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Toi. ❤️
J'étais la, assise sur le lit face à la fenêtre. Sur mon visage des milliards d'étoiles se reflétaient jusqu'à m'éblouir, jusqu'à me faire perdre pied. Mon regard s'est posé sur Cassiopée puis sur la grande ours et son étoile du berger en fidèle gardienne du ciel. J'ai fermé les yeux, puis les ai entre-ouverts. J'avais peine à rester éveillée alors je me suis laissée sombrer dans le sommeil. J'ai relâché tous les muscles de mon corps et je suis partie à la renverse en un râle. J'étais la. Las. Mais non pas hélas, j'ai accepté de lâcher prise et de me laisser aller à ce qui était plus fort que moi. Mes pensées. Des images me viennent, une enfant, des rires, un trou noir, un trou béant ouvert sur mon enfance. Ces souvenirs ont la saveur naïve des serments d'enfants et de la maternelle. Je nous vois lui et moi sauter à la marelle. Lui ? C'est mon frère. Le plus beau des garçons. Celui qui n'a jamais de mal à croire en moi. Celui qui d'un rire arrive à tout me faire oublier. Il est mon frère. Il est de mon sang. Il est mon double. Je m'approche de lui peu à peu, tendrement. Je me perds dans ses yeux, une nouvelle fois je vacille. Je tombe et me laisse porter dans la vague de mes souvenirs. Nous sommes le 19 août 1997. Il paraît qu'il pleut toujours le 19 août mais ce jour là c'est le soleil qui est arrivé. Il y eut quelques cris mais on ne pourra jamais parler de douleurs parce que le bonheur était là, à l'état pur. Maman venait de serrer dans ses bras, sa fille. Papa me regardait tendrement. J'étais là, je respirais, je vivais. J'allais illuminer vos vies sans prétention aucune. Parce que oui. C'est ce que j'ai dans le coeur; le bonheur et la douceur. Oh. On frappe à la porte de la chambre de Maman. Qui est-ce ? Je n'arrive pas à bien voir mais qu'importe le bruit sur la porte me transporte ailleurs. J'entends de la musique.
Je suis un peu perdue.
Est-ce vraiment moi ? C'est une autre étoile dans un autre univers que je vois la. La musique est de plus en plus forte. Je tourne. Encore et encore. Je danse. Je tourbillonne. Je saute jusqu'à en perdre la raison, oui je suis vivante. C'est pour ça que je suis la. Pour vivre. Pour insuffler un souffle nouveau dans vos vies et vous faire vibrer. Tu me vois toi ? Il semblerait que oui, justement tu ne vois plus que moi aujourd'hui. Que s'est-il passé ? Que t'est il arrivé ? Mon doux trésor. Comment n'as tu pas deviné que c'était moi ? Depuis le début. Je cligne des yeux, on m'envoie ailleurs. Ou suis-je ? Ici ? Ou ailleurs ? Est-ce ton rêve à toi désormais ? Je suis là au milieu d'une allée remplie de figuiers. Une jeune fille m'aide à me hisser au sommet d'un de ces arbres fruitiers. Je suis prête à partir, je tombe, je glisse entre les branches, je plisse déjà les yeux dans l'espoir de ne pas heurter le sol de manière trop brutale. La chute est interminable. Ma respiration se coupe. Est-ce parce que la chute fut trop violente ? Mon corps refuse d'ouvrir les yeux. Mais j'entends une voix qui me rassure. Je connais cette voix. C'est la tienne. Je peux ouvrir les yeux mais tu n'étais déjà plus la. Tu as sauté à pieds joints la bas au fond de la cour de cette ferme italienne. Je cours j'essaye d'aller plus vite que cet oiseau rieur, on dirait presque qu'il se moque de moi.
Ok.
Un. Deux. Trois.
Ou suis-je ? Tout est blanc. Je ne sens que le vent. J'ai peur. Je tremble. Je me concentre. Je sais que tu es la, c'est toi qui joue pour moi cet air que j'aime tant, tu me souffles qu'ici c'est la plus belle piste de danse, la plus belle scène. Ici c'est pour moi. Tu me l'avais promis. Alors je ne réfléchis plus, je me lance. Pourquoi avais-je peur ? Un pied devant l'autre puis c'est tout mon corps qui se met à vivre au son délicat du piano. Mes mains viennent se poser sur le sol. Mais je sens ton visage, je le reconnais. Tu es la. Je peux t'approcher enfin. Je sens tes yeux humides. Tu m'as trouvée ? J'approche mon visage du tiens. Ton air est le mien. Enivrant. Rassurant. J'approche encore, pour toi ce sont des pas de géants. Tu t'évapores. Reviens… Je ne sais plus où je suis. J'ouvre les yeux. La fenêtre ? Les étoiles ? Ai-je rêvé ? Je me retourne violemment. Tu es la. Tu dors. Paisiblement. Le rêve, les souvenirs et ma vie ne font plus qu'un. Immobiles dans la nuit, indivisibles. Je viens m'allonger à côté de toi. Je ne sais plus très bien dissocier le rêve de la réalité. De ma réalité. Sur la table de chevet trône fièrement une photo que j'ai eu la chance de prendre la dernière fois que j'ai vu ma cousine. Un portrait comme j'aime à le faire. C'est fou comme une photo peut saisir à la perfection, une émotion, un regard, une intensité dans l'intention de déstabiliser l'objectif du photographe, l'œil de l'artiste. Ici c'était le mien. J'ai pu capter à travers ma pupille artificielle le regard émeraude de Jade, vif, clair, intense et fragile à la fois. Ma famille.. Tu le sais toi à quel point ils sont mes piliers sur terre. Ils sont mes fondations, ceux qui m'ont construite telle que je suis aujourd'hui. Je sursaute. Que t'arrive-t-il ? Tu te réveilles brusquement et te mets à me parler de la plage, je ne sais guère pourquoi mais cela m'importe peu, quoi que tu veuilles on ira. Le sable ou les galets ? Chaleur ou fraîcheur ? C'est main dans la main que nous irons nous balader les pieds dans l'eau. Suis-je en train de continuer mon épopée onirique ou bien est-ce la réalité de ma vie aujourd'hui je ne sais plus vraiment. Je me laisse aller de songe en songe, de pensée en pensée jusqu'à me transformer en un spectre, tu sais comme ces chimères danseuses de Disney, celles qui valsent depuis de centaines d'années mais qui sont figées dans les âges. Infatigables, éternellement jeunes. Je commence à suffoquer j'ai peine à respirer, mon corps suit difficilement le rythme effréné de mes pensées. Tu prends ma main. Tout est clair ici, il fait chaud et beau, tu me parles de ta vie et de ton passé. Ici chaque souvenir morne et triste a été remplacé par de la lumière, rouge, jaune, vert, bleu, c'est renversant. Tu essayes de m'expliquer que c'est moi qui suis venue repeindre tous les murs de ton coeur pour y apporter cette couleur. Je souris. J'ai tellement de choses en tête que je ne sais que te répondre en premier. Comment puis-je être le peintre de ton coeur ? Qu'ai-je fais ? Tu me saisis par les épaules. Je te regarde. Droit devant. Tu lis en moi. Je n'exerce aucune force à essayer de te cacher quelque chose. Ton esprit est plus fort que le mien a ce niveau la. Tu ris. Comme j'aime t'entendre rire.
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13 novembre 2015
Aujourd'hui comme demain il faut s'aimer. S'aimer très fort, s'aimer beaucoup. Il faut se lever, s'armer d'un sourire, d'un geste d'amour et ce chaque jour. Nous sommes la jeunesse de France. Nous sommes la jeunesse qui aux yeux des ignorants représente la vie, l'espoir, le partage, l'amour: LA LIBERTÉ. Nous sommes la jeunesse qui leur fait peur. Nous sommes la jeunesse qu'ils veulent faire taire. Mais nous sommes la jeunesse de Paris, d'Espagne, d'Angleterre, d'Italie, des États-Unis, d'Allemagne, de Roumanie, de Russie, de Turquie, du Maroc, d'Argentine, de partout ailleurs. Nous sommes la jeunesse du monde. Nous ne plierons jamais. Et vous, vous, oui vous qui vous cachez. Vous n'étiez rien, vous n'êtes rien et ne serez jamais rien.
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L'inconnu de la gare.
Aujourd'hui je file à la gare pour attraper mon train, écouteurs dans les oreilles. J'ai beau critiquer tout ceux qui font ça je fais exactement pareil. Dans la rue, dans le bus, dans le métro, dans le train, enfin dans n'importe quelle situation où je suis seule, j'en profite pour m'enfermer dans une bulle dont les écouteurs sont les parois infranchissables. Ça signifie beaucoup au final. « Ne me parle pas ». « De mauvaise humeur ». « Je suis surbookée »… On ne prend même plus la peine de se parler. On vit à côté les uns des autres, toujours à la recherche d'un peu d'intimité parmi la foule. C'est tout.
Aujourd'hui c'est différent. Un jeune homme joue du piano dans la gare. D'habitude je n'écoute pas vraiment, ou bien alors d'une oreille. Et là il m'a scotchée. Sacrément doué l'artiste !
Je vais m'asseoir face à lui. Je l'écoute attentivement, il me donne la chair de poule. Et puis je regarde autour de moi, de nous. Personne n'écoute, ils sont tous trop occupés à parler entre eux, à écouter leur musique, à lire, enfin personne ne prête l'oreille. J'ai essayé quelque chose. Je me suis mise debout. Face à lui. Et j'ai applaudi à la fin d'une de ses reprises (Lean on-Major Lazer), une dame assez âgée s'est retournée, elle a applaudi. Je ne sais pas très bien si elle a applaudi pour ce qu'elle venait d'entendre ou par simple mimétisme, toujours est-il que les gens on commencé à prêter attention au pianiste. Des enfants sont venus devant lui. Il continuait à jouer sans même lever la tête.Plus il jouait plus les gens continuaient de s'approcher de lui, à le regarder avec le sourire. Il était apaisant tant il semblait calme.
J'allais m'éloigner et puis non. Je lui ai fait un signe. Il a arrêté de jouer et m'a dit « Ah tu veux t'asseoir pardon ! ». Je lui ai avoué que je voulais simplement lui dire qu'il jouait vraiment bien et qu'il fallait continuer pour faire tomber les masques et briser la glace, qu'il procurait du bonheur. Il m'a demandé si je jouais moi aussi. 7 ans il paraît que ça ne s'oublie pas mais à côté de lui… Je me suis assise et nous voilà partis pour quelques gammes ensemble. Je me suis sentie quelque peu ridicule, mais j'ai eu le sentiment de partager un moment avec quelqu'un de bien. J'ai juste eu le sentiment que l'espace de quelques minutes nous étions, juste deux humains, qui n'avaient pas peur du jugement de l'autre, des autres. Qu'on était une seule et même espèce, pour de vrai. Qu'on était pas des étrangers.
C'est idiot. Sûrement. Mais bon Dieu comme ça fait du bien.
Merci à toi l'inconnu de la gare !
#gare #musique #goodvibes #human #inconnu
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