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·Minuscropique·
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minuscropique · 4 years ago
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Furie, Myriam Vincent (2020)
J’ai dévoré l’intrigue et la violence des mots.
Une étudiante en littérature tueuse à gages, c’est une double vie improbable.
Ce livre laisse toute place à la colère.
On se demande bien ce qu’il nous faudrait pour basculer de l’autre côté de la morale.
«Je pense que je suis une bonne personne. Pour de vrai. Je sais que c’est peut-être pas tout le monde qui serait d’accord avec moi, mais si on fait le décompte, je pense que je tombe dans le positif : je composte, j’aide les vieilles personnes à gravir les escaliers dans le métro, je donne à des oeuvres de charité régulièrement, j’insulte pas les gens sur internet, et je milite pas seulement pour les causes sociales qui me touchent directement. Pis je tue seulement des criminels ; je tue des gens qui font du mal à plein d’autres gens, mais qui s’en sortent toujours à cause de leur statut, de leur argent ou de leur pouvoir. Des gens qui produiraient plus de victimes si je les mettais pas hors d’état de nuire. Oui, on pourrait dire, en fait, que je sauve de futures victimes en tuant leurs bourreaux. Je suis une bonne personne. »
« Étudiante de jour, tueuse à gages la nuit, Marilyn n’exécute que des personnes ayant commis des crimes sexuels, portée par son désir de vengeance de sa grande amie, décédée à la suite de la dénonciation d’une agression et incapable d’obtenir justice grâce au système traditionnel. Si Marilyn excelle dans son métier dans la plus grande discrétion, sa solitude imposée devient difficile à tenir en reprenant ses études... Réussira-t-elle à venger son amie? Ses vies de justicière et d’étudiante « normale » sont-elles compatibles? Devra-t-elle faire un choix? Roman aux accents de comic book féministe et à l’humour subtil, Furie explore cette figure du justicier tant prisée par les amateur.e.s de films de super-héros, avec ses zones d’ombre, ses dilemmes et la nécessité de maintenir une façade « normale ». On ne s’éprend de Marilyn et de ses causes qu’on estime justes qu’au détriment d’un malaise qui nous renvoie à nos propres valeurs morales : jusqu’où irait-on pour venger une amie ou sa propre fille face à son agresseur? » (Les Libraires.ca)
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minuscropique · 5 years ago
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Folle, Nelly Arcan (2013)
Ce livre vient nous enveloppe d’une souffrance nécessaire.
Autofiction poignante d’une femme qui disparaît entre ses pages.
« Un jour ma tante m’a dit que si on ne voyait pas mon avenir dans ses tarots, c’était parce que je n’avais rien à voir avec lui, que par une aberration de la nature on suivait des chemins différents, par là elle voulait peut-être dire que mon avenir se réaliserait sans moi. »
« Le problème avec la folie c’est quelle a plus d’un tour dans son sac, c’est qu’elle a également ses écrans de fumée pour les gens sains d’esprit, la folie sait ne se dévoiler qu’une fois trop tard et passer pour un trait de caractère ou même une stratégie de séduction, elle sait donner à la mort les attraits de la lolita. »
« Selon ma tante, l’effacement prenait chez moi un sens littéral, ce n’était pas une caractéristique mais un fondement, l’effacement était ma substance véritable.
D’ailleurs, disait-elle, j’avais la peau si blanche qu’elle en était translucide, on me voyait à travers. »
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minuscropique · 5 years ago
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Qu’attends-tu, Britta Teckentrup (2019)
Livre jeunesse rempli de douces illustrations qui renferme pourtant des questions qui frappent à tout âge, malgré leur simplicité.  À lire d’une traite, à ouvrir au hasard ou à lire à l’envers, seul ou à plusieurs pour penser ensemble.
« Comment verrai-je le monde quand je serai grande?
Le monde est-il à l’intérieur de moi ou bien à l’extérieur ?
Comment ça se fait que tu me comprennes beaucoup mieux que les autres ?
Quand rien ne te vient à l’esprit, n’est-ce pas comme si toutes les portes étaient fermées dans ta tête ?
Le bonheur c’est quand on ne peut penser qu’à de belles choses ? »
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minuscropique · 5 years ago
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Que le Diable m’emporte, Mary MacLane (1902)
« Je me trouve à ce stade de la féminité : j’ai dix-neuf ans, je suis un génie, une voleuse, une menteuse – moralement une vagabonde, plus ou moins insensée, et une philosophe de l’école itinérante. »
Ce journal stupéfiant de 1902 nous fait découvrir une jeune femme qui reconnaît sa valeur, qui s’affirme sans s’excuser, qui embrasse avec honnêteté ses bons et ses mauvais côtés. Elle est de celles qui dérangent. Elle remet en question, entre autres, le mariage, l’amour, les relations humaines et sa propre sexualité.
La découverte du personnage singulier de Mary Maclane est la seule “intrigue” de ce livre si on doit en chercher une, mais elle est bien suffisante. C’est une jeune femme à la fois imbue d’elle même, malheureuse, passionnée, aimante, sarcastique, et malgré tout, drôle.
Je n’avais jamais rencontré une telle personnalité au cours de mes lectures. On peut sûrement lui reprocher son extravagance et ses vices, mais on ne peut lui enlever son honnêteté, qui je pense nous la rend beaucoup plus humaine.
« J’ai la personnalité, la nature d’un Napoléon, mais dans sa version féminine. [...] Si j’étais née homme, à l’heure qui l’est j’aurais déjà fait forte impression sur l’univers - où du moins l’une de ses parties. Mais je suis femme, et Dieu, ou le Diable, ou le Destin, ou quiconque est responsable de mon sort, a écorché l’épaisse enveloppe de ma peau et m’a balancée au milieu de l’existence - en m’abandonnant, moi pauvre chose solitaire, moi créature damnée, remplie du sang écarlate de l’ambition et du désir, mais terrifiée à l’idée qu’on me touche car la barrière de la peau entre ma chair sensible et les doigts du monde a disparu. »
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