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Les fonctionnaires sauvages
6 posts
Espace d'expression "co-constructif" et anonyme pour les fonctionnaires et contractuels de la Fonction publique et territoriale.
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#rrr 4 Le 13 novembre
J’ai toujours la rage, le 13 novembre. À l’état brut. Le 13 novembre 2015, j’ai appris la nouvelle comme vous... Au compte-goutte des chaînes en continu, au compte-goutte des informations diffusées sur Twitter. Il était 23h lorsque j’ai rouvert mon ordinateur. 
D’abord, il y a eu le choc. L’incompréhension, la colère, l’indignation, le désespoir des chiffres. Comme vous. Mais voilà, le 13 novembre 2015, je travaille dans un service de la communication institutionnel, et j’ai un microscopique pouvoir : celui de relayer les faits, les informations, et d’essayer au mieux de rassurer la population sur nos réseaux sociaux.
Ce pouvoir, je l’ai pris à minuit et quelques poussières, sans autorisation hiérarchique. J’ai hésité, puis informé ma direction que je relayerai toutes les informations étatiques via Twitter ainsi que via un post général mis à jour régulièrement sur Facebook. Ma hiérarchie devait avoir autre chose à faire. Elle m’a indiqué d’aller dormir. Une cellule de crise ? Vous croyez vraiment que ça existe ? 
Oui, soit, je le sais bien que cela n’a rien changé à la souffrance terrible qu’ont ressenti ceux qui ont perdu un être cher. Mais les vivants, eux, n’avaient-ils pas le droit d’être rassurés par une information fiable sur les réseaux sociaux ? J’étais comme vous, parfaitement impuissant... mais je voulais faire. Faire à mon niveau.
Sur le post publié, je me suis pris la douleur des gens dans la figure par écrans interposés, cette douleur des gens à laquelle je ne pouvais pas répondre par la mienne. Je ne m’y attendais pas. L’inquiétude aussi. Qu’allait-il arriver à présent ? Quel chaos vivions-nous ? Je ne pouvais que compatir et rester debout, droit comme l’institution, toujours présent, discrètement. Alors c’est ce que j’ai fait. 
J’ai tenu debout, et j’ai serré les poings quand on m’a demandé de publier, le 16 novembre seulement, la déclaration de la personnalité politique à la tête de mon institution. Un politique capable de “compassion”. L’événement ne valait-il que ça ? De la compassion ? Je crois m’être permis de modifier, puisque personne ne regardait les réseaux sociaux institutionnels, qui, c’est bien connu, ne partagent que du lolesque. 
Tout le week-end et la semaine, j’ai diffusé des informations qui avaient trait à l’après, aux arrêtés préfectoraux, aux besoins en sang, au plan vigipirate. Rien ne m’a été demandé, et j’ai fait ce que j’ai pu, parce que je croyais à ce lien, fort, essentiel, entre les gens et le service public, et qu’il fallait le faire, que j’étais là pour ça. Certains collègues indifférents ont continué leurs dossiers, mais j’ai pu me faire aider par certains d’entre eux, solidaires et compréhensifs, pour me décharger de ma charge de travail traditionnelle. 
J’ai suivi seul chaque tweet institutionnel, jour et nuit, usé des notifications pour relayer l’information au plus vite. Mercredi, j’ai craqué, épuisé par mon état de veille constant, lorsque le service informatique m’a appelé pour me dire qu’il fallait mettre en avant les actualités liées au plan vigipirate et à l’après en avant, et qu’il était honteux de diffuser autre chose... Mais je n’étais pas directeur de la communication... Je n’avais pas eu la force d’imposer ce choix-là, et simplement diffusé ce qui me semblait juste. 
Mon post a été partagé plus de 2000 fois et a été vu par plus de 100 000 personnes. Mais la rage, la rage du 13 novembre, je l’ai gardée, vive, explosive, et je ne l’oublie pas aujourd’hui, dans toutes mes actions professionnelles. La rage de voir des politiques inconscients, des directions qui ne perçoivent pas l’impact explosif de ce moment, et qui préfèrent ne pas agir. “Allez vous recoucher...”
Les nuits sont douces pour les aveugles.  
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rrr 3 Le Deuxième Sexe
Il y a quelques temps, on a dû ajouter au nombre des conseillers une élue (une femme bien sûr, de toute façon ça n’est, comme la loi sur l’avortement de Simone Veil selon Jacques Chirac, qu’une “affaire de bonnes femmes”) pour s’occuper d’égalité Femme-Homme. Cela n’a pas empêché le Président d’indiquer lors d’une réunion publique : “il y a beaucoup de femmes présentes ce soir : les messieurs doivent regarder le match de foot !” 
Ni de continuer à nous offrir, juste par galanterie au sexe faible des femmes (aucune raison autre n’est exprimé dans la note qu’il nous fait parvenir, 1h de temps de travail tous les 8 mars, pour qu’on aille garder nos enfants et faire nos courses.
Pendant ce temps, un comité technique et un comité de pilotage ont été mis en place... sans aucun portage politique (même si on y soutient le contraire pour sauver les apparences). 
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#rrr 2 Besoin de reconnaissance
“Je n'ai que 31 ans mais je pense avoir assez de responsabilités pour que mon métier soit connu de toutes et de tous. Nous demandons juste de la reconnaissance. Mais elle est vitale pour nous, pour continuer jour après jour.”
Retrouvez ce témoignage complet d’une sage-femme : https://www.facebook.com/marie.huck/posts/10156015738919422 
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#rrr 1
Réflexion d’un chef lorsque j’ai été nommée pilote de projet :
“Avec vos 2 enfants, vous êtes certaine que vous allez y arriver ?”
Ma réponse : ...
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Moi (pour me consoler d’une longue journée) quand je pense que je suis un agent...
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#fonctionpublique #fonctionnaire #contractuel #agent #FP #servicepublic #auservicedelaFrance 
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Êtes-vous un fonctionnaire sauvage ? Mordez-vous avidement le citoyen éperdu ou administrativement phobique ? 
Nous non, mais nous aimons Pierre Desproges (quand même) et les charentaises (beaucoup) ! 
Nous défendons d’autant plus le service public qu’il nous paraît essentiel de vous guider, de répondre à vos questions tous les jours, et d’essayer de vous apporter le formulaire C112 qui sied, de faciliter votre quotidien ou d’organiser des événements qui correspondent à vos attentes, et ce parfois envers et contre tous les freins auxquels ils nous faut faire face (politiques, direction, sexisme...) 
Oui mais voilà, nous avons beau aimer notre travail, et essayer de le faire le mieux possible... quelquefois, il y a des couacs, des propos révoltants, des erreurs de management flagrantes. Ce site est là pour donner une voix et une expression anonyme aux coulisses, à des mots, des actes qui ne devraient plus avoir cours aujourd’hui dans la Fonction publique et territoriale, pour soulager nos désillusions, nous faire rire quelquefois et peut-être (laissez-nous rêver), un jour, certaines personnes qui les commettent, prendront-elles conscience de leurs actes ou de leurs comportements.  
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