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Résidence aux Subsistances - Projet "Hunted"

Jeudi 15 Janvier : Teaser officiel du Festival Aire de Jeu
Début de notre résidence artistique, qui se tiendra du 15 au 31 Janvier aux Subsistances : Laboratoire International de création artistique Lyon - Théâtre/Danse/Cirque/Musique. J'y travaillerai au côté d'Okwui Okpokwasili (Performance, Chant, Danse) et de Jean-Etienne Sotty (accordéon), sous la direction de la chorégraphe Maud Le Pladec. Le projet "Hunted" sera à découvrir lors des cinq représentations du Festival Aire de Jeu.
Ce Festival, qui allie Danse et Musique Contemporaine, a choisi cette année la musique du compositeur finlandais Kalevi Aho comme fil rouge : 3 chorégraphes sont invités à mettre en mouvement et en espace des pièces choisies dans l'oeuvre du compositeur.
Je vous invite à découvrir le teaser officiel du Festival Aire de Jeu ici :
Dimanche 18 Janvier : ... un peu plus sur le projet "Hunted"
Pour son projet "Hunted", Maud le Pladec a fait appel à performeuse américaine d'origine nigériance Okwui Okpokwasili : ensemble elles coécrivent "Hunted" : "une incantation ou un rituel performatif où la question de l'adresse, de la fiction et de la mémoire sont en jeu. La musique n'est plus ici ni support, ni sujet-objet de la recherche mais un partenaire avec lequel Okwui converse pour transformer la chasse en danse : entre la faim et la satiété, entre la peur et la ruse, entre la soumission et la résistance."
Les deux artistes ont choisi Black Birds de Kalevi Aho comme fil rouge de Hunted, une musique pour accordéon, un instrument associé longtemps au diable... Hunted est inspiré par le thème de la sorcière, vue ici comme "l'incarnation d'un monde de femmes que le capitalisme tente de détruire : l'hérétique, la guérisseuse, la femme désobéissante, la femme qui ose vivre seule." (Maud le Pladec & Okwui Okpokwasili)
Vendredi 23 Janvier : Où est quand voir "Hunted" ?
Où ? Aux Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon
Dimanche 25 Janvier : un peu plus sur la sonate "Black Birds"
Notre travail de résidence est presque terminé : Okwui (performance, chant, danse), Maud (conception et chorégraphie), Jean-Etienne (accordéon), Nicolas (lumières), Matthieu (régie sonore) et moi-même sommes prêts pour présenter la création de « Hunted » lors des cinq représentations à venir ! En attendant de faire découvrir notre travail à Kalevi Aho, qui nous rejoint demain pour la générale, je vous propose de parler aujourd'hui de « Black Birds », sa 2e sonate pour accordéon (écrite en 1990 à l'initiative de Marjut Tynkkynen) et de l'arrangement que nous en avons fait avec Jean-Etienne.
Si Kalevi Aho dit s'être librement inspiré de sa 1ere sonate pour accordéon dans l'élaboration de « Black Birds », cette deuxième sonate n'en demeure pas moins radicalement différente et originale dans sa conception. Dans la première sonate, son objectif était de « repousser les limites techniques et expressives de l'accordéon, d'exiger de l'interprète une technique phénoménale et la capacité d'assumer une grande forme. La fin des deux mouvements composant la 1er sonate devient si complexe dans la texture contrapunctique qu'elle emmène une impression de « super-polyphonie ».
Dans Black Birds, le compositeur nous dit avoir essayé par dessus tout d'explorer l'univers de l'accordéon par son timbre. Techniquement, il impose de nouveau à l'interprète d'explorer des limites, mais ajoutant maintenant la dimension d'une sensibilité aiguisée à l'extrême et une maîtrise souveraine des capacités expressives de l'instrument, dans une palette de nuances allant de pppp à ffff. Dans sa recherche de nouvelles perspectives du point de vue du timbre, il n'a pas cherché à faire appel à des modes de jeux contemporains, mais plutôt à des effets d'accords complexes et à la combinaison de divers types de structure.
Chacun des cinq mouvements de la sonate est inspiré de chants d'oiseaux, mais pas ceux d'espèces spécifiques : les chants d'oiseaux de cette sonate représentent plutôt « un gazouillement abstrait produit par l'imagination et le rêve, reflets du chant psychologique du fonctionnement de notre esprit. Pour donner un exemple : le cinquième mouvement, « Black Birds », commence en créant un paysage imaginaire silencieux, rendu d'autant plus désespéré par le gazouillement clair et simple d'un oiseau. Au cours de ses transformations, le monde initial n'est plus capable d'être reconnu, il est irrévocablement brisé. »
Pour le projet « Hunted », Jean-Etienne et moi avons décidé, avec l'accord du compositeur, de réaliser un arrangement spatialisé de « Black Birds » pour deux accordéons. (Birds of light, Birds of the night, Birds of desolation, Black Birds). En jouant avec l'illusion produite par deux sources sonores différentes, le son est mis en mouvement et l'écoute en est renouvelée, l'auditeur pouvant se plonger dans une interprétation en relief.
Jeudi 29 Janvier : Entretien de Maud le Pladec
A mi parcours des 5 représentations, découvrez l'entretien que consacre Maud le Pladec au magazine "Danser Canal Historique", en suivant ce lien.
Mardi 3 Février : ... quelques critiques en ligne!
Nous voici de retour à Paris, déjà nostalgique des beaux moments partagés aux Subsistances. Pour faire vivre le projet avant de le redonner publiquement, voici quelques critiques parues sur le net à découvrir sur les site de dansercanalhistorique, resmusica et lestroiscoups
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Concerto avec l'Orchestre Symphonique de Canet-en-Roussillon

Dimanche 11 Janvier, Concert du Nouvel An en compagnie de l'Orchestre Symphonique de Canet-en-Roussillon.
C'est un grand plaisir que de répondre à l'invitation de François Ragot et de me produire avec l'orchestre symphonique de Canet-en-Roussillon, dont il est le directeur artistique.
"Il était une fois dans l'Est..." est le thème choisi par François pour ce concert du nouvel an : si quelques valses viennoises sont bien au rendez-vous, des pièces inspirées par les musiques de l'Est de l'Europe viennent colorer ce programme.

Je suis à entendre en soliste dans le final du concerto pour piano en Ré Majeur de Joseph Haydn, le fameux "Rondo all'ungherese", et également aux côtés de la clarinettiste Hélène Duret, qui vient emmener ses couleurs klezmers dans la 4e danse hongroise de Johannes Brahms et d'autres musiques traditionnelles.
Photos c/Daniel Castello
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Un américain à Paris au théâtre du Châtelet

Création de la comédie musicale "An American in Paris" au Théâtre du Châtelet ... Broadway, comme si vous y étiez !
C'est l'événement à Paris: le Théâtre du Châtelet présente en création mondiale sa première co-production avec Broadway, "An American in Paris", inspiré par le film de 1951 de Vincente Minelli. La comédie musicale a commencé les répétitions à New York pendant six semaines, avant de migrer avec toute l'équipe (70 personnes dont 34 chanteurs et danseurs) début novembre au Châtelet, où sont construits les décors.
Rob Fischer, directeur musical de ce projet, a conçu une partition de 2h30 accompagnant cette comédie musicale, librement adaptée de l'oeuvre de Georges Gerschwin. On y retrouve bien sûr la pièce éponyme du compositeur, le poème symphonique Un Américain à Paris, mais aussi des extraits de son concerto en fa, sa seconde rhapsodie, ses préludes pour piano, et les chansons à succès du film de Vicente Minelli (It's wonderful, I got Rhythm, The man I love, A starway to Paradise...)

C'est Christopher Austin qui réalise l'orchestration de ces musiques pour l'ensemble de 21 musiciens, conférant de très belles parties à l'accordéon.
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Hypnose
Le 30 Août 2014, j'ai l'occasion lors d'un récital à la Bibliothèque de Cergy-Pontoise de présenter un nouveau programme consacré au thème de l'hypnose.
Il m'aura fallu plusieurs mois pour construire ce programme, autour des oeuvres de François Couperin et de 4 oeuvres contemporaines de John Cage, Uros Rojko, Bernhard Lang et Januibe Tejera.
Je vous invite à le découvrir ici
La musique, ses enjeux
S'il fallait discuter des finalités de la musique, le débat serait long et très controversé. Le plaisir viendrait probablement en premier et la détente en second. Suivrait bien vite cette forme d'introspection, proche de la méditation, alors que d'autres évoqueraient les grandes joies et les festivités. Les jeunes parents parleraient des berceuses cageolantes, tandis que le caporal avancerait ses marches militaires encourageantes. Lorsqu'elle n'est pas portée au rang de médecine, régulant fluides et humeurs du corps, on en fait une résonance des astres et des divines proportions sur Terre. Les rappeurs revendiqueraient une marque identitaire, les chansonniers une arme politique et les religieux un moyen de communication. Chaque période historique, chaque lieu, chaque occasion a sa musique, avec ses fonctions et ses moyens. Fanny Vicens a choisi le cadre de ce concert pour vous hypnotiser.
Illusions sonores
Les sons, dans ce qu'ils ont d'ambigu, d'envoûtant, d'extraordinaire, permettent cette impression, cette hypnose. Vous pouvez fermer les yeux devant une toile de maître, mais le son s'impose à nos sens et nous captive. Notre ouïe est capable d'un excellent discernement, comme associer pléthore de voix à autant de personnes, savoir d'où vient un bruit, un craquement, comprendre une conversation au milieu du vacarme d'un café... Et pourtant on peut si facilement la duper, en travestissant les timbres, en masquant les sons par d'autres plus puissants, en coupant et recollant diverses sources sonores sans rapport. Il existe autant d'illusions sonores que de fameuses illusions d'optiques : parmi celles-ci les sons paradoxaux, comme celui nous donnant l'illusion d'un son infini ne cessant de monter vers l'aigu (gamme de Shepard). Les compositeurs de tous les temps, sans pour autant citer ces illusions, se sont inspiré de maintes d'entre elles pour se jouer de nos oreilles.
Couperin, magicien des sons
L'ère baroque, ère du théâtre, des grandes représentations et des grandes illusions voit François Couperin écrire, rechercher, théoriser sur les moyens d'écrire au clavecin. Sa musique est presque systématiquement descriptive : un caractère, un personnage, une idée, un geste, tout est sujet à une interprétation sonore au clavecin. Battements, trilles, syncopes ou suspensions, tant de moyens employés pour impressionner l'auditeur et lui donner l'illusion du magique.
Ainsi tout au long de ces pièces aux titres évocateurs, François Couperin crée des atmosphères poétiques ou tendres, mystérieuses ou triomphantes. Les six extraits choisis pour encadrer les pièces contemporaines de ce programme prolongeront le cheminement de l'écoute, on y retrouvera un même goût de mystère. Les sons tenus de l'accordéon et sa stéréophonie permettent d'illustrer certains des enjeux souhaités par Couperin (du crépitement des « tic-toc-choc » au flottement vaporeux des barricades mystérieuses...).
Une matière sonore en mouvement
Cet attrait pour la matière sonore est une des principales caractéristiques de la musique d'aujourd'hui : les compositeurs organisent les sons dans le temps, deviennent architectes des bruits et élaborent de véritables constructions sonores. L'accordéon apporte ses timbres, ses dynamiques infinitésimales et devient le serviteur privilégié de la musique contemporaine. Instrument polyphonique permettant les plus complexes contrepoints, il se déforme, se métamorphose dans les bras de l'accordéoniste qui fait sortir de cette boîte souple les sonorités les plus extrêmes.
Ainsi, en pénétrant au cœur de nos sensations en même temps qu'elle reste masquée et non identifiable, la musique peut nous faire vivre ces moments d'interrogation, de doute ou de surprise. L'écoute attentive ouvrira les esprits, permettra une introspection, une méditation calme et active ou au contraire de ressentir la frénésie d'une transe: le long de la frontière entre conscient et inconscient s'ouvrira la porte de l'hypnose musicale.
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Jardins Musicaux

Ce mardi 26 Août, j'ai le plaisir de me produire dans le double concerto pour accordéon et alto de Georg Friedrich Haas.
C'est le Nouvel Ensemble Contemporain qui m'invite à interpréter ce double concerto, au côté d'Anna Spina à l'alto et sous la direction de Pierre-Alain Monot.
Le concert a lieu dans la très belle et inspirante "Grange aux concerts" de Cernier, dans le cadre du Festival "les jardins musicaux". Il ouvre également la saison anniversaire du Nouvel Ensemble Contemporain, qui fête cette année ses 20 ans!

Le double concerto est ce soir précédé du "In Nomine" de Georg Friedrich Haas : dans cette belle miniature, il s'inspire de la Renaissance anglaise en basant sa composition sur le "In Nomine Domini" extrait d'une messe de John Taverner. Cette ouverture sonore convient tout à fait au double concerto, qui lui, trouve son fil conducteur dans la chaconne baroque. L'ensemble est ici constitué d'un quintette à cordes, de 2 clarinettes, 2 trombones et un clavecin, les rôles solistes étant confiés à l'alto et à l'accordéon. Je trouve très intéressant le travail fait par G.F. Haas sur le timbre de l'accordéon dans cette composition raffinée et délicate.
Pour en savoir un peu plus, voici deux critiques du concert ici et là
Photos ©Pierre-William Henry
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Retour au Festival Messiaen!

Pour la 3e année consécutive, le collectif du "DAI contemporain" du CNSMDP investit le Festival Messiaen au pays de la Meije!
Cette année, les relations entre Olivier Messiaen et Iannis Xenakis sont mises à l'honneur dans un festival qui célèbre "la géométrie des sons".
Les différents concerts donnés par les interprètes du "DAI contemporain" sont relatés par Michèle Tosi dans la revue Resmusica, à lire ici.
Le concert auquel je participe fait intervenir pour la première fois tout l'ensemble de nos musiciens, dirigé par Bruno Mantovani. Le concert est ouvert par l'instrumentation qu'a faite Benjamin Attahir de deux variations goldberg pour saxophone (Carmen Lefrançois), harpe (Eloïse Labaume) et accordéon. Puis sont donnés à entendre Dérive I de Pierre Boulez et le concerto de chambre n°2 de Bruno Mantovani. Pour clôre cette soirée, la création du concerto pour violon et ensemble Izaaj (dont Hae-Sun Kang est la soliste) du jeune compositeur Benjamin Attahir.
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De l'excès du son

04 Juin 2014 à la Kunstraum Walcheturm de Zürich. Deux concerts consacrés à l'esthétique de la saturation en général et à la musique de Franck Bedrossian, compositeur invité, en particulier.
L'occasion de retrouver mes partenaires et amis du collectif Soyuz 21 pour ces deux concerts de haute voltige.
L'occasion aussi de quelques jours intenses de travail avec Franck Bedrossian, autour la Bossa Nova pour accordéon seul et la création d'une nouvelle version de Innersonic pour accordéon et guitare électrique avec Mats Scheidegger.
Le programme met également à l'honneur des oeuvres avec électronique de Kaija Saariaho, Wolfgang Heiniger, Hugues Dufourt et Lois V Vierk, interprétées par les membres du collectif Soyuz 21 (Brian Archinal, Séverine Ballon, Gary Berger, Simone Keller, Johannes Schwarz, Mats Scheidegger).
Pour écouter des extraits de ce concert, c'est ici (Bossa Nova) là (Innersonic) !
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Two Days Two Nights of New Music in Odessa

Mon premier voyage en Ukraine! C'est au sein du collectif Soyuz 21 (basé à Zürich) que je participe au festival "Two Days Two Nights of New Music" d'Odessa avec le compositeur Gary Berger et le guitariste Mats Scheidegger.
C'est à 3h du matin dans les sous-sols de la Philharmonie que nous interprétons un programme d'oeuvres récentes et de créations avec ou sans électronique.
On sent ce public nocturne - dont la moyenne d'âge est autour de 25 ans - extrêmement curieux et avide de nouvelles sonorités, que ce soit dans Babylon de Beat Gysin (accordéon et électronique) ou bien dans la Bossa Nova (accordéon seul) et Innersonic (accordéon et guitare électrique) de Franck Bedrossian.
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Création du Projet Rameau/Dachez au Théâtre de Lisieux

Après plus d'un an de travail, le projet "Héritage en création" voit enfin le jour, dans le beau théâtre à l'italienne de Lisieux!
L'occasion donc de jouer en création mondiale quatre pièces de Christian Dachez (intitulées "Posthumes I-IV) et de revisiter les plus belles pages de Jean-Philippe Rameau, en solo et en duo.
Cet hommage à Rameau, conçu dans le cadre du 250e anniversaire de sa mort met en regard le langage du père de l'harmonie avec quatre créations de Christian Dachez écrites pour l'occasion et tissant des liens avec la musique de Rameau.
Parmi les pièces que nous avons choisies, des pièces pour clavecin en concert (la livri, l'agaçante, la imide, la rameau, l'indiscrète), ainsi que des extraits de suites : le prélude non mesuré, les tendres plaintes, les tourbillons, l'entretien des muses, le rappel des oiseaux, la villageoise. Les quatre mouvements de Christian Dachez (deux soli et deux duos) sont "raccordés" aux pièces de Rameau par quelques mesures permettant de passer d'un compositeur à l'autre sans interruption.
Extrait des notes de programme :
... où un clavecin et un accordéon dialoguent autour de la musique de Jean-Philippe Rameau et de Christian Dachez – Célébration des 250 ans de la mort de Jean-Philippe Rameau.
Le clavecin, intimement associé à la musique baroque, sera suppléé par les possibilités expressives de l'accordéon, instrument symbole de la création contemporaine, pour mettre en lumière et porter un regard neuf sur l’œuvre de Jean-Philippe Rameau, de ses premières suites et préludes non mesurés à ses pièces de clavecin en concert. La brillance des cordes pincées du clavecin et l'expressivité du souffle de l'accordéon seront mises en valeur par quatre créations originales d'un compositeur français de notre temps : Christian Dachez. Ces deux instruments aux possibilités à la fois si contrastées et complémentaires dialogueront et s'inter-mêleront en alternant les plus belles pièces que nous a léguées Jean-Philippe Rameau et cinq créations de Christian Dachez.
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Créations pour accordéon et électronique à l'Ircam
youtube
Pour la deuxième année consécutive et grâce à la collaboration qu'entretient l'IRCAM avec les étudiants du "DAI Contemporain" du CNSMDP je participe aux ateliers-concerts clôturant le Cursus 1. Cette formation permet à de jeunes et brillants compositeurs de se perfectionner dans le domaine de la musique informatique. Les oeuvres mixtes conçues par les compositeurs sont créées dans le cadre de la saison musicale de l'Ircam.
Lors de ma première participation en 2013 j'avais collaboré avec la compositrice Sua Seo, dont la pièce "Camélia Clou(t)é" avait ensuite servi de cadence à un concerto pour accordéon, ensemble de 16 instruments et électronique que je vous invite à découvrir ici.
Cette année j'ai la chance de travailler avec le compositeur catalan Carlos de Castellarnau et la compositrice japonaise Mayu Hirano. Cette double collaboration se révèle extrêmement enrichissante une fois de plus. Carlos et Mayu ayant chacun une vision singulière de l'accordéon, ils m'offrent deux partitions très différentes et qu'il est enthousiasmant de présenter en création mondiale. Leur personnalité s'exprime également dans les interactions entre l'accordéon et l'électronique. Mélanger l'accordéon à l'électronique semble intéresser de plus en plus de compositeurs tant sa capacité à se fondre avec l'électronique est grande. C'est un répertoire grandissant que je m'attache à défendre, à côté d'oeuvres mixtes déjà existantes (Matalon, Nordheim, Trapani, Gorji, Gysin...)
Merci à Sua Seo, Carlos de Castellarnau et Mayu Hirano pour leur contribution au répertoire pour accordéon et électronique, qui s'enrichit de trois belles pièces.
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Création de Libellule de Marco Suárez

Cette semaine est dédiée à la musique des compositeurs colombiens! Après avoir créé hier l'impressionnant "Auca, I. Plegaria" de Juan Pablo Carreňo avec l'ensemble 2e2m (voir article du 13 Mars), j'ai le plaisir de participer ce 14 mars à la création de "Libellule" de Marco Suárez Cifuentes, un compositeur que je vous invite à découvrir!
C'est dans le cadre du Doctorat en arts et création que mène Marco au CNSMDP (Programme SACRe-PSL) que nous créons la pièce "Libellule" pour clarinette basse hybride, ensemble de 6 instruments et électronique en temps-réel. Notons qu'il s'agit d'une des premières pièces pour clarinette basse hybride, instrument développé par le soliste Alain Billard et l'IRCAM.
Quel plaisir pour un interprète de défendre l'écriture foisonnante et extrêmement exigeante de Marco Suárez au service d'une musique d'une richesse et d'une densité remarquable. Pour écouter cette pièce étonnante, l'enregistrement de la création est disponible ici !
Si vous souhaitez en connaître un peu plus sur la genèse de l'oeuvre, voici un extrait des notes de programme du compositeur
Libellule, pour clarinette basse hybride, ensemble et dispositif électroacoustique est le fruit d’une très belle collaboration avec Alain Billard (clarinette), il s’agit du deuxième travail de composition du cycle intitulé « Manglar » sur lequel je travaille sur l’idée d’une diffraction de l’espace de représentation acoustique et musicale, et je recherche dans l’écriture électroacoustique la manière de symboliser, d’accentuer et de matérialiser ces séparations.
La sonorisation, et l’utilisation des haut-parleurs comme des sources acoustiques, permettent de développer une plasticité de l’espace sonore et de rapprocher le spectateur du son instrumental rendant audibles les variations de timbre les plus infimes. Ceci permet d’élargir le champ d’action sonore du geste instrumental et de constituer par la proximité du microphone une nouvelle forme de relation physique entre l’interprète et son instrument qui peut être pensé alors comme un espace chorégraphique.
Libellule est conçue comme un diptyque de grande vitalité jouant sur des structures rythmiques complémentaires entre le soliste et le dispositif électroacoustique, ou le soliste et les 6 instruments de l’ensemble de chambre et le dispositif électroacoustique. L’utilisation des sons percussifs dans la clarinette avec un travail précis sur le timbre l’articulation ainsi que la gestuelle du musicien est utilisée pour construire une polyrythmique qui sera soulignée par le travail d’orchestration.
L’ensemble instrumental de Libellule est constitué par deux groupes instrumentaux sonorisés et mis en espace dans l’espace des haut-parleurs : le premier associant la flûte, l’accordéon et la première percussion; et le deuxième, le violon, la contrebasse, la deuxième percussion. L’utilisation des combinaisons de ces instruments dans l’orchestration, ainsi que la mise en espace permettra de souligner les divergences des timbres créés par la polyrythmique de la clarinette soliste et de créer ainsi une mobilité des gestes musicaux dans l’espace acoustique et l’espace des haut-parleurs. Marco Suarez
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Création de Auca [I.Plegaria] de Juan Pablo Carreno

Ce 13 mars 2014, je participe à la création de la nouvelle pièce du compositeur colombien Juan Pablo Carreňo, avec l'ensemble 2e2m, sous la direction de Pierre Roullier. Juan Pablo a réuni ici un ensemble de 10 vents, 3 percussionnistes, une basse électrique et un accordéon. C'est un tour de force que de passer au dessus de ce volcan sonore en éruption! La partie d'accordéon est particulièrement exigeante et je n'ai eu que 2 jours pour travailler la partition. Cependant, je découvre une musique dégageant une telle énergie qu'on y est littéralement entraîné. Auca [I. Plegaria] est conçue comme une gigantesque transe collective de 15 minutes - inspirée d'un rite funéraire indigène - fanfare festive et jubilatoire se dégradant progressivement en une musique grotesque et désespérée. Cette décadence se ressent aussi au fur et à mesure de l'épuisement progressif des musiciens. C'est donc une musique où l'engagement de l'interprète est total!
C'est en partie pour cela que j'ai accepté de m'engager dans cette aventure et par mon attrait pour les prises de risques artistiques en tout genre. La musique de Juan Pablo Carreňo est profondément originale, radicale et sans compromis. La pièce est écrite à la mémoire de Luis Rizo-Salom.
Pour en écouter un extrait, c'est ici
Pour terminer, une critique de l'oeuvre parue sur Resmusica
Jubilatoire, puissante et éperdue, Auca (I.Plegaria), la nouvelle oeuvre du jeune compositeur d’origine colombienne Juan Pablo Carreňo, donnée en création mondiale, consacrait la soirée. Puisant au coeur des traditions de son pays – batucada, banda et pratique rituelle – Carreňo entretient, quelques quinze minutes durant, l’énergie de la transe. Auca, nous dit le compositeur, vient du nom d’une tribu d’indigènes Amérindiens de la forêt amazonienne réputés pour leur caractère violent. C’est une pièce superbe pour neuf instruments à vent (du tuba contrebasse au piccolo), trois percussions (dont la plaque métallique très sollicitée), un accordéon et une basse électrique: autant d’instruments judicieusement choisis pour que chacun apporte son tribut sonore, parfaitement audible, tout en se fondant dans une rumeur à haut voltage, souverainement conduite, qui ne manque pas d’évoquer les grandes parades festives du continent sud-américain. Radical jusqu’au bout, Juan Pablo Carreňo décide d’une fin cut qui propulse brutalement l’auditeur dans l’abîme du silence. (Michèle Tosi)
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Concerto "Spur" de Arne Nordheim

Peu après avoir intégré le 3e Cycle supérieur du DAI au CNSM de Paris, en septembre 2012, j'ai le plaisir d'apprendre que je suis lauréate du concours "Avant-Scènes". Bénéficiant du soutien de la Fondation Meyer pour le développement culturel et artistique, les Avant-scènes distinguent chaque année des lauréats pour se produire en concerto et effectuer ainsi leurs véritables "débuts" parisiens.
Le concert a lieu le 22 février 2014 à la Cité de la Musique avec l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire, sous la direction de Philippe Aïche. J'ai choisi d'interpréter un "classique" de la littérature accordéonistique : le concerto "Spur" de Arne Nordheim.
« Spur » symbolise à lui seul la conquête de nouveaux territoires sonores pour l'accordéon. Cette œuvre emblématique, créée le 06 Septembre 1975 à Baden-baden par Mogens Ellegaard et le SWR Sinfonieorchester est le fruit de la collaboration du soliste avec Arne Nordheim (1931-2010), chef de file de l'avant-garde scandinave.
Dans cette œuvre profondément influencée par la musique électronique française (rappelons qu'il vient étudier la musique concrète à Paris en 1955), Nordheim élargit la stéorophonie de l'instrument soliste à l'orchestre, donnant une nouvelle dimension spatiale au son. Le titre polysémique souligne les interactions entre société et individu, qui trouvent un écho dans le choix de la forme historique du concerto. Cette même idée se retrouve sur le plan technique : les «empreintes » laissées par le soliste suscitent la texture orchestrale, qui à son tour influence l'écriture de l'accordéon. Arne Nordheim interroge ici le « processus par lequel la créativité individuelle est absorbée pour devenir un bien commun, laissant derrière lui des empreintes et des panneaux indicateurs dans la culture ».
Je vous propose de découvrir un extrait du concert ici
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Création du double concerto de Chengbi An

La date du 17 janvier 2014 est pour moi celle d'un souvenir d'un concert inoubliable à l'Arsenal de Metz. La pianiste Sae-Jung Kim et moi même eurent l'honneur de créer le double concerto de Chengbi An, accompagnées de l'orchestre national de Lorraine sous la baguette de Jacques Mercier.
Dun Wu (l'illumination subite) est un concerto puissant et sensible à la fois, une oeuvre de 27 minutes portée par un souffle ininterrompu. Premier double concerto du genre, Chengbi An réussit avec brio le pari de marier ces deux instruments si ambivalents et de les confronter à un orchestre de 80 musiciens!
La vidéo du concert est à découvrir ici
« Dun.Wu », l’Illumination subite, est un concept du bouddhisme chinois, exposé dans le Sutra de la plateforme du 6e patriarche du Chan, Huineng (638-713). À l’opposé des longues pratiques de purification ou de bienfaisance, sans attendre la juste rétribution des actions passées, il prêche la possibilité d’atteindre dans cette vie même l’état envié de bodhisattva, cet être dégagé des renaissances et des peurs, hors du monde de la douleur. Cette « conscience instantanée » ne s’atteint que par le détachement, sans but, sans projet, sans forme. Ce Double concerto, formule qui peut apparaître pesante dès son énonciation développe au contraire, un état de flottement léger dans un milieu sans pesanteur. Il propose un voyage vers les profondeurs, vers l'intérieur, là où les courants sous-marins, l’énergie pure, le mouvement au-delà de tout déplacement, libre de toute force et de toute attraction, abolissent les différences entre substance matérielle et idée, entre l'autre et moi, créant une harmonie sans confusion ni fusion, le libre jeu des sons dans le temps vécu comme espace. Ici, les classiques distinctions entre noir et blanc, comme pour les touches du piano, son percuté-résonant contre son tenu harmonique/inharmonique, Orient/Occident, sans être abolies, sont suspendues, voyageuses, incertaines, cousines croisées et non plus antagonistes, à l’image de l’accordéon, lointain parent de l’orgue à bouche chinois et de ses anches si joliment dites «libres» . (Chengbi An)
En illustration, une photo de la répétition générale.
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Espaces acoustiques de Gérard Grisey

Mardi 14 décembre 2013, Cité de la Musique
Ensemble Intercontemporain (Direction Pascal Rophé)
Grisey (1946-1998)
Espaces acoustiques : Prologue pour alto solo Périodes pour 7 musiciens Partiels pour 18 musiciens Modulations pour 33 musiciens Transitoires pour orchestre Epilogue pour 4 cors et orchestre
Pour découvrir la vidéo de ce concert, c'est ici
Compte rendu du concert par Michèle Tosi sur le blog de Resmusica à découvrir : ici
Photo @Jean Radel
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Intégrale des Sequenze de Berio

Le 8 décembre 2013, je suis conviée, ainsi que d'autres étudiants de 3e cycle supérieur du CNSMDP à participer à une intégrale des Sequenze de Luciano Berio à la Cité de la Musique, inaugurant le cycle "la Nature du son".
En cet anniversaire des dix ans de la mort de Luciano Berio (1925-2003), la Cité de la Musique a fait appel au scénographe Ludovic Lagarde pour mettre "en espace" tous ces moments de musique et à Sébastien Michaud pour la mise en lumières.
Chaque Sequenza est introduite par le court poème que Edoardo Sanguinetti conçoit pour chacune d'elle.
Je suis très heureuse de pouvoir interpréter la Sequenza pour accordéon dans ce cadre magnifique. C'est une pièce qui m'accompagnent depuis quelques années déjà et que j'ai déjà interprété une quarantaine de fois en concert. Néanmoins c'est la première fois que je la joue perchée sur un podium à plus de deux mètres du sol et par coeur, qui plus est!
Je rajoute le lien vers la critique qu'a fait Michèle Tosi dans Resmusica
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Rencontre avec Alain Abbott

Une vie de musicienne itinérante, c'est aussi une vie remplie de belles rencontres. Celle que je fais ce 16 octobre restera longtemps dans ma mémoire. C'est ma passion pour la recherche qui me pousse aujourd'hui à rencontrer Alain Abbott.
J'ai entendu son nom toute petite déjà au conservatoire de Perpignan, où mes professeurs me font jouer sur mon accordéon "à gros boutons" sa musique et celle des compositeurs qui ont écrit pour lui.
Alain Abbott est avant tout un grand musicien : Compositeur, il étudie au Conservatoire Supérieur de Paris avec Olivier Messiaen et Yvonne Desportes. Il décroche un prix de Rome et le prix Halphen de composition. Agrégé de musicologie, il n'en n'est pas moins un virtuose de l'instrument... écoutez donc son enregistrement de son concerto N°1 avec l'orchestre de l'ORTF (1973)! On y retrouve, comme dans d'autres enregistrements son jeu si coloré, chantant et transparent.
Ce 16 octobre, si Alain Abbott m'ouvre si gentiment sa porte, c'est pour me parler du répertoire dont il est à l'origine. En consultant les manuscrits originaux qu'il me prête, je retrouve avec suprise les morceaux étudiés durant mes premières années, signés de la main de Jacques Castérède, Yvonne Desportes, Jean-Michel Damase, Henri Sauguet et tant d'autres! Je fais également la découverte de magnifiques oeuvres concertantes et de ses expérimentations (l'utilisation de l'accordéon électrique par exemple) qui rejoignaient les préoccupations des compositeurs élèves d'Olivier Messiaen au début des années 1970. Toutes ces oeuvres sont maintenant référencées dans la base de données "Ricordo al Futuro". J'espère que cela contribuera à ce que sa musique soit connue de la jeune génération.
La contribution d'Alain Abbott à l'établissement d'un répertoire de concert pour l'accordéon est immense et mériterait un article bien plus détaillé. Qu'il reçoive mes remerciements pour sa générosité et son accueil!
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