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La Bi-Furieuse
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labifurieuse · 8 years ago
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Chronique des Premières Fois, Episode 3 : Le Garçon
Quand on est en couple depuis quatre ans, qu'on ne s'engueule jamais, qu'on a jamais un mot plus haut que l'autre, on finit par se dire qu'on ne se séparera jamais. Mais sur ces quatre ans, il y avait eu trois ans de relations a distances. C'est la promiscuité qui nous a tué. Parce que tu vois, c'est plus facile,quand tu viens d'une famille religieuse et conservatrice, de cacher que tu sors avec une nana.
En 4 ans, je n'avais jamais été chez elle. Elle ne m'avait jamais présentée à ses parents. On avait dormi une seule fois ensemble et c'était pas chez moi. En 4 ans, elle ne m'a jamais touchée. Au final, est-ce que j'étais une meuf de test ? Un CDD assez long quand même tu me diras. 4 ans d'experimentation c'est long. Est-ce qu'elle retournera à sa petite vie d'hétéro rangée après ça ? Surement. Est-ce que ça me fait chier ? Est-ce que ça me rend triste ? Certainement.
En tout cas, si notre relation n'avait pas doucement migré vers une tendre indifférence, elle ne m'aurait pas quitté. Et je n'aurais pas rencontré Le Garçon. Avec une majuscule. Parce qu'il a été le seul. Le seul depuis le collège. Ça remonte à loin. Le Garçon était un ami de longue date. Un mec rencontré sur le net trois ans plus tôt. Il devait passer quelques temps à la maison. On s'est sautés dessus. On en avait besoin. Et ce qui m'a frappé, c'est la différence.
J'avais conscience de reproduire des clichés hétéronormés avec mon exe. J'étais la plus grande, la plus agée, la plus masculine. Celle qui payait l'adition, qui lui achetait ses fringues mais surtout celle qui donnait. Qui donnait sexuellement. Qui était au dessus, pleine et forte de toute une virilitée fantasmée. Celle qui avait le contrôle.
Et le Garçon a envoyé un coup de pied dans ma situation. Entre ses bras j'avais 12 ans. 13 ans. 14 ans. Un age chaste. Un age du placard ou de l'inconscience. Un age sans question. L'age d'avant les femmes. Et j'avais peur. Et il était là. Il a été parfait.
Et il s'est mis a payer les aditions et à m'acheter de la lingerie. Et moi je perdais le controle. Je retombais dans une logique plus égalitaire. Une relation saine. J'ai découvert la sensation d'assumer non pas ma sexualité mais mon couple. J'ai mangé chez ses parents. Normalité. Stabilité. Facilité.
Mais je ne suis pas hétéro. Je ne le saurais jamais. Et il le sait. Et nous le savons. Et on en rie parfois quand on regarde passer la même fille. Et ca fait peur parfois quand on a des habitudes de l'autre genre. Mais on fait avec. Et j'espère qu'il n'y aura plus de garçon après lui. Qu'on restera ensemble plus de quatre ans. Qu'il gardera sa majuscule.
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labifurieuse · 8 years ago
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Brève: Le Rainbow Flag
Comme tu le sais si tu as lu mon Episode 2 de la Chronique des Premières Fois, j’ai été à la Marche des Fiertés parisienne le mois dernier et, en bonne pigeonne LGBT, il a bien fallu que j’achète un drapeau, drapeau qui orne aujourd’hui fièrement mon bureau.
 J’oublirais presque sa présence si mes potes, matures et responsables vous vous en doutez, ne passaient pas leur vie à jouer avec. Mais bon. Il est bigarré, il inspire la joie de vivre…Alors imaginez une mini-moi, 4 ans et toutes ses dents, qui vient me rendre visite dans mon petit appartement parisien, blanc, ultramoderne et sans aucun jouet ?
 Croyez-moi ou pas mais la voir s’en saisir avec tant d’innocence dans les yeux, sans comprendre encore ce que cela veut dire, je crois que c’est une des plus belles choses que j’ai vu de ma vie…
 Enfin ça l’était. Jusqu’à ce que mon géniteur ne s’exprime d’une voix forte et méprisante (et méprisable): “Le drapeau des pédés”. Sauf qu’on est encore chez moi et qu’aux dernières nouvelles monsieur Papa, je fais encore ce que je veux de mon intérieur (oui je suis très fière de ce jeu de mots).
 “-Faut pas dire ça bébé c’est un gros mot
 - Je sais ! J’ai pas dit ça moi !”
 Ahah. Petite victoire Monsieur Papa. Petite Victoire.
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labifurieuse · 8 years ago
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Chronique des Premières Fois Episode 2: La Gay Pride
Dans le premier épisode, on s’intéressait à l’amitié entre LGBT...
Alors oui. Je sais. Je sais qu’on ne dit plus Gay Pride mais Marche des Fiertés. Mais le grand public a-t-il retenu ce terme ? Je n’en suis pas sûre. Bref.
 La marche parisienne a eu lieu de 24 juin. J’y étais, sinon je n’écrirais pas cet épisode. La marche représentait pour moi une forme de transgression. Si j’avais toujours été à l’aise et à l’écoute avec ma sexualité, mon entourage et a fortiori ma famille proche l’était beaucoup moins. En vivant encore chez ma mère, jamais je n’aurais eu l’autorisation de monter sur Paris ou même sur Rouen, plus proche, pour aller défiler. Même cette année, majeure et n’habitant plus au foyer familial, je me suis sentie obligée de mentir à ma mère, un demi-mensonge: “Maman, on a un événement ce weekend avec une copine, je pourrais pas venir déjeuner dimanche, bisous ! “. Bon ok, j’avoue. Il manquait le petite avant copine.
 Cette affaire m’a posé un dilemme moral: si je marchais pour exprimer ma fierté d’être bi’…Cacher que je marchais, est-ce que ce n’était pas hypocrite ? Et pourquoi avoir le besoin de le cacher d’ailleurs ? La réponse, elle m’a été donné quelques jours avant sur un discord réputé pour être un repère d’allies, c’est à dire d’hétéros soutenant la cause LGBT. En effet, après avoir dit que je marchais, j’ai été surprise de recevoir une réponse très froide d’un compagnon du net. Il défendait l’idée que créer un événement autour de la fierté de notre orientation sexuelle ne faisait que creuser les différences et le fossé avec les hétéros. Généralement, on parle des personnes qui rejettent l’idée d’une “culture gay” (en réalité, un ensemble pluriel de cultures LGBTQA+) dont les références échappent totalement aux hétéros.
 La vérité, c’est que la gay pride fait peur car elle donne aux hétéros l’impression de perdre le contrôle. En effet, elle fait la part belle aux minorités les plus délurées et les plus excentriques. Ce sont les drag queen exubérantes, les bears super-virils, les folles qui se déhanchent. C’est l’expression d’une identité culturelle que le grand public ne parvient pas à saisir.
 Avec mon pote Loïc, puisque Madame n’avait pas pu se libérer, on marchait juste derrière le char de l’inter-LGBT. On rigolait parce qu’on trouvait que la musique qui passait était clichée: Madonna, Beyoncé, Lady Gaga mais aussi la chanson “Follow the Rivers” du controversé La vie d’Adèle ou bien  I love it d’Icona Pop. Mais au fond, si on les trouvait clichées ces chansons, est-ce que ce n’est pas parce qu’on baignait déjà dedans ? Et ces filles…Est-ce que ce n’était pas juste des idoles ? Notre JUL ou nos One Direction ?
 Mais d’un coup. D’un seul. La musique s’est arrêtée. Une cloche a résonné comme un glas sur le tourbillon festif qui nous avait emporté. Une minute de silence. Pour Orlando ? Les Homosexuels de Tchétchénie ? Pour ces gamins jetés à la rue ? On attend tous. Le poing levé. La foule aux balcons s’est aussi arrêtée. Et je me souviens. Je me souviens pourquoi je marche. Parce que je suis une militante et que c’est mon combat. La musique reprend mais au fond de moi je sais.
 Il y a d’autres événements plus militants, plus sérieux autour de la pride. Mais ça, c’est notre vitrine. Notre manière d’attirer le regard vers l’arc-en-ciel et de prouver que l’on existe derrière notre drapeau bigarré.  
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labifurieuse · 8 years ago
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Chronique des Premières Fois Épisode 1 : Le Meilleur Ami Gay
Le meilleur ami gay ou le BGF (best gay friends) comme on l'appellera ici est un pokémon à la mode. On le voit dans les magazines féminins, chez les stars, sur youtube… Comme si son orientation sexuelle était un genre de plus-value. Je suis totalement contre cette réification (Oh ! J'ai réussi à le placer) d'une personne et a fortiori de sa sexualité. Mais je dois me rendre à l'évidence. L'orientation sexuelle est un élément identitaire et communautaire et j'ai un BGF. Cliché qui plus est : Petit et mince, épilé, maquillé (après une plombe dans ma salle de bain) bien habillé, cultivé, qui regarde des séries…Et pourtant, on s'est rencontré au pif. À une finale de handball. Où on a causé sport et politique.
 Après nos coming-out respectifs, on ne s'est plus jamais quittés. Je suis donc officiellement devenue la BBF (Best Bi Friend) de quelqu'un ce qui apporte son lot de complication à l'équation. Pourquoi ?
 Parce que le BGF a 16 ans et qu'il est argentin. Ce qui fait qu'il a énormément de questions sur la culture LGBT française, des questions que je me serais pas posé sans lui. En vrac sur la capote, les bars gays, les applis de rencontre, les magazines (le BGF a vu Macron torse nu sur la couverture de Garçons), le cinéma d'auteur…et si j'étais hétéro et bah il me les aurait pas posées. On va dire que ça me pousse à réfléchir. Beaucoup de réflexions de ce blog m'ont été inspirées par lui.
 Ainsi, le BGF a les hormones qui le travaillent. Depuis assez longtemps. En Argentine, la majorité sexuelle c'est 13 ans. Et pis la France dans ses grands yeux noirs c'est “El Pais del amor”. Alors il cherche. Il cherche sans savoir quoi. Il couche, sans tenir compte de mes injonctions à prendre des préservatifs (je vois encore planer l'ombre du Sida et d'autres trucs pas cools).
.. Et à côté de ça il a beaucoup de mal à s'assumer. Et moi je me demande…j'étais comme ça à 16 ans ?
 Plus que la BBF, je suis la grande sœur, la confidente, l'adulte LGBT de sa vie qui le regarde évoluer avec crainte, qui aimerait l'accompagner dans les bars pour éviter au maximum qu'il fasse des mauvais rencontres. Je suis la Parisienne, celle de la capitale, ville où les petits pédés de campagne se découvrent. Je veux être là pour lui, quand il ira à sa première soirée, surement une de celles du Mastroquet, chaleureuses et ouvertes, quand il allumera Grindr ou quand il viendra, les joues rouges et le regard fuyant pour me demander de lui acheter une poire à lavement.
 Les magazines disent qu'on a tous besoin d'un meilleur ami gay. Ils oublient de dire que les meilleurs amis gays ont besoin de la bonne copine, lesbienne ou bi, pour discuter. Discuter de ce que ça fait d'être LGBT.
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labifurieuse · 8 years ago
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Les moments victoires d'une Bi-Parisienne ? Croiser un beau gosse dans le métro…Avec un marque-page de la librairie "Les mots à la Bouche".
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labifurieuse · 8 years ago
Photo
Tumblr media
J'inaugure ce Tumblr par un tag (flou) capturé lors d'une ballade particulièrement éméchée sur la butte aux cailles.
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