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RENAISSANCE
RENAISSANCE
Ne soyez pas trompés par moi.
Ne soyez pas trompés par l'air que j'ai
Parce que je porte un masque –
Un masque que j'ai peur d'enlever.
Faire semblant est un art qui est ma seconde nature
Mais ne vous y trompez pas.
Je vous donne l'impression que je suis en sécurité.
Que tout est ensoleillé et sans faux pli avec moi, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Que la confiance est mon nom et le calme est mon jeu.
Que l'eau dort et que je contrôle.
Et que je n'ai besoin de personne.
Mais ne me croyez pas ... s'il vous plaît.
Ma surface peut sembler lisse, mais ma surface est mon masque.
En dessous sourd le vrai moi dans la confusion – dans la crainte – seul – dans la souffrance.
Mais je le cache; je veux que personne ne le sache.
Je panique à l'idée de mes faiblesses, de mes craintes et de ma souffrance exposées.
C'est pourquoi je crée avec frénésie un masque pour me cacher derrière lui.
J'ai besoin d'aide qui est suivie de l'attention des gens qui se préoccupent assez pour m'aider.
C'est la seule chose qui puisse me libérer. De moi-même; des murs de ma propre prison que j'ai bâtie moi-même.
Des barrières que j'ai si péniblement érigées.
Mais je ne vous dis pas cela. Je n'ose pas. J'ai peur.
J'ai peur que vous pensiez que je n'en vaux pas la peine et que vous riiez. Et votre rire me blessera.
J'ai peur qu'au fond de moi je ne sois rien, que je ne sois rien de bon. Et que vous le verrez et que vous me rejetterez.
Aussi je joue mon jeu, mon jeu désespéré; avec un masque d'assurance à l'extérieur.
Et un enfant tremblant à l'intérieur.
Je déteste me cacher. Honn��tement.
Je déteste le jeu superficiel que je joue, le drôle de jeu.
J'aimerais vraiment être moi.
Mais vous devez m'aider.
Vous devez me tendre la main même si c'est la dernière chose dont je semble vouloir ou avoir besoin.
Il n'y a que vous qui pouvez essuyer de mes yeux le vide et la peine que j'essaie de ne pas ressentir.
Il n'y a que vous qui pouvez m'aider.
Chaque fois que vous êtes gentil, et doux et encourageant
Chaque fois que vous essayez de me comprendre parce que vous vous préoccupez réellement de moi, les ailes commencent à pousser dans mon cœur.
De toutes petites ailes, de très faibles ailes. Mais des ailes.
Avec votre sensibilité et votre sympathie, avec votre pouvoir de compréhension, vous pouvez m'insuffler la vie.
Je veux que vous sachiez cela.
Je veux que vous sachiez combien vous êtes important pour moi.
Vous seul pouvez casser le mur derrière lequel je tremble. Vous seul pouvez enlever mon masque.
Vous seul pouvez me libérer de mon sombre monde de panique et d'incertitude – de ma prison solitaire.
Aussi ne passez pas sans me voir. S'il vous plaît ne passez pas.
Ce ne sera pas facile pour vous.
Une longue conviction de manque de valeur et de colère construit des murs solides.
Plus vous vous approcherez de moi et plus je peux m'enfuir à l'aveuglette. C'est irrationnel.
Je combats cette chose même que je pleure d'avoir.
S'il vous plaît, essayer d'abattre ces murs avec des mains fermes mais avec des mains douces parce qu'un enfant est très sensible.
Qui suis-je, vous demanderez-vous. Je suis quelqu'un que vous connaissez bien.
Parce que je suis chaque homme que vous rencontrez. Et je suis chaque femme que vous rencontrez.
Un nouveau-né de sexe féminin, âgée d’à peine 25 jours est appelée Sminu, a été admise à l’orphelinat le 14 août 1991 pour soins, protection et réhabilitation.
Le bébé avait le teint marron avec des yeux et des cheveux noirs.
Physiquement, j’étais faible et anémique.
J’étais née à 10h30 le matin du 20 juillet 1991.
J’ai été prise en main, soignée, nourrie à l’orphelinat, ce qui a entraîné une nette amélioration de ma santé.
J’avais, à l’époque, quelques problèmes à la jambe droite qui paraissait un peu plus longue et donc j’avais une posture légèrement inclinée.
A 3 ans et demi, je pesais 12 kg pour 92 cms, mon périmètre crânien était de 48 cms.
La vue, la taille et l’audition étaient normales.
La vaccination BCG, Tripe Antigène et Poliomyélite a été terminée.
Cependant j’étais toujours anémique et avait du retard dans mon développement.
Ainsi mon développement physique était plutôt lent.
Tant que j’étais à l’orphelinat, j’étais protégée contre les maladies graves.
Alors que j’étais encore très jeune, je pouvais faire quelques mouvements limités.
Je m’amusais avec des jouets et répondais avec un sourire.
J’avais déjà consommé du jus de fruit, du lait puis plus tard, j’ai accepté toute sorte de nourriture. Je pouvais marcher sans aide et parlais couramment le Marathi.
J’étais allé à l’école Montessori (maternelle).
J’étais affectueuse dans mon attitude, envers mes amis et le personnel de l’institution.
Je suis née d’une mère sans enfant.
Elle appartenait à une famille pauvre et travaillait dans les champs de culture.
Ainsi elle rencontra son ami.
Ils avaient une relation illégale en vue d’un mariage et leurs familles étaient, toutes les deux, opposées au mariage inter-caste.
Cependant ils restèrent ensemble désespérément.
La mère devint enceinte et son ami la renia et la quitta.
Il ne revint pas.
Ma mère dut affronter la honte sociale juste après le début de la grossesse.
L’accouchement eu lieu.
Après l’accouchement, il y eu un problème pour maman puisqu’elle ne pouvait me garder avec elle en raison de la honte sociale.
Elle n’avait aucun moyen pour m'élever seule.
De plus, j'aurais été un obstacle pour un mariage futur.
Elle aspirait à une vie respectable de femme mariée.
C’est dans ces conditions qu’elle vint à l’orphelinat et m'abandonna ainsi que les droits d’une mère naturelle.
Elle accepta également que l’orphelinat me donna à des parents aimants peu importe l’endroit.
Au début, elle hésita à décliner sa véritable identité et son adresse pour des raisons sociales.
Elle avait 23 ans et habitait le village de Panjari près de Katol dans le district de Nagpur. Elle était illettrée et ne pouvait s’instruire à cause de sa pauvreté.
Elle parlait le Marathi. Elle était jeune, de couleur marron, taille moyenne et avait des traits délicats.
Physiquement elle paraissait épuisée et inquiète.
Personne n’est venu me voir depuis que j’ai été admise à l’orphelinat.
Je suis venue en France avec une infirmière française qui fait partie d’une association « les Enfants avant Tout » qui est fermée en Haute Loire, nous avons marché pendant quelques jours dans Bombay (Mumbai) pour remplir les démarches administratives et judiciaires.
J'étais une petite fille gaie, joyeuse, rieuse et curieuse.
Sans le savoir, à ce moment là, ma souffrance liée à l’adoption à commencé.
Ma mère biologique, qui a me manque mais je n’ai pas le droit d’en parler, plusieurs fois chaque année, à Noël, le jour de l’an, le 12 septembre (jour de mon arrivée en France), le 17 novembre pour ma fête, le 20 juillet pour mon anniversaire.
Quelques années plus tard, cette souffrance sera plus forte avec une maladie héréditaire, orpheline, incurable et invalidante.
C’est ainsi que j’arrivai en France, au sein d’une famille déjà constituée de trois frères et de mes «nouveaux parents».
Mon grand père maternel m’a élevé car ma mère était plus occupée par son boulot que par ses enfants et c’était lui qui était présent.
Mes grands parents paternels sont morts. Mon oncle et ma tante du côté paternel a adoptée deux enfants d'origine coréenne.
Ma mère est originaire de Craponne sur Arzon, ma grand-mère maternelle vit à Monistrol sur Loire ainsi que ma famille maternelle et mon oncle est originaire de Sardaigne.
J'ai eu la chance de pouvoir voyager en Australie, Autriche, Espagne, Italie, Norvège, Pays-Bas et Etats-Unis mais jamais en Inde.
A mon arrivée à Paris, je vis le visage de chaque membre de ma nouvelle famille.
J’étais inscrite à des cours de dentelle au fuseau comme je suis en Haute-Loire, ce qui me passionne aujourd’hui encore. Je rencontrai à l’école, en CP, une jeune roumaine, elle aussi adoptée avec son frère.
J’ai été scoute de France pendant 10 ans.
Cette expérience m’a aidé à être autonome et à vivre dans des situations d’inconforts.
Je m'y suis faite de nombreux amis.
A la mort de mon grand père, mes parents m’ont élevé comme un homme, j’ai eu les cheveux courts, m’habiller avec des jeans, je n’ai pas le droit de montrer mes émotions et doit être forte tout le temps et pour tout le monde.
Ce fut à partir de 12 ans, que je commençai à ressentir un manque au fond de moi.
Je n’arrêtai pas de poser des questions :
«Pourquoi ne suis-je pas comme les autres?», «Qu’est-ce qui ne va pas chez moi?».
Durant cette année-là, l’orphelinat envoya un courrier à mes parents pour annoncer qu’il allait fermer après la mort de la directrice et selon la procédure, ils étaient tenus d’envoyer les documents en leur possession à chaque famille ayant adopté un enfant.
J’ai su que j'étais adoptée en même temps que l’adolescence.
Ce fut une période difficile et douloureuse.
J'ai passée de très bons moments avec ma cousine du même âge.
Nous regardions le feuilleton de « docteur Quinn, femme médecin » quand nous étions chez nos grands-parents.
Nous nous appelions régulièrement mais avec le temps nous nous sommes perdus de vue.
A 15 ans, je fis la rencontre de mon premier amour.
Il était doux, romantique et gentil.
Je subis une grande perte, en 2010, celle de mon grand-père maternelle avec qui les liens étaient forts. Il décéda d’un cancer dans sa maison à 75 ans. Ce soir du 29 mai 2010, j’étais d’anniversaire des 20 ans de ma meilleure amie.
Pépé avait des yeux bleus clairs, il écoutait la compagnie créole dans sa voiture quand nous allions faire les courses, il était un bon vivant et avait du caractère.
J’ai ressenti un mélange de joie pour mon amie et de peine pour mon grand-père.
Cet été là, nous décidions avec une amie de faire partie d’une association pour aider les personnes handicapées.
Nous partîmes à Millau, rejoindre un groupe de 50 personnes : 25 accompagnateurs et autant de vacanciers (personnes handicapées en vacances).
J’ai obtenu mon baccalauréat en 2012.
Ensuite j'ai commencé les leçons de conduite.
Durant l’été 2012, j’ai travaillé pendant trois semaines au Centre Hospitalier de ma ville au mois de juillet. Je reçu mon premier salaire en faisant du ménage.
En août, je partis trois semaines à Castres (Tarn) pour m’occuper de personnes handicapées psychiques avec huit autres accompagnateurs.
Après mon baccalauréat professionnel Accueil, je suis allée à Clermont-Ferrand pour faire une formation de secrétaire médicale.
Ma mère n'est pas une personne franche.
Personne ne m’a soutenu dans mes démarches d'insertion professionnelle.
Cela était nouveau pour moi car nous étions de tout âge.
J'ai été en stage dans un EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).
J'ai obtenu mon diplôme de secrétaire médicale et mon permis de conduire en 2014.
Mémé ne va pas bien, elle a 93 ans, Alzheimer et est sous oxygène. Nous sommes allés la voir à l’EHPAD.
Elle est morte en 2014 et je n'ai pas fait mon deuil.
J'ai vécu à Clermont Ferrand pour mon diplôme de secrétaire médicale.
Je suis bénévole à la Croix Rouge et à l’Unicef.
J’ai demandé à Pole emploi de faire un stage pour découvrir le métier d'aide-soignante.
J'ai effectué ce stage aide-soignant dans un Ehpad à Massiac.
Je rêve tant d’avoir un emploi pour pouvoir me financer mon voyage en Inde.
J’ai intégré la prépa concours sanitaires et sociaux en 2015.
J'ai passé les oraux d'entrées en formation d'aide-soignante en 2015.
Ensuite j’ai trouvé un service civique avec des personnes en situation de handicap dans l’allier.
Le 13 août 2015, j'ai eu un accident de voiture et j'ai passé une nuit en observation au centre hospitalier de Thiers alors que je cherchais un emploi de secrétaire médicale.
J’ai repris ma recherche d’emploi début septembre et récemment j’ai préparé 2 oraux aide-soignant en Auvergne et j’attends les résultats. Je passerai un 3eme oral aide-soignant début novembre.
J'étais à la Garantie Jeunes de la Mission Locale pendant l'année 2016, un dispositif dans lequel le sport m'a permis de prendre confiance en moi.
Mon amie d'enfance que j'ai connue au CP m'a abandonnée quand elle a retrouvé sa mère et ses deux sœurs en Roumanie, cela m’a fait souffrir même si je ne le montre pas et que je n'en parle pas.
Le 31 octobre 2015, j'ai fait la rencontre de Stéphane.
J'ai enfin la vie que je voulais et surtout mon indépendance.
J'ai été veilleur de nuit en séjour adapté en juillet dans un gîte.
Nous étions 6 filles. Le séjour s'est bien passé, bonne entente entre nous et avec les vacanciers.
L'année 2017, j'ai préparé mon entretien d'entrée en formation Deaes et j'ai été retenue donc depuis début septembre je suis en formation.
Nous sommes un groupe solidaire les uns des autres.
Nous avons de bons formateurs et j'ai été contente de mes quatre semaines de stage en Ehpad.
Je vais commencer mon stage à domicile.
Nos principales missions sont l'aide dans la réalisation des gestes de la vie quotidienne, l’entretien du logement et l'accompagnement pour lutter contre l'isolement des personnes.
Durant les vacances de Noël, j'ai ressenti une douleur sous le bras droit.
J'en ai parlé à mon frère aîné et à ma belle-sœur qui m'ont conseillé d'aller aux urgences.
Ce que je fis, le 26 décembre 2017, un docteur m'a fait un curettage sans anesthésie avec une infirmière.
Environ 3 semaines plus tard, le 17 janvier 2018, je dus retourner à l'hôpital pour me faire opérer d'un kyste sous axillaire droit.
Ma meilleure amie est diplômée depuis décembre 2018 et travaille dans une société d’aide à domicile.
A cause de cette opération, mon diplôme est reporté.
J'ai été à Saint Étienne pour me faire réopérer un mois après la 1ère intervention.
Les infirmières à domicile sont venues pour mécher la plaie durant 2 mois.
Ensuite il a fallu brûler les bourgeons au nitrate d'argent et mettre des pansements tous les jours car la plaie n'était pas fermée.
Je me sens seule et vulnérable, avec ma douleur.
Cependant j'ai toujours mal et il y a une boursouflure sous le bras droit.
J'ai travaillé dans une maison de retraite en tant qu'agent polyvalent pendant trois semaines car mon état de santé ne me permettait pas la reprise du travail.
Ma mère veut contrôler ma vie, mais elle n'a jamais été présente dans les moments les plus difficiles de ma vie.
Je remercie mon chéri pour sa présence, son soutien et sa compréhension dans ces moments difficiles passés à mes côtés.
Mon kiné est un bon professionnel, il m'a dit que j'étais une battante car depuis 30 ans qu'il exerce son métier, il n'a jamais vu une personne si jeune se battre autant que moi.
Depuis septembre et après une période d’isolement social, je commence ma renaissance, tout d'abord, personnelle en m'affirmant davantage et avec mes amies.
Je m’habille avec des vêtements plus féminins, laisse pousser mes cheveux, me suis achetée une tenue indienne, porte mon piercing de nez qui a été fait à ma naissance et porte des chaussures de femme et plus des « baskets » sauf pour le sport.
J'ai eu 4 mois de « répit » sans douleur ni opération.
Au mois de décembre, j'ai appelé l'association par lequel j'ai été adoptée en France pour poser mes questions à la directrice et elle m'a remis mon dossier d'adoption.
Ma mère n’a jamais voulu me le remettre et c’est un sujet « tabou ».
Même si je connais mon "histoire" cela n'est pas suffisant pour moi et je dois aller en Inde pour mes 30 ans, ensuite je pense que ma vie sera différente.
J'ai rendez-vous chez un spécialiste à Lyon le 3 janvier 2019 pour trouver un traitement pour mon bras droit et voir si la lésion sous le bras gauche à évoluée.
Le chirurgien a décidé de m'opérer le 11 janvier 2019 et je suis restée 5 nuits à la clinique.
J'ai fait la connaissance d'une autre indienne qui avait un mari « blanc » ainsi qu'une femme qui s'occupait d'une association pour adopter les enfants en Inde et qui doit aller en Inde en mars 2019.
Elle m'a dit que si elle pouvait ; elle ira faire un tour à mon orphelinat et m'enverrai des photos.
Elle m'a laissée sa carte professionnelle pour que je puisse la contacter.
Ma famille (ma mère et mes frères) est absente alors que depuis deux ans, je suis malade et subie quatre opérations.
Je n’ai plus de vie de couple comme j’ai toujours des infirmières qui interviennent chez moi et ne peux pas partir même un week end avec mon fiancé.
Je suis perdue car depuis la maladie, j’ai pris de la distance avec ma famille, essayer de continuer mon projet professionnel, me suis fiancée et malgré tout, je ne suis sure de rien.
Cette vie reste difficile car je n'ai pas encore accepté les changements physiques suite aux deux opérations de mon bras droit et à celle de mon bras gauche mais je dois rester forte pour rencontrer ma belle inconnue et affronter ce que je découvrirais en Inde et savoir qui je suis.
J'ai repris ma formation et me suis intégrée dans ce groupe de 4 filles.
J'ai commencé mon stage d'aide à domicile dans une structure associative.
Les horaires de stage sont de plus de 35h la semaine et parfois nous commençons tôt.
Chaque jour, nous buvons un café avec ma tutrice et une aes pour faire un point sur les personnes dont nous nous occupons à domicile.
Je me suis occupée d'une dame Alzheimer avec qui j'ai fait une aide au repas, de deux ados autistes, d'une dame en fauteuil roulant et d'un homme en fauteuil roulant.
Aujourd’hui, 18 mars 2019, je viens de me faire opérer des dents de sagesse.
Le chirurgien n'a pas assez mis de produits anesthésiants et j'ai tout senti pendant 5 minutes, j'ai vraiment mal et avale mon sang.
Il a mis des fils résorbables.
Je ne peux plus manger normalement et suis fatiguée.
Nous sommes allés à Fontanges (Cantal), mon chéri et moi-même pour deux jours.
Nous avons visité le village, j'ai pleuré devant la photo de mes grands-parents au cimetière et réalisée que ma grand-mère est morte.
Nous sommes allés à Salers le samedi soir puis le dimanche matin nous sommes restés à la maison et sur le chemin du retour, nous avons été au château de Tournemire.
Entre la maladie et le deuil de ma grand-mère que je suis en train de faire, je n’arrive plus à communiquer.
Je travaille en remplacement dans la même société que ma meilleure amie en tant qu’aide à domicile et j’ai trouvé une école à distance pour maintenir mes acquis de formation.
J’ai envoyé mon dossier d’inscription par courrier et j’ai des missions de 2h de ménage / 3 semaines et 45 minutes chez un couple de personnes âgées pour une aide au coucher/3 week end. Nous sommes allés à St Clément, en Ardèche, avec mon conjoint. Je commence à regarder comment organiser mon voyage en Inde. Ma mère biologique me manque beaucoup et la souffrance de l’adoption revient.
Pour mes 30 ans, je ferai ce voyage avec mon chéri et une infirmière humanitaire qui a l'habitude d'aller là-bas et je lui ai demandé un mariage symbolique indien mais qui ne soit pas inscrit en Inde car je veux me marier en France.
Maman tu me manques, je t’aime, je ne sais pas si tu es morte ou vivante mais les questions me rongent.
Stéphane et moi nous allons nous fiancer en juillet 2019 pour mes 28 ans.
J’ai prévenu ma famille et lui la sienne.
J’ai commencé à travailler mes cours avec l’école à distance pour pouvoir passer mon Deaes.
Nous sommes fiancés, mes parents ont voulu faire un repas chez eux pour fêter ça.
Je suis heureuse que mon fiancé ait osé faire cette démarche.
Je vais travailler un peu dans l’entreprise d’aide à domicile et reprendre ma formation pour passer le Deaes (diplôme d’état d’accompagnant éducatif et social).
Côté santé, je dois passer une échographie pour savoir s’il faut rouvrir ou non sous mon bras gauche.
Je suis en arrêt maladie depuis quelques mois et quand même bien occupée. J’ai des séances de kiné et de sport, une fois par semaine ainsi que les cours et devoirs avec mon école à distance. J’ai le droit de préparer mon oral d’entrée en formation avec une prestation « valoriser son image professionnel » qui débute le 17 octobre 2019 à l’Aformac. J’aimerai passer le Deaes en 2020 mais je dois me faire opérer de nouveau à cause de la maladie.
Il faut aussi que mon amoureux et moi-même nous occupions de demander les documents avant de partir en Inde en septembre 2021. De même que le film « Lion », je retrouverai ma maman biologique vivante pour qu’elle voit comme sa fille « Sminu » est devenue une belle femme.
J’ai été opérée le 12 novembre 2019 et je commence mon Deaes le 25 novembre 2019.
Je dois trouver un stage pour dans 2 semaines en structure.
J’ai commencé mon Deaes à l’Infa lundi 25 novembre 2019.
Depuis jeudi de la semaine précédente j’étais en recherche de stage pour lundi 2 décembre 2019 et je n’ai eu qu’une réponse positive aujourd’hui en cantou.
Je commence mon stage lundi matin à 6h30 et suis de matin et soir cette semaine.
Les matins en stage il y a les transmissions, beaucoup d’aide dans la vie quotidienne (aide au lever, à la toilette, aide et préparation du petit déjeuner, accompagnement aux WC, aide lors du repas de midi) et transmissions.
Les soirs il y a les siestes jusqu’à 15h30 puis préparation du goûter et distribution, une pause à 16h30 puis la prise du repas du soir, les aides au coucher, le ménage et les transmissions. Travailler en cantou est très difficile pour moi car c’est un lieu de vie fermé, triste, les personnes ont 90 ans et plus et vivent leurs derniers instants. J’essaye de les accompagner du mieux que je peux mais cet environnement m’angoisse et m’oppresse (j’ai un pouls à 120 en plus des douleurs de ma cicatrisation sous le bras gauche depuis mon opération du 12 novembre 2019 et 2 nuits à la clinique à Ecully).
Depuis le 20 décembre 2019, je suis en vacances pour deux semaines. J’ai passé mes vacances à travailler en plus des soins quotidiens à domicile avec les mèches et les pansements. Nous avons été au repas de « famille » de Noël le 29 décembre 2019. Ma belle sœur est enceinte de 6 mois maintenant, mon autre belle sœur a eu son deuxième garçon il y a deux mois. Marius et Malone sont inséparables comme cousins. J’ai passé un bon moment avec mon frère aîné et ma belle sœur qui vivent à Paris. Depuis la reprise, le 6 janvier 2020, je suis en arrêt maladie pour deux semaines car ma plaie ne se ferme pas et j’ai expliqué la maladie à ma formation. Le 18 janvier 2020, nous avons dû aller à un enterrement avec mon fiancé d’une personne qui était à l’Itep de Pradelles. Je l’ai compris en voyant une voiture du foyer Saint Nicolas.
Le lendemain nous sommes allés sur la tombe de pépé à Saint Pierre Duchamp.
Depuis quelques jours, j’ai des douleurs inflammatoires sous le bras droit où j’ai été opérée deux fois en plus des douleurs sous le bras gauche. J’ai envoyé un mail au chirurgien qui va surement vouloir me voir en consultation avant d’opérer. Mon corps me fait mal, je n’en peux plus car la douleur fatigue et le manque de sommeil m’épuise. C’est inhumain de souffrir autant, si jeune et active. Je suis à bout, je ne sais pas comment je vais faire en cours, je suis épuisée tout le temps. J’essaie d’accepter les cicatrices sur mon corps, le dégoût qu’elles m’inspirent quand je les vois, le fait de devoir mettre des vêtements larges la plupart du temps, que la maladie est orpheline, héréditaire, incurable et invalidante, que ma vie professionnelle va être un « fiasco » avec les risques d’opérations toutes les années de novembre à avril. Personne ne sait cette souffrance et que les douleurs physiques ravivent régulièrement.
Je retourne à la clinique du 27 au 29 janvier 2020.
Bien que je sache comment se passe une opération, la veille, tout ira bien puis au moment de l’opération, une anesthésie générale, l’opération et ensuite la salle de réveil où j’aurai mal. Ce sera dur les temps de douche, pour s’habiller/se déshabiller, l’impossibilité de partir un week end en couple, les mèches et changement de pansement plus les douleurs de cicatrisation. J’aimerai pouvoir baisser les armes, me reposer, faire une trêve au lieu de devoir me battre constamment mais je n’en ai pas le droit.
L’opération du 28 janvier 2020 s’est très mal passée. Le brancardier m’a descendue au bloc opératoire et j’ai vu le chirurgien en même temps que l’anesthésie générale. Elle m’a ratée sur la main gauche, la première fois, j’ai un gros bleu qui est toujours douloureux. Elle a piquée en bas du pouce gauche mais je ne m’endormais pas, mon corps restait vigilant donc elle a utilisé le masque. Cinq minutes après l’opération, je me suis réveillée en salle de réveil avec de grosses douleurs. Mon pouls était à 110, la tension très basse et ils ont mis plusieurs produits dans la perfusion pour calmer la douleur. Même deux seringues de morphine ne l’ont pas calmée et je suis restée plus de 2 heures en salle de réveil. Quand je suis remontée en chambre, j’avais toujours mal et me sentais mourir. Le chirurgien est venu me voir et sans même me parler, il a dit au personnel soignant de me garder deux nuits de plus où durant ce temps, je voyais ma vie défiler et que la douleur allait me tuer. Je suis sortie le vendredi matin de la clinique et l’après midi, j’ai porté mon arrêt à ma formation. Le lundi suivant j’ai dû démissionner de la formation initiale pour mon diplôme d’état et rempli un livret de recevabilité pour ma demande de VAE. Trois semaines après, je n’ai pas pu dormir ni me reposer à cause des douleurs, c’est très difficile et à part mon conjoint et mes amies, je suis seule dans la douleur, la souffrance, la convalescence, la dépendance et la perte de confiance en moi et en mon corps abîmé. Je dois faire sectionner le nerf irrité comme me le conseille le chirurgien mais j’ai peur que l’anesthésie se passe mal de nouveau, si je perds la mobilité du bras et comment saurai je si tout va bien à cet endroit ? Je suis à la croisée des chemins, celui en France avec la maladie et la difficulté d’insertion sociale au niveau professionnel et celui de l’Inde avec l’hérédité liée à la maladie et les questions, l’orphelinat et mon souhait de faire un mariage symbolique indien. Je n’ai même pas de certitude de revenir en France après ce voyage.
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