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Divagations - Clara D
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divagations-clarad · 7 years ago
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Il fallait que tu me détestes pour que je puisse t'oublier. Alors s'il te plaît, déteste moi comme je t'aime ; beaucoup maintenant puis de moins en moins.
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divagations-clarad · 7 years ago
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La fille monoï
Tu tournes la tête et tu la vois assise sur le bord de la fenêtre. Elle a remis sa petite culotte blanche en coton et sa jambe est posée près de la rambarde. Elle tient son verre de lait de la main gauche et sa clope de la droite. Tu détestes les gens qui fument. Tu dis à qui veut l’entendre que ça te dégoûte. Mais elle c’est différent. Elle est belle quand elle fume.Encore plus quand elle fume sur le bord de ta fenêtre, le Soleil caressant ses épaules nues.
Comme d’habitude tu lui dis de faire attention, que les voisins vont la voir et comme d’habitude elle te dit qu’elle les emmerde tes voisins. Elle se lève d’un coup, étire son corps dénudé face à la fenêtre dans un grand éclat de rire. Tu enfouies ta tête dans les oreillers. Tu détestes l’idée que d’autres puissent la voir nue. Son parfum au monoï est encore ancré dans ton oreiller. Elle sent l’été, la chaleur. C’est le genre de femme qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie.
Tu le sais, elle finira par te briser le cœur. Elle te laissera un jour, seul avec son parfum léger dans tes draps et un goût amer. Tu n’arrives même pas à lui en vouloir alors que cette idée t’effraies au plus haut point. Elle a souffert tu le sais, bien plus que tu ne peux l’imaginer.
Cela fait plusieurs semaines que tu la voies, quand l’envie lui prend et qu’elle t’envoie un message, tantôt ivre dans la nuit, tantôt triste dans la journée et même parfois juste comme ça. Tu veux croire que tu es le seul et que tu arriveras à la faire changer. Tu penses sincèrement qu’avec toi c’est différent, que tu lui feras oublier son passé douloureux et que vous pourrez être ensemble, vraiment heureux.
Mais c’est une fille que l’on ne garde pas, jamais. Comme un coquelicot, elle est sauvage, belle et forte et ne supporte pas qu’on l’arrache à sa douce liberté. Elle fanerait si elle appartenait à un homme.
Sa voix te fait sortir de tes pensées, « ça va ? te demande-t-elle, tu as l’air triste. » Elle te sourit, comme un ange, le Soleil dans ses cheveux blonds. Et tu lui réponds simplement que oui. Tu aimerais tellement lui dire que tu l’aimes, qu’elle a bouleversé ta vie comme les premières chaleurs de l’été. Mais tu n’y arrives pas, tu sais que tu la perdrais définitivement. Alors tu te contentes de la regarder une dernière fois pendant qu’elle se rhabille.
Elle attache ses cheveux en un chignon fou et enfile sa chemise qui laisse transparaître sa lingerie. Elle s’assoit sur le bord de ton lit pour enfiler ses escarpins tout en te disant une énième fois qu’elle les déteste et qu’elle préférerait passer sa vie en baskets. Tu les aimes toi ses escarpins mais tu ris comme un enfant.
Elle t’embrasse sur le front et commence à partir. D’une phrase, tu l’arrêtes sur le pas de la porte. « On se revoit quand ? » Elle te sourit d’un sourire mystérieux et te répond « Bientôt peut être. » Et avant que n’aies le temps de réagir, tu entends la porte claquer.
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divagations-clarad · 7 years ago
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Nos retrouvailles
On est fin novembre, il fait froid.
J'enfonce mes mains dans mes poches et enfouis mon nez dans mon écharpe.
Il y a quelques rayons de soleil, le ciel est bleu mais il fait froid, tellement froid. C'est peut être à cause de l'heure. Il est tôt, très tôt. On ne se serait jamais vu aussi tôt avant.
Mes pas sont réguliers. Je ne laisse rien paraître mais j'ai peur. Peur de te voir, de craquer, de fondre en larmes devant toi. Ça fait longtemps, je crois que je suis prête.
Tout le monde m'a conseillé de te revoir, de te parler.
Mais si je n'étais pas prête? Si je m'étais persuadée que ça irait et que ça n'allait pas?
J'arrive devant l'immense grille. Tout dort encore. Je pousse le portail, qui grince. Il est gelé de la rosée du matin. Mes doigts s'y collent un peu.
J'avance  en suivant différents chemins. Je me perds un peu. Et je te vois enfin. Tu es au bout de l'allée.
Je me cache, tu ne peux pas me voir. Il est encore temps de faire demi-tour.
Mais il faut que je te parle. Il est grand temps après tous ces mois de silence. Je prends une grande bouffée d'air qui me gèle les narines. Aller.
J'avance enfin, marche d'un pas décidé et me plante face à toi, forte et prête à te dire tout ce que je prépare depuis des semaines.
Et enfin je te demande :
“Pourquoi ?”
Silence.
“Pourquoi putain ?”
J'ai crié. Tu restes silencieux. Ça ne sert à rien que je m'énerve. Ça ne fera pas avancer la discussion. Ce n'est pas en m'énervant que j'aurais des réponses.
Je reprends.
“Pourquoi tu m'as laissée? T'es parti comme ça du jour au lendemain sans rien dire! Pourquoi tu m'as laissée toute seule? T'avais dit qu'on aurait un appart, des bébés et même un chat! Tu m'as dit que tu m'aimais alors pourquoi t'es parti?”
Les larmes commencent à monter. Putain je pensais que j'étais prête.
Je te tourne le dos un instant, renifle, m'essuie les larmes chaudes prêtes à couler. Une grande inspiration et …
“On devait se voir ce soir là. Tu avais dit qu'on se verrait. Mais t'as annulé pour rester avec tes potes, comme d'hab. Et moi j'étais fatiguée de me battre contre ce comportement de gamin. Fatiguée d'essayer de te retenir. Maintenant je m'en veux. Je me dis qu'on serait toujours ensemble si j'avais insisté.”
Je suis en colère maintenant. Je te regarde et je me sens con à tout te déballer comme ça. Mais bon, faut que ça sorte. Je me lance.
“Et puis je t'en veux à toi. Juste un SMS pour me dire qu'on se verrait pas. Tu t'es pris pour qui? Pas un je t'aime, pas un mot doux. Juste que t'avais changé d'avis et que tu préférais rester avec tes potes. Et ensuite silence radio. Pendant deux semaines. J'étais énervée, je m'inquiétais. Mais qu'est ce que ça pouvait bien te foutre à toi, hein? Et puis comme tu n'avais pas dit qu'on se voyait, je ne pouvais joindre personne”
Je m'arrête un instant. Je pleure. Je ne m'en étais même pas rendue compte. Le haut de mon écharpe est trempée, mes yeux sont rouges et mes joues brûlantes. Je te regarde.
“Et personne n'a pensé à me joindre non plus. Voilà pauvre con pourquoi je voulais que tu le dises pour Nous. Maintenant c'est trop tard. Y'a plus de Nous, y'a plus d'avenir. T'as voulu rester avec tes potes plutôt que me rejoindre et t'as bu. T'as trop bu et t'as fait le con. Et cette voiture tu l'as pas vue. Et elle t'as pas vu non plus.”
Je m’assois sur le marbre dont le froid traverse mon jean et me fait frissonner.
“Tas l'air malin maintenant! Tout froid, tout mort. Moi mes enfants je vais les faire avec qui? Et mon chat, hein? Je l'aurais avec qui? J'en veux plus. Je veux plus de tout ça.”
Je m'allonge sur ta tombe.
“Et mon lit, qui viendra m'y rejoindre? Pas toi c'est sûr.”
Je regarde le ciel un moment, je reste silencieuse. Je n'ai même plus froid.
C'est vrai que ça fait du bien de te dire tout ça. Je me sens plus légère. Je me sens libre.
Je me lève, je te regarde.
“Bon il faut que j'y aille. Fais attention à toi. Je t'aime, hein!”
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divagations-clarad · 7 years ago
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Sans promesses
Fais moi croire que je suis la seule même si c'est faux. Passe ta main dans mes cheveux et tes lèvres dans mon cou. Souris moi, effleure ma main de la tienne. Tous ces instants furtifs, ces regards qui pourraient révéler ce secret que nous sommes les seuls à connaître. Pense à nos corps, nos étreintes passionnées dès que tu sens mon odeur. Ne promet rien car je ne peux rien te promettre en retour mais fais moi croire à un avenir possible même s'il n'en est rien. Mord ta lèvre en me regardant, embrasse moi furtivement. Fais moi croire que ces instants comptent. On ne veut pas être ensemble mais qu'est-ce qu'on a envie de ce qu'on a quand on est ensemble.
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