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Fille, pas fille, on joue! Le roller derby inclusif de la diversité de genre
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce sport flamboyant? Le roller derby, sport contact alliant patins à roulettes et paillettes sur une arène ovale est bien vivant à Québec et offre un espace sécuritaire pour les personnes ne se reconnaissant pas dans le monde du sport masculin. Défiant la question de la binarité des genres, les ligues de derby incluent les personnes s’identifiant comme non-binaires et trans dans leurs équipes. Celle principale de Québec, Les Duchesses, s’entraîne à l’heure actuelle dans les gymnases de la ville en vue de recommencer sa saison panaméricaine au printemps.
Piste de roller derby et positions. Source: Roller Derby Québec (2013)
Simulation de match entre Les Duchesses, en blanc, et Montréal Roller Derby, en noir, à l'hiver 2023. Source: Roller Derby Québec (2023)
Le roller derby a d’abord été créé par et pour les femmes au tournant des années 1930 aux États-Unis pour répondre au désir de celles-ci de pratiquer un sport contact compétitif, pratique généralement exclusive aux hommes. Le derby a évolué depuis vers un sport volontairement inclusif à la diversité de genre, rendant ainsi accessible le sport aux personnes ne se désignant ni comme homme, ni comme femme, critère souvent exigé pour la division des équipes. Dans son mémoire de maîtrise Le roller derby à Québec : un espace de subversion des hétéronormes de genre, Charlie Desplat décrit la ligue de Roller Derby Québec (RDQ) comme étant un lieu de rencontre positif pour ces personnes en marge de la société.
Survol chronologique du roller derby et de quelques-unes de ses ligues nord-américaines. Ligne du temps réalisée grâce à Canva. Source: Charlie Desplat (2022)
Rencontrée par le Soleil lors d’une brève entrevue, Charlie explique que la notion d’hétéronormativité correspond à « l’organisation du monde autour de l’idée que les hommes et les femmes sont complémentaires » et que ceux-ci devraient se compléter tant sur le plan amoureux que sur la façon de ressentir les émotions ou de vivre dans leur corps. Elle ajoute que ces normes sont tellement ancrées socialement qu’elles nous paraissent tout à fait naturelles. C’est ce que le roller derby tente de déconstruire en créant un lieu où ce qui serait associé à la féminité et à la masculinité se confond.
La diplômée en sociologie de l’université Laval use de la notion de « subvsersivité » aux normes de genre pour décrire l’approche de la ligue de RDQ: « le mot subversion contient l’idée de résistance, mais ça veut dire surtout de reprendre les codes sociaux qui existent déjà et de les transformer, de se les approprier. Par exemple, on peut voir des personnes qui jouent au roller derby avec des collants de type fish net, vêtement souvent associé à la féminité et à la sexualité ». Selon son observation, le fait que les joueuses reprennent ces accessoires dans un contexte de sport contact compétitif joue avec les codes de la féminité et les détourne.
Enfin, le roller derby est inclusif à davantage que la communauté LGBTQIA+. On peut trouver sur la page de l’association masculine de roller derby un onglet dédié à une politique de non-discrimination. Cette politique stipule qu’aucune discrimination basée sur la couleur de peau, la nationalité, la religion, le genre, le handicap ou l’âge ne sera tolérée au sein des équipes. La ligue de Roller Derby Québec est fidèle à cette politique.
Pour suivre le calendrier des équipes de Roller Derby Québec, cliquez ici!
Pour en connaître davantage sur le roller derby et ses règlements, visitez la page de la Women’s flat track derby association.
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La bataille des chiffres l'emporte sur l'originalité

Un nouveau record !
Le géant américain du streaming Netflix a (encore) annoncé un nouveau record sur sa plateforme cette semaine : la série «Mercredi» dépasse la cote d’écoute de « Stranger Things » et devient le titre le plus regardé en l’espace d’une semaine. Est-ce que c’est une preuve de la qualité de la série ? À voir la quantité phénoménale d’annonces sur les réseaux sociaux montrant des extraits catchy de la protagoniste (tous les algorithmes semblaient mener à « Mercredi » cette semaine), on pourrait peut-être dire qu’il s’agit plutôt d’un coup de marketing.
Miser sur l’adaptation plutôt que la création
Vraiment, depuis quelques semaines, il était impossible de ne pas savoir qu’une adaptation de « La famille Addams », film américain culte des années 90, allait être rendue disponible sur Netflix. Puis les chiffres sont sortis : la série a été visionnée 341,2 millions d’heures dans les sept jours suivant sa sortie, dépassant les heures de visionnement de la quatrième saison de « Stranger Things ». Signe de succès ? Selon un article du Courrier International, ce nouveau record n’est pas nécessairement une « bonne nouvelle ». Il souligne plutôt le danger du manque d’originalité et du manque de prise de risque des contenus produits par Netflix qui se tourne vers des adaptations de films et séries déjà encensés plutôt que vers des créations originales.
Calculer le succès à la minute près
Selon un autre article du Courrier International « “Stranger Things” : ce que la saison 4 trahit des problèmes de Netflix », Netflix calculerait son succès en nombre total de minutes regardées. Ceci explique notamment le fait que la quatrième saison de « Stranger Things » ait battu le record de visionnement de celle précédente : huit des neuf épisodes dépassent les 75 minutes dans la dernière. Dans ces annonces de records, le géant du streaming utilise le discours des chiffres à son avantage pour prouver le succès de ses séries. Il laisse ainsi sous-entendre que ce n'est pas la qualité du contenu ou l'originalité qui définit une œuvre réussie, mais bien le buzz qui entoure le produit mis en ligne. Même si « Mercredi » et « Stranger Things » sont des séries certainement de qualité, le fait qu'il y ait mondialement une convergence d'écoute vers les mêmes séries à gros budgets (deux énormes productions américaines dans ce cas-ci) peut être inquiétant au sens où ces géants jettent leur ombre sur des productions indépendantes sortant de la formule à succès et qui gagnent à être découvertes.
Qu’en est-il des séries qui n’atteignent pas les cotes d’écoute attendues ?
Certaines séries sont annulées avant même le dénouement prévu de leur histoire (par exemple la série populaire « Glow » qui n'aura pas de quatrième saison). Est-ce en raison d'une cote d'écoute qui n'atteint pas les objectifs prévus? Les raisons restent assez nébuleuses, mais l'hypothèse de la bataille des chiffres est fort plausible: une série à succès tel « Mercredi » ou « Stranger Things » qui amène une cote d'écoute record l'emporte sur d'autres sans que la question du contenu ne soit mentionnée.
Je conclus donc en saluant la campagne publicitaire de Netflix pour le lancement de leur nouvelle série « Mercredi » (celle-ci est clairement un succès), mais en me questionnement fortement de ce qui dirige la popularité de ces séries sinon des algorithmes impossibles à contourner. Un article très intéressant du Devoir développe justement sur le sujet du côté obscur du « big data » et des a priori de ses algorithmes qui font que certaines sphères sociales et culturelles sont discriminées sur le web. Dans le cas de « Mercredi », les algorithmes sont tout en sa faveur. À voir maintenant si son contenu sera lui aussi accrocheur.
Sources:
« “Mercredi” bat un record sur Netflix, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle », Courrier International, (2 décembre 2022), https://www.courrierinternational.com/article/le-chiffre-du-jour-mercredi-bat-un-record-sur-netflix-ce-n-est-pas-forcement-une-bonne-nouvelle (Page consultée le 3 décembre 2022).
« “Stranger Things” : ce que la saison 4 trahit des problèmes de Netflix », Courrier International, (3 juin 2022), https://www.courrierinternational.com/article/series-stranger-things-ce-que-la-saison-4-trahit-des-problemes-de-netflix?fbclid=IwAR0QZ7hr91cY7AIHLJVu9vBZ-6G0bD7hwzZKLx-HdYpxysPaz0627mZjf5s (Page consultée le 3 décembre 2022).
VINCENT, Sébastien. « “Algorithmes : La bombe à retardement” : le côté obscur du Big Data », Le Devoir, (16 février 2019), https://www.ledevoir.com/lire/547884/algorithmes-la-bombe-a-retardement-le-cote-obscur-du-big-data (Page consultée le 3 décembre 2022).
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