Text
absences „ façade mirage “
Vous êtes mort · es. Votre heure est venue.
Le dernier souffle d'un soupir qui se perd dans l'air, un spasme nauséabondant qui fait frémir vos membres, puis plus rien. Le noir. L'absolue infinité du néant.
Vicieuses pluralités pullulent dans les noirceurs sardoniques des enfers. Sens morale oublié, annihilé - conscience qui se tait en l'âme ; les horreurs vestiges des ruines et des cendres brûlantes s'envolent en rires diaboliques dans le ciel nocturne du royaume d'Hadès.
Vous ne souffrez pas plus. Pourtant, il vous semble que faucheuse s'infiltre en votre intimité, dans toutes les fibres viciées de votre être. Lorsque vos yeux se rouvrent, vous êtes saisi·es d'une vague odeur de souffre. Autour de vous s'accumulent les ombres et les fantômes, déployant dans leurs bagages leurs remords et leurs peines. Il y a des sourires maudits. Au dessus de votre tête se dessine une immense porte toute de noire ceinte. En son sommet, vous lisez les lettres sculptées, qui semblent former une phrase.
" l'enfer, c'est les autres "
Une voix résonne dans le noir, vous enjoignant à passer les portes béantes qui se sont ouvertes dans un immense vacarme. Cris, râles et soupirs accompagnent votre morbide chevauchée. Certain·es saisissent l'opportunité d'une vie après la mort pour se racheter leurs innombrables péchés, d'autres poursuivent leur quête d'infâmie même dans les flammes amères des Enfers.
Rejoins les Enfers, ouvre la porte.
0 notes