Tumgik
8x30km · 3 years
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Cher journal,
Je te retrouve à Celles, un petit bourg de Wallonie arc-bouté sur un Intermarché, où on est arrivés au terme d'une étape super ensoleillée, sans vent ; bref, idéale d'un point de vue météorologique. Il s'agissait de plus, après six étapes dites "normales", de la première de deux "spéciales" : à la veille de notre arrivée à Lille et du tout dernier tronçon de notre parcours, le programme d'aujourd'hui comprenait en effet l'arrivée, à mi-chemin, d'un troisième larron, Dave, le collègue et néanmoins ami de Julien.
Mais avant d'en arriver à ces retrouvailles fortes en émotion, rembobinons pour en revenir à la découverte de l'Airbnb que Julien avait réservé à Lessines. Les échanges préalables avec l'hôte laissaient présager le pire puisque qu'au lieu de la chambre twin annoncée sur le site, on nous imposait en effet un lit double (parce que la chambre twin est déjà louée... ok) dans une chambre baptisée "désir d'un soir". L'angoisse commence donc à monter alors qu'on approche de l'adresse indiquée ; on se voit déjà obligés de se plier aux diktats d'un hôte capricieux, habitué à des interactions poussées avec une clientèle, disons, spécialisée. Au lieu de ça, une gentille petite mémé nous ouvre la porte et nous fait visiter les lieux. Visiblement, ça fait longtemps qu'elle n'a pas taillé le bout de gras parce qu'on a un peu de mal à se débarrasser d'elle, même si au fond on est bien contents qu'elle nous pose plein de questions sur notre projet et qu'elle trouve ça palpitant. Une fois mémé partie, on visite un peu les lieux. Effectivement, il n'y a qu'un seul lit, mais surtout il est très très étroit. Quant au décor, il n'a visiblement pas évolué depuis le départ des précédents occupants pour la maison de retraite. Seule concession à la modernité : une affiche de Titanic au dessus de l'ancienne cheminée, dont l'âtre a été remplacé par du linoneum imitation brique. Bizarrement soulagés, on décide donc que l'intitulé "désir d'un soir" est plus une maladresse parmi d'autres qu'une proposition un poil sordide.
On sort ensuite faire quelques emplettes pour notre petit déjeuner du lendemain et, puisque les commerces du centre-ville sont fidèles à la tradition belge de fermeture permanente, on fait comme tout le monde et on va au Proxy. En sortant, alors qu'on cherche sur notre téléphone l'adresse d'une friterie ouverte, un Prince de LU atterrit à quelques centimètres de nous. On lève la tête et, au premier étage de la maison d'en face, un ouvrier du bâtiment fait sembler de manger son goûter sans s'intéresser à nous le moins du monde. On ne cherche pas à comprendre et on file à la friterie.
Le menu fait plutôt envie - fricadelle, bouffe-feu, cheese cracq - mais on ne saurait résister aux grands classiques et le choix de la carbonnade-frites (grande évidemment) s'impose. C'est alors qu'entrent en scène deux personnages énigmatiques : un monsieur d'une soixantaine d'années, qui ne dira pas un mot pendant toute la scène qui suit, et un jeune homme d'environ 25-30 ans.
Le jeune homme, masqué, parlant avec accent belge - Pourriez-vous me dire le prix d'une mitraillette hamburger ?
La dame de la friterie, elle aussi masquée - J'entends rien avec le masque.
Le jh - Pourriez-vous me dire le prix d'une mitraillette hamburger ?
La dame, lui montrant le menu, placé juste devant lui - Sept Euros...
Le jh - Pourriez-vous vous me dire si la mitraillette contient des crudités ?
La dame - Ah non, il y a le pain, la viande et des frites mais pas de crudités.
Le Jh - Très bien. Sauriez-vous couper la mitraillette en deux ?
La dame, prise de court - Oh la la mais je ne sais pas la couper en deux, c'est bien plus commode si vous faites ça à la maison.
Le Jh, solennel - Ça n'est pas possible
La dame, de plus en plus excédée - Comment ça ce n'est pas possible, vous n'avez pas de couteau ?
Le Jh, la fixant avec une intensité redoublée - Nous n'avons pas de couteau... Nous ne sommes là que tem-po-raire-ment.
S'installe ensuite un silence pesant et on est soulagés que nos carbonnades-frites soient vite prêtes afin de pouvoir fuir ce petit cloaque.
Sur le reste de la soirée, il convient de ne pas trop s'attarder, au risque de vexer nos lecteurs belges, mais on est quand même en droit de mentionner la superbe remontada de la France qui mit fin au parcours des Diables Rouges en Coupe des Nations. Dommage que Thomas se soit endormi à la mi-temps.
L'étape du jour donc : ensoleillée après quelques brumes matinales, plaisante au niveau du profil, tout juste enlaidi d'un vilain petit furoncle au douzième kilomètre, et surtout marquée par l'arrivée de Dave, prévue normalement sur la place Winston Churchill de Ronse (Dave est anglais...) mais qui eut finalement lieu au détour d'une petite nationale traversant une zone industrielle, non loin de la frontière entre la Flandre et la Wallonie. Il est important de souligner la prouesse logistique que constituent ces retrouvailles. Dave a pris l'Eurostar pour Lille jeudi matin, a rejoint Celles en vélo pliable après un déjeuner arrosé chez Florent Ladeyn, pris possession de la chambre famille nombreuse depuis laquelle j'écris ces mots, et marché ce matin à notre rencontre, en suivant un itinéraire griffonné sur un dessous de verre par le gérant de notre gîte à Celles. Tout cela pour venir courir 8 kilomètres en note compagnie... chapeau l'artiste.
Nous arrivons donc tous les trois au village de Celles, où nous passons à Intermarché acheter de quoi bricoler un picnic pour le déjeuner. Nous nous dirigeons ensuite vers le gîte, poser nos bagages pour la dernière étape. Notre hôte, Bono (son petit sobriquet peut évoquer plusieurs références différentes, mais nous sommes définitivement fixés en découvrant à l'entrée du gîte un gigantesque portrait du célèbre chanteur de rock. Combien d'enfants nés Johnny ou Elvis ? Lui a choisi Bono. Il a une petite cinquantaine donc ce n'est sans doute pas son prénom de naissance (ou alors ses parents étaient des fans de Bono avant qu'il ne se lance dans la musique).
C'est un type assez original : preuve en est qu'il est flamand, installé dans un village wallon. Il rechigne à parler français ; il a l'air très déçu d'ailleurs de nous entendre le saluer en français. Il était tellement heureux d'accueillir un hôte anglophone (Dave) qu'il s'attendait à parler anglais avec nous trois. Ce qu'il fait d'ailleurs. Il ne répondra pas à nos salutations francophones et n'acceptera de parler qu'en anglais.
La chambre en elle-même est assez étonnante. Un grand espace allongé qui ressemble à une péniche. Enfin j'imagine qu'une péniche ressemble à ça. Aucun espace cloisonné, même pas la douche ni les toilettes. Tout est ouvert sur tout. Il y a trois lits. Et une grande terrasse. Détail assez étonnant (outre les cabinets ouverts à même la chambre), il y a une petite cabine de sauna !
En arrivant, nous nous attablons sur la terrasse et entamons notre picnic composé de quelques denrées élémentaires : jambons fromage baguette. Le tout venant de chez Intermarché, ce n'est pas un picnic de luxe.
Après ce picnic s'ensuit une séance de bain de soleil sur la terrasse pour Julien et Dave, pendant que Thomas vaque à ses activités.
C'est donc les esprits apaisés que nous nous retrouvons enquête d'activité pour la deuxième partie de l'après-midi. C'est toujours une bonne idée de marcher un peu l'après-midi pour ne pas laisser les courbatures s'installer, et Julien a repéré un petit bistro à 26 minutes de marche ; nous nous mettons en route !
La marche est plutôt agréable sous le soleil qui ne faiblit pas. Heureusement d'ailleurs puisque nous arrivons au bout de 26 minutes devant un petit bistro fermé. Pas d'autre explication que "fermé, merci". Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et nous commençons à nous demander si les Flamands n'ont pas raison après tout : les Wallons tiennent des établissements commerçants puis renoncent à les ouvrir pour accueillir la clientèle, par pure flemme. Ou peut-être que la véritable explication nous échappe.
Nous rebroussons donc chemin, la queue entre les jambes mais sans amertume, puisque nous souhaitions de toute façon marcher un peu.
Nous arrivons à nouveau au gîte pour un temps de détente avant le dîner. Julien et Dave en profitent pour étrenner la cabine sauna.
Mais, cher journal, il est déjà l'heure de rendre l'antenne. De tout ce qui suivra, le dîner, la nuit, le réveil, la dernière course (la plus longue de l'aventure, avec 34km !), la fête qui nous attend sur la finish line ; de tout cela, je t'entretiendrai à mon retour, lorsque tout cette aventure sera derrière nous.
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8x30km · 3 years
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*CECI N'EST PAS UN BILLET DE BLOG*
Cher journal,
Je t'écris depuis Lessines, un charmant village qui a vu naître un célèbre peintre surréaliste, où nous lézardons sous les rayons du soleil qui tracent sur le sol le dessin étiré de l'encadrement de la fenêtre, dans notre chambre d'hôte nommée "Désir d'un Soir". Comment en sommes nous arrivés là ? Reprenons notre récit là où nous l'avions laissé hier, à notre arrivée à Tubize.
Nous arrivons donc dans notre gîte à Tubize, directement attenant à la gare. Nous appréhendons un peu la rencontre avec Viviane, dite Vivine, la propriétaire, qui nous avait surpris par sa communication ciselée, plus orientée vers l'efficacité que vers la badinerie ("oui", "non", "je ne sais pas"). Elle avait notamment été la seule hôte a ne pas réussir à se faire livrer le colis-ravitaillement, et donc à devoir aller le chercher à la Poste, ce qui avait relevé de l'aventure (qu'elle avait entreprise avec succès, rendons à Vivine la gloire qui appartient à Vivine).
En arrivant, nous trouvons contre toute attente une dame charmante et affable qui nous présente notre chambre (avec un seul lit double donc, et des djembés). Nous prenons congé assez rapidement car comme chaque jour après la course notre première priorité est une bonne douche.
Nous nous apprêtons et choisissons un resto pour le soir. D'après ce que nous avons constaté en arrivant, il n'y a pour ainsi dire pas grand chose sur place. Nous en profitons pour tenter une expédition ferroviaire dans une ville flamande à quelques encablures (3 minutes de train, avec un passage toutes les 30 minutes jusqu'au soir, Lembeek, où nous avons repéré un petit resto qui semble avoir bonne presse.
Nous arrivons à la gare pour constater que tous les pays francophones ne partagent pas la tradition suisse de ponctualité : le train est annoncé avec 12 minutes de retard. Nous en profitons pour nous promener de l'autre côté de la gare, et découvrons un quartier imprégné de commerces nord africains, et nous remarquons amusés que c'est la première fois que nous voyons ce type de commerces en Belgique. Les 12 minutes s'écoulent vite et nous nous dirigeons a nouveau vers la gare. Les 12 minutes de retard se son transformées en 17, et finiront par atteindre les 29 minutes de retard. Nous attendons sagement mais commençons à ressentir une pointe d'impatience.
Les train arrive et le trajet de 3 minutes se passe merveilleusement, en cela qu'il ne dure effectivement que 3 minutes.
A l'arrivée, naturellement, changement de langue sur tous les panneaux enseignes et autres signalétiques diverses. Plus un mot de français, nous sommes en territoire flamand.
Le resto est à quelques pas de la gare et nous y sommes vite arrivés. En entrant, un type sympa avec une tête de Pierre Richard (ce qui contribue naturellement à le rendre sympa) en bras de chemise nous accueille en flamand et nous dirige vers une table. Il parle un français tout a fait courant, mais n'en abuse pas. Les cartes et menus du resto non plus n'en abusent pas d'ailleurs : pas un seul mot de français ! Nous ne nous attendions à voir tout écrit en français, mais une option traduite nous aurait semblé relever du bon sens, si près de la frontière régionale. Nous faisons l'hypothèse que dans la zone frontalière tout le monde parle les deux langues et que donc la traduction est superflue. Vivine nous éclairera sur ce point plus tard.
Notre repas est délicieux. Un peu par chance d'ailleurs parce ne comprenant rien à la carte nous disons "oui" a plus ou moins toutes les propositions de notre serveur Pierre Richard. Nous nous retrouvons avec d'excellentes croquettes (fromage et crevette, comme ça semble être la norme ici) et une pièce de porc colossale en plat de résistance.
Nous profitons d'un moment de flottement en fin de repas pour expliquer notre projet a Pierre Richard qui ne comprend manifestement pas pourquoi on fait ça alors qu'on est pas obligés, mais feint l'admiration à la perfection.
Nous retournons à la gare prendre le train retour et arrivons sans encombre à Tubize où notre lit nous attend. Nous arrivons à temps pour ne louper que les 20 premières minutes d'un excellent film de 1995 avec Sylvester Stallone (qui pour l'occasion emprunte sa voix française à Harrison Ford), et Antonio Banderas, avant qu'il n'ait eu l'occasion de prendre des cours de comédie, et écrit par les frères Wachowski, et c'est probablement a cette occasion qu'ils ont pris la décision de ne plus jamais laisser quelqu'un d'autre réaliser leurs films. Le film s'appelle Assassin.
Par souci de symétrie, nous nous endormirons environs 20 minutes avant la fin du film.
La nuit fût bonne et réparatrice, malgré le tremblement de terre qui saisit toute la maison dès que passe un train, et nous nous réveillons en pleine forme.
Un coup oeil par la fenêtre nous indique que la météo sera meilleure que la veille.
Nous descendons prendre le petit déjeuner, et faire plus ample connaissance avec Vivine. La conversation est enjouée, et elle saute sur la première occasion (en l'occurrence la mention du resto flamand où nous sommes allés dîner) pour nous parler très ouvertement de sa vive aversion pour les Flamands. Ils sont "pas comme nous", et on peut leur reprocher tout un tas de trucs au premier rang desquels leur aversion manifeste pour les Wallons. On cherche à en savoir plus, mais c'est pas vraiment précis. En gros "avant c'était nous les riches mais ça ils l'ont oublié maintenant que la Flandre est plus riche ils nous prennent pour des feignants". On cherche à trouver des éléments de cohésion à sauver, "qu'est-ce qui constituerait les éléments principaux d'une culture belge commune ?" : pas grand chose si on en croit Vivine, à part qu'ils ont "une brique dans le ventre, ça c'est certain" (on a hoché la tête bêtement et on a googlé après pour savoir si on avait bien entendu, on te laisse en faire autant). Sinon, non, vraiment pas. A la limite si, quand y'a un match de foot, tout le monde est uni derrière les Diables Rouges (d'ailleurs, on apprend a cette occasion qu'il y a un match France-Belgique ce soir même ! Il ne faudra pas rater ça !)
On en apprend aussi un peu plus sur le statut particulier de Bruxelles, qui est une ville Flamande à majorité francophone. Et plus exactement de plus en plus à majorité arabe. Tu t'en doute cher journal, ce terrain est glissant, on aurait tort de risquer la chute au beau milieu de notre entreprise sportive ; on ne rebondit pas sur cette dernière remarque et on abrège la conversation. En y repensant quelques heures plus tard, on s'étonnera quand même de la rapidité avec laquelle certains s'ouvrent de leurs opinions politiques très marquées. Bref, de notre côté, ça nous fait toujours une anecdote de plus à mettre dans la besace pour les futurs dîners en ville.
Le déjeuner est pris, on remonte se préparer et on décolle !
On l'avait bien anticipé dès le matin, le temps est au beau fixe, et les conditions sont idéales ! Pas un nuage, une très légère brise qui nous rafraîchit le visage, et une température douce qui nous vivifie juste ce qu'il faut et reste agréable après quelques kilomètres de course lorsque le corps est réchauffé.
Les deux premiers tiers de l'étape se font le long de "chaussées" comme ils disent ici. Des routes nationales bordées de pistes cyclables en gros. Si tu te souviens bien, c'est exactement ce qu'on avait détesté hier. Mais hier déjà y'avait beaucoup plus de circulation, et en plus il pleuvait. Et si je voulais paraphraser le poète, je dirais que le running en zone routière périurbaine est beaucoup moins pénible au soleil.
Deux tiers le long d'une nationale, donc, puis un tiers à travers la campagne, une campagne doucement vallonnée qui nous revigore.
Au détour d'un petit chemin, on doit s'ecarter pour faire place à un petit tracteur ; il s'arrête à notre niveau et le bonhomme qui tient les manettes baisse son carreau et nous fait, d'un air sévère : "c'est privé ici !". On s'excuse, on a pas vu, il était indiqué sur nos cartes, mais est-ce qu'on peut pas passer quand même s'il vous plaît ? Le type s'éclaire et. Oups répond fièrement "ben si, mais c'est PRIVÉ ici !". On avance, désormais informés de la nature privée du chemin qu'on emprunte. D'ailleurs, on constatera quelques dizaines de mètres plus loin qu'on traverse en effet la cour d'une petite ferme tout ce qu'il y a de plus privé.
Pour être tout à fait ouverts, on doit bien dire que certains kilomètres sont particulièrement difficile physiquement, malgré le beau temps et tout et tout. Certaines douleurs qui vont et viennent ici ou là, d'autres qui commencent à persister un peu. Notre mental est d'acier et nos corps affûtés comme des poignards de survie, nous terminons cette étape fièrement bien qu'à une allure légèrement plus modeste qu'au premier jour.
Nous arrivons donc à Lessines. Des "grilles d'arbres" stylisées nous indiquent immédiatement que cette ville est le berceau du peintre Magritte. Nous en sommes fort aise. Nous trouverons plus tard des sculptures et installations qui illustreront également ce lien.
Nous cherchons un établissement où nous pourrions nous restaurer. Nous passons devant un bistro et demandons conseil à la joyeuse équipe qui peuple la terrasse. Ils sont manifestement en meilleurs termes avec leur marchand de pinard qu'avec leur dentiste, et nous comprenons rapidement que leurs indications seront à prendre avec des pincettes. En effet, ils nous recommandent chaudement d'aller manger sur le parking de chez Aldi, 500 mètres plus loin. Nous les remercions et passons notre chemin. Au coin de la rue, nous trouvons un petit restaurant charmant tenue par une petite dame dynamique qui propose une cuisine bio et locale et s'efforce de limiter les excès de sucres ajoutés dans sa cuisine. Manifestement, notre joyeuse bande n'a jamais vu ni entendu parler de cet établissement, a quelques mètres seulement pourtant de leur bistro préféré. C'est saisissant a quel point parfois une ville est en réalité une juxtaposition de villes dans la ville, qui cohabitent et se voient sans jamais se rencontrer.
Notre déjeuner bio local et équilibré avalé, nous allons pour prendre possession de notre gîte. Julien avait réservé un appartement avec plusieurs lits, mais finalement par un enchaînement d'événements qui nous échappe, nous nous retrouvons dans un appartement avec une chambre unique. L'appartement vaut le détour, et porte a la fois très bien et très mal son nom de "Désir d'un Soir". Mais c'est encore une autre histoire, qu'il faudra lire demain !
En attendant, cher journal, passe une excellente soirée et nuit. On te retrouve demain avec plein de nouvelles histoires à raconter !
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Je t'avais quitté alors que Francesco nous accueillait chaleureusement dans son petit hôtel/pizzeria à Wavre, patrie de Maurice Carême et d'Aqualibi - chaleureusement et (c'est important pour la suite) dans un français à peine épicé d'une pointe d'accent italien. Je te reprends à Tubize, au terme de ce qu'il faut bien appeler : l'étape de la douleur.
Mais, cher journal, ne mettons pas la charrue avant les boeufs et regagnons pour quelques paragraphes la ville du Maca.
Après avoir acheté dans le petit supermarché du quartier de quoi petit-déjeuner, et s'être reposés une paire d'heure avant le dîner, nous descendons les quelques marches qui nous mènent à la pizzeria. Là, c'est un Francesco en mode Forza Italia qui nous accueille. Ses notions de français, qui paraissaient pourtant bien ancrées, se sont totalement évaporées ; il ponctue chaque interaction de multiples "certo", "grazie mille" et nous devenons, le temps d'un dîner, ses "ragazzi" préférés. Les pizzas n'étant pas mal du tout, on se met aussi un peu dans l'ambiance et, vers 20h00, on monte se coucher en se donnant mutuellement du "ma... ragazzo... che c'e?".
Au sujet de ce qu'il va se passer ensuite, il convient de jouer la transparence. C'est le premier soir où Thomas s'est occupé de la réservation, et, malgré sa formation d'informaticien, il se peut que les multiples options du site web l'aient perturbé. Quoiqu'il en soit, la chambre, par ailleurs plutôt spacieuse, ne contient qu'un seul lit double. C'est donc après s'être faufilés sous une même et unique couette que nous entamons le visionnage d'un grand classique du cinéma vérité, Hard to kill, le deuxième film de Steven Seagal, dans lequel il prononce, à l'attention du boss de fin, cette réplique mémorable : "I'm gonna take you to the bank, Senator Trent. To the blood bank!".
Le matin venu, on avale nos délicieux sandwichs faits maison et un petit café (Julien ayant, la veille, judicieusement mis en sécurité les deux meilleures dosettes disponibles à la machine à café des parties communes). Un coup d'œil par la fenêtre nous confirme que, comme on le redoutait, la journée s'annonce plouvieuse (ainsi qu'il convient de le prononcer outre-Quiévrain) et pouis aussi (j'arrête après, promis) venteuse.
L'étape en elle-même, comme j'y faisais allusion plus haut, figure au top 1 des pires étapes depuis le départ d'Aix-la-Chapelle. Trois facteurs ont concouru à la rendre particulièrement pénible : un vent d'ouest à 30km/h, pas cool quand tu cours... vers l'ouest ; de la plouie (désolé) quasiment tout le long ; des paysages qui, il faut bien en convenir, sont passés très rapidement du bucolique au méchamment pavillonnaire. Seul élément positif, enfin négatif, le dénivelé, avec plus de descente que de montée. Malgré ces conditions, on a tenu bon, et on a même trouvé en nous l'energie nécessaire pour ajouter un couplet au tube à venir de Section Plaisir, en hommage à notre destination du jour: "Premier rendez-vous : tu bises, deuxième rendez-vous : tu bises, troisième rendez-vous... PAS BESOIN DE DIRE !!".
On est donc arrivés, trempés, à Tubize, et après un double burger qui a rempli tous ses objectifs, on a rejoint l'Airbnb réservé, pour la deuxième soirée consécutive, par Thomas. Sans surprise, un seul lit double et des djembés nous y attendent. Mais je te raconterai la suite demain, mon très cher journal.
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Nous sommes arrivés à Wavre, petit Wavre de paix où sont venus s'établir en leur temps Maurice Carême, Soeur Sourire (interprète de l'inoubliable chanson "Dominique-nique-nique"), Walibi et Aqualibi.
Aujourd'hui, cher journal, une fois n'est pas coutume, nous allons parler de la course en elle-même. Mais d'abord, revenons où nous t'avions laissé hier : notre gîte dans le petit bourg de Noduwez.
Nous faisons la connaissance de notre hôte, un type affable, qui n'hésite pas à papoter quand il trouve un partenaire enthousiaste. Et avec nous, ça fait deux partenaires enthousiastes : chic, a-t-il dû se dire, j'ai bien fait de me lever ce matin.
Nous avons évoqué notre périple assez largement, mais nous avons aussi échangé sur différents sujets. Par exemple, dans notre démarche de transparence, nous n'avons pas hésité à nous ouvrir sur notre impression que nos amis belges avaient fait "le choix du tout bagnole", comme on a coutume de dire dans les métropoles où on a pas besoin de voiture. Il nous l'accorde ("certains ont vite deux, trois voire quatre bagnoles !"), et nous explique que c'est un cercle vicieux : plus les gens font tout en voiture, plus les commerces de proximité sont superflus et donc désertés pour des hypermarchés meilleur marché et plus pratiques ; plus les commerces de proximité ferment et plus les gens sont contraints de tout faire en voiture. Voilà. Les choses sont dites, et bien dites, tout ira sans doute mieux très vite maintenant que le constat est posé.
Notre hôte est très sympathique, mais on sent une animosité larvée en filigrane dans son discours : les flamands l'énervent. C'est pas leurs villes, qu'il trouvent très jolies et très apaisantes ; c'est EUX, tout simplement. On acquiesce (ça coûte pas cher, en plus ils font même pas l'effort de parler français contrairement à lui, notre camp est vite choisi - sans parler des sabotages de transfos).
Tout passe très vite ; on a même pas le temps d'évoquer la nouvelle tournée des Pandora Chili Papers qu'il est déjà l'heure de vaquer à nos activités.
D'abord, nous entreprenons de laver nos vêtements de course, dont l'odeur commence à rendre indélicate sinon franchement inopportune notre présence dans tout établissement recevant du public. On met tout ce a sécher tant bien que mal et on croise les doigts pour que ce soit à peu près sec le lendemain.
C'est ensuite l'heure pour nous d'aller faire le tour du bourg et de manger la salade de pâtes qu'on avait achetée le midi à la pizzeria d'Orp, faute de tout autre commerce.
Le dîner pris, on va se coucher et on se propose de regarder Un Condé, avec Michel Bouquet. Malheureusement, la balance entre ravissement et fatigue est lourdement déséquilibrée en faveur de cette dernière, et nous sombrons vite dans le sommeil.
Ce matin, pleine forme. Nous appréhendons un peu l'étape sportive car même s'il ne pleut pas, il semble faire bien froid et le vent est vif. D'autant que nous avons déjà noté que le dénivelé serait plus important que sur les étapes précédentes.
Nous allons prendre notre petit déjeuner. Notre hôte nous a concocté un petit repas de champion et se révèle être un cuisinier enjoué. Nous papotons à nouveau. Cette fois, les hasards de la conversation nous portent sur la conduite des péniches sur le canal du midi et son lot d'emmerdements quand il s'agit de leur faire passer les écluses et que le loueur n'a pris la peine que de donner quelques vagues instructions générales.
Nous préparons nos affaires, nos gourdes et nos vêtements que nous terminons de sécher. Pendant ce temps, faisons un point sur la forme de la course.
Nous avons pris l'habitude de découper la course en trois sections de 9km, séparées par une inter-section marchée de 1km. Pour faciliter la lisibilité de ce blog, nous nous référerons à ces sections en utilisant les noms que nous leur avons donné : la section chauffe, la deuxième section, et enfin la section plaisir ("section plaisir", qui est rapidement devenu le nom d'un groupe fictif de zouk-love à succès dont le tube éponyme et lui aussi fictif a fait la renommée : "section plaisir - pour tous vos désirs - section plaisir - c'est notre désir - le matin c'est plaisir, le midi c'est plaisir, et le soir... pas besoin de dire !").
Rapportée à notre étape du jour, cette structure s'incarne de la manière suivante : la section chauffe de 9km en côte douce mais continue traverse des villages sympathiques ; la deuxième section se déroule sur le plateau, à travers champs ; et la section plaisir (pas besoin de dire) se compose d'un enchaînement de trois vilains raidillons successifs de 100m chacun de dénivelé positif, que nous rebaptisons "les trois dents du loup".
Nous nous mettons en route. La section de chauffe se déroule plus facilement que prévu. La côte est douce et la température aussi. La traversée de villages un peu variés rend la promenade agréable. Nous déchantons un peu sur la deuxième section car le plateau est littéralement vide et plat, planté de champs de betteraves à sucre sans le moindre bosquet, avec pour conséquence le balayage du vent de sud-ouest, qui, eut égard à notre direction, se nomme cette fois "saloperie de vent de trois-quarts face". La deuxième section ayant été assez éprouvante, la section plaisir promet de mal porter son nom. Et en fait pas tant. Nous attaquons l'ascension de la première dent du loup dans la forêt, ce qui est un cadre plutôt agréable. La deuxième est plus rude mais nous en venons à bout. Et la troisième nous amène à Wavre, notre destination. Le panneau d'entrée de la ville se trouve à plusieurs kilomètres du centre, et nous décidons de ne pas nous y arrêter parce qu'il commence à pleuvoir, et que marcher sous la pluie est pire que de courir sous la pluie. Arrivés dans le centre, nous nous jetons dans un petit restaurant qui s'avérera charmant, et les plats excellents. Nous persistons dans notre découverte de la gastronomie belge (entre les pizzas et les pâtes quand on ne trouve rien d'autre), et goûtons les croquettes de crevettes en entrée et le pain de viande en plat. Un délice ! Nous commencons a comprendre que la gastronomie belge ne met pas en avant la légèreté et la subtilité. C'est bon, c'est gras et c'est copieux. Pile ce qu'il nous faut !
En sortant il n'est que 13h30 et il pleut toujours. Notre chambre ne sera prête qu'à 15h et l'hôtel est à 30 minutes de marche. Nous prenons le parti de nous réfugier dans un café pour prendre un petit Perrier rondelle avant de décoller. Avant cela, nous nous fendons d'un petit détour par l'hôtel de ville tout proche pour toucher la statue du Maca, emblème de la ville, dont on dit qu'il porte chance à tous ceux qui lui touchent le postérieur.
Après avoir terminé nos boissons, nous nous rendons bien compte qu'il ne cessera pas de pleuvoir et nous nous mettons en route. Nous prévoyons de nous arrêter à un hypermarché sur la route, car Thomas souhaite acheter une brosse a cheveux pour démêler ses cheveux qui commencent à s'agglomérer dangereusement sous la forme une volumineuse dreadlock unique.
Nous trouvons l'hypermarché sans difficulté et constatons à nouveau combien la Belgique a "fait le choix du tout bagnole", tant il est difficile de traverser ces zones à pied.
Nos courses en poche, nous sortons du magasin. Nous constatons que la vilaine bruine a monté en intensité et que le ciel ne laisse pas présager d'amélioration notable. Nous soupirons pour la forme, enfonçons nos poings dans nos poches et démarrons. Alors quand on se dit que ça peut pas être pire, on se rend compte qu'il peut quand même pleuvoir plus fort. Et donc voilà, on se retrouve sous une drache battante à rejoindre depuis le parking de l'hypermarché une voie ferrée qui passe sous une autoroute. Pas le moment le plus super de la journée.
On arrive à l'hôtel, où on est très bien accueillis par un Francesco qui a l'air sympa, et qui tient la pizzeria au pied de l'hôtel. Sympa certes mais qui ne propose pas de petit déjeuner. On va donc devoir ressortir faire quelques emplettes.
Mais c'est déjà bien assez d'aventures pour aujourd'hui ! Laissons cela ici, et retrouvons-nous demain pour la suite !
Bonne soirée, cher journal, et bonne nuit !
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Je t'écris ces quelques mots depuis Noduwez, un petit village propret mais sans aucun commerce, après une étape ensoleillée et plutôt plate, donc plus sympatoche que la veille.
On a eu un peu peur en arrivant : au milieu d'une rangée de petites maisons de briques gentiment alignées, on a remarqué un mur dégueu en tourbe ou en terre, très très artisanal, fait main (mais par une main maladroite et contrôlée par un cerveau malintentionné), dans lequel était incrusté un petit panneau "good people are welcome, others FUCK OFF". Mais on s'est vite rendu compte que notre gîte, c'était en fait la grande maison bourgeoise d'à coté et au final je t'écris depuis une chambre des plus douillettes, qui ne sent pas la tourbe (mais la chaussette et la transpiration, ça, oui).
Revenons-en d'abord à l'après-midi d'hier. Je t'ai déjà parlé de la coupure d'électricité, déclenchée par l'attaque des milices flamandes, et de la raffinerie de betteraves, mais j'ai omis de considérer la dimension animalière de notre séjour. Quand on est arrivés à l'Airbnb, on a en effet été accueillis par une dame sympa (qui, malgré une conversation assez détaillée avant notre visite, nous a quand même demandé où étaient nos vélos) mais aussi par un chien énorme, qui faisait à peu près la taille d'un poney Shetland. Elle nous a dit que c'était un berger d'Anatolie mais quand on l'a gentiment qualifié de "beau bébé", elle a cru qu'on se moquait de son embonpoint (manifeste) parce qu'elle nous a répondu que, par rapport à ses congénères, il était plutôt maigrichon.
Le soir, pour manger, comme on avait pas envie de se contenter de betteraves sucrières, on est allés chercher des pizzas à Bella Napoli, un établissement tenu par une nonna au bras cassé (donc pas de pâtes aujourd'hui), assistée d'un duo italo-belge très occupé à faire connaissance dans plusieurs langues, dont l'ouverture le dimanche avait motivé en grande partie notre choix de parcours. Comme nous en avons maintenant l'habitude en Belgique, le paiement par carte s'avère impossible, ce qui ne nous empêche pas de commander trois pizzas : deux pour le soir et une troisième (avec supplément oeuf ; diététique, quand tu nous tiens) pour le petit déj.
Ce matin, notre pizza froide avalée, on est donc partis à l'heure habituelle, après un badigeonnage en règle au Footglide. On doit par contre confesser que le Footglide, c'est pas sûr les pieds qu'on l'utilise : pour Thomas c'est plutôt vers le bas du corps, mais on peut pas dire où parce que c'est un gros mot ; chez Julien pareil, mais au dessus de la ceinture.
L'étape, comme je le disais plus haut, s'est avérée très plaisante, grâce à un météo clémente, un petit vent du sud pas désagréable, et un relief fort peu accidenté. Au point de vue paysages, on n'est pas au niveau des affiches de campagne ultra-nationalistes du premier jour, mais les villages, quoique généralement désertés par leur population, ne sont pas sans charme, dans un genre un peu scandinave et assez moderne ; on y voit beaucoup d'exemples de ce qu'il convient d'appeler des "maisons d'architecte" - au singulier, parce que comme dit Thomas, le même design a visiblement été recyclé pas mal de fois dans la région.
Pour finir, cher journal, je tenais à t'annoncer qu'on avait presque clos le "débat des huit jours". Julien a en effet trouvé un article sur un site hyper sérieux qui explique à propos de cette expression que "l’usage en a fait petit à petit un synonyme quasi parfait de une semaine." Sans vouloir rentrer dans les détails, ça remonte aux Romains et tout, mais Thomas n'est pas convaincu...
À demain cher journal. Je t'écrirai alors de Wavre, ville de naissance de Maurice Carême, notre poète préféré. En son hommage, on a déjà commencé à composer un sonnet sur l'amour filial (auquel un tiers de son œuvre est dédié), dont on te réservera bien-sûr la primeur.
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Je t'écris d'Oreye (bon pied bon oeil) où nous avons pris nos douches dans l'obscurité totale, le courant ayant été coupé dans tous le village sans que nous puissions savoir quand il serait rétabli. Sans doute encore un coup d'éclat d'une de ces fameuses milices flamandes qui sabotent les transfo dans les village wallons en représailles pour des actions similaires adverses. Mais n'allons pas trop vite et reprenons depuis le début.
Reprenons depuis avant le début d.ailleurs puisque nous souhaitons évoquer quelques sujets qui ont été passés sous silence hier. Il faut dire, il se passe tellement de choses ici que remettre le tiercé dans l'ordre est toujours une gageure. Mais notre démarche de transparence nous impose une exigence de rigueur.
Déjà, le débat des "8 jours". C'est au restaurant qu'il a éclaté : Julien assure que "8 jours" en français signifie "une semaine", soit donc 7 jours, au même titre que "quinze jours" signifie "deux semaines" et donc en réalité 14 jours. Donc si on se donne rendez-vous dans 8 jours, c'est donc bien dans 7 jours qu'il convient de se présenter au rendez-vous. Thomas quant à lui est convaincu que si cette logique s'applique à l'expression "15 jours", il est incorrect de l'appliquer à l'expression "8 jours". Donc si on a rendez-vous dans 8 jours on se présente au rendez-vous dans 8 jours. Cher journal, le débat est ouvert.
Ensuite, un autre événement d'une importance capitale : la rencontre sur une station service près des chemins de contrebandiers, ces caractéristiques petites routes qui traversent la frontière hollando-belge, d'un jeune homme qui nous demande dans un anglais approximatif mais avec un accent français parfait où est "le festival". On lui répond en français qu'on a aucune idée de ce dont il parle, pour découvrir qu'il ne parle pas un mot de français. On le félicite pour son excellent accent français en anglais, en on poursuit notre route.
C'est l'occasion pour nous de s'émerveiller, alors que nous nous enfonçons en territoire belge, du nombre de gens qui parlent un français presque limpide dans un pays étranger. La francophonie a donc de beaux jours devant elle !
Un saut en avant dans le temps nous ramène là où nous t'avions laissé hier, a notre arrivée à l'hôtel à Visé.
La dame qui nous accueille commence par s'étonner que nous n'ayons réservé qu'une chambre, mais bon, c'est une chambre double, pas d'inquiétude. Ensuite, elle nous informe que notre colis de ravitaillement (2 t-shirts secs et des boissons de récup) n'est pas arrivé, et que la poste ne livrant pas le samedi, on peut s'assoir dessus. Zut !
Bon, peu importe, le plus urgent c'est la douche. On file prendre possession de la chambre et on passe chacun son tour à la douche. Julien en profite pour s'exercer a son excellente imitation du cor de chasse, et s'étonne de l'excellente acoustique de la salle de bains, bien meilleure que celle de la chambre !
Une fois tout ça réglé, on se trouve un resto pour le soir, qu'on réserve, et on se met en route pour une promenade. Marcher un peu nous fera le plus grand bien.
On traverse la Meuse (toujours aussi imposante et majestueuse), et on erre de rue en rue. C'est une bonne façon de découvrir une ville. Sauf si par hasard on tombe sur des quartiers moches. Mais là ça va. On s'amuse de retrouver sur de nombreuses maisons des représentations de gallinacés divers. On en trouvera pas mal le long de la Meuse aussi (les gallinacés eux-mêmes, pas leurs représentations). Des oies plus exactement. On passe devant une enseigne "Cercle Paroissial", flanqué de deux gros logos "Jupiler". Comme quoi, quoi qu'on en dise, la spiritualité n'est pas forcément exclusive du goût pour la gastronomie. Au bout d'un quai on atterrit à la Capitainerie, un petit bistro très sympa où paraît-il les cyclistes sont très mal reçus. On constate avec plaisir que si les règles en termes de monétique sont très strictes (pas de paiement par carte en dessous de 15€), elles ne résistent pas plus de quelques secondes au sens du compromis de la jeune serveuse.
Il commence à se faire tard dans l'après-midi, et nous nous dirigeons vers l'hôtel. Le restaurant du soir étant sur le chemin, nous essayons de le trouver. Ce n'est qu'après plusieurs passages devant un bar à l'adresse indiquée que nous comprenons que le restaurant est temporairement installé sous un barnum dans l'arrière-cour d'un bistro. Voilà qui pique notre curiosité, et notre appétit. Un saut à l'hôtel pour se poser quelques minutes, et nous voilà repartis pour le resto.
Un type très sympa nous fait rentrer, et une dame (qu'un commentaire dithyrambique qualifiait de "crémeuse", on ne sait pas si c'est considéré comme un compliment anodin ici) nous installe.
On prend notre commande de boissons. Évidemment on commande sans alcool. Julien commande une eau pétillante, et Thomas, après avoir fait répéter trois fois le serveur, incrédule mais curieux, commande un gin-tonic sans alcool (vous pouvez essayer mais ne vous étonnez pas de payer 10€ un verre de Schweppes).
On passe la commande et on se dit que c'est un bon endroit pour goûter la gastronomie locale. On commande des croquettes de fromage de Chimay en entrée, et un waterzooi en plat (Julien n'admettra qu'en sortant du restaurant que le waterzooi, ok, n'est pas vraiment une soupe à proprement parler). Ben c'était très bon. On ne prend pas de dessert parce qu'on a déjà bien mangé, et on sort. Le patron en sortant nous propose des digestifs offerts par la maison. La douleur d'avoir à refuser un cadeau de cette nature n'est atténuée que par le plaisir de raconter notre projet en long en large et en travers, et si possible en en rajoutant un peu ici ou là. Chic ! On se disait justement qu'on manquait d'occasions de parler de notre aventure avec nos hôtes !
On sort donc du resto frustrés mais heureux, et on va se mettre au lit pour une bonne nuit de sommeil réparateur.
Réveil à 7h, pleins d'enthousiasme. Nous allons découvrir le petit déjeuner. Plus frugal que celui de la veille, mais tant mieux, on a de la route encore et courir le ventre plein c'est toujours un peu délicat.
Le temps de se préparer et de boucler nos sacs, et nous sommes prêts à partir. Un coup d'oeil à la météo par la fenêtre nous indique que la sortie sera moins confort que celle de la veille. On descend et effectivement, c'est pas un temps radieux. Il fait assez bon finalement, et la pluie n'est pas trop dense, mais c'est surtout le vent qui fouette le visage et le pique de gouttes de pluie donnant ainsi une petite impression de grêle. Bref, il fait un temps pourri. D'ailleurs ce vent battant est un vent de sud-ouest, aussi appelé "saloperie de vent de face". Et les 7 premiers kilomètres sont en côte. On se dit qu'une fois en haut on aura plus qu'à descendre, et on attaque.
Sportivement ça se passe bien, les sensations sont bonnes malgré le vent et la côte et la pluie. Bon, on est pas bavards mais on trouve quand même que c'est très drôle de traverser le village de Fexhe-Slins, que faute d'une bonne connaissance du patois local on prononce "fesses et seins" (qui a dit que le sport de fond avait un effet régressif ?) ; on se réjouit aussi de traverser le village nommé Odeur, et on ne manque pas de faire une photo hilarante.
On cherche a faire un petit poème reliant les noms de villages rigolos qu'on a traversés (Visé, comme visé juste ; Odeur, comme l'argent n'a pas d'odeur ; ...) et on a pas le temps d'aboutir que déjà nous arrivons à Oreye. Dans d'excellentes dispositions, vous l'aurez deviné.
On avait une réservation dans un restaurant appelé Plum, que Julien persiste à prononcer Ploum, parce que c'est sans doute une référence à la traduction anglaise du mot prune. Il se trouve qu'apparemment non, mais ça reste quand même a éclaircir. La qualité de l'accueil qu'on nous réserve dans cet excellent petit restaurant familial (on aura été servis par la grand-mère, la mère et la fille !) n'a d'égal que le plaisir qu'on a a déguster ces plats traditionnels belges (les boulets liégeois sont délicieux bien qu'etouffe chrétien, il faudra bien qu'on pense à ne pas en manger au petit déjeuner demain matin avant de partir pour la troisième étape).
En parlant de petit déjeuner d'ailleurs, on constate qu'il n'y a rien d'ouvert ni ce soir ni demain matin pour manger à Oreye. Enfin, pas tout à fait rien : un minuscule établissement qui bricole des pizzas (à emporter uniquement). Voilà qui fera parfaitement office de dîner et de petit déjeuner !
On sort du restaurant et on marche une grosse demi-heure (toujours sous la pluie), en découvrant la grosse raffinerie de betterave à sucre qui s'impose au milieu du village comme l'église au milieu de la figure. La raffinerie de sucre produit une odeur acre et capiteuse qu'on qualifierait mal de raffinée, mais c'est encore un sujet à creuser.
On arrive au gîte, très sympa. Apparemment il y a dans le corps de ferme ou a côté des studios d'enregistrement et toute la maison est décorée de petits accessoires de musique. Après tout, pourquoi pas. Y'en a bien qui exposent des têtes de cerfs et des fusils de chasse.
Thomas se jette dans la salle de bains pour prendre sa douche le premier et profiter d'un moment de détente au chaud et au propre dans des conditions idéales. La suite, vous la connaissez déjà : le sabotage du transfo du village par la résistance flamande.
On termine de prendre les douches et on avisera. Bref, encore une journée bien chargée.
On se retrouve demain, cher journal, pour de nouvelles aventures !
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Ça y est, nous sommes arrivés à Visé, en Belgique, après une première étape sans anicroche mais pleine de rebondissements (tout est relatif). La journée des trois pays s'est au final presque aussi bien déroulée que le fameux repas des trois pâtés.
Ce matin, on s'est levés tôt après s'être couchés de bonne heure, mais Thomas a quand même traîné au lit jusqu'à 7h10, heure à laquelle Julien a fait irruption dans sa chambre pour lui raconter un rêve bizarre, dans lequel une femme lui demandait le surnom du zizi de son collègue Dave ; ce à quoi il répondit : "dinkle winkle". Bref, la journée commençait sur les chapeaux de roues.
Avant de se mettre en route, on est allés prendre le petit-déjeuner dans une pâtisserie/cafétéria gigantesque que Thomas avait judicieusement repérée la veille. On s'est bien tapé la cloche, même un peu trop. Pendant l'étape on s'est tous les deux sentis un peu lourds, un peu gras, et on pense que c'est parce que les saucisses hollandaises sont plates et rectangulaires, et donc inadaptées à la digestion (l'intestin étant, comme chacun sait, tubulaire).
On est donc partis de Vaals vers 9h15, en suivant jusqu'à Gulpen une nationale, un peu effrayante sur le papier, mais en fait pas trop méchante, et surtout dotée d'une piste cyclable. Il y avait par contre tellement de vélos qu'on a rapidement dû adopter le vocable "vél vél" pour signaler la présence de cyclotouristes.
On a quitté la nationale peu après Gulpen et on s'est bientôt retrouvés sur des petits chemins pas vilains du tout, dans des paysages vallonnés, plutôt bucoliques. Ça montait un peu pour arriver à la crête, mais, malgré l'effort, on a eu la présence d'esprit de remarquer que la vallée en contre-bas était belle, très belle, comme l'arrière-plan d'une affiche du front national. C'est aussi à peu près à ce moment-là qu'on s'est rendu compte que dans les champs alentour gambadaient de nombreux poulains...
Au bout d'une vingtaine de kilomètres, on a passé la frontière et on est rentrés en Belgique. Cher journal, notre traversée de ce petit pays partiellement francophone commençait pour de bon ! Le finish était plutôt en descente et on a atteint Visé vers midi et demi, un peu fatigués mais contents. On a facilement trouvé un restaurant à burgers avec des serveuses un peu trop enjouées, mais qui, pour des étrangères, parlaient super bien français. On a ensuite regagné notre hôtel, situé sur les bords de la Meuse (majestueuse, indomptable), et c'est en passant devant une boucherie qu'on a lu ce slogan qui fait froid dans le dos : "Mangez-sain, mangez du poulain !". À demain, cher journal.
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8x30km · 3 years
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Cher journal,
Long time no see comme on dit.
Aujourd'hui on se retrouve, quelques années plus tard, pour la même chose que Paris-Lille mais en version internationale : Aachen-Lille. Aix la Chapelle. Nous demande pas pourquoi, c'est le premier truc qui nous est passé par la tête. Ça fait pile 240km, comme Paris-Lille, alors disons "pourquoi pas".
Donc aujourd'hui on a atterri à Aix la Chapelle. Julien depuis Londres en Eurostar, Thomas depuis Paris en Thalys. Les deux en petite tenue de coureur avec un minuscule sac à dos ridicule.
L'idée c'est qu'on commence à courir demain matin. Donc aujourd'hui c'était détente et promenade. Petite brasserie allemande ce midi (avec une difficulté pour payer par carte, parce que comme dit très bien Julien, les allemands ils ont toujours un train de retard sur les aspects monétiques (je sais pas d'où il tient ça mais il a l'air très sûr de lui alors ça passe)). L'aprem on a marché 5km jusqu'à la frontière hollandaise parce que notre Airbnb est pile sur la frontière (on s'assurera de bien démarrer la course depuis le territoire allemand, l'idée c'est que demain soit la "journée des trois pays", comme quand Julien était avec ses cousins et qu'il faisait le "repas des trois pâtés", ne cherche pas trop a en savoir plus).
Donc on est arrivés au Airbnb où on a croisé personne on s'est installés et on a fait quelques parties de billard. Thomas perd souvent donc Julien aime beaucoup y jouer. On a enchaîné sur une petite promenade dans les environs. Une petite église en brique rouge où une dame nous a parlé de la dictature du gouvernement contre laquelle il faut se dresser comme c'est marqué dans la Bible. Elle a l'air de bien s'y connaître, on a trop rien dit. Ensuite une promenade dans un parc. Ensuite un tour à Action dans l'espoir de trouver un slip de bain pour Thomas pour au cas où (on a pas tellement d'endroits où se baigner mais on avait prévu de prendre ça et Thomas a pas été foutu d'y penser). On a pas trouvé. Par contre on a trouvé plein de trucs comme des sculptures de hérissons et des sculptures d'animaux pilotes. Dommage que nos sacs à dos soient trop petits !
Ensuite on est allés prendre un apéro au bistro. Une eau pétillante et un tonic. Tout un programme ! Le truc c'est que ça nous a permis de constater que le pass sanitaire de Julien n'est pas reconnu par l'appli hollandaise. Et donc, chat échaudé craignant l'eau froide, il a pris une capture d'écran du pass de Thomas, et voilà deux Thomas qui vont au resto ! (aveu manifeste de fraude caractérisée, faux et usage de faux, recel et tout le toutim !) Bref, resto italien sympa mais bizarre avec un personnel qui fait semblant d'être italien mais surtout une serveuse qui ne semble comprendre aucune langue correctement. On se fait comprendre tant bien que mal.
Après le resto, retour au bercail. Billard avec James Bond en hollandais en bruit de fond, brossage de dents, et dodo !
On se retrouve demain pour d'autres aventures !
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8x30km · 6 years
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Cher journal, Je sais bien qu’on t’a délaissé un peu ces dernières 72h, mais comprends nous, on avait une grande victoire à célébrer dignement, et on s’en est pas privés. Mais n’allons pas trop vite en Bourgogne, pour l’instant on est dans le Pas de Calais, chez l’ami Schmuggi qui nous a accueillis de la plus belle manière. On avait d’ailleurs oublié dans le précédent épisode un détail amusant (surtout pour nous). Nous nous sommes présentés chez Schmuggi chez un ami, et nous en avons donc profité pour lui poser la question qui trotte dans toutes les têtes : "Schmuggi, dis-nous la vérité, ne nous épargne pas : est-ce que nous puons". Sa réponse fut simple et sans appel, marque de la grande sincérité qui frappe de son sceau les grandes amitiés : "oui". Il a même insisté pour qu’on prenne rapidement notre douche et qu’on planque nos vêtements sales, et on a été touchés par cet élan de transparence. Bref, le déjeuner pris, nous avons laissé Schmuggi travailler tranquillement et nous sommes allés vadrouiller dans Dourges. Il nous avait indiqué deux bars, que nous avons inaugurés tous les deux. Même sans alcool l’environnement du bar est rassurant. Nous alternons entre Schweppes (tonic ou autres) et Perrier (tranche ou nature). Toute une palette de plaisirs que nous découvrons. Rentrés chez notre hôte pile à l’heure pour l’accompagner faire les courses. Acheter le dîner du soir, une spécialité locale, à savoir "américain maroilles" (pour les non-nordistes, il s’agit d’un extrêmement copieux sandwich baguette rempli de steaks hachés, de maroilles, et de frites). Clairement on refait le stock des calories qu’on a brûlées. Après avoir fanfaronné suite au coup de barre de Thomas la veille, Julien semble accuser le coup lui aussi. Comme quoi, il y a une justice. On commence à se sentir épuisés, vidés et un peu malades. Nous supposons qu’à l’approche de la fin du parcours, le corps se relâche et subit de plein fouet la fatigue accumulée de la semaine. La dernière étape, qui nous semblait devoir être une formalité, va peut-être finalement être une épreuve. Alors que nous souhaitions faire honneur à l’accueil que nous avaient réservé nos hôtes en nous couchant un peu plus tard que les autres jours, la nature en décidera autrement et nous serons au lit à 21h, encore une fois. Nous savourons une longue nuit, puisque nous avons décidé de retarder le départ à 11h au lieu des 9h30 habituels. Réveil à 8h, petit déjeuner copieux, et digestion tranquille en lisant et en préparant l’étape du jour. Nous savions devoir être accueillis à l’arrivée, mais nous ne savions pas comment. Un sentiment très confus nous habitait : une part de fierté anticipée, une part de joie, une part de nostalgie aussi, et une très grande fatigue. En termes d’environnement, on ne peut pas dire que cette course ait été la plus enthousiasmante. Elle était un peu à l’image de sa symétrique de Saint Denis et Pierrefitte : des grands axes de périphérie de métropoles. Il y a très vraisemblablement des voisinages charmants à Wattignies ou à Templemars, mais manifestement pas aux abords directs de la D549. Nous avons réussi tout de même à traverser un bout de terrain boisé, sur les recommandations de l’IGN. Ça aurait été super appréciable si on ne s’était pas retrouvés coincés au milieu d’une propriété privée, réduits à rebrousser chemin et à faire un détour de plus de 2km (ça semble pas grand chose comme ça, mais quand ces deux kilomètres se trouvent être le deux-cent-vingt-neuvième et le deux-cent-trentième d’une course de 240km, eh bien c’est tout de suite beaucoup plus "grand chose"). Sportivement non plus c’était pas la panacée. Toutes les petites douleurs semblaient se réveiller. Le mal de crâne aussi un peu. La fatigue musculaire. Au point que vers la fin chaque pas était une épreuve. La fin, donc. Nous sommes arrivés au terme de cette course. Accueillis par un comité d’amis et de famille déchaînés. Une vraie grande joie, un vrai moment d’émotion. D’autant plus lorsque nous avons appris qu’encore autant d’amis nous attendaient le long de la route sur laquelle ils pensaient nous voir faire notre dernier km. A quelques centaines de mètres de là où nous traînions péniblement nos cannes, suite à un changement de parcours pas vraiment anticipé. Bref. Une grosse émotion. On en profite d’ailleurs pour leur redire à tous un grand merci. Inutile de vous dire que nous avons fêté ça. Dignement. Pendant 48h. En luttant pour retarder les symptômes de ce qui se promettait d’être une crève carabinée, pour nous deux. Le corps paye. Il y a une justice. Nos sinusites sont là pour en témoigner. Aujourd’hui Julien est au bureau. Thomas prolonge ses vacances à Barcelone. Une aventure se termine, une page se tourne. Comme une longue hallucination née dans la Chimay Bleue un soir de cuite à Bruxelles, évanouie dans la Chimay Bleue un soir de cuite à Lille. Six mois d’entraînement, six semaines d’hygiène de vie draconienne, huit jours sur la route, deux-cent-quarante kilomètres. Et une question qui demeure. Pourquoi ? Cher journal, je te fais des adieux émus. Peut-être nous retrouverons-nous un jour. Dans le cadre d’une autre aventure. Paris-Londres en pédalo ? Amsterdam-Boston en montgolfière ? Les paris sont ouverts.
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8x30km · 6 years
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240km en courant. On l’a fait ! Meilleur comité d’accueil à Lille, merci mille fois les copains ! #running #8x30km #240km #parislille #finisher (at Lille, France)
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8x30km · 6 years
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Stage 8 - gooooooo! Arrivée prévue vers 14h30! #running #parislille #8x30km #stage8 #finisher (at Dourges)
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8x30km · 6 years
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Cher journal,
Je t'avais laissé hier à Dury alors qu'on digérait notre jambonneau frites tranquillement installés sur nos lits. Je t'ouvre à nouveau, posé cette fois sur un canapé, à Dourges.
Après une séquence prolongée de détente alitée, on est sortis faire un tour au village. Dury est petit, plutôt joli, et surtout très très calme. Heureusement, l'hippocampe était ouvert, et sa table de billard, libre. Comme la veille, Julien s'est imposé, en partie grâce à son génie technique, mais surtout parce que Thomas avait “un petit coup de barre”. On a donc rapidement commencé à lorgner du côté de la carte des pizzas.
Pendant nos parties endiablées de billard, le bar s'était rempli et ça faisait plaisir à voir. La clientèle était exclusivement masculine, mais ils avaient plutôt l'air de braves types. On comprenait pas tout ce qu'ils disaient parce qu’ils avaient un accent bizarre, mais on s'est dit qu'en d'autres circonstances, on aurait bien bu un coup avec eux.
Entre deux parties de fléchettes, ils ont essayé de se rappeler quelle pizza ils avaient commandée la fois précédente. Un consensus s'est rapidement dégagé et ils ont commencé à crier en direction du patron: “un pizza Chacal, une pizza Chacal”. Mais le patron, il avait pas trop envie de plaisanter et ils les a coupés net : “Non, c'était une Cannibale”. Nous, du coup, on a aussi pris une Cannibale, accompagnée d'une ch'ti au Maroilles, pour faire local. On est ensuite rentrés vers le gîte dans un froid glacial et venteux, en se disant qu'au moins les poilus du cimetière militaire, ils étaient à l'abri du vent dans leur tranchées. Malgré ce manque de patriotisme, on a très bien dormi, après 20 minutes de l'Arme Fatale 3.
Ce matin, la météo était moyen plus : ciel un peu gris mais pas de pluie. Après un bon petit déjeuner, on est partis la fleur au fusil, parce qu'on savait que l'étape serait courte (26km). Et, sans être une promenade de santé, elle s'est avérée sans histoires : petites départementales, petits patelins interchangeables (à l'exception de Quiéry-la-Motte, l'indomptable), toutes petites averses.
On se sentait bien, juste un poil anxieux dès qu'un début de douleur apparaissait, parce que ce serait vraiment trop bête d'abandonner sur blessure si près du but. Mais au final, pas le moindre souci.
Petit à petit, le paysage s'est mis à changer, des friteries à apparaître le long de la route et soudain, à l'horizon, un terril. La campagne cédait bientôt la place aux Leroy Merlin, aux Ikéa. Cher journal, après cinq jours au milieu de nulle part, on avait enfin rejoint la ville. Enfin, Dourges, mais bon, tu vois l'idée.
On est maintenant chez l'ami Schmuggi, qui nous a accueillis avec une bolognaise et une énorme brioche fourrée à la crème. On se détend devant la chaîne parlementaire. Ça y est : plus d'hôtels et plus qu'une étape. Cher journal, on tient le bambou !
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8x30km · 6 years
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Stage 7 - complete #parislille #running #8x30km #stage7 #almostthere (at Dourges)
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8x30km · 6 years
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Le billard, on s’en lasse pas #parislille #8x30km #running #snooker (at Dury, Nord-Pas-De-Calais, France)
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8x30km · 6 years
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Cher journal,
Avant de reprendre le fil de la narration, je reviens comme le veut désormais l’usage sur un oubli du précédent épisode : sur la fin du dernier parcours, nous sommes tombés nez à nez, ou plutôt nez à museau (enfin, pas trop près non plus parce que c’est un peu cracra) avec deux bêtes mortes - des blaireaux d’après Julien. Ça nous a attristés un peu. Suicide collectif de blaireaux. Une dure réalité trop souvent passée sous silence. Ça me donne d’ailleurs l’occasion de mentionner l’aspect faune de notre périple. On a croisé pas mal de petits bestiaux. Pas super variés en termes d’espèce mais assez nombreux, en termes de nombre. Notamment des gros lièvres qui lapinaient dans les champs. Et aussi des chevreuils. On a déduit que c’était des chevreuils à cette façon singulière qu’ils avaient d’évoluer à quatre pattes. Contrairement aux oiseaux et aux êtres humains par exemple.
Ceci étant dit, où en étions nous restés, cher journal ? Ah, oui, à l’hôtel Le Prieuré, à Rancourt. Alors que nous rentrions du resto. Un bon déjeuner d’ailleurs. On a hésité à partir sur la « formule grande guerre », mais on s’est dit que l’entrecôte der-des-der risquait de nous rester un peu sur l’estomac. Pour tout te dire, on s’est retrouvés un peu perplexes au Prieuré. On peut pas dire qu’on y ait passé un moment désagréable, loin de là, mais l’hôtel semble coincé dans une faille spatio-temporelle où rien n’a bougé depuis 80 ans. Tout le mobilier est ultra daté. Le service est à la fois trop apprêté et un peu maladroit. Un peu inquiétant en fait. La deco est usée jusqu’à la corde. La propreté un peu limite. Le public de représentants de commerce silencieux chacun à sa table rajoute une petite pointe de surréalisme au glauque. En fait si je voulais réaliser un film d’angoisse, je pense que ça serait le cadre idéal, figurants compris.
Après le dej on est remontés. Thomas a décidé de profiter du fait que ses affaires soient trempées pour… les mettre à tremper. En effet, l’odeur de sueur rance est de plus en plus prégnante et emplit tous les lieux où nous restons plus de quelques minutes, au point que ça commence à nous incommoder nous-mêmes. Une petite lessive de fringues dans la baignoire, on met tout ça à sécher sur les radiateurs, et on se met en route pour un petit tour dans les environs. Les environs, c’est d’abord et avant tout (ou plutôt en tout et pour tout) le cimetière militaire et mémorial de la première guerre, dont toute la région a particulièrement souffert. On avait prévu d’y rester un peu et de marcher en s’imprégnant du lieu, mais le vent la pluie et les vêtements que nous avons laissé sécher dans la chambre d’hôtel (pas tous hein, on est pas sortis tout nus dehors) ont raison de notre témérité et nous décidons qu’il est plus sage de rentrer au chaud à l’hôtel.
De retour dans le lobby de l’hôtel, nous prenons possession du billard qui est mis à notre disposition, et nous engageons dans 8 parties endiablées et disputées. Julien s’impose grâce à sa technique et sa vision de jeu, dont la fraîcheur et la spontanéité du jeu de Thomas ne viendront pas à bout. Suite à ça, nous retournons nous attabler dans la partie restaurant du complexe hôtelier. La jeune serveuse nous transmet les propositions du chef, que nous nous empressons d’accepter. Un dîner tout à fait correct. Nous remontons donc à la chambre, où il est temps de s’endormir devant le prime time de NRJ12 : Rush. Est-ce que c’est parce qu’on l’avait déjà vu tous les deux ou bien juste parce que c’est un film sur les voitures de course, toujours est-il qu’il nous a pas fallu longtemps pour nous endormir.
Réveil ce matin. Le soleil se pointe dehors et ça nous met en joie. On se lève frais et dispos, enthousiastes pour cette belle journée qui s’annonce. On s’habille, on va déjeuner, on prépare les affaires, et on décolle. Arrivés dehors, Julien se rend compte qu’il a perdu la boussole ! Il retourne voir dans la chambre, demande au personnel, remue ciel et terre, mais rien n’y fait : damned, il faudra faire sans ! Peu importe, cette petite déconvenue n’est certainement pas de nature à entamer notre bonne humeur.
Et là, c’est la surprise. Alors qu’on s’attendait à souffrir de plus en plus avec l’accumulation, la fatigue et la lassitude, c’est tout l’inverse ! Une étape formidable ! Le retour du soleil après deux journées complètes de pluie, les grands espaces, les petites routes désertes, … tout nous remplit d’enthousiasme, et d’énergie. Au point que nous nous payons le luxe de courir un peu plus vite que les jours précédents, à 6’05"/km. Pour ceux qui ont l’habitude de la course, ils sauront que ce n’est pas un rythme très soutenu dans l’absolu, mais dans le contexte c’est déjà pas mal soutenu nous on trouve. On file donc, portés par le vent (de dos) sur nos pieds ailés, de village en village et de petite route en petite route. Pour l’essentiel, c’est plat ou en descente. Quelques toutes petites côtes, juste de quoi varier l’effort. Bref, on te confirme, Charles, la course à pieds c’est moins pénible au soleil.
C’est donc dans cet état de semi-beatitude que nous arrivons au gîte qui nous accueille aux abords de Dury. Christine nous attend sur le pas de la porte pour nous emmener (en voiture) dans le bourg, où l’unique petite échoppe locale nous servira un bon repas chaud (quel accueil !). Au passage on voit bien qu’on vient d’entrer dans le Pas de Calais à la carte du restaurant : welsh et filet américain à l’honneur. On a découvert aussi qu’une assiette de crudités ça incluait des tranches de jambon. Une fois rassasiés, on a pris le temps de regarder un peu autour de nous. L’endroit est très sympa, la deco simple et bien faite ; ça fait bar, tabac, resto, et pizzeria le soir. On a repéré un billard qui pourra occuper notre fin d’après-midi.
Retour au gîte ; on s’installe dans la chambre, et on vaque à nos activités (douche, journal, lecture).
Il est d’ailleurs déjà 16h30 et je ne suis toujours pas douché. Je te laisse donc ici et je te dis, cher journal, à demain !
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Stage 6 - complete #parislille #running #8x30km #stage6 (at Dury, Nord-Pas-De-Calais, France)
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Stage 6 - go! #parislille #running #8x30km #stage6 (at Rancourt, Picardie, France)
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