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Cassady's Diary
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scassady-blog · 8 years ago
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La pièce
Cela fait quelques jours que je ressentais le besoin de m’isoler. De ne pas gaspiller ma voix ni mes mots. J’ai régulièrement ce genre de besoin, mais cette semaine l’intensité était différente. Je crois que d’être en permanence entourée en est la cause, et l’entourage un facteur aggravant. Ce n’est pas que je n’aime pas mes nouvelles compagnes de vies, mais il n’y a pas ce naturel ni cette simplicité de vie que j’aimais tant auparavant. Il y a quelque chose d’artificiel chez elles qui me dérange. Je pense que je suis simplement trop loin pour être en phase avec elles. Aussi, j’ai ce sentiment que je n’ai plus de place pour elles. Comme si j’avais donné beaucoup d’affection et d’amour ces derniers temps et que je n’en étais plus capable, comme si mon stock était épuisé. Je ne ressens pas d’attachement. C’est très froid écrit noir sur blanc comme ça, mais c’est ce qui se rapproche le plus de la vérité. Je n’ai plus le temps ni l’énergie de prétendre, de faire des efforts et de donner de moi-même lorsque la cause ne me touche pas. Et c’est exactement ce qui arrive. C’est certain, cette situation m’apporte une certaine solitude que j’avais presque oublié. Cette solitude que je ressentais autrefois dans mon froid nancéen. Mes dernières années de collocation m’avaient apportées cette chaleur humaine qui me manquait tant. Cependant la flamme ne brille pas ici. Alors j’ai besoin de trouver une solitude qui correspond à ma solitude intérieure. Etre en accord. Réfléchir. Tranquillement.
C’est ainsi que je me suis retrouvée seule, devant ma porte, sans clé. Etrangement, c’est surement ce dont j’avais le plus besoin. Profiter de cette contrainte pour me confronter à ma personne et prendre le temps de voguer. Sans distraction abrutissante, sans somnifère psychologique[ER1] . Et je crois que ces heures de pure pause m’ont permis de soulever quelque chose. ll faut que je répète cette expérience au moins de façon mensuelle, si ce n’est pas hebdomadaire
Il y a un conflit entre mon corps et mon esprit. Et ce dernier me rend malade.
Il y a ce conflit de valeurs et d’ambition. Cette bipolarité qui me déchire mais qui fait aussi de moi ce que je suis.
Il y a aussi un conflit d’intérêt et de défense.
Il faut partir du principe que lorsque l’on aime quelqu’un on absorbe une partie de sa personne. Ainsi, il y a des fragments, à l’intérieur de nous, qui ne nous sont pas propres. Ce sont des corps étrangers. Beaucoup les acceptent et la greffe se fait sans encombre de façon à ce que la personne change s’en même s’en rendre compte, et le cas échéant, incombe cela aux expériences et épreuves de la vie. Parfois la pièce tente de trouver sa place, mais ricoche comme une goutte de pluie sur un imperméable. D’autres cependant, reçoivent ces corps étrangers comme des maladies. Le morceau ne trouve pas sa place. Ou le corps le rejette, comme un mécanisme de défense. Ce corps te blesse et tu dois le rejeter. Alors il se bat, il le combat et l’attaque. A ce niveau, tu es à une autre croisé des chemins, soit tu le vomis soit tu l’encre un peu plus à ta chair. Il y a alors une cicatrisation, sommaire.  A la première turbulence la plaie se rouvre, l’infection repart. Elle est de plus en plus forte, de plus en plus dangereuse. L’esprit résiste, il veut garder cette pièce. Il en a besoin. Le corps la rejette. Le conflit te consume.
Cette infection représente tout à fait ma situation. J’ai été infecté par une partie de Felix le jour où j’ai posé mes yeux sur lui. Tout doucement, la pièce à fait son chemin jusqu'à s’accrocher dans mes poumons au point de ressentir sa présence à chaque inspiration. Mais je n’ai pas été capable d’assimiler cette pièce, d’une façon ou d’une autre. Peut-être en attendant passivement que les choses se passent, en rêvant, en imaginant, je ne sais pas. Peut-être que la pièce n’était pas censé m’atteindre, mais que je l’ai gardé de force alors qu’elle ne m’était jamais destiné. Maintenant, elle me brule. Je la sens. Elle me bloque la respiration. Je m’étouffe. Elle m’étouffe. Il m’étouffe. Et mes poumons pourrissent ainsi. Alors mon corps me rappelle et m’avertit :« crache le ! laisse le partir ! » Mais comme le cerveau s’entête et que le cœur est trop fort, je le garde encore, encore un instant s’il vous plait. Les dommages sont déjà fait, le moment arrive, je le sais. Laissez le moi encore un peu. J’ai besoin d’une confrontation, d’une bataille, d’un duel, d’une confession. Il faut que je lui ouvre mon cœur, pour de bon, une bonne fois pour toute. Que je pose mes tripes sur la table et qu’il les ramasse ou les piétine. Il me faut une réaction vive, franche et claire. Qu’il m’embrasse ou m’achève. C’est ce moment que j’attends. Ainsi je pourrais me guérir. D’une façon ou d’une autre. Vomir finalement ce que j’ai de lui. Ou penser la plaie doucement, avec amour et avec lui, et laisser cette pièce devenir la plus belle chose que je possède.
Je sais maintenant que j’ai en moi d’autres pièces. J’ai une pièce de Teddy et une pièce de Guillaume. Je pense honnêtement que j’ai craché Teddy, totalement, et que le vide est à présent cicatrisé, de façon à ce que le trou ne se voit plus. Mais la surface n’est plus la même, il y a des aspérités, des fils et des traces ; les marques que sa pièce m’a laissé pour toujours.
Le cas de Guillaume reste plus obscur. Je ne l’aime pas comme j’ai pu aimer Teddy ou comme j’aime Felix. Ça se rapproche de la sorte d’amour qu’on porte aux étoiles ou à l’univers. L’amour de ce qui brille et l’amour de l’inconnu. Lorsque j’ai reçu sa pièce, le choc a été brutal et l’infection terrible. Elle m’a mise à terre, elle m’a poignardé alors que Felix m’a fait agoniser, de façon discrète et douce. Peut-être parce que cette fois ci je ne me suis pas contenté de regarder la tempête. J’ai touché le cœur de la tornade ou l’épicentre du tremblement de terre. J’étais peut-être même une partie des précipitations. Et évidement, le choc est plus vif et les dommages collatéraux plus importants. En écrivant ces lignes un peu farfelues j’ai l’impression de comprendre l’immensité. Tu vois ce que je veux dire ? De comprendre ce que l’on n’est pas censé comprendre. Comme la couleur du vent ou le sens de l’univers. J’ai touché quelque chose de vrai et de pure. Et bien sûr qu’on en sort différent. Et bien sûr qu’un morceau d’étoile ça te brule, ça te met au sol. Je pense que lorsqu’il est parti, aussi vite qu’il était arrivé, j’ai voulu arracher cette pièce qu’il m’avait donné. La douleur était atroce, comme la passion avait été brulante. Mais je l’ai gardé, et j’ai cicatrisé avec cette nouvelle pièce, qui fait maintenant partie de moi. Attention, il ne faut pas voir ça dans le sens cliché et romantique et toutes ces conneries. Je parle de façon pure. De façon spirituelle. De toute façon, quiconque trouve un jour ce texte me fera interner ou sautera sur des conclusions hâtives et fausses. Je ne suis pas amoureuse de Guillaume, je crois que je ne l’ai jamais été. J’ai juste ressenti quelque chose, le genre de chose que je me dois d’essayer d’expliquer. Pour moi, juste pour moi, puisque ça a eu de forts retentissements dans ma vie. Peut-être que j’essaye de m’exorciser. D’analyser. De rationnaliser d’une certaine façon, même si tout ça n’a rien de rationnel au sens commun du terme. Peut-être que je définis juste l’amour.
On ne devrait même pas parler de l’amour. Ou devrait parler des amours. Il m’est impossible de penser qu’il n’y a qu’un seul amour. Je ne parle même pas de l’amour fraternel, familiale, amicale. Seulement des amours fous. Vous voyez de quoi je parle. En y pensant un peu, c’est tellement réducteur de parler d’amour. On créer un mot et on y balance tout et n’importe quoi. Comme si ça pouvait signifier quelque chose. Un je t’aime est égale à un bonjour. C’est vide. Il faut prendre une partie de l’autre pour comprendre ce que c’est que d’aimer. Mais comme je n’ai pas trouvé mieux pour l’instant, je continue de parler d’amour. Peut-être que la pièce et l’amour sont la même chose. C’est cette pièce qu’on appelle amour. Cette pièce, lorsque l’on se la prend de plein fouet c’est le coup de foudre. Quand elle nous touche plus doucement on tombe simplement amoureux, au fil de son voyage au travers des tissus. Sa bataille intérieure englobe tout ce que l’on associe à l’amour, la fièvre, l’excitation, la peur etc. Oui je pense que c’est ça que l’on essaye de dire en parlant d’amour. On parle de la part de l’autre en soi, ce feu, cette ardeur. Les mots sont insuffisants et la conscience humaine trop étroite. J’aimerais tellement voir ça clairement. Mais c’est comme si j’avais le mot sur le bout de la langue sans jamais pouvoir l’expliciter.
J’aimerais tellement pourvoir être honnête avec quelqu’un. Le genre d’honnêteté tellement pure que je pourrais partager ces pensées. Que je pourrais échanger avec quelqu’un qui sois assez ouvert ou fou pour envisager mon point de vue. C’est quand même incroyable que cette possibilité me paraisse aussi folle. Ce serait tellement plus simple de ne pas être si compliqué. Comment trouver quelqu’un comme moi ? Même les personnes que j’aime le plus au monde ne seraient pas en mesure de me suivre sur ce terrain. Et si seulement c’était le seul. Je n’ai qu’une envie c’est de remonter chez moi et raconter cette folle journée. Faire lire ces lignes à tous ceux qui m’entourent. Malheureusement je sais que c’est une idée folle. Je vais alors garder ces pousses dans mon jardin secret (mdr j’en reviens pas d’écrire ça) et m’en occuper toute seule. Bizarrement, je suis excitée par cette perspective mais j’ai également peur que ce poids ne m’écrase. Est-ce que quelqu’un partage mes idées ? J’aimerais bien savoir si on a déjà écrit des mots semblables aux miens. C’est fou ce qu’un cerveau peut faire si on lui laisse 4heures. 4 véritables heures vides et libres. D’un côté j’aimerais que cela arrive plus souvent mais de l’autre je pense que ça pourrait être dangereux. C’est comme ouvrir une boite de Pandore, inséminer une graine d’idée qui ne partira peut être jamais. J’ai l’impression, comme dans un film de science-fiction, d’avoir créée une machine que je ne pourrais peut-être plus contrôler maintenant qu’elle est à l’extérieure. Et instaurer une sorte d’organisation anarchiste. Un bordel organisé. Je suis déjà pas mal embrouillée, est-ce que j’ai réellement besoin de ça en plus. Cependant, ce n’est pas comme si j’étais dans une position idéale, et toutes les options sont bonnes pour ranger un peu le mess qui envahit mon esprit. En relisant tout ça, avec quelques minutes de pause, je crois en ce que j’ai écrit. Rien de m’a paru aussi vrai depuis bien longtemps. Et finalement ça n’est ni confus ni farfelue à mon sens. Je pense même que cela va me faire du bien. J’ai démêlé une sorte de nœud qui grandissait en moi, et je vois plus claire à présent.
En suivant mon propre raisonnement, les pièces seraient la cause de mes maux. Physique et psychologique. Teddy a ouvert le chemin aux pièces. C’est lui qui m’a fait le premier découvrir le monde de l’autre. Le choc était peut-être le plus turbulent, puisque ma peau était alors intacte et innocente. C’est peut-être pour ça que le premier amour est si important. Il détruit tout sur son passage pour se frailler un chemin. L’arrivée de ce qu��il était, petit à petit, dans mon organisme m’a retourné psychologiquement. On ne fissure pas un crane de façon belle, douce et indolore. Sa pièce s’est immiscée en moi, et s’est accroché à ma moile épinière. J’avais besoin de lui de façon littérale. Comme on a besoin d’un cœur pour vivre. Mais il ne méritait pas de faire partie de moi, et je n’étais certainement pas une pièce dans sa vie. C’était donc impossible de le garder en moi, même si je me suis battue pour qu’il reste. La peine arrachait les points de souture et l’amour les cousaient à nouveau. La fissure était alors créée et laisserait la voie libre aux autres pièces de ma vie. Mais je ne serais plus jamais la même personne. L a petite fille douce, naïve et émerveillée est morte quand il est arrivé.
Mais j’ai cette question qui me brule les lèvres, est ce que je suis la seule à laisser entrer des pièces ? Est-ce que les autres vivent l’amour et la vie ainsi ? Les choses paraissent plus saines pour les autres. Ou alors ils n’en parlent pas, ils le gardent pour eux.
Peut-être que la fissure originel est celle qui façonne tout. Si elle est réalisée avec un cutter et que la plaie est maltraitée, la base sera abimée pour toujours. Et peut-être que ceux qui acquissent leur première pièce comme on gagne un cadeau, et donne une partie d’eux en échange, poursuive leur vie avec une base émotionnelle stable et saine. On ne peut pas greffer un organe sur une plaie purulente, on le fait sur une zone saine et propre. Et lorsque qu’on le fait malgré tout, il y rejet, infection et complication. Voire la mort
SCasssady
01/02/2017
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scassady-blog · 8 years ago
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scassady-blog · 8 years ago
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Easy love
I didn’t want the easy kind of love. I wanted the crazy love, the kind of love created and destroyed all at the same time.—  Julie Murphy, Side Effects May Vary
J’ai le sentiment d’être coincée dans un amour trop facile, trop conventionné et superficiel. Comme si il était plus simple d’être avec quelqu’un plutôt que d’être seule. La sécurité en attire certain, moi elle m’angoisse. Je ne sais pas où cette histoire me mène, je voulais la suivre pour voir où j’atterrirais au bout du chemin. Mais ne serait-ce pas juste une perte de temps et énergie ?
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scassady-blog · 9 years ago
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J’aimerais que tu saches
Tu me manques. 
Comme le goût du passé. Celui que l’on retrouve en gouttant nos biscuits d’enfance ou en regardant une vieille photo abîmée. Ce plaisir coupable de s’emmitoufler dans ce qu’il n’existe plus vraiment. Tu as le doux goût amer du passé.
Ce que je m’imagine te dire dans quelques mois, alors que je sais que je te ne verrai plus, F. SC 10-09-2016
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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J’aimerais te prévenir, et tous vous prévenir.
J’aimerais te prévenir, et tous vous prévenir.  Je ne sais pas ce que tu veux ou ce que tu attends de moi. Mais de façon honnête et simple, tu dois savoir que je suis dévastée inside n out. En aucun cas tu ne peux t’attendre à ce que je sois facile, gentille, simple et docile.
Je ne commettrais plus l’erreur de croire qu’un amour facile avec une personne facile est ce qu’il me faut.  Je suis compliquée.Si tu es prêt à prendre en compte le flou, ambiguë et l’incertain, alors pourquoi pas. Mais je t’aurais prévenue et laissé la chance de partir au lieu de doucement le découvrir par toi même. 23.08.2016
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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Strange now to think of you, gone without corsets & eyes,     While I walk on the sunny pavement of Greenwich     Village. downtown Manhattan, clear winter noon, and I’ve been up    all night, talking, talking, reading the Kaddish aloud    listening to Ray Charles blues shout blind on the phono-    graph the rhythm the rhythm – and your memory in my head three    years after – And read Adonais’ last triumphant stanzas    aloud – wept, realizing how we suffer
Kaddish, Allen Ginsberg,
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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I stopped telling myself that I’m lost. I’m not.  I’m on a road with no destination, I’m just driving with hope that I’ll find a place that I like and I’ll stay there. I’m not lost, I’m on my way.
Ahunnaya
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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J’aime
- regarder les étoiles - fumer sous la pluie - les soirées d’été - me baigner dans l’océan - danser sur le plage - lire au soleil - penser en musique - être au chaud sous des couvertures avec un thé quand il fait froid dehors - lire toute la nuit - rouler les fenêtres grandes ouvertes  - marcher sous la pluie - le bruit de la pluie  - l’odeur de la pluie - la pluie  - le sable chaud  - l’odeur du café  - quand ma mère qui m’embrasse le dimanche matin - me lever aussi tard que je le veux  - marcher pied nus  - ne pas m’habiller - ne pas me maquiller  - flotter dans l’eau  - l’odeur de l’encens  - voyager  - acheter des livres - l’odeur des pages et de l’encre des livres - découvrir un artiste que j’aime  - regarder par la fenêtre du train  - les gens passionnés  - les rêveurs  - les fous  - les gens qui me comprennent  - l’énergie des concerts  - danser comme si personne ne regardait  - allumer des bougies  - regarder par la fenêtre la nuit  - le bruit de la nuit  - peindre seule et en musique - les regard perçants -
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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scassady-blog · 9 years ago
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You sensed that you should be following a different path, a more ambitious one, you felt that you were destined for other things but you had no idea how to achieve them and in your misery you began to hate everything around you.
Fyodor Dostoyevsky, “Nameless Nobody” 
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