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Lou est une jeune fille bien sous tout rapport. Jeune, jolie, elle conçoit des jeux vidéos, a un amoureux, des amis, une famille aimante… Bref, tout pour ne pas sombrer dans la déprime la plus noire. Sauf que voilà, de temps en temps, entre des périodes d’intense activité, sans raison, elle tombe dans le pot au noir, et un animal insatiable la dévore… un petit renard ! Soit son tempérament cyclothymique, sous la forme d’un petit renard capricieux. Car Lou est cyclothymique et, avec elle, le lecteur va découvrir le monde haut en contraste des maladies bipolaires.

Si le dessin est simple, le sujet ne l'est pas, et pourtant, Lou Lubie explique les troubles de l'humeur avec une clarté appréciée, affichant une honnêteté touchante. Comme l'auteure le dit si bien : les personnes cyclothymiques ne sont pas des possédés, ni des héros, et ces quelques pages nous racontent le quotidien de ces êtres humains et de leur trouble imaginée en animal. Les métaphores sont par ailleurs justes et familières, tantôt comiques, tantôt effrayantes, rendant le livre accessible et surtout puissant. Une BD qui rendra service à tous, bipolaires ou non, et qui, je l'espère, fera reculer les clichés les plus aberrants sur ce trouble "en vogue".

• une question sur cette lecture ? • Acheter sur Sauramps Médical • anecdote - La seconde édition, disponible depuis octobre 2019, est enrichie d'un dossier où Lou Lubie répond à quelques questions de lecteurs. • suggestion de lecture - "J'aime les fous" • Les troubles bipolaires - Que sais-je ?

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Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

Pas une mauvaise lecture, mais un sujet qui aurait pu être creusé davantage : la narration à la première personne est contraignante, privant le lecteur de plusieurs points de vue qui auraient enrichi le livre. Starr reste très sympathique et j'ai espéré avec elle jusqu'au bout que sa lutte ne soit pas veine. Un mot sur la version audio: Aloïse Sauvage est très convaincante dans le rôle de Starr, alternant entre l'adolescente blasée, choquée, révoltée, inquiète. Une version audio qui vaut le coup.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - THUG est bien l’acronyme de The Hate U Give. • Photo © Daggy J Ali • suggestion de lecture - La couleur des sentiments

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Le Joker rit. Il vient tout juste d’être libéré de l’asile d’Arkham. Pourtant, le célèbre baron du crime est loin d’être euphorique. En son absence, les fripouilles de son petit gang se sont divisé son territoire avant de revendre leur part pour une bouchée de pain. Mais aujourd’hui, le patron est de retour en ville, bien décidé à récupérer ce qui lui appartient. Entraînant dans son sillage le loyal Johnny Frost, la sanglante parade du clown farceur pour la reconquête se met en marche.

Je ne lis les comics que s'ils sont sombres et sordides. Et avec Joker, j'en ai eu pour mon argent. Loin de l'humour hystérique et connu du Prince du crime, ce Joker relève plutôt de la folie froide : le criminel donne l'impression d'alterner entre manie et dépression à des vitesses variées, et dans ces contrastes, au milieu de l'horreur qu'il inspire, il arrive à réveiller également un peu de compassion. Le dessin, parfois un peu rigide, ne manque pas de charme et dépeint un Gotham sale et terrible. Réaliste ? Pas vraiment, mais mature, c'est certain. Quelques répliques sont très bien envoyées et font rire, mais ces éléments composent surtout la surface d'une histoire riche en confrontations intéressantes et des scènes vraiment fortes. Ce Joker est pour un public averti, cela va de soi, car bien plus cruel que la version d'Heath Ledger.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Prévu en one-shot, Joker a quand même eu droit à une suite en 2018 en trois tomes sous le titre de Damned avec les mêmes auteurs. • suggestion de lecture - /

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Terrifiantes, bouleversantes, sans remords, les confessions d'une vieille dame très indigne. À Little Tall, on attend toujours de savoir ce qui s'est passé le 20 juillet 1963, jour de l'éclipse et de la mort de Joe, le mari de Dolores. Mais aujourd'hui, la police s'intéresse surtout aux circonstances du décès de Vera Donovan, dont Dolores fut la dame de compagnie pendant des décennies...

Un jour, une amie m'a dit qu'elle n'aimait pas Stephen King et que, selon elle, ses romans étaient misogynes. Je ne suis pas vraiment objective quand on touche au King, mais Dolores Claiborne est aux antipodes de la misogynie, j'en suis sûre. Deux femmes, dans un monde d’hommes, sont poussées à bout par les limites qui leur sont imposées et deviennent alors (peut-être malgré elles) des figures aussi redoutables que les femmes de la mythologie grecque : leur justice est personnelle, leurs émotions sont puissantes et leur combat authentique. Elles semblent authentiques. Le roman emprunte peu au surnaturel et le réalisme qui empreint le récit de Dolores Claiborne rend son histoire encore plus frappante, un sentiment renforcé par le choix du long monologue qui donne la sensation d'être témoin. Je n'ai aucun doute : Stephen King a réussi cet exercice de style haut la main. Un livre extraordinaire et Dolores Claiborne est aujourd’hui un de mes personnages féminins préférés de la littérature.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Le livre étant un long monologue, la version audio est un excellent choix pour découvrir Dolores Claiborne, d’autant qu’Élodie Huber est une excellente conteuse. • suggestion de lecture - La couleur des sentiments

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Durant l’hiver 1835, sous le règne de Louis-Philippe, alors que Paris est rongé par la misère et les attentats, la police enquête sur un tueur d’enfants. Tous les indices orientent Allard, chef de la Sûreté, vers le célèbre poète et assassin Pierre-François Lacenaire. Incarcéré à la Conciergerie, celui-ci passe ses journées à recevoir des visiteurs et à rédiger ses Mémoires en attendant de passer sous la guillotine. Un autre crime se produit, révélant davantage de similitudes avec ceux commis jadis par Lacenaire. Allard décide alors de le solliciter dans l’espoir de résoudre au plus vite cette enquête tortueuse. Entre le policier et l’assassin s’instaure une relation ambiguë, faite de respect et de manipulation, qui les entraînera tous deux dans les coulisses d’un Paris mystérieux et violent.

Plus qu'une enquête (déjà conclue dès le début du roman) sur Lacenaire, La Voix Secrète parle surtout des préoccupations du 1835 : la monarchie bancale que mène Louis-Philippe Ier, la lutte incessante des classes, la pression sur les forces de l’ordre quand des corps sont découverts, l’addiction encore sans réel remède… Si vous cherchez un saut vers décembre 1835, ce roman vous offrira ce voyage. Certes, avec quelques traits exagérés, mais qui sont uniquement pour servir l’esthétique glaçante. Les personnages sont capables de réveiller une certaine sensibilité, devenant familiers malgré la distance temporelle. Ils sont, selon moi, le véritable atout de ce roman. Si ce n’est pas une histoire qui fera fonctionner vos méninges à toute allure, il s’agit tout de même d’un roman historique authentique et qui appelle à la réflexion, que ce soit sur le crime, la justice ou encore l’humanité.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Pierre François Lacenaire (1803 – 1863) a écrit ses fameux Mémoires en prison et le concept de voix secrète est réel : elle est mentionnée à quelques reprises. • suggestion de lecture - Frankenstein

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République Eusistocratique de Finlande, 2013. La nation a pris en compte ses erreurs historiques. La stabilité sociale et la santé publique sont désormais les valeurs prédominantes. Tout ce qui procure du plaisir ou est susceptible de causer une quelconque dépendance est formellement interdit, y compris le café. À une exception près, le sexe. Dans la République Eusistocratique de Finlande, la distribution de sexe, un produit de consommation essentiel, doit être aussi efficace que possible. À cet effet, le corps scientifique gouvernemental a généré une nouvelle sous-espèce humaine, une espèce réceptive, soumise et toujours disposée. Autrefois, on les appelait les femmes.

J'ai tout de suite été prise dans ce récit qui me faisait de l'œil depuis longtemps ! Il y a une attention portée aux sensations et aux odeurs, deux concepts toujours liés, et c'est ce lien qui rend le style du roman unique. L'histoire est intéressante, mais Avec Joie et Docilité ne peut pas se vanter d'être la fiction la plus aboutie sur cette fameuse crainte de retour en arrière. En fait, il n'y a qu'une ou deux scènes vraiment offansantes, quant au reste, la protagoniste a une situation assez confortable pour ne pas choquer son lectorat. La fin un peu abrupte donne la sensation de question en suspens, mais les sensations, elles, restent.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Johanna Sinisalo est décrite comme la reine du "Finnish weird", qui est véritable mouvement littéraire finlandais, appelé suomikumma dans le pays d'origine. Selon l'auteure, c'est une façon d'échapper aux cases "Fantasy" et "science-fiction" véhiculés par les médias. • suggestion de lecture - La couleur des sentiments

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Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l’été 1978, tout juste deux mois après la fin de leur année de terminale. Il sera suivi d’une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finira assassiné dans sa cellule en 1994.

Je ne vais pas mentir : sans le sujet, je n'aurais jamais lu cette BD dont la patte graphique me rebuttait trop... mais c'était dans un premier temps seulement. Ce style, personnel et unique, possède une certaine poésie qui s'accorde au thème. Ce qu'a fait Jeffrey Dahmer est inexcusable et les prémices sont suffisants pour provoquer un certain malaise, mais ce n'est rien à côté de la grande tristesse que j'ai ressentie durant ma lecture : le récit blesse, tourmente et soulève des interrogations sur le cas du jeune Dahmer. Un coup de cœur ou un coup de poing, je me pose encore la question.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - La version française est enrichie d'une préface écrite par Stéphane Bourgoin très intéressante. • suggestion de lecture - Fils de Sam • Avenue des géants

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Lorsqu'il commence à publier ses petits poèmes en prose dans des revues et des journaux, Baudelaire a beau les qualifier modestement de « bagatelles », il a pleinement conscience de ce qu'ils ont de singulier. Et nous le savons mieux désormais, ce qui s'inaugure de manière capitale dans ces textes qui visent à capter l'étrangeté du quotidien de son temps, ce n'est rien moins qu'une forme littéraire nouvelle.

Baudelaire arrive, tantôt avec sympathie, tantôt avec aigreur, à apporter de la beauté dans des situations communes, des détails quotidiens, des pensées banales. Quand il s’éloigne des boulevards de Paris et des îles, c’est pour flirter avec le surnaturel, rendant les monstres séduisants et redoutables. Je suis fan de ce poète depuis le lycée et je reviens toujours sur ses écrits avec plaisir.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Les Petits poèmes en prose ont été publiés à titre posthume. • suggestion de lecture - Les Fleurs du mal

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Happy Birthday, Dame Agatha Christie! (b. September 15, 1890)

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Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'oeuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Echappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...

Oubliez les éclairs d’Hollywood et retenez l’humanité de la créature : dans un scénario fantastique, Mary Shelley déploie une multitude de thèmes humains. Les sentiments sont familiers, tout comme les peurs et les doutes. Un roman plus profond que les clichés véhiculés et d’une grande sensibilité. Il y a également un bel hommage aux paysages montagneux de la Suisse.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Mary Shelley a écrit ce roman lors d’un voyage avec son mari en Suisse. Le couple avait été invité par Lord Byron, et ce dernier, en juin 1816, avait lancé l’idée de raconter des histoires de fantômes, une « compétition littéraire sur les bords du lac Léman », d’où les décors suisses dans Frankenstein. • l'édition -  Bourré de références, Le Livre de Poche est une très bonne édition qui laisse des indices et propose un dossier complet. • suggestion de lecture - Notre-Dame de Paris

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« Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »

Dans ce livre, le lecteur est entraîné dans l'univers gothique et étrange de Merricat, sans savoir qu’il assiste en réalité à la naissance d’une légende urbaine. S’il est difficile de saisir la logique de cette famille, le charme reste présent grâce à l’écriture de Jackson et, unique, il continue de hanter même une fois le roman terminé.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - La biographe de Shirley Jackson, Judy Oppenheimer, pose un parallèle entre l’agoraphobie, un des thèmes du roman, et la propre agoraphobie de Jackson. Elle voit également en Merricat et Constance une sorte de yin et de yang de l’auteure. • suggestion de lecture - La maison hantée

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It was a dark and stormy night when Mary Crane glimpsed the unlit neon sign announcing the vacancy at the Bates motel. Exhausted, lost, and at the end of her rope, she was eager for a hot shower and a bed for the night. Her room was musty but clean and the plumbing worked. Norman Bates, the manager, seemed nice, if a little odd.

J’apprécie déjà le film, donc je me doutais que j’allais "apprécier" le roman d’origine, mais en fait, je l’adore ! L’écriture est le gros point fort : rapide et fluide, elle épouse parfaitement cette atmosphère étriquée et lourde. Le personnage de Norman Bates est extraordinaire, complexe. Horrible et à la fois sensible, ce roman est juste superbe.

I already like Hitckcock's movie, so I knew I was going to enjoy the book. The truth is: I love it! Bloch's flowing writing is made for this heavy atmosphere, making a great combination. And of course, Norman Bates, so extraordinary and complex. Psycho is horrible and sensitive at the same time, and deserves to be called a masterpiece.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - De façon curieuse, Robert Bloch a toujours nié s'être inspiré du tueur en série Ed Gein (1906 - 1984), affirmant qu'il avait fini la rédaction de Psycho quand il en avait entendu parler la première fois.  • suggestion de lecture - Fils de Sam

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Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l'emmener à Poudlard, une école de sorcellerie ! Voler en balai, jeter des sorts, combattre les trolls : Harry se révèle un sorcier doué. Mais quel est le mystère qui l'entoure ? Et qui est l'effroyable V..., le mage dont personne n'ose prononcer le nom ? Amitié, surprises, dangers, scènes comiques, Harry découvre ses pouvoirs et la vie à Poudlard. Le premier tome des aventures du jeune héros vous ensorcelle aussitôt !

tome 1 • Harry Potter à l’école des sorciers (Harry Potter and the Philosopher's Stone) (1997) • 5/5

Difficile d'être critique avec un morceau de nostalgie : dans ma mémoire, le livre s'est mêlé aux films, aux jeux, aux bonbons, aux soirées entre potes... Ce n'est pas l'imagination de J. K. Rowling que je défends ; c'est l'atmosphère qu'elle a réussi à installer. Il n'y a rien de plus frustrant que de savoir le monde d'Harry Potter, british à souhait, si proche et inaccessible à la fois. Les personnages sont familiers et, s'ils semblent clichés, adopteront des nuances au fil de la saga.

tome 2 • Harry Potter et la chambre des secrets (Harry Potter and the Chamber of Secrets) (1998) • 5/5

Un tome riche en rebondissements et avec un thème intéressant : plus de points pour Gryffondor, mais plus de visibilité pour Serpentard. L'histoire de Poudlard est évoquée, le passé de certains personnages est dévoilé, approfondissant l'univers qui fait rêver tant de lecteurs. Un de mes préférés.

tome 3 • Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (Harry Potter and the Prisoner of Azkaban) (1999) • 5/5

Vingt ans plus tard, j'admire encore le plot twist imaginé à propos de Sirius Black et Peter Pettigrew. J. K. Rowling dépoussière des mythes et des classiques de l'imaginaire, restant fidèle à son propre style à la fois innocent et mature. Et puis, je n'ai jamais cessé d'aimer les Maraudeurs depuis ma première lecture. Impossible de faire autrement.

tome 4 • Harry Potter et la coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of Fire) (2000) • 3/5

Le sport n'a jamais été ma matière préférée, et je ne l'aurais pas plus aimée à Poudlard ; de même, je reste assez insensible aux événements sportifs (magiques ou non), et dans ce tome, l'ambiance compétition règne... Par chance, pour les lecteurs qui ne s'extasient pas lors de coupes du monde, certains rebondissement relèvent la lecture et J. K. Rowling donne plus de profondeur à son monde, annonçant une suite plus sombre.

• une question sur cette lecture ?• anecdote - C’est une histoire très connue : Harry Potter a sauvé J. K. Rowling. Vous trouverez le récit complet sur des sites tels que Wikipédia, mais J. K. Rowling a perdu sa mère peu de temps après avoir eu l’idée d’un orphelin sorcier, et ce sentiment d’abandon et de perte est donc bien réel dans le roman. Des problèmes d’argent et de nombreux déménagements ont perturbé la vie de la maman d’Harry Potter, et le succès fulgurant a permis à Rowling de rebondir rapidement. • suggestion de lecture - L’épouvanteur  La passe-miroir

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Issus de la paysannerie enrichie, les Rougon portent en eux l'avidité du pouvoir et de l'argent. Une des branches de la famille, les Macquart, sera marquée par l'hérédité de l'alcoolisme, du vice et de la folie. Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 entraîne les Rougon dans la conquête de Plassans, la capitale provençale du roman. La haine de l'empereur pousse Silvère, petit-fils de la matriarche, et Miette, sa femme, dans l'insurrection républicaine. De ces passions et de ces fureurs naîtront cent personnages, et celui, aux mille visages anonymes, de la foule et de la collectivité qui préfigure le XXe siècle.

tome 1 • La Fortune des Rougon (1871) • 3/5

Je tenais à lire les Rougon Macquart dans l’ordre, et comme tous les premiers tomes, celui-ci sert de base, d’introduction. Le côté indigeste vient du fait qu’il faut retenir tous les noms de cette famille étrange comme lors d’une première rencontre. Par chance, le style efficace de Zola aide et récompense chaque effort. Et puis je suis tombée amoureuse de sa vision cynique.

tome 2 • La Curée (1872) • 5/5 

J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce second tome, et je me demande si parmi les 18 autres tomes, un seul sera capable de détrôner La Curée. Le thème en contraste, luxe et sang, est mis grâce à un style sublime. Les métaphores foisonnent, les personnages sont délicieusement ironiques et leur destin intrigue. Une merveille.

tome 3 • Le Ventre de Paris (1873) • 3/5

Très beau roman. Si la recette des longues descriptions ne marche pas à tous les coups (car, Zola, écoute-moi bien : trop, c’est trop), l’atmosphère n’en est pas moins unique et, dans ces décors très riches, les tensions se tissent. Cachotteries, manipulations et mensonges, tout est réuni pour rendre nerveux jusqu’aux dernières pages.

tome 4 • La Conquête de Plassans (1874) • 3/5

Je pense que le résumé m’a inspiré d’autres attentes : la folie mentionnée n’occupe pas toute la trame, car c’est la manipulation, sujet favori de Zola apparemment, qui prime surtout. Des mystères persistent trop longtemps, et l’impatience finit par s’essouffler. Je retiendrai surtout la fin grandiose, qui vient contrebalancer tout le reste. Un bon roman quand même !

• une question sur cette lecture ? • anecdote - À travers cette saga, Zola voulait étudier l’hérédité, que ce soit dans l’héritage matérielle, mais également physique et mental. Les lire dans l’ordre n’est pas primordial, mais les allusions seront mieux comprises. • suggestion de lecture - La Reine Margot 

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Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Observateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam.

Une lecture intéressante. Il y a beaucoup de qualités, et si les défauts sont rares, une absence persiste et empêche d’en faire une véritable histoire coup de poing. Malgré une ponctuation assez curieuse, le style cynique donne du cachet au récit, et au personnage. Dommage que l’explication sur Ed Kemper n’apparaisse qu’à la fin.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - La vie d’Al Kenner est calquée, à deux ou trois détails près, sur le tueur en série américain Ed Kemper. • suggestion de lecture - Fils de Sam

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Moby Dick, c’est la monstrueuse baleine blanche, l’incarnation du Mal, cette figure de l’obsession et du double qui, des profondeurs glacées, accompagne le capitaine Achab habitué en surface aux combats titanesques des océans. Moby Dick est ce chef-d’œuvre total que tout le monde peut lire comme le plus formidable des romans d’aventures ; la quête aussi d’une humanité embarquée de force à bord d’une histoire qui reste pour elle un mystère…

Melville a réussi un exploit : me faire aimer un livre qui se passe en mer et aborde la vie maritime, alors que je souffre du mal de mer même sur les plus gros paquebots et que je n’ai jamais été attirée par l’horizon océanique. Certes, beaucoup de chapitres très encyclopédiques ralentissent la lecture, pourtant Melville alterne, de façon surprenante, avec une plume talentueuse et un récit mystérieux, authentique… humain ! Une très bonne surprise.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Tous les détails et connaissances partagés par l’auteur sont-ils tirés d’ouvrages compulsés ? Peut-être, mais pas seulement : Herman Melville a eu une vie assez mouvementée et a pris la mer. Certains passages sont donc probablement inspirés de sa propre expérience.

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Geralt de Riv est un personnage étrange, une bizarrerie de la nature, un mutant qui, grâce à la magie et à un long entraînement, mais aussi grâce à un mystérieux élixir, est devenu un meurtrier parfait. Ses cheveux blancs, ses yeux nyctalopes et son manteau noir effrayent et fascinent. Il parcourt des contrées pittoresques en gagnant sa vie comme chasseur de monstres. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur. Car Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un Sorceleur. Il est unique.

tome 1 • Le Dernier Vœu (Ostatnie życzenie) (1993) • 4/5

Un recueil de nouvelles avec un fil conducteur qui traverse des thèmes qui me tiennent à cœur : le fameux homo homini lupus, la rivalité entre hommes et monstres, la solitude, la stérilité… Dans un contexte de Dark Fantasy, Sapkowski explore des problématiques qui nous parlent. De plus, Geralt est intéressant et son évolution le sera aussi, aux côtés de la magnifique Yennefer. J'adore !

tome 2 • L'Épée de la providence (Miecz przeznaczenia) (1992) • 5/5

Déjà que j'adorais le couple particulier formé par la sorcière Yennefer et le sorceleur Geralt (tous deux passionnels mais déchirés par la fierté), un petit bout de chou vient s'ajouter et voler mon cœur : la petite Ciri ! On sent que Sapkowski a installé son univers et va pouvoir passer aux romans, narrant l'histoire de cette famille tiraillée (et que j'ai hâte de suivre).

tome 3 • Le Sang des elfes (Krew elfów) (1994) • 3/5

Un tome qui sert de transition et qui manque de souffle par rapport aux deux recueils de nouvelles, mais au moins, l'histoire est lancée pour quatre autres tomes qui promettent de nombreuses péripéties, et elles seront riches en émotions.

tome 4 • Le Temps du mépris (Czas pogardy) (1995) • 4/5

De gros rebondissements dans Le Temps du Mépris : des révélations viennent mais uniquement pour motiver le lecteur à poursuivre sa lecture, juste pour espérer que Ciri, Yennefer et Geralt seront enfin réunis. Les Weasley peuvent aller se rhabiller : j'ai trouvé ma famille littéraire préférée ? Il y a un contexte politique qui peut rebuter un peu, mais rien d’insurmontable.

tome 5 • Le Baptême du feu (Chrzest ognia) (1997) • 5/5

Des changements relancent le rythme de lecture : de nouveaux personnages (Angoulême et Regis sont formidables), des nouvelles situations… On délaisse la politique et on revient aux sources de la saga : la question des monstres parmi les hommes. Bref, je ne m'en lasse pas !

tome 6 • La Tour de l'hirondelle (Wieża Jaskółki) (1993) • 3/5

La conclusion est amorcée : il y a quelques temps morts, l'enchaînement que propose Sapkowski est assez perturbante, mais à la fin de la lecture, tout devient clair (un tome du Sorceleur ne se lit pas avec des pauses de plusieurs semaines, sinon le fil est perdu !). Enfin bon, j'avais pas envie de ça se termine, moi...

tome 7 • La Dame du lac (Pani Jeziora) (1999) • 3/5

Une conclusion un peu en demi-teinte : elle est très curieuse, et plus j'y réfléchis, plus j'y vois des qualités, mais aussi des défauts. Ciri est une adolescente avec tant de pouvoirs secrets qu'on ignore si la fin de cette famille peut se comprendre vraiment. Happy ending ou fin tragique ? Le lecteur décide par lui-même. Heureusement qu'il y a le tome bonus et les jeux, car cette saga est géniale !

tome HS1 (0.5) • La Saison des orages (Sezon burz) (2013) • 5/5

Ce tome qui se place entre les deux recueils de nouvelles permet de continuer la saga pour ceux qui, comme moi, réclament toujours plus d'histoires du Sorceleur. Et je dois dire que ce spin-off est un coup de cœur ! Nouvelles créatures, l'amour suggéré entre Yennefer et Geralt, aventures inédites… Et une conclusion que j'ai préférée par rapport à celle de la saga : bien plus émouvante.

• une question sur cette lecture ? • anecdote - Tout d’abord publié dans un magazine polonais en 1986, Le Sorceleur n’était qu’une simple nouvelle. Simple, mais avec un certain succès, à tel point qu’Andrzej Sapkowski s’est finalement lancé dans plusieurs histoires qui se sont articulées autour de son nouveau personnage. • suggestion de lecture - Les Nains