emmachinette

[emmachinette]

hier je me suis habillée femme. sans occasion. jupe courte, manteau long, petite dentelle…les hommes me regardaient, me parlaient…le bonheur. je me sentais sûre de moi. belle. ça faisait longtemps.

[emmachinette]

être malheureuse a vouloir disparaître. je me souviens de mes séances de psy à Commercy. Combien ça me faisait du bien. combien aujourd’hui le regard d’un homme m’a fait du bien. il m’a vu. il a tourné la tête pour me regarder. j’ai vu dans ses yeux quelque chose du genre oh!

[emmachinette]

j’ai oublié d’acheter du gros sel. En bretagne. « et il y avait écrit quoi après gros sel sur la liste de course de Contern ? »

yeux noirs. colère. pour du gros sel. et il en reste dans le pot.

[emmachinette]

parfois, de plus en plus souvent, je ne sais plus où aller.

tu es dans la chambre. les enfants se font discrets dans la salle. mon fils dort dans sa chambre. Il me reste les toilettes.

j’aimerais être loin. être petite. être ailleurs. que tu ne me vois plus.

tu es violent.

qu’est ce que tu dis mon amour ?

tu cries.

des gifles à chaque mot.

et tes fils. tu ne t’en occupes plus. j’ai honte. fini les sourires. les rires. ils mangent des pâtes. tous les soirs. qu’est ce qu’ils vont devenir ? et moi ? et mon fils ? est ce que tout dépend de moi ?

[emmachinette]

je suis si malheureuse avec toi. je n’en peux plus. tellement hâte de partir.

[emmachinette]

t’es vraiment con, à gâcher une ambiance, à mal me parler, a être désagréable. t’es vraiment con.

Fermer les yeux et penser à ce regard croisé qui m’a plu, qui lui a plu.

[emmachinette]

je t’ai raconté mon rêve, un rêve. Nous vivons tous les 2 dans un appartement ancien. il y a dans l’immeuble un gentil voisin, un homme charmant qui nous sourit, qui nous demande du gros sel, qui nous ramène du pain. on entend souvent du piano en fond. c’est peut être lui. nous sommes heureux tous les 2. pas de cris. pas de violence. pas de peur. C’est notre chez nous. On s’aime sans inquiétudes. La nuit, seule, je panse mes plaies de mon ancienne vie. Parfois je pleure un peu dans mon lit parce que les blessures piquent encore. Mais je suis heureuse avec toi mon petit Amour.

[emmachinette]

« je suis obligé d’être désagréable pour que tu comprennes. »

[emmachinette]

quand j’entends la voix d’un homme un peu fort, je sursaute, je tressaille. mes épaules viennent protéger mon cou, mon dos s’arc-boute, je ne bouge plus, je respire doucement.

[emmachinette]

je suis tellement malheureuse.

j’en suis arrivée à avoir hâte demain de retrouver un collègue, être en bonne compagnie, bienveillante. passer la journée, beaucoup d’heures loin de l’autre. ça me fera du bien.

[emmachinette]

tout ce que je dis l’insupporte: un film, la cuisine, une question

[emmachinette]

ça me fait mal de pleurer devant mon fils

[emmachinette]

besoin d’un doudou ou d’une peluche pour le serrer contre mon cœur

[emmachinette]

je ne suis pas heureuse a 5.

[emmachinette]

et la frustration sexuelle, on en parle ? jamais je n’aurais imaginé être tant frustrée et repoussée.

[emmachinette]

il fait froid, on sort d’un concert où tu semblais assez proche. J’ai froid, je tremble, je marche plus près de toi dans l’espoir que tu me prennes à minima la main, au mieux que tu m’enveloppes d’un bras…rien.

Alors je te prends le bras mais d’un geste tu le gardes contre toi en disant que la voiture n’est pas très loin.

[emmachinette]

j’ai un rdv en urgence chez la gynécologue parce que j’ai un problème. sans doute bénin mais….

je te le dis 1 semaine avant afin que tu teletravailles pour garder notre fils. 2 jours avant tu as oublié. tu n’es plus disponible. la veille, tu as encore oublié, tu ne te demandes pas comment je vais faire.

j’ai annulé.

et tu te disais inquiet.