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L'hiver est là, mon quotidien c'est -10, ressenti -17. Dans mon coeur aussi, c'est ressenti -17. Il me reste un mois au Québec, après je rentre, et ça me rend triste. Je suis si bien, entourée des copains, à boire des cafés et se retrouver à n'importe quelle heure de la journée.

Quand je rentre, tout va changer. Le garçon des nuages m'a quittée, pour de bon, et c'est mieux comme ça. Je reviens, mais je ne retrouverai rien de ma vie d'avant, à part ma petite soeur et mon fauteuil cocon. Plus rien ne sera comme avant. Cette phrase me fait peur et me donne plein d'espoir en même temps, parce que j'ai envie d'aventure, j'ai envie d'encore découvrir de nouvelles choses, de rencontrer plein de nouvelles personnes.

J'ai envie de finir l'université, de rentrer dans "la vie active". D'avoir un chez-moi, un vrai, que je ne partage avec personne d'autre. J'ai terriblement envie d'avoir un petit appartement, avec un chat et des lumières partout.

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Canadian days

Je ne réalise pas vraiment que je suis à plus de 5000 kilomètres de chez moi. Tout est très différent pourtant, plus grand, plus bruyant. Mais je m'y sens chez moi. Je me sens à l'aise dans mon petit appart, avec mes deux colocs adorables. On fait des goûters "tests des céréales les plus étranges" avec Zoé, c'est très rigolo. Le garçon des nuages a pris ses billets pour venir me voir, il arrive dans un mois pile. J'ai si hâte, de lui montrer mes endroits préférés, de le faire entrer dans ma vie ici. De partager un bout du Québec avec lui, de le retrouver.

Quand je reviens, on va chercher un appartement. J'ai hâte d'habiter avec lui, d'avoir notre endroit, notre refuge. J'ai si hâte, et peut-être que je pourrai enfin adopter un petit chat, alors je nous imagine tous les trois, bien au chaud blottis l'un contre l'autre, et un petit chat tout noir entre nous. J'ai envie de cette vie, je suis si heureuse de grandir. Avant j'avais peur, mais maintenant je sais, je sais que je n'ai plus peur, parce que je garderai toujours ma part d'enfant à l'intérieur de mon corps d'adulte. Je sais que rien de ce que j'ai vécu, rien de ce que j'ai construit ne s'en ira.

Je rêvasse en regardant les écureuils courir sur les lignes électriques, je devrais ��tre en train de travailler. Mais la vie est si belle, j'en ai marre de plonger mon nez dans des feuilles auxquelles je ne comprends de toute façon rien.

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Demain je vais à Paris pour enfin boucler mon dossier pour le Canada, j'espère vraiment avoir les papiers rapidement. J'ai angoissé toute la journée après m'être rendue compte que mon rendez vous était bien plus tôt que ce que je pensais, et j'ai dû changer mon billet de train en urgence, du coup j'ai fait une crise d'angoisse dans la gare. Maintenant tout est réglé, mais ma sensation d'étouffer est toujours là. Je crois qu'il faut que je me repose vraiment. Mais j'ai l'impression de ne jamais avoir le temps de le faire. J'ai envie de m'enfuir à la mer. L'eau me manque.

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Hier j'ai fait des pâtes moi même, et elles étaient délicieuses. J'apprends enfin qu'il faut que je ralentisse la cadence niveau activités, cette année a été beaucoup trop remplie et fatigante.

L'année prochaine je pars (peut être si mon permis d'études est validé) au Québec, j'ai si hâte de passer l'hiver sous la neige, la vraie.

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“Quand elle dormait ainsi, sa tête appuyée contre un de mes bras, je me penchais sur elle pour voir son visage entouré de flammes. C’était jouer avec le feu. Un jour que je m’approchais trop sans pourtant que mon visage touchât le sien, je fus comme l’aiguille qui dépasse d’un millimètre la zone interdite et appartient à l’aimant. Est-ce la faute de l’aimant ou de l’aiguille ? C’est ainsi que je sentis mes lèvres contre les siennes. Elle fermait encore les yeux, mais visiblement comme quelqu’un qui ne dort pas. Je l’embrassai, stupéfait de mon audace, alors qu’en réalité c’était elle qui, lorsque j’approchais de son visage, avait attiré ma tête contre sa bouche. Ses deux mains s’accrochaient à mon cou ; elles ne se seraient pas accrochées plus furieusement dans un naufrage. Et je ne comprenais pas si elle voulait que je la sauve, ou bien que je me noie avec elle.”

— Raymond Radiguet, Le Diable au corps

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Notre héros : Pardon, mais je ne vais finalement pas venir ce soir.

N’importe : Quoi ? Mais tu es égoïste à faire ça.

Notre héros : Si ne pas se sentir assez bien pour sortir et prendre soin de moi en restant tranquille est égoïste, alors oui. Mais dans ce cas, on peut aussi questionner ton comportement.

N’importe : Ce n’est pas moi qui laisse tomber les autres.

Notre héros : Non, mais c’est toi qui n’en as rien à faire de ce que je ressens et qui aimerais que je vienne, quoi qu’il arrive, quoi que je pense, quoi que je ressente, parce que comment je me sens ne t’intéresse a priori pas.

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“How do you know when it’s over?” - “Maybe when you feel more in love with your memories than with the person standing in front of you.”

— Gunnar Ardelius 

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Le mythe que la raison a le mieux réussi à diffuser, c'est l'idée qu'un changement de grande ampleur est impossible. La victoire la plus éclatante de la raison étroite, c'est de persuader les penseurs du changement qu'ils sont d'horribles utopistes, de leur donner honte de leurs opinions et de les inciter à ne les exprimer qu'à mi-voix, comme on énumérait autrefois la liste de ses péchés dans l'ombre d'un confessionnal. Pardonnez-moi, mon père, car j'ai rêvé…

Les Veilleurs, Vincent Message (via oskarkcyrus)

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Aujourd’hui j’ai 21 ans. A minuit, j’ai mangé un bonbon et mon meilleur colloc’ m’a souhaité un bon anniversaire, en plein milieu d’une partie de Civilization. 

Demain, on fait la fiesta en mangeant des pizzas maison, avec du vin et un gâteau. J’ai des collocs merveilleux. 

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Octobre

Il m’a quittée en octobre. Le garçon des nuages est parti, mais étrangement je vais bien. Je m’attendais à avoir le coeur brisé, puis c’est passé. J’ai eu très mal d’un coup, et maintenant ça va. 

J’ai des collocs formidables, j’ai trop de travail pour l’école, comme d’habitude, alors je n’ai pas le temps de me sentir seule. Je ne suis pas seule. Et je sais que ce n’est pas de ma faute si c’est fini. Je n’ai rien à me reprocher. Alors j’avance. 

Hier, ils ont dit à la télé qu’on aurait tous nos cours en ligne, j’ai eu envie de pleurer. J’ai des migraines atroces parce que je dois passer des journées entière sur l’ordinateur. Je veux pouvoir avoir le droit d’aller à l’école. 

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Hier, le petit chaton roux est mort. J’étais toute seule à la maison, et c’est moi qui ai dû m’occuper de récupérer son petit corps sur la route, j’ai eu le coeur brisé. Clément m’a envoyé une photo de lui pour me consoler. Plume m’a fait des câlins toute la soirée, je crois qu’elle est triste aussi. Aujourd’hui elle tournait en rond, comme si elle cherchait le chaton.

La vie passe lentement, j’attends ma peinture par numéros qui n’arrive pas, je prends des photos ratées mais mignonnes avec le garçon des nuages en lui disant “c’est la golden hour, on va être beaux !”

Je m’empiffre de fraises, c’est la saison, en même temps que les examens. Qui pour le moment se passent très bien d’ailleurs.

Anne m’a acheté une tasse trop mignonne, elle m’a dit comme ça tu auras la tienne ici. Si c’est pas la meilleure belle-famille du monde.

Je suis retournée chez mes parents quelques jours, on a fait un gâteau d’anniversaire pour papa et j’ai retrouvé mon chat, qui commence à vieillir. J’ai peur qu’il meure lui aussi.

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Je pars m'exiler en Ardennes chez l'amoureux, parce que je sais que 5 semaines avec mes parents ça va pas aller bien.

Et parce que c'est joli la bas. Ça m'apaise, et c'est exactement ce dont j'ai besoin actuellement. Beaucoup d'amour, et de la douceur calme.

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Oublier les clés de son appart à la maison, se taper 45 minutes de bus pour aller chercher le double chez son parrain.

Heureusement que je suis prévoyante et que j'ai fait deux doubles, sinon j'étais bonne pour revenir les chercher à la maison.