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The Lord of The Rings: The Return of The King, J.R.R Tolkien
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La végétérienne ou le corps politique.
Il mâa fallu deux lectures et une excursion dans le reste de la bibliographie de Han Kang pour aimer la VĂ©gĂ©tarienne. Je pense que la premiĂšre fois je nâavais juste pas compris. Jâavais trouvĂ© intĂ©ressant ces diffĂ©rents points de vus qui ne sont jamais celui de la protagoniste, cette chosification que cela apporte, mais je pense que je cherchais trop Ă lire son histoire Ă elle, sans regarder lâensemble. Jâavais refermĂ© le livre en concluant âOk, câest juste une meuf qui devient anorexique en faitâŠâ.
Pas tout Ă fait.
Ce qui mâĂ©chappait Ă l'Ă©poque, c'Ă©tait que l'Ćuvre de Han Kang est politique, elle gagne Ă ce quâon dĂ©cide de lire entre les lignes. Et dans son Ćuvre le corps EST politique. CâĂ©tait le premier livre que je lisais dâelle. Je nâavais pas les codes. La critique littĂ©raire Shin Saet PyĂŽl ì ìëł, en faisant rĂ©fĂ©rence Ă Michel Foucault, parle du corps dans lâĆuvre de Han Kang comme « haut lieu de la lutte contre le pouvoir et lâordre Ă©tabli ». Ce qui touche juste dans ce roman, câest lâabandon. De soi, des normes, des rĂŽles Ă jouer. Yeong-hye est souvent vue comme un personnage passif, je ne suis pas dâaccord, elle se rĂ©volte corps et Ăąme, elle se dĂ©voue comme personne Ă son idĂ©al. La vĂ©gĂ©tarienne câest lâhistoire dâun combat. Je clĂŽturerais cette non critique par une citation dâun discours de Han Kang Ă lâoccasion de son prix Nobel : âQuand j'Ă©cris un roman, je me sers de mon corps. Je me sers de tous les dĂ©tails que mes sens me procurent, la vue, l'ouĂŻe, l'odorat, le goĂ»t, la douceur, la chaleur, le froid, la douleur, le cĆur qui bat, la soif et la faim, marcher, courir, ĂȘtre sous la pluie, dans le vent, sous la neige, se tenir la main. Mortelle que je suis, ayant un corps que parcourt un sang chaud, je m'efforce de transmettre dans chacune de mes phrases ces sensations qui me traversent comme un courant Ă©lectrique. Et je suis surprise, Ă©mue aussi, quand je sens les lecteurs traversĂ©s Ă leur tour par ce courant, quand je rĂ©alise que les mots sont le fil qui nous relie les uns aux autres, et que mes questions sont reliĂ©es Ă ce flux vital. â
Ca se sent. Et câest beau.
(vous pouvez arrĂȘter votre lecture ici, Ă partir de maintenant je parle de moi)
Mais le plus curieux dans tout ça, câest quâĂ©tant vĂ©gĂ©tarienne moi mĂȘme, jâai rĂ©ussi Ă passer Ă cotĂ© du sujet. Cela est peut-ĂȘtre du Ă mon parcoursâŠ
DâaprĂšs ma mĂšre jâai dĂ©cidĂ© dâarrĂȘter de manger du poisson puis de la viande Ă lâĂąge de 4ans. La dĂ©cision Ă Ă©tĂ© ferme et dĂ©finitive. Je ne tiendrais pas compte des quelques annĂ©es ou jâai Ă©tĂ© forcĂ©e par mes grands parents Ă en manger de maniĂšre occasionnelle, avant leur capitulation.
Autour de ma 20aine, pĂ©riode barbare sâil en est, jâai cĂ©dĂ© quelques annĂ©es Ă la mode des hamburgers et jâai recommencĂ© Ă manger de la viande. Toujours transformĂ©e, cachĂ©e dans des tranches de pains, mais de la viande quand mĂȘme. Le poisson ce nâĂ©tait plus possible, mon corps nâest plus en capacitĂ© de le digĂ©rer.
Un jour, au milieu dâun repas, un flash, une vision de moi mordant dans le muscle de mon bras. NausĂ©e. Jâai su que câĂ©tait le dernier. La parenthĂšse aura durĂ©e 3ans (et je mâautorise Ă ne pas la compter).
Câest seulement aujourdâhui que je rĂ©alise la portĂ©e politique de ce choix. Mais câest aussi la premiĂšre fois que je le revendique comme tel. A bientĂŽt 35ans, mes 30 ans de vĂ©gĂ©tarisme, prennent une nouvelle lumiĂšre. Ăa a toujours Ă©tĂ© une Ă©vidence, maintenant câest un acte politique.
Mon corps est un lieu de résistance.
Il est un temple. Un temple rĂ©volutionnaire đ„.
#han kang#La végétarienne#chronique#critique#Littérature#personnel#billet#journal#literature#books#spilled thoughts#book blog#reading
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Unica ZĂŒrn, printemps sombre et Homme-Jasmin.

NĂ©e Nora Berta Unica Ruth ZĂŒrn, le 6 juillet 1916, pendant la premiĂšre guerre mondiale, dans un milieu trĂšs aisĂ©, elle passe son enfance dans la maison familiale de GrĂŒnewald. Cet Ă©pisode de sa vie, elle le relate dans une auto-fiction, printemps sombre. ObsĂ©dĂ©e par son pĂšre souvent absent, elle entretient des rapports complexes avec sa mĂšre, elle grandit dans un climat incestuel dâabord, incestueux ensuite quand son frĂšre la violera Ă lâage de 10ans. Elle revient sur son enfance, Ă la troisiĂšme personne, son Ă©veil Ă la sensualitĂ©, Ă la sexualitĂ©, Ă la violence, Ă la transgression, elle sait quand elle lâĂ©crit que cette vie ne vaut pas/plus la peine dâĂȘtre vĂ©cue et prĂ©figure sa fin. Elle dĂ©peint la violence dâune enfance qui dâextĂ©rieur pourrait paraitre idyllique, dans un intĂ©rieur bourgeois et colonialiste de lâAllemagne des annĂ©es 20. Tout le contexte social est absent, la maison est hermĂ©tique au monde.
Ses parents divorcent tĂŽt et chacun adhĂšre au NSDAP durant lâentre deux guerres. Par les relations de sa mĂšre (mariĂ©e Ă un proche dâHindenburg et futur ministre du Reich) elle obtiendra un poste de stĂ©nodactylo, puis de chargĂ©e de production Ă lâUFA (Universum Film AG). Elle ne rejoindra jamais le parti elle mĂȘme, et racontera quâen 1942, la dĂ©couverte des crimes perpĂ©trĂ©s par les nazis est un choc dont elle ne se remettra pas.
La mĂȘme annĂ©e, elle se marie avec un industriel, avec lequel elle aura deux enfants dont elle perdra la garde lors de leur divorce en 1949.
Sans rĂ©els moyens, elle se met Ă Ă©crire pour des journaux, Ă peindre et Ă dessiner pour subsister. Elle commencera Ă frĂ©quenter la scĂšne artistique allemande et les cabarets, ce qui en 1953, lâamĂšne Ă rencontrer Hans Bellmer (lui mĂȘme plasticien) en 1953, qui lâintroduira dans le cercle des surrĂ©alistes parisiens.

Unica ZĂŒrn - Sans titre, 1955, Collection privĂ©e, Paris ©Dominique Baliko
Il nâen fera pas seulement une muse et une compagne, il la soutiendra dans sa crĂ©ation et lâaidera Ă exposer dĂšs son arrivĂ©e Ă Paris, lui fera dĂ©couvrir les anagrammes ce qui aboutira Ă sa premiĂšre publication en 1954 : Hexentexte.
En 1957, par son intermĂ©diaire elle rencontrera Henri Michaux, qui lui fera prendre de la mescaline, cet homme deviendra lâincarnation dâune figure fantastique et fantasmĂ© de son enfance : LâHomme-Jasmin. Elle utilisera leur relation pour Ă©crire son premier roman entre 1963 et 1965. Ćuvre autofictionelle dans lequel on marche sur le fil du dĂ©lire psychotique, de la luciditĂ©, et de la fiction pure et dure. Il est difficile de dĂ©mĂȘler la pelote, tout comme dans ses dessins; finalement rien ne sert de vouloir tout analyser il est trop tard maintenant, cette lecture est un voyage, il sâagit dâune fenĂȘtre quâelle ouvre, pour nous, sur son esprit, sur la psychĂ© dâune schizophrĂšne.

Unica ZĂŒrn - Sans titre, 27 septembre 1962, HĂŽpital Sainte-Anne, Paris ©Dominique Baliko
Car en 1960, de retour Ă Berlin aprĂšs 7 ans dâabsence, elle est internĂ©e pour la premiĂšre fois et diagnostiquĂ©e. Sâen suivent dix annĂ©es dâaller-retour. Saint-Anne, La Rochelle, Saint Anne, Maison Blanche en 1966-67-69, mais aussi la clinique psychiatrique du ChĂąteau de la Chennais et sĂ»rement dâautres. Bellmer et Michaux tentent de la faire sortir, ils sâarrangent pour lui procurer encre, papier et plumes.
En 1970, elle obtient une permission, elle se rend chez Bellmer et se jette du 6Úme étage.
Elle avait 53 ans.
Reste derriĂšre elle une oeuvre riche et complexe, souvent catĂ©gorisĂ©e dans lâArt Brut de par son institutionalisation, mais aussi des romans, des poĂšmes, qui, Ă lâimage de son existence transcendent le rĂ©el, la fiction, la pudeur et la morale.
Oeuvre traduite en Français :
printemps sombre - chez Ypsilon, traduit par Lucie TaĂŻeb. Postface de la traductrice.
L'Homme-Jasmin. Impressions d'une malade mentale - chez lâImaginaire Gallimard traduit par Ruth Henry et Robert Valençay. PrĂ©face d'AndrĂ© Pieyre de Mandiargues
La maison des maladies - chez Hourra, traduit par Ruth Henry & Robert Valençay. AprÚs propos de Mathilde Girard.
MistAKE / Le blanc au point rouge - chez Ypsilon, traduit par HélÚne Quiniou et Thomas Hippler. Préface de Rike Felka.
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(Trois couleurs) BLEU â Krzysztof KieĆlowski
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Les soupirs s'entassaient comme de la poussiĂšre dans le sĂ©jour, les sanglots tachaient le bois des commodes et des lattes du plancher. Peut-ĂȘtre qu'une maison peut vieillir peu Ă peu, moisir sous la poussiĂšre qui s'accumule, Ă cause de l'agglutination du bruit des chaises tirĂ©es vivement et des portes claquĂ©es, de la chute continue des mots qui sortent des dents qui grincent. La nĂŽtre, Ă l'image de notre famille en passe de s'effondrer sous l'incertitude, semblait presque espĂ©rer sa destruction.Â
Idol - Usami Rin
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Sur le Japon, Roland Barthes et les gens qui essaient encore d'en parler.

Câest difficile pour nâimporte quel auteur dâĂȘtre lu en comparaison directe avec un autre. Surtout quand cet autre est Roland Barthes. Surtout quand lâauteur a clairement lu Barthes et tente de parler des mĂȘme choses.
Emmanuel Ruben part au Japon sur les traces dâIno Tadataka, le premier homme a avoir tentĂ© de cartographier le Japon Ă pied. Il le suivra Ă vĂ©lo en rayonnant depuis Kyoto oĂč il a obtenu une rĂ©sidence de 4 mois. Le point de vue du cartographe est intĂ©ressant car peu courant dans la littĂ©rature, celui de lâhomme je mâen serais bien passĂ©e. Son regard sur les japonais dĂ©borde de clichĂ©s, ses ajout personnels mâont rappelĂ© ceux de Jake Addelstein par leur ininteret. Je me fiche de savoir que tu fais lâamour avec ta femme au 12Ăšme Ă©tage dâun immeuble Ă Tokyo Emmanuel, ça ne mâintĂ©resse pas. Jâai criĂ© que tu aies osĂ©, en 2025, appeler un de tes chapitres Entre tradition et modernitĂ©. La rĂ©currence de la Tatamisation mâa Ă©puisĂ©e. Dâailleurs les rĂ©currences tout court Ă©taient dispensables. Le texte donne lâimpression de ne pas avoir Ă©tĂ© relu; lâauteur se rĂ©pĂšte, des passages entiers semblent copiĂ©s-collĂ©s Ă plusieurs endroits du texte comme aprĂšs un remaniement. Enfin, je finis la liste de mes dolĂ©ances par ça : quand on cite autant dâouvrages, câest plus sympa dâinclure une bibliographie Ă la fin.
Câest tout le problĂšme du livre, il y a des passages vraiment intĂ©ressants, des citations, des rĂ©fĂ©rences et mĂȘme des informations que jâaurais aimĂ© pouvoir retrouver. Jâaurais aussi voulu moins de platitudes et plus de regard gĂ©ographique, plus dâhistoire, tease moi ton livre sur Ino Tadataka, raconte moi plus de choses, bien sur que je veux savoir que câest sur ce volcan que sont morts les Krafts, que câest Ă cet endroit que Bouvier sâest arrĂȘtĂ©. Et puis je suis dĂ©solĂ©e mais arrĂȘte avec tes dessins, enfin pas toujours mais des fois je voudrais voir autre chose. Comme une carte, une vraie, une de Ino Tadataka. Une photo de Bouvier. Je comprend bien que câest un journal, que tu prĂ©pares un autre livre, mais alors fallait il le publier ?
Surtout quand en face il y a lâEmpire des signes. Comment lutter ? Pourquoi Ă©crire encore ? Lire Barthes câest toujours une expĂ©rience, et quand il se penche sur le sujet du Japon, quelle expĂ©rience ! Peu dâauteurices occidentaux ont su voir ce quâil dĂ©cĂšle. Personne ne parle de la double baguette, du HaĂŻku, du soi, de la politesse comme Barthes. Et dâailleurs, peut ĂȘtre met il le doigt sur ce qui pĂšche dans le livre dâEmmanuel :
âCar lĂ -bas, dans la rue, dans un bar, dans un magasin, dans un train, il advient toujours quelque chose. Ce quelque chose â qui est Ă©tymologiquement une aventure â est dâordre infinitĂ©simal : c'est une incongruitĂ© de vĂȘtements, un anachronisme de culture, une libertĂ© de comportement, un illogisme d'itinĂ©raire, etc. Recenser ces Ă©vĂšnements serait une entreprise sisyphĂ©enne, car ils ne brillent quâau moment oĂč on les lit, dans l'Ă©criture vive de la rue, et l'occidental ne pourrait spontanĂ©ment le dire quâen les chargeant du sens mĂȘme de sa distance(âŠ).â
Bon courage pour écrire sur le Japon aprÚs ça, bon courage pour écrire tout court.
xx
Twin Egggs
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