semiprecieuse
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fantôme de la bibliothèque
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semiprecieuse · 3 years ago
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« le vieux fétichisme finaliste du dernier état considéré comme aboutissement inévitable »..... crache Genette crache !!!!!!! tu aurais adoré les recueils de poésie collaboratifs sur Google Drive et les vers Play-doh cachés dans l'application Notes
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semiprecieuse · 3 years ago
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c’est le poème liminaire du recueil !! elle est trop heureuse de nous recevoir et la porte est grande ouverte
je m’en veux de l’avoir repoussée, c’est une poésie tellement moins égocentrique que ce qui m’était apparu à la première lecture ?? réussir à exploser aussi justement malgré le carcan de l’humilité c’est une telle prouesse en réalité ça me démolit
Marceline Desbordes-Valmore, Les Pleurs, "Révélation", 1833
Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié ; Quelque chose d’enfant s’y mêle à tous les âges ; Quand elles diraient non, je dis oui. Les plus sages Ne peuvent sans transport se prendre d’amitié : Juge d’amour ! Ce mot nous rappelle nos mères ; Le berceau balancé dans leurs douces prières ; L’ange gardien qui veille et plane autour de nous, Qu’une petite fille écoute à deux genoux ;
Dieu qui parle et se plaît dans une ame ingénue, Que l’on a vu passer avec l’errante nue, Dont on buvait l’haleine au fond des jeunes fleurs, Qu’on regardait dans l’ombre et qui séchait nos pleurs ; Et le pardon qui vint un jour de pénitence, Dans un baiser furtif redorer l’existence ! Ce suave lointain reparaît dans l’amour ; Il redonne à nos yeux l’étonnement du jour ; Sous ses deux ailes d’or qu’il abat sur notre âme, Des prismes mal éteints il rallume la flamme ; Tout s’illumine encor de lumière et d’encens ; Et le rire d’alors roule avec nos accens ! Des pompes de Noël la native harmonie Verse encor sur l’hiver sa grâce indéfinie ; La cloche bondissante avec sa grande voix, Bouge l’air en vibrant : Noël ! comme autrefois ; Et ce ciel qui s’emplit d’accords et de louanges, C’est le Salutaris et le souffle des anges ! Et puis, comme une lampe aux rayons blancs et doux, La lune, d’un feu pur inondant sa carrière, Semble ouvrir sur le monde une immense paupière, Pour chercher son Dieu jeune, égaré parmi nous.
« Oh ! qu’elle soit heureuse entre toutes les femmes ! » Dit une femme heureuse et choisie à son tour ; « Oh ! qu’elle règne aux cieux ; j’ai mon ciel, j’ai l’amour ! Par lui, l’éternité sauve toutes nos ames ! » La pitié fend la nue, et fait pleuvoir ses dons Sur l’indigent qui court vers le divin baptême. Regarde ! son flambeau repousse l’anathême ; Et son manteau qui s’ouvre est chargé de pardons : Noël ! Noël ! l’enfant lève sa tête blonde, Car il sait qu’à minuit les anges font la ronde ! Quel bonheur de t’attendre à travers ce bonheur, Dis ! d’attirer ta vie à mon foyer rêveur ! Répands-y de tes yeux la lumière chérie ; Viens ! J’ai besoin d’entendre et de baiser ta voix. C’est avec ta voix que je prie, C’est avec tes yeux que je vois ! Quand l’orgue exhale aux cieux les soupirs de l’église, Ce qui se passe en moi, viens ! que je te le dise ; Viens ! Et salut à toi, culte enfant, pur trésor ! Par toi, la neige brûle et la nuit étincelle ; Par toi, la vie est riche ; elle a chaud sous ton aile ; Le reste est pour le pauvre ; et ce n’est qu’un peu d’or ! Mon Dieu ! qu’il est facile et doux d’être prodigue, Quand on vit d’avenir, de prière, d’espoir ;
Quand le monde fait peur ; quand la foule fatigue ; Quand le cœur n’a qu’un cri : — Te voir, te voir, te voir ! Et quand le silence Adore à son tour, La foi qui s’élance, Aux cieux se balance Et pleure d’amour ! Vivre ! toujours vivre, D’un feu sans remords ! Nous sauver et suivre Un Dieu qui se livre, Pour tuer la mort ! Aimer ce que j’aime, Une éternité, Et dans ton baptême, M’abreuver moi-même D’immortalité ; Quelle immense voie ! Que d’ans, que de jours ! Viens, que je te voie ! Je tremble de joie ; Tu vivras toujours !
L’été, le monde ému frémit comme une fête ; La terre en fleurs palpite et parfume sa tête ; Les cailloux plus clémens, loin d’offenser nos pas, Nous font un doux chemin : on vole, on dit tout bas : « Voyez ! tout m’obéit, tout m’appartient, tout m’aime ! » Que j’ai bien fait de naître ! et Dieu, car c’est Dieu même » Est-il assez clément de protéger nos jours, » Sous une image ardente à me suivre toujours ! » Que de portraits de toi j’ai vu dans les nuages ! Que j’ai dans tes bouquets respiré de présages ! Que de fois j’ai senti par un nœud doux et fort, Ton ame s’enlacer à l’entour de mon sort ! Quand tu me couronnais d’une seconde vie, Que de fois sur ton sein je m’en allais ravie, Et reportée aux champs que mon père habitait, Quand j’étais blonde et frêle, et que l’on me portait ! Que de fois dans tes yeux j’ai reconnu ma mère ! Oui ! toute femme aimée a sa jeune chimère, Sois en sûr ; elle prie, elle chante : et c’est toi Qui gardais ces tableaux long-temps voilés pour moi. Oui ! si quelque musique en mon ame cachée, Frappe sur mon sommeil et m’inspire d’amour, C’est pour ta douce image à ma vie attachée, Caressante chaleur sur mon sort épanchée, Comme sur un mur sombre un sourire du jour !
Mais par un mot changé troubles-tu ma tendresse, Oh ! de quel paradis tu fais tomber mon cœur ! D’une larme versée au fond de mon ivresse, Si tu savais le poids, ému de ta rigueur, Penché sur mon regard qui tremble et qui t’adore, Comme on baise les pleurs dont l’enfant nous implore, À ton plus faible enfant, tu viendrais, et tout bas : « J’ai voulu t’éprouver, grâce ! ne pleure pas ! » Parle-moi doucement ! sans voix, parle à mon âme ; Le souffle appelle un souffle, et la flamme une flamme. Entre deux cœurs charmés il faut peu de discours, Comme à deux filets d’eau peu de bruit dans leur cours. Ils vont ! aux vents d’été parfument leur voyage : Altérés l’un de l’autre et contens de frémir, Ce n’est que de bonheur qu’on les entend gémir. Quand l’hiver les cimente et fixe leur image, Ils dorment suspendus sous le même pouvoir, Et si bien emmêlés qu’ils ne font qu’un miroir. On a si peu de temps à s’aimer sur la terre ! Oh ! qu’il faut se hâter de dépenser son cœur ! Grondé par le remords, prends garde ! il est grondeur, L’un des deux, mon amour, pleurera solitaire. Parle-moi doucement ! afin que dans la mort Tu scelles nos adieux d’un baiser sans remord,
Et qu’en entrant aux cieux, toi calme, moi légère, Nous soyons reconnus pour amans de la terre. Que si l’ombre d’un mot t’accusait devant moi, À Dieu, sans le tromper, je réponde pour toi : « Il m’a beaucoup aimée ! il a bu de mes larmes ; » Son ame a regardé dans toutes mes douleurs ; » Il a dit qu’avec moi l’exil aurait des charmes, » La prison du soleil, la vieillesse des fleurs ! » Et Dieu nous unira d’éternité ; prends garde ! Fais-moi belle de joie ! et quand je te regarde, Regarde-moi ; jamais ne rencontre ma main, Sans la presser : cruel ! on peut mourir demain, Songe donc ! Crains surtout qu’en moi-même enfermée, Ne me souvenant plus que je fus trop aimée, Je ne dise, pauvre ame, oublieuse des cieux, Pleurant sous mes deux mains et me cachant les yeux : « Dans tous mes souvenirs je sens couler mes larmes ; Tout ce qui fit ma joie enfermait mes douleurs : Mes jeunes amitiés sont empreintes des charmes Et des parfums mourans qui survivent aux fleurs. » Je dis cela, jalouse ; et je sens ma pensée Sortir en cris plaintifs de mon ame oppressée. Quand tu ne réponds pas, j’ai honte à tant d’amour, Je gronde mes sanglots, je m’évite à mon tour,
Je m’en retourne à Dieu, je lui demande un père, Je lui montre mon cœur gonflé de ta colère, Je lui dis, ce qu’il sait, que je suis son enfant, Que je veux espérer et qu’on me le défend ! Ne me le défends plus ! laisse brûler ma vie. Si tu sais le doux mal où je suis asservie, Oh ! ne me dis jamais qu’il faudra se guérir ; Car, tu me vois dans l’ame : approche, tu peux lire ; Voilà notre secret : est-ce mal de le dire ? Non ! rien ne meurt. Pieux d’amour ou d’amitié, Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié !
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semiprecieuse · 3 years ago
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Marceline Desbordes-Valmore, Les Pleurs, "Révélation", 1833
Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié ; Quelque chose d’enfant s’y mêle à tous les âges ; Quand elles diraient non, je dis oui. Les plus sages Ne peuvent sans transport se prendre d’amitié : Juge d’amour ! Ce mot nous rappelle nos mères ; Le berceau balancé dans leurs douces prières ; L’ange gardien qui veille et plane autour de nous, Qu’une petite fille écoute à deux genoux ;
Dieu qui parle et se plaît dans une ame ingénue, Que l’on a vu passer avec l’errante nue, Dont on buvait l’haleine au fond des jeunes fleurs, Qu’on regardait dans l’ombre et qui séchait nos pleurs ; Et le pardon qui vint un jour de pénitence, Dans un baiser furtif redorer l’existence ! Ce suave lointain reparaît dans l’amour ; Il redonne à nos yeux l’étonnement du jour ; Sous ses deux ailes d’or qu’il abat sur notre âme, Des prismes mal éteints il rallume la flamme ; Tout s’illumine encor de lumière et d’encens ; Et le rire d’alors roule avec nos accens ! Des pompes de Noël la native harmonie Verse encor sur l’hiver sa grâce indéfinie ; La cloche bondissante avec sa grande voix, Bouge l’air en vibrant : Noël ! comme autrefois ; Et ce ciel qui s’emplit d’accords et de louanges, C’est le Salutaris et le souffle des anges ! Et puis, comme une lampe aux rayons blancs et doux, La lune, d’un feu pur inondant sa carrière, Semble ouvrir sur le monde une immense paupière, Pour chercher son Dieu jeune, égaré parmi nous.
« Oh ! qu’elle soit heureuse entre toutes les femmes ! » Dit une femme heureuse et choisie à son tour ; « Oh ! qu’elle règne aux cieux ; j’ai mon ciel, j’ai l’amour ! Par lui, l’éternité sauve toutes nos ames ! » La pitié fend la nue, et fait pleuvoir ses dons Sur l’indigent qui court vers le divin baptême. Regarde ! son flambeau repousse l’anathême ; Et son manteau qui s’ouvre est chargé de pardons : Noël ! Noël ! l’enfant lève sa tête blonde, Car il sait qu’à minuit les anges font la ronde ! Quel bonheur de t’attendre à travers ce bonheur, Dis ! d’attirer ta vie à mon foyer rêveur ! Répands-y de tes yeux la lumière chérie ; Viens ! J’ai besoin d’entendre et de baiser ta voix. C’est avec ta voix que je prie, C’est avec tes yeux que je vois ! Quand l’orgue exhale aux cieux les soupirs de l’église, Ce qui se passe en moi, viens ! que je te le dise ; Viens ! Et salut à toi, culte enfant, pur trésor ! Par toi, la neige brûle et la nuit étincelle ; Par toi, la vie est riche ; elle a chaud sous ton aile ; Le reste est pour le pauvre ; et ce n’est qu’un peu d’or ! Mon Dieu ! qu’il est facile et doux d’être prodigue, Quand on vit d’avenir, de prière, d’espoir ;
Quand le monde fait peur ; quand la foule fatigue ; Quand le cœur n’a qu’un cri : — Te voir, te voir, te voir ! Et quand le silence Adore à son tour, La foi qui s’élance, Aux cieux se balance Et pleure d’amour ! Vivre ! toujours vivre, D’un feu sans remords ! Nous sauver et suivre Un Dieu qui se livre, Pour tuer la mort ! Aimer ce que j’aime, Une éternité, Et dans ton baptême, M’abreuver moi-même D’immortalité ; Quelle immense voie ! Que d’ans, que de jours ! Viens, que je te voie ! Je tremble de joie ; Tu vivras toujours !
L’été, le monde ému frémit comme une fête ; La terre en fleurs palpite et parfume sa tête ; Les cailloux plus clémens, loin d’offenser nos pas, Nous font un doux chemin : on vole, on dit tout bas : « Voyez ! tout m’obéit, tout m’appartient, tout m’aime ! » Que j’ai bien fait de naître ! et Dieu, car c’est Dieu même » Est-il assez clément de protéger nos jours, » Sous une image ardente à me suivre toujours ! » Que de portraits de toi j’ai vu dans les nuages ! Que j’ai dans tes bouquets respiré de présages ! Que de fois j’ai senti par un nœud doux et fort, Ton ame s’enlacer à l’entour de mon sort ! Quand tu me couronnais d’une seconde vie, Que de fois sur ton sein je m’en allais ravie, Et reportée aux champs que mon père habitait, Quand j’étais blonde et frêle, et que l’on me portait ! Que de fois dans tes yeux j’ai reconnu ma mère ! Oui ! toute femme aimée a sa jeune chimère, Sois en sûr ; elle prie, elle chante : et c’est toi Qui gardais ces tableaux long-temps voilés pour moi. Oui ! si quelque musique en mon ame cachée, Frappe sur mon sommeil et m’inspire d’amour, C’est pour ta douce image à ma vie attachée, Caressante chaleur sur mon sort épanchée, Comme sur un mur sombre un sourire du jour !
Mais par un mot changé troubles-tu ma tendresse, Oh ! de quel paradis tu fais tomber mon cœur ! D’une larme versée au fond de mon ivresse, Si tu savais le poids, ému de ta rigueur, Penché sur mon regard qui tremble et qui t’adore, Comme on baise les pleurs dont l’enfant nous implore, À ton plus faible enfant, tu viendrais, et tout bas : « J’ai voulu t’éprouver, grâce ! ne pleure pas ! » Parle-moi doucement ! sans voix, parle à mon âme ; Le souffle appelle un souffle, et la flamme une flamme. Entre deux cœurs charmés il faut peu de discours, Comme à deux filets d’eau peu de bruit dans leur cours. Ils vont ! aux vents d’été parfument leur voyage : Altérés l’un de l’autre et contens de frémir, Ce n’est que de bonheur qu’on les entend gémir. Quand l’hiver les cimente et fixe leur image, Ils dorment suspendus sous le même pouvoir, Et si bien emmêlés qu’ils ne font qu’un miroir. On a si peu de temps à s’aimer sur la terre ! Oh ! qu’il faut se hâter de dépenser son cœur ! Grondé par le remords, prends garde ! il est grondeur, L’un des deux, mon amour, pleurera solitaire. Parle-moi doucement ! afin que dans la mort Tu scelles nos adieux d’un baiser sans remord,
Et qu’en entrant aux cieux, toi calme, moi légère, Nous soyons reconnus pour amans de la terre. Que si l’ombre d’un mot t’accusait devant moi, À Dieu, sans le tromper, je réponde pour toi : « Il m’a beaucoup aimée ! il a bu de mes larmes ; » Son ame a regardé dans toutes mes douleurs ; » Il a dit qu’avec moi l’exil aurait des charmes, » La prison du soleil, la vieillesse des fleurs ! » Et Dieu nous unira d’éternité ; prends garde ! Fais-moi belle de joie ! et quand je te regarde, Regarde-moi ; jamais ne rencontre ma main, Sans la presser : cruel ! on peut mourir demain, Songe donc ! Crains surtout qu’en moi-même enfermée, Ne me souvenant plus que je fus trop aimée, Je ne dise, pauvre ame, oublieuse des cieux, Pleurant sous mes deux mains et me cachant les yeux : « Dans tous mes souvenirs je sens couler mes larmes ; Tout ce qui fit ma joie enfermait mes douleurs : Mes jeunes amitiés sont empreintes des charmes Et des parfums mourans qui survivent aux fleurs. » Je dis cela, jalouse ; et je sens ma pensée Sortir en cris plaintifs de mon ame oppressée. Quand tu ne réponds pas, j’ai honte à tant d’amour, Je gronde mes sanglots, je m’évite à mon tour,
Je m’en retourne à Dieu, je lui demande un père, Je lui montre mon cœur gonflé de ta colère, Je lui dis, ce qu’il sait, que je suis son enfant, Que je veux espérer et qu’on me le défend ! Ne me le défends plus ! laisse brûler ma vie. Si tu sais le doux mal où je suis asservie, Oh ! ne me dis jamais qu’il faudra se guérir ; Car, tu me vois dans l’ame : approche, tu peux lire ; Voilà notre secret : est-ce mal de le dire ? Non ! rien ne meurt. Pieux d’amour ou d’amitié, Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié !
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semiprecieuse · 3 years ago
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Apollinaire, Le Voyageur
Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant
La vie est variable aussi bien que l’Euripe
Tu regardais un banc de nuages descendre Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures Et de tous ces regrets de tous ces repentirs Te souviens-tu Vagues poissons arques fleurs surmarines Une nuit c’était la mer Et les fleuves s’y répandaient
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semiprecieuse · 3 years ago
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Proust, Du côté de chez Swann
Elle fournissait toute la tendresse naturelle, toute l'ample douceur qu'elles réclamaient à ces phrases qui semblaient écrites pour sa voix et qui pour ainsi dire tenaient tout entières dans le registre de sa sensibilité.
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semiprecieuse · 3 years ago
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Franz Radziwill  (1895 - 1983)  Cupid and Psyche are not dead, 1957
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semiprecieuse · 3 years ago
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Tristan Tzara, Vingt-cinq poèmes, "Mouvement", 1918
gargarisme astronomique vibre vibre vibre vibre dans la gorge métallique des hauteurs ton âme est verte est météorologique empereur et mes oreilles sont des torches végétales
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semiprecieuse · 3 years ago
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Robert Desnos, Fortunes, "The Night of Loveless Nights", 1930
Ô mains qui voudriez vous meurtrir à l’amour Nous saurons vous donner le plus rouge baptême Près duquel pâliront le feu des hauts fourneaux Et le soleil mourant au sein des brouillards blêmes.
Les plus beaux yeux du monde ont connu nos pensées, Nous avons essayé tous les vices fameux, Mais les baisers et les luxures insensées N’ont pas éteint l’espoir dans nos cœurs douloureux.
Je vis alors s’ouvrir des portes de cristal Sur le cristal plus pur d’un fantôme adorable : « Jetez dans le ruisseau votre cœur de métal « Et brisez les flacons sur le marbre des tables !
« Crevez vos yeux et vos tympans et que vos langues « Par vos bouches crachées soient mangées par les chiens, « Dites adieu à vos désirs, bateaux qui tanguent, « Que vos mains et vos pieds soient meurtris par des liens !
« Soyez humbles, perdez au courant de vos transes « Votre espoir, votre orgueil et votre dignité « Pour que je puisse encore augmenter vos souffrances « En instituant sur vous d’exquises cruautés. »
C’est elle qui parla. C’est aussi l’amoureuse, C’est le cœur de cristal et les yeux sans pitié, Les plus beaux yeux du monde, ô sources lumineuses, La belle bouche avec des dents de carnassier.
Enfonce tes deux mains dans mon cerveau docile, Mords ma lèvre en feignant de m’offrir un baiser, Si la force et l’orgueil sont des vertus faciles, Dure est la solitude à l’amour imposée.
Je parlais d’un fantôme et d’un oiseau qui tombe, Mon rêve perd les mots que ma bouche employait. La prairie où je parle est creusée par les tombes Et l’écho retentit du bruit clair des maillets.
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semiprecieuse · 3 years ago
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taibataiba ‘we need more black hair’ (2022)
shot by aidan zamiri
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semiprecieuse · 3 years ago
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L’abécédaire de Gilles Deleuze
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semiprecieuse · 3 years ago
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L’abécédaire de Gilles Deleuze
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semiprecieuse · 3 years ago
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Épitaphe de Catherine de Rambouillet, par elle-même
Ici gît Arthénice, exempte des rigueurs, Dont l'âpreté du sort l'a toujours poursuivie; Et si tu veux, passant, compter tous ses malheurs, Tu n'auras qu'à compter les moments de sa vie.
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semiprecieuse · 3 years ago
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Une passion dans le désert, Honoré de Balzac, 1855
Mais quand, après avoir compté les palmiers, il jeta les yeux autour de lui, le plus affreux désespoir fondit sur son âme. Il voyait un océan sans bornes. Les sables noirâtres du désert s’étendaient à perte de vue dans toutes les directions, et ils étincelaient comme une lame d’acier frappée par une vive lumière. Il ne savait pas si c’était une mer de glaces ou des lacs unis comme un miroir. Emportée par lames, une vapeur de feu tourbillonnait au-dessus de cette terre mouvante. Le ciel avait un éclat oriental d’une pureté désespérante, car il ne laisse alors rien à désirer à l’imagination. Le ciel et la terre étaient en feu. Le silence effrayait par sa majesté sauvage et terrible. L’infini, l’immensité, pressaient l’âme de toutes parts : pas un nuage au ciel, pas un souffle dans l’air, pas un accident au sein du sable agité par petites vagues menues ; enfin l’horizon finissait, comme en mer, quand il fait beau, par une ligne de lumière aussi déliée que le tranchant d’un sabre.
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semiprecieuse · 3 years ago
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Comment écouter la littérature ? Thomas Pavel, 2006
Une évasion imaginaire
L'étroitesse de mon expérience ne suffit ni à mon besoin de comprendre ma vie, ni à ma soif d'autre chose. J'ai besoin des mondes de la fiction pour me séparer provisoirement de la vie que je mène (et qui n'est pas tout à fait identique à moi-même), sans pour autant déchirer le tissu des liens qui me constituent et qui, eux, ne sont pas un simple spectacle. La littérature crée une retraite imaginaire loin de l'ici et du maintenant, en faisant ainsi émerger, si l'on peut dire, une vie "autrement" qui a l'avantage d'alléger la pression et l'étroitesse de l'expérience vécue, sans pour autant rivaliser véritablement avec mon milieu de vie.
(...) Evasion imaginaire, salutaire. Salutaire précisément parce qu'elle n'a pas effectivement lieu. Et parce que, à l'occasion de la visite dans tel monde de la fiction, je suis amené à méditer sur l'élément idéal qui s'y révèle et qui - miracle !- m'éclaire, à sa manière, non pas tant sur l'époque de Néron ni sur celle de Louis XIV, que sur l'univers dans lequel je vis.
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semiprecieuse · 3 years ago
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Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo, 1866
Nuages louches. À travers ces entassements obscurs, on ne sait quel strabisme vous regarde.
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semiprecieuse · 3 years ago
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Préface de Cromwell, Victor Hugo, 1827
La langue française n'est pas fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas. L'esprit humain est toujours en marche, ou, si l'on veut, en mouvement, et les langues avec lui. (...) Toute époque à ses idées propres, il faut qu'elle ait aussi les mots propres à ses idées. (...) C'est en vain que nos Josués littéraires crient à la langue de s'arrêter ; les langues ni le soleil ne s'arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, c'est qu'elles meurent.
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semiprecieuse · 3 years ago
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La Religieuse, Denis Diderot, 1796
Je fis dans la même année trois pertes intéressantes : celle de mon père, ou plutôt de celui qui passait pour tel (il était âgé, il avait beaucoup travaillé, il s'éteignit) ; celle de ma supérieure ; et celle de ma mère.
Cette digne religieuse sentit de loin son heure approcher ; elle se condamna donc au silence ; elle fit porter sa bière dans sa chambre. Elle avait perdu le sommeil, et elle passait les jours et les nuits à méditer et à écrire : elle a laissé quinze méditations, qui me semblaient à moi de la plus grande beauté. J'en ai une copie ; si quelque jour vous étiez curieux de voir les idées que cet instant suggère, je vous les communiquerais ; elles sont intitulées : Les derniers instants de la sœur de Moni. À l'approche de sa mort, elle se fit habiller ; elle était étendue sur son lit ; on lui administra les derniers sacrements ; elle tenait un christ entre ses bras. C'était la nuit ; la lueur des flambeaux éclairait cette scène lugubre. Nous l'entourions, nous fondions en larmes, sa cellule retentissait de cris, lorsque tout à coup ses yeux brillèrent ; elle se releva brusquement, elle parla ; sa voix était presque aussi forte que dans l'état de santé ; le don qu'elle avait perdu lui revint : elle nous reprocha des larmes qui semblaient lui envier un bonheur éternel. « Mes enfants, votre douleur vous en impose. C'est là, c'est là, disait-elle en montrant le ciel, que je vous servirai ; mes yeux s'abaisseront sans cesse sur cette maison ; j'intercéderai pour vous, et je serai exaucée. Approchez toutes, que je vous embrasse ; venez recevoir ma bénédiction et mes adieux... »
C'est en prononçant ces dernières paroles que trépassa cette femme rare, qui a laissé après elle des regrets qui ne finiront point.
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