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Route vers l’éternel
Route 148, attention pas de station d’essence pour les 273 kilomètres. Cindi et Peter roulent à fond, sur cette route courbe qui s’étend devant eux comme s’il n’existait rien d’autre. Des sapins, des pins, des épinettes, le paysage s’enfuit de leurs regards par les fenêtres pendant que la vitesse fait son œuvre. Parfois, ils ont la chance de croiser un de ces milliers de ruisseaux qui grafignent le territoire.
-Crois-tu qu’on soit incompatible ? demande Cindi.
-C’est quoi cette question ?!, s’exclame Peter.
-Je sais pas, on s’en ait déjà parlé tu sais, on a jamais vraiment été amoureux, je me demandais juste finalement ce qu’on fait ensemble. C’est sûr que j’aime ça que tu m’enveloppe dans tes bras, mais…
-Tu sais très bien ce qu’on fait ensemble Cindi, lâche Peter, sur ce il augmente le volume de la radio, Lynyrd Skynyrd joue ses accords gras.
Ils continuent comme ça une bonne demie heure sur cette route qui leur semble maintenant interminable. Cindi sait très bien ce dont Peter veut parler.
Puis, comme pour finir ce dont il avait commencé à parler :
-Pourquoi t’es toujours dans la négation ? C’est comme si tu m’en voulais de t’avoir sauvée. Tu veux que je te ramène à ta gang ? Ecoute je sais pas si on est vraiment amoureux, après tout c’est quoi être amoureux ? C’est sûr qu’on s’est rencontrés comme ça, dans une situation sordide, mais les deux on était perdus et on s’est trouvé, c’est pas synonyme d’amour ni de haine.
-C’est juste que ça fait dix ans que j’ai l’impression de fuir.
-De toutes façons, on connaît rien d’autre, lui répondit Peter.
C’est vrai, la manière dont ils se s’étaient rencontrés était un peu glauque, ils n’en parlent plus, ils ne veulent plus en parler, de toutes façons c’est le passé et le passé ça n’existe plus. Enfin, c’est encore bien vivant dans l’esprit de Cindi et Peter, tellement vivant qu’il leur semble être comme une ombre noire qui ne veut pas arrêter de les suivre.
Peter avait 15 ans quand il avait décidé de partir en aventure dans son grand pays. Il voyageait en autostop et dormait à la belle étoile ou se faisait héberger quand il le pouvait, faisant moult rencontres, bonnes et mauvaises. C’est ainsi qu’un camionneur lui avait une fois parlé de communes dans le nord de l’Ontario, le camionneur lui avait parlé de gens un peu marginaux qui vivaient dans les bois, des genres de hippies, qui vivaient d’amour, d’herbe et d’eau fraîche. Peter avait été tout de suite intéressé par le discours du camionneur, voyant là une manière de vivre qui pourrait l’amener à s’épanouir et à découvrir de nouvelles sphères de la vie. Une promesse de liberté qui le faisait rêver. A l’époque, il avait les lobes d’oreilles fendus de toutes parts par des anneaux de métal, par hygiène il s’était rasé le crâne, il se baladait avec son petit sac et sa paire de bottes usée qu’il avait acheté dans un magasin de seconde main.
Le camionneur lui dit qu’il pourrait le déposer au croisement des routes 341 et 127 qu’ensuite il lui suffirait de descendre 500 mètres sur la 127, il tomberait sur un panneau indiquant Blue River avec un petit sentier sur la droite. Tout au bout du sentier il rencontrerait surement quelqu’un de cette fameuse communauté. Le truck driver connaissait l’endroit, car il y passait souvent pour acheter des speeds.
Muni de son petit sac avec pour seules provisions, une boîte de baked beans, Peter décida de tenter l’aventure et en fin d’après-midi il demanda au chauffeur poids lourd de le déposer au fameux croisement. L’homme s’exécuta, le garçon s’apprêtait à sortir de la cabine quand l’homme l’interrompit.
-Attends ! Tiens, le camionneur lui tendait un billet de 100 dollars. Au cas où tu tombes dans la merde. Peter le remercia et prit le 100 dollars, il ne comprenait pas pourquoi l’homme avait été aussi gentil avec lui.
Il regarda le semi-remorque partir en trombe sur la route 341. Il se senti soudain seul, une fois le camion parti, on pouvait seulement entendre le murmure de la forêt et les essaims de mouches noires. Il suivit les indications assez claires de son bienfaiteur et se retrouva effectivement sur le fameux sentier de Blue River.
Il arriva aux abords d’une grande rivière avec un courant très fort, elle devait monter très haut à la fonte des neiges parce qu’il y avait un grand tapis de roches en ses berges, il ventait beaucoup, Peter ne trouvait pas cela désagréable, des troncs d’arbres jonchaient le sol, il devait y avoir eu un orage violent. Il était là à observer le somptueux paysage qui s’offrait à lui, lorsqu’un drôle vint l’interpeler. L’homme portait un grand chapeau de paille troué sur le dessus de la tête, ses cheveux étaient longs et gras, une grande barbe lui pendait au menton avec ce qui semblait être des ossements dissimulés de part et d’autre dans celle-ci. Torse nu son habillement se composait d’un short quelconque, Peter s’était dit à première vue qu’il s’agissait d’un sac de patates.
- Bien le bonjour jeune homme ! Comment allez-vous ? lui lança l’homme.
-Je vais très bien merci, répondit poliment Peter.
-D’où est ce que vous nous arrivez comme ça ?
-Euh j’étais à Leatherbridge hier c’est un camionneur qui m’a dit de venir ici, il y a une commune à ce qui parait, mentionna Peter.
-On vous a très bien indiqué à ce que je vois, s’exclama le drôle, je me présente je m’appelle Jésus, soit le bienvenu à Blue River ! Tu tombes très bien parce que ce soir on va faire la cérémonie du grand brasier !
-Ah oui un grand brasier, dit-il intéressé, moi c’est Peter, mais c’est bizarre comme nom Jésus, pourquoi on t’appelle comme ça ?
-Enchanté Peter ! N’est bizarre que le bizarre même cher ami ! On m’appelle comme ça parce que je récite toujours des versets de la bible ! Jésus parla un jour en parabole et dit « à celui qui l'avait invité : Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille ; car elle te sera rendue à la résurrection des justes ». C’est Luc 14:12-14.
-Ah c’est fou tu connais le numéro des versets par cœur! s’exclama le jeune homme.
-Des années d’expériences mon cher ! lui répondit Jésus, bon viens avec moi je vais te faire visiter Blue River, ce soir c’est une soirée importante, c’est la soirée d’intronisation de Fleur, elle va prêter allégeance à Blue River, se faire purifier, c’est pour ça qu’on va un grand brasier. On a presque fini les préparatifs tu vas voir c’est fabuleux ! Dis-moi juste comme ça Peter t’as quel âge ?
-J’ai 15 ans pourquoi tu me demandes ça ?
-Simple petite question de routine, tes parents savent que t’es ici ?
-Non je suis venu ici par hasard c’est un trucker qui m’a dit que votre communauté était ici, tes questions sont bizarres !
-Inquiète toi pas Peter je m’intéresse seulement à toi c’est tout ! Tu vas voir ici on vit tous en harmonie les uns avec les autres. Tout le monde est bienvenu à Blue River ! « N'oubliez pas l'hospitalité ; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir » Hébreux 13:2.
Jésus commença à faire visiter la communauté à Peter, il y avait quelques sentiers qui partaient tous de la rivière pour aller en direction des bois. Les 2 camarades empruntèrent l’un d’eux, quelques petites cabanes en bois parsemaient la forêt, elles semblaient toutes plus déconstruites les unes des autres. Des marmites géantes, des bouilloires, des herbes et des plantes en train de sécher, des fumées étranges, des sourires partout, des vieux outils qui trainaient çà et là, quelques enfants jouant dans la terre. Tous les gens semblaient très sympathiques, tous saluaient Peter en souriant, ils avaient des barbes, des cheveux longs, des coiffures excentriques, ils étaient vêtus sommairement avec des vestes de laine ou encore de longues jupes. Certaines femmes se baladaient les seins à l’air, certains hommes était assis au sol et pleuraient bruyamment, d’autres femmes riaient fortement d’un rire en cascade cassé et moqueur. Un femme magnifique était assis sur une pierre près d’un pin, celle-ci allaitait son enfant, mais l’enfant était grand trop grand peut être, son teint, très pâle.
-Il a quel âge cet enfant ? demanda Peter en chuchotant à Jésus.
-Rabbit à 6 ans, c’est un enfant très spécial, c’est pourquoi Béatrice l’allaite encore, répondit Jésus d’une voix forte, après tout c’est peut-être le prochain Grand Dutronc.
Peter n’y comprenait pas grand-chose il trouvait ça étrange et amusant en même temps, tout le monde était très gentil avec lui et il se sentait bien, seulement quelques détails semblaient aiguiser sa curiosité et son scepticisme…
Puis, ils arrivèrent à une sorte de grand tipi créé à partir des troncs d’arbres qui jonchaient le sol. Le tipi devait faire 10 mètres de haut.
-Voilà le grand brasier ! Dès que le soleil se sera couché, nous l’allumerons, il réchauffera nos cœurs pour la célébration, expliqua Jésus.
Un homme étrange vint les saluer par un grognement, sa démarche était houleuse, il paraissait ivre. Il portait des peaux d’animaux et n’arrivait pas à s’exprimer convenablement.
-Hola mon vieux Rorr t’a abusé d’eau de vie semblerait-il, lui lanca Jésus.
Le dit Rorr tendit une poignée de ce qui ressemblait à des champignons à Peter, celui-ci accepta, il ne savait pas pourquoi, Rorr lui inspirait un sentiment de confiance sereine. L’homme vêtu de peaux d’animaux disparu ensuite plus loin dans une démarche cahoteuse.
-Il faut faire attention avec ça mon jeune ami tu connais peut-être ? Des psylocibe cubensis, il faut faire attention, car il peut arriver qu’’il nous montre une réalité que l’on ne veut pas nécessairement voir.
-J’en ai déjà pris avec mes amis du secondaire ça fait rire et je sais pas pourquoi il me semble que je le connais votre Rorr, il me semble que je l’ai déjà vu. Enfin je sais pas où, dit Peter avec un ton interrogateur.
-Le monde est petit, lui répondit Jésus en ricanant.
Peter mangea les champignons qu’il tenait dans sa main en anticipant les effets magiques de ceux-ci avec impatience, il avait pris place auprès du grand tipi, les gens sortaient des bois les uns après les autres en tenue de fête, si l’on peut s’exprimer ainsi, beaucoup riaient, gambadaient de pierres en pierre, il pouvait ressembler à une espèce de troupe de lutins qui sautaient d’une joie à l’autre, en tous cas dans l’esprit de Peter. Le soleil se couchait et un homme s’avança au milieu de la troupe pour prendre la parole la parole, il était plus grand que les autres son torse et son dos étaient couverts de poils noirs, son visage aussi, son regard sévère caché par d’épais sourcils jaloux, il tenait une torche dans ses mains c’était le grand Dutronc que tout le monde regardaient avec respect, il entama son annonce :
« Chers amies et amis, comme vous le savez nous avons réussi à organisé la cérémonie d’intronisation et de purification de notre sœur Fleur, grâce à notre mère à tous, nous allons maintenant la remercier ensemble. »
Tous les gens présents se prirent par les mains et entonnèrent un chant dans une langue inconnue de Peter , ensuite ils se mirent à genoux pour embrasser le sol. Une fois les gens relevés l’homme appelé le grand Dutronc pris sa torche et alluma le brasier. Il continua son oraison.
« C’est un grand jour pour notre sœur Fleur, c’est pourquoi elle a passé la journée avec moi dans la grotte croche, cette caverne magnifique qui servait autrefois de maison au grand ours noir, mon ancêtre et totem, qui peuplait Blue River J’ai ainsi pris l’innocence de notre sœur, la séance d’intronisation a été consumée, la voilà prête à sa cérémonie de purification, l’étape la plus importante avant d’être complètement acceptée au sein de notre grande famille, s’il vous plaît faites venir notre sœur. »
Peter observait la scène avec un regard interrogateur, il n’avait pas confiance en cet homme qui s’exprimait pour tous et devant tous. Les champignons commençaient à faire leur effet et les traits de personnalité des gens lui semblait plus détaillés, plus forts. Le grand homme qui parlait fort, ne lui inspirait aucune confiance. Les gens étaient tous placés en cercle autour du brasier, ils s’écartèrent pour laisser passer deux femmes qui encadraient une fille plus jeune que Peter. Elle ne portait qu’un vêtement léger, une sorte de pagne sali. Ses yeux étaient comme absents, un regard bovin qui semblait avoir perdu tout son éclat, elle était droguée. Jésus avait disparu maintenant, Peter demanda à son voisin l’âge de la fille, on lui dit qu’elle commençait sa treizième année, c’était pourquoi elle était intronisée et qu’elle devait prêter allégeance à Blue Water. Le grand Dutronc repris parole.
« Après auscultation minutieuse nous avons constaté que notre sœur Fleur souffre de perlèche depuis un bon moment, à l’occasion de sa cérémonie de purification, c’est le moment idéal pour combattre son mal. Nous nous sommes renseigné auprès de notre frère et shaman Rorr pour nous conseiller sur les méthodes à entreprendre pour pallier à cette avarie. Il semblerait que la meilleure manière de combattre cette plaie contagieuse serait de bruler les parties atteintes. A l’occasion de notre brasier la méthode énergétique ne sera que plus efficace. Veuillez s’il vous plaît entonner une prière pour notre sœur, pendant que nous procédons. »
Peter n’a jamais vraiment su ce qui s’est passé dans son esprit à ce moment, les mots se mélangeaient et il ne comprenait pas tout ce que l’homme disait, il ne sait toujours pas s’il a imaginé la scène parce qu’il était sous influence de champignons magiques ou s’il a réagi par instinct. Toujours est-il que lorsqu’il vit ce même Rorr, qui lui avait volontairement partagé des drogues, approcher un tison à moitié enflammé du visage de la jeune fille, il fit un bond, comme si quelque chose d’humain s’était réveillé en lui. Tout le monde autour de lui était en moment de prière pour leur sœur Fleur, mais Peter n’hésita pas une seconde à briser leur quiétude étrange. Il sauta vers ledit shaman et le bouscula d’un geste violent. Il agrippa ensuite la fille du nom de Fleur et l’entraina avec lui vers les bois, elle n’était pas inerte, mais lymphatique et obéissante. Le reste la nuit s’en rappellera.
Au jour d’aujourdhui, bien des années plus tard, Peter est dans une voiture avec celle qu’on avait appelé autrefois Fleur, qui aura choisi le nom de Cindi. Tout ce qui reste de leur rencontre a été mentionné plus haut, c’est aussi tout ce qui leur reste de Blue Water. Ils n’en ont plus reparler depuis cette soirée.
Nord de l’Ontario, route 148, attention pas de station d’essence pour les 155 kilomètres. Cindi s’est endormie, Peter commence à être fatiguer sur la route, ça fait 10 heures qu’il conduit, la musique est forte dans la voiture, il pense que ça le gardera éveillé. Et soudain, il entend un bruit sourd, la voiture semble débalancée. Il s’arrête sur le côté de la route et va voir la voiture de l’extérieur. Cindi se réveille et lui demande :
-Qu’est ce qui se passe ?
Ils connaissent cette région et ne l’aiment pas.
-On a une crevaison, lui réponds Peter. A suivre
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Moments heureux
Le temps sur l’oreiller avec les pâtes au ketchup comme seul ami
Mirabelles en rêve, poussières mortes dans les fougères
Taupière pendant tout l’hiver
Miséricorde de sa propre conscience
Les cordes ne vibrent plus,
Plus rien ne vibre dans ce monde de d’horloge
Tache après tache dans l’immaculé miroitant
Gésiers grillés, vols aux McDonald
Odeur d’acides se mélangeant dans la sueur
Vouloir autre chose
Un endroit autre, ou vivre
Fixer le temps comme on fixerait des phoques sur un rocher
Ou notre bras les jours d’accalmie
Se convaincre de notre propre folie
Enrouler des fils de cuivres
Plonger dans des métaphores plus qu’étrange
Rouler comme un fou, une bière à la main
Regarder les paysages qui s’enfilent les uns après les autres dans des peintures étranges
S’intéresser à la religion l’instant d’un crucifix
Mordre dans un burger et sentir le gras couler à la commissure de nos lèvres
S’asseoir dans une pièce vide et blanche
Faire le tour de la ville pour ramasser l’or dans les télévisions abandonnées
Lire des auteurs iraniens
Se moquer du suicide
Donner
Dire des choses blessantes
Boire du vin italien avec une fausse moustache
Oublier tout ce que l’on peut savoir jusqu’à notre propre nom
Vomir l’ineptie de la vie
Dans ses plus grands moments de gloire
Regarder les longues heures qui semblent encore plus grandes que notre solitude
Prendre une douche assis
Manger de la viande crue au déjeuner
Ecrire
Ecrire ce en quoi l’on croit, écrire tout et n’importe quoi
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Moments heureux
Le temps sur l’oreiller avec les pâtes au ketchup comme seul ami
Mirabelles en rêve, poussières mortes dans les fougères
Taupière pendant tout l’hiver
Miséricorde de sa propre conscience
Les cordes ne vibrent plus,
Plus rien ne vibre dans ce monde d’horloge
Tache après tache dans l’immaculé miroitante
Gésiers grillés, vols aux McDonald
Odeur d’acides se mélangeant dans la sueur
Vouloir autre chose
Un endroit autre, ou vivre
Fixer le temps comme on fixerait des phoques sur un rocher
Ou notre bras les jours d’accalmie
Se convaincre de notre propre folie
Enrouler des fils de cuivres
Plonger dans des métaphores plus qu’étrange
Rouler comme un fou, une bière à la main
Regarder les paysages qui s’enfilent les uns après les autres dans des peintures étranges
S’intéresser à la religion l’instant d’un crucifix
Mordre dans un burger et sentir le gras couler à la commissure de nos lèvres
S’asseoir dans une pièce vide et blanche
Faire le tour de la ville pour ramasser l’or dans les télévisions abandonnées
Lire des auteurs iraniens
Se moquer du suicide
Donner
Dire des choses blessantes
Boire du vin italien avec une fausse moustache
Oublier tout ce que l’on peut savoir jusqu’à notre propre nom
Vomir l’ineptie de la vie
Dans ses plus grands moments de gloire
Regarder les longues heures qui semblent encore plus grandes que notre solitude
Prendre une douche assis
Manger de la viande crue au déjeuner
Ecrire
Ecrire ce en quoi l’on croit, écrire tout et n’importe quoi
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