ASSOCIATION ÉTUDIANTE LGBT+ DE L'UNIVERSITÉ BRETAGNE SUD
Don't wanna be here? Send us removal request.
Text
Collective book report (Français) by Manon Garandeau, Laura Griffin, et Bianca Pitre, Traduction de Manon Garandeau
Not That Kind of Girl: A young woman tells you what she’s “learned” LENA DUNHAM, 2014 Random House, New-York, NY 288pp, 978-0-385-68067-7, Joana Avillez (Illustrator), $32 (hardcover)
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme) CAMILLE EMMANUELLE, 2016 Editions Anne Carrière, Paris 240pp, 978-2-843-37768-6, €18 (paperback)
Sex Object JESSICA VALENTI, 2016 Dey Street Books, New York, NY 224pp, 978-0-062-43508-8, $31.99 (hardcover)
« On ne nait pas femme, on le devient » souligne Simone de Beauvoir en 1949 dans Le Deuxième Sexe (267). Soixante-dix ans plus tard, jouissant des acquis de la Révolution Sexuelle tels que l’indépendance financière, la tolérance envers les communautés LGBTQ, la contraception et l’avortement, les femmes semblent avoir le pouvoir sur leur propre vie sexuelle. Cependant, au 21e siècle, trois jeunes femmes, Lena Duham (USA), Camille Emmanuelle (France) et Jessica Valenti (USA) remettent en question l’existence de cette apparente liberté dans « un monde qui méprise les femmes » (Valenti 2). Ces trois féministes pro-sexes s’appuient sur leur vécu et leurs réflexions afin de montrer la façon dont leur vie sexuelle influence la construction de leur identité– des insultes sexistes au slut-shaming [« intimidation des salopes » en français] en passant par la découverte du plaisir clitoridien. En clair, elles revendiquent toutes trois l’importance d’une sexualité libérée afin d’harmoniser les relations homme-femme.
Emmanuelle rappelle que le féminisme pro-sexe est un mouvement né aux Etats-Unis dans les années 1980 qui tente de prouver que « la sexualité n’est pas uniquement pour les femmes une zone à risques, mais un levier d’émancipation et d’autonomisation » (21). Dès lors, comment ce courant féministe peut-il subsister dans une société contemporaine patriarcale qui fait l’éloge d’un corps féminin hypersexualisé et qui rejette le blâme sur des femmes qui assumeraient pleinement leur sexualité ? Relatant les souvenirs glauques de sa vie new-yorkaise – des frotteurs et des exhibitionnistes lors des trajets en métro en passant par des emails accusateurs sur ses pratiques sexuelles – sur un ton des plus satiriques, Valenti révèle l’oppression qu’elle a connue et l’impact que cela a eu quant à la formation de son identité de femme . Elle en vient à se demander : « qui serais-je si je ne vivais pas dans un monde qui méprise les femmes » (Valenti 2). Dunham a un avis similaire à celui de Valenti et dénonce l’enracinement d’attentes liées au genre qui contribuent à la stigmatisation des femmes. Par exemple, ces dernières sont vivement critiquées lorsqu’elles choisissent d’avoir plusieurs partenaires sexuels ou encore lorsqu’elles refusent de rentrer dans le moule de la parfaite femme au foyer. Emmanuelle confirme la présence de cette tendance Outre-Atlantique et déplore également la montée de mouvements politiques et religieux extrêmes (Le Front National, Les Précurseurs, La Manif Pour Tous) dans une France qui a tendance à « se tourner vers des ‘‘valeurs sûres’’ : le couple (hétéro) et la famille » (177). Ces mouvements encouragent dangereusement l’homophobie et entretiennent une image rétrograde de la femme, ce qui n’est pas sans conséquences quant à l’appropriation et l’affirmation du genre, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes qui aimeraient fièrement assumer leur part de féminité.
Dans un monde qui mène la vie dure aux femmes, il est attendu de ces dernières qu’elles soient vierges et innocentes. Lorsqu’elles décident d’aller à l’encontre de cette norme, elles sont considérées comme des salopes. Le slut-shaming peut être utilisé comme moyen de pression. Il est donc difficile pour les femmes d’assouvir librement leurs désirs sexuels sans lourdes conséquences. Pourtant, Dunham, Valenti et Emmanuelle expriment cette envie, ce besoin viscéral. Emmanuelle expose les difficultés rencontrées par celles qui cherchent à revendiquer leur liberté sexuelle. « Parfois, pour être honnête, je couche aussi par solitude, ou par besoin de me prouver que je peux encore séduire» (121) confie la journaliste française. Dunham la rejoint sur l’idée que les rapports sexuels peuvent être source de renforcement de l’estime de soi et du pouvoir de séduction. En somme, une femme a de multiples raisons de vouloir faire l’amour mais cela doit-il justifier le slut-shaming ? Emmanuelle évoque la notion de « walk of shame » [« la marche de la honte » en français] (122) : il s’agit du « trajet d’une jeune femme, le matin, entre l’appart du mec avec qui elle a couché la veille et son propre appart » (Emmanuelle 122). La féministe française dénonce non seulement le rejet du blâme sur la femme, et non sur l’homme, mais aussi l’existence du « stigmate de la salope » (Emmanuelle 124) qui traduit la manière dont la société juge l’anticonformiste qui cherche ni plus ni moins à assumer sa sexualité telle un homme, autrement dit coucher sans répercussions sur sa vie sociale. Malheureusement, les femmes paient le prix fort de cette liberté, notamment lorsqu’il est question de leur réputation. Valenti a pu découvrir à ses dépens que le harcèlement sexuel n’arrive pas seulement lors d’une conversation en face-à-face – comme par exemple lorsque Kyle, son plan cul, lui hurle à la figure : « tu n’es qu’une putain de chienne… Je ne veux rien avoir à faire avec des putes ! » (Valenti 104) – mais aussi en ligne, de manière anonyme. Par exemple, en avril 2012, la féministe américaine a reçu des emails injurieux relatant qu’ « elle ne méritait que d’être bâillonnée et que les femmes ne sont bonnes qu’à être baisées et à être jetées après usage puisqu’elles ne sont que des ‘‘ chattes ambulantes’’ » (Valenti 199).
Il est grand temps de redorer le blason de la femme méprisée et de faire l’éloge du féminisme pro-sexe. Dunham, Emmanuelle et Valenti affirment leur volonté de déconstruire les stéréotypes genrés enracinés dans cette société patriarcale et de prouver que « le sexe est émancipateur » (Emmanuelle 15). Selon Dunham et Emmanuelle, la liberté réside dans la capacité à disposer de son corps et de sa sexualité. Comme Emmanuelle le montre si bien, parmi la nébuleuse de pornos existante, les pornos queer et féministes tirent leur épingle du jeu en véhiculant l’image d’une femme forte et indépendante qui maîtrise parfaitement sa vie sexuelle (56). De plus, la sexualité est un terrain qui permet aux femmes de s’émanciper des normes sociales et même de renverser les rapports de pouvoirs traditionnels (Emmanuelle 134). Cela explique notamment pourquoi la liberté sexuelle peut apparaître comme « politiquement incorrect[e] » (Esther Perel cite in Emmanuelle 134). Dunham partage ce point de vue : la liberté sexuelle est le fruit de l’appropriation et de la maîtrise du corps. Lors du tournage de sa série Girls (HBO 2012-2017), dans laquelle elle tient l’un des rôles principaux, l’actrice américaine ��tait enthousiasmée à l’idée de révolutionner la représentation du sexe, aussi bien sur le petit écran que dans les films pornographiques. « Du porno aux comédies à l’eau de rose, nous avons l’impression de faire la chose complétement de travers » (Dunham 103) reconnait la jeune femme. Exposant son corps potelé dans des scènes de sexe, la scénariste et actrice américaine propose non seulement une version plus réaliste de la sexualité mais prouve aussi que son corps lui appartient et qu’elle en connait le fonctionnement : « Si je fais tout ça c’est parce que mon boss me l’a demandé. Et le boss c’est moi. Lorsqu’on se retrouve nue c’est jouissif de maîtriser son corps » (Dunham 103). Valenti est sur la même longueur d’ondes lorsqu’il est question de l’appropriation du corps des femmes. Connue sur le pseudonyme « Valentitty » (53), la féministe américaine utilise sa plantureuse poitrine comme symbole d’empowerment ce qui lui permet, au passage, de dissimuler un sentiment d’insécurité liés aux réactions que suscite son physique. Valenti a longtemps été victime de sexisme et de harcèlement sexuel. C’est pour cela que la mise en valeur de ses attributs féminins peut être perçue comme un pied de nez au patriarcat.
Malgré des améliorations concernant l’acceptation de l’égalité des genres, ces trois auteures sont conscientes du chemin qu’il reste à parcourir avant que les femmes ne jouissent des mêmes droits que les hommes. Lorsqu’il est notamment question de sexualité féminine, la société patriarcale actuelle prend un malin plaisir à faire payer aux femmes le prix fort pour oser vivre librement leur vie sexuelle – qu’elles enchaînent les coups d’un soir ou qu’elles décident de ne pas avoir d’enfants. Le slut-shaming est l’un des nombreux fardeaux sexistes que les femmes doivent supporter et cela peut avoir un sérieux impact sur la construction de leur identité et sur l’estime de soi. Toutefois, les féministes pro-sexes revendiquent la sexualité comme un puissant outil d’empowerment. S’ils prenaient pleine possession de leurs corps, et par conséquent de leur vie sexuelle, les femmes, mais aussi les hommes, tordraient le cou aux stéréotypes sexistes. Ils pourraient ainsi jouer avec les codes du genre et donner naissance à « un ‘‘post-genre’’, féminin et masculin » (Emmanuelle 14). En son temps, Simone de Beauvoir faisait remarquer : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant » (cite in Monteil 242). Le combat mené par ces trois féministes pro-sexes (Dunham, Emmanuelle, Valenti) est la preuve que les luttes féministes du passé ont un impact sur les jeunes générations et qu’un jour, la femme sera l’égal de l’homme.
Manon Garandeau, Laura Griffin, and Bianca Pitre (1 202 mots pour l’original) Traduction en Français par Manon Garandeau (1 490 mots)
0 notes
Text
Collective book report (English) by Manon Garandeau, Laura Griffin, and Bianca Pitre
Not That Kind of Girl: A young woman tells you what she’s “learned” LENA DUNHAM, 2014 Random House, New-York, NY 288pp., 978-0-385-68067-7, Joana Avillez (Illustrator), $32 (hardcover)
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme) CAMILLE EMMANUELLE, 2016 Editions Anne Carrière, Paris 240pp., 978-2-843-37768-6, €18 (paperback)
Sex Object JESSICA VALENTI, 2016 Dey Street Books, New York, NY 224pp., 978-0-062-43508-8, $31.99 (hardcover)
“One is not born, but rather becomes, a woman” Simone de Beauvoir claimed, in 1949, in The Second Sex (267). Seventy years later, enjoying the benefits from the social and sexual revolution of the 1970s, such as financial independence, tolerance towards LGBTQ communities, contraception and abortion, women seem to control their own sexual lives. However, 21st century Western young women, such as Lena Dunham (USA), Camille Emmanuelle (France), and Jessica Valenti (USA), question this apparent sexual freedom “in a world that hate[s] women” (Valenti 2). Based on their reflections and personal experiences, these three sex-positive feminists reveal the way that their sexuality shapes their paths to womanhood – from sexist slurs and slut shaming, to the discovery of clitoral pleasure: they advocate that the liberating power of sex may balance relationships between men and women.
As Emmanuelle notes, sex-positive feminism was born in the USA in 1980 and aims at proving that “sexuality is not only, for women, a hazardous field, but also a lever of emancipation and self-governance” (21). How can sex-positive feminism thrive in a 21st century patriarchal society that promotes the hypersexualization of female bodies and blames women who freely pursue their sexual lives? Based on dark satirical memories of her youth in New-York, Valenti illustrates how the oppression she experienced for being a woman – from 2 penis flashing in the subway to guilt-provoking emails about her sexuality – had a negative impact on the construction of her identity. She wonders, “who would I be if I didn‟t live in a world that hated women?” (Valenti 2). Dunham agrees with Valenti and condemns the embedment of gendered expectations that leads to the stigmatization of women. For example, there is criticism of women when it comes to their right to have multiple sexual partners, and when they refuse to fit the mould of a perfect housewife. Confirming the perpetuation of such patterns across the Atlantic, Emmanuelle rather deplores the rising of reactionary political movements (Le Front National, Les Précurseurs, La Manif Pour Tous) in a French society which seeks refuge in “„socially secured values‟ : the heterosexual couple and the family” (177). These movements dangerously encourage homophobia and maintain a retrogressive image of woman with serious consequences for the appropriation and the assertion of gender and sexuality, for women, and men who want to assume, proudly, their feminine side.
In a woman-hating world, women are to be pure, virgin, and untouched; when they violate this norm, they are considered sluts. Slut shaming is used as a source of sexual oppression. It is difficult for a woman to want to have sex for the pleasure; yet, Dunham, Emmanuelle, and Valenti all express this desire. Emmanuelle acknowledges that a woman encounters more difficulties to living freely with her sexuality. “Sometime, honestly, I have sex because I feel alone; or because I need to prove myself that I am attractive” (Emmanuelle 121). Dunham agrees with Emmanuelle and admits that she sometimes enjoys having sex because it makes her feel desired (Dunham 10). There are many reasons why women want to have sex, but should that be a reason for slut shaming? Emmanuelle talks about out the notion of the “walk of shame” - after a girl has spent a night with a guy and comes back home, there is a stigma put on her, and not on the guy (Emmanuelle 122). The French feminist also puts forwards the “slut stigmata” (Emmanuelle 124) which translates to the reception by the society of her nonconformist will to live and have sex like a man; to freely fuck who she wants without consequences. Unfortunately, women usually pay the highest price for freely enjoying sex, especially when it comes to their reputation. Valenti discovered that women did not just experience face-to-face sexual harassment – as when Kyle, a man she had sex with, hollered, “you‟re a piece of fucking garbage… I don‟t associate with whores!” (Valenti 104). This also happens anonymously, and online. For instance, in April, 2012, Valenti received an email telling her “[she] just need[s] to be gagged, and that women just need a good fuck and chuck because they‟re cunts” (Valenti 199).
It is about time we polished up the despised image of women, and sex-positive feminism. Dunham, Emmanuelle, and Valenti actually testify to a will to deconstruct patriarchal stereotypes by promoting “sex as a source of emancipation” (15). For Emmanuelle and Dunham, freedom lies in the body and sexual autonomy. As Emmanuelle points out, among the multitude of porn that exists, feminist and queer porn notably succeeds in showing empowering representations of women who master their own bodies (56). Therefore, sex is a place where women can set apart social and gender expectations, and even upset traditional relationships of power (Emmanuelle 134). That explains why freedom in sexuality appears as “politically incorrect” (Esther Perel qtd. in Emmanuelle 134). Dunham shares the same view about the liberation of women by means of the control over their bodies. After casting herself in sex scenes for her hit show, Girls (HBO 2012-2017), the American actor was excited to change the representation of sex. "Between porn and studio romances, we get the message that we have been doing it all wrong" (Dunham, 103). In fact, by exposing her chubby body in sex scenes, she allowed a more realistic depiction of her sexuality, but also proved that she is able to master her body: “I do it because my boss tells me to. And my boss is me. When you're naked, it's nice to be in control” (Dunham, 103). Valenti agrees with Dunham and Emmanuelle about the impact of mastering your body. Known as Valentitty (53), the American feminist used her breasts as a symbol of sexual empowerment that also masked her bodily insecurities. Valenti used to be constantly harassed for being a women, thus by proudly showcasing her feminine attributes, she challenged the twisted patriarchal view of femininity.
In spite of the improvements in the perception about gender equality, these authors realize that there is still a long way to go for them to enjoy the same rights and privileges as men. Especially when it comes to the question of female sexuality, current patriarchal institutions take a malicious pleasure to make women pay the highest price for expressing freely their sexual lives - from having one night stands to choosing not to bear children. Slut-shaming is one of the numerous sexist stigmas that women experience and it has a serious impact on the constructions of their identity and their self-esteem. However, sex-positive feminists claim that sexuality is be an empowering tool. By mastering their bodies, and consequently their sexual lives, women, and men, may confront the stereotypical view of sexuality. They may play with gender roles to appropriate “a post-gender, both feminine and masculine” (Emmanuelle 14). Simone de Beauvoir noted: “Do not forget that a political, economic, or religious crisis is enough to question women‟s rights. These rights are never taken for granted. You must stay watchful all your life long” (qtd. in Monteil 242). The fight that these three sex-positive feminists, Dunham, Emmanuelle, and Valenti have fought is evidence that past feminist achievements still have some resonance today and that one day, women will enjoy the same liberty as men.
Manon Garandeau, Laura Griffin, and Bianca Pitre (1 202 words)
Work Cited Beauvoir, Simone (de). The Second Sex. Translated by H. M., Parshley. New York: Vintage Books, 1989. Dunham, Lena. Not That Kind of Girl: A young woman tells you what she's 'learned'. New-York, NY: Random House, 2014. Emmanuelle, Camille. Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l'homme). Paris: Anne Carrière, 2016. Monteil, Claudine. Simone de Beauvoir: modernité et engagement. Paris: L'Harmattan, 2009. Valenti, Jessica. Sex Object. New-York, NY: Dey Steet Books, 2016.
0 notes
Text
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme) (FRANCAIS)
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme)
Par Manon Garandeau
CAMILLE EMMANUELLE, 2016
Editions Anne Carrière, Paris 240pp, 978-2-843-37768-6, €18 (paperback)
Quelle femme ne s’est jamais imaginée dans la peau d’un homme ? De ne pas avoir à surveiller son poids ou à s’épiler parfaitement les jambes et le maillot pour être féminine au possible ? De ne pas subir des discours sexistes à longueur de journée ? Camille Emmanuelle, journaliste et féministe française de trente-cinq ans est l’une d’entre elles. Dans Sexpowerment, un mot-valise formé à partir des termes « sex » et « empowerment », l’auteur prône le rôle émancipateur du sexe et met en évidence le besoin d’une révolution sexuelle afin de donner un nouveau visage à cette société française du 21e siècle partagée entre une apparente liberté d’expression et la montée de mouvements politico-religieux extrémistes en France (La Manif Pour Tous, Les Précurseurs, Le Front National).
Emmanuelle est intimement convaincue que « cette révolution sexuelle, elle commence par soi-même » (15). A travers cet ouvrage, « entre l’essai et le récit » (Emmanuelle 15), elle raconte comment les rencontres personnelles, son activité professionnelle – journaliste traitant de sujets comme le sexe, la pornographie, l’érotisme et le féminisme – et les personnes rencontrées dans ce cadre, ainsi que sa curiosité naturelle, l’ont amenée à se poser des questions sur sa propre identité et à « [déconstruire] [le genre] pour ensuite le reconstituer à [s]a manière », en dehors de toute norme sociale. S’appuyant sur des sources historiques, des citations d’oeuvres – des poèmes érotiques de Verlaine aux films pornographiques de la scénariste féministe Ovidie – mais aussi des interviews, la journaliste française prend le contrepied d’idées qu’elle a « longtemps » prises pour argent comptant, donnant ainsi de la crédibilité à la réalisation de cette révolution sexuelle.
Les travaux d’Emmanuelle remettent sérieusement en question la vision formatée imposée aux corps, sexualités et genres par la société. Celle-ci propose une vision déformée de la sexualité, dissimulant ainsi les véritables enjeux politiques et sociologiques qu’elle pourrait initier, notamment en ce qui concerne les relations homme-femme. L’auteur propose une réappropriation du corps, indépendamment du carcan des apparences superficielles que les média véhiculent, afin d’inviter à la reconstruction novatrice et personnelle des pratiques et fantasmes sexuels. Son cheminement personnel lui a même permis la constitution d’un « ‘‘post-genre’’, féminin et masculin » (Emmanuelle 14). Toutefois, la féministe rappelle à ses lecteurs que ce chemin est semé d’embûches en cette période de crise économique qui va de pair avec une tendance à « se tourner vers des ‘‘valeurs sûres’’ : le couple (hétéro) et la famille �� (Emmanuelle 177). Cela en amène certains rejeter le blâme sur ceux qui s’écartent de ces normes. Par conséquent, affirmation des libertés individuelles et vigilance sont de mise.
L’appropriation du corps est apparemment la première étape de ce processus de « sexpowerment ». Le sexe, qui définit de manière biologique chaque individu, est l’une des premières victimes de cette dépossession de soi initiée par la société occidentale contemporaine. En 2013, au cours de son atelier « sexualité et empowerment » (Emmanuelle 25), Emmanuelle prend conscience de l’ignorance qui touche les femmes concernant leur anatomie quand elles en viennent à reproduire un sexe féminin très approximatif. Cela peut avoir de sérieuses conséquences sur leur conception de la sexualité. Le clitoris, occulté voire diabolisé pendant des siècles par l’Eglise catholique et la Science, est « la seule et unique zone du corps humain qui ne sert à rien sinon à procurer du plaisir » (Emmanuelle 31), amenant à situer l’orgasme féminin « du côté de l’infini » (Emmanuelle 206). De la même manière, peu d’hommes sont au courant des sensations que procure l’orgasme prostatique, celui-ci étant péjorativement associé aux pratiques homosexuelles par de nombreuses personnes. Ce voile témoigne donc de la manipulation de la connaissance du corps humain par les institutions et la société, en dehors de toute maîtrise individuelle. Concernant ce point, certains professeurs de SVT rétorqueraient qu’au 21e siècle, en France, les élèves sont bien informés à ce sujet grâce au cours d’éducation sexuelle dispensé en classe de 4e. Cependant, Emmanuelle critique le fait que la sexualité ne soit abordée à l’école qu’à travers le prisme de la « procréation et de la prévention » (105). Les actions « des associations comme Solidarité Sida [qui] mènent des actions pédagogiques et ludiques autour des sexualités auprès des collégiens et des lycéens » (Emmanuelle 106) devraient bénéficier de plus d’attention de la part de l’Education Nationale, et surtout de moyens, afin de permettre aux hommes et femmes de demain de construire leur identité sexuelle autour de leurs expériences et préférences personnelles.
Jouer avec les codes du genre peut également mener à cette révolution intime et politique qu’initie Sexpowerment. Emmanuelle s’est prêtée plusieurs fois au jeu des performances drag king lors d’ateliers organisés par Louis(e) De Ville, elle aussi féministe. Toute comme la journaliste, De Ville défend les valeurs du féminisme de la « troisième vague » : « un féminisme personnalisé, avec une approche ludique, et qui donne la permission de s’autodéfinir » (Emmanuelle 232). Permettant de faire la distinction entre essence intérieure et essence extérieure, les performances drag king proposées par De Ville offrent aux femmes, d’une part, la possibilité « de mieux assumer des traits de personnalité qui sont vus traditionnellement comme ‘‘masculins’’ : l’ambition, le désir d’aventure […] et la force morale » (Emmanuelle 233) et, d’autre part, de « mieux comprendre les hommes » et de réaliser « la pression sociale dont ils sont eux-mêmes victimes » (Emmanuelle 233). La prise de conscience de cette oppression, douloureusement subie par les femmes et par les hommes, pourrait bien être le moteur de ce sexpowerment révolutionnaire, conduisant à la mise en place de l’équité et du respect au sein des relations humaines et laissant chacun vivre librement ses propres expériences, désirs et plaisirs. Au diable les mouvements réactionnaires effrayés par le changement et la diversité des genres qui, contrairement à ce qu’ils disent, ne sont pas à l’origine d’une perte de repères identitaires.
(793 mots pour l’original) Traduit vers de Français par Manon Garandeau (981 mots)
0 notes
Text
Sélection de pins queer
C’est parti!
Cahotic Gay,et Cahotic Bi, 10$ en précommande, Cahotic Queer (sold out), Cahotic Ace et Neutral Ace aussi disponibles

Asexual Pride, existe en version LGBTQ, Nonbinary, Transgender, Bisexual, Genderqueer, et Pansexual, 8€78

Gal Pals, 10$

Love Knows No Gender, 10€53

Golden Gaytime, 8€97 (au lieu de 11€96)
Space Gays, 10$, Pour les fans de sci-fi

Pin Pronoms, 8€78

Queer, avec ou sans paillettes (j’ai celui à paillettes, une merveille) 10€50

Pride Cloud, 9€ (au lieu de 11€)

Love Wins (coucou l’Australie), 8€23

Cinnamon Rolls Not Gender Roles, 11€17
Girls Love Club, 12€

RuPaul’20, 9€65

Freddie Mercury, 8€56
Forbbiden Fruit, la pomme, le serpent, le péché, parce que c’est contre natureaaannnh, 13$
Bonus: Pastry Pride, à partir de 10€53

2 notes
·
View notes
Text
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme) (ENGLISH)
Sexpowerment: le sexe libère la femme (et l’homme)
By Manon Garandeau
CAMILLE EMMANUELLE, 2016
Editions Anne Carrière, Paris 240pp., 978-2-843-37768-6, €18 (paperback)
What woman has not imagined being a man; not being concerned by watching her weight and removing unwanted hair from her legs and bikini area to look as feminine as possible; nor undergoing sexist speeches in her daily life? Camille Emmanuelle, a French 35-year-old journalist and sex-positive feminist is one of them. In Sexpowerment, a portmanteau coined according to “sex” and “empowerment,” Emmanuelle advocates that “sex is a source of emancipation” (Emmanuelle 15) and puts forward the need for a sexual revolution to reshape a 21st century French society‟s identity torn between an apparent freedom of choice and expression, and the growth of regressive religious and political movements (La Manif Pour Tous, Les Précurseurs, Le Front National).
Camille Emmanuelle is deeply convinced that “this sexual revolution starts with individual experiences” (Emmanuelle 15). Through this book, “in between essay and personal narrative” (Emmanuelle 15), she explains how personal encounters, her professional activity ― journalism dealing with sexual, erotic, porn and feminist issues― the people she met thanks to it, and her natural curiosity have led her to question her own identity and to “deconstruct [her gender] to then reconstruct it in a personal way” (Emmanuelle 14), regardless of current social conventions. Thanks to historical supports, mentions of scholars‟ works, various artistic references ― from some Verlaine erotic lines to the feminist perspectives of Ovidie‟s porn movies― and interviews, she contradicts commonplace statements she took for granted “for a while”, thus reinforcing the feasibility of this sexual revolution.
Through her work, Emmanuelle challenges the standardized vision that society imposes over bodies, sexualities and genders, giving a twisted representation of sexuality, thus hiding the real political and sociological power it has, especially concerning male-female relationships. The author clearly initiates a recapture of the body, out of artificial physical appearances conveyed by the media to gradually build a personal and renewed conception of sexual fantasies and practices. She is even able to assert “a „post-gender‟, both feminine and masculine” (Emmanuelle 14). Nevertheless, she reminds her readers that the path is full of obstacles, in a period of economic crisis, going hand-in-hand with a tendency to seek refuge in more “„reliable values‟: the heterosexual couple and the family” (Emmanuelle 2016, 177) and to put the blame on models that diverge from these norms. As a result, vigilance and assertion of your freedom are essential.
Appropriation of the body is apparently the first step to reach this “sexpowerment”. Sex, which biologically defines a being as male or female, is one of the victims of this personal dispossession carried by the Western society. In 2013, during her workshop “Sexuality and Empowerment” (Emmanuelle 25), Emmanuelle realizes the ignorance women have of their genitals and the aftermath it may have on the conception of their sexuality. The clitoris, occulted and demonized from the Catholic Church to Freudian theories, is yet an organ “only dedicated to pleasure” (Emmanuelle 31), thus “[positioning] feminine pleasure on the side of infinity” (Emmanuelle 206). Reciprocally a very few men are aware of the pleasure that prostatic orgasm, pejoratively labeled as a homosexual practice by many people, gives. Therefore, this veil testifies how knowledge of bodies and sexuality are manipulated out of individual control. Here many teachers would probably argue that 21st-century French teenagers are informed about these topics during some biology classes in 8th Grade. However, Emmanuelle argues that this is taught through the prism of “procreation and prevention” (Emmanuelle 105). Besides, the actions of associations, such as Solidarité Sida (an association against Aids), which “offer some pedagogic and amusing actions around sexualities to secondary school pupils,” (Emmanuelle 2016, 106) should be more promoted to enable future men and women to build their sexuality according to their preferences and personal experiences.
Playing with gender codes could also lead to this intimate and political revolution initiated through Sexpowerment. Emmanuelle has playfully entered many times in drag king performances in workshops organized by Louis(e) De Ville, a sex-positive feminist. As the author does, De Ville defends the values of third-wave feminism “which allows self-determination” (cited in Emmanuelle 232) and consequently the possibility to question gender. Because they bring a distinction between inner and outside essence, De Ville sees drag performances as, on the one hand, the possibility for women to “assume personality features traditionally seen as „masculine‟: ambition […] autonomy and moral force” (Emmanuelle 233) and, on the other hand, a means for women to “be conscious of the social pressure that [men] suffer” (Emmanuelle 233). This awareness of the oppression painfully endured by both men and women should lead to this revolutionary “sexpowerment”, establishing equity and respect within human interactions and letting people experiencing their own freedoms, pleasures and desires, in spite of reactionary movements frightened by changes and associating gendered alternatives to a loss of landmarks. (794 words)
0 notes
Text
120 Battements par minute- Robin Campillo
Par Manon Garandeau – 12 septembre 2017
Fin d’été 2017, le nouveau film de Robin Campillo fait battre le cœur de la critique et des spectateurs emportés dans ce maelstrom d’émotion et d’engagement qu’est « 120 Battements par minute ». Entre documentaire et fiction, ce long-métrage retrace l’évolution du mouvement « Act Up Paris », association issue de la communauté homosexuelle et qui défend les droits de toutes les personnes atteintes du SIDA, au début des années 90. C’est dans cette ambiance de révolte, d’espoir et de militantisme que se dessine l’histoire d’amour entre Nathan (Arnaud Valois), jeune séronégatif nouvellement impliqué chez « Act Up », et Sean (Nahuel Perrez Biscayart), activiste séropositif dont la rage de vivre et l’engagement transcende la tragédie de la maladie.
S’il est bien un sujet que « 120 Battements par minute » défend avec ferveur c’est cette nécessité de l’engagement et de la lutte pour les libertés et les droits à travers le militantisme associatif. Ancien militant d’ « Act Up Paris », Robin Campillo a voulu mettre en lumière la détermination et l’implication de cette génération qu’est la sienne, animée à la fois par la colère et l’espoir d’un monde plus juste. Confrontée depuis une dizaine d’années à l’inertie des pouvoirs publiques français et à l’hypocrisie des laboratoires pharmaceutiques face au sort des malades atteints par le SIDA, la jeunesse s’insurge, recourt parfois à des procédés perçus comme démesurés pour répondre à la violence qui leur est faite. Au-delà du choc provoqué par les jets de faux sang sur les murs du labo Melton Pharm, le film vient rétablir la légitimité des actions d’« Act Up » en pénétrant non seulement au cœur des opérations mais aussi de leurs coulisses. L’amphithéâtre où se déroule les RH (=réunions hebdomadaires) est un terreau propice à la confrontation ou la complémentarité de points de vue exprimés démocratiquement. Chacun fait part des idées, des projets, des retours d’actions concernant les multiples commissions du mouvement. Ainsi, lorsque Sophie (Adèle Haenel) revient sur le déroulement d’une action du groupe visant à attirer l’attention de l’Etat face à la détresse des séropositif, elle perçoit l’action comme un échec puisqu’elle donne une image violente d’ « Act Up ». Sean la contredit vivement en affirmant, qu’au contraire, l’opération coup de poing est parvenue à renforcer la détermination des activistes. L’intensité de cet échange réside en la (re)diffusion de la scène en question au fil des propos des protagonistes. En clair, le film est une invitation à s’unir dans la différence autour d’un combat commun contre la maladie et l’indifférence des acteurs de la vie politique et sociale face à l’ampleur de l’épidémie. Il est également un appel au devoir de mémoire d’une histoire récente mais menacée par l’oubli.
« Le sexe est avant tout une question politique » souligne la philosophe Elsa Dorlin (Le Monde). Ce propos soulève d’une part les problématiques liées aux genres, aux orientations et aux pratiques sexuelles dans la construction identitaire individuelle et collective – d’ailleurs très présentes dans le film puisque la majorité des militants et des malades d’ « Act Up » ne correspondent pas à la norme cisgenre et hétérosexuelle – et d’autre part évoque l’approche de sujets reliant santé publique et de relations privées comme l’épidémie du SIDA. Dans « 120 Battements par minute », politique et intime s’entrelacent à chaque instant dans la vie des personnages et notamment au sein du couple formé par Sean et Nathan. Du baiser symbolique lors d’une campagne de prévention dans un lycée au questionnement sur la responsabilité personnelle et publique dans la transmission de la maladie en plein acte sexuel, ces deux aspects sont indissociables. En outre, le spectre de la mort hante significativement la vie des personnages, qu’ils soient séropositifs ou non, et les poussent à se jeter corps et âme dans la vie. L’affiche du film représentant le personnage de Sean dans ce moment de liesse qu’est la première gay pirde à laquelle « Act Up » participe semble cristalliser cette relation paradoxale entre joie de vivre et l’emprise d’une mort prochaine. La force de ce long-métrage réside également dans la palette d’émotions et la justesse du jeu proposée par les acteurs, allant du cynisme à la colère en passant par la tendresse et la tristesse, sans jamais tomber dans l’écueil d’un pathos exacerbé. Par conséquent, « 120 Battements par minute » constitue cette invitation du politique dans la vie privée, sans jamais altérer les sentiments de personnages habités par la rage de vivre et le besoin d’aimer intensément face à la maladie, l’indifférence et l’injustice.
« 120 Battements par minute » invite sans aucun doute à se pencher sur la relation entre le grand et le petit, le microcosme qu’est « Act Up » face au macrocosme que représente la société française, l’invitation du politique au cœur de l’intime et vice-versa, le corps malade et ses cellules où chaque jour la maladie gagne du terrain. Les rouages de cette mécanique ne seraient rien sans le soin que le réalisateur accorde à la musicalité de ce film choral. De manière discrète mais symbolique le rythme du relief à la voix d’une jeunesse qui s’accroche à la vie. Robin Campillo confie avoir choisi un tel titre en se référant au rythme de la house music (124 battements/minute), emblématique des années 90. Seuls deux morceaux d’époque –Smalltown Boy de Bronski Beat (1984) et What about this love ! de Mr. Fingers (1992) – deviennent leitmotiv et servent le projet d’ « Act Up », à savoir adopter une vision positive et une attitude combattive face au SIDA. Enfin, les battements de cœur qui inaugurent le long-métrage se substituent aux beats de la house sur laquelle dansent les militants après chaque action, comme pour ressentir ce sentiment de puissance face à la mort et à l’indifférence ambiante. Ce glissement du cœur à la house met en évidence l’immortalité des idéaux et de l’engagement qui transcende des corps en souffrance, menacés par l’épidémie.
Parmi la myriade de films acclamés par la critique ces dernières semaines, « 120 Battements par minute » est sans aucun doute celui qu’il faut s’empresser de voir. Une fresque historique qui fait l’apologie de l’engagement et de la joie de vivre, puissantes armes contre l’indifférence voire l’ignorance qui frappe la société française des années SIDA. Connaître hier pour mieux comprendre aujourd’hui et appréhender demain, tel pourrait être le mot d’ordre de cette génération soucieuse de transmettre son histoire en héritage à une jeunesse qui malgré les avancées, doit continuer le combat en faveur de traitements plus adaptés et d’un regard bienveillant sur la maladie, à travers toute la planète. A peine trois semaines après sa sortie, la multiplication par cinq du nombre de personnes présentes aux réunions d’ « Act Up Paris » (Zafimehy, RTL). Le film a également été choisi pour représenter la France aux Oscars 2018 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère », signe de l’engouement grandissant que suscite l’œuvre de Campillo.
Références 120 Battements par minute. Réalisateur Robin Campillo. Producteurs Hugues Charbonneau & Marie-Ange Luciani. Scénario de Robin Campillo & Philippe Mangeot. Les Films de Pierre, 2017. Actuellement au cinéma (sortie nationale le 23 août 2017) Dorlin, Elsa. « Le sexe est avant tout une question politique. » Le Monde. 8 mars 2010. http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/08/le-sexe-est-avant-tout-une-questionpolitique_1316145_3224.html. Consultée le 12 septembre 2017 Zafimehy, Marie. « Après "120 battements par minute", les réunions d'Act Up font salle comble ». RTL. 9 septembre 2017. http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/apres-120- battements-par-minute-les-reunions-d-act-up-font-salle-comble-7790019391. Consultée le 12 septembre 2017
1 note
·
View note
Text
Bonjour à tous.tes! Nous posterons de temps en temps des chroniques, reviews, et autres articles en rapport avec la communauté sur le blog, le premier arrive dans quelques minutes!
1 note
·
View note