mgbvfeminisme

[mgbvfeminisme]

Le jour où j’ai sorti les couteaux.

Le jour où j’ai regardé le faucon fondre sur sa proie depuis ma fenêtre.

Le jour où la proie a fini dévorée.

Le jour où j’ai égaré mon sourire.

Le jour où j’ai ri au téléphone.

Le jour où j’ai vu brûler le nid des gardiens du toit.

Le jour où j’ai accepté.

Le jour où j’ai dit non.

Le jour où je n’ai pas travaillé.

Le jour où je me suis défendue.

Le jour où je n’ai pas voté.

Le jour où j’ai regardé le puits de lumière depuis le fond du ravin.

Le jour où j’avais des bougies et une échelle.

Le jour où je me suis souvenue de la loi.

Le jour où je ne l’ai plus déléguée.

Le jour où je me suis mise du côté de celui à qui j’avais tout pardonné. Et pas pour cette raison-là.

Le jour où j’ai compté les victimes.

Le jour où l’enfant est arrivé en retard.

Le jour où j’ai pensé fugacement à la pierre froide tout là-haut.

Le jour où je n’ai pas hésité.

Le jour où j’ai ouvert la porte en faisant confiance. Il était déraisonnablement tard. J’ai eu raison.

Le jour où « qu’est-ce que t’es conne ». Et y avait rien à rajouter.

Le jour où j’ai vu tout défiler.

Le jour où derrière le rideau je savais qu’il était encore capable de me soulever. J’ai refusé et j’ai remercié.

Le jour où la guerre s’est mise en pause de façon tacite. On ne tire pas sur les ambulances, on n’achève pas les moribonds. Ça ne dure qu’une journée les répits. Mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Il reste certains honneurs.

Le jour où rien n’a été attendu en retour.

Le jour où j’ai remboursé quelques dettes. Autant faire ce peu.

Le jour où je ne suis pas sortie.

Le jour où les forces de l’ordre ont été courtoises.

Le jour où je me suis souvenue que tant que l’on est en vie, on peut toujours choisir un chemin.

Ce jour-là.

Et tous les autres aussi.

MGBV

#féminisme

[mgbvfeminisme]

Il y a encore quelques années, l’omerta était totale. Nous ne parlions pas. Les exactions que nous subissions, on les gardait pour nous, on s’arrangeait entre soi et soi, on mettait une couverture là-dessus, et avance fille, le monde est dur, tu prends ta peine, mais avance et ne te plains pas. Puis est venu le temps de la libération de la parole. Nous avions réussi à nous réunir, nous mettre en réseau, prendre confiance entre nous, trouver des espaces de paroles. Alors l’une parlait et les autres suivaient. Mais dans l’anonymat. Ou en biaisant « je connais quelqu’une qui » pour parler de soi. Le cœur qui battait de trouille. Et puis de plus en plus nombreuses nous avons dit, et nous avons assumé d’avoir été victimes. Les noms ont commencé à circuler sous le manteau. De l’une à l’autre. En tous petits groupes. Aujourd’hui un nouveau pas est franchi. Les détails, le sordide, le dégueulasse, le glauque, les violences et les abus de pouvoir. Encore quelques hésitations, et on se lance. « Untel m’a fait ça à moi ». Toutes se mettent à dire. Toutes racontent. On vomit. Le nombre. Le système. Le niveau délictuel de tout cela. Nos carnets d’adresses remplis de vos noms de mecs qui n’ont aucune dignité. Un jour tout cela explosera. Demain ou dans 10 ans, je ne sais pas. Mais cela sortira enfin, quand une encore plus courageuse que toutes les autres osera, suivie par nous toutes, une qui aura le pouvoir de le faire, une qui n’aura plus rien à perdre, une qui n’aura pas besoin de tout calculer systématiquement. Et vous savez, cela me rassure. La fin de l’impunité des harceleurs, des abuseurs. Pas pour moi, je n’ai aucun esprit de vengeance. Mais pour toutes ces jeunes femmes que vous continuez à agresser. Nous ne pouvons plus le tolérer.

MGBV

[mgbvfeminisme]

Retour sur les témoignages du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme, collectés entre 2015 et 2017.

[mgbvfeminisme]

Article sur les sexisme dans la bande dessinée, 5 ans après la naissance du Collectif des Créatrices de bande dessinée contre le sexisme.

[mgbvfeminisme]

Mes arbres, Ses arbres, de @peggyannmourot, chez moi. <3 

MGBV est une historienne et scénariste de bande dessinée française.

Elle éprouve de par sa spécialité d’historienne – l’abolition de la peine de mort – une grande passion pour les récits à base de guillotines et autres objets tranchants. C’est au demeurant une fille charmante, qui éprouve également une grande passion pour mes dessins, ce que je trouve moi pour le coup passionnant. C’est donc tout naturellement qu’après avoir longuement étudié ceux ci lors de ses séjours chez moi, elle décida un jour d’en adopter quelques uns.

Celui ci se nommait initialement Never Ended Drawing car je suis une fille pragmatique, mais elle l’a très rapidement renommé « Tes arbres » ce qui est somme toute plus précis.

Elle prend souvent des trains, qu’elle casse souvent aussi, et a beaucoup de cheveux mais ça n’a rien à voir.

Voici donc mes « Arbres », qui sont désormais les siens, accompagnés du colocataire de Marie @mgbvfeminisme dont je ne connais pas le nom mais que voici.

[mgbvfeminisme]

Les enfants que nous faisons ou que nous ne faisons pas. Les femmes qui les feraient trop jeunes, les femmes à qui l’on dit à 35 ans « fais gaffe ton horloge biologique ». Les femmes qui n’en veulent pas, soupçonnées d’être ce qu’il y a de pire, les femmes qui ne peuvent pas en avoir et qui doivent répondre perpétuellement aux questions indiscrètes malgré tout. Les femmes qui en feraient trop. Les femmes qui ont choisi qu’il n’y aurait pas de pères, les femmes qui ont vu le semblant de père s’enfuir après pourtant mille promesses, les femmes qui choisissent un nouveau père à chaque fois. Les femmes qui consacrent leur vie à leur éducation et les femmes qui préfèrent n’être mères qu’à mi-temps. Toutes ces femmes perpétuellement interrogées, dont on scrute chaque moment, et tu l’as pas allaité ? Et tu l’allaites encore ? Les femmes entre elles, comme si les hommes ne suffisaient pas pour porter les injonctions, parce que l’Autre femme non-mère ou mère, elle devrait/il faut que/parce que ça rassure de voir des failles. La pression de la maternité nous l’avons toutes vécue. C’est une chose que j’ai constatée depuis des décennies maintenant, qui me mettait dans des colères noires et dont je me suis détachée pour moi. Mais pendant ce temps, combien d’autres pleurent du doute de mal faire parce que le médecin, la bonne copine, la propre mère, le voisin, le quidam dans la rue ou un président de la république qui n’a lui même jamais procréé se permettent de donner une opinion dont on a strictement rien à braire ?

Lâchez nous tous et toutes les ovaires. MGBV 

[mgbvfeminisme]

Celle qui est morte,

Celle qui cache les bleus sous son fond de teint,

Celle qui n’ose plus sortir,

Celle qui se tait à chaque colère,

Celle qui fait la guerrière et qui tremble,

Celle qui ne partira pas tant que les enfants ne seront pas majeurs,

Celle que sa famille a déplacée,

Celle dont on a acheté le silence,

Celle à qui on a déconseillé de porter plainte,

Celle que l’on accuse de mentir,

Celle dont on met la fidélité en doute,

Celle dont on dit qu’avec la vie qu’elle a elle a bien cherché,

Celle qui s’enfuit sans rien,

Celle qui n’est pas écoutée,

Celle que les flics ont humiliée,

Celle à qui on a demandé « tu es sûre ? »,

Celle que les proches ne savent pas comment aider,

Celle qui ne dort plus,

Celle qui a été battue enceinte,

Celle qui n’a pas de travail,

Celle qui ne parle pas la langue et ne sait comment demander de l’aide,

Celle dont la mère lui a dit « moi aussi »,

Celle dont les amis ont disparu,

Celle qui ne pleure même plus sous les coups,

Celle qui tient tant qu’il ne touche pas aux enfants,

Celle qui gruge 5 minutes de liberté,

Celle qui a retourné le fusil et se retrouve accusée d’homicide,

Celle qui demande l’autorisation pour tout,

Celle qui reconnaît les signes et l’humeur avant les mains qui frappent,

Celle qui accepte les excuses pour la centième fois,

Celle qui se dit que c’était moins violent que la dernière fois,

Celle qui n’a jamais vécu la violence et la découvre sidérée,

Celle qui n’a jamais connu que la violence et s’y est habituée,

Celle qui a honte,

Celle qui culpabilise,

Celle qui est médiatisée car c’était une star mais n’en a pas été davantage protégée,

Celle dont on ne découvre le corps que plusieurs jours plus tard,

Celle qui apprend à sa fille à se battre,

Celle dont le fils s’est retourné contre le père,

Celle qui s’en est sortie mais ne met plus un pied dehors,

Celle qui sourit tout le temps pour tromper son monde,

Celle qui se noie dans l’alcool,

Celle à qui on a dit que « les hommes sont comme ça »,

Celle qui sursaute à chaque bruit,

Celle qui dort avec une arme sous l’oreiller,

Celle qui n’a pas eu de place en foyer d’urgence,

Celle qui a l’obligation de présenter les enfants,

Celle dont personne ne comprend pourquoi elle y retourne,

Celle à qui on a enlevé ses enfants,

Celle qui voulait une belle histoire,

Celle qui se laisse mourir,

Celle qui n’a rien vu venir,

Celle qui était trop belle,

Celle à qui ça ne pouvait pas arriver,

Celle qui a signé pour le meilleur mais surtout pour le pire,

Celle dont la plainte a été classée sans suite,

Celles-ci et encore, et encore, et encore...

Litanie de sévices,

D’une société qui les a abandonnées. Marie Gloris Bardiaux-Vaïente

[mgbvfeminisme]

Traduction italienne du tome 2 de CLÉOPÂTRE.

[mgbvfeminisme]

Quand on écrit ton nom sur la vitrine d’un bar, pour prévenir de ta discussion.

[mgbvfeminisme]

Un texte sur le féminisme, la fierté, la sororité, face au virilisme et aux humiliations.

[mgbvfeminisme]

A faire suivre, à partager, à soutenir.

Merci.

"En 2016, Mégane Kamel se réjouit sur son compte Facebook privé, de la fermeture de la page du dessinateur Marsault. Ce dernier envoie alors sa base de fans (grosse alors d’environ 300.000 personnes) la harceler. Elle essuie des mois d'insultes, de menaces de viol et de mort.

https://www.causette.fr/…/le-dessinateur-marsault-poursuivi…

Le harcèlement a des conséquences concrètes, sur tous les aspects de la vie, et Mégane en subit encore les répercussions. Elle a besoin de soutien financier, en plus de notre solidarité face à cette attaque fasciste.

La solidarité antifasciste et féministe doit aussi s'exprimer concrètement, au-delà des mots.

Ce pot commun est là pour ça."

[mgbvfeminisme]

« Du bonheur des gouges et à propos de féminisme. »

Linogravure/MGBV