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Comment survivre à un presque tour du monde en famille

La substantifique moelle du blog "Un Monde de Gnous" en a été extraite pour être condensée dans le livre "Comment survivre à un presque tour du monde en famille" paru le 20 avril 2023 aux Éditions du Trésor.

Ce livre écrit à 6 mains retrace nos aventures, fait le tour de nos humeurs voyageuses et distille nos conseils pour effectuer un tour du monde, ou un voyage au bout de sa rue.

10 ans après notre retour de notre tour autour du monde, ce récit reste utile !

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Sorciers et Moldus d’Edinburgh

15, 16 & 17/04/2017

Le Road-Trip Ecossais touche à sa fin. On s’était très vite habitué à notre maison roulante. Les automatismes du Tour du Monde nous sont revenus également très rapidement : au moment où on a tourné la clé de contact du camping-car pour la première fois. Ce matin, nous la tournons pour la dernière fois de ce séjour en Ecosse. Direction Edinburgh où nous devons rendre le camping-car avant 11h chez le loueur Mc Rent.

Etats de lieux sans souci et nous voilà devenus piétons, un peu au milieu de la campagne écossaise. Deux petits kilomètres à traîner les sacs jusqu’à la gare la plus proche pour attraper un train en direction d’Edinburgh. Une station plus loin, nous débarquons avec notre barda juste devant l’hôtel que nous avions réservé : et c’est une bonne nouvelle pour les Gnous. Certaines vont pouvoir se reposer, aller faire un tour à la piscine pendant qu’un certain autre, les fourmis dans les pieds, décide d’aller explorer les rues d’Edinburgh.

Quelques années plus tôt, j’étais venu avec mon ami Mike assister à un match du Tournoi des VI Nations (Ecosse-France, bien entendu !). Mémorable à plus d’un titre ! Mais c’était il y a longtemps et les choses ont changé, notamment sur le plan du transport : c’est un tramway qui emmène dans le centre d’Edinburgh en passant devant le mythique stade de Murrayfield.

Mais si vous allez un jour à un match du Tournoi à Edinburgh, oubliez le tram et préférez-lui un “Edinburgh-Centre>Murrayfield” à pied !... Vous me remercierez ! Si vous ne l’avez jamais fait, pensez à partir de bonne heure... A cause des nombreuses “animations” qui jalonneront votre parcours.

Le lendemain, c’est en troupeau que nous retournons dans le centre d’Edinburgh. Programme culturel et gastronomique (une adresse de pub à vous suggérer : le Dirty Dick’s dans Rose Street pour le cadre, les bières, les serveurs avenants et la cuisine qui vous fera découvrir que le Haggis, c’est délicieux !).

Côté Culture, c’est sur la Scottish National Galery que nous jetons notre dévolu. Le lieu, l’ambiance et les œuvres exposées valent le détour.

L’après-midi, nous avons rendez-vous... avec quelqu’un que nous ne connaissions que via Facebook. Une fidèle lectrice, blogueuse de voyage, installée à Edinburgh depuis quelques mois où elle s’occupe entre autre d’un blog dédié à la découverte de l’Ecosse (que nous ne saurions trop vous recommander !) : Sarah !

Elle planche sur un projet de visite d’Edinburgh sur le thème d’Harry Potter et propose que Nell lui serve de cobaye : le café où J.K. Rowling a écrit le premier tome, les ruelles qui l’ont inspirée, et surtout le cimetière où elle est allée chercher sur les tombes les noms des principaux personnages de ses romans.

Nell a validé le concept. Nous également ! Et hop, on en profite pour remercier Sarah pour ce cadeau et pour son accueil !

Voilà... C’est fini... Le “scottish trip” s’achève dans cette ambiance magique. Nous étions Sorciers dans les Highlands, nous revoilà Moldus... Jusqu’au prochain périple ! Où ? On ne le sait pas encore, mais on a une liste de destinations possibles longue comme le bras et au delà ! 

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Pour une gorgée de Loch Lomond

14/04/2017

Glencoe... Quel meilleur endroit pour finir ce road-trip écossais en camping-car ? 

Nous devons maintenant nous rapprocher à grands pas d’Edinburgh. Demain, il nous faut rendre la maison roulante à la société de location.

Nous quittons le ravissant petit camping de l’écureuil et remontons de Glen Coe.

Dernier regard sur les Highlands et leurs beaux paysages dont il est impossible de se lasser, quelle que soit la météo du moment.

Au fur et à mesure de notre progression, les reliefs se font moins prononcés, presque plats, sans doute pour que notre regard se porte encore plus loin.

La route descend vers le sud et le paysage s’aplanit encore

Le ruban de bitume plonge vers le Loch Lomond que nous finissons par suivre sur toute sa longueur en empruntant la Nationale 82, celle qui permet aux habitants de Glasgow de fuir leur ville et d’aller respirer à pleins poumons le grand air des hautes montagnes du nord. Aujourd’hui, on les plaint : un semi-remorque a à moitié plongé dans le Loch. A moitié seulement. Résultat, sa remorque, pleine à craquer bloque la moitié de la chaussée. Dans notre sens, il nous suffit de 10mn d’attente pour passer le point chaud. Dans l’autre sens, c’est un bouchon de presque 30km n’offrant aucune échappatoire aux véhicule arrivant de Glasgow. Nous, nous poursuivons notre chemin jusqu’à Luss et Aldochlay pour une pause du midi juste au bord du Loch Lomond.

Nous reprenons notre route et contournons le Loch par son extrémité sud et traversons le Parc National des Trossachs jusqu’à Callander, qui fête Pâques dignement...

Nous trouvons un petit camping où nous passerons la nuit et pourrons remettre en état le camping-car avant de le ramener, demain sur Edinburgh. Une fois remis à neuf, nous pouvons nous autoriser une balade dans la campagne environnante, au calme (et pour cause !)...

En attendant le coucher du soleil pour aller déguster une bière à défaut d’une gorgée de Loch Lomon(d), si chère au célèbre Capitaine Haddock...

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L’Ecosse en cinémascope

13/04/2017

Retour sur le “continent” écossais aujourd’hui. On traverse le pont de l’île de Skye et, d’un saut de puce, nous arrivons au célèbre château d’Eilean Donan. Ah si ! Il est célèbre celui-là ! Si je vous dis Highlander ? Si je vous dis James Bond, Le Monde ne Suffit Pas ? Ca ne vous éclaire pas ?

Une photo suffira sans doute à vous réveiller.

Haut lieu touristique de l’Ecosse, il est difficile d’en réaliser une belle photo “comme dans les films” sans avoir dans le cadre des Kways aux couleurs improbables ou des perches à selfies pour lesquelles je me demande toujours quel intérêt ça peut représenter. Si tu veux faire une belle photo, tu t’enlèves du cadre, ça va aider !

Nous reprenons la route alors que le temps se couvre à nouveau, mais pas suffisamment pour masquer le paysage grandiose des montagnes écossaises. 

Nous faisons route vers le Glen Coe. Auparavant, nous avons prévu une ou deux étapes.

Tout d’abord, un mémorial canadien à Spean Bridge, le Commando Memorial, dédié aux soldats décédés lors des différents conflits auxquels ont participé les canadiens. Il semblerait que leurs familles soient nombreuses à faire ce pèlerinage jusque dans ce coin perdu au milieu de la lande écossaise.

Etape de midi au pied du principal sommet de l’Ecosse, le Ben Nevis, à Fort Williams, deuxième plus grande ville des Highlands après Inverness avec... 10.000 habitants ! Un bon endroit pour dégoter un pub servant une bonne cuisine traditionnelle et locale. On réchauffe les corps pour attaquer la suite du trajet car : “une promesse est une promesse” !

Nell est, bien entendu, une fan d’Harry Potter et il était impensable de passer par Fort Williams sans faire un crochet (un aller-retour en fait) jusqu’au viaduc de Glenfinnan ! Pas de chance, le train à vapeur d’Harry ne reprend sa saison touristique qu’à partir de la semaine prochaine. Mais ça n’empêche pas d’aller faire la photo pour immortaliser l’instant !

Il faut ensuite repasser par Fort Williams, l’occasion de s’arrếter aux escaliers de Neptune, une série de 8 écluses qui, sur une distance de 450 mètres, permettent aux bateaux traversant l’Ecosse par le canal Calédonien (de Inverness à Fort William... De la Mer du Nord à l’Océan Atlantique via le Loch Ness) de franchir un seuil de 20 mètres de haut.

Enfin, direction Glencoe. Si vous allez dans le coin, offrez vous la boucle qui fait le tour du Loch Leven, une petite route tranquille, charmante entre loch et montagne qui donne envie de s’arrêter partout pour s’y installer. Mais notre “gros” camping-car ne nous en a pas laissé la possibilité.

Le camping de Glencoe n’est pas sexy du tout même si, vu de l’autre rive du Loch Leven, il donnait envie. Alors nous décidons de pousser un peu au-delà de la ville de Glencoe en empruntant l’étroite petite route sans nom qui, en fait, s’enfonce dans le magnifique Glen en longeant la rivière Coe.

Et c’est au Red Squirrel Campsite que nous nous posons pour la nuit. Un endroit superbe, naturel, au bord de l’eau et entouré de magnifiques montagnes aux pentes raides et aux sommets arrondis. Le genre d’endroit où on imagine parfaitement installer une maison en bois pour y couler une douce vie, loin des fâcheux...

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Skye

... Et on a bien fait de faire confiance à un flic ! La pluie a cessé dans la nuit et ce matin, c'est ciel bleu !

Alors direction l'île de Skye et son tour "complet" en une journée ! Sur la matinée, nous montons jusqu'à l'extrême nord de l'île.

Une matinée de route ce n'est pas trop quand on compte les nombreux arrêts "photo" et surtout, passé Portree, les routes à une seule voie. Il faut savoir céder le passage ou attendre patiemment que quelqu'un vous le cède à son tour.

Globalement, ça se passe très bien sauf quand, du côté de Kilmaluag vous vous trouvez nez à nez avec un semi-remorque chargé de ballots de paille avec à son volant un type qui vous fait vite comprendre qu’il n’est pas en vacances, lui... Reculer sur une route large comme notre camping-car (pas plus), c'est une expérience sympa, surtout quand l'autre avec son poids-lourd vous colle au pare-choc avant... Comme la route, vous n'en menez pas large.

Finalement, c'est passé... Et on garde en souvenirs les paysages grandioses et changeants de l'île de Skye, ses montagnes d'où dévalent des torrents blancs au milieu des nuances marrons et grises de l'herbe, ses landes, ses prairies et sa côte déchiquetée, battue par les vagues de l'Océan Atlantique avec ses nuances de bleu où la montagne s'achève par de majestueuses falaises.

Si on trouve une maison à vendre, on l'achète !

Sur la côte nord-est de l'île, nous trouvons la plage de Staffin. Un accès loin d'être évident avec un camping-car de 7m (encore ?), mais nous arrivons tout de même au bout de la route pour une pause déjeuner face un des plus beaux paysages de l'île. Quelques chemins de randonnée partent de ce point, mais nous nous rendons vite compte que nous sommes largement sous-équipés pour ce genre de pratique.

Le chemin lui-même est un ruisseau et la lande qui  le borde est spongieuse à souhait, les pieds s'enfoncent jusqu'à la cheville. Sans bottes ou guêtres, c'est simplement impraticable.

Alors on continue le road-trip en passant sans s'arrêter devant la Kilt Rock Waterfall (trop de monde pour voir les eaux débordant d'un Loch et se jetant dans l'océan du haut d'une falaise... 

De toute façon on la voit mieux quand on est sur l'Océan... Par contre, l'étape suivante est incontournable.

The Old Man of Storr, décor naturel de nombreux films, une série d'aiguilles de pierre qui s'élèvent dans le ciel d'Ecosse...

Là encore, le "parking" est pris d'assaut, mais un peu plus loin sur la route, la vue est meilleure... Alors, photos !

Nous continuons sur Portree, la ville de Skye. Petit tour sur le port et ses trois ou quatre maisons peintes de couleurs vives.

Balade dans la rue commerçante...

Nous reprenons la route pour boucler notre tour de l'île. Toujours des paysages superbes qui se succèdent.

Rien de lassant à rouler ainsi !

Et nous posons le camping-car à "l'entrée" de l'île, à Kyleakin, son port de pêche,

son château au bord du Loch Alsh,

sa rivière aux hérons

et son pub où on peut déguster la Skye, blonde (Young Pretender) et brune (Red) en profitant d'un beau coucher de soleil...

Demain, retour sur le "continent" écossais !

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Shower of Scotland

11/04/2017

L'avantage, quand vous trouvez un super spot pour poser le camping-car au bout d'un cap avec vue imprenable sur la mer, c'est que vous êtes le premier au courant quand une tempête arrive. Hier soir, le vent s'est levé avec une force impressionnante et notre maison roulante a été secouée toute la nuit telle une bouteille d'Orangina. Ajoutez à cela le bruit du souffle du vent et celui des gouttes de pluie s'écrasant lourdement sur la carlingue, autant vous le dire, la nuit a été courte. Nell s'est même relevée pour vérifier si nous n'étions pas en train de flotter au milieu de la baie !

Au "réveil", le vent n'a pas faibli. La pluie non plus. Nous décidons tout de même de prendre la route, à petite vitesse vue la prise au vent de notre véhicule (plus de 7 mètres de long et presque 3 mètres de haut... Je vous laisse faire les calculs de portance...).

Sous un ciel  chargé, nous suivons la côte jusqu'à Poolewe pour découvrir, malgré les nuages et la pluie incessante, une écosse de carte postale : alternance de paysages de prairies verte en bord de mer puis, quand la route remonte dans la montagne, les massifs de genêts d'un jaune éclatant, la lande rase et gorgée d'eau.

Il pleut tellement que les ruisseaux sont devenus des torrents impétueux, des cascades dégringolent le long des parois des montagnes et viennent grossir les lochs grandioses.

Celui d'a'Chroisg est juste superbe, comme dans un film, et la pluie et le ciel plombés ne parviennent jamais à altérer la beauté de ces paysages... Tout juste à limiter le nombre de photos potables qu'on en ramène.

Notre itinéraire repique d'un coup vers le sud et nous fait emprunter une route à une voie. Un bonheur avec notre maison roulante. Heureusement, tous les 50 ou 100 mètres, les écossais ont prévu des "passing places" pour pouvoir se rabattre et laisser passer ceux qui arrivent en face. Et si ce sont d'autres camping-caristes, ça nous laisse le temps de leur faire coucou... C'est beau la solidarité chez les conducteurs de camping-car... Par contre, ceux qui traînent des caravanes se la pètent un peu et ne daignent jamais nous saluer...

Nous visons la petite ville de Plockton pour notre étape du soir... Les derniers 7km vont nous prendre plus de 30mn... Et pour cause, la route à une voie s'est encore rétrécie, juste de quoi nous laisser passer. Pas de marge de manœuvre à gauche ou à droite si ce n'est mettre les roues dans les fossés pleins d'eau... Un peu tendue l'ambiance à bord. Mais la route est superbe, bordée de murets de pierre et d'arbres couverts de lichen.

Et le village de Plockton vaut le détour. Niché au fond d'une crique, c'est un petit port de pêche spécialisé dans le homard, sans doute, vu le nombre de casiers. Nous nous garons sur le parking du port, et décidons d’affronter les éléments pour aller à la découverte des petites maisons de pêcheurs transformées en B&B. Ca valait bien un bonne saucée. Par contre, il ne nous sera pas possible de passer la nuit devant les petites îles qui forment un décor parfait. No parking overnight !

Nous reprenons donc la petite route étroite pour trouver un parking dans un hameau à cinq kilomètres de là... Nous sommes à 8 km de lîle de Skye. Nous avons décidé d'y aller passer la journée demain. ce n'était pas au programme, mais on a un peu de temps devant nous. Espérons que la pluie cesse. Les flics de Plockton nous ont promis que demain, il fera beau ! On les croit !

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Inverness - Ullapool : la diagonale du Gnou

En fait, en Ecosse, il pleut la nuit pour qu'au lever du jour tout soit parfait : ciel bleu, quelques nuages pour l'esthétisme, grand soleil qui réchauffe. Après une nuit calme et tranquille (aucun voisin sur le parking de l'Urquhart Castle), quelques étirements face au Loch Ness et ses eaux noires et scintillantes, un dernier regard aux ruines du château de Urquhart qui domine le Loch, nous prenons la route direction le nord-ouest de l'Ecosse.

Enfin... pas trop : le projet initial du parcours prévoyait de monter complètement au Nord, mais on a décidé d'être raisonnable sur les temps de route. On reviendra pour faire la côte du Nord de l'Ecosse.

C'est donc vers Ullapool, petit port de pêche situé sur la côte Ouest (donc au bord de l'Océan Atlantique), que nous mettons le cap. Une courte étape d'1h30 de route qui nous fait traverser l'Ecosse d'Est en Ouest à partir d'Inverness. Les paysages alternent : prairies herbeuses, vallées boisées ou cultivées. Au départ, l'urbanisation est très présente mais rapidement, nous montons dans les Highlands où le paysage qui nous est offert est celui de montagnes couvertes de landes, striées de ruisseaux et de rivières qui brillent au soleil au milieu d'étendues d'herbe jaune et rase.

Sur les côtés, des montagnes aux pentes douces et au formes arrondies dont les sommets sont encore couverts de neige comme le Beinn Dearg.

Au passage, le Loch Glascarnoch vient ajouter une touche dramatique à ce paysage sauvage avec ses eaux sombres battues par le vent.

Puis la route plonge vers la mer et le tranquille petit port de pêche de Ullapool... Petite bourgade de maisons blanches ou en pierre, c'est pourtant la plus grosse ville de la région. Et pour cause : on y trouve une station service et un supermarché Tesco... Et quelques pubs que nous ne visiterons pas. C'est de ce port qu'embarquèrent pour le Nouveau Monde les écossais qui firent le pari que l'herbe est plus verte ailleurs. Sans doute parce qu'ils étaient en pleine crise des Highlands Clearance, cette période où les highlanders furent chassés de leurs terres fertiles pour que de riches entrepreneurs soutenus par le gouvernement britanniques s'en emparent pour y développer l'élevage du mouton et autres activités rentables. Les terres stériles des Highlands furent le refuge des écossais chassés de chez eux... Beaucoup décidèrent de partir pour l'Amérique ou l'Australie pour y retrouver une vie décente, une vie qu'ils auraient choisie.

Aujourd'hui, Ullapool ne voit plus partir au large, outre trois ou quatre bateaux de pêche, que le ferry qui rejoint la ville de Stornoway sur l'île de Lewis, située à une bonne trentaine de kilomètres au large de l'Ecosse. Il fallait faire référence à cette île car elle est le décor d'une très bonne trilogie policière signée Peter May ("L'île des chasseurs d'oiseaux", "L'homme de Lewis" et "Le braconnier du lac perdu"). C'est un vrai conseil de lecture que je vous livre là. Des livres où chaque page sent la tourbe, resplendit des couleurs de la lande et de la mer...

Nous poussons le camping-car quatre kilomètres au-delà de Ullapool pour le poser sur le camping d'Ardmair, situé sur une pointe offrant une vue panoramique sur une superbe baie.

A gauche le village d'Ardmair, quelques maisons blanches alignées entre la route et la grève de galets, avec en arrière plan la pointe de Rhue.

En face, au loin, l'île Martin avec ses trois maisons et sa chapelle... 

A droite la baie de Camas Mor au fond de laquelle se dressent les premiers sommets des monts Coigach dont le plus haut, le Ben Mor Coigach culmine à 2.483 mètres !

Un vrai coin de paradis. L'après-midi se déroule tranquillement entre balades le long de la plage, remise en ordre du camping-car (branché sur le 220... C'est Nell qui est contente ! Elle va pouvoir recharger son smartphone et sa DS !), séance photos pour essayer de capter (vainement) les nuances de lumières imposées par les nuages qui défilent sans discontinuer.

En fin d'après-midi, le vent se lève, le ciel s'obscurcit, la pluie se fait dense et semble vouloir s'éterniser un peu. A l'heure où j'écris ça, il est temps de se rabattre sur une bonne bière fraîche pour fêter cette nouvelle belle journée !

Demain, grande étape : 4h30 sur le papier... Un peu plus en comptant les arrêts. Donc, ce soir c'est "couchés tôt" ! Belle nuit à tous !

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Un monstre de paysage...

09/04/2017

Ce qui est fou, c'est cette facilité avec laquelle on peut se lever tôt quand on est en vacances !

Ca laisse le temps d'aller se promener dans les ruelles du village de Dunkeld, de gravir la butte médiévale qui le domine, de faire quelques courses complémentaires (on avait forcément oublié des choses la veille...).

Nous prenons la route de Dunkeld à Braemar, village situé en plein coeur du Parc National de Cairngorms. Clairement, ça y est ! On est en Ecosse, celle des cartes postales : petites routes bordées d'arbres, alternance de landes et de prairies à moutons et autres highland cattles, ascension de col part une large vallée où serpentent des cours d'eau sombres et luisants au milieu de l'herbe jaune et blanche des tourbières.

Et comme pour ponctuer ces superbes paysages, un nombre incroyable de faisans et de fameuses perdrix... Mais si, la Famous Grouse !!!

Pose du midi à Braemar dont l’emblème est le cerf. A se demander s'il n'y a pas un lien à faire, étymologiquement. On n'en a pas encore percuté, mais il paraît qu'ils pullulent ici !

Braemar est également connue pour son château... Une tour fortifiée posée au milieu d'une riante vallée herbeuse. Nous n’avons pas fait de photo de ce château faisant partie de la looooongue liste des château écossais hantés et de son architecture pour le moins... surprenante. Vous vous contenterez d’une maison typique de Braemar, en pierre, avec son jardinet non moins typique...

La route continue de sinuer à travers le Parc de Cairngorms, alternant paysages de landes sauvages dignes du décor du Chien des Baskerville de Sir Arthur Conan Doyle...

... et vallées où cascade et coule une eau certainement poissonneuse. 

La Reine d'Angleterre ne s'y est pas trompée en succombant au charme de cette région en achetant le domaine de Balmoral devant lequel nous passons, sans nous arrêter (on s’est laissé dire que la visite ne valait pas tripette...).

Nous enchaînons les cols où se nichent quelques stations de ski écossaises essentiellement constituées d'un bar-restaurant, d'une guitoune pour vendre les forfaits et de remontées mécaniques. Pas d'immeubles... Ca évite de piquer les yeux.

Puis la route redescend, s'élargit. La circulation se fait un peu plus dense à l'approche d'Inverness que nous traversons sans nous y arrêter (là non plus... On sent que c’est le début du voyage : le Gnou a besoin de nature !).

Notre destination : Drumandorich pour un tea time bien mérité, puis, 4km plus loin le parking de l'Urquhart Castle au bord du Loch Ness avec vue imprenable sur ses eaux noires et sur les montagnes de landes de la rive opposée.

Balade à pied après que le grain de pluie soit passé. Nous allons passer la soirée à admirer le jeu de lumière du soleil avec les nuages sur le loch et la lande,

à regarder un arc en ciel naître et disparaître,

à lorgner la lune presque pleine qui monte au-dessus de la rive sud... Et à observer les eaux sombres dans l'espoir d'en voir surgir Nessie.

Sur le parking, nous sommes seuls. La nuit est tombée. Quelques fines gouttes viennent tapoter sur le toit du camping-car... La circulation sur la route qui longe le Loch, toute proche est quasi-inexistante.

Belle nuit... La fin d'une journée écossaise à la hauteur de nos attentes !

[unmondedegnous]

O Flower of Scotland

08/03/2017

C'est reparti... Il aura finalement fallu attendre trois années entières pour que l'envie de bourlinguer revienne. Trois ans après notre tour autour du monde, nous nous décidons enfin à partir "loin", explorer de nouvelles contrées, à notre façon, à notre rythme.

Loin... en Ecosse !

Alors ce matin, c'est passage en revu de la check-list avant départ : Gamine (la chienne) est en pension à la campagne. Ca devrait bien se passer. Les semis de tomates et de courges Butternut ont été confiés, ainsi que les clés de la maison au voisin d'en face... En voiture direction Amsterdam pour y prendre l'avion et atterrir à Edinburgh, qui n'est pas la capitale écossaise (mais c'est là qu'ils jouent au rugby, alors c'est comme si !

14h30 heure locale hollandaise, on décolle. 15h05, heure locale écossaise, on se pose. Un taxi jusque chez Mac Rent (trouvé par le biais de Camping-Car Online), non loin de l'aéroport pour y récupérer le camping-car réservé un mois plus tôt.

Une belle bête de plus de 7 mètres de long qui va être notre moyen de locomotion et d'hébergement pendant une semaine.

Un plein de courses, histoire de vivre en autonomie (ce qui est intéressant en Ecosse, c'est qu'on peut poser son camping-car un peu n'importe où, d'où l'intérêt de pouvoir y vivre sans être obligé de se précipiter dans une ville ou un camping).

Edinburgh, on se le garde pour la fin du voyage. On prend directement la route, histoire de se familiariser à nouveau avec la conduite à gauche. Depuis l'Afrique du Sud, on avait un peu oublié les réflexes... Mais c'est comme le vélo finalement... Ca ne s'oublie pas... Surtout quand vous vous êtes faits éblouir par des appels de phares et klaxonner une bonne dizaine de fois ! (en fait pas du tout, c'est revenu naturellement).

Une heure de route en direction du Nord, nous dépassons Perth pour aller nous poser au bord de la rivière Tay à Dunkeld, sur le parking à côté du pub Taybank.

Un point de repère comme un autre. Petite bourgade tranquille et charmante au cœur d'un réseau de chemins de randonnée, avec ses maisons en pierre, ses passages secrets et les parcs qu'ils révèlent, elle mérite l'étape !

Et il y a le pub... Donc, forcément, une petite bière locale ne fait jamais de mal. Repas à bord, au bord de la rivière avec, en arrière plan, un superbe pont de pierres qui l'enjambe...

Et le bruit de l'eau nous accompagne dans notre sommeil. Demain, c'est la traversée du Parc National du Cairngorms pour rejoindre le plus grand Loch d'Ecosse : le Loch Ness ! Bouh !!!

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LOURDES – 24 Juillet 2016

Je n'ai jamais aimé Disneyland.

Je suis farouchement athée.

Le lien entre ces deux affirmations ? J'ai voulu voir Lourdes et on a vu Lourdes. J'ai entraîné mon homme, notre fille et son cocker de six mois sans a priori et par pure curiosité dans ce Mandarom de la chrétienté. Ou presque.

Ce qui me servait d'imagerie sur Lourdes, ce sont les vierges clignotantes et des brancardières à l'air compassé mais pas si bienveillant, poussant des fauteuils ou des charrettes hors d'âge chaussées de sandales Pediconfort.

Nous attaquons cette ville à la beauté naturelle d'une boule à neige, l'air amusé mais de manière méthodique, avec plan et prise d'information sur les curiosités locales.

L'assortiment des boutiques de souvenirs a fait couler beaucoup d'encre. Avec le métier que je fais, ça ne me choque pas. J'ai vu des kilomètres de stands avec leurs produits à la foire de Canton chaque année. Ca ou des bols bretons, des couteaux Laguiole et des masques africains...

Mais je suis étonnée par les prix bas : les cartes postales sont dix fois moins chères que dans les stations balnéaires. Et je repense au fait que le prosélytisme y est sûrement pour quelque chose : dans les écoles africaines, les religions et les sectes se sont depuis longtemps frayé une place de choix. Un manuel d'instruction religieuse revient mille fois moins cher à son destinataire qu'un livre d'Histoire.

Le touriste type sort d'une photo de repas de communion des années soixante-dix : indéfrisables, cols claudine brodés, jupes plissées au genou. Les plus osés portent des bermudas trop longs et des polos floqués au nom d'une organisation religieuse. Et puis des soutanes, des uniformes scouts et des voiles sur les cheveux à perte de vue. Le parvis de la basilique est jaune des tee-shirts de brancardiers.

A l'entrée du site, plusieurs touristes venus de pays où on ne plaisante pas avec la religion (polonais, portugais, italiens...) se massent sous des drapeaux miniatures et prennent des poses contrites. De loin, la Basilique ressemble à s'y méprendre au chateau de Cendrillon, comme nous le fait remarquer Nell. Elle nous demande la définition du mot "miséricorde" et on galère un peu pour lui expliquer de manière objective. Sans savoir que la suite va nous amener un contre-exemple.

La sorcière ne tarde pas à se manifester : alors que nous attendons sagement dans une zone autorisée, une vieille souris avec un gilet imprimé d'un grand "I" pour "information" (ou "Irrascible" ?) nous aborde :

"- Ca ne me serait pas venu à l'idée de venir ici avec un chien !"

Interloquée, je cherche à me faire préciser :

"- Vous voulez dire, près de ces grilles, aux abords du sanctuaire ?

- Je pense qu'il est indécent de venir avec un chien dans la ville mariale. Vous auriez dû le laisser dans la voiture (NDLR : 28°, parking souterrain...) ou chez vous (NDLR : à la grande joie des propriétaires de la chambre d'hôtes ?)... Même Saint François d'Assises n'aurait pas apprécié !"

Je pense à évoquer l'arche de Noé, Saint-Bernard ou Saint-Hubert (pour ces deux derniers, je ne suis pas sûre), mais je réalise rapidement que le seul salut face à tant de tolérance réside dans la fuite, et en silence. L'attitude que j'ai toujours eu avec les témoins de Jéhovah et plus précisément les gens qui sont plusieurs dans leur tête.

Pendant que le Gnou fait clopin clopant le tour de la Grotte de Bernadette et de la basilique souterraine Pie X, pensant soigner sa crise de goutte avec la foi du charbonnier, Nell, le chien et moi nous replions dans une rue moins fréquentée, sur un banc face à une boutique de souvenirs, bien sûr. Elle est tenue par un italien frénétique qui arrête toutes les voitures pour attirer le chaland sur ses prix cassés. Nous entendons - comment y échapper ? - sa conversation avec une autre tenancière de commerce de saloperies liturgiques : il a essayé de revendre à bas prix un peu de sa camelote à d'autres magasins et a été dénoncé. Le responsable de la mafia locale des vierges-bidons en plastique et des plaids polaires à l'effigie de Bernadette est venu le sermonner : anti-dumping, menaces, pratiques mafieuses et dénonciation... Le Parrain dans les Pyrénées.

La commerçante lui lâche cette phrase magnifique :

"Vous savez, ici, les gens mourront plus vite de jalousie que de maladie !"

Mon père m'avait prévenue le matin même qu'il me déshéritait, à réception de mon MMS avec ma pomme devant le panneau “Lourdes”. T'inquiète pas Papa, je n'ai pas trouvé la Lumière.

[unmondedegnous]

PYLA SUR MER – 23 juillet 2016

Une fin d'après midi au Moulleau, j'ai une impression de photo d'Edward Hopper.

Pardonnez-moi la caricature, et l'impression condescendante qu'elle pourrait produire, je ne cherche qu'à dépeindre ce qui est sous mes yeux. Il est difficile de ne pas penser au mélange des genres qui ne prend pas, en période de vacances. Les castes sont là, même si on rêve d'une grande chaîne des bipèdes sans course aux dollars et à la façade.

De vieilles dames aux cheveux blancs savamment décoiffés, habillées de blouses en coton et dentelles et de jupes à la juste longueur remontent calmement de la plage avec de petits Gaspards ou Tristans. Des enfants à la turbulence dosée, habitués aux maillots et tee-shirts Bonpoint qui jamais ne grattent dès leur plus jeune âge, sont suivis par des grand-pères sveltes en chemise en lin et bermuda pastels. Plus tard, tandis que les enfants finiront sans broncher leur purée maison ou leur cahier de vacances Bordas, les grands-parents boiront un doigt de Lillet sur la terrasse de leur villa au son des grillons ou de l'arrosage automatique.

Les jeunes passent en se charriant : "Mais vous en êtes un autre, mon cher !". Ils vont retirer 200€ au distributeur avant de passer la soirée au bar de l'Oubli à l’entrée de la jetée, devant Notre-Dame des Passes où il y a de grandes chances qu'ils se marient un jour. Ou ils iront à l'ancien cinéma Paradiso, bar à tapas et mojitos plus couru cette année. Ils ont retapé un Chappy qui les drope d'un spot à l'autre, l'océan, Arcachon. Le bateau familial les emmène vers le cap qu'ils appellent affectueusement et avec des instincts de propriétaires "le Ferret".

Sur la plage, des couples font courir de coûteux chiens malgré l'interdiction municipale. Ils ne laisseront pas une trace de leur passage par pure éducation. Les enfants ont une permission de vingt et une heure. Le petit dernier s'évertue à suivre ses aînés, qui s'égayent sur la longue plage dès qu'il parvient à leur hauteur. Il boude, la vie de numéro trois est une suite de rebuffades et de désillusions.

Plus loin, au Mac Donald's près de la rocade, au milieu d'un centre commercial peuplé d'ongleries et de salles de sueur franchisées, des familles complètes dont l'obésité est une charge héritée, viennent bruyamment dîner de menus plus caloriques que bon marché. C'est l'entrée, dans cette pièce climatisée au tintamarre de sonneries digne d'un service de réanimation, de groupes de jeunes adultes tatoués aux shorts et débardeurs trop longs et truffés d'inscriptions américaines qu'ils ne comprennent pas ou de jeunes filles avec des poussettes en micro-short avec piercings multiples et casquettes "You Bitch", expression qu'elles assument totalement.

Le choc des cultures entre ces deux mondes est visuel, gustatif mais surtout sonore. Parler fort et pousser Maître Gims dans les haut-parleurs fait partie de la panoplie.

Les paradis de la consommation ont tristement avachi tout le monde, comme auparavant l'Assommoir transformait les ouvriers parisiens.

Il se passe parfois des drames dignes des films de Chabrol derrière les hautes fûtaies des propriétés familiales bordelaises : des tromperies, du désamour, des vols, de l'addiction ou des détournements d'argent, comme auparavant l'ennui balzacien poussait au crime.

Le monde a beau changer, évoluer parmi des modes et des gadgets nouveaux, la littérature est toujours dans l'actualité.

[unmondedegnous]

THE TOKYO TUBE TICKET PUNCHER – October 2013

Mr Xi works in the world most beautiful city's tube, it is his opinion.

He appreciates that everything is scheduled and ordered there, and that fantasy should be expressed only in art or at least in the cosplays of young girls who dress up like mangas characters or videao games avatars, and who parade on sundays near Haradjuku bridge.

He doesn't speak any foreign language but japanese, and doesn't always appreciate strangers' attitude in his island.

Yet yesterday, when this french tourist went to see him at his counter, because he misunderstood the tube day pass card, he thought he was worth listening to even if he just used body language, because he had a frank smile and a quiet and courteous attitude. He refund him his money and gave him the right pass he needed.

Mr Xi would like all the people in the world could hold to their rank like him.

Nevertheless, his fellow countrymen going out of work with their impeccable suits always leave him more than a little astonished : they go straight to the bars to get waisted with beer and cheap rice wine before taking their last train or, for those who can't any more, collapsing in capsule hotels for an ethylic sleep.

Things were better before, weren't they ?

Of course, when he was young, love hotels did exist, and he used to date there the woman who became his wife because intimacy was not possible at home where his parents used to live. But his country fellwomen were not so depressed as nowadays.

The discovery of lies in series about the Fukushima nuclear reactors status, the fear of natural disasters with always heavier consequences on their lives damages people's confidence in those who rule the country.

[unmondedegnous]

AN ECCLECTIC SHOP IN PHNOM PENH – Cambodia – January 2014

"Do you know your guesthouse is in the Red District ?" the jovial driver asks to the little family he drives in the Phnom Penh trafic jams. They didn't think about that... children will ask questions : "What are expecting these women ?", "Her husband looks so old !", "What are the lucky dips near the bubble-gums ?"

Despite of the presence of more than 3.000 NGOs in the country, Cambodia is, more than the other countries of South East Asia, poisoned by prostitution and its unbearable consequence, children prostitution.

Information campaigns rise more in Laos and Vietnam but there is nevertheless a beginning of visible action.

Girls in front of the bars look young but they are not children (what happens behind the walls ?). There are a certain number of initiatives, like application restaurants for street children, and people seem eager to bring the youth to education and react to low wages in factories.

Yet this photo leads us back to the fresh flesh hunters, full of fake reasons and never lacking of hypocrisy, always ready to trust in their seduction power with girls who "are not so complicated as western girls".

"Darling are you hungry ? Come with Mum, I will buy you Ice Screams in this shop". And in this shop, people can also buy Big Size condoms, for those who don't have any doubt, or dangerous copies of Viagra for those who doubt more.

I could say "I would be happy if they died", but you have certainly thought the same.

[unmondedegnous]

FOOD STREET IN BANGKOK – October 2013

Apsara settles herself every day in the center of Chatuchak Market, in the food court where she cooks in front of her charcoal fireplace, in a very big greezy dark wok. It is not easy to wake up so early, let her mother cope with the children, take the 5:30 AM bus to the gross market, where she will buy vegetables, spices and the big rice bags. Then she rushes to the North of town, where tourists begin to flow around 10:00, but where vendors have a full-bodied soup for breakfast before performing their negociation talents; "Sir, you kill me" and let people think that a pair of New Balance shoes, even a fake one, with a 40% discount is a great deal.

At lunchtime, under a 42° C temperature, french, german, russian people, more or less courteous people come and sit on the wooden benches around communal tables. The waiters press them to order with a smile that make them forget the gloom of their home cities, and the cheap prices incite them to order large beers, universal colas or exotic fruit juices. A thai couple; happy to share their culinary culture, encourages us to order a Tom Yam, a spicy soup that Apsara adapts to european taste, except if we insist for tating a spicy one. In this case, she squints and laughs :"the "ghost" will get get his money's worth".

Take a picture of her is not an intrusive act. In Asia, the big number of smartphones and tourists, and the selfies fashion are the signs that stolen images are never a problem. You are often sollicited fo a picture, so what if you pull out your camera to capture this food street souvenir ?

It is a shame, she has seen the lens on her and stopped stirring her pot with her precise maneers. She leaves her concentration to form a V with her fingers near her eyes, as Asian people do on the pictures. Her smile is sincere, the smile of a former little girl who is still happy to be an attraction.

[unmondedegnous]

DR PEPPER AND PASTRAMI – N.Y.C. - September 2013

In Manhattan, you are never very far from an area which reminds you of the last time you were in Manhattan. And you search it.

This morning, I leave Bob and François's rendy flat we rent in Jersey City, I arrive at  the Path station and in a few minutes I reach the station under what remains of the Twin Towers, thinking of when I last saw them before a freak decided to make them the symbol of vulnerability and harm that can be engendered by religious fanatism.

I was fascinated in 2001 by the Mormon grocery a few steps from there, with its delicious and abstruse home-cooked meal, its dried-fruit mix, its ancient tile, and the boss on a stage behind his cash register he wouldn't have put in anybody's hands, even on his death bed.

I can't find it at the moment, and goes into a Deli, where warm and cold buffets, cookies and chocolate boxes on the shelves exist only in New-York.

I opt for a sandwich because my legs are shivering : I walked along the pavement under a blazing september sun, from the unimpressive postcard of  Little Italy to the too short Chinatown, swinging by Century 21, the off-budget outlet (for whom making a round-the-world trip), full of outfits that might have belonged rather to Nancy Reagan than Michelle Obama.

Yet, it is better to have time and a diploma in project management to order a sandwich here : white bread, sandwich bread, wholemeal sandwich bread...? Pastrami with or without cholesterol ? Swiss cheese or not ? Cold or toasted ? And so on...

Exhausted, I choose the first drink I see : a Dr Pepper. I will feel as if I was a Woody Allen character. This is an error : it is undrinkable. It is a kind of oversugared soda with cinnamon. Who's this doctor with a twisted mind who recycled his cough syrup bottles ?

I could spend the afternoon behind the Deli window, observing the knocking-off time, in front of the big poster of the Montana snowy mountains.

On the way back, I buy two bottles of Coors at the the 7-Eleven for tonight. The young cashier kindly ask me my ID card. I confess to be flattered that he could doubt I am over 21. He answers me the doubt is permitted. This is a beautiful day...

[unmondedegnous]

TONIGHT IN DISHIFU LU – Guangzhou – China- April 2012

What if he didn't go back home tonight ?

Chen Wing is not old. He is worn out. Every evening, when he comes back from the penitenciary where he works in the offices, he walks along the Dishifu Lu big shopping street, near the romantic Shamian Island where couples love being photographed like american stars.

He often stops in this modernized stall, not a big restaurant nor a street food shop, where the cute waitress and the fried chicken make him drool.

At home, between his parents-in-law who gossip and judge all day long, and his wife who is glued to the plasma TV screen they bought for Chinese New Year, he stopped feeling like coming back home. He can't remenber the last time they shared a meal.

In the narrow flats of this big city, this would be a luxury, people do that only for special events.

Yet he is proud and happy to be a part of the Great Chinese Nation, a modern and enterprising country who achieved to shine bright in the eyes of the world during the last Olympic games. A country able to crush mountains and remove villages to build incredible works of art.

A country without qualms, like him in the penitenciary. He doesn't want to know who did what before landing there. If you listen to them, all of them are innocents. At least they get busy with work. Oh, you know what ? Yesterday they got an order for bags from this hudge sports brand, which was one of the sponsors of the Olympic Games...

[unmondedegnous]

THE BOATMAN 'S WIFE – LAOS – November 2013

There are boats for tourists and boats for locals. They sail on the Mekong from Huai Xay, the frontier town between Thailand and Laos, to Luang-Prabang.

Manola is lucky, she's married to Anousone, the boatman in charge of the 11:00 tourist boat. She doesn't really like their contact but they are good consumers. She wonders how they behave in their own country. She sees them embarking with their loud voices and their big mouthes, or at the opposite totally in the mist of their smoky last evening. Families scare her less, even if they are not her best customers : they have already prepared their meals for the babies, their drinks, sandwiches and fruit salads.

The young backpackers show their notes as if they had the King of Thailand's fortune. She was told that in France, government granted money even to people who didn't work. They arrive on the boat with their large beers in their hands, abandoning without any care and any regard to her husband their backpacks and slouch on a seat before lighting their third spliff of the day. They come and go between her bar and their seat, between her bar and the end of the boat where the deafening engine reminds them of their nightclubs discussions.

She wonders why they don't look happier, as they have in their wallet what she won't earn in six monthes.

Manola loves the children with their googly eyes, and she appreciates people who talk normally with her, without seeing her as a touristic spot or a vending machine. They often are older people, and she thinks that as in her country, ancestors are respected and as a result, they respect other people.

The journey is six hours long until the night stop, in Pakbeng, where her compatriots have opened more or less clean guesthouses along the main street.

At 5 PM, everybody lands. Then she has to wipe the floor, clean the crude washrooms, gather the garbage that people left on the seats in plastic bags. She stopped throwing them in the river because it is not a good thing, ill-mannered people act like this.

Her husband rests with his colleagues by the Mekong river. She counts the turnover of the bar and goes refueling : someone has to fill the iceboxes for the second part of the journey to Luang Prabang tomorrow.