baladait avec des vrais Kanye WEST aux pieds, t’avais envie de lui dire « Hey, mais fais comme tout le monde prends les imitations, elles sont toutes aussi belles et carrément moins chères. »
« Hin Hin. Les vrais. C’est important ! C’est important !»
Un jour, il est venu en jogging et il était quand même bo-gosse, un jogging « Cisionaire », sa marque.
FonoAAao était aussi un putain d’Loveur. Le deuxième soir où on était ensemble il m’a dit :
_ Mais tu sais Bébé il faut qu’on reste 3 jours et 3 nuits ensemble.
_ Et pourquoi ?
_ Parce que comme ça t’es ma femme !
J’étais sa femme, c’était comme ça, y’avait pas à tergiverser. On était ensemble, c’était Important, c’était Important. FonoAAao s’impose à toi. Tu prends, où tu prends !
Et comme j’étais sa femme, il ne supportait pas de me voir me balader dans les allées parce que j’avais cassé ma tong. Du coup, il abordait tous les stands pour leur demander s’il n’avait pas des tongs à vendre.
_ « Bébé, c’est un vendeur de chichi !! »
Il ne m’écoutait pas, il me voulait des tongs. Il les a finalement trouvés et il m’a chaussée.
Les premiers jours de notre rencontre c’était carrément du squattage, il a enchainé cinq jours d’affilée chez moi. C’est long cinq jours, surtout quand t’as perdu l’habitude. Nos corps ont littéralement lâché, bouton de fièvre pour ma part qui signifiait mon état de fatigue et mon coup de chaud et orgelet, qui ne se guérira pas vraiment, pour lui. Ahhhh oui, on s’est bien amusés, c’était la Fête de Dalila Daoudi, il me badigeonnait d’huile et me mangeait en salade. On est allé très vite très loin dans l’intimité. Au troisième jour, quand il a sorti la brosse à dent de son jean et qu’il l’a déposée sur la table, j’ai rien dit, il niquait les codes du couple mais j’ai rien dit. Moi je lui offrais du magret de canard fourré au foie gras, de la figue au foie gras, enfin on aimait bien le foie gras quoi. Il avait droit à sa ration d’huîtres une fois par semaine. C’était le roi pour nous enfumer, il plongeait sa main dans son caleçon et en ressortait une roche marronnasse à effriter. Je lui demandai si ça ne le dérangeait pas de le faire devant tout le monde et il me disait que les gens ne captait pas, qu’ils pensaient juste qu’il était dégueulasse. Tout bonnement, je le bifflais avec du saucisson.
Au début, il ramenait la frappe et le rhum mais j’ai bien compris que c’était pour sa conso perso parce que quand je lui ai demandé c’est origine il m’a balancé qu’il était Perse, Perso quoi ! Wesh t’as grandi où ?! A Bordeaux , pourquoi ? Y avait pas d cité chez toi ou quoi ? Oui, y’avait une cité mais je l’avais oublié.
A dire vrai, je l’avais validée, c’est pour ça que je le rinçais et vu que c’était les vacances on le passait à s’éclater. Quand je sortais les bourriches d’huîtres du frigo, on reprenait en cœur et avec une petite danse des épaules avec les bras remuant :
« On est des Blindés , on est des Blind’ oueh , on est des Blindes, on est des Blind’ oueh, on est des quoi ? On est des BLINDES, on est des quoi ? On est des BLINDES !!! »
Notre journée type ça donnait on s’enfumait, on s’enrhumait, on se déniaisait. Vers 16h, je lui proposais de sortir du lit et de basculait dans la cuisine pour faire genre on avait fait quelque chose de notre journée. Et alors que je cuisinais, je me suis tournait dans sa direction et il était entrain de se faire rouler la bite, il se frottait le membre entre ses mains. Sans aucune érection de la sorte. Vu son sourire, je pense que c’était sa façon à lui de me dire qu’il était heureux. Le jaillissement du bonheur en somme. Il m’a fait découvrir le rap français et Ricain, et tous les codes que ca comporte. WSHH, World Star Hip Hop, les Vines , twitter, Insta. Etre connecte aussi était « IMPORTANT », il me traitait de bohémienne car je me fichais de la thune et de la connexion alors il me disait qu’on pouvait pas grossir avec moi. Dès qu’il me mettait des clips ultra stéréotypées avec de la Fume, de la thune, du Cu je le contrecarrais avec du bon rap français avec des clips cools mais sensés. Je ne me démontais pas, même si par la suite j’ai flanché dans ma démonstration du féminisme, car en effet j’ai cuisiné énormément pour lui, même quand il arrivait dans la nuit avec huit heures de retard, sans prévenir et que je bossais le lendemain. Pas lui. Je cuisinais, en rechignant, malgré moi. Ce qui me faisait dire que le Féminisme était mort. J’étais dépendante, une copine m’a même dit que j’étais « enDICKtrinnée ». Suite à ça, il a réussi à me convaincre de m’épiler entièrement et je me retrouvais avec une chatte que j’avais pas vu depuis l’âge de 13 ans.
Peu à peu, quand ses potes l’appelait, je suis passée de « Ma femme » à « ma copine » pour finalement « une copine ».
C’est tout bonnement que je lui ai demandé où était passée mister LOVA LOVA et il m’a répondu, sans un regard, « à la Fête de l’huma ». Alors je lui ai demandé pourquoi justement il m’avait abordé et il m’a répondu parce qu’il savait qu’il ne se lasserait jamais de me cracher à la gueule.
Alors j’ai commencé à avoir moins de considération pour lui, à revoir ma vision à la baisse, à voir tout simplement et Bébé est devenu kerlouchito kerba, terme très mignon pour désigner une pute de petit noir, oui parce que Monsieur me grattait, me baisait, me taxait oui je pense que je pouvais l’appelait affectueusement Petite pute!
FonoAAao, Tout dans l’style, rien dans les poches !
Et je sais que pendant des mois je me retournerais sur des Loxs.
Et je sais que pendant des mois, je bondirais sur des premières notes de rap.
C’était le deal entre moi et moi-même, je savais qu’en lui octroyant le « ok » deux mois auparavant, j’allais sombrer et j’allais me relever. C’est le jeu de l’amour.
Ce qui était étrange et que je ne comprendrais que bien plus tard, c’est que lorsqu’on sortait de chez moi, à Alger, enfin Barbès, les arabes du quartiers nous balançait des « Bsartek », même le boulanger après son bsartek usuel nous offrait une brioche. Je ne saurai jamais si c’était un « félicitation » sincère. Ma mère, quand à elle, quand je lui ai parlé de FonoAAao a réagit au quart de tour, pourquoi ma fille tu es si belle. En 2016, je prenais en pleine gueule les préjugés de Ma culture. Par son corps et son esprit, FonoAAAao a remis les compteurs à zero.
Face à mon envoléé vers le monde Arty il me renvoyait à mon enfance de quartier.
Face à son corps cainFri, je me prenais en pleine gueule le racisme dans lequel j’avais baigné.
FonoAAao n’a pas fait en sorte de vous dérober votre belle beurette,
FonoAAao a fait en sorte d aligner et de lui restituer son Africanité.
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Frontiere
Je m'appelle Dalila DAOUDI. Je suis française d'origine Algérienne.
Je suis né en France donc, de fait, je suis de nationalité Française. A présent, je suis comme intouchable " administrativement parlant". Pour certaines personnes que je chérie ça a été plus compliqué. J'aimerais vous raconter l'anecdote de la venue en France de ma mère et de mes soeurs.
En 1968, mon père habitait à Bordeaux dans un foyer Sonacotra. Il a fui l'Algérie parce qu'il s'y emmerdait. Il voulait rejoindre le pays où on avait besoin de lui en tant que main d'oeuvre, le pays de la liberté où ses oncles lui disaient qu'on pouvait cueillir les billets dans les arbres. La France.
Ma mère, en Algérie, c'était un peu la " Cendrillon du Bled ", sauf qu'elle avait déjà consommé : elle avait deux filles. Elle avait été mariée à son cousin, mon père, à l'âge de quatorze ans. Elle a arrêté sa scolarité à six ans à cause de ses frères ; elle ne sait ni lire ni écrire mais elle a acquis une technique propre à elle pour se traduire le monde. Elle vivait chez sa belle-mère. Acariâtre, très très méchante. Mon père l 'avait délaissée, il essayait de refaire sa vie en France. Elle se retrouvait donc dans cette situation bâtarde, ni divorcée ni femme, avec ses deux filles chez sa belle-mère à être méprisée par toute la famille et à faire le ménage. D'ailleurs elle excellait dans le ménage. Du coup, elle avait réussi à dealer avec mon père d'être sa femme ...de ménage pour qu'il lui fournisse le papier du regroupement familial.
En 1980, finalement, ma mère et mes soeurs débarquent à Toulouse en avion. Elles se retrouvent coincées pour un souci administratif. Au guichet, le monsieur lui dit :
- " Vous ne pouvez pas passer vos papiers ne sont pas en règle !!!"
Au loin, mes soeurs étaient en train de se chamailler et se mirent à pleurer, et ma mère de lui répondre :
- " Mais c'est pas pour moi, c'est pour mes filles. Elles pleurent leurs pères, leurs pères leur manquent.
Et là l'administrateur lui rétorqua :
- " Pas plus de quinze jours alors !!!"
Bref, ma mère et mes soeurs sont belle et bien restées plus de quinze jours. La preuve en est, est que je suis là face à vous et que j'ai 33 ans.
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Langue et révolte
Au tout début, je ne connaissais de ma langue maternelle que les "gros mots". Ma mère, comme beaucoup d'immigrés voulait qu'on apprenne le Français alors à la maison, elle nous parlait le "Français cassé".
Faire un geste de couçi-couça et prendre l'accent rebeu.
Sauf que lorsqu'elle parlait avec la rage, les tripes, les mots, les " gros mots" jaillissaient en arabe. En vrac, ça donne des Beler Fomok et sa variante Saker fomok en gros "Ferme ta gueule", nardin o mok " fils de pute" oui oui ma mère s'insultait elle-même, meterechmich ça c’était pas un gros mot mais ça voulait dire" tu n'as pas honte" et ça, c'est vraiment quand t'abusais. Atik teyara teyerek en gros "qu'un avion t'emporte" et pour qu'un parent veuille ton départ c'est que vraiment Vraiment t'as abusé. Voilà mon enfance baignait, çà et là, parmi ses quelques paroles.
Mon père est arrivé en France avec la première vague d'immigration Algérienne. Pour ma part, dans ma famille, je suis la deuxième génération, celle née sur le territoire Français, j'ai donc fait ma scolarité en France.
Le " Français cassé" consiste en un Français mixé à des mots issus de son pays d'origine, mais" cassé ". Le Français est entrechoqué par les mots de la langue d'origine, pour ma part l'Algérien, je dirais même plus l'Algérois, typique de la région d'Alger. Le Français cassé peut s'utiliser avec différentes langues ; le Malien, le Congolais, le Kabyle...
Ça donne des expressions loufoques comme par exemple la fois où une cousine, vivant en Algérie et s'étant fraîchement mariée en France. Se retrouvant donc seule, sans famille, ma mère ayant été dans la même situation des années auparavant lui a dit :
- " Ma fille, je sais, si difficile La France, mais " Fais le courage". " Fais le courage !!!"
Et puis y'a d'autres expressions, comme lorsque ma mère cuisinait et qu'elle voulait qu’on mange vite le plat chaud, elle nous disait :
- " Dalila mange avant si chaud !!!"
En voyant mes yeux grands ouverts, elle comprenait qu'elle avait fait une erreur alors elle réflechissait puis se reprenait :
- " mmmhh ?? Hein... Mange avant qu' froidisse !!!"
- "Subjonctif imparfait. Euhhhhh... Non toujours pas !!! "
Elle commençait à s'énerver et avec ses grosses narines elle tranchait :
- " Mala wouechnou , moi j'y pas fi l 'école !!! (Et bah qu'est ce qui y' a, moi j'ai pas fait l'école !)
Woooh, à cet instant, vu l'ampleur de ses narines je ne sais même plus si elle était au courant que j'étais sa fille.
Toute mon enfance, je suis allée au marché des Capucins, le samedi matin. C'est le marché alimentaire et vestimentaire de Bordeaux, un grand marché très populaire avec plein de vendeurs rebeus, ce qui plaisait beaucoup à ma mère car ça lui faisait penser au Bled. Tous les samedi matin, ma mère toquait à la porte de ma chambre et me balançait :
- EYa Dalila n ' loro f'torigo ?! (Allez DALILA on va à Ftorigo)
D’abord T dijeune-toi et après n'loro. (D’abord tu déjeunes et après on y va)
La mère passe la tête dans l'entrebaillement de la porte. Une main plaque vers le sol :
- D’abord
La main fait un geste pour se nourrir
- Ti dejeune-toi
Puis pour partir
- Et après n'loro !
Avant, c'était un peu la galère les transports à Bordeaux, il fallait prendre le bus 15 qui desservait la cité du Grand- Parc et puis le bus 7/8 qui était un bus particulier à Bordeaux car il était très grand et donc très blindé. Il reliait beaucoup de cités des alentours de Bordeaux au centre-ville. Alors il était bondé, souvent on tombait sur des familles qu'on avait laissé dans les cités où on avait grandi, eux étaient restés là-bas, dans les HLM à St-louis, à Cenon ...Ça prenait une plombe, dès qu'on croisait une famille, on faisait l'étalage de la vie des enfants, on partait de l'ainé jusqu'au benjamin. Quand j'entendais Dalila, c'est que c'était mon tour et là ils se tournaient tous vers moi. Dans la cohue, une voix gueulait :
- Dalila, Labriti l'brevet ??!! (Dalila t’a gagné le brevet ??!!)
Oui parce que tu n 'as pas le brevet tu GAGNES le brevet, comme tu GAGNES le bac et ainsi de suite ...
- Mlir mlir mlir (bien, bien, bien)
C'était bien plus qu'un brevet, c'était une revanche sur la vie.
Et là je recevais des baffes, des bisous de n’importe quelles bouches, on me caressait les cheveux que dire, on me tirait les cheveux, me plaquait les cheveux, on aurait dit qu'elles voulaient me faire un brushing rien qu'avec leurs mains tant elles mettaient de puissance à la chose. Mais pour elles, c'était une marque d'affection.
Et là une main me surélevait le visage :
- "Mlira" (bonne), "zouina" (belle), "chatra" (brillante)
Une autre recupère mon menton :
- " Cheba cheba cheba" (belle, belle, belle).
Des années plus tard, j'ai été définitivement contrainte d'apprendre ma langue d'origine et de force. C'était l'été de mes 16 ans. Toute la famille s'était décidé à se rendre en Algérie. Pratiquement à l'âge adulte, je rencontrais donc ma famille du pays. Ils vivaient pour la plupart tous à Tabainet, un petit village au pied des montagnes, à 30 km de la capitale. Quand on arrivait, la chaleur insoupçonnée nous cueillait et bien sûr les accolades, les bisous, les serrages, les palpages, les larmes, les visages, les yeux, les dents ...
Au départ, ma mère servait de traductrice, peu à peu, on prenait la confiance et on s'essayait à des sons, des phrases. Un jour, un jeune cousin de 4 ans qui s'était habitué à notre présence arrive finalement face à moi et m'interpelle. Il s'était acclimaté à notre présence, nous les " ' Migrés ", titre tout de même péjoratif pour dire que tu as quitté le pays, que tu as de la chance, mais que tu es quand même un BATARD car TOI tu as quitté le pays. Donc ce petit cousin, vierge de ces idées, me questionne et moi, je me rends compte que je ne peux rentrer en contact avec lui car je ne suis pas capable de lui répondre. Après cet instant, j'ai fait en sorte d'apprendre l'arabe et " becif" (de force), avec un accent approximatif, on peut le dire maintenant un accent de merde ! A présent, après maintes critiques, je me fais comprendre.
Pour perfectionner l’apprentissage de ma langue d'origine, je me suis attaquée au mots " techniques". Comme ça, j'ai apostrophé mon oncle :
- " Tonton Mouloud comment on dit " clou" en arabe ?
- Mmmmhh...
- "Clou ? Tu sais ça, là ... "
Je lui désigne le clou qui retient un cadre. Voyant son incertitude je réitère :
- Un clou, comment on dit un clou ?
Il se tourne vers son frère ainé et lui demande. Ce dernier en haussant les épaules et avec un accent rebeu me répond :
- Clou !
En gros, quand tu ne sais pas un mot dans ta langue d'origine, tu le dis en Français avec un accent rebeu.
Ma mère aussi a réussi son intégration dans la société française mais, elle, par les "gros mots". J’ai définitivement pris conscience du côté Franchouillard de ma mère cet hiver, lors des fêtes de Noel. On était dans le salon et voyant que " Plus belle la vie " avait commencé, elle m'a engueulé :
- "Ah non Dalila, mon feuilleton il a commencé Alla foiré !!! (A l'enfoiré).
Plus tard, quand je la questionnais sur sa relation avec son nouvel amoureux, j'essayais de comprendre sa relation et elle, elle tranchait direct :
- " Mela wechnou, on joue pas la dînette ! (Et bah quoi on joue pas à la dînette !)
Dixit " je n'étais pas né dans les choux ! "
- " Mais toute façon çuilà i fi chi en ce moment, j 'y dis comme ça Ena DAOUDI, fêt foutre ! (Mais de toute façon celui-là il me fait chier en ce moment, je lui ai dit comme ça HEY tu m'as pris pour qui ? Moi je suis une Daoudi. Allez, va te faire FOUTRE !!!)
La révolte et la rebellion de ma mère elle est là. Elle passe par là. Par le fait de choisir ses amants à passer 60 ans, et qu'importe les dires des gens et de sa famille. De se mettre à dos sa propre mère pour être libre. Libre de choisir sa vie et celle de ses enfants. Comme lorsqu' une de ces compatriotes l’a prise à partie lors d'un mariage en lui diant :
- Tatini Dalila, nabil teri ch'beb, redem! (Tu me donnes Dalila, mon nabil il est beau, travailleur)
- Mes filles sont libres. Elles choisiront leurs maris !"
Le Français coupait radicalement la conversation. Ma mère interfèrait les coûtumes de son origine. Par le français, en utilisant le Français, elle mettait à distance ses compatriotes. Ma mère n'est pas une intellectuelle, c'est une intelligente, elle ne m'a pas appris le " penser" mais le faire. Et surtout, à ses côtés j'ai inévitablement compris qu'avec un sourire et les yeux grands ouverts sur le monde ça ouvert bien plus de porte que n'importe quel diplôme.
En conclusion, si comme moi, vous scandez depuis des décennies face aux gens que vous êtes libres, sachez que, des années auparavant, d’autres l ont fait et bien avant vous.
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Fixes une date!
- "De toute façon, il me faut une date!" - "Mais quelle date?" Elle fondit en larmes. - "Comment je fais pour savoir depuis quand on est ensemble? Qu'est ce que je dis aux autres qui me demandent depuis quand on est ensemble? Il me faut une date. Fixes une date!" C'est à cet instant que la femme baisse les armes. La petite fille pleure. Elle avait besoin de réconfort.
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A la différence de Braitberg
La différence de Braitberg, on la perçoit pas totalement mais partiellement. Braitberg est pointilleux. Monsieur est dans le détail. Monsieur ne ferme pas la porte de chez lui à double tour. Non, non. La porte est ouverte et les clefs, elles y sont sur la serrure. Braitberg jouerait-il avec le Diable? Il est le Diable. Il hait le Diable. Regardez de plus près! Approchez-vous! La fourrure de son anorak n'est pas du synthétique. C'est les poils du chat mort du dos de sa nunny. Il a greffé sur la capuche de son anorak les poils du chat mort du dos de sa nunny. Savez-vous ce que c'est que le Rock'n Roll? Vous avez oublié, c'est ça? Venez chez lui, suivez-le quelques jours, vous comprendrez. Sa cuisine est chaotique. Les souris ont investi les lieux. Le stylo sert de touillette pour le café du matin. La tartine pain-beurre, c'est le joint. Ciseau qui traine = cure-dents. Son slip est le même d'il y a 3 jours et on ne comprend pas pourquoi le sexe ne sent pas pour autant. Macération des 3 jours? En vain. Le «Braitberg» a acquis une technique parfaite durant ces années. En ce moment, il fréquente une «brunette qui pêgue ». Alors, entre deux fornications, ils se nourrissent de leurs fromages respectifs. Pour elle, c'est de son entre-cuisse qu'on retirera la substance. Pour lui, c'est de ses dessous de bras. Parlons-en d'ailleurs de ses dessous de bras. Qui en cet été 2008, à la prétention de ne pas utiliser de déodorant? Braitberg bien évidement. On revoit le grand-père tirant son petit-fils la tête ensanglantée. - "Vite. Vite. We go to the emergency! " - "Ou c'est qu'il a encore fourré sa tête? Tu l'as bien mérité!" Elle est comme ça la nunny, elle accepte tout juste de bécoter ses enfants en temps Noélien.
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Manipulatrice
Je suis ce qu'on appelle une manipulatrice, de celle qui, lorsqu'elle repère une proie, lui bondis dessus telle une Mante religieuse. Je l'encercle de mon aura, l'attire dans les filets de ma longue chevelure, le flatte, le met en position de supériorité pour mieux lui faire éprouver sa pseudo-perfectibilité. Il n'en est rien! Bien pire. Il est mien, il m'appartient. Tout son être m'appartient. Il souffre, il agonise. Le temps s'écoule, peu à peu, la tendance s'inverse et à mon tour: je me meurs.
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William: J'aime quand tu fais ta femme
On était sur le canapé, dans le salon. Il s'était endormi au creux de mes bras. Je regardais sa sueur couler sur son front et continuait sur mon avant-bras. J'ai réussi à m'extirper de lui pour aller chercher la couette dans la chambre. J'ai repris ma place initiale. Je nous ai couvert de la couette, je nous ai emmitouflés de la chaleur née de nos corps enlacés. Avec peine, il a ouvert un oeil et m'a dit: - « J'aime quand tu fais ta femme.» Il n'avait pas remercié la femme qui est en moi, mais la mère.
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William, enfant gâté
William est un garçon confiant en l’être humain. C’est un être humain. Pourquoi alors, n’a -t’il pas confiance en lui? Il doit cent mille Euro à l’État, c’est pourquoi il vit terré dans son appartement à Porte de La Chapelle. Il me fait comprendre que s’il doit cent mille Euro, c’est qu’il a perçu minimum le triple. Il travaille à Bobin’O et répond « Oui » quand je lui demande s’il est rentier. Alors effectivement, il va toucher l’héritage maternel, la maison à St-Tropez. Il a le syndrome de ” l’Enfant Gâté “. Il a eu une overdose de fric, quand il voulait une overdose d’amour. Désormais, il fait des overdoses de coke. William aurait pu être une « pauvre petite fille riche ». Mais il n’est pas comme vous. Son coté humain l’a rattrapé. C’est parce que vous macérez dans « Moi-je » égocentricité que vous allez crever. C’est parce qu’il a une certaine générosité qu’il va se révéler. Will-I-AM Je serai. Il sera et enfouiera ses enfants d’amour de celui qu’il n’a pas eu.
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Le père
Hier, Le père a ramené un bouquet. On dit souvent qu'après l'amour vient la haine. Mon père, lui, fait le contraire. D'autant plus qu'il omet la haine. Après les coups donnés, l'enfant illégitime, mon père est arrivé en ce mois de Mai, avec un bouquet. Il a oublié que ma mère, elle, n'a pas oublié ses coups infligés. Il erre dans les rues en ce moment, il perd la tête soi-disant. C'est parce qu'il est au bord de la vie, qu'il se veut à nouveau mari? Emprunter le polo d'un ami, y rajouter du déo: ça trahit! Le bouquet, elle a pris. A souri et a dit : - « Et toi mon fils , comment va les études? » Elle a surraimé mon frère pour tenter de désaimer mon père.
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Le père
La dernière fois que j'ai vu le père, c'était à Auchan lac. On était le jeudi 3 juillet 2008 et je mariais ma soeur ainée le surlendemain. J'étais seule comme je tombais sur lui. Il portait un short, un tee-shirt et des claquette bleues. Lui aussi était seul. Seul, mais avec son caddie. Dedans, il y avait trois sacs en toile vide. Sur le siège enfant, se trouvait un litre de lait entier à moitié entamé. Il en avait encore autour des lèvres. Depuis un certain temps, il oubliait de se nettoyer. Il avait sa cartouche comme il aimait l'appeler. Une cartouche de seize pots Danone nature. Quand il arrêté les cigarettes, il les a remplacés par des bonbons à la menthe puis par le paquet de yaourt Danone nature. Il avait du diabète. Il m'a posé trois/quatre questions, puis blanc, malaise. Je suis partie en prenant gare à ce qu'il ne me suive pas, car mes soeurs et ma mère m'attendait plus loin. Il semble avoir pris de l'assurance car il ne m'a pas dit, cette fois-ci: - « Mais de toute façon, tu sais, on a qu'un seul père! » .
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Le gang des dents cassés
Postés à "l'ANJOU" à Montreuil, en face du "BDM". Verres dépareillés. Ils sont tous les quatre, visiblement pas vraiment français. Ils ont une légère pétillance maghrébine. Leur peau est assez brunâtre. Ils sembleraient qu'ils soient maghrébins, voire même kabyles, une peuplade plutôt fière du Nord de l'Algérie, qui signifie homme libre. Ils sont constitués d'un p'tit brun avec quelques poils blancs, le plus sage des quatre, à part quand il boit trop à outrance beaucoup. Il dit peu de mots mais pense beaucoup. Le cheveu coiffé à sec à l'aide d'un peigne lui fait comme un léger casque volumineux sur la tête. La chemisette retroussée sur les bras, le Sébago en cuir noir bien lustré et bien vécu aussi. La socquette marron et le pantalon en toile noire. Jacquet en daim beige. Bien souvent, il se retrouve la clope au coin des lèvres, ayant oublié de la jeter. Le leader, une espèce de "savant-fou" avec des frisettes blanches sur le dessus du crâne qui contraste parfaitement avec son teint hâlé. Il a l'œil frétillant, comme s'il posait tout le temps son regard sur une friandise. Parfois, il se lève de table pour aller répondre au téléphone mais les autres ne lui demandent jamais qui était au bout du fil. Le plus jeune, brun à la trentaine, va régulièrement aux toilettes afin d'humidifier ses cheveux qu'il coiffe inlassablement en arrière. Y'a bien une femelle dans l'histoire, d'ailleurs, c'est une sacrée nénette qui accompagne ces gars. C'est une brunette avec une masse de cheveux et des robes, plus jolies les unes que les autres. Souvent, à son arrivée, le savant lui chante d'un air oriental avec les mains jointes: "Dalila, Dalila, c'est la plus belle de la Médina, je l'aime euh, je l'aime euh, je l'aime y'a pas de problème, ya Dalila."
Quand ils basculent, c'est qu'ils doivent finir leurs verres pour s'octroyer une nouvelle tournée. Un à un, tour à tour, ils se lèvent pour aller remplir les verres. Sans mot, sans questions. Le breuvage est toujours le même à part pour la fille qui se démarque donc par son sexe et par sa boisson, tantôt un perroquet, tantôt un Monaco. Tous les quatre se distinguent par une dent cassée ou manquante dans leurs dentitions, molaire ou incisives pour certains, c'est pourquoi ils se marrent à pleine dent de leurs blagues respectives, alors ils finissent spontanément par un rictus pour cacher leurs sourires d'édentés. Pourtant ils sont bien au courant que chacun d'entre eux n'est pas à 36 en ce qui concerne la dentition. Y'a même un soir, une de ces soirées bien arrosée, où ils ont mis tous ça sur le tapis: le pourquoi du comment du problème de la non-dentition dans cette caste de personne.
Les bras, 2, comme tout le monde.
Les jambes, 2, comme tout le monde.
Les doigts, 10, comme tout le monde.
Mais les dents, c'est un problème. Un vrai problème, c'est pourquoi ils le taisent et préfèrent se raconter des blagues. D'ailleurs, ils terminent régulièrement leurs blagues en s'affaissant au fond de leurs sièges et avec un léger basculement du bassin, ils s'exclament d'un : _" Eya mout".
Le premier à arriver dans le troquet, c'est "Momo", sitôt le chantier finis, il se siffle une petite bière sur la tablette. Leur table est toujours la même, en terrasse, pas la première quand tu arrives devant l'entrée de l'Anjou mais la deuxième. "Momo", premier arrivé est collé au mur, ensuite le "grand blanc" puis son fils comme il aime l'appeler et enfin la fille de la bande. Mais elle, elle n'arrive que bien plus tard, après bien quelques cinq tournées de l'attroupement. D'ailleurs en cet été 2012, ses acolytes s'enfilent la bignouze de rigueur, et à son arrivée, la demoiselle commande logiquement une bière, mais les trois se sont exclamés:
_ "Ah, NON! Méterechmich'? Prends plutôt un café ou un verre d'eau!"
Ce n'était pas tant pour sa condition féminine mais plutôt pour sa condition d'origine religieuse. Car, effectivement, en cet été 2012, c'était le Ramadan, et autour d'eux, exceptionnellement, était assis des Djellabas avec leurs cafés. Ils pouffèrent de rire.
Ils restaient comme ça des heures à parler dans leurs patois d'origine tout en "sss", "schsch", "kseu", "eseuksi", parfois la fille attrapait le bras du jeune homme pour avoir une traduction " qu'est -qui dit?". C'est la seule qui ne soit pas nés au pays. Des heures à parler. Tout en pudeur ou en retrait. L'humour, l'amour. Le verre de l'amitié pour faire passer le temps. Et enfin, mais bien souvent à la fermeture, ça se barre, sans se dire au revoir car de toute façon, ils savent, que demain leur table, elle, les attendra.
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Bledard Bô-gosse
Un de ces jours de Juin, j'ai rencontré un des habitués du "Bar du Marché" à Montreuil. Très vite, je l'ai surnommé le Bledard Bô-gosse car comme son nom l'indique, c'est un bledard- il vient du Bled- et c'est un Bô-gosse. Autrement dit, il a un superbe accent que seul le bledard peut avoir, mais il n'était pas enjoué que je lui en fasse la remarque. Je venais fraîchement d'arriver à Montreuil, où je compris rapidement le côté village. Comme dans tout village, il y a quelques défauts: les Cancans. Je me devais alors d'être vigilante. Comme j'étais le nouveau cul du bar, les hommes défilaient devant moi, un à un. Il s'est fin présenté à moi mais comme son ami "un radin de première" voulait m'offrir un verre, il trouvait de rigueur de se retirer. La deuxième soirée a été plus concluante car après moult regards, ses amis m'ont proposé de se joindre à eux pour aller au Café Chéri. Rapidement, y'avait une brune qu'on avait croisé au " Bar du Marché" qui l'empoigna et se mit sur ses genoux. Après on est allé à "L’Alimentation Générale" où un jeune homme m'a très rapidement séduite par la danse. Il était laid et rond mais il avait un humour tellement absurde que je déposais mes bras autour de lui. Bledard Bô-gosse, piqué dans son cœur, comme il voyait que je festoyais parmi les gens, décida d'en faire autant. Il a jeté un œil à notre pote, à ma droite, puis à moi et il se dirigea vers une brunette sur le dance-floor pour la prendre dans ses bras. Quelques minutes après, il l'embrassait. C'était moi qui étais piquée au vif à présent. A un moment donné, je ne les ai plus vu alors j'esquivais la petite bande pour fuir dans l'appartement de mon cavalier. Quand j'ai croisé le Bledard Bô-gosse le lendemain, il m'expliqua qu'il m'avait cherché partout dans le bar après qu'il ait fait une pause "touche-touche" dans les toilettes, avec la jeune fille. Il m'avait énervé car, ce soir-là, je voulais que le Bledard Bô-gosse soit dans mon lit.
Un autre soir, j'ai déjeuné avec la classe "Artiste" du Bar du Marché et je plaisais beaucoup à l'artiste invité, j'aimais être dans cette position où il était séduit. Ce dernier se leva pour aller aux toilettes et la seconde d'après le Bledard Bô-gosse faisait apparition devant moi, sur le siège, pour m'annoncer qu'il voulait passer la nuit avec moi. Pour le coup, il était assez direct dans sa proposition, surtout que je vous ai dit précédemment qu'il ne s'était rien dit et passé entre nous, qu'il ne savait pas s'il me plaisait. Mais un Bledard Bô-gosse est et sera toujours un Bledard Bô-gosse, certes bledard, mais tellement Bô-gosse. Ceci étant dit, je ne voulais quand même pas rentrer avec lui car je savais que lui, je me le préfèrerais pour mes soirées d'hiver. Quand le blond revint à la table, j'empressai le kabyle de prendre congé. Leurs regards se croisèrent. Le mâle kabyle si fier méprisa le douillet belge. Finalement, ce soir-là, je rentrais chez moi seule.
Déjà la première soirée j'avais remarqué le stratagème de séduction du Bledard Bô-gosse. Il était toujours entouré de plein de femmes autour de lui. Ils se touchaient communément, de manière amicale, mais tout de même très tactile. Je sentais qu'il avait instauré avec toutes un jeu de séduction du câlin sensuel. Ils se permettaient de se toucher en plaisantant mais quand même le contact entre deux corps, parfois, ne laisse pas insensible. Moi, je l'épiais dans l'ombre. A un moment, je sais pas, peut-être qu'il avait senti le chatouillement de mes yeux qui le déshabillait, il avait tourné la tête vers moi, c'était comme dans un film, le temps s'était arrêté. Il n'y avait eu aucune émotion dans nos regards. Je ne pense pas qu'il ait remarqué le fin filet de bave que j'ai retenu d'avec mes lèvres. Une fois, je me suis même retrouvé aux premières loges d'une de ces scènes. Une blonde, compagne d'un de ses amis, assez aguicheuse, était venue expressément pour lui - je le saurais plus tard-. Je l'avais remarquée de loin, ses talons claquaient sur le bitume et sur le côté dépassaient ses fesses rebondies et charpentées. Elle portait comme un débardeur au couleur de l'Angleterre sur son imposante poitrine. Elle avait un carré plongeant, c'était une coiffeuse, et la bouche qui désirait ardemment qu'on y introduise des choses. Elle allait entrer dans le bar quand je la vis réajuster les baleines de son soutien afin d'en amplifier sa gorge. A ce moment-là, je me suis dit : _ « Ouh là, le mec qu'elle rejoint il a intérêt d'avoir faim, parce que elle, elle a vraiment la dalle! » Et c'est une femme qui parle. Elle entre enfin et ses yeux se fixent spontanément sur la cible, accoudée au bar. Elle lui toque sur l'épaule. Son visage est celui du Bledard Bô-gosse. Ils se font une accolade. Elle a fait le petit geste subtil qui désemboite son tronc du fessier, le poitrail se repose sur celui du kabyle tandis que son fessier se cambre au plus ce qui devrait satisfaire l'œil de l'homme. Le kabyle tente de se redresser mais il y a quelque chose, un peu plus de temps prévu, dans ses bras. Elle recule sa tête et tout en l'inclinant, petit sourire "Au fait, j’té pas dis, toi et moi, c'est ce soir!". Finalement, ils se sont lâchés et une heure plus tard Bledard Bô-gosse est parti avec une brune sous son bras. De son côté la blonde, tapie dans l’ombre, mit une main sur son sexe comme pour contenir ses lèvres enflées.
Enfin, un soir, j'ai pris l'apéro à Paris comme disent les Montreuilloises et je voulais faire un saut au Bar du Marché. Je voulais rejoindre ma bande de la classe « Artiste » .
Ahhha!!! Bledard Bô-gosse. Werred rrregard...
Les festivités finies, forcément:
_ « Tu habites vers la mirie ? »
_ « Oueh! »
_ « Moi aussi, j't raccompagne, ti'm raccompagne. Fin on s'raccompagne?! »
On s'éclipsa discrètement car je voulais rester libre dans ma venue à Montreuil, même si en secret ...
Pour tous ceux qui disent que la première nuit c'est minable et beh pour notre part, ça a pas été le cas, bien au contraire. Le lendemain au réveil, il est parti nous chercher des vivres- ça vous rappelle quelque chose?!- Il faisait très chaud et je portais une robe bustier noire. J'étais bien chez lui et je dégustais à la fourchette les fruits qu'il avait découpé en quartier. J'avais pas du tout envie de le quitter et visiblement lui non plus, alors on décida de se promener vers le Parc des Beaumonts et même si j'en doutais je m'orientais instinctivement dans ses bras, on rigolait ensemble, on s'arrêtait, on se prenait dans nos bras. Alors on commença à discuter de comment on se voyait, que dès qu'il m'avait vu la première fois, il avait noté la courbe de mes fesses. Moi, j'avais plutôt senti une attirance, une espèce de ligne de fuite dans nos regards intenses. On a remarqué qu'il régnait de la jalousie et de la possessivité entre nous avant même qu'on se fréquente. Bien sûr, il faisait écho à mes racines, il est tout comme moi kabyle alors je lui demande de faire mon introduction au monde arabe. Il m'explique la politique, son père lui a payé un visa une blinde pour pas qu'il ne se fasse tuer au bled. Il me raconte la musique et les endroits de là-bas. Je veux savoir comment vivent les femmes, les femmes libres j'entends, celles qui savent et qui ne se privent ni des hommes ni de la boisson. On marchait, on parlait et tout d'un coup je voyais qu'il regardait intensément une jeune fille assise avec un homme, sur la pelouse. Cet homme semblait être un homo, ce qui n'arrangeait pas mon affaire. Moi j'avais déposé toutes mes barrières au sol et je scrutais cette demoiselle afin de comprendre le regard intensif du Bledard Bô-gosse, qui est à présent le mien. Je ne faisais aucune remarque, je ne pouvais tout de même pas faire une crise de jalousie, une mise au point sur le code d'honneur de notre couple de connaissance-fuckeuse. On les a dépassés, on s'est posé au fond du parc et quelques instants plus tard on a fait chemin inverse. Je l'espionnais encore pour savoir si c'était du passé ou s'il avait vraiment bloqué sur elle. Il regardait face à lui et il se retourna pour la regarder de nouveau. Alors là j'me dis c'est même pas la peine, tu vois mon cul j'espère que tu l'as bien mémorisé car c'est pas demain la veille que tu le reverras, quand il me dit:
_ « Tu vois à droite? »
Moi, niant: _ « Oueh ! »
_ « Et beh, y'a une meuf' qui depuis tout à l'heure, n'arrête pas de te mater! »
J'étais donc jalouse d'une fille dont lui était jaloux.
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Le moulin de Larchat
En cette période d'Avril 2012, pré-élection présidentielle, je me suis rendue au "Moulin de Larchat", une communauté "anti-tout" en Corrèze à 30 km de Tulle, vaste domaine à La Roche-Canillac, en bord du Doustre, acheté une bouchée de pain il y a une trentaine d'années. Une baraque équivaut à 300 euro soit une rente du RSA. Cette communauté, essayant donc de vivre en autonomie et en autarcie est constitué notamment de trois piliers, ce sont tous les trois des fermiers-philosophes:
Louis, le Patriarche, gaillard de la nature qui enchaîne de huit heures du matin à huit heures du soir. Il s'occupe de tout: ânes, vaches, moutons, mulet, poneys ...
Nanou, brunette à la trentaine d'années, douce qui se consacre essentiellement des poules, lapins et fromages de chèvre.
Antoine, qui s'est retranché de la ville, le matin il fait la traite des chèvres et le pâturage, et l'après-midi il dessine en fond de Bob Dylan.
L'endroit est composé d'une salle commune, c'est une large pièce avec un magnifique point d'eau d'époque, incrusté dans la roche, un poêle 2en 1 qui sert, comme son nom l'indique, de cheminée et de four, qui le soir venu fait aussi bien chauffer les tartes, l'eau pour la tisane et les différentes pièces de couchage. Dans le cellier, il ya les toilettes et un saut avec un robinet en guise de chasse d'eau. La bergerie, tu te dis, c'est une blague, d'abord y'a les chèvres et plus loin les ânes, c'est exactement comme une représentation de peinture, quand tu passes la tête dans l'enclos, toutes les chèvres tournent leurs têtes docilement vers toi, en mastiquant " rien à foutre". La fromagerie, les près ...
Tout les animaux sont très bien traités, voire trop bien traités, ils sont magnifiques, vigoureux et le poil luisant. Une vingtaine de chèvres, une vingtaine de moutons, des poules, des pigeons, des lapins, cinq vaches, trois ânes, deux chevaux, un mulet, une truie, cinq chiens, quatre chats, des abeilles, un potager. La truie est effrayante, ce n'est pas "Babe", elle est grise et rose, pèse dans les deux cent kilos et a un énorme groin. Les agneaux sont les plus durs à attraper, pas moyen de faire un câlin. J'appelais les chevaux pour les caresser, plus ils se rapprochaient, plus je reculais de peur de leur impressionnante stature.
Cette communauté subsiste notamment grâce à divers "système D": "La Récup' ", consiste en un partenariat avec un hypermarché pour aller récupérer les denrées périmées ou escamotées, trois fois par semaine afin de les détruire en les redistribuant soit aux animaux soit aux volontaires. "Les près"; les animaux entretiennent les près des voisins du village en se nourrissant de l'herbe.
La première matinée, 7h43, Antoine est entrée dans la pièce avec un chevreau des plus blancs qu'il fallait que j'allaite car sa mère avait les pies irritées. J'étais à présent sa mère et je devais lui donner un prénom, elle s'appellera "Selva", son biberon était une énorme bouteille de Schweppes avec une tétine en bout: 2/3 de lait en poudre, 1/3 de lait normal. Comme Selva avait très faim, elle me montait sur les jambes afin d'avoir son biberon. C'était le premier jour, mon jean était déjà empli de fumier. Il n'était plus question de propreté, mais d'instant de vérité. Je prépare le déjeuner de la truie, un grand seau disons de 30 L, j'ai pris la facilité de la nourrir celle-là: 1/3 de légumes que tu coupes en gros quartier, 1/3 de pâtes ou de gros morceaux de pains, le dernier tiers de yaourt et touche perso je finissais toujours par des petits laits genre "lactimel" ou "yop" pour lier le tout. Ensuite on allait déplacer les moutons, les ânes, les vaches pour qu'ils aillent manger dans les près, puis un "peu de clôture", c'est-à-dire de remettre les barrières des près en ordre.
10h: pause casse-croute, saucisson à 10h du mat'. Au départ c'est étrange, à la fin c'est moi qui anticipais le moment en prédécoupant des larges tranchettes. Puis je garde les moutons en lisant un livre, on rentre et on prépare le déjeuner. Sieste. Confection des fromages de chèvres en écoutant France Inter. Apéro, préparation du dîner. La douche sous la serre avec des cubis de "Cépajou", rempli d'eau chaude.Voilà une journée type dans cette communauté.
Selon eux, il ya une "théorie des quatre jours", le premier jour, tu fais ta belle, tu leur dis " je serais vos bras". Tu sais pas. Tu te donnes à fond. T'en chies. Le deuxième jour, même boulot sauf que tu commences à traîner la patte. Le troisième, t'es K-O, même après la sieste, t'es toujours pas réveillé. Le quatrième jour, ton corps s'est adapté. Tu bosses moins, mais bien.
Bien sûr, étant donné qu'ils étaient en effectif réduit et qu'ils n'avaient pas pris de vacances depuis longtemps, cette communauté était en crise. Il me semble que c'était pour être raccord avec l'état de crise dans le monde. Cet endroit est bien évidement un hymne à la vie, un lieu où des gens se sont réunis et rencontrés afin de repenser les règles de la société et pour ça, on leur dit "Merci".
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Par un samedi soir au Week-end
Je ne citerais personne durant cette soirée du 7 avril de l'an 12 dans la taverne du "Week-end", mais en tout cas il y faisait chaud. Il était presque temps de prendre les premières carrioles, car le jour allait poindre. Les quatre mousquetaires avaient exceptionnellement dénoués leurs liens, l'heure venue. Dans cette vaste contrée, il n'était plus question de genre. Femme pouvait être Homme et Homme pouvait être Femme. Allons, bon! Dans ce troquet dénommé le "Week-end", jouxtant le nom moins connu "Café Chéri" là où le quatrième mousquetaire avait durement œuvré des années auparavant, et qui d'ailleurs n'était pas là en cette soirée, D'Artagnan intervient dans la conversation quand un homme brun scande au nez de la grande brunette:
_"Beh tu vois, on s'entendrait bien tous les deux avec un 69. "
Ni une ni deux, D'Artagnan sort son glaive afin de venir en aide à son acolyte quand soudain apparaît une gente dame qui s'empale de la langue de l'importun. Quelle entrée en matière semble penser les regards compatissants de ce feu-quatuor. Nous prenons congés.
Nous sommes à présent en lieux d'aisance, le même jeune homme, une fois le dos tourné de sa mie, s'octroie quelques instants de répit mais c'est sans penser l'œil suintant de la promise parcourant les veines rougeasses du vit qui, la salive au bec:
_" Fort dommage pour vous que Madame soit là en cet Avril car découverte j'aurais été et pas que d'un fil."
D'Artagnan de son côté songeait à retrouver son doux foyer en pays Montreuillois, quand deux donzelles se suçutant les lèvres l'empoignèrent pour se joindre à la trinité du baiser. Elles le poussèrent vers l'unique phallus de la soirée désormais appelée la "Trinité Surfemme".
_" Il me semble que ce percutement ne soit que le début, je compte bien m'assiéger et pas que sur cette toison fournu. J'ai entendu dire que vous étiez d'accoutumance sensuelle, je vais dompter la lionne et vôtre cambrure rebelle. Sachez quel plaisir pour moi de sentir vos vents. De quelles contrées me vient ce fumé si plaisant? "
_" Vous étiez pourtant attablé bien loin face à votre bourbon, vos massifs épaules se dressant, j'ai bien senti vos lèvres singeant un rond afin d'aspirer au plus profond tout mon entrededans."
_" Dans les toilettes "Homme", de voir s'asticoter deux jouvenceaux. Ébahi par la fente que je n'imaginais même pas de dos."
"Laie, trainée. Lionne, ronronne. Chienne qu'importe soit mienne!"
Son doigt s'arcboute sur sa lèvre supérieure. On voit une gouttelette rubis terminait sa course sur le frein de la mâchoire.
L'une d'entre elle veut rajouter la grande brunette à la petite sauterie. D'Artagnan fit part de la nouvelle à son amie.
_" Madame est joueuse par les mots, mais son con il reste à la maison. Et pour sûr, il en est fier Monsignor' Simon! "
On fit sonner la diligence et par joie, la Trinité et l'homme triqué se rendirent en Haut-Paris. Le côcher voyant les joues roses des prunelles ne tarda pas à saisir la tournure de cette belle soirée annonçant l'été. Désirant festoyer avec la troupe, le côcher mira le visage de D'Artagnan qui sans précédent, lui planta un sous dans la main et avant de sortir du fiacre lui lâcha :
_ " Si vous admirez la beauté de ma face, alors vous n'imaginez même pas celle de mes fesses."
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Bois de Vincennes
Un dimanche de Février, au bois de Vincennes.
Je suis dans cette vaste étendue boisée et le prochain voisin est à quelques kilomètres.
Je m'enfonce dans la lande pour effleurer un arbre retourné .
J'entends le craquement d'une branche .
Je me dis que quand même, tu en as mis du temps et que tu n'étais pas obligé
d'attendre que je sois fin seule parmi les conifères toute moi perdue pour m'approcher
.Je me retourne en souriant. Rien .
Ce n'était que l'écho de mon pas .
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Lagavullin
LA-GA-VUL-LIN
C'est un breuvage à seize ans d'âge .
Pour certains, c'est la Roll's des Whiskies .
Pour moi, c'est une personnalité .
D' autres diront qu'il a du corps .
Là où je ressentirais une présence .
Il a la présence et la prestance d'un membre en érection .
Le prendre en bouche, c'est ressentir sa puissance .
Ça pique sur les lèvres et dans la bouche, c'est dû à la composition de la substance .
Il va falloir avaler .
Ça chauffe dans le ventre .
Cette amertume restera dans ma bouche pendant encore quelques instants.
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