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"L'écriture est la peinture de la voix" (Voltaire)
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floremwriter · 3 years ago
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Terreur nocture
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Exercice : Pourquoi/Parce que (14/10/2022) au collège Victor Hugo à Puiseaux (45)
Couple de questions/réponses (tirées au sort) : Pourquoi est-ce qu’on a peur de la mort, alors qu’elle est inévitable ? / Parce que le monde est vaste, peuplé de milliards de personnes
4H35 du matin.
Je me réveille en sursaut, le corps moite d’une sueur nocturne glaciale. Je frissonne, tant à cause du froid qu’à cause des pensées obscures qui m’ont tiré du lit. J’essaie de penser à autre chose mais rien n’y fait : la même question tourne en boucle dans mon cerveau tourmenté : “Pourquoi est-ce qu’on a peur de la mort, alors qu’elle est inévitable ?” C’est vrai, on peut avoir peur du vide sans jamais tomber, être claustrophobe sans jamais avoir été enfermé, phobique des avions sans jamais avoir vécu de crash aérien... Alors pourquoi ? A-t-on peur du lundi parce qu’il succède au dimanche ? Non. Je pense que ce qui effraie le commun des mortels, c’est surtout de ne pas savoir. Car la vraie question à se poser est quand ? Quand viendra mon heure ? Avant d’avoir pu réaliser mes rêves ? D’avoir connu l’amour véritable ? Après l’usure de notre corps, bien après sa date de péremption ? Certains diront qu’il vaut mieux ne pas savoir, pour mieux vivre sa vie pleinement, sans craintes du lendemain. D’autres relativiseront davantage en répondant que le monde est vaste, peuplé de milliards de personnes et qu’à un moment ou un autre, il faut tout simplement céder sa place...
#pourquoiparceque
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floremwriter · 3 years ago
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Les Guerrières Widjaïs (Logorallye)
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Texte écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture que j’anime au collège Victor Hugo à Puiseaux (45)
Exercice : Logorallye (texte avec les mots imposés suivant : S’exprimer, câbles, suprématie, sortilèges, noire, guerrier, océan, libre, passion, recherche)
Au cœur du désert d’Analy vivait un peuple de féroces guerrières : les Widjaïs. A elles seules, elles fédéraient tous les peuples à des centaines de kilomètres à la ronde, assoyant ainsi leur suprématie. Il faut dire que les Widjaïs en imposaient de par leur apparence ; grandes, athlétiques, leur peau noire était parcourue de tatouages tribaux d’un blanc étincelant. La légende racontait que le nombre de modifications corporelles renseignaient sur la dangerosité d’une guerrière Widjaï. Leur cheffe, Enianka, en arborait de la tête aux pieds... Respectée par ses sœurs, elle n’avait bien souvent pas besoin de parler pour s’exprimer. Un simple geste, parfois un simple regard, lui suffisait pour se faire respecter. Sa simple présence, animale, féline, pouvait déclencher à elle seule un océan de cris de guerre avant une bataille cruciale.
Ces amazones du désert n’avaient pas acquis leur réputation et leur liberté sans avoir croisé le fer, cela va de soi. Elles maniaient leurs cimeterres, ces anciens sabres très appréciés des pirates, comme des déesses de la Guerre. Certains les considéraient comme des esprits immatériels, intangibles, tant leur habileté au combat, leur dextérité et leurs réflexes surhumains en faisaient des êtres à part, des créatures invoquées par quelques obscurs sortilèges. Combattre était plus qu’une passion pour elles, c’était une nécessité, un art auquel elles prenaient plaisir à s’adonner pour se libérer l’esprit. Un art noble, délicat. Comme une danse de la mort, une mort certaine pour les autres, rarissime pour elles. A travers le fracas de l’acier et le sang qu’elles versaient, elles recherchaient quelque chose que peu de personnes parvenaient à atteindre dans leur vie : un sentiment de plénitude. La sensation d’être soi, parfaitement à sa place dans ce monde chaotique en sans cesse évolution. L’impression d’être les câbles qui soutiennent le pont de l’existence : indispensables à l’humanité.
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floremwriter · 4 years ago
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Ce correspondant a appelé deux fois sans laisser de message...
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Pour le deuxième exercice de cette reprise, voici le sujet :
“Un correspondant a essayé de vous joindre deux fois sans laisser de message. Écrivez deux petits récits : celui qui n’a pas répondu et celui qui a appelé”
Voici mes deux productions :
“Je fouille dans ma poche de jean pour y dénicher ma liste de courses froissée. C’est parti ! Je déambule tel un mort-vivant dans les allées surpeuplées du supermarché, tendant la main par-ci par-là pour m’emparer tantôt d’un artichaut, tantôt d’une miche de pain, d’une côte de porc sous vide, d’une boîte de raviolis bon marché... Bref, je m’acquitte de ma tâche d’individu consumériste dépendant de la société dans laquelle je vis, avant de me diriger vers les caisses. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Un appel de Vanessa. Oh non ! Elle ne me lâche jamais celle-là ! Un mois qu’on est ensemble et elle est déjà à m’appeler tous les jours. Je laisse sonner et m’engage dans une caisse miraculeusement inoccupée, jusqu’à ce que la caissière m’annonce qu’elle ferme. Décidément, c’est pas mon jour. J’attends cinq minutes pour passer à une autre caisse, ignorant le deuxième appel de Vanessa. Furieux, je range mes courses à la va-vite dans mes sacs en lançant un regard noir à la caissière qui ne va pas assez vite à mon goût. Je me dirige ensuite vers la sortie, puis vers ma voiture. Un troisième appel. Là, c’en est trop ! Limite du harcèlement ! Je décroche avec colère et annonce d’une voix froide : “C’est fini entre nous. Ne me rappelle plus jamais.” Je raccroche mon téléphone et affiche sur mon visage le premier sourire de la journée. Libéré !
Libérer. Je dois me libérer, vite ! La vieille corde avec laquelle mon agresseur a ligoté mes poignets n’est pas très serrée. Peut-être qu’avec un peu d’huile de coude... Je me tortille dans tous les sens, maudissant ma merveilleuse idée de la matinée : aller courir seule dans les bois de Maniveau. Au prix d’efforts surhumains, je parviens à libérer une main, puis l’autre. Vite ! Je ne sais pas où est parti mon agresseur, mais il va revenir, c’est certain. Et Dieu sait ce qu’il va me faire à ce moment-là... La chaîne attachée à ma cheville m’empêche de m’enfuir, mais je peux toujours téléphoner. J’espère qu’il y a du réseau... Je vérifie : une barre, ça suffira ! En revanche, il ne me reste que 6% de batterie. De quoi passer un coup de fil, peut-être deux. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Appeler la police prendrais trop de temps. Je dois contacter Jérôme. Lui va m’aider, c’est sûr. Je l’appelle une première fois et tombe sur sa messagerie. Mince ! Je raccroche et souffle quelques secondes avant de réessayer. Encore la messagerie. J’hésite à laisser un message, mais je n’ai pas envie de griller la batterie. J’attends encore quelques minutes et là, enfin, il me répond : “C’est fini entre nous. Ne me rappelle plus jamais.” Le couperet. J’ai l’impression d’imploser. Je reste là, hébétée, mon téléphone dans les mains, tremblant de tous mes membres. Quand l’adrénaline joue enfin son rôle et me pousse à appeler la police, mon téléphone s’éteint. Batterie vide. “Non !!!” Au même moment, la silhouette corpulente de mon agresseur apparaît à la fenêtre du hangar désaffecté dans lequel je suis séquestrée...” 
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floremwriter · 4 years ago
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Acrostiche sur le mot “Rentrée”
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Bonjour Ă  tou.te.s,
Ce mercredi 20 octobre, c’était la reprise de l’atelier d’écriture au relais de poste de Fontenay sur Loing.
Voici mon premier texte, une acrostiche sur le mot “Rentrée”
Retour aux sources après cette sécheresse sociale.
Ébranlé en ce jour par une Aurore aux vents grondants,
N’en déplaise à nos rêveuses qui bravent les éléments,
Trémolos au fond du cœur, inspiration au bout de la plume,
Reprenons tous ensemble nos réunions posthumes,
Et faisons de l’écriture notre 3ème dose de liberté,
Envoûtante injection dont on ne peut se passer.
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floremwriter · 4 years ago
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Icare ringard
(ringard : barre de fer servant à attiser le feu)
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  Texte écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture à distance de Fontenay-sur-Loing
Consigne : inventer un nom et un prénom, puis décrire ce personnage créé en jouant sur les sonorités (liées à son prénom/nom). Ne révéler son nom qu’à la fin de l’histoire.
Il chute. A force de fricoter avec les nymphes des cieux, il est tombé sur une fille du soleil, plus flamboyante et destructrice que le plus ardent des volcans. Succombant au charme de cette délicieuse créature, il s’est brûlé les ailes, perdant ainsi ce qui faisait sa plus grande fierté, son outil de séduction : un beau plumage à la fois nacré et immaculé, et des ailes puissantes lui permettant de fendre les nuages avec vélocité. Celles-ci sont désormais réduites à des membres carbonisés, ratatinés sur eux-mêmes, évoquant les pattes d’une araignée que l’on venait d’occire. Ses heures de gloire s’évaporent, comme la fumée noire qui masque sa chute honteuse. Il quitte ce ciel qui l’a vu naître, ce ciel qu’il connait par cœur, jusqu’aux moindres de ses courants d’air chaud et froid. Jamais plus il ne pourra voler. Jamais plus il ne pourra balancer ses longs cheveux blonds par-dessus son épaule en adressant à ses innombrables soupirantes son sourire éclatant d’une blancheur surnaturelle. Jamais plus il ne pourra bomber le torse en plein vol, exhibant une musculature qui ferait rougir Apollon lui-même.
Non. À cause de son addiction aux belles femmes, sa vie va toucher à son terme.
Dans un ultime moment de voltige, il aperçoit enfin le sol qui se rapproche à une vitesse fulgurante. Lui qui a passé sa vie dans le ciel va finir écrasé, comme un vulgaire fruit pourri qui se décroche d’un arbre. Pourtant, il est encore très loin d’être pourri, lui ! La puissance de sa chute va créer un cratère immense au niveau du sol. L’avantage, c’est qu’il n’y aura pas besoin de l’enterrer. Les pauvres terriens n’auront qu’à lire son nom, gravé dans son dos par son père à l’encre de lumière (comme tous les anges à leur naissance) afin de rédiger son épitaphe.
« Ici gît Nathanaël De la Pléiade, ange séducteur qui s’est brûlé les ailes en s’attaquant à une proie bien plus dangereuse que lui. »
Quant à son auréole, les terriens pourront toujours s’en servir de frisbee…
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floremwriter · 5 years ago
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Nuit étoilée
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Voici un nouveau texte écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture de Montargis (janvier 2021).
Consigne : Écrire un texte en utilisant quelques métaphores écrites par des auteurs du 20ème siècle (qu’on nous avait données au préalable).
Ce n’est qu’allongé dans l’herbe, dans la lourdeur de la nuit, que s’évaporent mes démons. Dans ce silence coupé du temps, ou la lenteur s’obstine, butine chaque étoile comme autant de fleurs gorgés de soleil, je me sens à ma place. A la lumière apaisante de la pleine lune qui irradie, j’observe le ciel à la recherche de mes rêves disparus. Entre les constellations, les souvenirs se délitent, perdent leur substance pour ne laisser que des traînées diffuses, particules de matières incandescentes aspirées par le vide sidéral. Au milieu de ces astres inatteignables qui consument l’obscurité, des traits de feu fugaces attirent le regard. Les étoiles sont comme des papillons de nuit heurtant la voûte céleste, à la fois majestueuses et éphémères. Les larmes coulent le long de mes joues, faisant le deuil des vœux passés qui ne se réaliseront jamais. Dois-je me résoudre à les remplacer par de nouveaux, plus accessibles ? La vie n’est-elle qu’une succession de rêves sans fin ? De buts, d’objectifs, de chimères qu’on ne peut atteindre ? Et si la réponse à toutes ces questions ne se trouvait pas dans les signes du ciel incandescent, mais bien au fond de moi, dans ces pensées obscures et dévorantes que je m’obstine à fuir ? Ces pensées qui me rongent, ravagent mon esprit, le dévastent comme un incendie. Un incendie qui s’ouvre en moi telle une rose de souffrance et sape le peu de forces que j’arrive à mobiliser. Au-dessus de moi, les nuages commencent à masquer la nuit. Les lumières s’éteignent une à une, comme si un peintre, après avoir changé d’avis, appliquait des aplats de noir sur les innombrables points jaunes qui constellent sa toile. Puis, le tonnerre gronde, annonciateur du grand Jugement. Je me laisse partir peu à peu, attendant que se déverse sur moi, la grande et bruyante averse de la vie.
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floremwriter · 5 years ago
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Hunger games des lettres
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Atelier d’écriture Montargis (décembre 2020)
Consigne : Écrire (ou dessiner) toutes les lettres de l’alphabet sur une feuille de brouillon. Les observer sous toutes les coutures, puis écrire un texte en personnifiant chaque lettre.
Bienvenue à la 23ème édition des Hunger Games des lettres ! Comme chaque année, les 26 districts alphabétiques ont choisi le héros qui va les représenter dans cette compétition qui ne couronnera qu’un seul vainqueur : l’unique survivant !
Avant de nous rendre dans la toute nouvelle arène qui prendra l’allure cette année d’un gigantesque vaisseau spatial, allons faire un tour sur le terrain d’entraînement pour observer les candidats !
Prêt du stand de tir à l’arc, on peut apercevoir C qui maltraite déjà le pauvre I en l’envoyant à chaque fois en plein centre de la cible. Sera-t-il aussi fort que la favorite du public qui revient cette année, j’ai nommé K-tnis Everdeen ? Affaire à suivre…
Côté du ring, deux candidats de taille se lancent dans un combat acharné : T maltraite son adversaire avec de grands coups de pied finement exécutés, mais D repousse ses assauts en gonflant son ventre proéminent.
Que vois-je sur le terrain de course ? Une fusée ? Ah non, c’est A qui se propulse comme un boulet de canon sous les yeux ébahis des jumeaux binoclards de la compétition, j’ai nommé O et Q.
Il ne faut pas négliger la partie survie qui revêt chaque année une importance capitale. En effet, grand nombre de candidats meurent à causes des conditions climatiques ou une mauvaise gestion des ressources.
Ainsi on peut voir au stand astral B se vanter devant R et P d’avoir pu revêtir sa tenue de cosmonaute, même s’il ressemble davantage au bonhomme Michelin qu’autre chose ! Pas sûr qu’il puisse atteindre la vélocité de V, qui fuse dans la zone de vide sidéral à la vitesse de la lumière !
Comme chaque année, nous avons quelques rebelles qui tentent d’échapper à leur funeste destin. H, F et L se sont associés pour créer une échelle, afin de faire passer M et N de l’autre côté de la barrière entourant le terrain d’entraînement. Pas de chance, le traître J est allé prévenir les gardes en montrant du doigt les fuyards.
Une équipe de petits malins s’est regroupé quant à elle près de l’atelier des gadgets. Ainsi, U teste une carapace en métal protégeant des coups, E s’est équipé d’un trident meurtrier et Y s’entraîne à lancer des grenades avec son lance-pierre multifonctions. Quant à S, il a ligoté G avec un filin ultrarésistant, mettant en péril une éventuelle alliance avec lui…
Qui va être le gagnant cette année ? Je miserais peut-être sur X, aussi tranchant que ses deux katanas croisés dans le dos ou encore W avec son bec en acier greffé sur son visage lui donnant un air effrayant ! En tout cas, je ne parierai pas un seul centime sur Z. En effet, ce dernier passe son temps à dormir...
#alphabet #hungergames
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floremwriter · 5 years ago
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Digressions automatiques
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Les ateliers d’écriture ont repris timidement... à distance pour l’instant. 
Atelier d’écriture de Fontenay-sur-Loing, janvier 2021
Consignes : écrire un texte à partir d’une phrase imposée, choisie parmi 10. Pour ma part, j’ai choisi : “ Il pousse un immense soupir et se remet à pianoter. “ et je me suis laissé aller à l’écriture automatique. 
Il est devant son ordinateur. Seul. En quête d’une inspiration, qui a grand peine à venir. Peut-être qu’il ne s’y prend pas de la bonne manière ? Et s’il se mettait à écrire en continu, sans laisser le temps à son esprit tourmenté de s’attacher au sens des mots, à leur dynamique ? Et si pour une fois, il écrivait avec son cœur ? Une écriture que Raymond Queneau, célèbre fondateur de l’OULIPO, qualifierait d’ “automatique”. Une écriture sans conscience, sans prendre le temps de retravailler les mots qui ne sont que le prolongement des doigts pianotant sur le clavier. Une écriture brute, comme un diamant extrait à même la roche. On ne laisse pas le temps au cerveau de traiter l’information et on laisse s’exprimer ses émotions. Comme si cette feuille virtuelle issue d’un logiciel de traitement de texte, n’était rien d’autre qu’un punching-ball, un défouloir, pour laisser se déverser un trop-plein de mots qui n’arrivent pas à sortir en temps normal ? Des mots auxquels il pense tous les jours, mais qu’il n’ose pas dire, de peur de choquer, de vexer, de blesser. Des « tu m’emmerdes » ou « tu me fais chier » bloqués au fond du gosier. Mais aussi des mots qu’il prononce si peu, qu’il ressent au fond de lui. Pourquoi n’a-t ’il jamais dit à sa mère qu’il l’aimait ? Qu’elle représentait à ce jour sa plus grande fierté ? Pourquoi n’a-t ’il pas eu le courage de pardonner les erreurs de son ex-femme, alors que les torts étaient partagés ? Il est loin d’être un parangon de vertu ou d’honnêteté. Il se cache continuellement derrière ses lunettes rondes et son sourire affable, mais tout ceci n’est qu’un masque. Un masque pour cacher l’odieuse vérité : comme tous les êtres humains, une part d’ombre sommeille en lui. Une part qui ne demande qu’à jaillir, à s’extirper de sa prison de chair. Une noirceur qui cherche à être exorcisée, comme tous ces mots qui s’écrivent d’eux-mêmes. Comme le souvenir de son fils malade, amaigri et pâle, succombant sur son lit d’hôpital un mois auparavant. Exorciser tout le mal, tous ses démons. Laissez jaillir tout ça, faire le vide avant le grand saut. Faire le ménage avant d’abandonner une coquille vide, dénuée d’âme. Oui. Son besoin de purger, d’expier ses sombres pensées lui fait du bien. Même s’il compte effacer tout ce texte juste après, les mots sont sortis. Très bien. Maintenant, il doit en choisir de nouveaux. Les derniers qu’il aura à écrire. Des mots d’adieux. A ce monde, à ses proches, à sa vie. Allez, on efface tout et on s’y met.
Il pousse un immense soupir et se remet Ă  pianoter.
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floremwriter · 5 years ago
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Cruelles ténèbres
Fugitive est mon ombre. Elle se projette sur les troncs déchiquetés, sans jamais s’y reposer. Pas une feuille ne bruisse sur mon passage, pas une seule branche ne craque. Je suis le murmure que l’on retient, le souffle qui nous échappe. Je me drape de ténèbres pour me fondre dans la nuit, et surgit sur mes proies, dans une lente agonie. Féline est ma nature, féroce est ma voie. Le sang est ma signature, qui abreuve mes lois. Seuls les téméraires traversent mon terrain de chasse.  Ils renoncent à l’hiver, car de mon fait ils trépassent.
Prédateur, perfide tueur, personne ne peut prédire, quand viendra son heure. Les lunes de mes yeux, dans cette obsédante traque, se rient des peureux redoutant l’attaque. Vos pas malhabiles fracassent la nuit, mes pas agiles exigent votre vie. La noirceur intense de mon pelage, l’écho rauque de mon rugissement, traversent les âges, traversent le temps. Nul n’échappe à l’acier de mes griffes, au diamant de mes crocs. La jungle est mon fief, elle sera votre tombeau.
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floremwriter · 5 years ago
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Perdu d’avance ?
Je vous souhaite de faire jaillir l’étincelle qui décimera l’incendie.
Je vous souhaite de donner vie aux jeunes racines qui désolidariseront la forêt.
Je vous souhaite d’incarner le gravillon qui brisera la montagne.
Je vous souhaite de sécher cette larme qui inondera les océans.
Je vous souhaite de briser les ouragans par le souffle de vos soupirs.
Je vous souhaite d’expulser le murmure qui assourdira le tumulte.
Je vous souhaite de devenir le grain de sable qui avalera le désert.
Je vous souhaite de relever la tĂŞte et de prendre la place qui vous est due.
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floremwriter · 5 years ago
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HaĂŻkus du confinement
Ô toi Confiné,
Aux confins du temps passé,
A moi, confie-toi !
  Loin de l’air marin,
Toi qui possède un jardin,
Verte est ta cage !
  Le lit me retient,
Impossible de lutter
Prison de plumes.
  Privé du monde,
Par les livres et les rĂŞves,
Il faut s’évader.
  A l’aube du chaos,
Fier de tirer mon chapeau,
A nos blanc héros.
  Pour ceux qui comptent,
Le Corona s’en est trop
Apéro visio !
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floremwriter · 5 years ago
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Comment allez-vous Michka ?
Atelier d’écriture de mars, Fontenay-sur-Loing
Consigne (15 minutes d’écriture) : écrire le texte qui précède le dialogue suivant :
-Comment allez-vous, Michka ?
-Ca va…
-C’est un petit « ça va », je me trompe ?
-J’ai un peu de mal à m’adopter… à m’appâter.
-A vous adapter ?
-Oui, c’est ça.
-C’est normal. Il faut quelques semaines pour trouver vos marques, vous n’êtes pas là depuis si longtemps.
Une lumière aveuglante s’infiltre dans la fente de mes yeux semi-ouverts. J’entends des voix autour de moi, qui paraissent lointaines et indistinctes, comme si j’essaye d’écouter une conversation alors que j’ai la tête sous l’eau. Ma bouche est pâteuse ; j’ai l’impression d’avoir mangé du plâtre et que ma bouche n’a pas été en contact avec un liquide depuis des mois. Avec difficulté, je parviens à me redresser, ameutant une armada de personnes en veste blanche qui commencent à m’ausculter sous toutes les coutures. Dans un état nauséeux, je les entends dire : « vérification des fonctions auditives » « C’est bon » « Michka, suivez la lumière avec vos yeux » « Très bien » « Ne vous inquiétez pas, c’est toujours le réveil le plus difficile »
-« Qu’est… me… passe  ? je parvins à murmurer malgré le désert qu’est devenue ma gorge.
-« Vous avez subi une lourde opération, vous allez être dans les vapes quelques temps »
Une opération ? Je ne comprends pas. Je n’ai pourtant pas le souvenir d’avoir eu un accident…
Je ferme les yeux, comme pour essayer de me rappeler, mais le sommeil me happe, sans prévenir.
Ce n’est que quelques jours plus tard que je me souviens. Je me souviens de ma terrible décision.
J’avais besoin d’argent. Terriblement besoin d’argent. En me baladant près de la place Victor Hugo, je vu cette affiche étrange, proposant la somme d’un million d’euros pour intégrer un programme expérimental visant à retirer une partie non-négligeable du cerveau, celle contrôlant les émotions.
Depuis toujours, je n’ai pas eu une vie facile. Enfant de la DASS, célibataire endurci, très peu d’amis et… pauvre. Je me suis dit que j’étais le patient idéal pour ce genre d’expérience. Alors je me suis lancé, tirant un trait sur ce qu’il me reste d’humanité, espérant accéder à une vie meilleure…
En me baladant dans le parc de la clinique privé, je croise le médecin Henris, qui s’est occupé de moi. Il sourit en me voyant. Stoïque, je le regarde avec la plus grande indifférence.
-Comment allez-vous, Michka ?
-Ca va…
-C’est un petit « ça va », je me trompe ?
-J’ai un peu de mal à m’adopter… à m’appâter.
-A vous adapter ?
-Oui, c’est ça.
-C’est normal. Il faut quelques semaines pour trouver vos marques, vous n’êtes pas là depuis si longtemps.
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floremwriter · 5 years ago
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Un mystérieux virus
(Texte écrit au cours de l’atelier d’écriture que j’ai animé avec des collégiens le 28 février 2020)
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Une quinte de toux plus forte que les autres me soulève du lit, m’arrachant du sommeil réparateur que je convoitais depuis des heures. Un goût de métal a envahi ma bouche. Inquiet, je me jette sur l’interrupteur pour chasser l’obscurité oppressante de ma chambre. Lorsque mes yeux se posent sur le lit, la peur me fige en géant de granit. 
Les draps sont ensanglantés.
Une nouvelle quinte de toux me plie en deux. Une pluie fine jaillit de ma bouche, explosant en gouttes vermillon sur la moquette blanc cassé que mon père a posé la semaine dernière. Aussitôt, les larmes me montent aux yeux et mon cœur s’emballe dans ma poitrine. Je me mords l’intérieur des joues de toute mes forces pour m’empêcher de hurler. Si mes parents découvrent mon état, ils vont savoir... savoir que j’ai ramené de notre voyage en Chine un passager clandestin dont je me serai bien passé...
Pour avoir visionné nombreux reportages sur les chaînes d’information, je sais ce qu’on fait à ceux qui ont contracté le virus. Séries de tests, confinement, quarantaine, puis... plus rien. Elles disparaissent de la circulation quelques temps... Avant de réapparaître... différentes. 
Au début, les “miraculés”, comme on les surnommait, faisaient la Une des journaux, diffusant aux malades une lueur d’espoir dans leur horizon incertain. Mais très vite, les journaux s’intéressaient à eux pour d’autres raisons, plus inquiétantes, plus sombres : meurtre, suicide, cannibalisme... Ils passèrent du statut de miraculés à ceux moins flatteurs de criminels, parias, monstres... Ils se regroupèrent alors en gangs avant de s’en prendre à des bourgades isolées.
Je n’ai pas envie de devenir un monstre. Il est clair que le gouvernement y est pour quelque chose. On ne change pas du jour au lendemain à cause d’un stupide virus. Il faut absolument que je cache mon état, que je fasse comme si de rien n’était. Et puis, qui sait ? Si je ne fais rien, peut-être que le virus partira tout seul, comme une mauvaise grippe ?
Rassuré, j’ouvre la porte et me dirige vers la salle de bains afin de me débarbouiller. Je passe devant la chambre ouverte de ma petite sœur et m’arrête un instant pour la regarder dormir. Elle a l’air si paisible, fragile... Sa jambe qui sort du lit pour rechercher la fraîcheur semble ferme, tendre. On aurait presque envie de croquer dedans. Prudemment, j’entre, focalisé sur ce membre pâle qui m’attire. J’humecte mes lèvres. Ma respiration devient saccadée. Allez, juste une bouchée... 
Elle ne sentira rien.
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floremwriter · 5 years ago
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Clef USB
Atelier d’écriture du 13 février Fontenay-sur-Loing
Consignes : On retrouve une vieille lettre en fouillant. C’est une correspondance entre deux personnes. Nous la lisons et racontons ce que cela provoque en nous
(comme à chaque fois, je me réapproprie les consignes. C’est pour cela que je suis parti sur un récit futuriste)
J’ai retrouvé, au fin fond d’un vieux tiroir automatisé, une antiquité bien plus vieille que moi : une clé USB. Dessus, j’y découvre une série de vieux mails enregistrés. Le 1er date du 13 février 2142, soit quelques mois avant ma naissance. Il a été écrit par ma mère :
“Mon cher, Xalos,
Je t’ai trompé avec un androïde...”
J’arrête de lire. Oh mon Dieu. Par tous les Bill Gates, les Mark Zuckerberg et autre Steve Jobs ! Ce n’est pas possible ! Un androïde... Non ! ça expliquerait certaines choses... Ma capacité à... Le suicide de mon père... Non !
Je dois continuer Ă  lire !
“Mon cher, Xalos,
Je t’ai trompé avec un androïde. Je suis terriblement désolée, mais je suis tombée amoureuse. A force de le voir faire le ménage, nettoyer le distributeur d’aliments, le douche hydro statique, la télévision panoramique... Je me suis laissé tenter ! J’ai supprimé son programme de retenue pour le rendre plus humain. J’ai réécris certaines lignes de code, pour qu’il me sussure à l’oreille tout ce que tu ne me dis plus depuis des années : “Chérie tu es belle”, “Je t’aime comme au premier jour”, “J’ai envie de toi...”.
Avec V14317K, je me sens enfin renaître, comme la femme que je n’étais plus. L’enfant que j’attends n’est pas de toi... Je suis navrée... J’ai acheté du sérum Natalis sur le dark market, que j’ai administré dans les circuits génitaux de V14317K pour le rendre fertile. Ainsi, notre enfant à naître est un hybride. Et je l’aimerais plus que quiconque. Quant à toi, je te quitte.
Adieu
Kathlyne”
Je m’affole dans le siège volant.
Un hybride ? Moi ? C’est pour ça que je parviens à retenir tout ce que je lis depuis que je suis né ? A 40 ans, j’ai engrangé plus de connaissances qu’un optimum data peut contenir...
C’est pour ça que je ne me fatigue jamais ? Que je ne dors presque pas ?
C’est donc moi qui ai électrocuté cette fille rencontré dans un cyber bar il y quelques années...
Et c’est à cause de ma mère ! A cause d’elle que mon père s’est jeté du toit de l’Arena 707 avant ma naissance !
Je retire la clef USB de l’écran mural et serre le poing au maximum. Quand je l’ouvre de nouveau, une poussière grise s’échappe de mes doigts. Dans la vitre teintée, je perçois le rougeoiement de mes yeux emplis de haine, semblables à deux billes de plasma. En moi grandit une sensation étrange qui me fait perdre tout contrôle. Une série de lignes de code défile sous mes paupières à toute vitesse. Pourtant, je parviens à en saisir le sens...
Détruire... Tuer... Je dois détruire... Exterminer...
Je me concentre et géolocalise ma mère en un instant.
Détruire... Tuer... Exterminer...
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floremwriter · 5 years ago
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Zoorama
 Atelier d’écriture du 13 février Fontenay-sur-Loing
Consigne : créer un abécédaire, le plier, le couper en deux, puis associer 5 couples de mots improbables. Écrire 5 phrases sur un thème choisi aléatoirement (animaux). Associer les couples de mots aux phrases et enfin... écrire un texte en incluant le tout (phrases et couples de mots).
Corentin fut l’un des premiers visiteurs de ce tout nouveau parc zoologique, premiers aventuriers à vivre cette aventure visuelle et sensorielle inédite au monde. Comme dans un musée, il passait de vitres en vitres en s’émerveillant à chaque curiosité non pas de la nature, mais de la génétique. La première salle qu’il foulait avait des allures de désert aux couleurs sombres. Partout, à travers les nuages duveteux, des yeux jaunes aux pupilles verticales fixaient le jeune homme. Des ondes, tantôt glacées, tantôt suffocantes, virevoltaient dans cette immense sphère d’obscurité. Des requins dorés planaient au milieu des falaises de granit. Pendant quelques secondes, un soleil ardent entama son ascension avant de chuter aussitôt, se bloquant à l’horizon. Une envolée de perroquets multicolores masqua furtivement ce coucher de soleil artificiel, qui projetait alentours des rayons irisés. Au centre de ce dôme surréaliste trônait dans toute sa splendeur un sablier, duquel s’écoulait, grain par grain, un fin sable vert qui venait terminer sa course dans une mare boueuse. Au loin, un loup, ou Dieu sait quel autre mutation génétique, hurla sa peine.
Après plus d’une heure d’émerveillement, Corentin consentit enfin à monter dans le wagon, qui fusa dans le désert à une vitesse démentielle. Le paysage se changea en une jungle dense et inhospitalière. Une armada d’iguanes couraient à travers les racines, en évitant les méduses multicolores qui électrisaient l’atmosphère. Dans le bras d’une rivière pourpre, des antilopes aux ailes dorées lavaient leurs cornes en s’esclaffant. Sorti de nul part, un anaconda aussi long que le wagon happa l’une d’entre elle d’une seule bouchée, avant de s’enfoncer dans les méandres de la rivière, le ventre bombé. Il mettrait plusieurs semaines à digérer son repas, Corentin l’avait appris dans un vieux documentaire animalier que son grand-père lui avait montré étant petit.
La visite se poursuivit toute la journée, multipliant les ambiances et créatures insolites. Lorsqu’il sortit de ce Jurassic Park des temps modernes, Corentin restait mitigé. D’un côté, il était heureux d’avoir pu voir des animaux, ou du moins des créations génétiques, de ses propres yeux. Mais d’un autre, cela lui procurait une peine immense car il ne pourrait jamais voir d’animaux dans leur état naturel, étant donné qu’ils avaient disparu de cette planète polluée et stérile depuis des décennies.
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floremwriter · 6 years ago
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Écrire à partir de photographies
Atelier d’écriture du 12/12/2019 à Fontenay-sur-Loing, où j’ai été plutôt prolixe!
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1) Acrostiche sur le mot photo
Prenez la pose,
Haute, gardez la tĂŞte,
On oublie sa vie morose,
Troquée contre un sourire de fête
Ouistiti !
2) Racontez l’histoire d’une photographie
(photo de Jean-Pierre Lenoir, où l’on retrouve un homme et une femme attablés à une terrasse, plusieurs cocktails en forme de noix de coco posés sur la table. Ils paraissent s’ennuyer, elle levant les yeux au ciel, lui fumant sa cigarette en regardant la table d’à côté)
Consigne : réutilisé les mots que chaque membre a choisi pour cette photo : dépression, ailleurs, indifférence, terrasse, nonchalance, surprise, apéro, souvenir, ennui
Cela fait quinze minutes que nous attendons l’addition, au milieu de cette terrasse dépeuplée. Les trois pina coladas que je viens d’engloutir ont chassé de mon visage le sourire niais que je porte en permanence en sa présence. Mais il n’a pas l’air d’avoir remarqué mon indifférence, trop occupé à reluquer les pétasses de la table d’à côté, qui n’en finissent plus de raconter leurs anecdotes débridées d’étudiantes en médecine, autour d’un apéro qui s’éternise.
L’alcool engourdit mon esprit, de même que la fumée de ses satanées cigarettes qui finiront un jour - je l’espère ! - par l’enterrer six pieds sous terre. Pour ne plus avoir à contempler notre résidu de couple qui s’effrite, ainsi que le visage de mon bourreau se plisser en une grimace de perversité, je lève les yeux au ciel, vers un ailleurs réconfortant. Peut-être vers la vie que j’aurais eue si je n’avais pas épouser ce porc ? Une vie pleine de surprises, dénuée d’ennui et de morosité.
Avant que la dépression ne vienne m’achever complètement, je prends alors une décision importante : celle d’en finir. Non pas avec ma vie - oh non ! - mais en finir de cette relation nocive qui m’intoxique depuis des années. Il y a des poisons bien plus rapides que ces abjects bâtonnets de nicotine...
Ainsi, je laisserai derrière moi cette vie gâchée, transformant ce moment actuel en un détestable souvenir.
Retrouvant mes esprits, j’alpague le serveur avec une nonchalance qui ne me ressemble pas, un sourire flamboyant aux coins des lèvres : “Une autre pina colada s’il-vous-plaît !”
3) Racontez l’histoire d’une photographie
(photo d’un homme qui se dirige vers l’hôtel de l’étoile, en portant dans chaque main d’immenses bottes en cuir).
Consigne : Vous venez de recevoir une lettre contenant cette photographie
En ouvrant le courrier ce matin, j’ai eu la surprise - non que dis-je, l’indicible horreur ! - de recevoir une lettre anonyme. Point de lettres découpées dans les journaux, mais le message reste frappant de brutalité :
“J’aurai ta peau Fernand. Si tu fermes pas ton taudis d’hôtel avant la fin du mois, j’aurai ta peau.”
J’ignore quel maître-chanteur a bien pu m’écrire ça, sûrement un restaurateur du coin jaloux du succès de L’Étoile. Les lettres de menace, d’habitude, ne m’impressionnent pas. J’ai trimé pendant 40 ans, les rageux, je sais les gérer.
Mais cette fois-ci, on ne s’est pas contenté de m’écrire. Dans l’enveloppe sale qui m’étais adressée, se trouve également une photo. Une photo de moi, de dos, rentrant mes vieilles bottes en cuir. Une photo prise à moins de cinq mètres de moi...
Ă€ mon insu...
Mon maître-chanteur m’a suivi, pisté comme une vulgaire biche traquée par un chasseur assoiffé de violence.
Ma plainte déposée à la gendarmerie, je rentre chez moi et me barricade. Et cela tous les jours pendant deux semaines, attendant avec angoisse la fin du mois. Le 31 au soir, je me couche tétanisé, laissant toutes les lumières de chez moi allumées. Alors, à 00h01, j’entends le téléphone sonner.
Prudent, je m’extirpe du lit et m’empare de mon fusil, que j’avais chargée au préalable. Je descends l’escalier pour répondre, assistant à un spectacle des plus déroutants...
Qu’elle ne fut pas ma surprise en voyant mon salon transformé en salle d’exposition. Sur chaque grille étaient affichés, en grand format, des clichés de ma vie quotidienne au cours de ces quinze derniers jours.
Chaque jour, le photographe se rapprochait toujours plus de moi.
Au marché, dans mon jardin, dans ma cuisine, en train de dormir, sous ma douche...
L’ultime photo de la série provoque en moi un profond malaise.
Elle était prise en haut des escaliers, dévoilant le sommet de mon crâne avec, en contrebas, l’expo de photos dans mon salon.
Je n’ai pas eu le temps de me retourner - en avais-je vraiment envie ?
Je sens une lame s’enfoncer profondément dans mon cœur, ainsi qu’un souffle chaud au creux de mon oreille :
“J’ai eu ta peau, Fernand.”
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floremwriter · 6 years ago
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Il neigea le dimanche matin...
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Il neigea le dimanche matin. D’habitude, il pleut dans ces occasions. Il pleut toujours dans les films... La neige recouvrit la ville en un temps record, transformant bitume et pelouse en un épais manteau duveteux. Quand les cloches retentirent, une douce accalmie accueillit les quatre hommes qui la portaient. Quelques flocons seulement vinrent lécher le bois poli et verni. Quelques flocons qui disparurent aussitôt, privés de vie. Emmitouflé dans ma doudoune et mon écharpe en laine, je laissai les larmes se figer sur mon visage, cristallisées par ce froid polaire. Je n’avais pas envie de les cacher, encore moins qu’elles s’effacent avec le temps. Je voulais les tatouer sous ma peau, qu’elles deviennent indélébiles, comme le chagrin qui ne m’abandonnera plus jamais. Lorsqu’elle passa près de moi, ma main glacée et tremblante laissa échapper la rose rouge censée l’accompagner. Elle tomba dans le duvet laiteux, comme une éclaboussure de sang venant souiller cet enfer immaculé. Je me baissai pour la ramasser, sous les regards fuyants des ombres diffuses qui me frôlaient et glissaient avec lenteur vers l’allée blanche. Mes pas fantomatiques me guidèrent vers la pierre froide qui deviendrait son toit. Le trou béant dans mon cœur, contrairement à celui qui s’ouvrait devant moi, ne se comblerait jamais. Mon infinie tristesse l’entretiendrait, l’empêchant de cicatriser. Alors qu’elle plongea dans l’abîme, sous une avalanche de sanglots et de souvenirs nostalgiques, la neige se remit à tomber, soufflée par ce vent hivernal qui n’en finissait plus de nous harceler. Je fus le dernier à jeter ma rose, le dernier à lui faire mes adieux. Alors, je la laissai là, seule, dans ce lieu dénué de vie, le cœur en miettes, en me disant que pour l’aimer, je n’étais pas le dernier.
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