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"J'entrepris une longue flânerie pédestre : presque avec passion, je contemplais l'étrange paysage et m'efforcerais d'en déchiffrer le sens ; je cherchais le nom de ce qui confère unité et ordre dans un tableau si disparate ; passant auprès d'une maisonnette idyllique enveloppée de lierre, je m'avisai qu'elle avait ici sa vraie place pour cela précisément qu'elle jurait tout a fait avec les hautes façades lépreuse qui se dessinaient a son voisinage, comme avec les silhouettes de chevalement de puit de mine, de cheminées et de four qui lui servait d'arrière plan ; je longeais les baraquement de fortune, sorte de hameau dans un hameau, et je notai une villa debout un peu plus loin, sale et grise il est vrai, mais entourée d'un jardin et d'une clôture de fer ; à l'angle du jardin, un saule pleureur semblait s'être égaré dans cette contrée - et pourtant, me disais-je, c'est justement pour cela qu'il a ici ça vraie place. Ces incompatibilités me troublaient, non seulement parce qu'elles m'apparaissaient comme le dénominateur commun du paysage, mais principalement, parce que j'y apercevait l'image de mon propre destin, de mon exil dans cette ville et naturellement : pareil projection de mon histoire personnelle dans l'objectivité d'une cité entière me proposait une sorte de résignation ; je comprenais que je n'appartenais pas à ces lieux, comme ne leur appartenaient pas le saule pleureur et la petite maison au lierre, comme ces rues courtes ne menant nulle part, composées de constructions venues d'ailleurs, je n'appartenais pas à ces lieux que, jadis allègrement rural, ces hideux quartier de baraques basses, et, je m'en rendais compte, c'est parce que je n'appartenais pas a ces lieux que ma vraie place était ici, dans cette métropole des incompatibilités, dans cette cité dont l'étreinte implacable enchainait ensemble tout ce qui était l'un a l'autre étranger."
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En ce moment je pense très souvent à toi, je crois que mes rencontres récentes me marquent énormément, m'amènent à reconsidérer ce que j'ai vécu jusqu'ici.
Tu m'obsède toujours, je ne sais pas quoi en faire..
Cependant je n'ai plus de colère, plus de dégout, j'ai compris des choses différentes. tu n'es plus qu'une idée pour moi, un souvenir, pourtant si accessible.
Je suis heureux en ce moment, je n'ai plus aucune peur.
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