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#Fac centrale d'Alger
reseau-actu · 6 years
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À travers tout le pays, plusieurs dizaines de milliers d'Algériens ont défilé vendredi pour dire non à un cinquième mandat du président sortant. Des affrontements, faisant des blessés, ont eu lieu avec les forces de l'ordre.
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À Alger
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Alger, pour le deuxième vendredi consécutif, afin de protester contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Un important dispositif policier a quadrillé la capitale, tôt le matin, vendredi 1er mars. Des fourgons des URS (Unité républicaine de sécurité), des camions anti-émeutes et des canons à eau ont été installés dans divers lieux stratégiques, notamment devant la présidence sur les hauteurs de la ville et devant les sièges de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Palais du gouvernement. La police a dispersé les manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux abords du Palais du gouvernement. En fin de journée, des heurts ont éclaté entre les jeunes et la police près de la présidence de la République, dans le quartier de Mouradia, faisant 56 blessés parmi les policiers et sept chez les manifestants selon la police. 45 personnes ont été interpellées.
De nombreux groupes de policiers à pied, en uniforme et en civil, circulaient dans les rues du centre-ville alors qu'un hélicoptère survolait la capitale. Cette fois-ci, le déploiement des forces de l'ordre était beaucoup plus important que vendredi 22 février, jour de la première manifestation d'ampleur contre le cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. En poste depuis 1999 et fortement diminué par un AVC, le président est à Genève depuis le 24 février pour des examens médicaux.
Manifestations en Algérie : premiers heurts à Alger - Regarder sur Figaro Live
Toutes les couches de la société algérienne ensemble
Dès le vendredi matin, des manifestants se sont rassemblés à Ghardaïa, dans le sud, à Tiaret, dans l'ouest, et dans les wilayas de Bouïra et Sétif, à l'est en scandant les mêmes slogans entendus tout au long de la semaine. «20 ans, barakat (ça suffit)», «Algérie, Chouhada (martyrs)», ont notamment crié les participants à ces rassemblements.
«Je suis sorti pour dire à ce gouvernement de lâcher le pouvoir. Le peuple n'a ni travail ni logements. Les citoyens d'autres pays voyagent et nous, nous avons des difficultés pour avoir des visas.»
Un manifestant de 48 ans
Dans la capitale, le coup d'envoi de la manifestation a été donné en début d'après-midi après la prière hebdomadaire du vendredi. En l'espace de quelques minutes, les rues du centre-ville ont été submergées par une vague d'hommes et de femmes portant des drapeaux et écharpes de l'Algérie. Les manifestants ont convergé vers la place Maurice-Audin, dans l'hyper-centre de la capitale, avant d'être rejoints par d'autres cortèges venus de plusieurs points de la ville.
La police a tenté à plusieurs reprises de bloquer ou de ralentir l'avancée des personnes mobilisées en utilisant des gaz lacrymogènes, tandis que des fourgons d'URS et des canons à eau ont bloqué les rues permettant d'accéder au Parlement où la foule avait fait un sit-in, vendredi dernier, après avoir brisé un cordon de police anti-émeute.
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Dans la foule, toutes les composantes de la société algérienne sont représentées. Des avocats, des étudiants, des fonctionnaires et même des cadres travaillant dans les ministères ont pris part à la protestation. «Je veux juste vivre dans un pays normal, je ne veux plus être à la merci d'un quelconque réseau de personnes. Dans tous les pays du monde, il y a du changement, alors pourquoi pas chez nous», s'enthousiasme Naïma, 35 ans, qui prône un changement radical de système.
Politiques de restriction
«Ça fait vingt ans qu'on a le même président. C'est mon âge», s'indigne Ines, une autre manifestante qui dit ne pas être intéressée par la politique. «Nous ne sommes du tout représentés, surtout nous, les étudiants et les jeunes», se justifie-t-elle. «Mais les choses peuvent changer. Pour l'instant, tout le monde dit tout et n'importe donc j'attends de voir. Mon vote sera très réfléchi», affirme cette étudiante à la fac centrale d'Alger.
«J'ai vécu octobre 1988 et celle-ci est la manifestation la plus belle et la mieux organisée à laquelle j'ai pu assister. Ils disent que le peuple n'est pas éduqué mais regardez autour de vous»
Plus loin, un homme de 48 ans s'est muni d'un masque chirurgical pour contrer les effets du gaz lacrymogène. «Je suis sorti pour dire à ce gouvernement de lâcher le pouvoir. Le peuple n'a ni travail ni logements. Les citoyens d'autres pays voyagent et nous, nous avons des difficultés pour avoir des visas alors qu'eux, leurs enfants vivent tous en Europe.»
Ce fonctionnaire dénonce également les politiques de restrictions imposées à la population et la chute de la valeur de la monnaie nationale depuis la crise économique provoquée par la baisse des prix du pétrole, principale source de revenus en devise de l'Algérie. «J'ai vécu octobre 1988 et celle-ci est la manifestation la plus belle et la mieux organisée à laquelle j'ai pu assister. Ils disent que le peuple n'est pas éduqué mais regardez autour de vous», explique le même homme.
Comme lors des précédents rassemblements, des policiers, notamment en civil, ont fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher l'avancée de certaines manifestations. En face, ces derniers sont restés calmes en répondant «silmiya, silmiya (pacifique, pacifique)» et en s'asseyant parfois devant les cordons de police, en signe de protestation. D'autres personnes ont aussi tenté de calmer des manifestants parfois virulents.
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«Ah la liberté!», s'exclame un jeune homme en courant au milieu de la foule. «Ils meurent en mer, les jeunes de ce pays. Que Dieu nous garde!», dit un vieil homme qui contemple les événements depuis une rue adjacente du centre-ville. Depuis le début des manifestations, la référence aux «harragas (littéralement, les brûleurs)», ces candidats à l'émigration clandestine dont beaucoup ont disparu en mer ces derniers mois, revient régulièrement dans les rangs des personnes mobilisées.
«Nous ne brûlerons pas vers l'étranger. Nous brûlerons vos têtes», peut-on lire sur une grande affiche en tissu portée par plusieurs jeunes hommes
Vendredi 1er mars, des jeunes ont de nouveau accusé le gouvernement d'être directement responsable de leurs morts. «Les harragas, qu'ils reposent en paix», ont chanté à tue-tête des groupes de jeunes. «Nous ne brûlerons pas vers l'étranger. Nous brûlerons vos têtes», peut-on lire sur une grande affiche en tissu portée par plusieurs jeunes hommes.
Des personnalités politiques d'oppositions ont rejoint les manifestants, à l'image d'Ali Benflis, ancien ministre, désormais à la tête du parti Talai el Houriyet, qui a apporté son soutien aux participants en apparaissant dès ce vendredi matin à Alger centre. Rachid Nekkaz, potentiel candidat indépendant, a également été aperçu près de la place Audin dans l'après-midi. Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, ainsi que le sociologue Nacer Djabi étaient aussi mobilisés après un appel lancé cette semaine. Fait encore plus notable, Djamila Bouhired, figure de la lutte pour l'indépendance algérienne, a aussi pris part aux marches qui ont eu lieu à Alger. Très respectée au sein de la population algérienne, elle s'était déjà opposée à un quatrième mandat de Bouteflika en 2014.
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binyen · 9 years
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Nouvel article publié sur Binyen
Nouvel article publié sur http://www.binyen.com/2015/07/vers-le-classement-de-la-fac-centrale-dalger-comme-monument-historique/
Vers le classement de la Fac centrale d’Alger comme monument historique
Il y a à peine quelques mois plusieurs universitaires encore actifs ou à la retraite, qui ont étudié ou enseigné à la faculté centrale d’Alger, se sont constitué en un collectif nommé Djamiaat Jazair pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de délabrement avancé de cette université centenaire mais surtout sur la menace qui plane sur les collections documentaire, géologique et botanique qui y sont encore entreposé.
Leur revendication : classer les sept hectares bâtis de la faculté comme monument historique et ce vu l’importance architecturale du site centenaire et surtout celle de la collection qu’il abrite et qui retrace au moins un siècle de cumule de recherche scientifique dans les domaines de la botanique, géologie, paléontologie et de la médecine.
Ce collectif est constitué, entre autres du Pr Fettouma Chikhi, géologue, ex-responsable des collections du Musée de paléontologie, le Pr Nadia Bouguedoura, botaniste, et Zoulikha Bekkadour, moudjahida, ex-responsable de la Bibliothèque universitaire, la linguiste Pr Khaoula Taleb Ibrahimi, le Pr Yasmina Chaïd Saoudi, paléontologue ou encore le Pr en archéologie Nadjet Aïn-Séba.
Cette semaine le ministère de la Culture a fait savoir par communiqué qu’il a procédé à la classification de l’Université d’Alger comme monument historique en réponse aux appels des anciens de cette Université en concluant un accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique portant sur la classification de la Faculté centrale comme monument historique.
La Faculté centrale bénéficiera selon le courrier du ministère d’un suivi permanent des services spécialisés dans la restauration, la réfection et la réhabilitation auprès du ministère de la Culture l’opération intervient à l’issue de la rencontre avec le collectif d’universitaires qui avaient convenu de la nécessité de protéger la Faculté centrale d’Alger et de veiller à sa restauration et classification et à la préservation de sa documentation.
Le communiqué du ministère rassure également les membres du collectif en assurant que l’université d’Alger sera classée par les services compétents du ministère de la Culture ainsi que les contenus scientifiques dont elle dispose. Un bel exemple de mobilisation et de détermination que donnent ainsi la communauté universitaire algérienne qui a pris ses responsabilités et a su fédérer les énergies en un temps record.
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