introspectionarium

[introspectionarium]

« Certains sentiments sont comme de vieux amis. Dans mon cas c'est la dépression. Les jours où ça va j'arrive à pas y penser, je me souviens juste de ce que ça fait, je me souviens de l'obscurité mais ouais... Ça fait bizarre de ressentir ça à nouveau. C'est comme ce rappeler d'un endroit qu'on a connu et y retourner pour de vrai. Être à nouveau là. Ressentir ce que ça fait. Ça peut commencer doucement ce genre de phase, une simple pensée négative du genre "j'ai pas envie d'être là" rien de plus... On l'a chasse de notre esprit comme une mouche, une odeur désagréable. Mais quand ça attaque fort, quand on se fait prendre tout entier, ça devient qui on est. Et y a plus rien d'autre. A l'extérieur on est pareil, on s'épuise en sourire et en faux semblant, mais à l'intérieur c'est pas la même histoire... On commence à se détester... On se sent seul... Et même si on rencontre quelqu'un qu'on aime, la solitude fait qu'on est pas réellement présent pour cette personne. On croit savoir ce que les autres vivent mais c'est faux. On sait jamais ce qui se passe dans la tête de quelqu'un d'autre. On se livre tous à une bataille invisible. On a tous une part d'ombre.

Et on sait que c'est nous. On sait que quelque chose ne va pas chez nous et c'est épuisant à vivre... C'est une situation merdique, épuisante et désespérée. C'est le néant. On a plus d'énergie pour vivre. On veut juste ce faire submerger par le vide là où personne peut nous parler, là où les mots et les sourires ne sont plus obligatoires. C'est une sensation familière. Je suis déjà passé par là, et j'en suis déjà sorti. Mais c'est justement cet après qui devient l'endroit connu, qu'on attend de retrouver. C'est terrifiant de ce dire ça. »

- Ginny & Georgia, saison 2 -

[introspectionarium]

SOUFFRANCE PHYSIQUE ~ C'était comme une bombe à retardement... Comme si la situation - dans son instant T - avait été mal synchronisée avec ma conscience et que d'un seul coup, les heures passées, tout se rembobinait pour s'assimiler dans le bon ordre, en venant ainsi me frapper violemment de sens...

À ce moment-là, mon corps retrouvant sa voix se mit à expulser le torrent de souffrance qui était resté en suspend. Un torrent de larmes, emportant les souvenirs récents et passés de tous ces maux incrustés dans ma chair. Avec en écho ce "Pourquoi ?", ce pourquoi mon corps se doit-il de souffrir autant, que ce soit par les autres mais surtout de moi-même ? Pourquoi n'ai-je as le droit à la douceur ? Pourquoi ma physicalité est-elle aussi torturée ?

Et ainsi continue le cercle vicieux de cette lutte à ne pas vouloir s'incarner dans sa chair par peur de souffrir et souffrir car je fuis et autodetruis mon propre corps en refusant de l'habiter. Quel fracas. Encore...

Peut-être faut-il une fois de plus toucher le fond ? Accumuler la détresse ? Pour finir par se révulser d'un trop plein, se réveiller ainsi enfin et convertir désormais la rage en force non plus contre mais avec soi-même ?

Je n'en peux plus de te voir souffrir encore et encore... que ce soit par la société et ses stéréotypes toujours plus tyraniques les uns que les autres, te forçant à te torturer pour être considéré comme légitime d'être. Que ce soit par les agressions médicales, qui te traitent comme un bout de viande sans vie, minimisant tout symptôme ou douleur. Que ce soit par des hommes, à l'éducation biaisée et aux caprices d'enfant, qui ont fait dissocier mon corps de son essence, de son ressenti. Que ce soit de mes parents qui n'ont pas su m'accompagner dans cette incarnation et qui ont ancré en moi les blessures qui me pèsent aujourd'hui. Et surtout que ce soit par moi-même qui n'ai pas su à maintes reprises te respecter, t'affirmer, te défendre, t'écouter. Qui te laisse te détruire et te névroser d'une anxiété permanente, de sentiment de dégoût, de frustration, de fuite, d'épuisement, de peur, d'abandon... Qui ne prend pas suffisamment soin de toi et qui laisse ainsi le message que c'est OK pour les autres d'agir également de la sorte.

Je veux te retrouver...🤍