cleopattes
cleopattes
Chroniques enviro-variées
16 posts
Don't wanna be here? Send us removal request.
cleopattes · 2 years ago
Text
Bill Gates : « How to Avoid a Climate Disaster » - Soyons optimistes!
Avant-propos : je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Tumblr media
On ne présente plus Bill Gates et sa fondation. En partant, on ne lit pas ce livre pour sa qualité littéraire, si vous avez suivi un programme d’anglais enrichi au secondaire 1, vous n’aurez aucune préoccupation quant à la compréhension de la grammaire et du vocabulaire déployés dans ce livre. Mais ne soyons pas négatif, puisque ces détails rendent justement sa portée universelle. Je souligne aussi la qualité de la vulgarisation des concepts reliés au climat.  Par exemple, qu’est-ce qu’un watt, ou 51 milliards de tonnes de CO2, est-ce beaucoup ou peu? Rien à redire non plus sur les messages véhiculés (qui se répètent habilement et assez souvent au cours des pages). En synthèse, je vous recommande la lecture avide de cet ouvrage. La cerise sur le Sunday? Bill Gates a le sens de la formule, citons par exemple « on veut changer complétement tout en restant les mêmes! »
Commençons par de la vulgarisation qui vous aidera à comprendre votre facture d’électricité, la source d’énergie qui nous aidera le plus dans nos efforts de transition. Bill Gates nous fournit ci-dessous un ordre d’idées des taux de consommation d’électricité selon l’entité considérée. Je compléterai ce tableau par des explications pratico-pratiques.
Tumblr media
À la base, qu’est-ce qu’un watt? C’est la dépense énergétique d’un joule par seconde, cette unité s’exprimant dans le temps, c’est conséquemment un taux. Un kW (kilowatt), c’est donc 1 000 W. À titre indicatif, une ampoule de base brûle 40 W, ce qui signifie qu’un kW revient à allumer simultanément 25 ampoules.
Quand vous consommez 1 000 W pendant une heure, soit ces 25 ampoules allumées, vous obtenez un kilowattheure, qui est une unité de mesure, abrégée en kWh (consultez cet article de vulgarisation pour différencier le kW du kWh) qu’Hydro Québec facture environ 6,5 cennes de base au résidentiel (au tarif D). À ce prix, c’est quasiment donné! Dans les pays industrialisés, les prix sont facilement le triple, le quadruple, voire plus. À 37 cennes, un Espagnol ne va éclairer la brique de sa maison la nuit, comme le font beaucoup de Québécois. Cela dit, vous faites bien comme vous le désirez, nous vivons dans un pays libre.
Toujours au niveau des ordres d’idées, vous consommerez 36 kWh par jour en moyenne si vous habitez dans un appartement non climatisé, selon l’outil en ligne d’Hydro Québec (le tableau de Bill Gates revient à 24 kWh par jour).  Pour une unifamiliale avec la même configuration, il s’agira de 60 kWh/j, soit 22 000/an. Rajoutez à votre maison piscine, spa et climatisation et vous exploserez votre consommation de pratiquement un tiers.
Tumblr media
Maintenant, où vous situez-vous? Si vous ne comprenez rien à votre facture d’Hydro Québec, c’est normal! C’est à croire qu’elle a été conçue par un comptable boutonneux dépourvu de toute notion de pédagogie! On vous balance le montant à payer, taxes comprises, sans vous expliquer que le tarif D déjà mentionné comporte 2 tranches. Cependant, regardez au verso et scrutez le tableau « historique de la consommation d’électricité ». Le total de kWh sur l’année vous permettra de vous comparer avec les informations fournies par l’outil de calcul en ligne. À gauche de ce tableau figure la comparaison de la même période de l’an dernier, ce qui peut être utile pour apprécier les effets de quelque changement que vous auriez apporté (fenêtres, isolation, autre).
Revenons maintenant au livre, avec la thématique de l’efficience des différentes sources d’énergie.
Tumblr media
À ce jour, les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz) produisent le plus d’énergie par rapport à leur poids-encombrement-volume. Un galon d’essence recèle davantage d’énergie qu’un bâton de dynamite ou qu’une grenade, tout en demeurant moins coûteuse qu’un galon de lait ou de jus d’orange (aux É-U). Tout cela les rend imbattables, si on exclut évidemment le volet des émissions de GES. De plus, la production d’électricité qu’elles permettent est facilement modulable (tout comme avec le nucléaire) pour faire correspondre l’offre et la demande au cours de la journée et de la période de l’année.
Tumblr media
En comparaison, l’éolien et le photovoltaïque sont des sources dites intermittentes. Tout va bien tant que vous avez du vent soutenu ou un bel ensoleillement. S’il y a pétole, que l’on subisse un couvert nuageux, ou qu’il fasse nuit, aucun électron de sortira de ces grosses infrastructures. Quant au stockage dans des batteries annexes afin d’équilibrer l’offre, ces solutions sont encore trop dispendieuses. Pour d’aucuns également, une éolienne dans le paysage, c’est hideux tout en étant bruyant et néfaste potentiellement pour la faune ailée. Nonobstant, ces énergies alternatives doivent faire partie de l’offre globale puisqu’elles complètent les autres sources d’une manière significative, tout en étant relativement carboneutres une fois opérationnelles.
Parlons maintenant de la dangerosité des différents moyens pour produire de l’électricité… et du nucléaire faisant la manchette en 2023. Tout le monde a en tête les accidents de Tchernobyl en 1986 ou encore de Fukushima en 2011. Sachez toutefois que depuis la tristement célèbre explosion à la frontière de l’Ukraine et de la Biélorussie, les technologies nucléaires civiles et les protocoles de maintenance ont beaucoup progressé, ainsi que la gestion des déchets. Le nucléaire demeure un des moyens les plus sécuritaires de faire grandir notre Fée Électricité de plus en plus grosse, comme le démontre l’illustration ci-dessous fournie par Bill Gates. Pour mettre en perspective, le secteur résidentiel au Québec en 2019 a consommé 71 TWh en 2019.
Tumblr media
Complétons le graphique avec des données relatives au solaire et à l’éolien (respectivement 0,02 et 0,04 morts/TWh)  et vous vous apercevrez que le nucléaire est aussi non-mortel que ceux-ci. L’hydro-électricité se situe à 1,3 morts par TWh, soit une probabilité 18,6 fois plus forte... En fait, ce diabolisé nucléaire, c’est un peu comme les requins, la probabilité est tellement plus forte de mourir dans un accident automobile en allant à la plage que de se faire dévorer tout cru par l’un de ces charmants poissons cartilagineux une fois dans les eaux floridiennes!
Tumblr media
Construire une centrale nucléaire requiert nettement moins d’entrants (graphique ci-dessus) que pour les sources intermittentes et l’hydro. Sachez que le ciment est polluant à produire d’une manière effarante, épouvantable. Non, l’hydro-électricité n’est pas une énergie verte en considérant son cycle de vie au complet. J’ajouterais que le bétonnage de milieux naturels en 2023, cela suffit.
Comprenez que je ne suis pas pronucléaire ou pro-autre-chose concernant les besoins énergétiques, ma position étant que la meilleure énergie, c’est celle qui n’est jamais produite ni consommée. Maintenant et après l’éolien, le photovoltaïque et notre chère hydro, continuons dans le déboulonnage de mythes et parlons des arbres qui seraient une solution miracle concernant le CO2 déjà émis.
Tumblr media
Selon les sources à Bill Gates et sa règle du pouce, un arbre en moyenne capte 4 tonnes de CO2 en 40 ans. Poursuivez vos recherches pour corroborer ce chiffre et vous trouverez d’autres sources indiquant « un arbre absorbe environ 25 kg de CO2 par an. » Si vous le brulez, tout ce carbone est réévacué dans l’atmosphère. Mettons cela en perspective. Au Québec, on émet individuellement 8 tonnes et plus par an, soit facilement le double de la moyenne mondiale. (Marilou, continue d’être porte-parole avec tes publicités de véhicules polluants, tu fais un bon duo avec Marc Dupré dans son gros pick-up, n’ayez surtout pas honte). Le Canada dans son ensemble fait bien pire, concurrençant allégrement les pays pétroliers du Golf. Donc, votre arbre chéri dans votre cour arrière ne compense dans toute sa vie que 6 mois de vos émissions, « ridicule » mais c’est majestueux un arbre. Je vous partage d’ailleurs la photo de mon tilleul, arbre que j’aime de toutes ses feuilles, il est aussi beau qu’un vélo de triathlon. Pour information, la superficie de forêts nécessaire pour absorber les émissions de seulement les États-Unis équivaudrait à la moitié de la surface continentale planétaire. Commençons par stopper net la déforestation, ce serait un bon début.
Produire de l’électricité bien verte, ou à tout le moins verte pâle, noire anthracite, ou n’importe quel bien manufacturé génère des nuisances à notre planète. Récupérer ces gaz à effets de serre est particulièrement difficile par après. L’idée de base s’impose donc, il ne faut plus (ou nettement moins) émettre de GES, argument répété sur tous les toits et dans le livre de Bill Gates. Mais certains en doutent encore, tels bon nombre de Républicains aux États-Unis et leurs alter-egos du Parti Conservateur au Canada.
Tumblr media
Avant de regarder les solutions proposées par l’auteur, je vous dirais que je ne suis pas d’accord personnellement avec tous ses énoncés. Il préconise toujours plus de production tant que c’est effectué en utilisant une énergie durable et peu chère. Il a développé un amour avec les fertilisants (il se lèverait la nuit pour en manger!), et la technologie peut fournir une solution à tout ou presque. Il n’existe non plus aucun problème avec lui à toujours augmenter la consommation, en fonction de l’accroissement de la population. De plus, Il met peu d’emphase sur les changements de comportements des individus, avec en arrière-plan le volet économique omniprésent. Il insiste à juste titre sur les éco-carburants et bio-carburants, pouvant remplacer les énergies fossiles qui sont financièrement encore très attrayantes. Pour l’instant, le premium « vert » doit être baissé, on est en phase sur ce point. Mais en fin de compte son approche pragmatique est la bonne, je crois. L’humanité ne fonctionne pas avec les bonnes intentions mais avec le signe du dollar dans presque chaque action, ce que cela coûte et rapporte. Nous ne sommes pas nombreux sur cette planète à être des altruistes environnementaux à tendance abnégation verte. Pour finir, je salue tout autant son humilité, il n’hésite pas à parler de son jet privé, de ses résidences et de son empreinte GES.
Tumblr media
Une fois ce préambule effectué, voyons son diagnostic et les solutions proposées par Bill Gates. Il commence son exposé pragmatique (je répète l’adjectif) avec ses 51 milliards de tonnes de gaz à effet de serre typiquement produits chaque année par l’humanité. Il existe d’autres estimations mais on reste dans le même ordre de grandeur. Pour améliorer le sort de la planète, il faudrait se rendre au chiffre magique de zéro, en admettant que cela ne sera pas facile. Il détaille ensuite les 4 axes contribuant le plus à ces émissions en ordre décroissant. Pour le restant des autres thèmes, achetez le livre! Je ne vais pas vous parler de tout ce qu’il y a dans le bouquin non plus!
Avec 27%, on trouve la production d’électricité. Nous en avons déjà parlé dans les paragraphes précédents. Il n’est pas utile d’en rajouter, si ce n’est qu’il faut l’effectuer sans émettre de carbone et… commençons par en utiliser moins à titre individuel.
Avec 31%, on trouve ensuite les activités manufacturières. Les principaux « contributeurs » sont l’acier, le ciment, le verre et le plastique. En les produisant, nous améliorons certes la vie de citoyens planétaires, mais à quel prix pour Dame Nature?
Tumblr media
Une tonne d’acier génère 1,8 tonnes de dioxyde de carbone, sans compter tous les dommages lors de l’extraction. De très hautes températures sont requises lors des différentes opérations et les énergies fossiles demeurent plus efficientes que l’électricité, on ne peut rien y changer en ce moment. Pour le ciment (photo de la cimenterie McInnis ci-dessus), nous avons un rapport d’un pour un, et il est à nouveau très difficile de changer ce ratio en raison des réactions chimiques occasionnées au cours du processus. Concernant le plastique, il est d’un pour un demi, mais le problème demeure ensuite la dégradation. L’humanité a « besoin » de ces matériaux dans sa quête à toujours plus de production. La solution passerait alors par le captage de CO2 lors des productions, mais rien n’est gratuit en ce bas monde : le ciment produit dans ce cadre coûte de 75 à 140% plus cher (le premium vert), et il est de 16 à 29% pour l’acier. Le premium paraît modéré dans ce dernier cas, mais dans le jeu d’une saine concurrence, tous les acheteurs doivent accepter d’en assumer le coût, ou bien … aucun. Comment faire? Faites-moi rire avec la sensibilisation, il ne resterait donc que la coercition auprès des entreprises manufacturières acheteuses, en attendant que les premiums baissent.   
Tumblr media
L’agriculture vient ensuite avec 19% des émissions, ce qui englobe aussi la foresterie et les autres utilisations du territoire. Y sont inclus l’élevage animal, les cultures dans les champs et l’abattage d’arbres. Dans ce secteur, le problème n’est pas tant le dioxyde de carbone que le méthane et le protoxyde d'azote qui sont nettement plus impactant quant au réchauffement (jusqu’à 265 fois). Avec une population mondiale grandissante, qui s’enrichit, et qui mange davantage de viande et consomme plus de produits laitiers, la problématique ne va pas en s’arrangeant. L’humanité a déjà innové en termes d’optimisation avec notamment des espèces de blés fournissant plus de rendements et du riz bien plus résistant aux inondations. Tout cela a ses limites quand on sait qu’il faut fournir deux calories de nourriture à un poulet pour n’en obtenir qu’un seul lorsqu’on le déguste, le rapport allant même de 6 à un pour le bœuf, celui-ci se démarquant de plus par des émissions considérables de méthane. Imaginez tous les champs de grains et autres immenses superficies de maïs à vache pour nourrir ces animaux, que l’on pourrait convertir en céréales nourrissant directement les humains. Les superficies cultivées seraient évidemment bien plus petites, revenons au rapport de calories de 6 à 1 pour le bœuf. Afin de nourrir 8 milliards d’individus en 2023 puis 10 milliards prochainement, augmenter les quantités de nourriture produites à l’hectare ne suffira pas manifestement. Nous n’aurons pas d’autre choix que de changer nos habitudes alimentaires, désolé pour votre gros hamburger à la grosse viande. Les technologies telles les viandes synthétisées à partir de végétaux ne suffiront pas, tout comme les médicaments aux bovidés pour mieux gérer leur rumination. La limitation du gaspillage alimentaire, jusqu’à 40% aux É-U, serait un bon début. Je pourrais aussi m’étendre sur la déforestation induite par ces habitudes alimentaires.
Tumblr media
Avec 16% des émissions, les déplacements occupent une place plus faible que l’on aurait peut-être imaginé initialement. Même si on montre du doigt les bateaux de croisière et les voyages en avion à fins de tourisme, il n’en demeure pas moins qu’une part importante des émissions est générée par le transport individuel, suivi des gros véhicules que l’on pourrait qualifier « de service » (ex : autobus ou camions poubelles). Précisons à nouveau que la presque totalité de ces transports est soutenue actuellement par des énergies fossiles. Tout n’est pas électrifié ou même « électrifiable ». On peut rêver à de gros avions de ligne ou des porte-conteneurs à batteries rechargeables via des éoliennes, mais la technologie n’en est pas rendue à ce point! Quand nous avons besoin d’importantes puissances sur de longues périodes, l’essence, le diesel et le kérozène sont difficilement substituables. À poids égal, le meilleure batterie lithium-ion concentre 35 fois moins de puissance que l’essence.
Tumblr media
Soulignons l’initiative de Maersk qui a mis à la mer en septembre 2023 un porte-conteneur (relativement petit) fonctionnant au bio-méthanol. « Laura » (photo ci-dessus) est supposée économiser 100 tonnes de CO2 par jour par rapport à un navire fonctionnant au fioul, c’est une différence appréciable.
Nous pouvons réduire le commerce international, le nombre de véhicules sur la planète et nos déplacements motorisés, mais imposer de telles mesures à la population serait irréaliste. Renouveler son véhicule à essence par un véhicule électrique, c’est comme troquer la cigarette pour la vapoteuse, c’est juste mieux que rien, puisque le VE génère de la pollution lors de sa production et par après. Pour Dame Nature, la meilleure auto est celle qui n’existe pas. Il reste l’alternative des bio-carburants citée précédemment et autres électro-carburants, mais ils ne sont pas neutres non plus. Ils nécessitent une activité agricole polluante, effectuée parfois au détriment de l’alimentation humaine, ou encore des technologies coûteuses si on veut produire de l’hydrogène sans émettre de carbone. On s’en sort difficilement.
L’atténuation est donc de mise pour couper les émissions dans le secteur du transport, en attendant de disposer de solutions totalement « vertes ». Parmi ces mesures, Bill Gates identifie évidemment d’en émettre moins à la base (moins conduire ou moins prendre l’avion) en incitant les alternatives à l’instar de la marche, du vélo, du covoiturage, quand l’urbanisme est pensé en ce sens. Un autre moyen est d’utiliser des véhicules fabriqués en émettant un minimum de GES (ex : avec de l’acier dont le CO2 émis a été capté). Outre optimiser les énergies fossiles avec des moteurs plus propres et moins assoiffés, il ne reste que l’électricité et les carburants alternatifs. Cette transition devra être accompagnée d’une baisse des coûts, de ce premium vert, pour être adoptée par la population et les entreprises. À l’inverse, on pourrait dire que les produits pétroliers ne sont pas assez chers! Il n’existe malheureusement aucune solution miracle actuellement dans les transports.  
Tumblr media
Dans un futur pas si lointain (c’est mon hypothèse et mon souhait non politiquement correct), les autorités réglementaires devraient avoir à restreindre les libertés individuelles au nom de l’urgence climatique. Cela prendrait notamment la forme de l’interdiction de publicité de véhicules énergivores et de permis de possessions de ceux-ci selon des critères rigoureux. A-t-on besoin d’un Suburban mastodontesque quand nos déplacements consistent à aller acheter une pinte de lait et à se rendre à la garderie?
Bill Gates couvre d’autres domaines et trouver une conclusion rendant justice à l’ensemble de l’ouvrage n’est pas aisé. Selon mon humble opinion, nous courons déjà au désastre climatique, par manque d’actions concrètes. Pourtant, il suffit de se mobiliser pour corriger ces problèmes environnementaux, comme l’ont prouvé le Clean Air Act, ou le protocole de Montréal signé par tous les pays de la planète à l’époque (problème de la couche d’ozone). En même temps, si nous fournissons des efforts en tant que citoyen et consommateur de tous pays en pensant au-delà de notre petite personne, peut-être que les objectifs de Paris ne seront pas tant fracassés qu’attendu.
Crédits photos :
Consommation électrique par an pour une unifamiliale, éoliennes, image de pollution, cimenterie McInnis,  la vache et le prisonnier, porte-conteneur Maersk, Dodge Charger, photos tirées du livre How To Avoid A Climate Disaster prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange) ainsi que la photo du tilleul d’Amérique.
1 note · View note
cleopattes · 2 years ago
Text
Biométhanisation / organibac, pour vos restes de table, une fausse bonne idée?
Je vais commencer par énoncer que je composte dans ma cour arrière depuis plus de 15 ans, grâce à des composteurs fabriqués avec des matériaux de récupération. Je n’ai pas attendu l’année 2017. Lisez d’ailleurs mes chroniques « Comment fabriquer un composteur » et celle « Comment composter » pour davantage de détails.
Tumblr media
La biométhanisation demeure une excellente option pour le traitement des extrants à l’instar des boues municipales (les solides qui sortent des égouts et stations d’épuration…), des ordures ménagères, des fumiers et lisiers agricoles, des rejets des grandes fromageries, de toute autre structure d’ampleur industrielle. Nous parlons ici dans cette chronique de la biométhanisation avec organibac et collectes pour les résidents de municipalités participant via leur MRC à ces programmes. On exclut donc de l’analyse le processus naturel du compostage, pratiqué par certaines municipalités et particuliers.
À comparer, sachez qu’une année de compostage pour une famille de 4 personnes ne « rapporte » que quelques dizaines de litres de compost en volume, soit une ou deux brouettes. Le rendement n’est pas extraordinaire, c’est comme faire cuire des épinards!
Tumblr media
En introduction, je vais vous narrer rapidement comment fonctionne cette biométhanisation résidentielle. En tant que citoyen responsable, vous déposez votre peau de banane dans votre organibac, gros bac en plastique ayant généré des GES pour sa fabrication et son transport, mais c’est un détail. En plus, vous avez le sentiment du devoir accompli. Un camion de collecte, consommant entre 30 et 40 litres de diesel aux 100 km, vient donc vider hebdomadairement ou aux deux semaines (exemples de collectes) votre bac quasiment vide la plupart du temps. Dans mon secteur géré par la SEMECS, qui « dessert ainsi les territoires des trois MRC fondatrices, comprenant 27 municipalités, pour une population d’environ 235 000 personnes », ladite peau de banane parcourrait donc 40 km pour commencer.
Tumblr media
Ce beau camion de couleur vert-écolo et fonctionnant aux énergies fossiles arrive ensuite à l’usine bétonnée pour décharger sa cargaison (voir photo ci-dessus de celle de Verchères ayant coûté 57,8 millions pour seulement la construction en 2016). Mentionnons que l’usine est construite/maintenue avec l’argent des taxes des contribuables à l’année longue. Cette matière est broyée puis triée avec de la machinerie spécifique (qu’il faut aussi payer et entretenir), puisque tous les résidents ne sont pas scrupuleux à propos de leurs matières. Ce qui ne part pas à un site d’enfouissement après le tri est placé ensuite dans un réacteur électrique, autrement appelé biodigesteur, pour demeurer politiquement correct. Celui-ci chauffe la peau de banane à 35 degrés Celsius et plus en absence d’oxygène, dans un processus dit de digestion anaérobie, comme pour un estomac. Certaines technologies permettent de fonctionner à partir de 20 degrés pour les matières industrielles, ce qui limite les coûts de fonctionnement. Le réacteur fonctionne avec de l’énergie externe, bien entendu.
Tumblr media
Une fois la peau de banane voyageuse broyée et bien cuite, est-ce que le biogaz généré est directement exploitable? Ben non! Le méthane, qui sera vendu et réinjecté dans le réseau de l’utilité publique locale ou utilisé à d’autres applications, ne compose typiquement que les deux tiers du biogaz. Ce biogaz ainsi produit après moults efforts et opérations coûteuses, doit être conséquemment purifié avec aussi moultes quincailleries et technologies. Le CO2, typiquement le tiers du volume brut du biogaz initial, doit aussi être capté et neutralisé. Finalement, les déchets organiques non transformés en gaz forment le digestat, et sont utilisés comme fertilisant par certains agriculteurs, ce qui génère encore du transport avec de la grosse machinerie diesel. Mais le digestat peut aussi poser des problèmes, comme dans le cas de l’usine de Saint-Hyacinthe.
Au cours de ce beau processus, on reproduit ainsi une énergie fossile (méthane) dont l’humanité doit se débarrasser au nom de l’urgence climatique. Les génies marketing des compagnies de distribution gazière, à l’instar de Gaz Métro – Énergir, évoqueront le « gaz naturel renouvelable ». Quelle fumisterie doublée d’une plaisanterie grotesque. Globalement, le pouvoir de réchauffement du méthane est 28 fois plus élevé que celui du CO2. De plus, « le GIEC estime ainsi que l'impact d'une unité de masse de méthane sur le climat est équivalent à 84 fois celui du CO2 sur une durée de 20 ans ». Mais rassurons-nous, brûler du soi-disant « gaz naturel » est moins polluant que de brûler du charbon, soit 2 fois moins. Énergir dispose ici d’un bel argument publicitaire dont il pourrait se prévaloir!
J’en pense donc que les bacs bruns avec biométhanisation tout au bout de la route constituent un non-sens économique et environnemental. Je ne comprends pas comment les municipalités concernées ont embarqué dans de tels projets, plutôt que de développer leurs propres solutions de compostage municipal et local vertueuses pour l’environnement et la communauté, avec redistribution de compost aux citoyens participants.
Quand des usines ont été construites et que des contrats d’exploitation et de maintenance ont été signés à long terme, il est impossible de revenir en arrière, même si le système et l’emploi créés sont maintenus artificiellement avec l’argent des taxes. De plus, demander aux citoyens des municipalités de composter chez eux sur une base volontaire est tout autant impossible, connaissant les quelques contraintes de ce processus. De toute manière, l’impact de l’urgence climatique n’est pas encore compris, tant au Québec ou ailleurs, quand on consulte par exemple l’augmentation des ventes de camions à énergie fossile et autres dans la province ou l’augmentation continue des GES au niveau mondial.   
En conclusion à la chronique, disons que l’organibac « biométhanisé », c’est juste mieux que rien.
Crédits photos : organibac, schéma de biométhanisation, réacteur d’avion.
0 notes
cleopattes · 2 years ago
Text
Mes essentiels musicaux
Cette fois-ci, vous n’aurez pas une chronique environnementale, m’apercevant que le propos peut devenir redondant et surtout complètement démoralisant. De plus, la Banque Centrale du Canada travaille très fort en ce moment pour que les propriétaires au pays perdent leur maison. On va avoir le choix collectivement entre devenir insolvable ou avoir son bungalow détruit par une tornade ou autre inondation. Mais quelle époque formidable! Continuons de foncer droit dans le mur tant que l’on peut foncer, à la vitesse d’une Dodge équipée d’un moteur 440 pouce-cube!
Tumblr media
Non, que nenni, en lieu et place de la chronique, je vais vous partager ma liste musicale de titres préférés, supposée me représenter. Celle-ci pourrait donc jouer soit au salon funéraire à mon décès, on continue dans la rubrique « démoralisant », soit sur l’habituellement évoquée île déserte advenant le fait que je devienne un joyeux naufragé. En fait, je l’emmènerais avec moi si je me faisais adopter par le peuple des Sentinelles sur l’île North Sentinel de l’archipel des Andaman dans l’océan Indien. Imaginez, ils vivent en autarcie depuis plus de 50 000 ans, ce que j’aurais à découvrir et à apprendre dans le cadre de cette démarche d’immersion. Mais pas sûr que je leur ferais écouter les chansons dont voici enfin la liste, citée sans ordre particulier :
UFO Doctor Doctor : le spectacle va bientôt commencer, vous diront les aficionados de Maiden! Un des précurseurs de la musique métal, et une source d’inspiration pour une foultitude de groupes. C’est une référence de base, sinon LA référence.
ACDC Whole Lotta Rosie : les paroles sont sexistes, désobligeantes, politiquement incorrectes, mais vous devez écouter cela le volume dans le tapis pareil!
Anthrax Efilnikufesin (NFL) : lisez le titre à l’envers et vous comprendrez. L’idée serait de vivre la vie qu’il nous plaît sans essayer de suivre des chemins tracés. Si c’était à refaire…
Accept Fast As A Shark : outre ma sonnerie de téléphone, cette pièce commençant par une comptine allemande déploie tellement d’énergie et de bonne humeur. Attention au requin!
Les Colocs Dehors Novembre : un beau résumé, aucun autre commentaire n’est nécessaire.
Led Zeppelin Lemon Song : on n’écoute pas cette chanson pour ses textes relatifs aux relations conjugales, mais pour sa richesse musicale. Pour ce faire, portez un casque d’écoute et appréciez en particulier les harmonies et le travail de la guitare basse.
Helloween Heavy Metal Is The Law : les inventeurs germaniques du Power Metal! Cela frappe, fesse, rentre dans le dash dans le genre « destroy ». Un délice auditif pour les amateurs. Par la suite, nos amis teutons ont gagné un brin en raffinement mais c’est toujours demeuré aussi bon.
UFO Lights Out : n’entendez-vous pas les vibratos et autres effets de pédale wah wah. Le son UFO était aussi porté par un guitariste de génie.
Black Sabbath N.I.B. : c’est comme si nos amis anglais avaient patenté une corde à linge sur un manche de guitare pour leur introduction. My name is Lucifer, please take my hand!
Deep Purple Child In Time : l’album remonte à 1970, cela ne nous rajeunit vraiment pas! Écoutez avec attention la prestation du clavier et toute l’étendue de la tessiture du chanteur.
Deep Purple Highway Star : le gars, il l’aime son char! Il le qualifie même de « clever machine », très enlevant en tout cas. En concert, la toune est encore plus explosive, puisque Deep Purple improvisait, on est loin du produit marketing sans saveur Beyoncé chantant en « lip-sync ».
Triumph Fight The Good Fight : les paroles s’appliquent tellement à ma situation personnelle, mis à part le « good book » dont je me dissocie. Retenez de ne jamais se décourager.
Parabellum Doc Bollocks : c’est vraiment un incontournable de la scène rock alternative des années 80. On aime le son et les textes.
Parabellum Cayenne : quand tu as trop de principes, tu finis à Cayenne, ce n’est pas une destination touristique!
Richard Desjardins Tu M’Aimes-Tu? : un monument de la chanson québécoise et canadienne, on ne peut pas raisonnablement passer à côté et ne pas mentionner cette composition.
Richard Desjardins Le Buck : une création davantage enjouée de notre auteur compositeur interprète préféré. Grande vérité, la solitude c’est mieux à deux.
Iron Maiden Killers : le son a peut-être vieilli un peu, mais cette vague a submergé la scène musicale de l’époque. Selon la légende, Eddy la mascotte aurait été inspirée de la PM Margaret de l’époque…
Iron Maiden Aces High : on a tellement l’impression d’être assis dans le cockpit du Spitfire. Attention au Messerschmitt à 4h!
Frida Boccara Venise Va Mourir : tout simplement une des plus grandes voix de la chanson francophone, j’en ai des frissons à chaque fois. De plus, la hausse du niveau de la mer est d’actualité.
Téléphone Un Autre Monde : un petit peu de pop française, c’est rafraîchissant. De la musique qui faisait et qui fait encore du bien.
Neil Young After The Gold Rush : sans une bonne fricassée de champignons magiques assaisonnée au cannabis, tu ne comprends pas le sens des textes, mais c’est beau, merci Neil de nous transporter.
Isabeau et Les Chercheurs d'Or Bazou : on y va dans le trad’ avec une voix puissante et chaude. Le genre de chanson qui te met de bonne humeur pour les deux semaines suivantes, rien de moins. J’ai même le goût d’aller à Souris, attache-toi mon amour.
Creedence Clearwater Revival Proud Mary : CCR a enchaîné les succès, aussi repris au bord des feux de camps. On peut aussi préférer la version de la regrettée Tina Turner. Également de la musique qui fait du bien.
Judas Priest Breaking the Law : Je ne pouvais compléter une iiste Metal sans nommer Judas Priest. Il n’y a pas de fioritures, c’est simple et efficace.
Il me reste maintenant à vous souhaiter une joyeuse écoute, et aussi à me suggérer vos propres titres à rajouter à la liste. Concernant la prochaine chronique, je reviendrai probablement à mes thèmes habituels, j’avais éventuellement prévu de vous divertir avec le concept super débile qu’on entend souvent dans les médias, à savoir celui du « gaz naturel renouvelable », arghhh, j’ai même de la misère, oh calvaire, à l’écrire en gardant le contrôle de mes émotions. À bientôt!
1 note · View note
cleopattes · 2 years ago
Text
« All We Can Save » - Déconnexion totale et reconnexion improbable
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Le livre All We Can Save, édition de 2021, est écrit par pratiquement une soixantaine de contributrices, la plupart étant regroupées dans la catégorie essayiste et les autres dans celle de poétesse. Le contenu est donc exclusivement féminin. Il se distingue par sa variété d’opinions et aussi par son engagement militant. Les textes ont été sélectionnés et classifiés par les deux éditrices, Ayana Elizabeth Johnson et Katharine K. Wilkinson dont je vous invite à consulter les sites web.
Tumblr media
En ouverture, je vais aborder avec vous la thématique de la discrimination positive qui m’a à la fois inspiré et agacé au cours des nombreuses chroniques d’opinion du livre. Je la traiterai avec l’angle autochtone. Quand on traite de ce sujet au Québec et au Canada en général, on se sent comme un éléphant marchant l’amble sur des œufs à la coquille d’un micron d’épaisseur… Être autochtone signifie, dans son sens large, selon le Larousse : originaire du pays qu'il habite, dont les ancêtres ont vécu dans ce pays. Étant moi-même né et élevé dans le Charolais (photo représentative ci-dessous), comme mes aïeux, je suis donc un autochtone charolais, crévindiou! Pour les habitants de la région d’à côté qui ne me connaissent pas, cela génère la perception que je roulerais forcément mes « r », que je serais paysan, peu instruit et peu raffiné. Rassurez-vous, je ne roule pas mes « r » … en fait, tout un chacun est autochtone, incluant les premiers sapiens d’Afrique de l’Est il y a 200 000 ans.
Tumblr media
On attribue aux autochtones d’Amérique de détenir des vertus (y a-t-il d’abord une unicité autochtone sur le continent?) et une sagesse en faisant d’eux de meilleurs citoyens pour contrer les changements climatiques. D’accord. Il y a 45 000 ans, les Sapiens dans l’actuelle Ukraine et Russie ont exterminé la mégafaune dont l’emblématique mammouth. En Europe de l’Ouest, Sapiens a fait exactement la même chose. J’ai peut-être été autochtone aurignacien dans une vie antérieure, mais l’artiste du groupe, ce n’était pas moi! Sapiens en Amérique du Nord a répété le processus, les ancêtres des amérindiens actuels ayant par exemple mangé le dernier cheval sauvage du continent il y a environ 6 000 ans. Toutefois, les amérindiens, avant l’arrivée très brutale des européens, sont restés à l’âge de pierre, nomades pour la plupart et non imprégnés par la notion de propriété privée. Ce mode de vie très proche des cycles de la nature façonne les modes de pensées et croyances. Question de valeurs « partagées entre continents », plusieurs nations étaient esclavagistes et les hurons, par exemple, ont été victimes d’un génocide perpétrés par leurs ennemis iroquois. Imaginez que les nations nord-américaines aient massivement connu il y a 600 ans et plus la sédentarité, le métal, l’électricité, le moteur à explosion, et cætera, entendrait-on encore le folklore à propos de Dame-Nature, les légendes du frêne donnant l’énergie de la vie, ou encore Sky Woman ayant créé Turtle Island et donné naissance aux différentes nations amérindiennes, pour ne nommer que quelques mythes? Pas sûr.
Tumblr media
Sapiens ne sera jamais que ce qu’il n’a jamais été, toujours constant dans son mode opératoire à travers les époques. Il reste modelé par le contexte et les mythes qu’il s’est lui-même créés, tout en étant globalement peu ouvert aux différences et réticent aux changements, du moins sur le court et moyen terme. « Veut, veut pas », tout dépend du hasard de notre naissance. N’hésitez pas à m’apporter votre point de vue dans la section des commentaires.
Afin de devenir réellement inclusif, ce qui demeure plus facile à dire qu’à faire en cette ère de clivages grandissants et d’intolérance, l’idée serait donc de ne pas « prêcher pour sa paroisse » (désolé pour le mot très catho!). Citons pour ce faire quelques catégories dans le désordre souvent nommées dans le livre :  amérindien, noir, brun, jeune, baby boomer, femme, pauvre, pratiquant de telle ou telle religion, autre auto-déclaré marginalisé, assemblage de plusieurs des lettres de l’alphabet avec un gros plus au bout, homme blanc hétéro aimant le pétrole, et cætera. J’aime à contrario le concept englobant de Citoyen Climatique introduit par Kate Knuth.
Illustrons le propos de la discrimination positive mêlée aux sentiments de supériorité haïssable et malsaine pour certains et de victimisation pour d’autres. L’auteure Jamaïcaine Jacqui Patterson voit du racisme dans le fait que des touristes « blancs » de passage sur l’île les prennent en photo quand ils dansent sur du reggae, comme si ce droit leur était donné en même temps qu’ils achètent leur billet d’avion. Il est vrai que le savoir-vivre de base exige de demander gentiment l’autorisation. Renversons maintenant la situation. Ces mêmes Jamaïcains se retrouvent donc au festival de la galette de sarrasin de Louiseville sise en Mauricie (photo ci-dessous) et ils souhaitent faire quelques clichés de la parade et de ses participants équipés de ceintures fléchées. Que va-t-il se passer? Lesdits cowboys mauriciens du dimanche vont probablement aller chercher d’autres de leurs comparses pour compléter la photo « Hey les gars, y’a des Jamaïcains super le fun qui veulent nous prendre en photo sur notre char, y viennent de loin, venez-vous en! » L’ambiance sera bon enfant et personne, vraiment personne, n’y verra du racisme. Tout est affaire de perceptions concernant des événements comparables. Mes propos sont idéalistes et théoriques, j’en ai conscience.
Tumblr media
Il ressort du livre que les changements climatiques doivent être abordés de manière globale, parce qu’ils concernent tout un chacun, et surtout les habitants des pays qui y ont le moins contribué. Travaillons donc toutes et tous ensemble pour en trouver les solutions dans un cadre social, de santé, de justice et de communauté. Concrètement et à titre d’exemple, les moins favorisés de la société qui résident proches d’usines à charbon et souffrent d’asthme, c’est un problème de santé publique qu’il faut corriger d’urgence. Mary Anne Hitt cite notamment le smog pouvant mener à des attaques cardiaques et la présence de mercure dans nos fruits de mer. Aussi, quand on doit conduire sa vieille auto polluante (par manque de moyens financiers) 3 heures par jour pour aller au travail et ainsi mettre du pain sur la table, certaines autres préoccupations deviennent, de fait, secondaires. Emily N. Johnston rajoute à juste titre les préoccupations du quotidien, tels les soins aux enfants, aux parents âgés ou autres déplacements. Il est ainsi facile d’oublier que la planète a besoin de nous et de notre implication.
Tumblr media
Réalisons que de se concentrer sur les questions climatiques et de consommation responsable demeure un luxe pour bon nombre. Oui, il faut réduire jusqu’à idéalement éliminer la consommation du trio infernal pétrole-méthane-charbon, mais d’autres combats visant à plus d’égalité doivent être menés concurremment pour que tous les Sapiens de la planète participent et bénéficient d’une planète plus en santé.  
Tumblr media
Parlant de santé, évoquons celle mentale. Admirez comment j’enchaîne les paragraphes! Citons Ash Sanders qui souligne que 200 millions d’américains vont souffrir de maladie mentale (cela paraît beaucoup!) en lien avec les désastres naturels, sécheresses, vagues de chaleurs, ralentissements économiques et tutti quanti. À la suite de l’ouragan Maria sur Puerto Rico, les enfants ont développé des troubles de stress post-traumatique à la hauteur du double de la normale de la population en général. Le taux de suicide à la Nouvelle-Orléans a triplé après l’événement Katrina. Mêmes celles et ceux qui ne sont pas impactés par les désastres climatiques peuvent être affectés indirectement. Accolons alors l’étiquette d’éco-anxiété se matérialisant entre autres par des peurs chroniques, du fatalisme, de la colère ou de l’épuisement. Écrivons-même le mot traumatisme (stress pré-traumatique dans le contexte) se référant au phénomène du changement climatique, tel qu’expliqué dans la chronique écrite par Susanne C. Moser. Retenez tout autant le nom de Theodore Roszak, un des fondateurs de l’éco-psychologie. Me concernant, ma colère et mon épuisement par rapport au comportement humain s’est dernièrement manifesté quand je me suis aperçu qu’il se tenait encore un grand prix de Formule 1 en 2023 au Canada, à l’issue duquel trois parfaits abrutis (ce sont des champions du monde pour paraphraser « Dîner de cons ») s’aspergent de champagne sur le podium, une fois qu’ils eussent brûlé le maximum d’énergies fossiles dans la fin de semaine, le tout devant un public très enthousiaste. AU SECOURS! Ce n’est pas tout un chacun qui a conscience des changements climatiques et de leurs symboles, on dirait…
Tumblr media
D’ailleurs, comment parler des changements climatiques pour sensibiliser et faire passer à l’action? À la base, il s’agirait de trouver une base commune avec son interlocuteur, selon Katharine Hayhoe. Ne parlons pas de science mais des intérêts partagés. Si nous avons affaires avec un skieur, commençons par disserter des problèmes d’enneigement des stations de sport d’hiver ces dernières années. Concernant un ornithologue, entamons la conversation par les changements des routes de migration de plusieurs espèces d’oiseaux. Ne faites surtout pas comme je l’ai expérimenté moi-même plus ou moins adroitement : si on explique qu’entretenir une piscine extérieure au Québec est un non-sens environnemental doublé d’une insulte aux habitants de l’Afrique sub-saharienne mourant de soif ou que le duo bac brun résidentiel – biométhanisation est une très mauvaise solution pour nos restes de tables, alors tout cela devient contre-productif puisque le propos braque l’interlocuteur pensant bien agir dans la vie. J’ai mes opinions qui me mettent en désaccord avec les décisions d’autrui, certes, mais nous ne sommes pas en Aghonistan ici au Canada et je respecte fondamentalement les pensées et choix de vie de mes concitoyens. Cette mise au point étant exprimée, poursuivons avec Ash Sanders qui souligne que ramasser des données sur le climat pour les exposer publiquement ou jouer sur les émotions ne fonctionne pas globalement.
Tumblr media
Ma relative éco-anxiété mentionnée précédemment est actuellement nourrie par la problématique des réfugiés climatiques, souvent reliée à d’autres types de violences et de répressions. Par exemple, ne les entendez-vous pas frapper bruyamment en ce moment à la frontière sud des États-Unis? Ils seraient au nombre de 25 millions mondialement depuis 2008 selon Sarah Stillman. Ils proviennent souvent d’Amérique du Sud et Centrale, des Caraïbes mais aussi de pays africains ravagés par la guerre (exemple : Somalie). Les sécheresses et feux, les inondations centenaires se répétant tous les deux ans, les ouragans et autres calamités provoquent des mouvements migratoires incontrôlés. De plus certaines populations n’ont plus le choix, Kiribati et Tuvalu ne figureront bientôt plus que sur les cartes sous-marines, l’Indonésie est en processus de déménager sa capitale, Manhattan s’enfonce aussi tranquillement pas vite avant de devenir la proie des eaux. Attendez-vous à retrouver une partie de ces millions de migrants internationaux à la frontière canadienne, plus tôt qu’on ne pourrait bien le croire... 
Pendant ce temps, le problème est ignoré ici même au pays, on n’en parle tout simplement pas du tout. Sans aucun sarcasme aucun, hihihi, voici donc comment est gérée cette crise climatique, démographique et économique, en prenant l’exemple du Québec, avant de revenir au contenu du livre :
Cela nous prend une l’immigration absolument francophone, qui va s’intégrer rapidement à la société, qui possède des expériences professionnelles très pertinentes et applicables de suite sans être bloquée par les ordres professionnels et les procédures d’immigration décourageantes, ouf… Je gage que nos futurs réfugiés que l’on devra humanitairement accueillir ne cocheront pas toutes ces cases;
L’énergie, ha l’énergie! Avant même de penser à diminuer nos GES et notre consommation délirante d’électricité (comparativement à des pays européens notamment), il nous faut produire plus d’électrons en harnachant et bétonnant nos dernières rivières incarnant des trésors naturels. Je profite du paragraphe pour vous annoncer que mon intelligence de citoyen moyennement informé a été insultée par une publicité du gouvernement du Québec ‘’(voir illustration ci-dessous) ‘’se pétant les bretelles’’ avec les émissions de GES par habitant les plus basses en Amérique du Nord. Quand on se compare à l’Alberta ou au Texas, on ne peut que faire mieux, les borgnes étant les rois au pays des aveugles. De plus, les émissions de GES dans la Belle Province per capita sont le double de la moyenne mondiale, allez donc voir les chiffres provenant des autres continents, incluant l’Europe et ses économies industrialisées. Gardons notre esprit critique en tout temps;
Tumblr media
Intensifions l’extraction minière (cela est pressant) pillant par définition des ressources non renouvelables, pour notamment produire des batteries. Je ne peux résister à vous afficher ci-dessous la photo de notre PM posant fièrement devant un Hummer électrique et annonçant le 29 mai 2023 la fabrication de batteries « vertes » à Bécancour, c’est ce qu’on appelle être conséquent en bon québécois;
Tumblr media
Cela nous prend, pour être collectivement heureux, deux millions de voitures électriques en 2030 au Québec. Avec quatre personnes dans chaque « char » électrique, on pourra toutes et tous être sur les routes de la Belle Province en même temps! Wow!
Cette totale DÉCONNEXION DE LA RÉALITÉ, qualifiable de dénialisme, va exactement dans le sens contraire d’une gestion saine de la crise climatique qui est en cours et qui s’intensifie. Les événements météorologiques de 2023 nous démontrent qu’il devient dangereux d’habiter proche d’un cours d’eau ou d’une forêt dans la province! Ce modèle de capitalisme « extracteur » et prédateur a certes assuré la prospérité des pays industrialisés, mais n’est-il point le temps de passer à un autre modèle valorisant entre autres la réduction de la consommation, l’efficience et la réutilisation-revalorisation? Pour tenter de démêler le propos, divisons l’analyse en deux niveaux.
Tumblr media
Au niveau macro, on connaît le problème des émissions de CO2 depuis… 1856 grâce au travail de Eunice Newton Foote. James Hansen de la NASA (voir ma chronique de décembre 2022) sonna l’alarme en 1988, peu avant la création du GIEC. D’accord, mais quel est le rapport avec l’illustration du haricot magique ci-dessus? Le conte de fées de la croissance économique éternelle n’est qu’un conte de fée. Il n’y a pas que la très mobilisatrice Greta Thunberg qui l’exprime en ces termes. La maxime est précisée par Favianna Rodriguez alléguant à juste titre que notre relation avec la Terre est basée sur une vue du monde de domination soutenant une économie extractive (je radote). Nous avons façonné des mythes (encore eux!) de création par l’Homme, de conquête de nouveaux territoires, d’agriculture industrielle, et bâti une société autour de l’exploitation d’énergies fossiles. Nous nous devons de changer cette « mythologie » pour imaginer un futur dans lequel l’humain prospérera avec la nature et non pas à ses dépens.
Notre identité sociale, selon Régine Clément, est mesurée par le capital et la richesse accumulée, nos valeurs sont enracinées autour du désir de faire de l’argent. Rien n’est nouveau dans cet argumentaire. Nous revenons encore à la problématique de se défaire pour toujours de la logique de l’exploitation des ressources naturelles, de la production et de la consommation ayant soutenu cette croissance économique aveugle. Passer à un autre modèle plus durable maintenant des conditions climatiques vivables ne semble pas évident. Dit simplement, le défi des changements climatiques est de mettre fin au déjà-nommé capitalisme destructeur.
Tumblr media
L’économie et l’accumulation effrénée de richesses restent donc le leitmotiv principal de l’humanité, impossible de s’en débarrasser dans nos vies et discours politiques. Sachez toutefois que la richesse se mesure aux choses dont on peut se passer et, qu’une fois mort à la suite d’un désastre naturel, les dollars ne nous ressusciteront d’aucune manière, à moins de croire aux miracles du dieu Pognon… tiens tiens c’est un bon mythe à développer! La performance économique est encore seulement mesurée, tel que mentionné à nouveau par Régine Clément, par le PIB (somme monétaire des valeurs ajoutées) au niveau national et par le BAIIDA (bénéfice brut) pour les corporations de tous poils, dont l’approche holistique est complétement absente. Quid des impacts si la population devient asthmatique ou que les milieux humides naturels sont détruits définitivement?
La démonstration est donc faite depuis longtemps, les changements climatiques ne constituent pas le problème à la base puisqu’ils ne sont que le symptôme de notre système économique, tel qu’expliqué brillamment par Colette Pichon Battle. Arrêtons d’extraire plus de ressources naturelles que la terre n’en produit naturellement et maintenons les températures et la qualité de l’air, de l’eau, des sols, et cætera, cela impliquant la renonciation à notre mode de vie actuel. Nous n’avons pas le choix. Cela nous amène au second volet du capitalisme prédateur, celui par lequel les changements vont s’opérer…
Tumblr media
Au niveau des individus…, donc, cela concerne vous et moi où que vous soyez sur ce qui reste de la planète. Leah Cardamore Stokes résume la situation dont tout un chacun doit être conscient :  le vingtième siècle sera étiqueté comme une période de destruction et d’illusions, nous avons rempli nos océans de plastique, nos poumons de poisons (scan de poumon cancéreux ci-dessus) et nos esprits de déni climatique. Mais l’être humain est ainsi fait, Naomi Klein le décrit pertinemment, il subit des signaux contradictoires entre ce que son cœur et sa tête lui préconisent : les changements climatiques ne sont finalement peut-être que des exagérations, il ne faut donc pas s’en faire, d’autant plus qu’il y a des problèmes semblant plus urgents, qu’on ne pourra pas faire de différence individuellement de toute manière, et cætera. Cette attitude n’aide pas à la cause! La vérité est que si l’humanité veut régler les perturbations climatiques sérieusement, elle doit bouleverser tous les aspects de notre modèle sociétal.
Tumblr media
Dans le même sens, Katharine Hayhoe nous abreuve de statistiques plus ou moins troublantes. Aux É-U, 73% de la population est d’accord pour dire que la planète se réchauffe, et 62% des Américains pensent que la principale raison en est l’activité humaine. Aussi, 73% pensent que les changements climatiques vont affecter les générations futures, mais le taux tombe à 42% quand on leur demande si cela se produira dans le temps de leur propre vie. À partir de là, à quoi bon déployer des solutions dès maintenant et à en assumer le fardeau financier? À vous de juger.
En synthèse, Abigail Dillen évoque le fatalisme paresseux. Les pays avec le plus de moyens, tels les É-U, peuvent résoudre la crise mais font face à une opposition berçant dans le déni et une apathie politique complète. Quand les citoyens ont été confortables jusqu’à maintenant dans leur mode de vie, il n’est pas facile d’accepter que le changement climatique soit si perturbateur. On se dit que tout va bien finir, pourtant toutes les preuves sont là. Serait-ce finalement une protection psychologique évitant de se créer des peurs ou une tristesse permanente?
Tumblr media
Continuons à cogner sur le même clou et allons-y avec une note d’humour. Au passage, vous en déduirez à peu près mon âge grâce à la référence photo un tantinet kétaine (un T-shirt sous un veston, je trouve ça cool) ci-dessus de Miami Vice! La journaliste Sarah Miller maniant la plume avec talent s’est rendue à Miami et a rencontr�� des agents immobiliers... Les descriptions de ces quelques personnages sont vraiment hilarantes, en entretenant quelques « clichés », comme on le dit en anglais. Le niveau de la mer à Miami a été stable pendant 2000 ans jusqu’en 1900. Selon le consensus scientifique, ce niveau pourrait monter de 6 pieds, oui, 6 pieds, d’ici 2100. Autant écrire que la zone sera inhabitable. Tout un chacun en Floride connaît les problématiques du niveau de l’Atlantique et des violents événements météorologiques. Mais en écoutant les caricaturaux agents immobiliers et l’opinion générale sur place, tout est correct puisque les trottoirs et routes ont été réhaussés, et qu’il y a des stations de pompage. Nous voilà rassurés (dans les faits, ces mesures ne sont que cosmétiques). De toute manière, il y a trop de millionnaires et milliardaires dans cette ville pour qu’un désastre de grande ampleur se produise! Rien de grave ne peut arriver. Il faut cependant savoir que Miami repose sur du calcaire, sol poreux, et qu’advenant une inondation/tempête majeure, tous les systèmes septiques seraient submergés, contaminant l’ensemble des sols.
Tumblr media
En fait, les personnes vertueuses (informées ou non) aiment le changement mais personne ne veut changer soi-même ou encore son mode de vie, si néfaste soit-il pour la planète! Prenons l’ultime exemple de la vie en banlieue qui a été un modèle plébiscité pendant des dizaines d’années. L’image ci-dessus est la couverture d’un album du groupe UFO, je vous invite à écouter la composition Doctor Doctor, une pièce d’anthologie selon mes standards. Pour revenir à nos moutons, Kendra Pierre-Louis déclare qu’éliminer ces banlieues et les longues distances parcourues qu’elles impliquent diminuerait l’empreinte carbone. Les routes nuisent à la vie animale, végétale et à la biodiversité, nécessitent la production de bitume polluant, l’extraction de sable dans des milieux naturels, et toutes autres sortes d’impacts majeurs. Ces derniers sont réels et quotidiens, que l’on roule en gros pick-up ou en berline électrique sur lesdites routes. Dans ce cas précis, le problème demeure alors la structure de la vie de banlieue et la dépendance à l’automobile. Autre modèle à abolir.
Tumblr media
Les pistes de solutions ne sont pas forcément toutes difficiles et coûteuses à déployer. Prenons l’exemple de l’agriculture et de dommages du passé que l’on peut réparer dans une certaine mesure. Jane Zelikova avance le chiffre de 133 milliards de tonnes de carbone que nous avons soutiré du sol et rejeté dans l’atmosphère depuis 12 000 ans afin de convertir les prairies naturelles et les forêts en champs agricoles, aires de pâturages, routes et infrastructures urbaines. C’est beaucoup, et la principale « arme » ne fut toute autre que la charrue et ses socs tranchants. Leah Penniman précise les données pour les É-U en indiquant que seulement quelques dizaines d’années de labours intenses furent nécessaires au 19ème siècle pour renvoyer 50% de la matière organique des sols directement dans le ciel sous forme de CO2. On pourrait même avancer que les changements climatiques ont commencé avant la révolution industrielle, soit avec l’araire.    
À nouveau Jane Zelikova remet les faits en perspective en notant l’orgueil tout humain de recourir à la technologie et aux gros sacs de fertilisants, alors qu’il n’en est pas besoin. Les plantes, les champignons et les lichens retirent naturellement le dioxyde de carbone de l’atmosphère depuis quand même 700 millions d’années. La vie microbienne des sols gère alors imperceptiblement le cycle du carbone, d’une manière circulaire.
Tumblr media
Maintenant, il est possible d’attirer davantage de ce carbone dans le sol, en se défaisant en même temps du recours à ces engrais chimiques empoisonnés et empoisonnants : réduire drastiquement le labourage, pratiquer une diversité des cultures, assurer leur rotation, avoir des cultures d’automne et d’entre-saisons, entre autres. Ces pratiques assurent de maintenir une vie racinaire à l’année longue, stimulant la précitée vie microbienne du sol et réduisant/annulant les besoins de fertilisation et d’irrigation. Nous parlons alors vraiment d’agriculture durable, pouvant se concrétiser au quotidien en transformation naturelle du CO2 dans l’air en sucres dans le sol auquel il appartient et en séquestration de celui-ci. Nous n’avons naturellement pas besoin de Bayer ou Mosanto en tant qu’invités dans nos champs.  
Note : à la fin de l’ouvrage, dans la section « Climate Solutions », vous trouverez l’énumération de plusieurs dizaines de pistes de solutions. Vous pourrez tout autant visiter le site web du Projet Drawdown pour plus de détails. Merci à toutes les autrices pour leurs éclairages.   
En conclusion à ce long billet déprimant de blog, j’en pense qu’il est impossible de se mobiliser mondialement pour renverser les changements climatiques. Allons alors droit dans le mur. Cela prendrait un déclencheur, mais lequel? En 1939, celui de la seconde guerre mondiale a pris la forme de l’invasion de la Pologne par son voisin Allemand. Pourtant, on le voyait aller depuis un certain temps, ce fou furieux qui n’avait d’égal que le dirigeant soviétique d’à côté. Toutes les puissances de l’époque se disaient « cela pas finir par s’arranger et leurs troubles ne sont pas le nôtres ». À postériori, imaginez les millions de morts qu’on aurait évités si la prise d’action eut été plus hâtive. Mais voilà, la pensée magique, cela n’a jamais fonctionné. La crise climatique actuelle est selon moi comparable à ces événements tragiques du passé. La cause semble désespérée, on en est encore dans des politiques publiques de prédation des ressources naturelles et les individus ne veulent en rien changer leurs comportements qu’ils savent d’ailleurs néfastes. Pour reprendre une publicité qui inonde nos écrans ad nauseam, ce sera un bel effet Wah! quand on pourra se faire tuer par un ouragan ou un feu de forêt alors que l’on roulait dans son VUS flambant neuf payé à crédit (mais électrique tout de même). Bonne chance à vous et à vos proches.
Crédits photos :
Couverture du livre, mammouth, festival de la galette, pain sur la table, impact sur la santé mentale,  station de ski, réfugiés climatiques, émissions de GES au Québec vs reste de l’A-N, Hummer électrique, haricot magique, signe de dollar dans la forêt, poumon cancéreux, planète brûlante, Miami Vice, couverture d’album UFO, agriculture régénérative, carbone dans le sol, photos tirées du livre All We Can Save et photo des bovins charolais prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange).
1 note · View note
cleopattes · 2 years ago
Text
Changer la nature pour la préserver – Elizabeth Kolbert « Under a White Sky – The Nature Of Future »
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Je ne présenterai pas une seconde fois Elizabeth Kolbert, l’auteure de ce livre publié en 2021, je vous invite à lire le second paragraphe de ma dernière chronique décrivant cette gagnante du prix Pulitzer. Je ne suis pas sûr qu’il constitue une « lecture d’été », tel que qualifié par Barack Obama ou encore Bill Gates. Pour ma part, j’emploierais une expression du genre « lecture parfaite à emporter dans son abri antiatomique ».
Tumblr media
Depuis 10 000 ans, soit à peu près la fin des dernières glaciations, la stabilité des températures a permis le développement des civilisations. L’illustration ci-dessous dresse l’historique pour le Groenland. Imaginez que cette période ait commencé 20 000 ou 30 000 ans plus tôt, où en serait-on aujourd’hui avec le climat et nos technologies? Quand il fait constamment -20 degrés Celsius en dehors de sa caverne humide, on ne pense pas spontanément à développer l’art de la philosophie pour les intellos ou de la métallurgie pour les manuels…
Tumblr media
Retenons que nos émissions de CO2 depuis 50 ans remettent en cause cet équilibre, en raison de l’utilisation des énergies fossiles. Bon, je dévoile maintenant l’explication du titre « Under A White Sky », qui signifie que la couleur de notre ciel en temps normal va passer du bleu au blanc, en raison de la géo-ingénierie, si ces technologies audacieuses finissent par être déployées. Mais les levers de soleil seront splendides! 
Tumblr media
Mais qu’est-ce donc que la géo-ingénierie? Je le savais, j’ai piqué votre curiosité, cela tombe à point puisque les scientifiques et médias de toute sorte vont introduire le concept à la population dans un futur proche. En guise d’introduction, le volcan Tambora, situé en Indonésie, rentra en éruption en 1815. Il rejeta tellement de cendres, gaz et particules fines dans l’atmosphère que les rayons du soleil furent bloqués et cela conduisit à un refroidissement climatique pour les années suivantes (1816 eut un été glacé). C’est sans compter les centaines de milliers de personnes sur la planète mortes de faim ou déplacées. Vous avez donc compris le principe de la géo-ingénierie avec les aérosols dans la stratosphère! Dans le livre, plusieurs possibilités sont déclinées :
Particules de diamants vaporisées dans la stratosphère;
Sel saupoudré au-dessus de la banquise;
Dioxyde de soufre dans la stratosphère, vraiment charmant;
Acide sulfurique et autres aérosols plus ou moins testés…
Tout cela peut faire peur! Oui, on peut transformer de la grêle en pluie avec un additif relâché par avion très localement, mais on parle ici d’une « solution » globale qui gérerait les conséquences et en aucun cas les causes du haut niveau de CO2 dans l’atmosphère. Plutôt que de vaporiser de la méthadone dans notre air, il paraît préférable d’arrêter de consommer l’opium de la croissance économique, à savoir les énergies fossiles.   
Tumblr media
L’homme, avec sa casquette de scientifique en général, est toujours persuadé de faire la bonne chose au moment où il la fait et avec toutes les connaissances en sa possession, mais les effets collatéraux non prévus peuvent être dévastateurs. Pensons seulement aux DDT, aux CFC, à l’importation d’espèces invasives,… Mentionnons également que ces programmes nécessitent du financement, du matériel (ex : avions capables d’embarquer 20 tonnes d’aérosols à 20 km d’altitude), et la fabrication d’aérosols, mais tout cela pourrait se résoudre avec une volonté politique internationale. Cependant, avant d’entreprendre la géo-ingénierie dont on ne maîtrise pas les possibles effets secondaires, quelques questions et constats s’imposent :
Que se passera-t-il si on commence ces épandages stratosphériques puis qu’on les arrête pour diverses raisons?
Si l’expérience tourne mal, quelles sont les voies de sortie et d’atténuation?
Si elle change les patrons de précipitations (sécheresses en Afrique et en Asie) tel qu’anticipé, que fera-t-on?
Surtout, a-t-on éthiquement le droit de jouer à l’apprenti chimiste avec la planète en lançant des solutions reposant sur notre conviction que tout devrait bien se passer au terme du processus? L’approche est autant empreinte d’espoir que de doutes.
N’oubliez pas que le but demeure de réduire la température ou de freiner sa progression, mais que cela n’implique pas la décarbonation, signifiant que le géo-ingénierie devrait arriver en complément à d’autres actions, centrées sur les causes cette fois-ci.
Tumblr media
Restons dans le contrôle de la nature qui est le fil conducteur du livre, mais cette fois-ci avec un regard sur le passé et le présent. Elizabeth Kolbert prend l’exemple de la Louisiane. En mes propres mots, la fondation de la Nouvelle-Orléans correspond à un entêtement vraiment débile des premiers colons français. C’est quoi l’idée de construire en zone inondable quand on sait pertinemment que la zone est justement très inondable? La solution simple fut de construire des digues sur les « levées » naturelles (Levee en anglais), renforcées au cours de décennies. Rassurez-vous, dirais-je cyniquement, ce travail fut réalisé par des esclaves. Le surnom de la ville devrait même évoluer de « Big Easy » à « Big Shame », selon mes valeurs personnelles. La ville ensuite s’est développée économiquement et humainement, rendant impossible d’un point de vue pratique un retour en arrière. Il s’en est suivi l’édification d’autres digues et systèmes d’ingénierie complexes pour contrôler les eaux du Mississippi… et ses alluvions, dans un processus de fuite en avant. La Louisiane est toutefois condamnée à disparaitre sous la mer, citons un article du Washington Post mentionnant que dans cet état perdrait 8,7% de ses terres d’ici 2050. Ce n’est pas une bonne idée que d’habiter en ce moment l’Isle De Jean Charles! Dans la même rubrique de choix insensés et non pérennes naturellement, mentionnons l’établissement même de Las Vegas, le contrôle du territoire plus qu’extrême aux Pays-Bas, ou encore le récent système de protection de la ville via un mur de portes marines à New York. Aussi admirables et perfectionnés soient les systèmes d’ingénierie mécaniques et hydrauliques, Dame-Nature ne respecte pas toujours les spécifications d’ingénierie! Frida Boccara (‘scusez, la référence n’est pas jeune, mais écoutez la chanson pareil) chantait avec sa voix sublime de profondeur : « Venise va mourir un jour… au fond de l’eau verra passer tous les bateaux ». Vous pouvez échanger le nom de la ville pour Amsterdam s’il vous chante.
Tumblr media
Je pense avoir eu la délicatesse de commencer la chronique par le sujet le plus épeurant, celui de la géo-ingénierie qui deviendra peut-être réalité dans les prochaines années. Continuons avec une autre variante se focalisant uniquement sur les causes aussi, celle de la captation du C02 dans l’atmosphère. L’idée devrait ou même devra aller de l’avant, sachant que la température mondiale a déjà augmenté de 1,2 degré Celsius depuis le début de la période de référence et que toutes les prédictions modérées seront fracassées d’ici 2050. Mais comment faire? Elizabeth Kolbert a identifié plusieurs solutions, mais le problème reste toujours le même, celui du volume. À petite échelle, on capte facilement le CO2 pour le neutraliser, mais au niveau de la planète et de son atmosphère, c’est bien plus complexe… Voici donc les initiatives :
Capter le CO2 puis l’envoyer dans la roche en profondeur pour qu’il se minéralise dans le basalte. L’image ci-dessus provient d’un de ce type d’installation actuellement en opérations, le système ORCA de Climeworks dont je vous invite à regarder la vidéo;
Extraire 3 milliards de tonnes de basalte et l’épandre sur des terres agricoles sur la planète;
Dissoudre de l’olivine volcanique dans les océans;
Planter 1 000 milliards d’arbres sur la planète, puis les enterrer dans des tranchées lorsqu’ils seront à maturité, pour éviter que le CO2 ne soit retourné dans l’atmosphère. Ces arbres pourraient être modifiés génétiquement afin de se prévaloir de feuillages plus clairs (avec les OGM, on peut tout réaliser!), favorisant ainsi le rejet des rayons UV;
Construire 100 millions de machines résidant dans des « containers » pour pomper le C02.
Ces projets sont mégalomaniaques à première vue (mais c’est quoi le coût de ne rien faire?), sont très couteux et mobilisent des ressources, générant du CO2 au passage, pour être réalisés. À l’instar de la géo-ingénierie, nous sommes confrontés à une logique possible de 2 pas en arrière pour un en avant. Question subsidiaire : qui acceptera de payer $1 000 ou même $100 US par tonne de CO2 capté et neutralisé? Pour information, l’humanité a produit 36,8 gigatonnes en 2022, en augmentation par rapport à 2021… Sapiens tente de gérer un problème qu’il a lui-même créé et qui semble insoluble vu les proportions prises.
Il est temps maintenant d’accompagner l’auteure en Australie et de parler des OGM (organismes génétiquement modifiés. Disons-le de suite à la défense des promoteurs des OGM, ce n’est pas parce que l’on mange un poulet qu’il va nous pousser un bec et des ailes. Cependant, nous nous en sommes aperçus concernant les DDT et autres produits chimiques, ce qui passe par le foie peut gravement impacter notre santé et nos gènes. On parle encore du principe de précaution.
Tumblr media
Le très charmant crapaud buffle (cane toad pour les anglophones, rhinella marina de son nom scientifique) représenté ci-dessus, fut introduit dans de nombreux pays tropicaux, puis en Australie pour se délecter d’insectes dans les champs de canne à sucre, ce qui se révéla être un échec. Cependant, ces gros batraciens ont progressivement colonisé de nouveaux territoires sur l’île continent. Au fil des décennies, l’évolution a même fait que leurs pattes à l’arrière se sont allongées, leur assurant une invasion encore plus rapide! Le problème demeure qu’ils sont toxiques, la faune locale de prédateurs pouvant en mourir. Le lien avec les OGM? Une équipe de scientifiques a travaillé fort pour altérer leur gène de la toxicité, de manière que les prédateurs tombent seulement malade après un tel repas, les incitant ainsi à ne plus s’en approcher. Personnellement, rien que de voir l’animal, j’ai déjà une indigestion…  
Tumblr media
Toujours en Australie, chacun sait que la barrière de corail est sujette à disparaître complétement (blanchiment, puis mort, puis désintégration physique avec le temps). Près de la moitié de la Grande Barrière a déjà trépassé en 2016 et 2017. La solution scientifique? Changer l’ADN des coraux pour les rendre plus résistants à l’eau trop chaude et en dehors de leurs paramètres optimaux.
La manipulation génétique sur l’ADN du vivant peut aller plus loin encore. D’autres équipes ont travaillé sur un « X-Shredder » pour les souris. Imaginez, les souris femelles ne développent plus le chromosome X et ainsi n’engendrent que des souris mâles. Sur une île du Pacifique dont les populations d’oiseaux marins sont en déclin à cause des rongeurs, on comprend. Imaginez que les mignonnes souris s’échappent et colonisent les différents continents, on peut alors éradiquer des espèces, rien qu’avec le bricolage d’ADN! Capotant, vous dîtes?
Arrêtons ici la revue du livre « Under A White Sky » d’Elizabeth Kolbert, supposée être donc une lecture d’été, peut-être à cause de son nombre de pages. Sapiens a créé un énorme problème, celui des changements climatiques, en raison de sa consommation depuis surtout les 50 dernières années d’énergies fossiles, entraînant une hausse des GES et des températures. Je radote. En attendant une annulation ou réduction très drastique (davantage réaliste) des émissions, la communauté scientifique nous apporte des solutions séduisantes axées sur la gestion des conséquences. Il faudra en passer probablement par là pour ne pas atteindre un réchauffement de 3 ou 4 degrés Celsius ou plus d’ici 2100. Mais appliquons encore le principe de précaution, nous ne sommes pas collectivement forcément plus malins en 2023 qu’on ne l’était il y a 60 ans. Les décisions sont toujours prises selon les connaissances scientifiques disponibles.  Même Rachel Carson trouvait que c’était une fichue bonne idée que d’importer les 4 espèces de carpes chinoises dans nos eaux nord-américaines. Rétrospectivement, ces gros poissons sont devenus une espèce invasive plus que difficile à gérer. Parions que la nature ne demeurera pas encore longtemps naturelle, et qu’elle devra être modifiée par le génie humain pour atténuer les changements climatiques. Évitons cependant toute forme de dérapage, je pense en particulier à la géo-ingénierie.  
Crédits photos :
Géo-ingénierie solaire, géo-ingénierie avec avion, vieux carré de la Nouvelle-Orléans, Climeworks, crapaud buffle, coraux blancs, photos tirées du livre de Elizabeth Kolbert prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange)
4 notes · View notes
cleopattes · 2 years ago
Text
Kinohi, le corbeau hawaïen – Elizabeth Kolbert « The Sixth Extinction »
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Tumblr media
Kinohi est (ou était) un corbeau hawaïen né en captivité en 1990. Il était toujours en vie au moment de la parution du livre de Elizabeth Kolbert en 2014 (édition de 2022), The Sixth Extinction – An Unnatural Story. Quelques années ont passé depuis, mais le propos du livre est encore plus d’actualité. L’espèce de ces volatiles imitateurs n’existe plus à l’état naturel depuis 2002, victimes d’une conjonction de facteurs, notamment la perte d’habitats, la prédation des espèces invasives ou les virus apportés par d’autres espèces invasives. Kinohi est un symbole de la perte de biodiversité, ses congénères tout comme beaucoup de vertébrés et autres amphibiens et insectes ne pouvant plus vivre dans leur milieu naturel, comme on le verra plus loin.    
Tumblr media
Qui est Elizabeth Kolbert? Gagnante du Prix Pulitzer en 2015 pour ce livre, avec le commentaire « An exploration of nature that forces readers to consider the threat posed by human behavior to a world of astonishing diversity », elle est écrivaine, journaliste scientifique. Elle œuvre en tant que rédactrice attitrée au New York Times. Plusieurs années ont été nécessaires pour rédiger cet ouvrage majeur. Outre une documentation méticuleuse, elle est directement allée sur le terrain, aux quatre coins de la planète, pour constater les faits et rencontrer de nombreux scientifiques et spécialistes dans leurs domaines liés à la biodiversité. Notons la qualité de l’écriture autour des 13 chapitres et son humour parfois pince-sans-rire qui en rendent la lecture encore plus agréable. Je ne vous parlerai ici que de quelques thématiques, procurez-vous le livre pour le reste.
Tumblr media
Lors de ma chronique précédente, je vous avais mentionné qu’il y avait déjà eu 5 extinctions de masse, dont la dernière s’est produite il y a 66 millions d’années. Un tel événement est défini lorsqu’au moins 75 % des espèces disparaissent de manière rapide (à l’échelle géologique) et globale. En fait, il existe un background extinction rate tout à fait normal. Pour les mammifères, le groupe le plus facile à étudier, une espèce statistiquement disparaît tous les 700 ans. Concernant un éléphant qu’on ne voit plus dans la pièce, on conclut tout de suite qu’il a disparu! L’analyse se révèle être plus difficile pour les autres groupes, à l’instar des insectes ou amphibiens disparus avant d’être découverts, ou encore les animaux ne se fossilisant pas.
Tumblr media
Avant de décrire des initiatives humaines de conservationniste de la biodiversité, voici quelques chiffres concernant cette sixième extinction maintenant entamée : 
Les amphibiens : une espèce de ce type est normalement supposée s’éteindre à chaque plusieurs milliers d’années. En principe, donc, il serait quasiment impossible d’assister à cette réalité au cours de sa vie… Mais actuellement, leur taux d’extinction serait 45 000 fois plus élevé que leur background extinction rate normal. En se basant sur les données recensées depuis les années 80, 32% de ces espèces seraient menacées, et jusqu’à 122 espèces seraient déjà disparues, dont le crapaud doré du Monteverde ci-dessus vu à l’état naturel la dernière fois en 1989. Quand l’herpétologie se transforme en paléontologie… Les causes sont humaines, comme on le verra plus loin dans la chronique. Serait-ce de la faute des femmes enceintes maintenant grand-mères?
Plus brièvement selon les recensions d’Elizabeth Kolbert en 2014, un tiers des coraux de récifs, un tiers des mollusques d’eau douce, un tiers des requins et un quart de tous les mammifères, un cinquième des reptiles et un sixième de tous les oiseaux se dirigent droit vers leur éradication de la planète.
Le phénomène est global, jusque dans votre cour arrière. L’an dernier, j’ai été émerveillé d’avoir observé deux rainettes dans mon gazon pendant tout l’été, alors que j’en voyais des centaines il y a encore 10 ans. Le problème demeure la vitesse de la dégradation de la biodiversité, entrainant une irréversibilité. Utilisons la métaphore de l’auteure, c’est comme boire une caisse de bière, l’effet n’est pas le même pour le corps si on la cale en une soirée versus un mois…     
Tumblr media
La chronique traite d’un sujet vraiment pas joyeux. Commençons toutefois par parler d’espoir et de conservationniste de la biodiversité. J’irais par quelques exemples marquants relevés brillamment dans le livre. Le sapiens est en effet souvent destructif et manque de vision à long terme, le credo étant qu’il ne faut surtout pas changer son mode de vie et qu’il faut du pétrole et de la croissance économique. À l’inverse, il peut être altruiste et s’impliquer par des gestes concrets en environnement. Vous voyez ci-dessus la photo de Suci au Zoo de Cincinnati, décédée en 2014. Elle faisait partie de l’espèce des rhinocéros de Sumatra.
Tumblr media
Autrefois abondants, il ne resterait plus que quelques dizaines de ces pachydermes actuellement à l’état naturel (difficiles à dénombrer) en raison du braconnage et de la perte d’habitat. Autant dire que l’espèce a disparu à toute fin pratique. En captivité, seules 2 femelles, dont Suci, se sont reproduites au cours des 15 dernières années. Je vous conte ici son histoire en bref. Pour mener à bien un programme de survie de l’espèce, des équipes complètes se sont mobilisées, visant une reproduction en captivité dans un premier temps. Plusieurs bêtes n’ont pas survécu à leur capture et à l’acclimatation dans leur nouveau milieu. Il n’est pas facile non plus de les nourrir adéquatement. Les scientifiques se sont aperçus que Suci et ses amis au zoo développaient des problèmes oculaires, étant habitués à la canopée. Il fallut donc bâtir des beaux auvents au coût de $500 000 US à Suci. Mais elle n’ovulait pas plus. Madame Rhino doit ressentir la présence d’un monsieur Rhino séduisant dans les parages pour ce faire. Ce n’est pas tout, le processus a nécessité des hormones, d’intenses suivis vétérinaires, des ultrasons et a connu plusieurs fausses-couches. Je vous épargne d’autres détails mais l’opération a fini par être un succès. Mais que d’efforts et de mobilisation pour sauver des situations désespérées! Je salue la détermination de ces équipes qui ne renoncent pas malgré les échecs.    
Tumblr media
La population du condor de Californie dans la nature, plus grand oiseau en Amérique du Nord, est tombée à 9 individus en 1985… Donc urgence alors à développer un plan de survie de l’espèce! Les biologistes ont débordé de créativité envers les poussins pour mieux les préparer à leur retour. Par exemple, ils ont confectionné des poupées pour simuler les adultes. Ils leur ont appris à éviter les lignes électriques ainsi et que de ne pas manger des ordures et autres appâts empoisonnés. Leur effectif se monterait maintenant à plus de 500 à la fin de 2022! Je pourrais vous parler aussi de la grue blanche à laquelle on réapprend les routes de migration (programme de réintroduction en captivité). Des bénévoles dans des petits avions les conduisent du Wisconsin jusqu’à la Floride. Que de dévouement à la cause de la conservation!
Tumblr media
Charles Le Moyne n’est pas seulement un excellent hôpital, et Longueuil est autre chose qu’une coupe de cheveux passée-date! Donc, Charles Le Moyne, second baron de Longueuil, lui dont on parle en ce moment, fit une étrange découverte en 1739 lors de l’un de ses périples militaires, le long de la rivière Ohio. Il ramassa des ossements énormes, qu’il fit expédier en France à son arrivée à la Nouvelle-Orléans. Ceux-ci furent entreposés dans un musée à Paris, et selon la taxonomie de l’époque, ils s’apparentaient à des os de mammouth et/ou d’hippopotame, mais rien n’était clair, l’énigme était entière pour les naturalistes de l’époque. C’est ensuite que l’éminent Cuvier, le naturaliste, arriva au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris en 1795. En ces temps, la notion d’espèces éteintes et de paléontologie n’existait pas. Entre autres, il discrimina les éléphants d’Afrique de ceux de Ceylan (d’Asie), ainsi que les mammouths des mastodontes. Après avoir longuement étudié les ossements de Longueuil, il prononça une conférence publique en 1796 et développa ensuite la notion des « espèces perdues ». Fort de sa renommée, il lui fut expédié des ossements non conventionnels de plusieurs endroits dans le monde (paresseux géants, ours des cavernes, salamandres géantes, certains dinosaures, etc.). Cuvier a ainsi découvert le principe d’extinction, un « monde préalable au nôtre ». Il ne pouvait cependant pas expliquer les révolutions ayant menées à l’extinction de la mégafaune…
Tumblr media
Cuvier, le fondateur de la paléontologie des vertébrés, devait également avoir des pulsions en tout genre. Pour la petite histoire, il nomma la nouvelle espèce disparue « Mastodonte » en 1806, ce qui signifie « dent en forme de sein » en raison de la forme de type mamelon à leur surface. La traduction en grec ajoute certainement à la crédibilité du concept!
Tumblr media
Restons quelques minutes dans les histoires (très) anciennes, supportées par des scientifiques. On nous enseigne que l’extinction des dinosaures, la cinquième, a été causée par une chute de météorite, mais cette version date seulement de 1980. Elle fut tout d’abord critiquée de toute part, cela ne cadrant pas dans les valeurs de la science géologique de l’époque, portée entre autres par l’héritage des penseurs influents tels Cuvier, et Charles Lyell le géologue qui influença durablement le très renommé Darwin. Donc un géologue de l’Université Berkeley en Californie, Walter Alvarez aidé de son père physicien et d’autres scientifiques dans les années 1970, fut initialement intriqué par les amoncellements sédimentaires (représentés ci-dessus) à Gubbio en Italie, soit une roche renfermant des nombreux fossiles variés, puis une mince couche d’argile, puis au-dessus une autres couche rocheuse contenant moins de fossiles et de moindre diversité que la première. Tiens tiens, se dit-il, mais que s’est-il donc passé? L’argile en question contient de l’iridium, un métal qu’on trouve essentiellement dans les météorites… Faire accepter l’idée nécessita de répertorier d’autres formations similaires, ainsi que le « site d’atterrissage » de ladite météorite au Mexique. L’impact aurait équivalu à plus d’un million de la bombe H la plus puissante… Remercions la curiosité scientifique de ces géologues!
Tumblr media
Elizabeth Kolbert nous entraîne dans un chapitre appelé The Madness Gene, j’ai adoré! Ce concept du gène de la folie qui serait dans notre ADN expliquerait une foultitude de comportements par rapport aux hommes dits « archaïques » qui ont précédé le sapiens. Avant tout cela, le charmant Néandertal représenté ci-dessus a vécu surtout dans l’actuelle Europe pendant peut-être 400 000 ans. L’homme de Denosiva un peu moins connu et étudié, a davantage peuplé l’Asie. Les différentes espèces se sont d’ailleurs hybridées pour les populations hors d’Afrique. Je suis fier d’avoir du Néandertal en moi, étant européen d’origine! J’eusse été tibétain, mon ADN contiendrait un gène dénisovien me permettant par exemple de mieux tolérer l’altitude. Ces premiers hommes se sont ensuite fait massacrer par sapiens, malgré une période de cohabitation de plusieurs milliers d’années. Quand les hommes soi-disant modernes ne partagent pas très exactement la même interprétation de la même religion, cela les autorise à s’entretuer par millions. Imaginez quand ils rencontrent une autre espèce humaine… Revenons au gène de la folie, celui qui pousserait sapiens à développer son sens artistique, ses mythes, sa vie spirituelle… et sa soif de découvertes quels que soient les dangers qu’il n’évalue pas de toute manière! Une fois arrivé aux limites des continents, lui, il ne s’est pas arrêté (voir l’illustration ci-dessous, en milliers d’années), mais il a décidé de traverser l’océan!
Tumblr media
Afin de nourrir le propos, imaginez-vous maintenant au bord d’une plage il y environ 1 600 ans aux actuelles Îles Marquises. Un chef charismatique, Hotu Matu'a ou un de ses prédécesseurs, prend la parole et dit au groupe motivé :
« Je vous propose un voyage en pirogue à travers l’océan. On se laisse pousser par le vent pour découvrir d’autres îles. Quelle bonne idée! »
« Ouais, mais on arrive quand? », s’interroge un austronésien
« Aucune idée, et je ne sais même pas si on va trouver quelque chose, ni même à quoi cela ressemblera. Vous embarquez-tu pareil? »
« Laisse nous y penser un p’tit peu » rétorque un autre ami dubitatif…
Vous avez ici la version en français, mon austronésien du cinquième siècle étant limité. Même si vous m’injectiez assez de fentanyl dans les veines, je ne sauterais jamais de la vie dans ladite pirogue! L’histoire a toutefois démontré que de joyeux équipages s’étaient constitués, emmenant du même coup leurs outils, plantes, virus, poules et rats, et cætera. Il fallait vraiment aimer l’inconnu.
Tumblr media
Nous voici donc arrivés à Rapa Nui (Île de Pâques) après une croisière sur plus de 3 200 km, on peut penser que la traversée a duré plusieurs semaines/mois, leurs esquifs devant être moins rapides que les voiliers du Vendée Globe, je suppose. Cette île de 164 km carrés dispose de ressources somme toute limitées, en raison de sa taille, de son isolement et de sa situation bien au sud des tropiques. Une civilisation y a ensuite prospéré, empreinte de ferveur religieuse avec ses fameux 1 042 moaïs, statues de basalte. Un déclin a ensuite eu lieu avec guerres claniques à la clé, achevé par la tuberculose des européens et les pratiques esclavagistes des « visiteurs » péruviens. Je vous emmène ici, en aparté du livre d’Elizabeth Kolbert, vers la thématique de l’écocide, à savoir le syndrome de l’Île de Pâques en ce qui nous concerne (article scientifique plus complet sur le sujet). Des catastrophes naturelles et autres causes extérieures n’ont peut-être pas aidé, mais les colonisateurs d’origine ont détruit l’écosystème au complet au cours des siècles : anéantissement des forêts de palmiers géants, peut-être surpopulation au 14ème siècle, érosion des terres agricoles, surpêche côtière, ou encore la disparition de la biodiversité. Détruire son environnement sciemment ou non est définitivement un trait de caractère sapiens.
Tumblr media
Pourquoi une belle carte postale d’un château écossais, mis à part pour renchérir sur l’idée de l’écocide? Après le retrait des glaces il y a 11 500 ans, un riche écosystème s’y est installé avec une faune et une flore diversifiée, incluant la légendaire forêt calédonienne et ses grands herbivores et prédateurs. Les premiers agriculteurs néolithiques, il y a 5 900 ans, puis les populations celtes, les romains, les germaniques et les scandinaves, tous ont mis leur pierre à l’édifice pour continuer la déforestation et diminuer la biodiversité (les loups et aurochs ont été anéantis depuis bien longtemps). L’élevage de bétail a achevé les possibilités de régénération de la forêt. L’Écosse étant moins isolée que Rapa Nui, les conséquences sont toutefois moins dramatiques.
Tumblr media
Revenons davantage au propos central d’Elizabeth Kolbert et de l’extinction provoquée délibérément par l’être humain. À titre d’exemple, les espèces de Moas ont été complétement massacrées jusqu’au derniers individus par les maoris nouvellement arrivés en actuelle Nouvelle-Zélande au 13ème siècle. Le processus a peut-être duré moins de 100 ans. L’aigle géant de Haast, qui dépendait de cet oiseau mesurant jusqu’à 12 pieds, a disparu dans le sillage. Dead as a Moa, comme ils disent là-bas. Quand un rugbyman des All-Blacks vous fait la danse du Haka, prenez-le au sérieux (c’est de l’humour)! Des restes de barbecues géants pour Moas ont été retrouvés. L’espèce insulaire n’avait pas de défense appropriée pour contrer des prédateurs mammifères experts à la chasse. Pour en rajouter fraîchement en arctique, la rhytine de Steller, grand mammifère marin vivant dans les environs du détroit de Béring et découverte en 1741, fut exterminée en seulement 27 ans. La liste de ces cas de figure est prolongeable presque à l’infini.
Tumblr media
Sapiens n’extermine pas la biodiversité toujours consciemment. Le Diprotodon (wombat géant) australien ci-dessus en est une belle illustration. Il s’est éteint il y a 46 000 ans, quelques milliers d’années après l’arrivée de l’homme (dans des pirogues encore!) sur le vaste continent il y a 65 000 ans. Une sympathique troupe de chasseurs prélevant un de ces gros marsupiaux (la taille d’un hippopotame quand même) par an, le résultat est qu’il disparaît au bout de 700 ans à plusieurs milliers de miles à la ronde. Si vous ajoutez plusieurs groupes d’autres chasseurs, l’espèce s’éteint au bout de quelques milliers d’années sans que les principaux protagonistes ne s’en aperçoivent. Sur les autres continents et îles (les Amériques, l’Europe au complet, l’Indonésie, Madagascar, etc.), les mammouths, rhinocéros laineux, mastodontes, et autres paresseux géants ont subi le même sort. Le problème est une stratégie n’étant pas pérenne par rapport aux pratiques de chasse humaine : une madame mammouth a une gestation de plus de 20 mois, il n’y a pas de jumeaux, les capacités de reproduction sont présentes après l’âge de 12 ans… Même si ces herbivores sont trop gros pour avoir de la prédation animale, j’écrapoutis le smilodon d’un coup de patte, la lenteur du cycle les condamna à moyen-long terme.
La disparition de la mégafaune et surtout des grands herbivores a même changé le climat australien pour le désert que l’on connaît maintenant (plus de feux de forêts donc développement de végétation résistante et érosions des sols). Cuvier a élucidé à postériori les causes des « révolutions » ayant menées à l’extinction de la mégafaune : l’homme et ses pratiques non durables.
Tumblr media
La biodiversité et sa disparition sont beaucoup une affaire d’interconnexion qu’on sous-estime aisément. Illustrons le propos par l’exemple. Elizabeth Kolbert s’est rendue dans la forêt amazonienne à la rencontre de scientifiques œuvrant dans le projet BDFFP (Biological Dynamics of Forest Fragments Project), consistant en l’analyse et des expériences de carrés de forêt de 25 acres ou plus. Ainsi, la fourmis légionnaire Eciton Burchelli avec ses belles mandibules représentées ci-dessus, ferait vivre en association plus de 300 autres espèces, des entomologistes l’ont documenté! Maintenant, dans ladite parcelle, dont nos fourmis ne sortent plus (aucune autre colonie n’y rentre non plus), lorsqu’elles s’arrêtent de patrouiller le temps d’élever une nouvelle génération, les oiseaux fourmiliers n’ont plus rien à manger. Ces charmants fourmiliers manikup, ils sont tellement beaux, ne sachant pas faire autre chose aussi excellement, sont alors pris au dépourvu. Il en va de même pour les papillons prospérant sur les fientes de ces oiseaux. Il suffit d’un changement dans la chaîne pour tout briser. L’extinction locale devient globale ensuite.
Tumblr media
Toujours dans notre carré de forêt, connaissez-vous l’arbre Luehea Seemannii? Plus de 950 insectes différents en dépendent. Imaginez l’impact sur la biodiversité si vous coupez tous ces arbres. Nous perdrions actuellement 5 000 espèces d’insectes aux tropiques par an sur les 2 millions existantes. Il existe davantage de biodiversité lorsque l’on se rapproche des tropiques, incluant une surspécialisation des espèces animales et végétales, ne se révélant pas toujours être un avantage. Rien de tel avec une épinette du Parc De La Vérendrye. De plus les corridors (route forestière, corridor de pipeline, ville, clôture, autres) bloquent la propagation de la vie, l’espace n’ayant pas besoin d’être large, et le changement rapide des conditions climatiques n’aident en aucun cas. Revenons encore à l’analogie de la caisse de bière! Même certains oiseux ne traversent pas les routes forestières, le Scaled Backed Antbird est aussi casanier que ma mère!
Tumblr media
La Pangée était le supercontinent regroupant presque toutes les terres émergées jusqu’à il y a environ 200 millions d’années. Par la suite, nos continents actuels se sont alors séparés à la manière d’un casse-tête dont on écarte les morceaux. Cela signifiait donc que théoriquement toutes les espèces animales et végétales avaient le loisir de coloniser les différentes terres, sans être gênées par les étendues maritimes. Elizabeth Kolbert nous arrive dans ce cadre avec le concept de Nouvelle Pangée : même si nous vivons sur différents continents, la réalité est que plus aucun être animal ou végétal ne vit en isolation sur son île ou continent en raison de la mobilité humaine. Le phénomène a gagné en vitesse au cours des derniers siècles. Prenons les exemples (ils ne figurent pas dans le livre) de la grande peste noire qui aurait tué plus de la moitié des européens en huit ans, en partant alors d’Asie centrale, du Kirghizistan. Le virus du COVID, cela a dû lui prendre un gros huit heures de se rendre de Chine jusque partout dans le monde!
Tumblr media
Les animaux et végétaux apprennent à se défendre des virus et prédateurs qui leur sont liés, si tant est qu’ils évoluent ensemble, telle une « course à l’armement », sur plusieurs milliers d’années. Mais apportez la maladie hollandaise à l’orme d’Amérique et l’espèce se retrouve décimée en quelques décennies. Concernant notre sixième extinction, Elizabeth Kolbert nous cite le cas de la petite chauve-souris brune appelée aussi Myotis Lucifugus, vivant en Amérique du Nord, qui est passée du statut d’espèce abondante à celui d’espèce menacée en juste quelques années, en raison d’une infection fongique importée (syndrome du museau blanc pour les curieux) à laquelle elle n’était pas immunisée, contrairement aux congénères outre-Atlantique. En début de chronique, je vous parlais de la disparition des amphibiens. En fait, à peu près toutes les grenouilles et crapauds des Amériques sont menacés de disparition en raison du champignon appelé Batrachochytrium Dendrobatidis, ou Bd pour la version courte. À l’origine, le Bd aurait été introduit soit par la xénope lisse, grenouille africaine utilisée pour des tests de grossesse dans les années 50 et 60, ou par notre sympathique wawaron. Les deux sont porteurs du Bd mais n’en meurent pas. Le champignon se retrouve maintenant partout dans les cours d’eaux et milieux naturels jusqu’en Amazonie.
Tumblr media
Conséquences? Si on veut encore pouvoir admirer des grenouilles arboricoles, telle la grenouille dorée du Panama, des scientifiques doivent collecter les dernières survivantes, puis maintenir cet emblème national dans des aquariums en captivité, sachant qu’elles ne pourront plus jamais retourner dans leur milieu naturel. Quelle tristesse!
En conclusion, il est déjà trop tard pour freiner la perte de la biodiversité. C’est davantage qu’un nouvel équilibre avec moins d’espèces animales et végétales, mais une dégradation constante et accélérée de la diversité au cours des années (pas des siècles). Je vous fais grâce de l’explication des modèles prédictifs (universal dispersal scenario), avec un horizon pour 2050 seulement. Donc, avec le maximum de réchauffement prévu en 2015, on arrivait avec un taux d’extinction jusqu’à 32%. L’article en question a été publié dans le journal Nature. Le National Geographic a ajouté que le réchauffement condamnait 1 million d’espèces d’ici 2050. Sachant que le 1,5 degré alors évoqué ne tient plus, on sera probablement au-dessus de 2 degrés et plus en 2100, alors imaginez…   
Crédits photos :
Kinohi le corbeau hawaïen, couverture du livre, crapaud doré du Monteverde, Suci la rhinocéros de Sumatra, carte des rhinos de Sumatra, condor de Californie, profil de mastodonte,  molaires de Mastodonte, les roches de Gubbio, homme de Néandertal, expansion de l’homme moderne, statues de Rapa Nui, château écossais, moas, diprotodon, fourmis légionnaire, arbre Luhea, carte de la Pangée, petite chauve-souris brune, grenouille dorée du Panama, photos tirées du livre de Elizabeth Kolbert prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange).
0 notes
cleopattes · 2 years ago
Text
David Wallace-Wells : The Uninhabitable Earth, un titre qui fait peur!
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Je vous ai parlé, lors des précédentes capsules, d’ouvrages de référence publiés il y a de nombreuses années. Il était alors temps de sauter dans la réalité actuelle des changements climatiques qui s’accélèrent depuis la dernière décennie! Un des meilleurs choix pour ce faire est le livre de David Wallace-Wells paru en 2020. 
Tumblr media
Le titre The Uninhabitable Earth – Life After Warming peut faire peur. Mais sachez que la réalité qu’on ignore ou qu’on ne veut pas voir est encore plus inquiétante! L’auteur pourra peut-être vous générer de l’éco-anxiété, mais sachez qu’il n’invente aucun des faits énoncés, toutes ses sources sont répertoriées dans les quelque 80 pages de notes. À noter que son titre professionnel est columnist and deputy editor au New York Magazine. Son métier, c’est donc d’être un journaliste qui prend position, faits à l’appui! Le livre s’est valu tout un lot de critiques élogieuses, tel qu’illustré ci-dessous, on croit The Washinghton Post quand il déclare qu’il a le même potentiel que Silent Spring de Rachel Carson. Soulignons en marge la qualité d’écriture justement journalistique, le rendant facile à lire et livrant son message d’une manière dynamique et efficace.
Tumblr media
Résumer les conséquences des changements climatiques présents et futurs décrits dans les 250 pages n’est pas chose aisée. Alors commençons par un peu d’histoire pour savoir comment on en est arrivé à ce point, en se basant sur l’incontournable Sapiens: A Brief History of Humankind, rédigé par le très inspirant Yuval Harari, historien et universitaire. Voyez ci-dessous la couverture d’origine du livre, la première version étant écrite en hébreu.
Tumblr media
L’idée que le soi-disant « progrès » soit née avec la sédentarisation et l’agriculture est intéressante. Il est question de la culture du blé qui a domestiqué l’homme (oui, c’est bien dans ce sens que je l’ai écrit!). Pour simplifier, nous avons ensuite vu à la création de la notion de propriété privée (quel drôle de concept quand on y pense), on a assisté à une augmentation lente de la population, l’établissement de villes avec leur pouvoir central et l’institution de hiérarchies dans la société et les inégalités qui vont avec. Tout a donc commencé il y a environ 12 000 ans, soit environ 5% de notre histoire de sapiens, l’homme moderne existe depuis au moins 200 000 ans. Les famines, les guerres et les épidémies limitaient la croissance de la population humaine et son impact sur son environnement. Ces trois problèmes ont fini par être réglés progressivement au cours du temps. Après le Moyen-Âge surtout s’est développé le système bancaire et le crédit. Finalement l’humanité a commencé à utiliser les énergies fossiles massivement à la révolution industrielle. Le chasseur cueilleur de l’âge de pierre était davantage en adéquation avec son environnement, même s’il avait participé à l’extinction de plusieurs espèces animales et autres grands mammifères. Il était aussi probablement en meilleure santé et moins anxieux (tsé… quand tu ne possèdes rien et que ta subsistance ne dépend pas entièrement de la météo…).
Tumblr media
Faisons un petit aparté concernant le système bancaire moderne et le crédit. Ce dernier, libéré de contraintes religieuses, s’est surtout développé à partir de la Renaissance. Expliqué simplement, la banque prête à découvert l’argent déposé par ses clients à des emprunteurs, moyennant des frais d’intérêts en retour. Le tout repose sur la confiance (fiducia en latin…), le banquier espérant que ses clients détenant un compte ne retirent pas leurs avoirs et que les emprunteurs remboursent. Le système bancaire encourage donc les entrepreneurs optimistes quant à l’avenir et la création de richesses monétaires, et aussi la production et la consommation de quantités de biens manufacturés.    
Tumblr media
On le sait, le réchauffement/changement climatique est causé par les gaz à effet de serre (GES) générés par l’utilisation des énergies fossiles, que sont le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Ces énergies sont dites non renouvelables, puisqu’elles se sont constituées à partir de matière organique vieille de plusieurs dizaines de millions d’années. Autrement dit, le carburant avec lequel on remplit le réservoir du VUS détruisant la planète un peu plus à chaque tour de roue, c’est du restant de dinosaure! Hallucinant que 80 % des énergies consommées soient encore non renouvelables en 2021.
Tumblr media
D’aucuns pourraient croire que les responsables de ces changements climatiques soient les Anglais du 19ème siècle avec leurs machines à vapeur et autres locomotives au charbon, tchou tchou. Que nenni! La consommation d’énergies fossiles de l’humanité a commencé à exploser après la seconde guerre mondiale (lisez ma chronique de décembre 2022 pour plus de détails et de chiffres). David Wallace-Wells précise que 85 % de toutes les émissions de carbone dans l’atmosphère dues à la combustion de ce type d’énergies l’ont été justement depuis la période susmentionnée. Mieux (pire) encore : lors des trois dernières décennies, ce taux est supérieur à 50%! On assiste donc à une forte accélération, alors que la science nous a clairement démontrés, depuis, quelles étaient les conséquences des GES. Nous jouons dans un mauvais film dont le titre serait « Le climat hypothéqué pour longtemps, le temps d’une hypothèque ».  
Imageons le propos. La situation actuelle revient à laisser tourner le moteur de sa voiture dans un garage fermé, la conséquence étant que l’on finit par mourir intoxiqué aux gaz d’échappement. Dans ce cas, il faudrait simplement couper le moteur et ouvrir la porte. Au lieu de cela nous appuyons sur la pédale d’accélérateur!
Si l’on veut éviter les trois ou quatre degrés de réchauffement d’ici 2100, qui rendraient inhabitables des régions entières d’Afrique, des É-U, de l’Australie ou d’Amérique du Sud, la responsabilité repose sur la génération actuelle héritant de la situation justement créée pendant les trois dernières décennies. Globalement, la Chine, les É-U et l’Inde seraient « en première ligne des risques climatiques » d’ici 2050 selon une compagnie analysant les répercussions financières des changements climatiques, c’est à lire.
Tumblr media
À titre indicatif, il est bon de prendre en considération que l’histoire de la terre a connu cinq extinctions de masse, et que quatre d’entre elles (la cinquième, ce sont les dinosaures il y a 66 millions d’années) avaient pour origine des changements climatiques causés par le CO2. La « mère de toutes les extinctions », celle du Permien il y a 250 millions d’années, fut due par quantité de CO2 ayant réchauffé la planète de 5 degrés Celsius, le tout accéléré par la libération de méthane dans l’atmosphère. En fait, nous avons actuellement un tiers plus de carbone qu’on n’en a jamais eu depuis 800 000 ans.
Tumblr media
Mettons maintenant l’emphase sur les faits, sur quelques aspects du livre qui illustrent ces changements climatiques. Le réchauffement climatique, ce n’est pas seulement une température moyenne augmentant et faisant monter le niveau des mers, en créant quelques catastrophes naturelles, sporadiquement. L’auteur a divisé le « chaos » climatique actuel et prévisible en douze sections (traduction personnelle) : les chaleurs mortelles, la faim, les inondations (montée des eaux), les feux de forêt, les désastres qui ne sont plus naturels, le manque d’eau douce, l’agonie des océans, l’air irrespirable, les vagues de chaleur, l’effondrement économique, les conflits climatiques et les systèmes (événements arrivant en cascades). Quand on lit tout cela, on a l’impression d’entendre le bulletin de nouvelles télévisées. Prenons juste l’exemple de la Californie qui, au choix, brûle ou se fait inonder, dépendamment des années. Voici ci-dessous donc quelques éléments marquants.
Tumblr media
La thématique des inondations et du niveau de la mer frappe l’imaginaire de tout un chacun. Selon les projections, même 2 degrés de réchauffement se traduiraient par 2 mètres d’augmentation du niveau de la mer d’ici 2100. Cela ne semble pas si « énorme » de prime abord, mais en fait, cela représente des grands pans de territoire submergés partout dans le monde. Pensez aux Maldives, aux Îles Marshall, au Bangladesh ou une grande partie de la Floride. Relions maintenant cela aux émissions de carbone. Chaque américain émet en moyenne chaque année assez de carbone pour faire fondre 10 000 tonnes de glace en Antarctique. Avec notre niveau de consommation, chacun de nous ajoute 5 galons à chaque minute. Cette fonte de la glace est accélérée par l’effet albédo, le réfléchissement de la lumière sur la glace limitant sa fonte. En absence de celle-ci donc, toute la chaleur induite par la lumière est absorbée par l’eau.
Tumblr media
À plus long terme, soit au bout de plusieurs dizaines d’années ou siècles, une montée des températures de 3 degrés Celsius pourrait se traduire par une montée des eaux allant jusqu’à 50 mètres, l’USGS avançant le chiffre de 80 mètres dans le pire de cas. Cela voudrait dire par exemple que Montréal serait pratiquement entièrement sous les eaux, sans compter de nombreuses autres grandes villes et des rivages qui pourraient reculer de plusieurs dizaines de kilomètres dans certains cas. Si vous voulez acheter un condo dans la métropole québécoise, visez le quartier proche de Mont-Royal plutôt que le Vieux Port, question de pérennité de l’investissement… Ces prédictions remplissant votre tasse d’éco-anxiété ne figurent pas seulement dans ce livre, mais aussi dans quantités d’articles, tel celui déclarant qu’au moins 15 millions de personnes dans le monde sont menacées par des inondations provenant de lacs glaciaires, ou encore que « la superficie de la banquise du pôle Sud n’a jamais été aussi petite ».
Tumblr media
Les feux de forêt font également très peur, pouvant provoquer des troubles de stress post-traumatique pour les évacués, tel qu’expliqué dans le livre. La Californie est souvent dans l’actualité ces derniers temps (la photo ci-dessus est justement celle d’un feu californien de 2021), en raison des pluies et coulées de boue dévastatrices. Elle est également abonnée aux feux de forêts, par exemple 440 miles carrées ont été brûlés en 2017, forçant l’évacuation de plus de 100 000 résidents de cet état. Ces feux étaient sans précédent. Mais cela recommença l’année suivant à l’été 2018 où plus de 2 000 miles carrés brulèrent également. Ces feux incontrôlables effraient, d’autant plus qu’ils atteignent aussi nos villes. Ces feux qui vont revenir de plus en plus souvent frappent donc maintenant les pays dits riches et industrialisés. Les conséquences du réchauffement climatique ne se bornent pas seulement au Sahel ou à l’Arctique… De plus, un arbre qui brûle relâche le carbone accumulé tout au long de sa vie, amplifiant les conséquences environnementales des feux. Globalement, la déforestation compte pour 12% des émissions de carbone, et les feux pour 25%. S’attaquer à ces problèmes solutionnerait en partie l’augmentation ininterrompue des émissions planétaires. C’est pourquoi le fait de planter des arbres et de cesser d’en couper améliorerait le sort de la planète à court terme.
Tumblr media
Les forêts en brûlant, passent donc du statut de capteur à émetteur de carbone. Dans le même registre, le pergélisol, en fondant, va apporter des « surprises », sous forme de virus et de formes de vie, notamment des bactéries, qui pourront redevenir actives avec leur dégel. Par exemple, en 2018, des scientifiques ont fait revivre un ver gelé dans le pergélisol depuis 42 000 ans. Ainsi, d’anciennes maladies hautement infectieuses et transmissibles pourraient revenir à la surface, si toutefois elles survivent à l’épreuve du dégel. Citons par exemple la peste bubonique, la variole, la grippe espagnole, plus toutes celles que l’on ne connaît pas encore et qui étaient présentes il y a plusieurs centaines ou milliers d’années. Ces scénarios ne sont pas fantaisistes, un enfant est mort en Russie et une vingtaine d’autres infectés par le virus de l’anthrax (non non, pas le groupe métal qui chantait avec classe Efilnikufesin ; écoutez les paroles, il y a des fois je me sens d’même) après le maniement d’une carcasse de renne gisant dans le pergélisol depuis au moins 75 ans. Vous voulez des chiffres pour en mesurer l’ampleur? D’ici 2100, jusqu’à 100 milliards de tonnes de carbone provenant de ce dégel arctique auront été libérés, soit l’équivalent de la moitié de tout le carbone émis par l’humanité depuis le début de l’industrialisation. Le méthane emmagasiné dans le sol, c’est comme du dentifrice dans son tube, une fois sorti, personne ne peut le rentrer à nouveau. Le méthane est un gaz à effet de serre 34 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. De quoi encore participer au réchauffement planétaire.
Tumblr media
En 2023, on doit parler de technologies, ne serait-ce que pour une question de crédibilité. La révolution des énergies vertes, si magnifique soit-elle, n’a pas permis de réduire les GES qui continuent d’augmenter. Le marché n’a pas profité de cette opportunité pour retirer du circuit l’utilisation des énergies fossiles. En fait, il les a seulement ajoutées au système existant. On retourne à la case départ. C’est ce qu’on appelle de la croissance du point de vue économique, mais c’est un suicide environnemental. Pensez-y, on brûle 80% plus de charbon qu’on ne le faisait en 2000!  
Tumblr media
Le chiffre à retenir, c’est 0,007%, rien à voir avec un film macho d’espionnage qui vieillit mal. Cela représente le pourcentage d’eau à la fois douce et accessible à l’être humain pour ses besoins. Autrement dit, l’eau douce que l’on boit et avec laquelle on se lave demeure une rareté, toutes proportions gardées. Selon les Nations Unies, 5 milliards de personnes pourraient avoir un accès limité à l’eau douce en 2050. Les citoyens canadiens sont chanceux! Les É-U ne seront pas épargnés, les problèmes se font déjà vivement ressentir en Arizona ou dans le sud de la Californie notamment. Las Vegas au Nevada ne sera peut-être pas éternelle non plus. L’Inde, le pays qui s’apprête à être le plus peuplé de la planète, devrait ne bénéficier que de la moitié de l’eau dont elle a besoin en 2030. L’eau douce en quantité infinie et sur demande, comme on s’est habitué partout en Amérique du Nord et en Europe, cette période tire peut-être à sa fin, la ressource pouvant se faire rationner par les autorités publiques. D’ailleurs, l’eau douce et son accès ont un excellent potentiel pour générer des conflits entre communautés et pays. Un certain Peter Gleick a recensé 500 conflits armés reliés à l’eau depuis 1900, dont presque la moitié depuis 2010.
Tumblr media
Dans une chronique précédente, je vous parlais de réfugiés climatiques au 4ème siècle avant JC! L’eau salée ou douce participera assurément à ce phénomène dans les décennies à venir. Selon l’ONU, il devrait y avoir 200 millions de réfugiés de cette catégorie en 2050! Cinquante ans plus tard en 2100, rien que la hausse du niveau de l’océan provoquera 13 millions de déplacés aux É-U. Pensez surtout à la Floride et la Louisiane. Revenons à l’horizon 2050 avec la Banque Mondiale selon laquelle plus de 140 millions de personnes seront réfugiés climatiques en 2050 dans seulement trois régions : 86 millions en Afrique sub-saharienne, 40 millions en Asie du Sud et 17 millions en Amérique latine. Le secrétaire général de l'ONU en février 2023 a brandi la menace d’un « risque d'un exode d'ampleur biblique en raison de la montée du niveau des océans provoquée par le réchauffement ». Laissons faire la référence biblique mais retenons les prochains bouleversements géopolitiques, pour mieux nous y préparer. D’ailleurs, comment tout cela va-t-il s’opérer sans problèmes et sans conflits?  
Concluons maintenant à propos de The Uninhabitable Earth de David Wallace Wells. J’aurais pu vous synthétiser d’autres thématiques évoquées, mais la chronique est déjà assez longue, en espérant que vous vous soyez rendu jusqu’ici! Au lieu de cela, achetez et lisez ce livre. Finalement, les changements climatiques sont démocratiques, dans ce monde trop souvent autoritaire. Chacune et chacun de nous a un impact, ne serait-ce que quand on ouvre la lumière ou achetons un billet d’avion. Tout le monde a une responsabilité et des devoirs liés à ces changements, même s’il demeure aisé d’alléguer que ce sont les gouvernements qui doivent apporter des solutions, ou que c’est la faute des méchantes compagnies pétrolières et minières.
Même si je crie dans le désert, il y a urgence d’agir. Comment s’adapter et atténuer les conséquences? Quelques exemples : en changeant nos comportements de consommation (en la réduisant drastiquement), nous pouvons aussi œuvrer vers une économie complétement décarbonée et utiliser principalement (idéalement « seulement ») des énergies renouvelables. Nous devrons réimaginer notre agriculture, envisager de ne plus ou nettement moins consommer de viandes et de lait, planter des arbres, et cætera. On s’entend pour dire que la transformation est majeure. La mobilisation est comparable à celle de la seconde guerre mondiale, soit un effort mondial. C’est le GIEC en 2018 qui l’a dit! Les nazis n’ont pas été stoppés avec des taxes sur le carbone et des déclarations d’intentions, mais bel et bien grâce à une mobilisation militaire générale internationale et coordonnée.
Crédits photos : couverture du livre Sapiens de Yuval Harari, les premiers agriculteurs, cheminées et GES, locomotive à vapeur, extinction de masse du permien, illustration des changements climatiques – ONU, glacier qui fond, inondations issues des lacs glaciaires, Feu de forêt, pergélisol, panneau d’énergie solaire,  eau douce, réfugiés climatiques, photos tirées du livre de David Wallace-Wells prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange).
1 note · View note
cleopattes · 2 years ago
Text
Rachel Carson, The Sea Around Us, la belle histoire de l’océan à travers les âges
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Tumblr media
L’océan, composant plus des deux tiers de la surface du globe, a toujours défié l’imagination et les peurs de l’espèce humaine, il apparaît si vaste et inaccessible à travers ses fosses abyssales, il demeure encore aujourd’hui une frontière non entièrement explorée par l’humanité. Saviez-vous, par exemple, que des courants sous-marins, telles des rivières invisibles, de débits de plusieurs milliers de fois celui du Mississippi avaient été découverts, ainsi que des chaines de montagnes encerclant le globe? Connaîtrait-on mieux la lune que nos profondeurs océaniques et ses dynamiques? Bien possible!
Tumblr media
Le livre The Sea Around Us de Rachel Carson se propose de représenter un état des connaissances de cet univers, aidé par le savoir encyclopédique de l’auteure et de sa plume unique, captivant le lecteur tout au long de ce voyage tant instructif que salé. The Sea Around Us a gagné beaucoup de reconnaissances à sa sortie en 1951, incluant le « National Book Award for non-fiction ». Il fut tout autant un best-seller selon la liste du New-York Times pendant 86 semaines! Plus de 250 000 copies furent vendues, rien qu’en 1951, sans compter ses extraits publiés dans d’autres parutions. Ce succès permit l’indépendance financière à Rachel Carson et lui changea la vie.
Tumblr media
Vous l’aurez compris, c’est l’océan qui conduit le récit du début à la fin. On est moins dans l’identification des animaux et des espèces, comparativement à Under the Sea Wind (lire la chronique dédiée), que dans la science océanographique au sens large. Parmi tous les sujets d’intérêts du livre, nous ne les retiendrons pas tous, afin de demeurer relativement concis, pertinent, et de pouvoir rattacher le propos à nos problématiques contemporaines à la fin. Le but est également de laisser suffisamment d’inconnu pour que vous le lisiez avidement!
Tumblr media
La première thématique est un peu académique, puisqu’elle concerne les cycles géologiques sur plusieurs milliards d’années, et plus important, la création de la vie! Nous vous faisons grâce ici des différentes ères, veuillez juste consulter les deux captures d’écran avant et après ce paragraphe.
Tumblr media
Les plus vieilles roches de la planète auraient ainsi plus de 2 milliards d’années, une fois que la masse de gaz se fut suffisamment liquéfiée, refroidie puis durcie. On y apprend avec un peu de stupéfaction curieuse que la lune serait la fille de la terre, à la suite de roches en fusion s’étant détachées en orbite terrestre via un phénomène de résonance due aux marées pendant 500 ans. C’est à lire.
Tumblr media
Une fois la croûte terrestre suffisamment refroidie, donc, il plut de manière intense pendant plusieurs centaines d’années, au point de créer les océans. On s’accorde pour alléguer, autant dans le livre de Rachel Carson qu’auprès d’autres sources, que les premières formes de vie microbiennes remonteraient à plus de 3 milliards d’années (voir ci-dessus un fossile jeune de 2,1 milliards d’années)! Personne ne sait avec certitude comment ces premières cellules se sont créées et ont acquis la capacité à se reproduire. Vous pourriez toutefois essayer chez vous, dans votre lavabo de cuisine, de mélanger quantité de substances organiques, avec du dioxyde de carbone, du soufre, de l’azote, du phosphore, du potassium, du calcium, le tout dans de l’eau salée, puisque la vie vient de l’océan, on se répète. Ainsi vous pourriez peut-être créer un protoplasme, bonne chance! Laissez ensuite macérer et évoluer pendant quelques centaines de millions d’années.
Tumblr media
La seconde thématique retenue concerne les courants et les marées. Parmi les autres sujets d’intérêt, notons les explications à propos de la vie dans les eaux de surface ou encore dans les abysses caractérisés par des pressions écrasantes et une obscurité totale. Les forces qui créent les courants sont les masses d’eaux froides ou chaudes qui se rencontrent, les vents, le soleil et la lune, la rotation de la terre vers l’est, les barrières formés par les continents! L’eau plus chaude notamment prend du volume et remonte à la surface, tandis que la plus froide devient plus dense et se dirige en direction du plancher océanique. Les hémisphères nord et sud ne se comportent pas de la même manière non plus (voir illustration ci-dessus). Ainsi, l’eau salée des océans est toujours en mouvement. Ces courants prennent des proportions qu’on ne pourrait imaginer, prenons l’exemple du Gulf Stream qui, du Yucatan jusqu’à la Floride, devient une véritable rivière dans la mer, avec une largeur de 95 miles pour une profondeur d’un mile, avec une vitesse de trois nœuds! De quoi compliquer ou faciliter la vie des navigateurs et autres amateurs de sport nautique.
Tumblr media
Les courants ont la capacité à créer des climats et de l’activité économique sur les continents, tel celui de Humboldt, courant froid remontant la côte ouest du continent sud-américain. Celui-ci génère énormément de vie aquatique, incluant une abondance d’oiseaux marins et la prospérité de l’industrie du guano en découlant (sans jeu de mots), en plus d’entretenir un système productif de pêcheries (sardines, anchois, maquereaux et cætera). Mais advenant les épisodes irréguliers de El Nino, courant chaud provenant des tropiques qui dévie celui de Humboldt, le climat aride de toute la région se retrouve modifié. Surviennent alors notamment des événements climatiques extrêmes, telles des pluies torrentielles détruisant les cultures et les infrastructures au Pérou et au Chili. Les économies et écosystèmes des pays côtiers concernés s’en retrouvent bouleversés, en attendant la fin du phénomène.
Tumblr media
Concluons ce propos par le spectaculaire mécanisme des marées, sachant que chaque goutte d’eau des océans, même au plus profond des abysses, répond aux mystérieuses forces des marées, résultantes de l’attraction gravitationnelle avec les astres. Les plus importantes marées au monde ont lieu au Canada, dans la baie de Fundy. Les chiffres sont astronomiques, de l’ordre de 160 milliards de tonnes d’eau deux fois par jour (40 ou 50 pieds d’amplitude), soit plus que le débit total de toutes les rivières au monde. Quelqu’un a mesuré cela, j’espère que cette personne ne l’a pas fait avec une petite chaudière! La force des éléments naturels dépasse parfois l’entendement humain.
La troisième thématique traite de l’impact des cycles océanographiques sur l’histoire humaine. Un certain Otto Petterson, océanographe suédois de son état, étudia la question dans la première partie du 20ème siècle, relevés maritimes instrumentaux à l’appui. Ses recherches lui permirent donc d’établir des liens entre les courants marins entraînant des variations climatiques et les bouleversements politiques et économiques, et cela sur plusieurs siècles.
Tumblr media
Migration des peuples teuton et cimbre
Illustrons le propos avec un exemple précis. En l’an 330 avant notre ère, soit il y a plus de 2 300 ans, Pytheas, un géographe et explorateur grec de Marseille ayant vogué jusqu’en Islande (imaginez le périple à l’époque!), décrivit alors une mer congelée sous ces latitudes. Selon les observations, cela coïncida avec les migrations des tribus du nord de l’Europe, celles désignées non sans condescendance comme « barbares », qui mirent à mal l’empire romain. Cette période de changements climatiques se concrétisa en orages violents, inondations et autres catastrophes naturelles. Les teutons notamment, et quelques autres peuples, migrèrent du Jutland (Danemark actuel) rendu trop inhospitalier jusqu’en Gaule, sans ménager les autres peuples sur leur passage, les celtes en place ayant été expulsés manu militari et repoussés à l’ouest par cette « invasion venant de l’océan ».
C’est le moment de mes commentaires personnels, sortons du livre de Rachel Carson l’espace d’un instant! À cette époque, les formulaires longs informatisés de recensement n’ayant pas encore été adoptés par les teutons et autres romains avant-gardistes, la population ne peut qu’être estimée. Retenons toutefois le chiffre d’une population mondiale de 200 millions d’humains au maximum, n’hésitant pas à s’entretuer pour des questions de territoires (l’histoire se répèterait-elle?). Notre planète est aujourd’hui 40 fois plus populeuse et les changements climatiques nous forcent déjà à se relocaliser dans certains cas. Citons par exemple  l’Indonésie qui déménage sa capitale, devant la montée des eaux et la pollution, ou encore les Îles Fidji qui se font engloutir un peu plus à chaque jour, sans compter Kiribati et Tuvalu qui sont appelées à disparaître prochainement et complétement. Espérons seulement que l’inexorable montée des eaux et les zones de l’hémisphère sud rendues bientôt inhabitables en raison du réchauffement (température, sécheresses, agriculture, etc.) ne mèneront pas l’humanité à s’entredéchirer dans des conflits sanglants. Le Canada incluant le Québec et ses « quelques arpents de neige », tel que décrit naguère, risque de devenir de plus en plus intéressant aux yeux du reste de l’humanité avec ses 20% d’eau douce de la planète. Soyons conscients de notre chance et des enjeux pouvant en résulter d’ici quelques années ou décennies.   
Tumblr media
Revenons à notre propos initial et à The Sea Around Us avec un autre épisode climatique, celui-ci de réchauffement. Ainsi, au 10ème siècle, il n’y avait probablement pas de neige et de glace le long des côtes européennes, ainsi qu’au Groenland (le pays vert!) et en Islande, permettant une navigation aisée vers ces deux dernières destinations à partir de l’Irlande et de la Scandinavie. Tout cela explique qu’Erik le Rouge explora et colonisa le Groenland avec ses joyeux camarades à partir de 984 et qu’aucune mention de glace ne fut faite dans les sagas. Des fruits d’excellente qualité y poussaient (selon les récits de l’époque) et le bétail y paissait en grand nombre, gracieuseté d’un doux climat. La situation changea cependant à partir du 13ème siècle, où les routes maritimes durent être modifiées en raison d’un refroidissement marqué de l’océan et conséquemment des terres à proximité. Les lieux de colonisation, abandonnés plus tard au 14ème siècle, sont actuellement sous les pieds des glaciers.
Bien que datant des années 50, le contenu de The Sea Around Us reste pertinent puisque basé sur des données scientifiques qui sont, de plus, fort bien vulgarisées grâce à l’écriture unique de Rachel Carson. En résumé, 180 pages de bonheur salé qui vous feront voyager!
Crédits photos : The Sea Around US – couverture du livre, fossile de 2,1 milliards d’années, courant de Humboldt, baie de Fundy, carte de migration des peuples cimbre et teuton, Éric le Rouge, photos tirées du livre de Rachel Carson prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange).
0 notes
cleopattes · 2 years ago
Text
On en est rendu où dans le réchauffement climatique en 2023? GES, (sur)consommation d’énergie… et digressions polémiques!
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Depuis la période de référence préindustrielle (1850-1900), la réponse est 1,15 °C, selon l’agence météorologique mondiale, agence spécialisée des Nations Unies. Beaucoup ou peu? Regardez juste le graphique ci-dessous…
Tumblr media
L’accélération est très forte depuis les années 1980. Le rapport de novembre 2022 ajoute sans cérémonie : « 2015 to 2022 are likely to be the eight warmest years on record ». Si vous frissonnez encore un petit peu, sachez que les sept dernières années dans l’Arctique ont été les plus chaudes depuis 1900 (données de décembre 2022, Courrier International rapportant les données de l’agence NOAA). Voici ci-dessous une photo rafraichissante d’Alaska.
Tumblr media
On ressent ce réchauffement climatique dans notre quotidien, année après année. Entre 2007 et 2014, j’ai été capable d’entretenir une patinoire extérieure sur le gazon entre les derniers jours de décembre et début mars en Montérégie, les enfants ont adoré. Après ces années, j’ai renoncé à l’idée, les périodes de pluie et de dégel se multipliant. Dans la même veine, nous avons effectué un voyage en 2005 puis en 2019 dans l’Ouest Canadien, particulièrement le long de la Icefields Parkway. Devant le recul manifeste des glaciers, j’avais finalement pris mes clichés des panoramas en sépia la seconde fois, jugeant le mode plus approprié à la nouvelle situation.
Tumblr media
Il existe cependant des phénomènes naturels observés dès la fin du 19ème siècle et début du 20ème, tel que souligné dans le livre The Sea Around Us de Rachel Carson. Ainsi, le changement des courants marins en Atlantique Nord provoqua une redistribution des grandes masses d’eau chaude autour de l’Islande et du Spitsbergen (voir la photo ci-dessus d’un de ces glaciers), avec un recul de tous les glaciers de cette région à cette époque. La température de la mer le long des côtes norvégiennes augmenta d’ailleurs au cours des années 1920. Parmi les effets collatéraux, citons les déplacements de populations de certaines espèces de poissons vers le nord et des pêcheries y étant liées. On évoqua aussi une augmentation des activités solaires et un autre patron de circulation des vents du sud influant sur lesdits courants en question. La planète Terre connaît certes un réchauffement depuis la fin de la dernière glaciation du pléistocène, mais les « autres agents au travail » sont indéniablement humains, on le sait aujourd’hui, ce qui n’était qu’hypothèses il y a encore quelques décennies.
Tumblr media
Pour revenir à Rachel Carson, elle avait donc su alarmer l’opinion publique par rapport aux DDTs en 1962. Elle faisait certes mention auparavant à des pratiques de pêches non durables, notamment celle du American shad (alose) dans le Potomac (photo ci-dessus). Elle n’évoquait pas encore le réchauffement climatique global ou les gaz à effet de serre (GES). L’histoire n’en était pas encore rendue à cette reconnaissance puisque des données scientifiques tangibles doivent soutenir les allégations. Pensez-y, même en 2022 - 2023 et tout ce que l’on sait sur le sujet du réchauffement et des catastrophes naturelles devenant une triste normalité, le club des « ben d’même » (référence prise à Richard Desjardins) compte encore et toujours de très nombreux membres.
Tumblr media
1988, c’est la date à laquelle la communauté scientifique a vraiment commencé à sonner l’alarme publiquement et mondialement concernant le réchauffement climatique. James Hansen, un scientifique de la NASA, données à l’appui, livra alors en juin de cette année un plaidoyer devant le congrès américain et déclarant « Global warming has reached a level such that we can ascribe with a high degree of confidence a cause and effect relationship between the greenhouse effect and observed warming...It is already happening now …The greenhouse effect has been detected and it is changing our climate now...We already reached the point where the greenhouse effect is important. »
Quelques mois plus tard, en novembre, le « Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) », ou GIEC en français (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) fut créé à la demande du G7 et fut chapeauté par l’ONU, visant à fournir un avis sur les changements climatiques et ses impacts politiques et économiques. En 2021, 195 pays en faisaient partie.
Tumblr media
C’est d’ailleurs le GIEC qui fournit la notion de températures préindustrielles combinées de l’air et de la mer (en surface pour les deux), soit 1850-1900. Quand on entend par exemple « objectif de 1,5 degrés Celsius » d’augmentation (ce sera allégrement fracassé de toute manière, avez-vous entendu les conclusions de la COP 27?), cela réfère donc à ces quelques décennies du 19ème siècle. La science du changement climatique est donc relativement jeune encore, mais tellement bien documentée par des expertises indépendantes. Nous détaillerons les effets de ces changements semblant irréversibles lors de la future chronique consacrée à David Wallace-Wells, The Uninhabitable Earth.
Tumblr media
Dans l’immédiat et pour rajouter une petite couverture chauffante au propos, citons le dernier rapport du Programme Environnemental des Nations Unies, qui a fêté ses 50 ans en 2022 (visionnez la vidéo, elle est tellement instructive, en vous posant la question de ce que l’espèce humaine a commis au nom du « progrès »), vous ne trouverez pas meilleure crédibilité. Ainsi, il va comme suit : « Policies currently in place point to a 2.8°C temperature rise by the end of the century. Implementation of the current pledges will only reduce this to a 2.4-2.6°C temperature rise by the end of the century, for conditional and unconditional pledges respectively ». Je traduis : en 2100, il fera un peu plus chaud à l’Étape le long de la route 175, et vous aurez potentiellement les pieds dans l’eau salée si vous habitez encore à Montréal. J’aimerais tellement que ce soit de l’humour, mais tel n’est pas le cas.
Allons maintenant aux émissions de GES qui causent le réchauffement climatique. Selon l’UNEP, nous sommes passés mondialement de 38 gigatonnes de CO2 en 1990 à 54 en 2020, soit une augmentation moyenne de 1,1% par an (le taux de progression se réduit cependant, fiou!). On s’attend à un nouveau record en 2021, suivant la légère baisse causée par la COVID. A-t-on atteint un plateau? On l’espère vivement.
Tumblr media
LULUCF : Land Use, Land Use Change and Forestry
Détaillons maintenant par pays selon le précité UNEP, tel qu’illustré ci-dessus, en gigatonnes de CO2 par pays, et tonnes métriques de CO2 per capita. Au-delà des chiffres et unités (c’est-tu beaucoup 9 gigatonnes vs 12?), considérons les proportions et les évolutions au cours des dernières années. Ne blâmons pas les pays émergents ou en voie d’être « développés » (je trouve le terme tellement, tellement condescendant), telle la Chine. En leur achetant leurs cossins par centaines de milliers de conteneurs par année, nous leur exportons en retour nos propres émissions de carbone et autres pollutions. Que ne ferait-on pas pour avoir sous notre sapin le dernier gadget électronique?
Tumblr media
Selon le World Population Review, (voir l’éloquente représentation graphique ci-dessus), la Chine détenait donc la première place en tant qu’émetteur de GES en 2019 avec 9 877 millions de tonnes, juste devant les É-U avec 4 745 millions de tonnes. Le Canada, …on va éviter de donner des leçons, hein? À défaut d’être un champion du monde en soccer, cela fait toujours plaisir de se distinguer d’une manière ou d’une autre, juste en arrière des plus grands états pétroliers de la planète, en émission per capita (15,2 tonnes en 2019) : « Canada emitted 571 million tons of carbon dioxide in 2019. Canada is warming up twice as quickly as the rest of the world, despite the country's many hydroelectric dams and nuclear power plants, which do not require fossil fuels to produce electricity. Oil and gas production is Canada’s largest emitting sector, accounting for about 45% of emissions, followed by transportation, which accounts for about 28% of emissions ».
L’Empire du Milieu et ses voisins asiatiques, produisent donc beaucoup de nos objets technologiques, le Veau d’Or (excusez pour la référence seulement judéo-chrétienne, donc non inclusive) étant l’iPhone sortant notamment des usines Foxconn de Zhengzhou. Cela symbolise en mon sens les dérives du consumérisme du jetable sans égard à une éthique environnementale, tant du bord d’Apple que de ses clients qui en redemandent, matraquage du travailleur chinois en prime. C’est dit.
Tumblr media
Quelques solutions simples? Commençons par réduire pour vrai notre consommation d’énergies fossiles, directement ou par procuration asiatique, diminuons la production de plastiques et mettons-nous enfin à réellement les recycler plutôt que de les incinérer et de les enfouir. Surtout, arrêtons le pillage des ressources naturelles, favorisant cette augmentation des GES de 1,1% par an à la gloire de la croissance économique, le seul objectif d’un toujours plus gros PIB nous tuera toutes et tous à moyen terme. Quand on ne dispose plus d’eau dans le désert, riche ou pauvre, on meurt de soif de la même manière. À ce point de ma rhétorique, je vous réintroduis la thématique de la décroissance économique, de la réutilisation, de l’économie circulaire, incluant le retour à la fabrication de biens réellement durables (exemple des électroménagers et de l’électronique…).
Tumblr media
Cette longue chronique nous entraîne alors dans la voie de la consommation d’énergie. Vous connaissez mon point de vue, la meilleure énergie est celle qui n’est jamais produite. Initions le propos par l’historique ci-dessus depuis les années 1800, selon l’organisation Global Change Data Lab. Je pourrais vous citer d’autres sources, allant toutes dans le même sens du bâton de hockey, depuis l’après seconde guerre mondiale, le bonheur étant évidemment dans la consommation individuelle et les bains de pétrole pour soutenir le tout.
Tumblr media
Affinons l’analyse depuis 1990. Selon Enerdata, site spécialisé en recensement de données climatiques et énergétiques « After falling by 4.5% in 2020, global energy consumption rebounded by 5% in 2021 ». Depuis 1990, les données exprimées en Mtoe (millions de tonnes équivalent pétrole) sont quand même passées de 8 404 en 1990 à 14 072 en 2021 (pétrole + charbon + gaz = 80%), soit 1,67 fois plus en 40 ans. Le Ministère de la Transition Écologique en France fournit des données similaires. Fuite en avant. La COVID n’aura été qu’une pause.
Tumblr media
Encore avec la thématique de consommation d’énergie qui nous anime, les champions de la consommation en milliards de kWh en 2020 sont sans surprise la Chine (145,46), les É-U (87,79), l’Inde (31,98), la Russie (28,31), le Japon (17,03), puis le Canada (13,63). Observez également sur la carte les disparités en le Nord et le Sud de la planète. Pour en finir avec les statistiques, notez à titre comparatif : « In the four decades since 1980, global energy consumption doubled from 77 trillion kilowatt-hours (kWh) to nearly 155 trillion kWh ».
Tumblr media
Le cas du Canada est intéressant, puisque chaque habitant consomme près de trois fois plus d’électricité qu’un Japonais, un Français ou un Slovène. Dans notre belle province en particulier, la fée électricité est vraiment abordable et, comme ce serait un bien commun, par extension, ce serait donc correct de la « gaspiller ». Nous chauffons allégrement nos demeures à 22 degrés Celsius, nous aimons nos électroménagers ÉNORMES, nous éclairons notre brique la nuit (juste bon pour attirer les larves de hannetons dans le gazon), bref nous adorons en brûler. La réponse récente du gouvernement provincial? Construisons de nouveaux barrages et bétonnons des milieux naturels… Expliquez-moi la logique s’il-vous-plaît. Relativisons cependant. À l’instar de l’Islande qui consacre les deux tiers de son électricité aux alumineries, le Québec en alloue 20,3% à ce secteur stratégique selon les données de La Presse. Je ne souhaite pas me fâcher avec les gens au bout de la belle route 175, j’y connais du bon monde avec qui je veux rester ami, lâ lâ. La nuance aluminière mise de l’avant, il n’en demeure pas moins qu’un petit (gros) effort citoyen sur notre orgasmique consommation électrique ne nuirait pas, n’est-il point?
Vous l’avez ressenti, je sens en forme eu égard aux comportements consuméristes de mes concitoyens canadiens et habitants de la Belle Province, dans lesquels je m'inclus. Les comportements collectifs parfois me sidèrent. De quessé que cela prend pour faire comprendre la gravité de la situation?
Vous pouvez maintenant cesser de lire cette chronique puisque je vous entraîne sur le terrain glissant de la polémique, utilisant l’exemple du transport individuel. Parlons alors de civisme et d’augmentation du nombre de VUS au Canada (La Presse, 21 décembre 2022)  : « l’augmentation du nombre de VUS vient contrebalancer les baisses d’émissions attribuables aux véhicules électriques, selon Statistique Canada […] en 2021, les véhicules utilitaires sport et les véhicules multisegments atteignaient plus du tiers (37 %) des véhicules légers immatriculés, tandis que la part des voitures particulières a diminué, pour s’établir à 39 %, selon Statistique Canada. Cela retarde la décarbonation de l’économie canadienne : les VUS neufs utilisent davantage de carburant qu’une voiture neuve en raison de la résistance au vent offerte par leur cabine plus élevée, de même que par leur poids plus important qui requiert plus d’énergie à déplacer. »
Tumblr media
Synthétisons, nul n’est contre la vertu au Canada et particulièrement au Québec. On adore notre plein air, nos paysages, la qualité de notre environnement naturel, la préservation accrue des milieux humides, et l’on tient à préserver le tout de pollutions de toutes sortes. PARFAIT. Mais dans les faits, on parle des deux côtés de la bouche.
Arrêtons d’acheter ces VUS et soyons conséquent avec notre conscience environnementale que nous aimons tant afficher. Nous sommes inondés par les publicités de camions, de type Kia Telluride (c’est un exemple, voir ci-dessus, c’est de l’humour mais pas tant) qu’on ne peut éviter, si peu que l’on ouvre la télévision à heure de grande écoute, ou pire, des RAM 1500 (grosse voix virile en prime) ou Jeep équipés de V8 de 6,4 litres consommant allégrement 18 l/100km et plus. Notre famille de quatre personnes, elle tient pareil dans une berline consommant deux fois moins et nous mène aux mêmes destinations. Le message publicitaire lobotomisant, à l’opposé total de la réalité de l’impact en émissions de CO2, valorise bien sûr avec outrecuidance le plein air et la « libarté », et le fait de se déplacer à seulement deux personnes dans l’habitacle.
La sensibilisation ne fonctionne plus, devant l’égoïsme consumériste du citoyen. Concernant ces véhicules qui détruisent notre planète à chaque tour de roue (avec une jante de 22 pouces chromée, c’est encore mieux pour l’égo du propriétaire, semble-t-il), taxons massivement les acheteurs de VUS et autres pick-up qui n’en démontrent pas un besoin impératif, bannissons complétement la publicité de ces monstres roulants comme si c’était du tabac qui nous cause un cancer environnemental, interdisons leur accès aux centres villes, pour finalement instaurer des quotas de ventes décroissants auprès des concessionnaires, avant de les ÉRADIQUER d’ici 2 ans complétement du paysage automobile. Le Kia Telluride ou autre VUS honteux, il nous empêche de respirer et de penser à un avenir durable. Soyons raisonnables avec nos choix de véhicule personnel, pour notre futur.
Tumblr media
Les véhicules électriques ne sont pas en reste non plus, il semblerait très nécessaire qu’ils aient un maximum de puissance et de consommation pour se rendre à 100 km/h en moins de 4 secondes. Pour quoi faire au juste, interrogeons-nous sur le besoin fondamental? Arrêtons la surenchère aussi en ce domaine. Arrêtons les futilités, la superficialité et pensons à la planète, l’idéal étant de diminuer le parc automobile et l’extraction de minerais pour le produire.
En conclusion, le réchauffement climatique est installé pour de bon, à chaque jour/mois de nouveaux événements climatiques extrêmes deviennent tristement normaux, la population mondiale a doublé en 50 ans, nous ne contrôlons pas la hausse constante des GES, 80 % de nos énergies consommées est encore fossile, nous consommons de manière irresponsable (moi en premier), on brûle de l’électricité à la tout va. Face à tout cela, l’hallucinante réponse politique globale est encore et toujours la croissance du PIB, plus de gros chars (et dans des troisièmes liens électoraux!) dans les rues et des beaux barrages pour Hydro! Qu’attend-on? On attend que ce ne soit plus le temps?
Crédits photos : illustration global mean temperature, lac en Alaska, glacier du Spitsbergen, pêcheur avec 2 aloses, photos tirées du livre de David Suzuki prise par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange), illustration « How close are we to 1.5°C?, couverture « Closing Window UNEP », émissions de GES par pays et per capita, UNEP, émissions de GES par pays, World Population Review, téléphones cellulaires dans un site d’enfouissement, consommation d’énergie au niveau mondial, (1800 – 2021), consommation d’énergie au niveau mondial (1990 – 2021, en Mtoe), carte de la consommation d’énergie dans le monde en 2022, le Q d’Hydro-Québec, Kia Telluride, capture d’écran de la Tesla S avec performances.
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
Rachel Carson, la poésie de la biologiste marine, ses premiers écrits
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Nous vous présentions lors de la dernière capsule le livre phare de Rachel Carson, Silent Spring, celui qui fonda le mouvement environnemental international. Elle n’en était pas toutefois pas à sa première publication! À l’âge de 30 ans, Rachel Carson publia l’essai Undersea de 11 pages dans le journal The Atlantic Monthly, qui commença comme suit : « Who has known the ocean? Neither you nor I, with our earthbound senses, know the foam and surge of the tide that beats over the crab hiding under the seaweed of his tide-pool home; or the lilt of the long, slow swells of mid-ocean, where shoals of wandering fish prey and are preyed upon, and the dolphin breaks the waves to breathe the upper atmosphere. » Le ton était donné, l’essai étant jugé comme trop littéraire pour une brochure gouvernementale. Il servi de pierre angulaire à son premier livre Under the Sea-Wind (A naturalits’s picture of ocean life) édité en 1941. Les deux autres livres de sa trilogie marine suivirent, ils feront l’objet d’autres capsules.
Tumblr media
Mais avant de plonger dans le vif du sujet, quelques précisions… Rachel Carson ne faisait pas partie de l’establishment scientifique. En plus elle était une femme, à cette époque, imaginez! Elle signait certains de ses articles « R. L. Carson » pour se faire passer pour « un » auteur. Travaillant à la US Fish and Wildlife Service, en tant que biologiste marine, elle n’avait pas nécessairement d’affiliation académique. Elle écrivait pour le public, davantage que pour une audience scientifique limitée. La biologie, aussi, était moins prestigieuse que la chimie ou d’autres sciences. Elle commença à publier à l’âge précoce de 10 ans. C’est en rédigeant pour le Baltimore Sun dans les années 1930 qu’elle réalisa qu’elle n’avait pas à choisir entre science et écriture, pouvant combiner les deux. Sa pertinence l’amena à témoigner devant le Government Operations Subcommittee of the US Senate, après des rencontres avec les conseillers scientifiques du président. Une belle carrière.
Le livre « Under the Sea-Wind » (1941) fut lancé au même moment que la période de l’attaque de Pearl-Harbour, autant dire que le moment ne pouvait pas être plus mal choisi. Seulement 2 000 copies furent vendues.
Tumblr media
Le récit est alors construit autour d’animaux narrateurs qui ont leur nom (tirés du latin), leur conscience, une mémoire propre pour chacun. Ils ont tous toute une histoire à raconter. Le premier est un « black skimmer » (voir photo ci-dessus). Notons que l’on ne retrouve aucun anthropomorphisme ici, le but étant que le lecteur puisse se projeter dans la vie de l’animal. Les concepts humains sont de facto évacués. Finalement, le principal personnage est l’océan lui-même et tout ce qui gravite autour. En résumé, le livre nous transporte des abysses de l’océan jusqu’aux glaces arctiques.
Tumblr media
Le premier acteur, le sanderling, est un oiseau migrateur effectuant des longues distances, volant de l’Argentine et des rivages de la Patagonie jusqu’à l’arctique. Blackfoot, le leader de la colonie dans notre histoire, en était ainsi rendu à plus de 60 000 miles de distance au cours de son quatrième voyage! Tout comme Silverbar sa future compagne, il se nourrissait en autres de crabes sur une plage de la côte est des États-Unis. Une fois en zone de nidification dans le nord, nous nous faisons instruire du comportement général de cette espèce et de ses stratégies pour assurer la protection de sa progéniture, devant composer avec les prédateurs et la biodiversité décrite d’une manière détaillée. Ookpik la chouette et le lagopède font bien sûr partie du décor.
Tumblr media
Passant des vents de surface aux eaux salées, les maquereaux sont tout autant des voyageurs au long court. Scomber naquit ainsi à 70 miles au sud-est de Long Island dans les eaux de surface, aussi petit qu’une tête d’aiguille. Pour information, une femelle produit jusqu’à 450 000 œufs pour assurer le renouvellement des générations, l’immense majorité ne parvenant pas à l’âge adulte. La vie planctonique n’est pas de tout repos, étant soit proie ou prédateur. Vous n’avez pas idée à quoi notre brave Scomber a échappé afin de parvenir à l’âge adulte! Le livre en est un de biologie, mais le périple de notre poisson est empli de ce qu’un être humain appellerait tout autant des scènes d’action, décrites à la voie passive. Par exemple, le lecteur se retrouve au centre de la mêlée lorsque le banc se fait attaquer par des thons qui à leur tour se font dévorer par des orques, avec un beau réalisme, hémoglobines comprises. Après une période de sa vie dans le port, l'encore juvénile maquereau retourne en septembre en haute mer, et on assiste alors à la scène d’anthologie de la partie de pêche, au cours de laquelle Scomber et ses consorts échappent finalement aux filets des pêcheurs ayant pourtant appliqué leur méthodologie habituelle gage de succès. Sauf que dans ce cas, les maquereaux se font aider par des requins de type dogfish. C’est vraiment une scène à vivre de l’intérieur et qui ferait un excellent documentaire.
Tumblr media
Selon moi, la plus belle partie du livre est celle de l’anguille, vivant une épopée hors-norme dans le règne animal. Cet animal longiligne (mesurant jusqu’à quatre pied) et désormais menacé demeure encore de nos jours un véritable mystère. Anguilla, la vedette du livre, commence son voyage dans un étang appelé Bittern Pond, alimenté par deux ruisseaux et situé à 200 miles en amont de la mer. Elle arriva en ce lieu 10 ans plus tôt, alors qu’elle n’était que de la taille d’un doigt humain. En ce jour d’automne, le signal du voyage de retour au lieu de naissance avait été donné. Ainsi, elle dévala avec instinct les ruisseaux de nuit jusqu’à la mer, en se regroupant avec d’autres femelles, qui seules vivent en eau douce, avant de poursuivre le long voyage migratoire en compagnie des mâles, de plus petite taille, et vivant dans les estuaires salés lors de leur vie adulte.
Tumblr media
Ce que la science humaine connaît ensuite, c’est que la zone de fraie serait située dans la mer des Sargasses, quelque part à 500 kilomètres au sud des Bermudes. Autant les anguilles d’Amérique que d’Europe (petites différences morphologiques entre les deux sous espèces) se retrouveraient sur la même zone. Les œufs éclosent dans les profondeurs abyssales (que deviennent alors les adultes?), avant de remonter par milliards progressivement vers la surface pendant les mois suivants. Ainsi au cours de l’été, les rejetons d’un pouce de long à Anguilla et de ses congénères se retrouvent portées par les courants de surface de l’Atlantique. La caravane américano-européenne de jeunes anguilles se sépare ensuite en deux, vers l’ouest ou l’est, dépendamment de l’origine de leurs géniteurs. Les américaines ont cependant globalement moins de chemin à nager. Aucunes cependant ne se posent de questions quant à leur identité, elles la connaissent instinctivement! Quel mystère! Les jeunes anguilles finissent par retourner ainsi dans les mêmes cours d’eaux que leurs parents respectifs, sans débats socio-poissonneux, bouclant une boucle fantastique de plusieurs milliers de kilomètres. Peut-être qu’une des filles à Anguilla a elle aussi remonté le courant jusqu’à Bittern Pond, nul ne le saura jamais.
Tumblr media
Considérons Under the Sea-Wind, ce livre intemporel en tant qu’une combinaison de voyages au long cours emplis de science et de poésie à travers ses animaux, leurs migrations, de manière que le lecteur les vive en étant lui-même partie prenante. N’oubliez pas de parcourir le glossaire avec descriptions des espèces citées et quelques croquis, tel qu’illustré ci-dessus avec l’exemple de la sand flea dont se nourrissent d’ailleurs les sanderlings.
Merci Rachel Carson pour votre plume unique!
Crédits photos : photos tirées du livre de Rachel Carson prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange), photo couverture, sanderling, black skimmer, maquereau, anguille américaine, carte de la mer des Sargasses.
1 note · View note
cleopattes · 3 years ago
Text
Rachel Carson, l’inspiration universelle du mouvement environnemental
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout est agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Tumblr media
La biologiste marine Rachel Carson (1907 – 1964) a tout bonnement inspiré et lancé le mouvement environnemental international avec ce livre fondateur en 1962 : Silent Spring. Je vous laisse avec le commentaire à l’endos du livre, tout y est résumé.
Tumblr media
Rachel Carson est malheureusement décédée trop tôt. Son influence est majeure et tout auteur traitant du sujet environnemental ne peut que la mentionner, même 60 ans après la publication de Silent Spring. Mais pourquoi ce titre? Lisez les 3 premières pages de la fable en ouverture et vous comprendrez que les oiseaux ne chantent plus au printemps suivant…
Tumblr media
Disons le tout de go, la responsabilité revient aux DDTs (Dichloro Diphenyl Trichloroethane, j’adore l’écrire au complet!) évoqués dans la capsule précédente. Surgit ensuite mon problème de chroniqueur littéraire environnementaliste improvisé qui prétend analyser un tel classique... Comment être pertinent pour vous apporter de la plus-value sans être « plate » avec une description des 17 chapitres plus intéressants et documentés les uns que les autres?
D’accord, j’aime les oiseaux, donc parlons-en (irrésistible, la chanson de Yann Perreau, même si c’est hors de propos dans cette chronique)!
Tumblr media
Le magnifique (sauf du point de vue du poisson dans le lac en train de « chiller ») et menaçant volatile que vous voyez ci-dessus, emblème très US, a bel et bien failli disparaître. Quelques détails du livre de Rachel Carson : une étude a été menée sur la population des aigles, de Tampa jusqu’à Fort Myers. Les faits suggéraient que leur capacité à se reproduire était altérée et que les insecticides pouvaient être responsables. Un certain M Broley a décidé de faire le suivi de 1000 jeunes pygargues à tête blanche dès 1939. Entre 1952 et 1957, 80 % des nids ne « produisaient » plus d’aiglons (aucun œuf ou œuf infertile, au choix). En 1958, le déterminé Broley a parcouru 100 miles pour trouver un seul jeune. La recommandation était de trouver un autre emblème national… Dans une autre étude, celle-ci basée en Pennsylvanie au Hawk Mountain Sanctuary, nous étions donc passé, sur des observations sur la zone, de 40% de jeunes de l’année pour 1935-1939 à un seul aiglon pour 32 adultes (environ 3%) en 1957. Méchante chute de population..
Tumblr media
Que s’est-il passé pour le pygargue, de même que pour le rouge-gorge, le faisan ou la caille? Pour faire une histoire courte, quand le régime alimentaire de ces volatiles contient des DDTs, en particulier du Dieldrin, le poison se retrouve ensuite dans le jaune d’œuf, quand l’oiseau est encore capable de produire un œuf bien sûr. Mort assurée.
Tumblr media
Sur le même modèle dont les sources sont précisées scrupuleusement sur plus de 50 pages à la fin de l’ouvrage, les effets des arrosages de ces pesticides et herbicides sont décrits concernant les sols, les rivières, la végétation, et aussi la santé humaine et le système nerveux avec par exemple le Malathion aimé des jardiniers (évidemment que c’est cancérigène!). Globalement, les effets indirects sont très forts, le DDT avec tous ses noms exotiques de produits consorts et dérivés, dits « Persistent Organic Pollutants », se retrouvant dans le sol après « arrosage ». Il est alors temps de passer au sujet des arbres qui embellissent nos vies!
Tumblr media
Les gérants d’estrade diront que le manque de diversité d’essences arboricoles en milieu urbain crée des problématiques depuis longtemps, mais c’est un autre sujet. Concernant notre ouvrage, les ormes d’Amérique sont des arbres vraiment magnifiques, agrémentant les villages et campus américains de la côte atlantique jusqu’aux rocheuses. La maladie dite hollandaise (lisez l’explication détaillée pour le Québec, et celle pour les É-U et l’Europe, faisant intervenir champignons et insectes) est entrée au pays dans les années 30.
La solution de l’époque consista d’arroser les ormes aux DDTs, sans autre forme de procès. Les concentrations de 23 livres de poison persistant par acre, tuant les différents insectes, incluant les pollinisateurs, se retrouvèrent ultimement dans le sol avec les feuilles mortes dont se nourrissent les lombrics qui se chargent de DDTs à leur tour dans tous leurs tissus. Certains vers meurent mais d’autres deviennent des « loupes biologiques », 11 vers dégustés par le rouge-gorge devenant une dose mortelle. Ajoutons à la liste de nos amis enchanteurs de notre quotidien les étourneaux, les mésanges, les sittelles, ou encore les cardinaux. Hécatombe. Pour les survivants, les DDTs se retrouvent directement dans les testicules et follicules ovariens des charmants volatiles avec des concentrations allant de 30 à 230 parts par million. Vraiment épeurant quand la chimie humaine s’insinue intimement dans la génétique de toute chose vivante! Selon un professeur de l’université du Wisconsin, le taux de mortalité de ces oiseaux, dans les zones arrosées versus non arrosées, était compris entre 86 et 88%. Les mammifères comme ratons laveurs ou taupes aussi sont affectés, et autres oiseaux de proie.
Le pire est que les ormes ne furent pas sauvés, avec une perte de 86% des arbres, juste pour l’université d’Illinois en 1959 après 6 ans d’arrosage. En fait, pour le contrôle, il demeure plus efficace d’abattre les arbres malades, parce que l’arrosage aveugle détruit tous les ennemis naturels des maladies. On maintient ainsi la population de ces arbres. La ville de Buffalo aux 185 000 ormes qui a précédé à cet assainissement sélectif à cette époque, a connu un taux de perte jusqu’à 1% par an en comparaison.
Tumblr media
On aime le chapitre « rumbling of an avalanche» dissertant avec aise de la résistance aux produits chimiques. On ne la développe pas, mais on naît avec ou non. Concernant les humains, il est admis qu’il y a 3 générations par siècle. Pour les insectes, et spécifiquement mouches et moustiques surtout dans les zones aux étés longs et chauds, il y en a plusieurs par saison. Celles qui ont la caractéristique de résistance prospèrent et rendent l’insecticide précédent caduc. Belle revanche et pas drôle à la fois. En 1943, une campagne d’arrosage massif de DDT contre le Typhus a été menée en Italie. Un an plus tard, des signes inquiétants de résistance apparurent. Fut alors développé en supplément le Chlordane. Et le processus continua dans les années suivantes avec une liste de plusieurs autres produits chimiques aussi peu efficaces. Pour reprendre le texte de Rachel Carson « … the flies, meanwhile, had become fantastically abundant ». Décourageant.
Tumblr media
L’auteure propose d’autres voies de contrôle des insectes dits nuisibles, citons la stérilisation des mâles, les substances venimeuses produites par les insectes eux-mêmes, autres pièges basés sur les glandes sexuelles, insecticides bactériologiques, et cætera. Les DDTs ont eu des effets négatifs majeurs sur l’ensemble de l’écosystème et la santé. Ils ont été bannis aux É-U en 1972, mais sont encore utilisés ailleurs dans le monde. Le succès de Silent Spring, aidé par « The New Yorker » a suscité un engouement monstre à son lancement. Le Président Kennedy cita aussi le livre dans une de ses conférences de presse.
Merci encore Rachel Carson pour l’héritage que vous avez laissé.
Crédits photos : photos tirées du livre de Rachel Carson prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange), pygargue à tête blanche, orme.
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
De “Ceteris Paribus” à “Fée Clochette la gaffeuse”
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions exposant une pensée environnementale. Nous y parlons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
On ne peut aborder les phénomènes des sciences de la vie avec une logique de « toute chose étant égale par ailleurs », ou encore de « ceteris paribus sic stantibus » pour les amateurs de locutions latines.  Tout cela est cependant contraire à ce qui a été souligné lors de la chronique dédiée à David Suzuki et à l’interconnexion. Illustrons le propos par quelques exemples montrant que l’on n’apprend pas toujours de nos leçons, fussent-elles meurtrières à l’échelle planétaire.
Tumblr media
« Épandage de DDT sur un champ de Brocolis »
Ainsi le re-découvreur du DDT (prenez un p’tit respire : Dichloro Diphenyl Trichloroethane, synthétisé pour la première fois en 1874), le suisse Paul Hermann Müller, reçut même le prix Nobel en 1948 « in Physiology and Medicine, for his discovery of the high efficiency of DDT as a contact poison against several arthropods. » On le félicite. Bravo Paul, l’intention initiale était géniale et bienveillante. Mais la nature n’est pas un laboratoire contrôlé dans lequel on mène ses expériences entre des vitres étanches. Ainsi, on peut avoir « très raison » un jour et être honni le lendemain, dépendamment des résultats. Les DDTs, grâce à leurs qualités insecticides, permettaient de lutter contre la malaria, la fièvre jaune, etc., mais le petit problème est qu’ils tuaient tout lors des épandages et la science de l’époque avait juste oublié d’envisager ou mal évalué les effets secondaires, tel que documenté dans « Silent Spring » de Rachel Carson, dont on discourra lors de la prochaine capsule. Un en un.
Tumblr media
Le même schème de pensée « ceteris paribus » a aussi été appliqué pour les CFCs (Chloro Fluoro Carbon) apparus en 1938, gaz inerte et idée géniale de chimiste : ils ne réagissent avec aucun autre composé et sont d’excellents gaz de remplissage. Mais personne n’avait pensé que cette grande stabilité, une fois qu’ils étaient « rendus » dans la haute atmosphère, épuiserait la couche d’ozone bloquant les rayons ultraviolets nocifs pour la vie terrestre. De plus, les CFCs sont actifs jusqu’à 100 ans, imaginez! Quand les scientifiques ne s’en sont rendus compte en 1974, les CFCs en tant que réfrigérants et aérosols étaient dans nos réfrigérateurs et sur toutes les tablettes de supermarchés. Le mal était déjà fait. Le fameux trou au-dessus de l’Antarctique a été annoncé en 1985 et le trou record au-dessus de l’Arctique en 2011. Deux en deux.
Tumblr media
« Life tinkering », ou bricolage de la vie, ce qui nous amène à Fée Clochette (dans nos chaumières au Québec) qui s’essaie à la biotechnologie. Son nom en anglais de Tinker Bell répond un peu mieux au concept ci-présent. En plus, elle est gaffeuse et bien intentionnée à la base, ce qui est tout à fait le cas des OGM (organismes génétiquement modifiés). On est bien loin de Marie-Victorin et de ses travaux d’herborisation. On parle donc de rDNA (recombinant DNA) qui consistent en réingénierie génétique, en créant des nouvelles structures moléculaires biologiques.
Tumblr media
Ce serait donc une super bonne idée que d’inclure des gènes d’antigel dans les fraises, de faire produire des antibiotiques à des bananes, ou d’ajouter des propriétés insecticides à la sève du blé d’Inde. Les chimistes de Monsanto ou de Bayer, entre autres, se trouvent sans doute brillants de procéder ainsi. Mais un nouveau gène dans un corps étranger, nul ne sait comment il va muter. Ce que l’on sait, c’est que la manipulation va fonctionner à court-terme. Pour le reste, nous ne pouvons prédire comment ces structures interactives créées de toutes pièces vont évoluer dans le temps. Le blé, on le mange ensuite, métabolisé par nos organes internes… Pourquoi ne pas modifier l’ADN humain pour que notre sang produise un insecticide anti-moustique (tout est possible), ce serait juste un travail d’apprenti chimiste? L’éthique peut être utile de temps en temps pour fixer des limites!
Tumblr media
Oui oui, je le sais, je n’ai pas de crédibilité scientifique, et mon avis n’est pas meilleur que le vôtre, je m’aventure sur un terrain glissant avec d’éventuels amalgames, des Ph. D. patentés vont m’obstiner. Nonobstant, les DDTs ont par exemple abouti à des stérilisations et exterminations de masse d’espèces aviaires, et chaque fois que l’on déguste un poisson marin, on consomme simultanément du plastique intégré à ses tissus. Fâque, la belle grosse fraise transgénique à Prestone intégré, je m’en méfie. Pas vous?
Ne faisons pas confiance aux compagnies de biotechnologies qui ne peuvent pas maîtriser les impacts de ce qu’elles entreprennent, même si elles se payent les meilleures agences de relations publiques au monde pour nous convaincre du contraire, et qu’elles pratiquent un lobbyisme particulièrement efficace auprès des différents paliers gouvernementaux. 3 en 3?
SVP appliquez le principe de précaution.
Crédits photos : épandage DDT, trou dans la couche d’ozone en Antactique : voir le lien CFCs (Chloro Fluoro Carbon) dans l’article, Tinker Bell, Genetic Engineering, montage fraise et Prestone. Auteur du texte : Thierry Lagrange.
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
David Suzuki, “The Sacred Balance, Rediscovering our Place in Nature”, édition 2007, l’inspiration canadienne
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour. À noter que je mets l’emphase sur ce qui me paraît le plus pertinent, écartant ainsi d’autres sujets d’intérêt pour d’aucuns, ce qui n’est pas très rigoureux… Néanmoins j’espère que vous apprécierez!
Tumblr media
Ce livre a une place spéciale dans mon cœur, puisque c’est le premier ouvrage à teneur environnementale que j’ai lu avidement, et aussi parce que David Suzuki, qu’on ne présente plus, l’avait dédicacé pour ma fille maintenant ado et qui était alors âgée de quelques mois : « To Gaelle : Let’s find the balance », avait-il précisé de sa plume.
Tumblr media
Le point central demeure la place de l’homo sapiens sur la planète, commençant le périple il y a quelque 200 000 ans. Un biologiste d’une autre galaxie n’aurait alors jamais remarqué cet être insignifiant avec ses aptitudes physiques et sensorielles inférieures aux autres espèces animales. Mais c’était sans compter son intelligence avec son cerveau de 1,5 kg et ses capacités d’adaptation. L’auteur prend alors un propos militant et très documenté scientifiquement concernant notre consumérisme et notre manière de vivre allant en contradiction des cycles naturels. Par exemple, toute matière « en fin de cycle » selon l’économie de marché devrait retourner en ressource naturelle ou réintégrer la chaîne alimentaire plutôt que de se retrouver dans un champ d’enfouissement à produire du méthane.
Tumblr media
Si on occulte le volet environnemental de l’ouvrage, on retient du livre ses explications sur l’atmosphère, à travers sa création, sa composition (20,95% d’oxygène, 78,08% d’azote entres autres dans les parties basses de l’atmosphère) et sa stabilité qui maintiennent la vie sur terre. Vous saurez tout sur le fonctionnement de vos poumons, ainsi que de la photosynthèse consistant à transformer l’énergie du soleil en nourriture grâce originalement aux cyanobactéries apparues il y a plus de 2 milliards d’années. Passionnant. Poursuivons à l’envi avec tout ce contenu qui se lit somme toute assez facilement en dépit des données scientifiques, avec notamment le chapitre « Made from the soil » nous apprenant la formation et la composition de nos sols, du fond rocheux jusqu’aux matières organiques, en passant par les minéraux et l’humus. L’agriculture est rendue possible grâce à la terre arable, sa croissance étant en moyenne de 5 cm pour 1 000 ans, dans les zones forestières tempérées caractérisées par des amoncellements annuels de matières organiques. Dans ce cadre, composter est un petit geste qui fait une différence, tout comme protéger nos sols devant nourrir plus de 8 milliards d’individus en 2022.  À titre indicatif, la perte globale de ces sols excéderait de 23 milliards de tonnes par an versus la nouvelle production, soit 0,7% des sols mondiaux.
Tumblr media
L’interconnexion de toute forme de vie, j’avais tellement hâte de placer ce paragraphe dans le texte, idée qui sera reprise dans une chronique subséquente évoquant aussi Fée Clochette… Une vaste forêt humide s’étend de la Californie jusqu’à l’Alaska, formant un écosystème unique. Les saumons nés en amont de ces cours d’eau ont besoin de la forêt, mais l’inverse est tout aussi vrai. L’azote des écosystèmes terrestres est du type 14N, mais dans les océans, la concentration d’isotope de type 15N est plus élevée, et le brave saumon s’en charge lorsqu’il se nourrit en mer. En remontant les ruisseaux pour frayer, les aigles, ours, loups, corbeaux, et autres prédateurs (excluant les hommes qui ne complètent pas le cycle) se nourrissent abondamment de ces poissons et dispersent leurs carcasses dans la forêt et à travers leurs matières fécales. Un ours est quand même capable manger 600 saumons durant la période de fraie!
Tumblr media
Le relief de leurs repas est ensuite achevé d’être consommé par des oiseaux, salamandres et autres insectes qui se reproduisent ensuite pour se faire attraper par les futurs jeunes saumons, sans compter les oiseaux migrateurs se dirigeant vers l’Amérique du Sud ou l’Arctique! En conclusion, l’azote marin de type 15N apporté par nos fougueux salmonidés contribuent à un écosystème complexe et fertilisent nos forêts de l’Ouest canadien, expliquant le mystère du gigantisme des arbres. Un spectacle à admirer. Cet exposé n’est qu’un exemple d’interconnexion entre les océans, les forêts, les hémisphères, entre autres. Protéger l’intégrité de ces systèmes nécessite une vision globale, signifiant que si l’on impacte gravement un seul élément, les conséquences environnementales surprendront la vision humaine en silo (ministère de ceci ou de cela). Par exemple, un gestionnaire forestier (je n’ai rien contre cette profession) ne fera pas forcément le lien avec l’état des lieux sylvicole et les arrosages de pesticides ou encore la surpêche.
Tumblr media
D’autres sujets sont tout autant intéressants dans cet ouvrage, incluant les océans, les cycles hydrologiques, les phénomènes d’énergie et de combustion jusqu’au niveau atomique, ajoutant aussi un volet spirituel cher à David Suzuki, etc. Le sujet ultime se nomme « Restoring the balance ». L’homo sapiens dans sa domination de la planète, a perdu de vue la place qui est la sienne, d’avant l’anthropocène. Nous devons restaurer et protéger la nature, en vivant en harmonie avec toute forme de vie, c’est une évidence. Il réside une sagesse dans l’autogestion de tout le réseau des créatures vivantes qui prospèrent depuis plus de 3,6 milliards d’années sur terre. Présentement, gérons seulement les effets que nous avons sur ces systèmes en agissant d’une manière appropriée. Ces thèmes seront repris dans des chroniques traitant d’autres livres. Néanmoins, posons-nous les bonnes questions. Au lieu de se demander « Comment réduire l’inflation et les déficits publics », une question pertinente serait « À quoi sert l’économie? » ou mieux encore « Quand en a -t-on assez? ».
Crédits photos : photo du livre de David Suzuki prise par l'appareil téléphonique de l'auteur (Thierry Lagrange), ours avec saumon
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
Remplacer par rien du tout!
Avant-propos : les opinions avancées dans ce texte n’engagent que son auteur. Son but n’est pas de culpabiliser, de moraliser ou de susciter ce genre de perception négative, mais au contraire de provoquer un débat quant au sens que l’on peut donner à la notion de développement durable versus la consommation individuelle de biens manufacturés. Vos commentaires seront appréciés!
Je lisais dernièrement le livre « SOS Planète Terre », sous-titré « Des voix s’élèvent pour un monde meilleur ». Le programme est noble et définitivement bienveillant. Une bonne vingtaine de figures connues y témoignent de leur engagement à participer à la lutte contre les changements climatiques. Citons par exemple Marc Benioff, Al Gore, Elon Musk, Richard Branson, ou encore Barack Obama et des personnalités des arts et du spectacle, sans oublier Greta voguant sur le voilier carboneutre du prince de Monaco. D’aucuns trouveront leurs propos allant dans la bonne direction, même s’ils finissent par être redondants. Les intentions sont excellentes, mais peut-être que certains ont tendance à « prêcher pour leur paroisse ».
Tumblr media
Ce qui me chicotte le plus dans cet ouvrage, ainsi que dans le discours mondial ambiant voulant concilier environnement et économie, c’est l’obligation qu’on doive toujours générer de la sacro-sainte croissance, il faudrait donc que la somme des valeurs ajoutées des productions aille indéfiniment en augmentation d’année en année. Mais semble-t-il que ce serait « ben correct », tant qu’on respecte la notion de « zéro émission nette »… Sachez toutefois que le « overshoot day », jour de l’année auquel l’humanité a utilisé toutes les ressources naturelles que la terre peut regénérer en un an a été fixé au 29 juillet en 2021 (à comparer au 25 décembre en 1971, on les aimait nos gros V8 à carburateurs en ce temps-là!). Si tous les terriens consommaient au même rythme que les habitants des É-U, cela ne nous prendrait pas moins de 5 planètes pour soutenir le rythme (liens : World Economic Forum, Earth Overshoot Day). Vite vite vite, je garroche aux vidanges mon téléphone à seulement 4 cameras pour en acheter un autre qui en a 5 ou 6! C’est comme si l’on vivait sur du temps emprunté, pas l’fun comme sentiment.
Le sujet de la diminution de la consommation de biens manufacturés de tout un chacun pour enrayer la prédation des ressources naturelles est (encore) tabou, nonobstant il évolue vers la thématique de la « consommation éco-responsable », ce qui représente un pas nécessaire. En 2022, aucun ministre de l’économie ne montera sur une tribune en déclarant « Vive la décroissance », surtout dans une perspective électorale! En 2023 non plus.               
Oui, limiter les émissions de GES pour que toutes les énergies soient renouvelables fait définitivement partie de la solution. Toutefois, si cela passe par un processus d’extraction d’autres matières minières ou naturelles, on contribue encore et toujours à l’épuisement des ressources (l’éolienne qui siffle au-dessus de nos têtes, il faut la concevoir et la fabriquer!), sans oublier que les technologies dites « vertes » peuvent s’avérer gourmandes en métaux et électricité.
Tumblr media
Vous me voyez enfin venir avec le titre de la chronique! Personnellement, je suis heureux avec 2 caméras sur mon cell (c’est de l’humour). N’étant pas plus vertueux qu’un autre, je me suis interrogé du comment je pourrais contribuer à cet effort pour participer bien modestement à un futur un peu plus durable, dans mon arrière-cour. Je ne suis pas un modèle et je ne donne aucune leçon à quiconque. Les solutions proviennent certes des grandes corporations, des gouvernements agissant de manière concertée, mais surtout à la base des citoyens pour qui un effort envers Mère Nature ne représente pas une renonciation importante. Je vous partage ainsi deux exemples personnels concrets :
Étant en télétravail en temps normal (merci à mon employeur), je me suis séparé de mon véhicule, sans le remplacer, sachant qu’en s’organisant bien, on peut vivre en banlieue avec un seul véhicule (oui, je le sais, cela ne s’applique pas à toutes et à tous). Pour l’instant je suis confortable avec ma décision;
Tumblr media
« On s’est aimé comme on se quitte », pour paraphraser la chanson
La piscine hors-sol : c’est quand même proche de 30 tonnes d’eau que l’on entretient avec des produits chimiques, pour une utilisation moins fréquente que l’on souhaiterait, les ados ne s’y intéressent plus. Poser la question de son utilité, c’est y répondre. Il devient donc logique de s’en départir. Un nouveau beau jardin, ensoleillé celui-là, va la remplacer dès le printemps prochain! 🌞 J’ai hâte de goûter aux tomates.
Tumblr media
À la suite du démontage de la piscine, le sable a été enlevé (un peu de terrassement quand même…), cela représente plusieurs verges-cubes.
Tumblr media
C’est toujours incroyable comme un tas de feuilles mortes peut se compacter de lui-même en s’autodigérant, mais il est important de mélanger le tout avec de la terre ou compost déjà existant au sortir de l’hiver.
Tumblr media
Finalement, ce sont des choix avec peu d’impacts personnels qui ne changent pas grand-chose à notre qualité de vie familiale et, une fois multipliés peuvent produire une réelle différence. Ayons à l’esprit ces évidences à l’allure de truismes, la meilleure énergie est celle que l’on ne produit jamais, la meilleure automobile demeure celle non-fabriquée qui n’encombrera pas les routes, et le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne génère pas (En as-tu besoin de ce cossin?). D’où l’idée corolaire ultime de remplacer par rien pantoute! Je le concède, ce n’est pas facile quand on a toujours été habitué à penser autrement.
Concluons cette conclusion, non pas par les propos de son auteur dans son sous-sol de la rive-sud de Montréal, mais par ceux du très excellent journaliste économique de Radio Canada, Gérald Fillion :
« Ensuite, il faut bien le dire : fondamentalement, rien, mais absolument rien n’est fait pour changer, modifier, réévaluer nos choix de consommation malgré l’urgence climatique de notre époque. Alors que la dernière conférence sur le climat, la COP27, s’est terminée sur un résultat sans grandes ambitions, une fois de plus, il n’y a rien dans l’espace public et surtout dans le discours politique qui nous appelle à faire d’autres choix de consommation, plus écologiques, moins destructeurs pour l’environnement… […] Les gouvernements misent essentiellement sur la technologie pour affronter le défi climatique. Pas de nouvelles cibles de réduction, pas de décisions exigeantes, et des émissions de gaz à effet de serre qui continuent de monter, alors qu’elles devraient déjà être en chute libre pour espérer atteindre la cible de 2030 et limiter le réchauffement, déjà catastrophique, du climat à 1,5 degré Celsius. »
Quoi d’autre à ajouter?
Crédits photos : photo de la couverture du livre « SOS Planète Terre » prise par l'appareil téléphonique de l'auteur (Thierry Lagrange), éoliennes, clichés personnels de l'auteur réalisés lors des travaux
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
Comment composter?
Avant-propos : le “mode d’emploi” ci-dessous est basé seulement sur les expériences de son auteur et ne prétend pas être un article de spécialiste en la matière. Mais sachez que mon compost est extraordinaire!
Tumblr media
« Compost maison, cuvée mai 2022 »
Parlons de TERRE, le matériau. C’est un devoir de citoyen du gros village planétaire que de faire sa part pour entretenir la mince couche de cette terre arable qui, en définitive, nous nourrit tous. Celle-ci est actuellement en voie de réduction drastique pour diverses raisons. Veuillez lire David Suzuki, ‘’The Sacred Balance’’ (voir ci-dessous, édition révisée de 2007) si le sujet vous captive, ouvrage engagé et hyper-documenté dans lequel l’auteur aborde maints autres sujets passionnants et touchant à l’Homo Sapiens et son environnement.
Tumblr media
En résumé, les deux pouces de terreau ou compost dans votre carré de jardin, constituez-les vous-mêmes et n’attendez pas l’année 3022 pour cela! Maintenant, comment faire? Si vous êtes motivé et avez un composteur à la maison (voir capsule précédente), dans la cour arrière, rien de plus simple! Il ne vous reste qu’à revaloriser vos déchets végétaux de table et autres pelures de bananes. Évacuons tout de suite la question qui peut vous tarauder : non, le compostage ne génère pas de mauvaises odeurs pour vous et votre voisinage, tant que vous le gardez à un taux d’humidité convenable.
La recette à la base ne peut pas être manquée : mélanger une portion de matériaux humides (exemple : ladite pelure de banane) avec une portion de sec (exemple : papier déchiqueté ou feuilles mortes). Contrairement aux crêpes, vous n’avez pas besoin de tasse à mesurer, faites le juste au jugé. Avec l’expérience, vous saurez estimer ces proportions rapidement en fonction de l’état du compost déjà en phase de maturation.
Un cycle complet de compostage nécessitera plusieurs semaines ou mois, si vous perpétuez un cycle naturel en n’employant aucun produit accélérant d’origine chimique ou naturelle. La saison a évidemment un impact sur la durée de l’opération, mais la réaction de digestion se produit tout de même en hiver, au « cœur du mélange ». Il est possible que le tout gèle, mais le froid doit alors être intense et prolongé.
Outre ajouter des matière sèches et humides (liste non exhaustive à la fin de l’article) dans le composteur, vous devez l’aérer périodiquement avec un bien nommé « aérateur », tel qu’illustré ci-dessous, ou avec simplement une fourche. La fréquence est hebdomadaire ou bihebdomadaire, inutile de la répéter trop fréquemment.
Tumblr media
« Exemple de compost en cours de maturation, avec un aérateur se prélassant au-dessus »
Vous saurez que le processus suit bien son cours quand vous remonterez avec l’outil des matières végétales en voie de décomposition, ayant une texture et humidité de boue sèche. Pour vous en assurer, vous pourrez aussi ouvrir légèrement la porte du composteur et constater que le bas de la pile est bel et bien « mûr ». Si votre mélange est habité par des vers de terre ou autres ‘’armadillidium vulgare’’, ces crustacés terrestres fort peu ragoutants, c’est un bon signe de qualité, ceux-ci accélérant en plus le travail. Ils disparaîtront d’eux-mêmes une fois le compost mature.
À jeter dans le composteur, matériaux humides :
Tous les déchets végétaux à votre disposition;
Restes alimentaires en général;
Coquilles d’œufs écrasées;
Cendres en petite quantité;
Note : pour faciliter la digestion, n’hésitez pas à couper en morceau les plus gros résidus, par exemple les épis de blé d’Inde.
À jeter dans le composteur, matériaux secs :
Feuilles mortes : pour les besoins de compostage d’une famille de 4 ou 5, un volume de 300 litres de feuilles ramassées à l’automne suffisent amplement pour l’année. Prenez soin de les entreposer sèches pour éviter la fermentation. Concernant celles qui resteront sur le terrain en octobre, déchiquetez-les avec une tondeuse bien affutée, ne les mettez surtout pas au bord du chemin;
Boîtes à œufs et boîtes à pizza en morceaux;
Papier non glacé déchiqueté, vos factures par exemple ou lettres de votre ex;
Débris de plate-bande et petites branches en morceaux.
Tumblr media
« Réserve de feuilles mortes à l’ombre du lilas attendant le printemps »
À ne pas mettre :
Le gazon coupé en grande quantité, celui-ci « pognant en pain ». De toute manière, vous êtes mieux de le laisser sur le terrain après la tonte en tant qu’engrais naturel, vous pourrez même expliquer au beau-frère que vous pratiquez l’herbicyclage;
Les os non broyés, un fémur d’orignal mettra une éternité et demie avant de se désagréger naturellement.
Une fois votre compost mûr étendu dans votre jardin, vous pourrez le mélanger à la terre présente en bêchant ou en binant. Le sol sera plus fertile, évidemment, et il se compactera tellement moins, rendant le jardinage plus agréable. Vous aurez de belles surprises en voyant apparaître des plants « gratuits » trahissant votre régime alimentaire. Notamment, les graines de cantaloup, de melon d’eau, de poivron ou de tomate survivent au compostage. Cela pourra même susciter de la satisfaction. Concluons à cet égard avec la citation de David Suzuki (voir dans l’illustration de début, dans l’encadré jaune) : « Life thrives on life ».
Bon compostage !
Crédits photos : montage photo du livre de David Suzuki et clichés pris par l'appareil téléphonique de l'auteur (Thierry Lagrange)
0 notes
cleopattes · 3 years ago
Text
Comment fabriquer un composteur?
Avant-propos : le “mode d’emploi” ci-dessous est basé seulement sur les expériences de son auteur et ne prétend pas être un article de spécialiste en la matière.
Félicitations, vous avez décidé de vous mettre à produire votre propre compost et avez décidé conséquemment de fabriquer votre composteur. Les raisons peuvent être multiples, soit que vous disposiez des ressources chez vous (du bois et une boîte de vis), que vous désiriez réutiliser dans une optique de développement durable, ou que vous estimiez qu’un composteur maison sera plus efficace. Toutes ces motivations sont bonnes et vérifiées. Voyons maintenant une petite illustration pratique de fabrication nécessitant une demi-journée au maximum.
Dans votre cour arrière, vous aviez une balançoire qui avait perdu ses enfants, quelle tristesse! Depuis, ils sont devenus ados, et ils vont très bien, rassurez-vous.
Profitez de l’opportunité pour revaloriser le bois traité qui sera solide pour de nombreuses années encore. Attention, le démontage peut être fastidieux, 2 ou 3 kg de visseries plus loin..
Tumblr media Tumblr media
Une fois que vous avez classé vos morceaux de bois par taille, sélectionnez des longueurs pour monter le châssis. Celui-ci n’a pas besoin d’être solide, mais juste de se tenir ensemble. Ne pas oublier de prévoir un espace d’un pied de haut environ pour la trappe. Dans cet exemple, le composteur mesure 1 m de haut sur 62 cm de large (correspondant par hasard à la largeur du plancher du module de jeu…).
Tumblr media
D’un point de vue pratique, commencez par visser les planches à l’arrière de la structure. Il est nécessaire d’assurer des entrées d’air, expliquant les interstices entre les planches. Profitez-en pour répartir ces espaces au mieux et ainsi minimiser vos découpes.
C’est un bon départ!
Tumblr media
Une fois sur votre lancée, continuez à visser les flancs du composteur, toujours en répartissant vos espaces et en minimisant vos chutes de bois. Vous pouvez en même temps rechercher un certain esthétisme en évitant d’assembler côte à côte des planches disparates, mais cela demeure une considération optionnelle.
À noter, on emploie ici des vis de 2’’ ou de 2,5’’ pour bois traité.
Tumblr media Tumblr media
Super, attelez-vous maintenant à la face qui représente le plus de temps, en raison de la trappe pour la récolte.
Vissez des planches entre le haut de la porte et le haut de la structure. Ensuite, préparez deux longueurs destinées à recevoir la porte coulissante. Pour ce faire, il suffit de deux coups de scie pour amincir l’intérieur des deux morceaux de 2x4. Vissez-les ensuite à la verticale sur les montants latéraux en prenant garde de ne pas éclater le bois (pratiquer des avant-trous si requis).
Tumblr media
Vous en êtes rendu à construire la porte sur mesure qui se glissera dans les fentes de part et d’autre. N’oubliez pas de laisser suffisamment de jeu, puisque le bois pourra travailler ou geler. Autrement dit, « si c’est trop tight, cela va jammer », c’est garanti.  
Tumblr media
Dernière étape, le couvercle. Vous devez le faire étanche dans la mesure du possible, un compost équilibré n’ayant pas besoin d’être arrosé. Il doit se révéler être suffisamment pesant afin de ne pas être manœuvrable par les ratons laveurs et autres siffleux qui se régalent des déchets végétaux. Tel qu’illustré sur la photo, vous pouvez concevoir un cadre sommaire pour centrer le couvercle quand il sera en place.
Tumblr media
Bravo, vous avez terminé! Il ne vous reste plus qu’à le porter jusqu’à sa place définitive. À force de rajouter des planches, l’ensemble peut s’avérer être assez lourd, j’ai utilisé un diable pour le mouvoir.
Concernant l’emplacement précis, il n’est pas nécessaire de le placer le plus loin possible, un processus de compostage bien géré ne produisant aucune mauvaise odeur. Il doit être déposé directement sur une surface en terre (pour l’absorption du lixiviat).
Félicitations pour votre initiative!
Crédits photos : clichés pris par l'appareil téléphonique de l'auteur (Thierry Lagrange)
0 notes