Voyage du Romarin du Guatemala aux Açores.Voilier à propulsion électrique100 % autonome, zéro pétrole, zéro émission
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38 - Rappel de l'équipement propulsif et énergétique de Romarin : propulsion : Romarin est équipé d'un moteur inboard électrique Leroy-Somer de 10 KWh (en 48 volts) depuis 9 ans. Nous avons navigué en côtière, traversé la Mediterranée l'été, traversé deux fois l'Atlantique, franchi le pot au noir, remonté plusieurs fleuves dont le Para en Amazonie et le Maroni en Guyanne. Nous n'avons jamais manqué d'énergie : pack de batteries lithium-fer-phosphate de 17 Kwh/360 Amp/48 Volts rechargées par deux panneaux photovoltaïques de 235 Watts/24 Volts en série plus une éolienne Airbreeze de 300 Watts/48 Volts. L'hélice Ewol peut se décliner en 3 formes : propulsion, régénération, drapeau. Il est donc possible, via le moteur de recharger le pack batteries lors de la navigation à voile. Servitudes : Romarin est équipé de 4 panneaux photovoltaïques de 60 Watts/12 volts en parallèle et orientable et de deux batteries AGM de 100 Ampères/12 Volts. EN RESUME : Zéro pétrole embarqué, zéro émission, très peu de nuisance sonore, grand confort d'utilisation, rendement 95 %. Equivalence de puissance : 25 ch. En neuf ans d'utilisation, aucune maintenance, aucune réparation effectuées. Pour l'annexe, nous disposons d'un moteur hors-bord Torqeedo électrique équivalent à 4 chevaux muni d'une batterie lithium rechargeable à bord. AUTONOMIE TOTALE
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37 - BILAN DE LA TRAVERSEE BERMUDES-ACORES Distance en trace directe : 1 800 Milles nautiques . Distance parcourue : 2200 Nm. Nous sommes équipés d'un iridium Go! Et avions pris un abonnement illimité en data chez Advanced Tracking (169 €/mois). Nouvelle application chargée sur notre tablette : sailgrib wr pro pour androïd (100 €/an) ce qui nous permet d'effectuer des requêtes grib via l'iridium pour obtenir au large des cartes météos et des prévisions exactes sur 4 jours ainsi que la tendance sur 10 jours pour établir des stratégies et ainsi contourner dépressions et anticyclones dans le bon sens. Nous avons pu éviter les vents trop forts et les zones de calmes et aussi naviguer au portant d'un bout à l'autre. (19 jours pour 2 200 Nm).
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36 – Conclusion Ces quatre mois de navigation intense auront été magnifiques et très denses en rencontres, en découvertes, en émotions fortes. La diversité des populations, des langues, des produits locaux, des formations géologiques, l'empreinte historique, les contrastes d'un pays à l'autre, sont des facteurs qui donnent tout leur charme et toute leur saveur au voyage. Voyager sur un voilier reste un plaisir infini dans un bel espace de liberté, d'autant plus appréciable par temps de restrictions. L'observation du ciel étoilé, sans lumière polluante, est un luxe dont nous ne nous sommes pas privé. Nous avons parcouru près de 10 000 km du Guatemala aux Açores en alternant navigation et escales dans 6 pays : Guatemala, Bélize, Mexique, Bahamas, Bermudes, Açores. Il a été très intéressant de naviguer en relation aussi étroite avec la météo : à contourner les dépressions et enrouler les anti-cyclones. La navigation a été vraiment confortable, essentiellement sous des allures au portant ou grand largue, avec le bateau à plat ou presque. La durée de chaque escale était déterminée par le passage de perturbations météorologiques : coups de vent, orages ou vents contraires. Chaque départ en traversée a été soigneusement choisi en fonction de la météo avec vents et courants portants. L'alternance de traversées et d'escales d'îles en îles offre un équilibre et une diversité étonnantes.Tous nos sens sont en éveil permanent. Chaque escale est toujours méritée et pleinement savourée. Une température inhabituellement fraîche nous a accompagné des Bahamas aux Açores, ce qui a facilité la longévité de conservation des produits frais à bord, je rappelle que Romarin n'est pas équipé de réfrigérateur. Pendant toute la durée du parcours, le Romarin s'est excessivement bien comporté. Il a fait l'objet de soins constants et réguliers, garant de réussite. Le moteur électrique inboard dont est équipé Romarin a toujours répondu présent, en toutes circonstances, sans le moindre entretien en sept ans. Je tiens à remercier tout ceux qui nous ont entourés et soutenus lors de ce long parcours par leur présence amicale et leurs encouragements. Je remercie également, pour leur sollicitude, tout ceux qui se sont inquiétés à notre sujet. Nous espérons pouvoir boucler ce périple de huit ans l'été prochain avec encore de belles découvertes que j'aurai plaisir à vous faire partager. Et nous vous disons à bientôt pour de nouvelles aventures !
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35 - De Faial à Santa Maria L'arrivée à Horta sur l'île de Faial dans l'archipel volcanique des Açores est un changement total par rapport aux deux escales précédentes. Nous passons des massifs coraliens aux sables blancs aux massifs volcaniques aux sables noirs. Nous hivernons le bateau, là où Christophe Colomb et bien d'autres avant lui ont fait escale. Notre voyage s'inscrit dans les routes de ces très anciennes navigations.
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33 – La malédiction Nuit du 4 juin 2022 : nous approchons de Horta, la mer est forte, vent force 7, rafales à 8. Je suis de quart de 1h00 à 3h00 installée dans la couchette du carré, emmitoufflée dans un duvet posé sur moi tellement il fait froid. Nous allons bon train, allure grand largue, le bateau est presque à plat. Soudain, une vague, une seule vague, claque sur le côté tribord et explose provoquant une violente secousse. Je suis éjectée de la couchette et jetée au sol. La violence du choc et les douleurs sont telles que j'en ai des nausées. C'est la veille du long week-end de Pentecôte. Je dois attendre 3 jours avant de pouvoir consulter un ostéopathe qui m'envoit direct aux urgences vérifier si je n'ai pas de fracture compte tenu de ce que je lui décris. Après examens approfondis, il s'avère que j'ai bien une fracture tassement d'une vertèbre lombaire. Je dois porter un corset 3 mois, le temps de la consolidation, ne rien porter, ne pas faire d'efforts pendant 4 mois. Fini la navigation pour moi. Le 12 juin au petit déjeûner, soit huit jours plus tard, alors que nous sommes tranquillement installés dans la marina de Horta, Yann s'approche de la gazinière montée sur cardans pour jeter des ordures dans la poubelle située sous la gazinière et la bouscule au passage. La cafetière, remplie à ras bord de café bouillant, se déverse sur sa tête, son épaule, sa main. Il est brûlé au premier et deuxième degrés. Fini la navigation pour lui : son état nécessite des soins quotidiens minutieux. Il doit à tout prix éviter les risques d'infection. Fracture et brûlure, telles sont les malédictions qui s'abattent successivememnt sur le Romarin. Nous sommes dépités. D'autant plus dépités que tout s'était bien passé en mer. Dominique ne tient pas à naviguer seul. Nous décidons de laisser le bateau aux Açores et de finir le trajet l'année prochaine. Trouver une place aux Açores n'est pas si simple. Les ports des 9 îles de l'archipel sont petits, bondés, détruits ou en travaux. Dominique finit par trouver une place sur l'île de Santa Maria dans les îles orientales. Mais la distance à parcourir n'est pas négligeable. Il se met en quête de trouver un équipier, qui de plus, parle français ! La navigation est dure, au près, mer hachée, il fait froid, il pleut, rien à voir avec nos belles traversées en accord avec la météo. L'équipier a le mal de mer pendant tout le trajet, mais assure ses quarts jour et nuit malgré son piteux état. Ils mettront 48 heures à rejoindre Santa Maria. Puis Romarin est levé, remisé, nettoyé pour son hivernage. Yann et Florence sont rapatriés en France le 18 juin. Dominique me rejoint à Aix le 6 juillet. Ce n'est que partie remise et nous vous disons à l'année prochaine.
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31 – Traversée Bermudes-Açores Nous sommes partis le 16 mai 2022 de St George/Bermudes. Le temps est humide et le vent porte malgré la houle de travers qui nous secoue. Le lendemain, journée pluvieuse, nous restons confinés à l'intérieur. Les moisissures se répandent. Nous les traquons. Les rivets du vis-de-mulet cassent, la bôme tombe. 18 mai, après deux jours de temps couvert, plus d'énergie, nous barrons à la main tandis que le très beau temps revient. Les batteries sont rechargées. Nous réparons et remontons la bôme sur le mât, remettons la voile et ses lattes. Le bateau repart avec un vent qui forcit. Dans la nuit, Romarin cingle plein Est vers les Açores. La présence récurente des levers et couchers de soleil et de lune sont prégnants. 19 mai : En plus de Titou et Dominique, Christian, notre Super Monsieur Météo, nous est d'un grand secours pour ses conseils précis et efficaces. Il soutient la très grande autonomie vitale qui nous est nécessaire dans la durée. Au vu de la trace, après cinq jours de navigation, nous prenons la mesure de l'immensité de cette traversée. 21 mai : après une nuit sans sommeil du fait du roulage extrême et d'une absence de vent, le front de vent de Nord-Ouest est arrivé comme une vague couronnée de nuages pluvieux. Tout de suite après, une mer moutonnante poussée par un vent force 7-8 nous dirige à nouveau vers l'île de Flores. La houle a forcit, haute, ample et majestueuse. Elle passe d'un mouvement lent et fier comme des éléphants nobles et puissants. Au matin, des centaines de petites caravelles brillantes constellent les grands pans bleus sombres de la houle comme vêtu d'un manteau royal. 22 mai : depuis deux jours, la fatigue s'accumule, nous devons redoubler de vigilance pour ne pas tomber. Nous avons le sentiment d'être sur une autre planète uniquement composée d'eau. Notre vie à bord ressemble à celle d'une navette spaciale. Les informations de nos routeurs viennent d'un ailleurs indéterminé, nous informent de la taille, la puissance et les déplacements des dépressions proches pour que nous puissions anticiper, nous diriger, voire nous en protéger : « continuez votre cap 120 et faites le dos rond les prochaines 24 h » 23 mai : ce voyage est une immersion dans le souffle du réel. Au fur et à mesure que nous approchons de l'oeil de la dépression ; le barographe plonge. Sur le GRIB (météo par satellite), nous la voyons tourner sur elle-même dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Elle nous entraîne à bonne allure dans sa rotation. Nous passons le temps à étudier la météo pour bien choisir notre route, régler le bateau, jouer, lire, échanger, cuisiner, dormir en nous contorsionnant sans cesse, même couchés, pour garder notre équilibre. 26 mai 2022 : Chaque bouchée de nourriture, chaque phrase lue, chaque phrasé musical est infiniment précieux dans ce désert. Le génie de l'humanité est manifesté par ce bateau et notre présence qui l'habite. Paradoxalement, la splendeur nous entoure. Aujourd'hui, elle prend la forme d'une aurore boréale mouvante dessinée par les rayons solaires s'enfonçant dans les profondeurs de l'eau autour de l'ombre du Romarin. 27 mai : coup de vent glacial venu directement du Groenland et qui dure depuis 24 h, que nous remontons au près, que nous tentons de remonter plutôt. Le bateau gite et dérape sur une houle de 2,20 m, s'arrête, repart, s 'arrête. La sensation de vitesse intense, d'être centrifugé dans tous les sens se traduit par une vitesse réelle très faible. Une curieuse fatigue s'installe : perte de repères, chaud, froid, bruit, secousses dans tous les sens à la recherche d'un équilibre inatteignable. Les yeux fermés, on « voit » le bateau, le ressent par ses vibrations, ses résonances, sa respiration, ses chants sauvages en orchestre infatigable. Dans les manœuvres, nous sommes submergés régulièrement par les vagues. Cela nous tient lieu de bain. 28 mai : ce matin, le coup de vent a cessé après nous avoir secoués pendant 36 heures. Un autre est à venir, mais en attendant, on remet de la toile et on se repose un peu. 29 mai : nous sommes rarement debout, perpétuellement accrochés des mains, des pieds ou d'un coin de fesse pour se caler et avoir les mains libres. Nous dormons beaucoup, plus ou moins profondément selon l'allure et le vacarme du vent et de l'eau. 30 mai : après une nouvelle soirée et nuit de coup de vent, brassés dans tous les sens et de calmasses, puis de draches et enfin de tensions, nous ressentons une certaine lassitude : 13 jours depuis les Bermudes et probablement encore une semaine jusqu'aux Açores. Les nuages noirs et les grains se sont dissouds, le soleil est revenu, le vent est tombé, a tourné. Nous voilà au près toutes voiles dehors. Nous profitons de ce répit pour sortir un peu pour apprécier ces conditions redevenues favorables et nous reposer. 31 mai : le vent est maintenant arrière, le bateau glisse sur les vagues, voiles en ciseaux. Le temps est limpide et calme. Le vent et la houle nous portent à destination. La nouvelle lune s'est levée et nous entrons dans les Gémeaux. 4 juin : nous approchons d'Horta, le vent est monté en puissance à partir de 17h00 et nous avons réglé le bateau en conséquence : mise en place de l'étai larguable, du foc 1, 3 ris dans la grand voile, pour finir à force 8 à l'arrivée, sous Foc seul. Nous distinguons des falaises noires dans la brume entre deux vagues. 19 jours pour faire 2 200 Mn soit plus de 4 000 km. Cette nuit le bateau a été frappé en surfant. La vague a claqué contre la coque et a éjecté Florence de sa couchette du carré sur le plancher. Elle est blessée et nous sommes inquiets pour elle quant à la suite. Après un slalom entre les nombreux bateaux au mouillage sous des rafales démentielles, nous trouvons un abri parfait au fond du port à couple de voiliers.
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29 – L'archipel des Bermudes 2 Tout est beau sur cette île « so British »: les maisons colorées, les jardins, les terrains de golfe, les timbres, les billets de banque, la couleur turquoise de l'eau, les petites criques de sable bordées de rochers découpés, les fonds marins, les gros poissons perroquet aux splendides couleurs qui évoluent dans les coraux. L'amabilité des gens est sans borne, le tout dans une ambiance décontractée. Quand le jour s'achève, le chant de toutes petites grenouilles mâles d'environ 20 mm emplit l'air de leurs sifflements pour séduire les femelles. Ce sont les grenouilles siffleuses (eleutherodactylus martinicensis : un bien grand nom pour une si petite grenouille). Elles peuvent vivre jusqu'à 7 ans et peuvent monter à la verticale sur des parois parfaitement lisses, leurs pattes étant munies de disques ventouses. Contrairement aux petites grenouilles, les poissons perroquets multicolores et les escargots sont atteints de gigantisme. Aujourd'hui les Bermudes restent une escale prisée des grands voiliers, anciens comme modernes. Des courses s'y déroulent régulièrement. notamment la coupe de l'America et cette année, Sail GP à laquelle nous avons eu la chance d'assister juste la veille de notre départ. Cette escale ; située sur notre route, nous permet de réviser soigneusement le bateau, de refaire le plein de produits frais, d'eau et de gaz avec une facilité déconcertante, avant d'attaquer la grande traversée pour les Açores :1 800 Mn en trace directe soit 3 600 km.
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28 - L'archipel des Bermudes 1 : Historique Les Bermudes à la voile, les vents ne nous y portent pas forcément. Elles sont difficiles à atteindre. Nous y restons 10 jours du 6 au 16 mai 2022, en attendant que les conditions de navigation pour la prochaine traversée Bermudes-Açores soient favorables. Mais qu'est-ce que les Bermudes ? En fait, on en sait très peu de chose, en dehors de leur réputation liée au fameux et énigmatique triangle des Bermudes et à son abord cerné de récifs et truffé d'épaves. L'archipel est découvert en 1515 par le navigateur et explorateur espagnol Juan de Bermudez qui y fit naufrage (et qui donne son nom, plus tard, au « bermuda », pantalon raccourci des soldats anglais surveillants les plages qui avaient trop chauds dans leurs uniformes avec des pantalons longs). En 1605, le « Sea Venture » navigue sous pavillon anglais avec à sa tête l'amiral George Somers. Il doit se rendre à Jamestown, première colonie britannique en territoire américain. Mais il est pris dans une violente tempête et lutte pendant trois interminables jours. Il décide alors de s'échouer sur les récifs de ce qui deviendra l'île St George, pour éviter que le bâtiment ne coule. L'équipage au complet est sain et sauf. Il se compose des officiers, des marins mais aussi de colons et d'explorateurs. Ils s'établissent sur « l'île du diable » et découvrent qu'il y fait bon vivre. Neuf mois plus tard, le navire la « Deliverance » est construit avec les bois de l'épave du « Sea Venture » pour rejoindre la colonie britannique de Jamestown. Par la suite, l'île est rattachée à la couronne britannique.St George en devient la capitale et sera remplacée, plus tard, par Hamilton. L'île devient une station maritime et commerciale très importante pour la Grande-Bretagne, solidement défendue au XIXème siècle par de nombreux forts armés de gros canons et pour les plus anciens, construits en grande partie par des esclaves.
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26 – Première semaine de traversée Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ? Ces questions triviales à terre prennent ici une grande importance, car nous aurons à nous adapter sept fois au passage à l'heure d'été durant les deux mois qui viennent. Il s'agit de garder une cohérence dans les quarts de deux heures que nous effectuons chacun à tour de rôle, de conserver un équilibre dans nos rythmes biologiques déjà bien sollicités par l'alternance de veilles et de sommeil, de connaître les décalages horaires avec nos interlocuteurs par Iridium Go ! De caler les informations des applications par rapport à notre situation réelle et de charger les batteries en se calant sur la meilleure exposition des panneaux solaires : les heures des fuseaux horaires, GMT et UTC ne sont plus pertinentes. Pour calculer le midi juste, nous enregistrerons chaque jour les levers et couchers de soleil pour mesurer la durée du jour : 13 heures et celle de la nuit : 11 heures. A partir de là, nous en déduisons le midi et le minuit. Quant au calcul du nombre de jours, nous prenons l'heure du départ : 9h00 et comptons 24 heures pour caler le jour suivant. Toutes ces valeurs varient d'un jour à l'autre du fait de notre progression vers l'Est ou vers le Nord qui décale ou augmente la durée du jour également en fonction de l'avancement du Printemps. Le temps, comme les anti-cyclones et dépressions, se déplace. Par ailleurs, un mois lunaire s'est écoulé depuis notre départ d'Isla Mujeres. Vénus plonge vers le soleil tandis qu'apparemment Jupiter, Mars et Saturne s'en éloignent. En fin de compte, les routes Est/Sud-Est succèdent aux routes Nord/Nord Ouest qui, bien qu'il n'y paraisse pas, nous rapprochent progressivement des Bermudes. A partir du troisième jour, nous serons à une distance de 140 milles nautiques, de Jacksonville, à la limite entre la Floride et la Géorgie et resterons approximativement à cette lattitude pour chercher un vent portant vers les Bermudes. Ces routes nous sont imposées par les mouvements des anti-cyclones et des dépressions qui déterminent un relatif confort de navigation à bord. Je réalise que comme nos rémoras, nous nous accrochons aux ventres des dragons célestes évitant les spires endormies qui nous emprisonneraient et celles qui se crispent nerveusement, qui nous briseraient. Qand c'est nécessaire, nous changeons de dragon pour nous rapprocher de notre destination. Les continents se sont écartés. Le fond à plongé à 5 ou 6 kilomètres en dessous du bateau, les vagues dressent leur échine à crinière d'écume et l'horizon s'est rapproché à leur voisinage. Leur aspect est plus âpre malgré leur peau de lézard de mercure frissonnant. Le Romarin est bousculé sans ménagement comme une cabane en travers d'un troupeau de bisons en migration. Imperturbable, il siffle, mugit de ses drisses et claque du ventre en sautant. Le triangle des Bermudes Ce matin nous avons vu au changement de quart de 5h00, un grand nuage brillant au soleil alors qu'il faisait encore nuit. Il s'agit de la vaporisation d'un astéroïde glissant sur la haute atmosphère terrestre sur laquelle il a rebondit. A 40 km d'altitude, sa longueur doit faire 500 km puis un étalement se poursuit sur 2 ou 300 km. La blancheur de ses filaments en crochets est typique alors que l'aube pointe à peine sur l'horizon. Pour couronner le tout, la conjonction entre la lune, Jupiter et Vénus transperce la traîne. C'est un spectacle aussi exceptionnel que splendide. Deux hypothèses : Première hypothèse ; un astéroïde venu des confins du système solaire a vaporisé son enveloppe de chondrite carbonée avant que la centaine de tonnes de son noyau en Nickel-Fer de 4 milliards et demi d'année n'explose par la montée en température en 5 secondes de –270 °C à +4 800 °C et la décélération brutale. Deuxième hypothèse : un vaisseau spacial intergalactique de type Omuamua II est venu féconder la terre pour y développer une nouvelle humanité, avant de prendre son virage pour Véga ou Tau Ceti. L'épaisseur de mes doigts manque de précision pour mesurer la courbure de l'espace temps. Pour rappel Omuamua I, « le voyageur qui vient de loin » en langue hawaÏenne, était un astéroïde ou vaisseau extra-terrestre qui a traversé le système solaire en provenance du milieu inter-galactique il y a quelques années. Il avait comme caractéristique d'être en forme d'aiguille et d'avoir changé de trajectoire en dehors des forces gravitationnelles, d'où les discussions sur son origine naturelle ou artificielle. Simultanément, le contact avec les satellites Iridium et GPS diminue rapidement. « c'est curieux, dit Florence, depuis qu'on navigue, ce n'est jamais arrivé » Sur nos écrans, la trace se marque en pointillés avant de disparaître complètement. Pourtant nous continuons à naviguer et prendre des paquets de mer en pleine poire ! Mais pour des observateurs extérieurs, nous sommes en train de disparaître. C'est le même effet qui serait produit par un vaisseau spacial disparaissant à la vitesse de la lumière à l'horizon d'un trou noir. Ces deux phénomènes, associés au fait que nous nous trouvons dans le triangle des Bermudes, permettra à chacun d'en tirer ses conclusions. Vous aurez, bien sûr, identifié la verve inégalable de Yann, pour ceux qui le connaisse !
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25 – Spanish Wells Bahamas : le grand départ Le bateau chargé de provisions, toutes les réparations terminées, les conditions météos favorables, aidés par nos voisins américains, nous largons les amarres à 9h00 le dimanche 24 avril 2022. Ces derniers, fraichement à la retraite, ont vendu leur maison pour vivre exclusivement sur leur grand catamaran, un lagoon 40. Durant toute la semaine qui a précédé, ils n'ont cessé de nous rendre service et d'être très cordiaux avec nous. Les amarres larguées, nous suivons le chenal qui nous mène à la sortie de la lagune et là encore, nous avons la surprise de voir, tel des bernards l'ermite sortant de leur coquille, chaque vieux capitaine américain qui nous salue et nous souhaite bon vent au fur et à mesure que nous passons devant eux. Devant ces prévenances, nous regrettons de ne pas les avoir davantage rencontrés. A la sortie du chenal, les tortues marines fuient en gerbe dans l'eau limpide devant notre avancée. Selon la profondeur, une variété de couleurs se déploie avec un rayonnement de braise : verte, bleue ciel et bleue outremer. C'est comme si l'on voyait ces couleurs pour la première fois. Yann
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23 – Spanish Wells/St Georges Cay/Bahamas Les conditions météos nous incitent à nous réfugier bien à l'abri dans une toute petite marina « Papa's Dock » au fond du chenal qui sépare Spanish Wells de Russel Island à St Georges'Cay au Nord d'Eleuthera. Nous pouvons désormais préparer tranquillement le bateau avant la grande traversée pour les Açores, via les Bermudes ou non. A notre disposition : un ponton tout neuf et un robinet pour l'eau douce. Mike, le gérant de la marina nous accueille très chaleureusement et me fait visiter son île dès notre arrivée. L'île s'étend sur 2 km de long et 600 m de large. Les habitants au nombre de 1 500 sont en grande majorité blancs : tout comme à Eleuthera (qui veut dire « liberté » en grec), ce sont des puritains anglais qui s'y sont installés. L'île présente un caractère très résidentiel : tout y est propret et bien tenu. Les maisons sont basses pour résister aux passages réguliers des ouragans et très colorées. Les gens sont chaleureux, aimables, solidaires. Il règne une ambiance très agréable, apaisante et sécurisante. Mike est tout content de me montrer son école, la maison de ses parents, de son fils, le snack de sa fille et tous les lieux où nous aurons à nous rendre lors de notre séjour. Mike était pêcheur de langoustes. L'activité principale de l'île 8 mois sur 12. Il me montre les langoustiers, ces bateaux équipés de grands bras stabilisateurs. Puis, nous allons sur la côte Nord : et là, c'est l'éblouissement : un lagon apparaît cerné par une barrière de corail où se décline toute une palette de bleus entre la mer et le ciel et qui évolue sans cesse en fonction de la lumière du jour et de la marée. Pendant ce temps nous dégustons les produits locaux : langouste magnifiquement cuisinée, conque et mérou, sans parler de la petite bière des Bahamas et du rhum de Nassau ! Les préparatifs vont bon train. Puis soudain, la météo devient favorable. Le capitaine annonce le départ pour le dimanche 24 avril 2022, direction les Açores, soit 2 600 milles nautiques à parcourir en minimum 6 semaines. Nous sommes prêts physiquement et moralement pour aborder cette nouvelle étape essentielle de notre parcours.
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22 – Royal Island Bahamas 2 Après un gros orage et des températures redevenues clémentes, nous allons explorer le fond de la lagune en annexe. Nous longeons la mangrove et apercevons des têtes de tortues qui émergent de ci-de là. Le sol bosselé de la lagune est jonché de Cassiopée des mangroves (méduses de mangrove) qui ont la particularité de se poser sur le dos et de filtrer l'eau dans cette position. On les voit se contracter et agiter des filaments bleus à violets. Je plonge avec la Gopro (caméra étanche) pour aller les photographier. Je suis totalement absorbée par mon activité à tel point que je ne remarque pas qu'un énorme requin nourrice s'est approché de moi silencieusement. Lorsque je remonte respirer, nous nous retrouvons nez à nez à 50 cm l'un de l'autre. Sa face massive s'approche de moi inexorablement. Son œil torve me transperce du regard et ses petits barbillons lui donnent un air pas franchement sympathique. Il fait environ 2,50 m de long. Ma frayeur est énorme, j'appelle Dominique au secours, mais réalise immédiatement que c'est totalement inutile. Puis je me raisonne. J'ai tout de suite identifié qu'il s'agissait d'un requin nourrice. Ils ont la réputation d'être plutôt placides et indifférents à l'homme. Mais celui-ci n'était manifestement pas indifférent, mais franchement curieux. A moins que je ne l'ai dérangé dans son sommeil : les requins nourrices dorment 20 h par jour en se posant sur des fonds de sable ou dans des anfractuosités de rochers. Leur appellation de nourrice vient de la façon dont ils s'alimentent en aspirant leurs proies dans un bruit de succion comme un bébé qui tète. Je n'ai pas vraiment envie d'être aspirée par celui-ci... L'instant de frayeur étant passé, je nage aussi vite que possible en marche arrière avec mes palmipettes (petites palmes de piscine) en tenant l'animal à l'oeil. J'ai même, et je ne sais comment, la présence d'esprit de le photographier ! Il faut croire que la passion de la photographie est plus forte que la peur ! J'avais déjà vu des requins nourrices : la première fois, ils étaient abondamment nourris par des pêcheurs et nous savions que nous pouvions nager en leur présence, à laquelle ils étaient indifférents, sans toutefois trop s'en approcher. La deuxième fois, c'était dans un petit lagon, ils étaient jeunes et donc peu impressionnants. Mais cette fois, bigre, bigre !
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