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Damn Musa !
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damn-musa · 7 years ago
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Toutes les vies manquées de Jessica
Trois fois par semaine, Jessica se lève une trentaine de minutes plus tôt que d’habitude pour enfiler une tenue de sport et aller courir dans son quartier. Avant de partir, elle passe d’abord par la cuisine, ouvre le placard et empoigne un petit porte-monnaie à fleurs dans lequel sa mère garde un peu d’argent pour aller acheter du pain à la boulangerie. Elle fourre quelques pièces dans sa poche, enfonce des écouteurs dans ses oreilles et lance sa playlist préférée avant de s’élancer dans la brume automnale. Il ne fait que 5 degrés mais Jessica ne porte qu’une petite polaire fine au-dessus de son maillot. Elle avait hésité à enfiler celle plus légère (essentiellement car elle la trouvait plus jolie) mais elle se résolue à accepter le fait que l’été était terminé et qu’il valait mieux jouer la prudence. Ce que Jessica ne sait pas, c’est que si elle s’était obstinée à porter la veste plus fine, elle aurait attrapé froid et n’aurait jamais pu aller à la fête d’anniversaire de sa meilleure amie ce weekend, au cours de laquelle son premier baiser ne se serait jamais produit avec Valentin, le garçon de sa classe sur qui elle avait flashé depuis un mois.
Le parcours préféré de Jessica longe la rivière, mais étant donné qu’il avait plu pendant la nuit et qu’une partie du chemin n’était pas goudronné, elle ne voulait pas salir inutilement ses baskets blanches presque neuves. Si jamais elle était rentrée avec des chaussures aussi sales, son père lui aurait fait des remontrances, en lui disant qu’il n’avait pas d’argent à gaspiller toutes les semaines dans de nouvelles chaussures car « Mademoiselle Jessica » agissait encore comme une gamine. Ce à quoi Jessica aurait rétorqué qu’il était mal placé pour parler, puisque cela faisait plus de six mois qu’il était au chômage et semblait passer le plus clair de ses journées sur le canapé à fumer plutôt qu’à éplucher les petites annonces. Avant de claquer la porte de sa chambre, Jessica aurait ajouté que son père était devenu une vraie loque et qu’il lui faisait honte. Blessé, le père de Jessica aurait mis plus de temps à se ressaisir et à se remettre de sa dépression, ce qui aurait mis la famille dans une situation financière délicate. Mais la jeune fille longe à présent la rue des peupliers pour arriver près de son ancienne école primaire. Là, elle sent son téléphone vibrer dans sa poche et reconnaît le petit son de notification de sa boîte e-mail. Jessica reçoit peu d’e-mails et est intriguée. Elle se met à penser que c’est peut-être une réponse à sa candidature de stage chez le pédiatre de la ville, et elle a raison. Elle décide cependant de ne pas s’arrêter pour vérifier, en se disant que de toute façon le message sera toujours le même dans 30 minutes, ce qui est aussi vrai. Ce que Jessica ne sait pas encore, c’est qu’elle a bien été acceptée en stage, et que si elle avait lu le message dès maintenant, elle aurait été trop excitée et pleine de joie pour poursuivre son jogging. Elle aurait fait immédiatement demi-tour pour sautiller partout dans la maison et annoncer la bonne nouvelle à sa famille, et rien des évènements qui vont suivre ne se seraient déroulés.
Une fois arrivée derrière l’école, elle traverse l’aire de jeux, déserte à cette heure de la journée. Normalement, seuls les enfants âgés de moins de douze ans peuvent aller sur le tourniquet, dans le bateau pirate en bois et sur le toboggan. Jessica est seule, il n’y a personne aux alentours, alors elle ralentit le rythme et se sent prise d’une certaine nostalgie. Elle fonce vers les jeux au lieu de continuer sur le chemin en gravier qui traverse le parc. Elle grimpe sur le bateau pirate, admire la vue pendant quelques secondes puis redescend par le toboggan en gloussant. Amusée, elle court un peu sur l’herbe avant de repartir sur les graviers, évitant ainsi une zone en particulier où une racine d’arbre sort de terre. Si Jessica n’était pas allée sur les jeux, elle ne l’aurait pas vue et aurait très méchamment trébuché. Incapable de marcher et tordue de douleur, elle aurait appelé sa mère à la rescousse et quelques heures plus tard, le médecin aurait confirmé que la cheville de Jessica était fracturée. À cause de cela, elle aurait porté un plâtre pendant un mois et demi et n’aurait pas pu participer aux championnats d’athlétisme de novembre. Malgré la rééducation, la cheville de Jessica aurait eu du mal à retrouver toute sa vigueur et d’autres blessures auraient suivies. Démoralisée, Jessica aurait abandonné le sport et aurait pris plusieurs kilos à force de se morfondre dans son chagrin. Les adolescents cruels se seraient moqués de son changement physique, faisant perdre à Jessica toute sa confiance en elle et tout amour pour son corps. Elle mettrait de nombreuses années à se sentir mieux et à retrouver une silhouette qu’il lui conviendrait et son manque de confiance lui aurait fait passer à côté de nombreuses opportunités trépidantes.
La boulangerie se trouve à deux rues du parc. Jessica s’y arrête à chaque fois qu’elle va courir, cela évite ainsi à sa mère de devoir y aller avant de partir au travail. Elle prend toujours la même chose : une baguette pas trop cuite. Elle bavarde un peu avec la boulangère puis reprend son chemin. Afin d’éviter de refaire le même parcours en sens inverse, elle décide de passer par le boulevard des hortensias, c’est ici que se trouvent les plus belles et grandes maisons de la ville, avec leurs murs de pierres et les colombages détaillés, tels des morceaux de dentelles qui habillent les toits. Ce que Jessica préfère encore plus regarder, ce sont les belles devantures, toujours soignées et élégantes. Une des amies de Jessica vit ici et lui avait confié un jour que certains voisins investissaient de petites fortunes pour avoir le plus joli bassin ou l’arbuste le plus exotique. Elle remarque justement que la maison numéro dix semble en avoir un nouveau, un arbuste qu’elle n’avait jamais vu avant, aux petites feuilles vertes et parsemé de boules blanches. Elle traverse la rue pour le regarder un instant et le prendre en photo. En allumant son téléphone, elle se rend compte qu’elle a bavardé un peu trop longtemps avec la boulangère et qu’elle va être en retard au collège si elle ne rentre pas vite chez elle. Deux options s’offrent à elle pour rentrer plus vite, passer derrière le centre médical qui se trouve au bout de la rue, ou tourner tout de suite à gauche pour emprunter l’allée privée de la maison numéro quatorze et s’épargner d’emprunter deux rues supplémentaires. Le seul souci est que la propriétaire du numéro quatorze déteste que Jessica fasse cela, la dernière fois elle avait menacé d’appeler ses parents si elle n’arrêtait pas, en criant à tue-tête qu’il fallait respecter la propriété privée. Au loin, Jessica ne la voit pas mais une voiture roule un peu plus vite que la vitesse autorisée dans sur le boulevard principal, pas de beaucoup, 53 km/h au lieu de 50, Émilie est en retard elle aussi, elle travaille en tant qu’infirmière au centre médical. Son réveil s’était arrêté pendant la nuit, elle s’était donc levée en retard et avait encore la tête dans le brouillard. Si Jessica devait surgir de derrière le gros 4x4 de la maison numéro vingt-deux, elle n’arriverait pas à freiner suffisamment vite. Jessica reste plantée là quelques secondes, se demandant quel chemin prendre. Elle voit la vieille dame du numéro 14 à sa fenêtre, qui l’observe de ses petits yeux perçants et la collégienne se précipite d’autant plus rapidement vers le boulevard principal.
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damn-musa · 7 years ago
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Ralph Breaks the Internet concept art by Matthias Lechner and Cory Loftis. (x)
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober day 8: Star
It's a fanart of Jontaro Joestar from Jojo's Bizarre adventures. He's got a star tatoo on his back so and the word "Star" in his name, so I guess it works? :D
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober day 7: Exhausted
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober day 6 : Drooling
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober day 5 :Chicken
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober day 3 (Roasted) and 4 (Spell).
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober Day 2: Tranquil
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damn-musa · 7 years ago
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Inktober Day1: Poisonous
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damn-musa · 7 years ago
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Sunday drawing with more skin tones
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damn-musa · 7 years ago
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Gordon’s Cat
Gordon disliked school, but school also disliked him. It would actually be more accurate to say that people going and working at the school were not found of the nine year old boy, especially Nathan, whose main hobby was to bully all the other pupils. Every day, Nathan would chase Gordon all the way home, kicking his backpack, slapping his head and insulting him of ‘little fatty boy’. All the other parents and teachers were turning a blind eye on this because, truth be told, Gordon was such a boring small boy that he became invisible to almost everyone. Once back home, he would do his best to be as quiet as possible in order to not disturb his mum, a piano teacher working from home. Sometimes, Gordon could see the disappointed look on his mother’s face when she would look at the fat little boy and then at one of her bright and educated pupils, trying not to sigh. Gordon tried to please his mum and would let her teach him how to play the piano, but no matter how hard he tried and how long he practiced, his chubby little fingers never managed to make the keys play in harmony. On Mondays, from five to six, it was Amelia’s lesson time. While taking off his shoes and his jacket, Gordon allowed himself to stay and listen. No one heard him, no one noticed him, only the Piano Sonata n° 11 from Mozart was filling the air with grace. With his mum gently bending over Amelia, both so calm and so focused, to Gordon they represented the quintessence of elegance, it was almost divine, like an untouchable mirage.
On the next day, Gordon stayed at school for study period. He barely had any homework to do but it was a good way to avoid Nathan and his friends when walking home. Tonight though, he was mainly staying because it was pouring outside: dark clouds were rolling, thunder was rumbling and Gordon could almost feel electricity tickling on this tongue, leaving a metallic taste on it. He waited until the very last moment, braced himself and started to run home. He wished he could speed up the fifteen minutes’ walk that separated school and his house, but after three hundred meters, he stopped at the crossing, panting, the plastic of his raincoat sticking on his sweaty skin, his chubby-cheeked face bright red. While waiting for the little red man to turn green, Gordon heard a soft sound, a cry in the rain. The boy looked around, trying to identify where it was coming from. The street was empty except for a few cars parked in line on the side of the road. When he heard the sound again, he recognised it, it was a cat meowing. Gordon kneeled next to a 4x4 and saw it: a podgy ginger cat, all wet and looking well grumpy. It looked pitiful and was shivering because of the cold. The pupil started to softly talk to it, trying his best to make it come out from under the car. Eventually, the little feline let Gordon catch it, it was wearing a red collar with a golden medal on which was engraved a name and an address:
Cinnamon
10 Black Wall Street
Naufary
Gordon recognised the address and almost immediately regretted picking up the cat. Every kid in town could picture what the house on 10 Black Wall Street looked like. Due to its sinister aspect, it was considered by many to be haunted house of Naufary. Gordon had to walk for twenty minutes under the rain to get there, while holding the grumpy and tired cat close to his chest, only Cinnamon’s head was popping out of the jacket. As the boy approached the old house, the cat let out a weak meow of content and purred a bit. Gordon slowly opened the barrier leading to the front garden, making a grating noise, and as his steps on the gravel path echoed around, he had the impression to be the loudest person ever. He felt intimidated by the house, it looked like an ancient small manor, the facade had a few cracks and could have used some paint. There were wooden pillars supporting the walls, and on top of each one of them was a statue representing the face of a cherub; half of them were supposed to be laughing, but the look on their face appeared to be more of a demonic grin, the other half were crying and Gordon had to admit that the sculptor did a good job at this: they seemed to be under some kind of eternal and horrific torture.
‘The sooner I am done with this, the better,’ whispered the young boy.
Gathering all his courage, he pressed the electric bell’s button once and was surprised to hear that the ringtone was Brother John. The nursery rhyme contrasted sharply with the atmosphere drawn by the building. Gordon never met the person living in the house, but he could not help but imagine a ghost or a vampire behind the door. He got quite a surprise when he saw the owner: a tall and slim woman wearing black trousers and a long white woollen cardigan, she had thin and rectangular glasses on her nose and her greyish hair was tied into a messy bun. The lady stared at the boy in a suspicious way before asking him if she could help him. Gordon tried to talk but he kept on stumbling and he could feel the cat getting agitated. As an answer, he simply opened his coat and handed the cat to the woman.
‘Cinnamon! You found my cat! I have been looking for her for hours, thank you very much. Cinnamon is very precious to me.’
As it was still raining a lot, and wanting to thank the boy properly, the lady invited him inside. Gordon hesitated, this woman was a stranger but he was too cold, too shy and too intimidated to say no. He followed Cinnamon’s owner to the kitchen and was surprised by the inside of the house: it was a bit dusty and old-fashionned but there was nothing frightening about it, the atmosphere was cosy and a delicate smell of incense was floating in the air. Cinnamon ran to her basket and curled herself to sleep. Gordon noticed three other cats in the house, all of them were observing him intensely, which made him feel uneasy.
‘What is your name, boy?’
‘Gordon, ‘mam.’
‘You helped me a lot today, Gordon. Cinnamon is pregnant and the litter is due soon. She always likes to hide to give birth, but she is too adventurous at times. Would you like a hot drink and a snack?’
‘Yes please, can I have a hot chocolate?’
The woman poured some water in a kettle and switched it on. Then she took a biscuit tin out of the cupboard and placed it on the kitchen table. It looked vintage with its faded colours and the illustration representing a couple elegantly dressed, riding horses on a carousel at a town fair. It reminded him of his auntie’s cookies, the ones with almonds and white chocolate chunks, because she would keep them in a similar box.
‘Help yourself,’ simply said the woman to him with an encouraging smile.
Gordon grabbed the box and opened it, he could not believe his eyes, only two cookies were inside and they were looking exactly like his aunt’s, and after nibbling one of them, he realised that they also tasted the same. The cat lady placed two cups on the table and the kettle started to whistle, she poured some of the content into Gordon’s cup, hot chocolate directly came out. The pupil knew something was abnormal, all the cats, the cookies, this kettle producing hot chocolate even when it got only filled with water in the first place…
‘My mum says that one should only boil water in a kettle, otherwise it damages it.’
The lady started to fill her own cup from the same kettle but a green liquid came out of it. Gordon recognised the smell of mint tea.
‘You’re a smart little boy, aren’t you? What a very polite way to tell me that you see what is going on here, and yet, you are not running at the door.’
‘I think you are nice.’
The lady smiled and both remained silent while drinking their cup. One of the cats climbed on the table, attracted by the smell of milk from the hot chocolate. Gordon approached his hand to pet it and the cat allowed him to proceed.
‘Haggis is a softy.’, commented the lady.
‘His name is Haggis?’, chuckled Gordon. ‘But… it’s not even a brown cat. Why did you name it like this?’
‘I don’t know, I just thought it would be a good name for a cat,’ she shrugged.
Shortly after, both noticed that the rain had stopped. The witch pointed out that Gordon’s mum must have been waiting for him, he knew that it was time to leave. Before shutting the door, she said to the boy that she would see him again.
The last sentence the witch said to Gordon worried him a bit, but as the weeks went by, he forgot about it. Nothing much changed in Gordon’s life, except that his grandpa passed away. The boy really liked him and missed going to the museum and exhibitions with him, as they would usually do several times a month. Two months after the funerals, his grandma decided to pack some of his husband belongings and Gordon did his best to help, he really did; but when sorting out the books, he got captivated by the collection of History books. Moved at this scene, Gordon’s grandma told him that he could keep them if he wanted to.
About three months after meeting the witch, Gordon saw her again, as she promised. She was waiting for him after school, sitting on a bench. Gordon noticed that no one would stand too close to her, and everyone looked at him eyes wide and tongue tied when he sat next to her and started chatting. Even Nathan and his friends did not dare to come and bother them. Shortly after sitting next to the woman, Gordon noticed that she carried a grey travel cage for small pets and asked her how was Cinnamon and if the cat was inside. She replied that Cinnamon was just fine and that she gave birth to five kittens, and that they were all healthy. She also added:
‘Without you, who knows what could have happened to her. I wanted to thank you for your kindness and brought you a gift.’
Gordon felt embarrassed but also excited and he thanked the witch before even seeing what was inside the cage. When she placed it on his lap, he peered inside and saw a tiny tabby cat with a long thin tail, on which he counted nine white rings.
‘It’s one of Cinnamon’s kitten, isn’t it? It’s very cute, thank you! But… I don’t know if my mum will let me keep it.’
‘She will, I know she will. But if you were to have a problem, remember that there will always be a place for this cat at my house.’
‘Does it have a name yet?’, asked Gordon.
‘No, you will have to give it one, it’s a male.’
Gordon remained thoughtful for a moment and observed the little ball of fur sleeping on the blanket.
‘He’s so tiny, in my grandpa’s books, they say that Napoleon was small too and despite this he became emperor. I will name him like this: Napoleon.’
The lady giggled at this but who was she to criticise after all? She never had much inspiration for names and all her cats were named after sweet treats and dishes. After giving him a few recommendations, she let the boy go home. He started to walk away with a bright smile on his face.
‘Such a lonely soul.’, whispered the witch before getting up and going home.
Gordon never really knew how Napoleon died the first time and could only guess, he was eighteen and living close to a car park near the university. For some obscure reasons, only known by cats, Napoleon liked to hang there. One evening, when Gordon entered his room, the window was open and a tabby little kitty was sleeping on the bed. It was a copy of the old Napoleon, except for one missing ring on his tail, only 8 were left. Gordon was only half astonished, the cat has always been special in ways he could not explain, and also, it was a gift from a witch.
Gordon easily graduated from university and became a History teacher. The students neither liked nor disliked him, they found him a bit boring but he was always fair when it came to grading and that was good enough for them. The teacher had two short-term relationships, but both girls left him to live more adventurous lives, and Gordon spent most of his lifetime alone. He had only one good friend: Fabrizio, the literature teacher, who had the same difficulties as Gordon to blend in and have a normal life. Luckily, Gordon had Napoleon. Every time he cried because another relative passed away, he was there, trying to ease his pain. For every heartbreak, every night he watched TV alone, every time he thought that his life did not mean much, he looked at the cat and remembered that he was not so lonely.
When Gordon turned fifty-six, the cat was only two years old and was living his last life. Napoleon was young and full of energy and loved to play, but his owner could not take care of him like he used to. The cat noticed that Gordon was not sleeping well and stayed at home more and more often, until he eventually stopped going to work completely. When his owner went out, most of the time he came back smelling of bleach and chemicals. One day, Gordon came back from the doctor and walked directly into his room and smashed the door behind him after throwing a folder through the corridor. He did not allow the pet to come inside. Napoleon could hear his owner crying and he meowed and scratched the door to catch his attention. The cat felt distressed and did not know what to do, it was the first time that Gordon would not let him cuddle him when he was upset. So, Napoleon waited, patiently, silently, for his owner to feel better.
One week after getting the results from the doctor, Gordon took a firm and definitive decision. After much time and effort, he managed to make Napoleon go into the travel cage and placed it in the car. He wished it was possible to postpone this, but there was not much time left, he had to do it now while he could still drive. Gordon lived most of his life in a little town close to Naufary. It took him only fifteen minutes to arrive at n° 10 Black Wall Street. The house looked less scary now that he was a man, even though, he still thought that the cherubs looked creepy. However, someone took care of the garden and finally repainted the facade, which made the house look much nicer. Gordon rang the bell and a young woman rapidly opened the door.
‘Hi, can I help you?’
It was a shock for the man, something about this woman reminded him of the witch but it was not possible, it could not be the same person. She had long blond hair tied into a bun and was wearing round glasses. She was tall and had an elegant silhouette.
‘Hello, sorry to bother you. My name is Gordon and I am searching for the lady who lived here… a bit more than forty years ago. I need to talk to her.’
She invited Gordon to come in, told him that she just boiled some tea and asked him if he wanted some. The house had not changed much apart from a few new furniture and some fresh paint on the walls. In his box, Napoleon was strangely calm, as if he could remember that this used to be his house as a kitty. Gordon followed the woman in the kitchen, he placed the box close to him and shortly after, two other cats approached it and Napoleon hissed a bit in fear.
‘Minty! Biscuit! Leave Napoleon alone, tss, tss, out of my kitchen.’ she ordered.
The last sentence made Gordon click, he never told this woman the cat’s name. He asked her:
‘You already know why I am here today, don’t you?’
‘And you, you are still a clever and polite boy, aren’t you? Do you still enjoy white chocolate and almond cookies? I baked some this morning.’
Gordon could not help himself and a few tears dropped on the table. The witch waited in silence and brought him some tissues, a cup of tea and a little plate full of cookies.
‘You took very good care of your cat, Gordon. He could give you one of his lives to cure you, you know.’
‘You never told me this but I could feel it somehow. I have the proof of it after seeing you today. But how could I take away his last life? No one is really waiting for me to feel better apart from Napoleon. I would live, but still be so lonely without him.’
Gordon paused and looked at the box with sad eyes before adding:
‘This cat is the best thing that ever happened to me.’
The witch and Gordon sat there in silence, just like forty-seven years ago, but this time, he ate all the cookies on the plate without feeling guilty. They tasted just like his aunt’s. The witch let Gordon say goodbye to his cat. Napoleon seemed to understand what was going on and purred loudly on his laps to try to calm his owner down.
‘We took good care of each other, didn’t we Napoleon?’
The tiny cat looked up to his owner and blinked softly. If he could speak, the cat would have said that things were going to be ok in the end and that he loved Gordon very much. But as cats, even magical ones, cannot speak, he just meowed and let his owner get up. The witch escorted Gordon to the door and watched him walk away, before starting his car he waved at her and gave her a sad but grateful smile. She waved back and closed the door saying:
‘Until next time, lonely soul.’
The End.
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damn-musa · 7 years ago
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Le chat de Gordon
Gordon n’aimait pas l’école, mais il faut dire que l’école ne l’aimait pas non plus. Il serait plus exacte de dire que les personnes allant et travaillant à l’école n’avaient pas beaucoup d’affection pour le garçon de neuf ans, surtout Nathan, dont l’activité principale consistait à tourmenter les autres élèves. Chaque jour, Nathan poursuivait Gordon sur le chemin du retour pour rentrer chez lui, il donnait des coups de pieds dans le cartable et s’amusait à lui donner des claques derrière la tête en l’insultant de « petit gros ». Tous les parents et les professeurs fermaient les yeux sur la situation car en toute franchise, Gordon était un petit garçon si ennuyant qu’il en était presque devenu invisible. Une fois de retour chez lui, il faisait de son mieux pour être aussi discret que possible afin de ne pas déranger sa mère, professeur de piano à domicile. Parfois, Gordon pouvait voir un air de déception traverser le visage de sa mère lorsqu’elle regardait son gros garçon, puis elle se retournait vers ses élèves aux têtes d’anges et à l’éducation parfaite et elle tentait de ne pas soupirer. Gordon avait essayé de faire plaisir à sa mère en la laissant lui enseigner le piano, mais il avait beau passer des heures à s’entraîner, ses petits doigts potelés étaient incapables de jouer des notes harmonieuses. Tous les lundis entre dix-sept et dix-huit heures, c’était l’heure de la leçon d’Amélia. Tout en enlevant ses chaussures et sa veste, Gordon s’autorisa à rester un peu dans la pièce pour les écouter. Personne ne l’entendait, personne ne le remarquait, seule la Sonate pour piano n° 11 de Mozart emplissait l’air de grâce. La vision de sa mère légèrement penchée au-dessus d’Amélia, toutes deux si calmes et si concentrées, représentait pour lui la quintessence de l’élégance. La scène avait quelque chose de divin qu’il ne pouvait pas même caresser du doigt, tel un mirage.
Le lendemain, Gordon resta à l’étude pendant une heure. Il n’avait pas beaucoup de devoirs à faire, mais rester un peu plus longtemps à l’école était un bon moyen d’éviter Nathan et ses amis à la sortie. Ce soir cependant, il était surtout resté pour attendre que l’averse passe : de lourds nuages gris assombrissaient le ciel et le tonnerre grondait. Gordon pouvait presque sentir l’électricité dans l’air lui chatouiller la langue, lui laissant un goût métallique en bouche. Il attendit le dernier moment pour rentrer chez lui et tenta de se donner du courage avant de se mettre à courir sous la pluie. Il espérait ainsi réduire son temps de trajet, mais au bout de trois cents mètres, il s’arrêta au passage clouté, essoufflé, le plastique de son coupe-vent lui collant à la peau, ses joues rouges comme des pivoines. Il attendit que le bonhomme passe au vert lorsqu’il entendit un petit gémissement sous la pluie. Le garçon regarda tout autour de lui, cherchant la source de ce son. La rue était déserte, seules quelques voitures étaient garées le long du trottoir. Lorsqu’il entendit de nouveau le son, il le reconnut, c’était le miaulement d’un chat. Gordon s’agenouilla à côté d’un 4x4 et vit un gros chat roux trempé et à l’air grognon. L’animal inspirait pitié car il tremblait à cause du froid. L’écolier lui parla doucement pour tenter de faire sortir le matou de son refuge. Au bout d’un moment, le petit félin l’autorisa à l’attraper. Il portait un collier rouge avec une médaille dorée sur laquelle était gravée un nom et une adresse :
Cannelle
10 rue du chemin noir
Naufary
Gordon reconnut l’adresse et regretta presque aussitôt d’avoir secouru le chat. Tous les enfants de la ville connaissaient la maison située à cet endroit À cause de son aspect sinistre, elle était considérée par beaucoup comme étant la maison hantée de Naufary. Gordon devait marcher pendant vingt minutes sous la pluie pour y arriver, tout en gardant le chat grognon et fatigué tout contre lui, seule la tête de Cannelle dépassait de sa veste. Lorsque le garçon s’approcha de la maison, le chat laissa échapper un miaulement de contentement et se mit à ronronner doucement. Gordon ouvrit lentement la barrière grinçante qui menait au petit jardin de la devanture, tandis qu’il avançait sur le chemin de gravier, ses pas résonnaient lourdement et il avait l’impression d’être la personne la plus bruyante au monde. Il était intimidé par la demeure, elle avait un air de petit manoir, quelques fissures lézardaient la façade et cette dernière aurait bien eu besoin d’un coup de peinture. Des piliers en bois soutenaient les murs et chacun d’entre eux avait un visage d’angelot sculpté au niveau du socle. La moitié des chérubins était censée sourire, mais leurs visages représentait davantage un rictus démoniaque, l’autre moitié était composée d’anges pleureurs et Gordon devait reconnaître que l’artiste avait fait un bon travail car ils semblaient tous être sous l’emprise d’une souffrance éternelle.
- Plus vite j’en aurais fini et plus vite je pourrai partir d���ici, murmura le jeune garçon.
Il rassembla tout son courage pour appuyer sur le bouton de la sonnette. Il fut surpris de remarquer que la sonnerie était la comptine Frère Jacques, ce qui contrastait beaucoup avec l’atmosphère dégagée par le bâtiment. Gordon n’avait jamais rencontré la personne vivant à cette adresse mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer un fantôme ou un vampire derrière la porte. Sa surprise n’en fut que plus grande lorsqu’il vit le propriétaire : une grande femme svelte qui portait un pantalon noir et un long gilet en laine blanc, elle avait une paire de lunettes rectangulaires au bout du nez et ses cheveux grisonnants étaient ramenés en un chignon un peu ébouriffé. La femme regarda Gordon d’un air méfiant et elle lui demanda si elle pouvait l’aider. Gordon essaya de parler, mais il balbutiait et il pouvait sentir que le chat s’agitait. Pour toute réponse, il se contenta de déboutonner sa veste et de tendre le chat à la dame.
- Cannelle ! Tu as retrouvé mon chat ! Je l’ai cherché pendant des heures, merci beaucoup. Cannelle m’est très précieuse.
Étant donné qu’il pleuvait toujours des cordes, la propriétaire invita Gordon à l’intérieur pour l’abriter et le remercier. Le garçon hésita, cette femme était une étrangère, mais il avait froid et était trop timide et troublé pour refuser. Il suivit la maîtresse de Cannelle dans la cuisine et fut étonné par l’intérieur de la maison : elle était un peu poussiéreuse et kitsch mais l’atmosphère y était chaleureuse et un délicat parfum d’encens flottait dans l’air. Cannelle couru se lover dans son panier et s’endormit. Gordon remarqua trois autres chats dans la maison et tous l’observaient avec attention, ce qui le mît mal à l’aise.
- Quel est ton nom, mon garçon ?
- Gordon, madame.
Tu m’as rendu un fier service aujourd’hui, Gordon. Cannelle est enceinte et la portée est pour bientôt. Elle adore aller se cacher pour mettre bas mais elle est trop aventureuse parfois. Est-ce que tu voudrais une boisson chaude et un goûter ?
- Oui s’il-vous-plaît. Est-ce que je peux avoir un chocolat chaud ?
La femme versa de l’eau dans une bouilloire et l’alluma, puis elle sortit une boîte à biscuits du placard et la plaça sur la table. Elle avait un air rétro avec ses couleurs passées et son illustration qui représentait un couple élégamment vêtu en train de s’amuser sur un carrousel lors d’une foire. Elle lui rappelait les cookies que sa tante préparait, ceux au chocolat blanc avec des éclats d’amande, car elle les conservaient dans une boîte semblable.
- Tu peux te servir, lui dit simplement la femme en lui adressant un sourire encourageant.
Gordon attrapa la boîte et l’ouvrit. Il ne pouvait pas en croire ses yeux ! Elle ne contenait que deux cookies qui ressemblaient à ceux de sa tante, et après avoir mordu dans le premier, il constata qu’ils avaient aussi le même goût. La dame posa deux tasses sur la table et la bouilloire se mit à siffler, elle versa une partie du contenu dans la tasse de son invité. C’est à ce moment là que Gordon se douta que quelque chose ne tournait pas rond : du chocolat chaud sortait directement de la bouilloire alors qu’elle n’avait été remplie qu’avec de l’eau un peu plus tôt.
- Ma maman me dit toujours qu’il faut remplir une bouilloire uniquement avec de l’eau, sinon elle s’abîme.
La dame commença à remplir sa propre tasse à partir de la même bouilloire, mais un liquide vert en sorti. Gordon reconnu l’odeur du thé à la menthe.
- Tu es un petit garçon intelligent, n’est-ce pas ? Quelle manière polie de me dire que tu comprends ce qui se passe ici, et pourtant, tu n’essaies pas de fuir.
- Je vous trouve gentille.
La femme sourit et tous les deux restèrent silencieux en buvant leur tasse. L’un des chats monta sur la table, attiré par l’odeur du lait qui émanait du chocolat chaud. Gordon approcha sa main doucement pour le caresser et le chat lui en donna l’autorisation.
- Haggis est un sentimental.
- Son nom est Haggis ?, ricana Gordon. Mais… Il n’est même pas marron. Pourquoi lui avoir donné ce nom ?
- Je ne sais pas, je me suis juste dis que ce serait un bon nom pour un chat, lui répondit-elle en haussant les épaules.
Peu de temps après, tous deux se rendirent compte que la pluie s’était arrêtée. La sorcière fit remarquer que la mère de Gordon devait l’attendre, il sut alors qu’il était temps de partir. Avant de fermer la porte derrière elle, elle dit au garçon qu’ils se reverraient.
Les dernières paroles de la sorcière avaient inquiété Gordon pendant un petit moment, mais au fil des semaines, il finit par oublier. Peu de choses changèrent dans sa vie, à part que son grand-père décéda. Le garçon l’aimait beaucoup et les visites mensuelles de musées et d’expositions en sa compagnie lui manquaient. Deux mois après les funérailles, sa grand-mère décida de trier certaines affaires de son mari et Gordon fit de son mieux pour aider, vraiment, mais au moment de ranger la bibliothèque, Gordon fut captivé par la collection de livres d’Histoire. Émue face à cette scène, la mamie de Gordon lui dit qu’il pouvait les garder s’il le voulait.
Environ trois mois après sa rencontre avec la sorcière, Gordon la vit de nouveau, comme elle le lui avait promis. Elle l’attendait assise sur un banc à la sortie de l’école. Gordon remarqua que personne n’osait s’approcher d’elle et que tout le monde le regarda avec de grands yeux ronds lorsqu’il alla s’asseoir à côté d’elle pour papoter. Même Nathan et ses amis n’osaient s’approcher pour les déranger. Gordon remarqua assez vite que la dame avait transporté avec elle une caisse de voyage grise pour animaux et il lui demanda des nouvelles de Cannelle et si elle était à l’intérieur. Elle lui répondit que son chat allait bien et qu’elle avait donné naissance à cinq chatons en parfaite santé.
- Sans toi, qui sait ce qui serait arrivé à Cannelle. Je voulais te remercier de ta gentillesse avec un cadeau., ajouta-t-elle.
Gordon se senti gêné mais aussi impatient et il remercia la sorcière avant même de savoir ce que contenait la caisse. Lorsqu’elle la plaça sur ses genoux, Gordon jeta un œil à l’intérieur et vit un petit chat tigré ayant une longue et fine queue ornée de neuf anneaux blancs.
- C’est l’un des chatons de Cannelle, n’est-ce pas ? Il est très mignon, merci beaucoup ! Mais… Je ne sais pas si ma maman voudra que je le garde.
- Elle acceptera, je sais qu’elle le gardera. Mais si tu devais avoir le moindre problème, sache qu’il y aura toujours une place pour ce chat chez moi.
- Est-ce qu’il a un nom ?
- Non, tu dois lui en donner un, c’est un mâle.
Gordon resta pensif pendant quelques instants en observant la petite boule de poils dormir sur la couverture.
- Il est tout petit. Dans les livres de mon grand-père, ils disent que Napoléon était petit aussi et pourtant il est devenu empereur. Je vais l’appeler comme ça : Napoléon.
La femme gloussa devant la détermination du garçon, mais qui était-elle pour critiquer après tout ? Elle n’avait jamais eu beaucoup d’inspiration pour trouver des noms et tout ses chats étaient baptisés d’après un nom faisant référence à de la nourriture. Après lui avoir donné quelques recommandations, elle le laissa rentrer chez lui, le garçon avait un immense sourire aux lèvres.
- Pauvre petite âme esseulée, murmura la sorcière avant de rentrer chez elle.
Gordon n’a jamais vraiment su de quelle manière Napoléon était mort la première fois, et ne put qu’émettre des suppositions. Il avait alors dix-huit ans et habitait près d’un parking à-côté de l’université. Pour une raison que seul un chat peut avoir, Napoléon aimait traîner là-bas. Un soir, en rentrant dans sa chambre étudiante, Gordon trouva la fenêtre ouverte et un petit chaton roux endormi sur son lit. Il était une copie presque exacte de l’ancien Napoléon, à ceci près qu’il n’avait plus que huit anneaux à sa queue. Gordon n’en était qu’à moitié étonné, le chat avait toujours été spécial d’une façon qu’il n’arrivait pas à décrire, de plus, il lui avait été offert par une sorcière.
Gordon passa ensuite facilement son diplôme pour devenir professeur d’Histoire. Les étudiants étaient assez indifférents face au professeur et le trouvait au mieux un peu ennuyant, mais au moins il était juste dans ses notes, et c’était assez bien pour eux. Gordon eut deux petites-amies pendant peu de temps, les deux filles le quittèrent pour vivre une vie plus palpitante et Gordon passa la plus grande partie de son existence seul. Il n’avait qu’un seul bon ami : Fabrizio, le professeur de littérature, qui avait les mêmes difficultés que lui à socialiser et à avoir une vie normale. Heureusement, il avait Napoléon. À chaque fois que Gordon pleura suite à la perte d’un membre de sa famille, le chat essaya de soulager sa peine. À chaque fois qu’il se fit briser le cœur, à chaque soirée passée à regarder la télévision seul, à chaque fois qu’il se mit à penser que sa vie avait peu d’intérêt, il regardait son chat et se rappelait qu’il n’était pas si seul.
Lorsque Gordon fêta son cinquante-sixième anniversaire, le chat n’avait que deux ans et il entamait sa dernière vie. Napoléon était jeune et débordant d’énergie et adorait jouer, mais son maître n’arrivait plus à prendre soin de lui comme avant. Le chat remarqua que Gordon ne dormait pas bien et restait de plus en plus souvent à la maison, jusqu’à ce qu’il finisse par ne plus aller au travail du tout. Lorsqu’il sortait, il revenait la plupart du temps en portant une odeur de javel et de médicaments sur lui. Un jour, Gordon revint de chez le médecin et fila directement dans sa chambre, en balançant au passage un dossier dans le couloir. Il ne laissa pas son animal de compagnie rentrer dans la pièce. Napoléon pouvait entendre son maître pleurer et il miaula et gratta la porte pour attirer son attention. Le chat était inquiet et ne savait pas quoi faire, c’était la première fois que Gordon ne le laissait pas venir le cajoler lorsqu’il était triste. Alors, Napoléon attendit, patiemment, que son maître se sente mieux.
Une semaine après avoir obtenu ses résultats médicaux, Gordon prit une décision ferme et définitive. Après beaucoup de temps et d’efforts, il réussi à faire rentrer Napoléon dans la caisse de voyage et la plaça dans la voiture. Il aurait aimé remettre cette tache à plus tard, mais il restait peu de temps, il devait le faire maintenant tant qu’il pouvait encore conduire. Gordon avait vécu la majeure partie de sa vie dans une petite ville non loin de Naufary. Il ne lui fallut qu’une quinzaine de minutes pour arriver 10 rue du chemin noir. La maison lui faisait moins peur maintenant qu’il était adulte, même s’il trouvait toujours que les angelots faisaient froid dans le dos. Cependant, quelqu’un avait décidé de prendre soin du jardin et de repeindre la façade, ce qui donnait une plus fière allure à la demeure. Gordon actionna la sonnette et une jeune femme lui ouvrit rapidement la porte.
- Bonjour, je peux vous aider ?
Ce fut un choc pour lui, quelque chose chez cette femme lui rappelait la sorcière mais c’était impossible, cela ne pouvait pas être la même personne. Elle avait de longs cheveux blonds noués en un chignon serré et portait des lunettes rondes, elle était grande et avait une silhouette élégante.
- Bonjour, excusez moi, je vous dérange peut-être. Mon nom est Gordon et je cherche la femme qui vivait ici il y a un peu plus de quarante ans. Je dois lui parler.
Elle invita Gordon à entrer en lui indiquant qu’elle venait tout juste de faire bouillir du thé et elle lui demanda s’il en voulait une tasse. La maison avait peu changé de l’intérieur, en dehors de quelques meubles neufs et d’un peu de peinture fraîche. Dans sa caisse, Napoléon était étrangement calme, comme s’il pouvait se souvenir que cet endroit avait été sa maison lorsqu’il n’était qu’un chaton. Gordon suivit la femme dans la cuisine et plaça la caisse près de lui. Peu de temps après, deux autres chats s’en approchèrent et Napoléon feula de peur.
- Biscuit ! Chouquette ! Laissez Napoléon tranquille ! Tss, tss, sortez de ma cuisine, leur ordonna-t-elle.
La dernière phrase sortie de la bouche de la femme mit la puce à l’oreille de Gordon. Il ne lui avait pas précisé le nom de son chat alors il lui demanda :
- Vous savez déjà pourquoi je suis ici n’est-ce pas ?
- Et toi tu es toujours un garçon poli et intelligent, pas vrai ? Est-ce que les cookies aux amandes et aux pépites de chocolat blanc sont toujours tes préférés ? J’en ai préparé ce matin.
Gordon ne put s’empêcher à cet instant précis de se mettre à pleurer et quelques larmes tombèrent sur la nappe. La sorcière attendit en silence et lui apporta un mouchoir et une petite assiette remplie de cookies.
- Tu as pris bien soin de ton chat, Gordon. Il pourrait te donner sa dernière vie pour te guérir tu sais.
- Vous ne me l’avez jamais dit mais d’une certaine manière, je l’ai toujours su. J’en ai la preuve à présent. Mais comment pourrais-je lui prendre sa dernière vie ? Personne ne m’attend à la maison si je me rétablis, à part Napoléon. Je serai en vie mais si seul sans lui.
Gordon resta silencieux un instant et regarda la caisse tristement avant d’ajouter :
- Ce chat est la meilleure chose qui me soit jamais arrivé.
Gordon et la sorcière restèrent assis autour de la table sans parler, tout comme il y a quarante-sept ans, mais cette fois-ci, il mangea tout les biscuits sans se sentir coupable. Ils avaient le même goût que ceux de sa tante. La sorcière le laissa dire au revoir au chat. Napoléon semblait comprendre ce qui se tramait et ronronna bruyamment sur les genoux de son maître pour tenter de l’apaiser.
- Nous avons prit bien soin l’un de l’autre, n’est-ce pas Napoléon ?
La petit chat regarda son maître et cligna doucement des yeux. S’il pouvait parler, le chat lui dirait que tout finirait par bien se passer et qu’il l’aimait beaucoup. Mais comme les chats ne sont pas doués de parole, même les chats magiques, il se contenta de miauler et de laisser Gordon se lever. La sorcière escorta l’homme jusqu’au seuil et le regarda partir. Avant de démarrer sa voiture il la salua et lui lança un regard empli de tristesse, mais aussi de reconnaissance. Elle le salua de la main en retour et ferma la porte en disant :
- À bientôt, petite âme esseulée.
Fin.
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damn-musa · 7 years ago
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The Invisible Touch
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damn-musa · 7 years ago
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When she asks a little help from a friend.
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damn-musa · 7 years ago
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J’essaie de nuancer la peau, je trouve ça plutôt amusant =D
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damn-musa · 7 years ago
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En ce moment je relis “Le K”, un recueil de nouvelles écrit par Dino Buzzati.
C’est une source d’inspiration qui se renouvelle à chaque lecture. J’adore sa manière d’apporter une goutte de fantastique dans la vie d’une personne normale, ou bien de porter les émotions et l’atmosphère à leur paroxysme, jusqu’à en devenir étouffant, dans les plus simples représentations du quotidien.
“Douce nuit” c’est l’histoire secrète du monde du petit, de celui qu’on ne peut pas voir, ou que l’on ne veut pas voir. C’est Microcosmos sans le filtre de la télévision, c’est l’art de rendre la chair et le sang élégant, c’est la poésie de la nuit dans toute son horreur. C’est aussi une ode à la paix, à la chance que nous avons, nous humains, d’être en haut de la chaîne alimentaire. Car malgré tous les drames de ce monde, nous vivons dans une douce bulle comparé à d’autres espèces du vivant.
Bonsoir, et bonne lecture ;)
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damn-musa · 7 years ago
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I really enjoy drawing hearts and try to convey different states of emotions with them.
From top right to bottom left:
1. Being invasive
2. Splash in your heart
3. Teenage heart
4. Trying to make it work
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