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L'envers du décor
23 posts
Témoignages sur les violences sexistes et sexuelles subies dans le milieu du spectacle (cinéma, audiovisuel, spectacle vivant, arts visuels, etc.)
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enversdecorsexisme-blog · 7 years ago
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Témoignage d’une habilleuse
Parce que ça n'arive pas qu'aux femmes: sur un très gros spectacle musical, les danseurs de hip-hop (tous mineurs) faisaient leurs changements rapides dans les loges dans un tout petit coin, entassés les uns sur les autres. Quand je leur demande pourquoi ils font ça, ils m'expliquent qu'ils ne veulent plus qu'on leur tripote les fesses…. Je tombe des nues. A part les habilleuses, seuls les producteurs et leurs amis stars se baladent ici pendant le spectacle. Heureusement pour eux, le producteur a écouté ma complainte, et a fermé les loges à tout ceux qui n'avaient rien à y faire.
Quelques années plus tard, le rôle principal d'un très gros film français, prend un malin plaisir à jeter ses fringues par terre quand je viens les chercher et là, il me dit l'air mauvais “mets toi à quatre pattes et ramasse”. Je n'ai jamais été très douée niveau répartie, et j'avais peur d'être virée. Je n’ai pas osé lui tenir tête…. Il ne m'a jamais touchée mais, il m'a humiliée quotidiennement pendant 3 bonnes semaines. J'ai l'estomac qui continue de faire des nœuds quand j'entends sa voix à la télé.
Réunion de production sur un autre film, le réalisateur qui dit : “Pour les habilleuses, ce serait bien qu'elles soient baisables !” Gros moment de solitude.
Mon dernier film (depuis, j'ai jeté l'éponge): Le délégué de production et le 1er assistant réal qui te bombardent de blagues salaces et de remarques sur ta généreuse poitrine, alors que l'on est tous les trois coincés dans un minuscule ascenseur. Je me suis sentie sale…..
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Producteur exécutif véreux etc
J’ai été régisseuse sur un navet tourné à Marseille en 2002 , je passerai les détails de l’attente pendant des jours pour connaître ma mission pour un salaire de misère, bref, le producteur exécutif, un mec crasseux et prétentieux se prenant pour une star, m’a littéralement sauté dessus pendant le tournage d’une scène du film sans que personne ne réagisse …je me suis échappée à temps. Ensuite quelques semaines plus tard, j’ai dû insister lourdement pour me faire payer ma mission.. Mon règlement a été fait entre 2 bâtiments déserts sur le port autonome pour m’intimider … sauf qu il m’en fallait plus , ce salopard de plouc parisien pensait sûrement pouvoir tout se permettre en province .
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Star masculine parmi d'autres ...
Il y a quelques années, je vais au théâtre à Paris plusieurs fois de suite voir une amie jouer une grosse pièce privée à succès. En loges après la pièce je rencontre une star masculine chanteur comédien. J'ai justement une maquette avec un duo qui lui irait bien. On prend rdvs, il essaye d'abord de me coincer en coulisse après le spectacle, je le repousse. Ensuite il me dit "viens on va diner tu me feras écouter dans ta voiture". Il monte dans la voiture on va diner. Après le diner il revient écouter dans la voiture le CD maquette et me dit . "ha oui c'est bien ce titre, ok je te produis on enregistre mais avant je réserve et on passe la nuit au Coste ce soir". Je réponds "non désolée et puis on a pas besoin de faire l'amour pour travailler ensemble". Il me répond "ha moi si, je suis comme Gainsbourg, je ne chante qu'avec les filles avec qui je couche car sur le disque le feeling est meilleur". J'ai répondu "je ne pense pas qu'on ait besoin de cela pour faire un bon duo, prends la maquette et réfléchis". J'ai mis 20mn à le faire sortir de la voiture, en mode négociation bien lourde, il a compris qu'il n'obtiendrait rien, je suis rentrée chez moi. J'ai produit le titre seule sans faire de duo.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Débutante, jeune et hélas jolie ...
Premier tournage, première fois. Excitation, envie de bien faire, envie de faire sa place. Un poste de “responsable comédiens” dit nounou. Un réal, imposant, sûr de lui, ayant du métier. Une main au cul par ci, un pelotage de seins par là, des regards libidineux, et cela à la vue de tous et toutes. J'avais peur mais je ne disais rien, je voulais travailler. Cela a duré pendant 2 semaines consécutives … Puis nous ne nous sommes plus jamais vu. Une autre aura sûrement pris ma place, hélas!
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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La liste est longue...
#balancetonporc Ca serait à mettre au pluriel… La liste est longue… C'était à mes débuts, depuis j'ai appris à éviter les pièges, toutes mes relations sont saines…. Mais au début on ne sait pas y faire… Quelques exemples:
- Un réalisateur qui me donne rdv dans son bureau, m'explique que ma sensualité colle à merveille à l'un des rôles féminins, qui me demande alors de faire une impro avec lui… L'impro dérape, il se désape devant moi, ferme les rideaux, me plaque contre son bureau et remonte ma jupe. Fesses à l'air, je lui demande si on est encore dans l'impro, là… Je vois son sexe en érection… “Nous les artistes, on doit se laisser porter par nos désirs”… Je me casse.
- Un autre réalisateur qui veut me donner rdv chez lui pour lire un scénario. Je refuse. Chantage: il ne me présentera pas à la dir cast si je refuse. Je continue à refuser. Alors pleuvent les messages bien vulgaires qui abondent de bites et de chattes…
- Un directeur de casting, durant un festival, me roule une pelle dans l’ascenseur de l’hôtel , m'attire vers sa chambre puis devient furieux quand je décide de rebrousser chemin parce que j’ai pas envie de tromper mon mec. alors Il va me pourrir auprès des autres pendant tout le reste du festival puis me fermer les portes de ses castings.
- Un autre directeur de casting, qui se fait du fric en faisant stage sur stage, parce qu’on ne l’engage plus pour des castings, démarre son stage en me prenant pour sa mascotte, en me donnant des petits noms, en me pinçant la joue puis la fesse… Quand il comprend que je suis inflexible et inaliénable, lui qui est habitué aux lèche-cul commence à me traiter avec irrespect, en m'humiliant devant les autres, en piquant de grosses crises de colère et en prétendant qu'il m'aurait bien présenter à untel ou untel, mais que là il va plutôt me griller auprès d'untel ou untel….
- Un acteur m'invite à un festival mais ne me prévient pas qu'il a prévu que je dorme dans sa chambre. Je pensais dormir dans la chambre de sa fille…. Dans le cours de la soirée, je me fais voler mon sac. Sans fric, je suis bien obligée de dormir dans sa chambre, parce que je ne connais personne d'autre… Le matin, il se débarrasse de moi et me laisse me démerder, sans un rond, sans fringues de rechange….
- Et, plus subtil, mais tout aussi humiliant, les innombrables “potes” célibataires, qui le jour où ils se casent, disparaissent de ta vie… Là tu comprends qu'ils espéraient finir par te sauter, et que quand ils trouvent leur satisfaction ailleurs, tu les intéresses plus… Et si tu as le malheur de les croiser avec leur dulcinée et de vouloir entamer une discussion, au mieux ils te nient, au pire ils expliquent à cette dernière que t'es une emmerdeuse, une harceleuse ou une mytho…
Je pourrais continuer, mais à quoi bon? Que vais-je y gagner, à part passer pour une pauvrette, une oie blanche, ou une allumeuse?
La civilisation patriarcale est ainsi faite qu'on ne peut que craindre les jugements négatifs quand on décide de briser le silence…. Mais bon, dans un élan de solidarité féminine, je me joins au mouvement #balancetonporc !!!! Quant à balancer les noms, je ne sais pas… En tout cas, Ils se reconnaîtront…
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Le monde secret de l'opéra !
Contexte : mon premier gros contrat à l'opéra, assistante à la mise en scène, envie de bien faire les choses. Je découvre un monde bouffé par la hiérarchie, masculin, sans aucun humour, où le temps est millimétré. Beaucoup beaucoup de travail, je me revois courir partout avec ma partition sous le bras. Le "grand rôle" du spectacle me salue tous les jours par un "hello baby", des courbettes, des clins d'oeil, il chante mon nom à travers les couloirs. Je suis très gênée, je souris poliment, je l'évite. Le régisseur général, sympa, me dit un jour, pensif : "méfie de toi de lui". Ok. Un jour en répétition, avec au moins 30 personnes sur le plateau, la tête d'affiche me lance à travers la salle : "Soon you're gonna be very very happy." Silence général. Je ne comprends pas, lui fais répéter, là tout le monde me regarde, outré.e.s. Je comprends. Sentiment d'humiliation. Quelques jours avant la première, le rôle principal ne suit plus certaines indications de jeu. Le metteur en scène me demande d'aller dans sa loge les lui rappeler, en ajoutant : "il sera plus sensible à ta présence féminine." Bon. Il est 23h, l'opéra se vide. Il m'ouvre, seulement vêtu d'une serviette de bain, des régisseurs qui passent se marrent. Je lui propose de revenir plus tard, il me pousse à l'intérieur, puis m'explique pendant dix minutes assis les jambes écartées à quel point ses conditions financières sont terribles : il ne touche que 70€ par jour pour ses repas pendant les répétitions, heureusement qu'il sera payé 15.000€ par représentation (il y en a 10). Une petite voix me dit, insistante: "casse-toi avant la fermeture de l'opéra". Je commence à bredouiller mes notes, soudain il enlève sa serviette, et là - enfin ! - je pars en claquant la porte. Je me revois courir dans les couloirs vides de l'opéra, humiliée, tremblante... rentrer dans mon appartement comme une automate, me demander irrationnellement si j'allais être virée ! Le lendemain seulement, cette pensée terrible : dans quelle mesure le metteur en scène savait-il qu'il m'envoyait au casse-pipe ?
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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un César peut cacher un bourrin...
Un réalisateur me repère sur son film où je figure. Il a été Césarisé il y a longtemps, il me demande de venir le voir le lendemain pour que nous discutions opportunités. Je ne suis pas farouche, pas née de la dernière pluie non plus. J'ai une petite 20aine d'années. Je me rend chez lui, il dérush grossièrement les scènes de la veille. Puis, il me propose de prendre quelques clichés, j'accepte… Il tente de me convaincre que pour faire du cinéma il faudra bien accepter de coucher, surtout avec lui, il me “balance” le nom d'une actrice très connue et me dit “tu vois elle, comme toutes mes actrices, je devais la connaître entièrement pour pouvoir travailler avec elle, sinon, je ne peux pas…” je souris… je lui dis que donc, je ne tournerai pas avec lui, car je cherche à être actrice, pas prostituée (bien que j'ai du respect pour les prostituées soit dit en passant), que je ne monnaie pas mes faveurs contre un rôle… au moment de le quitter, il tente de m'embrasser sur la bouche, je lui dit “non”, souris et m'en vais… au pas de la porte il me dit “même pas ça?”… non même pas… Il n'a rien réalisé depuis à ma connaissance, j'espère secrètement que c'est cette attitude à la fois déplacée et suffisamment sous contrôle pour ne pas être dénoncé, qui a fini par le rendre “infréquentable”….
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Vive le monde du spectacle
23 ans jeune actrice suis face à mon premier gros rôle en téléfilm. Un acteur récurrent que j'ai connu en soirée et qui me draguait, après avoir essuyé mon refus arrive en retard, il ne sait pas son texte et me donne mal la réplique pour se venger.
25 ans j'arrive à 14h dans le bureau d'un gros producteur pour un rdv de travail de comédienne sur recommandation. Il me toise de façon libidineuse de bas en haut et me pose la question : vous buvez quoi ? un whisky ? Non un perrier. Connaissant mon père il me fera faire une date de travail en doublure pour donner le change et jamais plus je ne retravaillerai pour la production.
29 ans un directeur de production m'embauche comme secrétaire de production pour 6 semaines. Il me dit que c'est en province et que sa femme sera en vacances. Je me retrouve à payer mon propre logement alors que tous les autres membres de l'équipe sont logés par la production. Quand il comprend que je suis là pour travailler et par pour être sa maitresse, il me communique à peine les infos. Je me retrouve avec un ordinateur incompatible avec l'imprimante. Seul son ordinateur permet de sortir correctement la feuille de travail journalière sans faire d'erreur sur le logiciel. Il l'emporte avec lui tous les midi et je ne peux imprimer. Tous les jours je me fais pourrir par le 1er assistant pour mes erreurs que je n'ai pas commises car je recopie tout proprement mais quand je passe au logiciel pour imprimer cela perd mes données et reviens en arrière. Mon bureau est très isolé à plusieurs kilomètres, au fur et à mesure toute l'équipe me boycotte sauf une star que je vais souvent chercher, qui voit mes efforts quotidiens dans le boulot et qui me dit : “ne vous inquiétez pas tout n'est que vanité”. Je pleure tous les jours. Un chef déco me dépanne pour me loger gratuitement on fait courir la rumeur que je couche avec lui. A Paris la seule femme qui bosse dans les bureaux me dit qu'elle aurait refusé des conditions pareilles. Je n'avais pas le choix. Je n'ai jamais pu témoigner et j'ai eu le mépris en retour de 90% de l'équipe. Le directeur de production se moquait de moi tous les jours à déjeuner devant le 1er assistant et me “prêtait” son ordinateur pour imprimer quand bon lui semblait, sans jamais m'informer, cela me mettait en retard en plus de corriger et ré-imprimer pour corriger les erreurs. il buvait comme un trou à table. Jamais je n'ai pu faire mon travail correctement. J'ai été targué de mauvaise professionnelle. J'ai tenu jusqu'au bout.
30 ans je pars sur un documentaire à la neige comme assistante. Le réalisateur mysogine ne communique qu'avec son chef opérateur. Il se pavane avec les habitants et commerçants de la station. Le régisseur est moi nous battons tous les jours pour tout gérer et organiser. En fin de tournage je remonte à pied sur une piste en pente pendant qu'il remonte dans les oeufs. Trou noir j'ai un malaise, je vais chez le médecin, 2 jours d'arrêts de travail. Quand je reviens, il me dit “avec toi j'ai fait un mauvais casting” alors que j'ai failli tomber dans les pommes. Derrière le régisseur plaquera le métier écoeuré de l'attitude du réalisateur. Nous apprenons par la suite qu'il n'était pas là pour tourner un documentaire mais acheter un chalet par le maire avec ristourne au black.
32 ans je suis assistante metteur en scène, nous castons avec le réalisateur des enfants chez lui en week-end dans sa maison de campagne et les faisons répéter. Il est marié il a 15 ans de plus que moi. Une fois les enfants couchés il me propose un ballade le soir au clair de lune pour regarder les étoiles. Et pendant la ballade il me prend la main. Je suis un peu paralysée. J'avance puis j'arrête et dit que je veux rentrer, je fonce dans ma chambre et m'enferme à double tour. J'apprends ensuite que l'assistante précédente était sa maîtresse et qu'elle est partie du poste. Je travaille sur le film mais ne le terminerai pas. Je partirai avant avec une grosse indemnité et l'accord de la productrice. D'ailleurs, ce réalisateur ne refera plus jamais de téléfilms.
35 ans je chante sur scène, un musicien que j'ai embauché me dit qu'il me suivrait partout pour mes “lampes” (mes seins). Un soir important où 2 éditeurs viennent me voir jouer. Il arrive 40 mn en retard et n'est pas là pour la balance. Le concert est bancale à cause du stress provoqué par ce manquement, je ne signerai pas avec les éditeurs qui pourtant étaient très favorables à ma création. J'ai arrêté cette collaboration.
45 ans je pars travailler en saison. L'ambiance est bon enfant nous blaguons tous. Je demande à mon responsable africain de l'accompagner pour connaitre les locaux et aller chercher des provisions , être autonome. Il me coince dans l'ascenseur en me pelotant les seins en me disant toi je t'aurai. Je me dégage. Derrière il me fera tous les jours des remarques désagréables comme quoi je ne fais pas les choses comme il faut sur des détails ridicules. Il devient injuste. Sa femme arrive sur les lieux il se tient de nouveau correctement. Après son départ, il reprend son cinéma et me met en porte-a-faux devant ma collègue qui en profite aussi. Je fini en dépression et me fait mettre en arrêt de travail.
J'ai encore une petite dizaine d'anecdotes qui m'ont détruit ma réputation auprès de certains employeurs et l'estime de moi pendant des années. J'étais naïve, souriante et enthousiaste, on croyait que j'étais une fille facile, je voulais absolument travailler m'intégrer faire carrière tout simplement. Aujourd'hui encore je préfère travailler en indépendante, avec des intermédiaires ou des femmes. Je reste très méfiante lorsque j'ai un référent hiérarchique masculin qui joue à la sympathie sur le lieu de travail et ensuite abuse de son pouvoir par frustration pour faire croire à des fautes professionnelles qui n'existent pas. Ces odieux personnages que j'ai croisés eux n'ont jamais perdu leur job, ni fait de dépression ou été sanctionnés de quoi que ce soit. Jusqu'à aujourd'hui j'ai gardé silence sauf auprès de quelques amies proches. Même ma famille me voyant perdre des jobs pensait que je le faisais exprès.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Un cri coincé
C'était il y a 19 ans, j'avais donc 22 ans. J'étais alors en stage de technicienne plateau, dans un CDN du Sud de la France. Ce fut pour moi un stage important, j'eu alors la chance de suivre la Cie accueillie sur une longue série. Donc le temps de vraiment découvrir le fonctionnement d'une Cie en tournée, les répétitions…Et, ce qui ne gâchait rien, c'était une Cie très en vogue à l'époque, domiciliée dans une très belle salle en région parisienne…
L'équipe s'est attachée à moi, je me suis attachée à eux… Et le dernier jour off je leur propose de faire une virée tous ensemble dans un joli port de ma région. Ils étaient 4 à accepter l'invitation. J'avais une voiture. Le jour J, au point de rendez-vous, il n'y eu qu'une personne. Seul le régisseur général m'attendait. Je me souviens que mon instinct m'a tout de suite signifié que ça sentait mauvais ce plan… Je ressens encore mon malaise tout le long de la route, le stress, le fait que je n'avais aucun plaisir à être seule avec ce type qui avait 20 ans de plus que moi.
Souvenir qui me serre la gorge encore aujourd'hui. J'ai oublié le déroulé précis de cette journée. Je me souviens juste que nous avions été sur la plage. Et il attendit ce moment pour me sauter dessus. Aujourd'hui je ne sais plus de quelle manière j'ai refusé. Mais je l'ai repoussé. Et j'ai alors eu droit à ce chantage pitoyable, minable, si désolant : “ j'aurais pu te faire monter à Paris. Mais maintenant tu te démerdes”. 
Et évidemment je ne l'ai pas laissé en plan sur la plage. Je culpabilisais tellement… Je l'ai déposé à son hôtel…évidemment je n'ai rien dit à mon super directeur de stage. Evidemment j'ai pleuré de honte toute la soirée. Evidemment il m'a pourri les derniers jours de stage.
Et j'ai commencé ma carrière avec cette colère et cette rage envers ma condition de femme au travail, et une furieuse détermination à ne pas me laisser dominer. 
Et bien encore aujourd'hui je lutte. Je les excite moins, je suis plus vieille. Mais régulièrement je deviens féroce. Pourtant je n'ai eu de cesse de travailler sur le comportement homme /femme dans nos métiers. J'ai passé des soirées entière avec une collègue fidèle à étudier des bouquins de management, à décortiquer nos mauvaises réactions… A travailler d'arrache pied à grandir, murir, évoluer dans notre relation à l'autre. Certains jours je suis fière de tout ce cheminement, et d'autres j'ai le même cri coincé dans la gorge qu'il y a 19 ans.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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mes débuts...
A l’âge de 20 ans, j’ai évité un viol, repoussant les avances d’un des réalisateurs les plus respectés de la nouvelle vague de 33 ans mon aîné qui demeure aujourd’hui l’un des plus payés du cinéma français. Je suppose qu’il a pris ses dispositions pour m'évincer puisque j’ai été viré du tournage et bannie de son clan qui a poursuivi sa légende dans la « grande famille du cinéma », celle dont le capital de visibilité lui garantit ses privilèges, fonde chez ses détenteurs « un…e nouvelle catégorie sociale à part entière, une nouvelle élite », au dessus des lois. Cette stratégie d’évitement, toutes les actrices, les femmes en général savent de quoi je parle. J’encourage toutes les femmes à témoigner… Violées, harcelées, traitée comme de la barbac chanceuse d’être choisie à l’embroche, à l’aube d’une vie qu’elles rêvaient tournée vers la noblesse de donner de leur âme pour être des passeuses d’émotions.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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La sieste
Je suis en train de monter une nouvelle pièce. je cherche un lieu de répétitions et une aide à la production. On me conseille d'appeler le type qui, à l'époque, fait office de directeur des affaires culturelles de la ville. Il ne peut pas me recevoir dans son bureau car il a des rendez-vous dans une autre ville. Il me donne rendez-vous chez lui, un après-midi à 15h. Je me méfie. je demande à mon frère de m'accompagner. Lorsque nous arrivons chez ce directeur, il est dans son lit, en slip et prétend qu'il faisait une sieste et avait oublié de mettre son réveil. Il m'aurait reçue en slip si j'avais été seule. Là, très mal à l'aise devant la présence de mon frère, il se retire pour se rhabiller. Cette “rencontre” ne débouchera sur rien. Je n'ai pas eu la salle de la ville en question. J'ai produit ma pièce seule, avec le peu de moyens que j'avais. 
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Un dernier verre...
Je suis jeune, j'ai 23 ou 24 ans, ce chef opérateur avec qui j'avais travaillé m'invite à dîner et me demande de lui offrir un dernier verre dans mon appartement. Je suis trop jeune, naïve, je sais pas ce que cela veut dire. Au bout d'un moment, il me saute littéralement dessus. Heureusement, j'ai pu me défendre et il est reparti. Bien entendu, je n'ai plus jamais travaillé avec lui. 
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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“Fiche moi la paix”
Au théâtre: d'un rôle principal je suis passée à un rôle minuscule et inapproprié (je devais jouer Marianne dans les caprices et me suis retrouvée à jouer la mère de Célio, j'avais 25 ans) A la télé d'un rôle destiné à être récurrent dans une série je suis passée à un rôle disparu…les deux fois j'ai dit haut et fort et devant témoins: “fiche moi la paix, tu ne m'auras jamais”. Après il y a les castings où l'on vous reproche de venir avec un pull à col roulé, alors que c'est délibéré , j'avoue..tout cela est banal
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Directeur de casting figurants
Jeune actrice, je cherche de la figuration pour arrondir mes fins de mois. On tourne dans le métro. Le directeur de casting me coince contre le mur du couloir et m'embrasse, se frotte contre moi. Il me dit que je suis cool, que je ne suis pas coincée. J'essaie d'être cool et pas coincée. Il m'invite à un hôtel quelques semaines plus tard - il va chercher des silhouettes pour un film et peut-être il m'en donnera un des rôles.
J'y vais. Je me sens responsable de n'avoir rien dit quand il m'a embrassée. J'ai besoin d'argent. Je fais ce qu'il veut.
Il me donne le rôle. Il veut que je le suce dans le loge.
Je refuse, je dis qu'il me faut être dans un lieu privé. Je n'arrive pas à dire non tout simplement, je me sens coupable.
Je ne réponds plus à ses appels. Après un an, il arrête.
Je crois qu'il pense toujours que j'étais pleinement consentante. Il ne se rend pas compte que son pouvoir et ma pauvreté à l’époque nous mettaient dans une position profondément inégale. Ou il s'en foutait.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Flavie Flament, David Hamilton, et moi...
On a appris en fin d’année 2016, que Flavie Flament, et d’autres qui se sont manifesté depuis, aurait été violé pendant leur douce adolescence par le photographe David Hamilton. Ce cher monsieur restera malheureusement impuni car il se suicidera quelques jours après ce scandale pour ne pas avoir à répondre de ces actes. Je me suis surprise à penser « tiens, comment ça arrive ce genre de choses ? » « Comment tu te laisses faire jusqu’à ce qu’un vieux monsieur vole ta virginité ? » Et puis mon subconscient s’est réveillé. Je me suis revue, du haut de mes 18 ans, rêvant à une carrière de star, répondre à une annonce parue dans le journal régional : photographe, cherche modèle. Et modèle je l’ai donc été, pendant quelques années. Attention, pas top model ou mannequin hein … non non … je mange beaucoup trop de Nutella pour ça et de toute façon je ne sais pas marcher sur des talons… Mais j’ai été modèle. J’ai même fait un stage de 4 jours où nous étions 3 modèles pour 16 photographes. 3 jeunes femmes pour 16 photographes. Et que des hommes. Quarantenaires pour les plus jeunes. Et face à eux, parce qu’ils nous le demandaient, on se déshabillait souvent. Oui, on faisait du « nu artistique » pas des photos de charme hein même si la frontière est subtile…Parce que quand un photographe, et je vous jure que c’est vrai, vous dit « vas y fais l’amour au soleil » et que tu as 18 ans … tu ne vois plus trop le côté artistique de la chose. Heureusement, certains étaient de vrais anges, attentionnés, bienveillants et qui m’ont donné des photos que je vais garder toute ma vie et que je pourrais montrer avec fierté à mes enfants quand je serais vieille et ridée … mais certains étaient (Je n’ai pas peur de le dire) de gros dégueulasses libidineux qui m’ont donné des photos que j’ai eu envie de brûler. J’ai arrêté de poser après quelques années car tout ça ne me correspondait plus et je commençais à me sentir mal à l’aise devant les objectifs de certains de ces messieurs. Pourtant, quelques années plus tard, j’ai eu envie de refaire des photos, alors j’ai posté une annonce sur Facebook : je mets quelques photos de moi et un texte simple « comédienne cherche nouvelles photos. Sur paris et pas de nus ». J’ai eu de nombreuses réponses et j’ai choisi les photographes dont le travail me plaisait. D’ailleurs, je rencontre Jean Marie* qui me propose une séance photo dans son studio … en banlieue … Elle était pourtant simple mon annonce « comédienne cherche nouvelles photos. Sur paris et pas de nus » Bon, j’aime bien son travail alors j’accepte et je me rends chez ce monsieur, en banlieue donc. Il est plutôt sympa et me met à l’aise. Peut-être même un peu trop d’ailleurs … « tiens fais tomber une bretelle » « tiens fais tomber l’autre » « ha oui c’est beau » « attends on peut faire torse nu mais de dos… tu vas voir ce sera super… » « tu vas voir ce sera super » … (soupir) Elle était pourtant simple mon annonce « comédienne cherche nouvelles photos. Sur paris et pas de nus » Je lui redis « je ne veux pas faire de nu, donc non merci » Et là, le mec me dit « tu devrais pas être complexée, t’as un beau corps, faut l’utiliser » … Mais mec, je SAIS que j’ai un beau corps. Je suis pas complexée et puis JE T’EMMERDE OK ? je l’utilise déjà mon corps : pour marcher, pour danser, pour vivre, pour faire l’amour. C’est pas parce que je refuse de me montrer à toi que je suis une fille coincée ou complexée. CONNARD. Sauf que j’ai rien dit. J’ai fais ces photos, de dos et j’ai du refuser, une nouvelle fois, quand il m’a proposé de me retourner. La séance s’est terminé. Il m’a dit qu’il voulait absolument refaire une séance avec moi, qu’on ne verrait pas mon visage : « ne t’inquiète pas, du nu avec des ombres tu sais c’est joli » …je lui ai dis « oui oui on verra, je te recontacte » en sachant pertinemment que plus JAMAIS je ne voulais avoir affaire à lui. Il n’a pas été injurieux, il n’a pas été méchant, il ne m’a pas violé… mais il n’a pas compris ou bien il n’a pas voulu comprendre quand j’ai dis « NON ». Tout comme Flavie Flament du haut de ses 13 ans, tout comme Alice et Manon et toutes ces jeunes filles violées ou agressées sexuellement, je ne me suis pas rebellée, je n’ai pas giflée, je n’ai pas crié … j’ai laissé faire. Elle était pourtant simple mon annonce.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Montre moi tes seins
Très jeune comédienne, je fais la connaissance d'un producteur qui me donne rendez-vous dans son bureau pour me parler d'un scénario. Après un temps de discussion, il me demande de me lever, pour pouvoir voir ma silhouette, puis de lever mon t-shirt pour lui montrer mes seins. Ça semble dingue a posteriori, mais sur le coup, très peu sûre de moi, impressionnée par son statut, et incapable de réfléchir après une telle demande, j'ai soulevé mon t-shirt.
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enversdecorsexisme-blog · 8 years ago
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Sur la bouche
Un organisateur d'événementiels ayant 30 ans de plus que moi m'invite au restaurant, me parle de projets dans lesquels je pourrais participer, me fait plein de compliments, et à la fin du dîner m'embrasse sur les lèvres comme si c'était quelque chose de tout à fait anodin.
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