#thevenoud
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villefrancois · 7 years ago
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QUAND ON SE NOIE DANS LA PAPERASSE, C'EST QU'ON N'A PAPIER, un cadeau à offrir ici: https://t.co/X4zBzeIJ6g #phobie #phobieAdministrative #Thevenoud #noyade #papier #paperasse #administration #administratif #formulaires #fonctionnaire #dossiers #tableaux #impôts #cerfa
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theoppositeofadults · 8 years ago
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Raquel Garrido ou la Nadine Morano/Thomas Thevenoud d'extrême-gauche....Et ça vient donner des leçons de morale c'est à hurler de rire !!!
et oui! honnêtement, entre sa petite séance de voyance, ses tweets sur le LOSC et ça, elle n’en perd vraiment pas une !
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utopiedujour · 5 years ago
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Double Churchill
Non, ce n’était pas la mesure du poids politique de Michel Charasse, juste le nom de son cigare préféré, le plus gros, évidemment.
Par Thomas Thevenoud
Pour François Mitterrand, « une messe était possible », après sa mort. Ce jour-là, à Jarnac, on confia à Michel Charasse la laisse de Baltique. Ça tombait bien : ce bouffeur de curés n’avait pas l’intention de mettre les pieds dans l’église, même pour accompagner celui qu’il avait suivi depuis tant d’années. Comme disait Gainsbourg, qui promène son chien est au bout de la laisse.
« Voyez Charasse », c’était la phrase que prononçait le Président à ceux qui venaient l’ennuyer le soir avec leur dossier fiscal. Michel les recevait le lendemain dans son bureau de ministre, costume trois pièces, demi-lunes sur le nez, cigare aux lèvres et moue dubitative. La note qui était remontée des services dans la nuit n’était pas très favorable au contribuable.
Il écoutait les arguments du redressé en regardant la Seine. Au fond, il n’avait jamais compris pourquoi les Finances avaient quitté Rivoli. Loin de Mitterrand, il ne se sentait pas bien. Et puis cette architecture ! « Quand même… ça avait une autre gueule Napoléon III. » Sans demander la permission, il avait rapatrié le mobilier Empire à Bercy. Au diable Chemetov et son héliport au-dessus du ministère qui ne servait à rien.
Quand il le fallait, il s’acquittait des tâches que tous les autres auraient jugé subalternes. La politique c’est aussi une histoire de chemise mal repassée qu’il faut emmener au pressing. Les cadeaux d’anniversaire pour Mazarine, les sacs de billet pour les Restos du coeur, les candidats qu’il fallait débrancher, Ségolène qu’il fallait recevoir une nouvelle fois… Michel savait faire.
Il n’allait tout de même promener Baltique pendant le restant de ses jours… Une fois le Vieux parti, il s’occupa de son fils préféré. Je me souviens de lui quand il était questeur du Sénat et grand ordonnateur des « déjeuners du mardi » qui avaient lieu chaque semaine autour de Laurent Fabius. Je vous parle d’un temps…
Une fois le plat de résistance avalé, l’intendant arrivait avec une gigantesque cave à cigares. Michel faisait semblant d’hésiter. Il prenait son temps. Fabius s’arrêtait de parler, Bartolone l’engueulait gentiment, les autres riaient, envieux des permissions qu’il prenait et que nous n’aurions jamais.
Il finissait par choisir le plus gros module. Lentement, il faisait tourner l’extrémité du double Churchill au-dessus de la flamme. La fumée du cigare s’élevait. Laurent Fabius se pinçait le nez en avalant une gorgée de thé. Il réprimait un haut le coeur. Michel était chez lui. 
Sa maison était le Sénat, là où il avait commencé sa carrière politique, là où Mitterrand était venu le chercher et l’avait mis, là où les moquettes sont si épaisses qu’elles amortissent toutes les chutes. Un jour, les « strauss-khaniens », une espèce d’animaux politiques aujourd’hui disparue, voulurent l’en déloger. On batailla. On tempêta. J’étais un peu à la manœuvre. Je ne fus pas très adroit. On perdit.
Michel, lui, avait compris qu’il avait fait son temps. Il se concentra sur ce qu’il aimait par-dessus tout : le droit constitutionnel et finit par se faire nommer au Conseil du même nom par Nicolas Sarkozy. Les socialistes l’avaient oublié.
Macron s’en souvint qui en fit un de ses experts électoraux. Avant l’élection, ils dînèrent chez Lipp. Charasse lui parla du Vieux et lui fit promettre d’aller pêcher la truite au lac Chauvet. Ce jeune candidat lui plaisait bien, il n’avait pas besoin de prendre des notes comme tous les autres, il retenait l’essentiel.
On dit que Michel alluma un de ses derniers cigares en le voyant devant la Pyramide le soir de son élection.
Thomas Thévenoud
  Michel Charasse, le vieux fusil
Photo © Minefe. Service des archives économiques et financières – décembre 2007
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actuenfrance · 7 years ago
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#ActuEnFrance «Phobie administrative» : en plein scandale, Thomas Thévenoud a déposé la marque à l'INPI @lobs pic.twitter.com/FcrN
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supremevl · 7 years ago
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Allez, encore 3 bizarreries :
sophie : j’ai mangé mes premiers escargots en Asie. Je ne sais pas si c’est l’hiver, la polente ou autre choses mais à partir du moment où j’ai vu écrit ça sur la devanture, j’en ai salivé. A tel point que j’ai réussi à y emmener benoit le lendemain, qui a pris une soupe avec palets de poissons (reconstitués) et qui s’en ai mordu les doigts. Il aurait du prendre les escargots ...
Vu que nous sommes de l’autre côté, on a pu suivre l’Open d’Australie...et FEDERER a gagnééééééééééééé ! Au passage, nous avons comme l’impression qu’il y a autant de bazar dans les fils électriques à l’extérieur dans les rues qu’à l’intérieur des maison.
Enfin, nous ne savons pas si vous arriverez à voir mais sur la dernière photo, c’est un lieu dans le quartier des ambassades où tu peux organiser mariages et évènements au milieu d’avions de guerre. Louche.
Ah, les ambassades, ça nous fait penser à un dernier truc. Pour se prémunir d’embêtement à la frontière fluviale avec le Cambodge (pots de vin), nous avions décidé de faire notre visa à l’ambassade à HCMC. Premièrement, sophie s’est trompé et nous a emmené à l’ambassade du Laos -pays où nous n’allons finalement pas aller- On continue, on arrive à celle du Cambodge, un peu décrépie. L’ambassade, pas nous hein ? Pas le droit de prendre des photos mais à l’intérieur il y a une grande piscine...vide...à l’endroit où tu remplis ton formulaire de visa. Bref, on nous fait comprendre qu’il faut que l’on remplisse nos formulaires respectifs. Bon soldat, on s’y attèle. Ils ne sont pas très drôles en plus. Et le stress administratif commence (Thevenoud martyr!) : “Last name c’est bien le nom de famille?” “l’adresse de l’issue du passport c’est quoi ? Le pays ou la ville ?” “On met le nom du proprio chez qui on va à Phnom Penh” “Mince, c’est quand qu’on sort du Cambodge” “ C’est quoi l’adresse de l’appartement à PP” “Mais, on ne prend pas l’avion. Il y a pas écrit bateau ?” -oui, que cela soit à l’écrit ou à l’oral, la syntaxe et nous : ça fait 2 ! Bref, 5 minutes de questions E-XIS-TEN-TIELLES, mais qui prennent une importance de ouf sur le moment. Et c’est pareil à chaque frontière : on s’auto-soûle ;)Vis ma vie passionnante du passage à l’immigration. Une fois, ce papier rempli, nos 60$ en poche, on retourne devant le guichet -en face de la piscine vide;). A l’intérieur, il y a 3 hommes, qui n’ont pas l’air de faire grand chose, mais on peut se tromper. Le premier prend nos formulaires et nos passeports et nous expliquent gentiment que pour avoir les visas, il faut 3 jours. Il laisse planer le doute sur la durée :
“-3 jours ou 3 jours max ?
-3 jours max, mais vous comprenez, on ne peux pas savoir. Si vous le voulez dans une heure, il faut payer 10$.”
Euh, tu te fais 5 dollars par visa, elle est pas belle la vie à l’ambassade du Cambodge ? Sachant que l’on était déjà 4 à remplir un formulaire, bim 20 $ en 5 minutes ! Et dire que l’on était allé à l’ambassade pour éviter ça. Du coup, on parlemente, rejoint par une autre française. Dans notre dos, il y a une américaine qui rigole. Nous, on ne se laisse pas démonter. On lui montre le tableau où il est clairement indiqué 30$ et pas 35$. Il fait semblant de pas comprendre et se retourne vers le gars derrière et dis :
-”Si vous voulez, vous pouvez voir avec mon boss. Il est juste là.”
Rrrrrrou rrrrou (bruit du pigeon)
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 Le boss, il est devenu chafouin. L’américaine nous a fait la morale. Bref, on est parti sans payer et sans visa ;)
On verra à la frontière (où bizarrement ils te le font en 5minutes...).
Le lendemain, on pour une semaine dans le delta du Mékong...
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nabyyle · 8 years ago
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via A la une – France 24 - L’Actualité Internationale 24h/24
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croquissartoriaux · 11 years ago
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However, I only have a cheque book, and as I'm actually suffering from an administrative phobia, I'll come back to pay you as soon as I get better. Is it OK for you?
(This cartoon is a reference to french actuality, as last week, french former minister Thomas Thevenoud was fired from the government, after people realized he has not been paying his taxes for 3 years! As a defence, he said he was suffering from "administrative phobia"!!)
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theoppositeofadults · 8 years ago
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Tu l'a vu la nouvelle casserole de Raquel Garrido ?
Ça ?  Thomas Thevenoud 2.0, fabuleux
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utopiedujour · 5 years ago
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Gérard et le maire
« La peau dure », c’est un film sur la face cachée de la France, celle qui ne prenait pas la lumière, celle des villages et des rond-points.
TEXTE THOMAS THEVENOUD / PHOTOS  © DR
En tournant « La Peau dure » à Preuilly-sur-Claise, un village d’à peine 1000 habitants au sud de la Touraine, Sylvain Desclous a fait le choix de montrer une France qu’on ne voit plus nulle part. La projection en avant-première donne des airs de fête au village et fait de Gérard Saumonneau, son acteur principal, la vedette d’un soir. Le reste du temps, il vit seul, se déplace en mobylette et boit beaucoup. Tout le monde est impatient de découvrir comment on a pu faire de sa vie un film. Un film politique, comme on n’en fait plus.
Ce soir-là, à Preuilly-sur-Claise, il y avait vraiment mieux à faire que de rester chez soi. A croire que tout le village s’est donné rendez-vous à la salle des fêtes.
En attendant de pouvoir entrer, on évoque les sujets du jour : la mort de Chirac la veille, le manque de pluie depuis cet été et la décision du maire de ne pas se représenter.
Pour un peu, on en oublierait les raisons de tout ce monde et la projection du film qu’on est venu voir : La Peau dure. Heureusement, les acteurs sont là qui attendent de faire leur entrée dans la salle bondée.
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  Ici, tout le monde le connaît Gérard. Gérard Saumonneau, 76 ans, un « marginal » comme disent certains, un « pochtron » pour les autres. Gérard et sa mobylette, Gérard et son chien Zorro, Gérard et son pote Jacky. L’après-midi même, il a sillonné les rues du village. Certains l’ont croisé : « Il avait encore trop d’huile dans son essence. » Faire un film sur sa vie… on aimerait bien voir ça quand même !
Depuis quelques jours, l’affiche est partout : à la mairie, en première page de La Nouvelle République et, bien sûr, scotchée sur les vitrines vides des commerces. C’est l’avantage d’avoir beaucoup de pas-de-porte à louer, ça fait des emplacements pour l’affichage libre.
Le réalisateur Sylvain Desclous est un enfant du pays, ses grand-parents sont enterrés au cimetière de Preuilly, sa tante est l’ancienne secrétaire de mairie, tout le monde la connaît, elle a travaillé avec l’ancien maire socialiste qui « perd un peu la boule » dit-on depuis qu’il est entré à l’EHPAD du village.
L’affiche avec en gros plan : la gueule de Gérard, son visage marqué par l’alcool, sa peau striée par les rides. C’est lui la Peau dure.
Mobylette sur la béquille, casque à la main, cigarette roulée aux lèvres, il s’est avancé vers la longue file d’attente, à peine mieux peigné que sur l’affiche. Il n’en revient pas de voir tant de monde à Preuilly, autant que pour la Fête du safran… Et pour lui en plus !
Avant d’entrer dans la salle, on le salue en riant : « Alors, la vedette ! »
Heureusement que son pote Jacky est là. Pour l’occasion, Jacky Caillon, dit « Callu », 66 ans, s’est fait beau : il est passé chez le coiffeur et s’est fait taillé le bouc, il a sorti un costume et une cravate, il s’est même acheté des chaussures neuves. Depuis trois semaines, il raconte dans tout le village qu’il a arrêté de boire.
Ce soir, il a décidé d’être plus qu’un ami, il sera la doublure, le second rôle, l’impresario de Gérard. Il est si à l’aise… Il salue tout le monde : « C’est moi son ami, un ami comme on en fait plus, c’est pas moi qui le dis, c’est écrit dans La Nouvelle République ». Pour un peu, on le prendrait pour le maire du village.
A l’intérieur de la salle des fêtes, c’est la panique : on court, on rajoute des chaises, on s’engueule. Le vrai maire du village, Gilles Bertuccelli dit « Bertu », est aux commandes. Il a beau avoir annoncé il y a quelques jours qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections, ce soir il est sur la brèche.
Oubliées les raisons pour lesquelles il a décidé de jeter l’éponge. Comme disait Chirac, « un chef, c’est là pour cheffer » !
Alors, il donne ses instructions à la billetterie et place les derniers spectateurs. « Bertu » n’a pas envie refuser du monde pour cette projection en avant-première : « Pour une fois qu’on a des artistes dans notre commune ! ».
Son adjoint, un peu inquiet, lui rappelle les consignes de sécurité. « Attention, pas plus de 350 personnes ». C’est pour ça que c’est un bon second, Jean-Pierre… Il pense à tout. Mais, c’est pour ça qu’il ne sera jamais maire, Jean-Pierre… Il a peur de tout. Allez encore quelques chaises…
Non ce qui l’inquiète, « Bertu », c’est plutôt le contenu du film. Quelle idée de mettre la gueule de Gérard en gros sur l’affiche. Quand il a reçu Sylvain Desclous pour organiser la projection, il lui a demandé : « Pourquoi tu n’as pas fait un film sur les atouts de Preuilly ? La piscine, par exemple, t’en parles dans ton film ? »
La séance va bientôt commencer et tout le monde ne pourra pas rentrer. A l’intérieur, les esprits commencent vraiment à s’échauffer, on s’impatiente. A deux euros, la séance, on peut accepter de ne voir qu’une moitié d’écran. On ne regrette pas d’être arrivé tôt.
Karim est venu en famille après avoir fermé la supérette du village. Il connaît bien Gérard et Jacky, ce sont des clients réguliers mais ce n’est pas avec eux qu’il va faire son chiffre. Ils viennent tous les jours pour acheter la même chose : du rosé de la marque Rougefeuille, à 1,69 euros la bouteille en plastique. Il a pris un risque en reprenant l’épicerie du village, aujourd’hui il ne regrette pas. Mais ce soir, il n’y a plus de place pour lui, il est arrivé trop tard.
Les acteurs entrent dans la salle des fêtes, sous les applaudissements. On leur a gardé deux places au premier rang, près de la sortie de secours. Jacky craque et traverse la salle en larmes. Ça arrive aux meilleurs. Gérard est plus perdu que jamais. On dirait qu’il ne reconnaît personne. Ils s’assoient côte à côte, comme un couple. Jacky reprend ses esprits et se penche soudain vers Gérard : « T’as éteint la télé au moins ? »
Le maire remercie l’équipe du film et « Sylvain, l’enfant du pays ». Il s’excuse d’avoir dû refuser du monde, invoque les conditions de sécurité, annonce un prochain rendez-vous dans cette même salle, se trompe, s’emmêle dans les dates. Plus personne ne comprend rien à ce qu’il dit.
Sylvain Desclous prend la parole : « J’avais ce film dans un coin de ma tête depuis longtemps. Gérard c’est une gueule. Sa vie est inscrite sur son visage. J’ai voulu filmer ça. » On sent qu’il a un peu peur de la réaction de la salle. Son oncle Eric, qui habite le village, lui a dit que c’était risqué : comment la salle va réagir en voyant ce duo d’acteurs improbable représenter Preuilly…
Le noir se fait, l’écran s’allume : une mobylette au bord d’un chemin, Gérard met son casque, essaie de « faire partir la bécane », elle démarre enfin, il zigzague au milieu de la route, parvient à tenir sa trajectoire. Il est ivre. Les premiers rires se font entendre. C’est parti. Au premier rang de la salle, les deux acteurs se regardent. Ils sourient.
Plan suivant : la caméra est dans la cuisine de Gérard, au plus près des visages et des rides. Jacky a mis une perruque bleu-blanc-rouge pour encourager l’équipe de France. Gérard regarde l’écran de télévision sans rien dire. La France est championne du monde pour la deuxième fois.
Plus tard dans le film, la fumée des cigarettes plane au-dessus de la toile cirée, le temps s’écoule moins vite que les verres de rosé qu’ils descendent et Gérard zappe, toujours en silence. Il écoute Jacky lui raconter les nouvelles, les derniers faits divers de la région et parfois il corrige : un nom, une anecdote, un lieu. Il n’est pas toujours d’accord mais, dans le fond, il s’en fiche un peu.
Même pendant la projection, dans la salle, il ne dit rien. Penché en avant, les coudes sur les genoux, il ne perd pas une miette du film et s’étonne parfois d’entendre le public rire aux blagues de Jacky comme quand il dit : « Le curé, c’est de la couille en boîte ! ». Il se retourne alors vers son pote. Mais, Jacky reste concentré, en commentateur attentif de son propre jeu d’acteur : « Qu’il est con celui-là ! ».
Le public réagit, on entend des �� Oh ! » quand les deux acteurs racontent des histoires de famille et citent des noms que tout le monde connaît dans le village. L’alcool, l’amitié, la mobylette qu’il faut réparer, la beauté des paysages, la poésie des maisons grises, les fêtes de village et les feux d’artifice : chacun reconnait sa propre vie. Un spectateur dans la salle : « C’est chez moi, ça. »
Dans Vendeur, son précédent film, Sylvain Desclous filmait Gilbert Melki en vendeur de cuisines, arpentant les zones commerciales de nos villes, ces entrées d’agglomérations que tout le monde déteste et où on va pourtant faire ses courses le samedi après-midi. Il filmait les grandes surfaces et les enseignes lumineuses dans la nuit. Il leur donnait une beauté inédite, celle d’une France qu’on n’a pas l’habitude de montrer.
Dans La Peau dure, la caméra touche à l’intime en montrant la beauté où on ne l’attend pas : à Preuilly-sur-Claise, sur le visage de Gérard. Sa lèvre est enflée, il faut qu’il aille chez le médecin, on comprend qu’il n’a pas envie, que c’est loin : à Tours, qu’il lui faudra la journée et peut-être même rester la nuit sur place, qu’il n’a personne chez qui aller dormir et que, de toute façon, ça ne sert à rien…
Dans la salle des fêtes, le public a commencé par rire, maintenant il se tait. Les gens de Preuilly ne s’attendaient pas à être aussi émus.
Ces deux hommes sont leurs voisins, ils les connaissent, ils ne les avaient jamais regardés d’aussi près. Ils font partie du même village, du même pays, ils vibrent aux mêmes moments qu’eux. Le temps d’un film, ils sont avec eux. 
Se faire oublier pour montrer ce qu’on ne voit plus. C’est ce que cherche à faire Sylvain Desclous : « Le plus difficile était d’entrer dans la cuisine avec le matériel. Il fallait s’installer sans son et sans caméra et attendre que Gérard se sente à l’aise, attendre qu’il ne se rende plus compte de notre présence. Alors, seulement, on pouvait commencer à filmer »
Gérard est un taiseux. Il faut lui arracher une parole, un souvenir, un prénom. Celui de son fils par exemple. Tiens, lui aussi s’appelle Jacky… La fumée des cigarettes s’échappe par la fenêtre de la cuisine et Gérard regarde dehors. C’est le portrait du silence.
Dernier travelling arrière, la caméra quitte le village sur la chanson d’Etienne Daho qui donne son titre au film. « Bien sûr, je connais tes plaies, tes blessures… Cyanure… Tes souvenirs ont la peau dure. Fêlure… »
A la sortie, les spectateurs n’osent plus s’approcher des acteurs. Une vieille dame voudrait les « prendre dans ses bras » mais elle n’ose pas. Une autre se dit qu’elle devrait leur emmener un bol de soupe, le soir, de temps en temps. Un monsieur s’interpose : « Mais ils sont bien comme ça. Ils ne demandent rien. Ils veulent qu’on leur foute la paix. »
Un autre se rappelle. Il y a trente ans, il rentrait chez lui en voiture et une mobylette lui a grillé la priorité. Il a retrouvé le deux-roues coincé sous le pare-choc et le type dans le fossé. Il ne portrait pas de casque, il s’est relevé d’un bond, a soulevé la voiture à mains nues, a enfourché sa mobylette et il est reparti en rigolant. « Ce soir, j’ai compris ce soir que le type à la mobylette, c’était Gérard. »
On se rassemble autour du vin d’honneur qu’il a bien fallu improviser à la hâte. Impossible de laisser les gens repartir comme ça. Le maire a donné son accord mais il s’est bien gardé de l’annoncer à la fin de la projection. Il a craint de manquer de vin, vu le nombre de spectateurs…
Heureusement tout le monde n’est pas resté.
La députée du coin est UDI, « Borloo si vous préférez… ». Elle a fait le déplacement pour l’occasion et ne le regrette pas : autant de monde à Preuilly, ce n’est pas tous les jours !
Pour un peu, elle resterait jusqu’à la fermeture de la salle des fêtes. En serrant le plus de mains possibles avant de partir, elle répète en boucle la leçon qu’elle tire du film. Car il y a toujours un responsable à tout ça : « Cette France, c’est celle qu’Emmanuel Macron ne veut pas voir. Des Gérard il en existe partout, à Preuilly comme ailleurs. Ce sont des marginaux mais il faut savoir les voir. »
Les deux acteurs écoutent. Gérard a les yeux dans le vague et Jacky préférerait aller boire un coup…
Un bel homme, grand, athlétique, très bien mis, en veste de tweed et cravate assortie, parcourt la salle dans tous les sens, allant d’un groupe à l’autre. C’est le président de la communauté de communes. Lui ne tire aucune leçon du film : « c’était très bien. » On dirait que son but est de serrer plus de mains encore que la députée et pourtant il est « UDI comme elle » …
Des groupes se forment, on délaisse les acteurs, on commence à parler d’autre chose.
A Preuilly-sur-Claise, la politique n’est jamais loin. Pas moins de quatre listes aux dernières municipales et, cette année, l’annonce d’une élection très ouverte du fait du retrait du maire sortant. Bertu a pris sa décision cet été quand un groupe de parents d’élèves est venu interrompre une séance du conseil municipal. Après leur avoir donné la parole, il leur a demandé : « Mais qu’est-ce que vous proposez ?  – Rien, c’est vous le maire ! ». Il y a pourtant longtemps cru, élu depuis 1983, il est maire depuis 2008. En 2017, il a soutenu Macron avec enthousiasme. Premier maire du département d’Indre-et-Loire à signer pour lui, il a pensé qu’il allait trouver la solution mais « depuis les Gilets Jaunes, tout le monde veut commander. »
Le maire de Preuilly-sur-Claise en a assez de tout ça. Il a repris l’entreprise de plomberie-chauffage de son père, 40 salariés dans le village, la fierté de la famille. Il a servi la commune, construit une halle, rénové la piscine. Maintenant à d’autres… Lui veut « profiter de ses biens », un chalet à la montagne, une villa sur la côte Atlantique, une maison avec piscine à Preuilly.
Dans tous les coins de la salle des fêtes, on constitue des listes et l’après-projection devient le galop d’essai de la campagne.
Près du buffet, la gauche tente de se réunir mais elle manque d’un chef, comme souvent. Un peu plus loin, Gérard Thoreau, le premier adjoint, continue à s’activer, il pense que seul le travail paie. Ça se voit : il est naïf. Marie-José Stam, la deuxième adjointe, rêve à son destin : être la première femme maire de Preuilly…
A droite, les bébés Chirac n’ont jamais été aussi nombreux que ce soir. Jean-Michel Chedozeau, l’ancien propriétaire de l’hôtel-restaurant L’Image, qui a fermé juste avant l’été, en pince pour Jean Lassalle. Il porte un béret basque comme lui. Jean-Paul Charrier, le principal rival du maire, tisse sa toile, il ne croit plus aux étiquettes, comme Macron, mais pas question de laisser la gauche reprendre Preuilly.
La soirée se termine. L’équipe du film et la famille du réalisateur vont dîner au Café de l’Espérance : couscous maison pour refaire la soirée. Jacky prolonge le moment et raconte sa vie : « Paris, je connais, j’y suis allé deux fois : à Fresnes et à la Santé. » La productrice du film est admirative : « C’est un acteur né. »
Gérard continue à être absent, comme groggy. Il ne touche presque pas à son assiette, son verre de rouge reste plein. Au moment du dessert, il se lève. Il vient de comprendre que la soirée allait bientôt se terminer, on ne va pas se séparer comme ça. Il veut offrir à boire à tout le monde. Trop tard, tout le monde est fatigué, les yeux se ferment déjà. Il s’en veut un peu d’avoir réagi si tard mais se résigne. De toute façon, on va se revoir…
Le lendemain, même endroit, à l’heure des baptêmes et des premiers galopins-pression, Gérard n’est pas encore arrivé mais le film est déjà dans toutes les conversations : « Il paraît qu’ils ont refusé gros de personnes. » On parle d’une centaine d’habitants contraints de rentrer chez eux sans voir le film. « Ils vont bien être obligés d’en faire une deuxième. »
Le dernier arrivé au Café de l’Espérance n’a pas pu assister à la projection du film hier. Faute de place, il est rentré chez lui. Il n’en peut plus des reportages sur Chirac : « Le chauffeur de Chirac est au chômage, le cuisinier de Chirac est au chômage, les maîtresses de Chirac sont au chômage. Même Bernadette est au chômage… Tout le monde est au chômage dans ce pays. »
Ce matin, dans La Nouvelle République, trois interviews de maires différents, tous élus de petites communes des alentours. Chacun à sa manière explique les raisons pour lesquelles il ne veut pas se représenter : « les gens qui ne sont là que pour critiquer, le manque de moyens des petites communes, les décisions qui se prennent ailleurs, le département qui ne veut plus financer la déviation du bourg… »
C’est comme une crise des vocations. 35 000 communes en France, combien sont-ils à vouloir arrêter ? Dans certains départementaux, l’Association des maires de France a créé une cellule spéciale chargée du burn-out des élus.
Tous racontent la même : ils ne sont plus maître de leurs décisions, plus maître du destin de leur visage, plus maître de leur vie. Ceux qui décident sont loin : à la communauté de communes, à Tours, à Paris. Parfois, ils viennent les visiter, comme hier soir à la projection ce monsieur bien mis en veste de tweed, mais dans le fond ils ne les écoutent plus. Ils sont devenus inutiles, invisibles.
« C’est le sentiment d’une perte de souveraineté », comme diraient les chercheurs de SciencesPo Paris…
Chemise de bucheron, barbichette soigneusement taillée à la Napoléon III, Melvin Roberts prend son café comme chaque jour à L’Espérance, en voisin. Lui, a eu la chance d’assister à la soirée. Le citoyen de Sa Gracieuse Majesté a aimé le film. Il l’a même trouvé « exceptionnel. »
Il vit à Preuilly depuis 26 ans avec sa deuxième épouse. Elle travaille encore et retourne une semaine sur deux en Angleterre. Lui est retraité. Là-bas, il a été mineur de fond puis croquemort. Aujourd’hui en Indre-et-Loire, « Melvin est cool ». C’est sa devise.
Sa seule angoisse : que le Brexit le contraigne à retourner au pays où les hommes politiques sont devenus des clowns, des « buffons » comme Boris Johnson. « C’est comme s’ils avaient tous mangé de la vache folle chez moi. » Si la Grande-Bretagne quittait définitivement l’Europe, le National Health Service, la Sécu britannique, pourrait remettre en cause les accords de coopération avec la France et Melvin pourrait perdre sa couverture sociale.
Il veut rester ici : au pays de Gérard, de Jacky, de Bertu et de tous les autres… Il les connaît et il se sent bien avec eux, à Preuilly-sur-Claise… Que les cloches de l’église le réveillent tous les matins à 7 heures, peu importe. Ensuite, il se rendort.
Thomas Thévenoud     
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actuenfrance · 8 years ago
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#ActuEnFrance Thévenoud : la cour d'Appel statue aujourd'hui sur la «phobie administrative» @Le_Figaro pic.twitter.com/FcrN
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croisonsles · 11 years ago
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Fisc-f**ing.
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laurentedel · 11 years ago
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L'affaire Thévenoud rebondit avec cette officielle déclaration de phobie administrative qui cloue le bec aux mauvaises langues insinuant que cette phobie n'existe pas
(humour inside)
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celameposequestion · 11 years ago
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La république exemplaire mon cul.
En démarrant ce blog il a maintenant bien plus d’un an, nous n’imaginions jamais avoir autant d’occasions de nous poser de questions.
La c’est un député passé secrétaire d’état puis obligé de démissionner.
Voyez vous que le gars qui prenait la parole dans l’hémicycle pour fustiger l’évasion fiscale ne payait pas ses impôts : de plus il est nommé membre du gouvernement sans contrôle à priori, ni aveux de sa part ; cela me pose question. Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
A vomir. En 1789 on a coupé des têtes pour moins que ça.
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pasdequoienfaireuntumbler · 10 years ago
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Thevenoud l’aventurier
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larevuedessinee · 11 years ago
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Combien je te dois
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by Benoit Lebreau
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