Une forgeronne vêtue de rouge et d'or qui sillonne Eldarya et revient, de temps à autre, dans son atelier pour écrire sur les diverses rencontres qui ont parsemé son chemin. Ici se trouveront tous les textes réalisés pour le topic "J'imagine Ta Gardienne" , ainsi que divers écrits. Bonne lecture ! - Aespenn
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Découvrez le profil de Beith Deyja sur Wattpad https://www.wattpad.com/BeithDeyja?utm_source=web&utm_medium=tumblr&utm_content=share_profile Bonjours à vous ! Bienvenue dans l'univers de Beith Deyja, mais plutôt qu'un seul auteur, derrière ce nom de Plume, nous sommes deux. Moi, Beith, j'adore rêver, et j'ai toujours la tête dans les nuages. Au-dessus d'ailleurs, parmi les Anges que j'aime écrire. D'or, d'argent, blanches ou cuivrées, l...
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Togame et Archea-X-001
Elle est née sous une étoile. C’est ce qu’elle croyait jusqu’à ce que la lumière ne ternisse avant de fuir vers d’autres horizons. Cette jolie lueur mécanique qui dévoila, alors, sa voûte métallique. Le froid commença à courir le long de son corps, mordant sa peau, ou plutôt cet amât de tissus biologiques que l’on avait conçu au creux d’une éprouvette pour ensuite recouvrir son squelette argenté. Mais elle peut le sentir. Par le miracle de la science, elle le peut. Elle est née dans un corps déjà bien grand mais le regard qu’elle pose sur le monde est celui d’un enfant. Elle ignore tout de ces choses qui l’entourent mais ce qui est certains c’est qu’elle n’est pas ici pour rien. Contrairement aux être qui naissent par amour, par hasard ou par malchance, elle, elle a été désirée, certes, mais par intérêt. Elle est une machine. Un jour on l’a voulu. On s’est dit que pour vaincre et défendre, on aurait besoin d’une arme pensante, un joli couteau suisse mécanique qui aurait, en plus, la décence d’être en perpétuelle évolution pour mieux apprendre, assimiler, comprendre et se forger une intelligence hors du commun. Artificielle, certes, mais extraordinaire. Et le plus beau dans ce projet, c’est que cet être de métal ne s’encombrerait pas d’émotions, parce qu’un cœur est trompeur mais pas une pompe. Alors on a commencé à réaliser son squelette, sa structure. Pas à la forge comme on la faisait d’antan, non, mais par le biais d’autres machines qui, à sa naissance, passeront pour de pauvres ouvre-boites. On a choisi un dérivé de l’orichalque, appelé « Orixion » parce que la science aime l’évolution et cela aurait fait tâche qu’un métal vieux comme le monde soutienne le corps d’un cyborg à la pointe de la technologie. Puis on a synthétisé une ADN ou du moins ce qui s’en rapproche, juste pour que la demoiselle puisse se fondre dans la masse, mais aussi parce que les scientifiques aiment créer à leur image ou plutôt à leur sens propre de l’esthétisme. Alors elle se retrouve avec une peau d’albâtre dépourvue de toutes imperfections et si un jour cicatrices il y a, elles ne seront qu’éphémères car ses cellules artificielles se régénèrent et sont éternelles. La vieillesse demeurera un mystère pour elle. On l’a parée d’une chevelure immaculée parce que le blanc est une couleur plus que récurrente dans les laboratoires. Il représente la pureté, certes, c’est ainsi depuis des millénaires mais ici pour la science le blanc est une probabilité : une toile vierge catalyseur d’un millier de possibilités et les savants aiment les hypothèses. Puis on l’a bardé de circuits, de fils conducteurs, de cartes mémoires, de pistons, de puces, d’or pour mieux conduire les impulsions électriques, de systèmes sensoriels, vocaux et visuels des plus performants et, bien entendu, d’une puissante pompe. Et elle s’est éveillée en ouvrant sur le monde ses beaux yeux bleus et puisqu’elle est parfaitement capable d’assimiler un millier d’informations à la seconde, on lui a expliqué pour quoi elle était faite. Elle doit protéger, défendre et vaincre les assaillants qui en veulent à Eel, voilà sa destinée toute tracée. C’est ce que les formules ont prédit, ce que les savants ont conclus, ce que les machines ont conçues et ce que la science à tranchée. Archéa est née pour protéger Eel et peut-être qu’il devait toujours en être ainsi. Du jour de la création de l’univers et au-delà. Au cours des siècles infinis et au-delà. Dans la vie précédente et la prochaine aussi. Mais les formules ne peuvent pas tout prévoir et peut-être qu’Archéa ne restera pas aussi glacial que son squelette mécanique et sa peau artificielle. Peut-être qu’un jour, à force d’observer les émotions de camarades de chaires et de sang, sa pompe deviendra un cœur. Archéa-X-001 : éveil Initialisation du système Activation des capteurs environnementaux Lancement de la vérification des systèmes Paramétrages terminés.
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Caprix et Caprice
Elle l’imagine souvent. Elle brosse son portrait dans son esprit, si bien que les traits de son visage si réels qu’elle pourrait le prendre en coupe et caresse sa peau d’albâtre, si blanche et pure que la neige du Grand Nord deviendrait cendre à ses côtés. Mais si fragile que la morsure des bourrasques la rendrait écarlate. Elle pense que ses yeux étaient violet, parce qu’elle se souvient de ce que son père disait à leurs sujet : « Deux beaux améthystes, tu vois, mais qui brillaient d’un éclat irréel, tantôt mystérieux mais surtout chaleureux, et lorsqu’ils s’embrasaient d’amour, ma fille, et bien tout l’or et les joyaux du monde devenaient de vulgaires cailloux.», et elle le croit, puisqu’elle plonge dans ses beaux yeux lorsque chacune de ses pensées est occupée à bâtir son visage. Et cette chimère immatérielle aurait les lèvres teintées d’un rose délicat, qui siérait avec ses traits harmonieux pour mieux lui sourire et embellir ses rêves et son cœur, de cet amour unique qui lui a tant manqué. Qui lui manque tout le temps. Sa chevelure, à elle, serait d’argent exactement comme la sienne et c’est ce qui fait sa fierté. En se brossant tous les matins, elle l’imagine faire de même, lorsqu’elle prenait place devant sa coiffeuse pour démêler ses cheveux d’ange, et peut-être qu’en ce temps-là elle se joignait à elle pour l’imiter en espérant devenir aussi radieuse que sa douce égérie. Mais elle n’en a pas le souvenir.Elle n’en a aucun. Elle possède des bribes, des minuscule morceaux d’un puzzle trop complexe mais chaque fragment obtenu lui permet de se rapprocher un peu plus de cette femme tant aimée : une parole de feu son père, un écrit dans un livre, une phrase perdue sur un papier, un mot anodin……chacune de ces choses est une infime étincelle d’espoir qui lui permet de tracer un chemin menant vers sa mère. Sa Banshee de mère. Elle est née dans ce monde bien étrange, sur cette terre d’Eldarya et elle est, à présent, parti rejoindre un monde plus onirique dont on ne revient pas. Mais elle, Caprice, sa fille, se tient aujourd’hui dans cet univers et elle court après cette silhouette vaporeuse qui s’envole dès qu’elle y approche la main. Elle cherche à tâtons, sans relâche, à atteindre et retrouver un tout petit pan de sa vie. Caprice souhaiterait découvrir la contrée des banshee, mettre un pied dans cette cité, déambuler dans ses rues, admirer son architecture et tout connaitre de leur magie. On lui dirait : « C’est là que ta mère a vécue, c’est ici qu’elle se tenait lorsqu’elle hurlait la mort d’une sœur ou bien, c’est à cet endroit qu’elle a demandé ton père en mariage. » Elle aimerait qu’on lui conte des souvenirs, des anecdotes, des morceaux de sa vie, qu’on lui dresse le véritable portrait de cette femme aussi radieuse que mystérieuse. Et lorsque Caprice fermerait ses paupières pour s’envoler au pays des songes, ce serait pour mieux la retrouver, telle qu’elle était et elle pourrait conserver précieusement dans l’écrin de son cœur, cette égérie maternelle qui lui manque tant.
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Palutenia
Il s’est perdu, mais il l’ignore. La forêt est endormie, les arbres somnolent et la brume règne en maître, parsemant le paysage de ses volutes argentées donnant le ton mystique de ces bois qui ne compte plus le temps. Mais si l’atmosphère aurait dû être des plus paisible, l’individu ressent quelque chose de plus pesant qui s’immisce petit à petit dans son esprit pour rependre la peur dans ses veines, à la manière d’un venin. Il n’est pas seul ici, c’est certains. Mais loin de se laisser happer, il déambule parmi la flore obscure et les arbres immenses qui se tiennent la main pour mieux faire barrage à l’astre d’or sui tente de baigner l’endroit de ses rayons chaleureux, l’homme prend garde à ne pas faire de bruit car il sait que le simple craquement d’une brindille se répandrait en écho pour mieux attirer la créature tapis dans l’ombre. Il traversera cette forêt tapis dans la brume, c’est chose sûre. Pas après pas il avance, sans savoir que ses faits et gestes sont reproduits dans le noir, en un parfait mimétisme qui rendrait un miroir inutile, à la différence que son imitateur n’est pas son reflet, mais une entité bien réelle qui le suit et s’amuse à le voir tourner en rond, sans savoir qu’il ne se perd qu’un peu plus à chaque tournant. Voilà encore un guerrier bien stupide qui pense que sa volonté le mènera au bout du chemin, que le bois dans lequel il se tient n’est qu’un vieux morceau du monde, un simple obstacle à surpasser et qui continuera de marcher et tourner, dans une danse sans fin en ne voulant jamais admettre qu’il s’est perdu. Mais il lui offre un amusant spectacle : le suspense est à son comble et elle se demande, de quelle façon il finira. Sera-t-il contaminé par la brume qui le transformera en arbre ? Tombera-t-il de fatigue ou bien perdra-t-il la raison ? Elle préfère voir les individus errant atteint de folie car, pour un esprit égaré, tout peut devenir source de peur, du plus petit des cailloux à la branche la plus insignifiante. Sauf qu’il s’arrête soudainement, l’esprit en alerte et plisse les yeux pour mieux distinguer les ombres aux alentours. Certaines ne sont que des souches et des troncs centenaires mais dans le décor, il y a bel et bien un être matériel dont la présence provoque ses sens. « Montre-toi. » Surprise, elle en perd son sourire et ne peut croire une seconde que cet être ait pu la débusquer. Ce pauvre individu qui ignore sa propre perdition aurait remarqué sa présence ? Non, c’est tout bonnement impossible et elle préfère nier la situation. « Cesse de te recroqueviller dans l’ombre et viens me faire face ! » Cette fois ses yeux se plissent si fort qu’il ne reste plus que deux fentes. Elle est colère d’être ainsi prise au dépourvu et provoqué par ce pauvre fou qui ne sait pas ce qui l’attend. Si c’est son visage qu’il veut voir, alors elle va le lui montrer et rire ainsi de son expression de terreur. Elle quitte l’obscurité du décor pour se fondre dans la brume qui auréole sa silhouette d’un halo argenté et rejoindre l’autre sur le sentier À sa vue, ses yeux s’agrandissent de stupeur et son corps le fait automatiquement reculer d’un pas, ce qui amuse l’entité, toujours heureuse de l’effet qu’elle provoque. Encore quelques instants et il mendiera sa pitié. Mais il sourit. Il détail attentivement sa peau de porcelaine, ses lèvres bleutées, son visage mutilé et son corps aux courbes graciles, sa chevelure flamboyante qui pourrait, de sa seule couleur, embraser le bois tout entier et ses yeux vides. Deux puits obscures, aussi effrayant que magnétiques et l’autre s’y plonge sans aucun regrets. Je te vois. Elle est perplexe, sidérée. Son regard à lui se fait plus confiant et il la dévisage sans retenu, si bien qu’elle ressent un lien invisible les connecter tous les deux. Je suis perdu dans les Bois Brumeux, et je me trouve face à toi. Je n’ai jamais rencontré de si joli contraste, car vois-tu Palutenia, tu es aussi effrayante que magnétique, aussi sombre que flamboyante, aussi ravissante que redoutable et moi je suis une ombre qui tentera de s’immiscer dans ton propre cœur, juste pour devenir la tienne
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GreenLight
Le flux de l’océan. Elle peut le sentir tressaillir dans son être, si bien que le mouvement des vagues la berce dans son cercueil de glace. Celui que l’on a conçu rien que pour elle. Le temps a poursuivi son chemin et elle est restée à stagner, le froid lui mordant les chaires qui ont fini par s’endormir sous leurs baiser gourds, mais l’esprit est resté en éveil, témoin du Grand Bleu, parfois azur, tantôt cobalt au fur et à mesure des années qui défilent. À plusieurs reprise, la Mort s’est penchée sur elle afin de l’emporter, mais le feu de sa rage, ardente, lui brûla les doigts à chaque fois, si bien que même dans sa prison gelée, privée de mouvements, de vie, elle continua d’exister. Juste pour mieux renaitre et se venger. Mainte et mainte fois, le film de se sa séquestration s’anime dans son esprit et elle revoit les nixes, ces choses qui lui servaient de sœurs, la pourfendre de leurs regards gorgés de haine pure, tandis qu’une enchanteresse des abysses la recouvre de glace, et jusqu’au dernier instant, tant que ses yeux ne s’étaient pas encore figés, elle leurs transmis toute sa rancœur. Ce n’était pas de sa faute si elle existait. Malgré le froid intense qui pénétraient ses cellules, elle fit en sorte d’imprimer sur sa rétine, l’image des nixes, afin que sa rage puisse continuer de brûler pour mieux exploser lorsque viendrait le jour des retrouvailles. Parce qu’il y en aurait un, c’était chose sûre. Et quelles retrouvailles…. Intérieurement, chaque jour passant, elle se jurait, en attisant les flammes de sa haine, qu’elle laisserait éclater ce brasier infernal qui la gardait en vie dans son cercueil glacier. Je vous infligerais des blessures aussi embrasées que la fournaise des enfers, et je laisserais vos corps sans vie frôler le zéro absolu, en gelant sur les berges. Et la délivrance se montra enfin, sous la forme de fissurent qui courent le long de la glace, puis s��effritent et enfin tombent les morceaux. Peut-être que l’enchanteresse n’est plus et que son pouvoir quitte aussi ce monde, mais elle sent l‘océan venir à elle pour réveiller sa peau, ses nerfs, son être tout entier . Les abysses sont d’une couleur saphir aujourd’hui, et la lumière de la surface dévoile son éclat au travers des bris de son cercueil qui vont s’échouer au fond du Grand Bleu. Lentement, ses muscles sortent de leur torpeur en criant de douleur mais, petit à petit, la machine s’anime et se remet en marche, prête à vivre de nouveau. Tant bien que mal, elle lève son visage vers la surface et tire les ficelles de son propre corps pour la rejoindre, jusqu’à percer l’océan et sentir l’air embrasser sa peau. Elle a encore froid, et pourtant elle brûle. Ses nerfs piquent, mais elle nage, jusqu’au rivage. Ses os sont fragiles, ses muscles protestent, mais elle marche jusqu’à la berge. Ses yeux papillonnent, sa vision se trouble, mais elle les regardent. Les visages des nixes qui l’ont livrée à l’enchanteresse se déforment de stupeur, puis leurs traits délicats arborent une effroyable terreur lorsque ce spectre déchu des océans éclate de rage dans un hurlement qui clouerait une banshee sur place. Puis elle tint sa promesse. Les blessures furent vives et ardentes et bien plus tard, aux bords des berges de leur rivière, on retrouva des corps glacés, sans vie, comme meurtri par un froid des Terres Gelées du Grand Nord. Ce sont les ondines d’un village voisin qui sont venues voir ce qu’il se tramait, parce que du jour au lendemain, la rivière était soudainement devenue écarlate. La coupable s’est longtemps tenue dans ce grand cours d’eau témoin de sa propre fureur, à regarder le rouge filer vers d’autres rives. Green Light C’est désormais comme cela qu’elle se nommera. Parce que son véritable prénom n’a plus de sens à présent, puisque son peuple n’a jamais voulu d’elle, puisque sa mère s’est exilée, puisqu’elle accompli sa vengeance et puisqu’il faut bien continuer de vivre à présent. « Green », car toute cette eau lui fait horreur maintenant et que le bleu est devenu synonyme de désespoir, puis « Light », parce qu’au bout, tout au bout de l’enfer il y a peut-être encore un peu de lumière pour elle.
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Wounw
Elle a toujours été là. Elle fait partie du décor depuis un bon moment maintenant, et le jour où elle disparait, c’est la cité d’Eel qui perd l’une de ses pierres. Wounw n’est pas membre de la prestigieuse Garde Étincelante, ni des Hauts-Erudits dont les décisions régissent directement la vie à Eel, non, elle est simplement égale à elle-même, pétillante, emplit d’une énergie unique et sans qu’elle ne le sache elle resplendit. Sa présence irradie l’atmosphère d’une aura chaleureuse, si bien qu’il n’y a nul besoin de la regarder pour savoir qu’elle est là, et converser avec elle, est comme écouter une mélodie racontant une histoire extraordinaire, emplit d’aventures passionnantes et le son de sa voix chantante est toujours teintée d’une octave amusée, alors on ne peut l’imaginer crier de colère ou jurer des insultes. Dans les paysages de la cité d’Eel, Wounw est la demoiselle aux nattes blanches parée de bleu qui file comme le vent, déambulant au rythme de ses pensées effrénées qui se traduisent par de l’art, la beauté d’un songe, un pinceau, une toile égarée, et même une pénurie de peinture. Elle vit aussi intensément que l’énergie qui l’anime, elle rit à gorge déployée en faisant vibrer chacune de ses cellules, elle sourit au monde et aux gens, les contaminants tous deux de sa bonne humeur si bien que même en Hiver, elle fait office de Printemps, comme si son aura emplit de bonheur avait le pouvoir de faire cesser la pluie. La demoiselle a un cœur en or incandescent que l’on peut presque voir irradier sous la soie de ses habits mais si Wounw devait se mettre à nue, alors la vérité se souillerait d’une tâche d’encre sur la jolie toile de son âme. Il y a une ombre qui habite la demoiselle, mais plus que cela, ce n’est même pas un sombre fantôme qui la hante mais un souvenir évanescent qui a planté ses griffes dans l’or de son cœur immense. Il y a un vide, une place vacante, une silhouette vaporeuse, un double. C’est elle, c’est son reflet, mais l’étincelle qui luit dans son regard saphir brûle d’ardeur, tandis que l’audace se lit sur son visage au teint de porcelaine. Ses lèvres et ses yeux ne sourient pas. Pas comme Wounw. Et si l’une noue ses cheveux d’albâtre en deux longues couettes parées de bijoux azurs, l’autre laisse le vent, les vagues et la vie la discipliner à sa guise. Elles sont similaires, mais pas vraiment. Mais peut-être qu’à son retour, les traits de son souvenirs seront quelques peu changé, le saphir brillera d’une étincelle différente et sa chevelure blanche sera nouée, rasé, coupée, emmêlée ou alors elle encadrera son visage sûrement doré par le soleil. Elle sera sans doute très différente, mais plus, bien plus qu’un reflet dans un miroir. Sa sœur. Le fragment manquant qui permettra à l’or de son cœur de pouvoir briller pleinement, la couleur qui achèvera la toile de son âme et le rayon de soleil qui complétera l’astre flamboyant. Alors Wounw attend, et qu’importe ses pensées qui filent, il y en a toujours une qui l’accompagne dans son périple où qu’elle soit. Parce que ma très chère sœur, laisse-moi te dire quelque chose : Lorsque tu plonges dans l’aventure, dans l’inconnu, Tu peux trouver l’amour, Mais tu peux trouver la mort. Mais toi, telle que je te connais, tu t’accrocheras à la vie, tu embrasseras l’amour et tu braveras la mort avant de me revenir.
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Heirin II
…..Élève-toi et deviens un Dieu, mon enfant. Tu n’es pas une pierre que l’on foule au détour d’un chemin, une simple brise parmi les bourrasques, ni une pauvre lanterne juste bonne à guider les âmes damnés, stupides, qui te courent après comme de jeunes enfants qui voient voler un papillon pour la première fois de leur vie. Tout ceci n’est qu’une étape, Heirin.Une étape. Si j’ai permis ta renaissance, c’est parce que je t’ai vu courir et embrasser la vie, même à l’orée des Six Chemins, tu t’es retournée pour t’élancer vers ton ancien monde et rattraper cette énergie qui te quittais petit à petit, et alors j’ai vu. Je t’ai vu, mon enfant. Élève-toi et deviens un ange. Une créature immaculée, vierge de toutes colères, capable de bercer le Monde de ses grandes ailes blanche, ou de les déployer tel un immense bouclier afin de protéger les mortels de leur propre violence. Soit un ange et permets des miracles, guide les Homme dans le sillon de ta lumière et aide-les à franchir les obstacles qui se dressent sur leur chemin de Vie, afin qu’ils n’en ressortent que plus grandis. Soit un ange emplit de compassion, de bonté, deviens une main tendue vers la paix et érige ton étendard de lumière, puis ouvre tes ailes et envole-toi, mon enfant. Envole-toi et deviens une Entité. Un être immatériel qui donne et ne prend rien. Un cœur immense, débordant d’amour qui souffle éternellement sur le Monde et l’irradie de toute sa belle énergie pour animer sa machine, l’endormir et le sortir de sa torpeur. Une vie céleste, sidérale, qui peint la voûte et gonfle les nuages, qui brûle et parsème l’astre solaire d’or incandescent, qui purifie et apaise la lune, qui allume et éteint les étoiles. Qui fait tourner le Monde, mon enfant, alors ouvre ton cœur et laisse-le pulser avec l’univers. Puis disparait dans ce beau rideau noir, parmi les nébuleuses, pour t’en aller encore plus haut. Beaucoup plus haut, pour devenir un Maître de l’Équilibre. Ceux qui dessinent les destinées, qui démêlent les rencontres et fondent les hasards. Ceux qui tracent la sphère du Monde et créent les esprits bien complexes comme ceux des humains pour finalement permettre à ces petites étincelles de devenir de beaux soleils qui feront, plus tard, un Paradis de leur Terre magnifique. Pense et rêve, mon enfant, mais surtout, montre-leurs la beauté d’une Vie aussi pétillante que la tienne et alors même une lueur infime pourra irradier tout un ciel. Puis élève-toi. Élève-toi et deviens un Dieu, mon enfant. Un Dieu qui regardera le Monde avec le même amour que je porte pour toi, qui verras en lui la plus belle de toute les créations, qui rira et pleurera avec lui et le regardera grandir pour devenir un Eden. Un Dieu emplit de force et de sagesse, capable d’irradier de splendeur et de voir la quintessence du Bien dans chaque esprit gangrenés par le Mal. Un Dieu, mon enfant. Ma Grande Mère Sombre, je sais tout cela. Je sais qu’aucune chaine ne me lie à toi pour l’éternité et que tu souhaites me voir fleurir et m’épanouir, tel un bourgeon qui écarterait ses pétales petit à petit, pour mieux grandir. Mais je ne m’élèverais pas. Qu’il y a-t-il de mal à vouloir rester un bourgeon, Grande Mère Sombre ? Je guide les âmes damnées avec honneur, je porte ma faux qui est devenue le prolongement de mon bras et je sillonne la Monde en posant mon nouveau regard sur chaque paysage qu’il m’est permis de croiser. Je regarde l’essence même de la beauté qui irradie la nature et jamais les couleurs ne m’ont parue si belles, tout comme la vie qui explose dans chaque brin d’herbe. Et avec mon œil clair, Grande Mère Sombre, je ne me lasserais jamais de la regarder. Même si je côtoie le Mal, même si je regarde les hommes rongés de colère ou de culpabilité, se consumer et brûler de leur propre vanité. Même si mon œil écarlate me montre tout cela, Grande Mère Sombre, je veux rester près d’eux. Je suis une shinigami et je ne veux pas être autre chose. Je me sens très bien en bas et je n’ai pas envie de m’envoler. Quant à l’amour, Grande Mère Sombre, je ne l’ai pas oublié, puisque je le ressens chaque jour auprès de toi, à t’aimer si fort, comme la chaire de ta propre chaire. Ma propre Mère. Alors laisse-moi rester. Auprès de toi, auprès du Monde, auprès des Hommes, à regarder pulser la Vie, de toutes ces belles couleurs que je peux admirer de mes nouveaux yeux. Et tu sais, Grande Mère Sombre, les Dieux sont vraiment magnifiques vu d’en bas.
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Medusis
Elle regarde souvent le ciel étoilé, en se demandant si son monde siège en son sein, parmi les quelques nébuleuses, et qu’il la regarde d’en haut, attendant patiemment que la souveraine ne revienne occuper son trône délaissé. Mais elle ne peut pas, puisqu’avant, elle doit impérativement se souvenir. Si l’on devait comparer la mémoire de Medusis à une pièce, elle serait blanche et d’innombrables commodes et armoires viendraient emplir le décor, formant un labyrinthe qui ne laisserait qu’un petit peu d’espace pour permettre à la Reine Déchue de circuler. Les tiroirs et les portes seraient tous cadenassés, enchainés, gardant jalousement leurs secrets à l’abri des regards indiscret, et même aux yeux de la propriétaire légitime, parce qu’ils sont comme des trophées que l’on ne gagne que par le mérite. Alors avant de savoir, Medusis doit chercher. Il y a des fenêtres aussi dans la pièce, cintrées, avec des grands battants pour permettre de les ouvrir et de se pencher pour mieux voir l’horizon et même si elles donnent toutes sur des songes et des espoirs, il y en a une qui montre un paysage assez unique.Bien trop unique pour être le produit d’une rêverie quelconque. On y voit une grande citée parée de milles couleurs flotter sur l’océan azur. Les toits arborent un orange rappelant le soleil méditerranéen et les murs sont peints d’une palette qui rendrait jaloux n’importe quel arc-en-ciel, tant les teintes semblent sorties d’une toile fantaisiste. On peut voir les habitants déambuler dans les rues de la ville, longeant la mer cobalt qui poursuit tranquillement son chemin vers les frontières de ce monde-là. Ils sont tous vêtu de longs chitons et ils arborent des coiffures irréelles, délicatement étudiées, si bien que l’on devine alors, les longues crinières qui se cachent derrière les nattes et les chignons, bariolés de rubans et de bijoux. Si l’on regarde le ciel, on découvre des nuages d’or qui flânent sous une voûte ocre, tandis que les cieux entiers semblent flamber et embraser l’horizon de leurs braises éternelles. C’est pour tout cela. C’est pour retrouver ce paradis qu’elle doit se souvenir, déverrouiller chaque serrure de sa mémoire, pour qu’enfin toutes les fenêtres puissent resplendir des beaux paysages de son Royaume. Medusis est une souveraine, et même si pour le moment sa vie se cantonne au sein des murs de la citée d’Eel, elle sait que son eden coule dans ses veines et que son sang est aussi rouge que le soleil qui dort là-haut, surplombant les hautes couleurs de son joli monde. Et même si le puzzle de sa mémoire est loin d’être achevé, la souveraine tresse inconsciemment ses cheveux, comme les femmes de son paradis, elle se pare d’or et d’argent, sûrement pour qu’elle puisse se souvenir des astres solaires et lunaires qui se suivent et se poursuivent dans le ciel de son eden, puis elle se drape parfois d’un joli bleu saphir car c’est ainsi que s’habille l’océan de sa cité lorsqu’il s’endort. La souveraine et son paradis ne font qu’un, même lorsque milles étoiles et nébuleuse se mettent au travers de leur chemin, mais qu’importe les verrous qui tiennent ses souvenirs prisonniers, aussi impénétrables qu’une forteresse, son esprit vierge, d’un blanc amnésique, Medusis sait que là-haut, surplombant une mer cobalt et des maisons arc-en-ciel, il y a un trône qui n’attend plus qu’elle au sein d’un palais. Pour son peuple, pour l’océan, pour le ciel ocre aux nuages d’or, pour les couleurs éclatantes, elle est prête à braver milles Enfers pour sa place légitime au Paradis. La Reine Déchue s’envolera de nouveau.
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Calixta
Elle est un funambule, qui resplendit comme un joyau, mais aussi fragile qu’une statue de verre. Si la Lumière se tient au ciel, tributaire du jour qui s’apprête à paraitre pour dorer le monde de son voile chaleureux, et si l’Ombre reste tapis au sol, à ramper au travers des ténèbres opaques, alors elle se tient sur le fil, la mince frontière que l’on a tendue au milieu. On ne sait pas si elle danse avec le Soleil ou les spectres de la nuit mais une chose de sûre : qu’importe le temps qui file, la vie qui court, ses traits à elle, ne portent jamais leurs marques. L’or de sa peau reste précieux, le sable de sa chevelure n’a rien à envier aux Grands désert du Geb, et l’ambre de son regard est tel un joyau prisonnier dans du cristal, destiné à rester de marbre en affrontant les millénaires. Elle est une figure emblématique, qui construit et accompagne l’Histoire parmi le grand chemin du Monde, en lui tenant la main et l’on dit qu’elle aurait vu grandir la plus grande citadelle du Gabil, croitre les prestigieuses forêts du Beryx tout en restant au sein des murs de la cité blanche, derrière les grandes portes d’Eel. On la reconnait au premier regard, lorsqu’elle déambule parée de ses habits écarlates, aux magnifiques broderies, dont les nobles tissus semblent flotter autour de sa personne, tels des voiles vaporeux. Elle est une égérie inaccessible, à l’aura magnétique, qui se tient debout comme un astre enflammé au centre d’une nébuleuse ou bien juste un point dans le grand univers, à l’abri de ses dommages et tout comme lui, elle subsistera jusqu’à ce que le monde ne s’endorme à jamais. Si les divinités existent, alors il semblerait qu’elles l’aient prise en pitié, pour la laisser passer ainsi entre les mails du filet en lui épargnant les assauts du temps, et faire de sa vie un long fil tendu entre le contraste de deux mondes. Un long fil à l’horizon infini. Mais en bon funambule elle poursuit son chemin, un pied devant l’autre, sur la ligne éternelle de sa destinée, ses pas la menant au-delà de l’océan, devant une immense cascade dont elle ne put se lasser. Alors, puisqu’elle devait accompagner le monde jusqu’à son terme, le poids des années lui pesant sur les épaules aussi lourd qu’un fardeau, mais aussi formidable qu’un miracle, elle choisit de fixer l’eau qui chutait, encore et encore dans une litanie sans fin, ressemblant étrangement à sa propre vie. Un torrent qui se répétait inlassablement, des larmes intarissables et un lac insondable. Elle était là et elle serait toujours là. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’au sein de la cité blanche, un être mortel ne l’avait jamais quitté du regard, au point que chaque trait de son visage était ciselé dans l’émeraude de ses propres yeux. Il avait vu la peine et la fatigue sous la jeunesse éternelle, la tristesse dans sa belle énergie et même si elle était un splendide funambule, il perçu son envie de chuter, pour enfin trouver le sommeil et fuir cette solitude immortelle. Alors il traversa le grand océan pour la retrouver agenouillée au bord d’un lac, l’ambre de ses yeux rivés sur une cascade, dont chaque goutte d’eau brillait à la lueur d’un soleil oriental. Et devant ce panorama des Côtes de Jade, Leiftan prit la main de Calixta, pour l’épauler sur son chemin éternel. Et pour Calixta, Leiftan était si précieux que même le temps ne put se résoudre à le lui enlever.
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Akhlys
Penchée sur son ouvrage, maniant ses longs doigts fins avec précaution, une main tenant le fil tandis que l’autre gardait enfermée dans le creux de sa paume, l’une des petites perles multicolores qui siégeaient dans de beaux écrins, attendant qu’on les sollicite pour orner de magnifiques bijoux. Akhlys était une orfèvre après tout, alors une fois son travail accompli, l’œuvre finale, bâti par l’or de ses doigts se révélerait bien plus précieuse que n’importe quelle parure, vieille de plusieurs millénaires. On disait qu’elle enfilait les perles comme elle façonnait sa vie : se saisissant d’un fil nu, ne demandant qu’à rencontrer mille couleurs, explorer des facettes infinies pour finalement se sertir de petites pierres minutieusement choisies et polies, afin de devenir unique. La base, le fil virginal, pouvait être d’or, d’argent ou d’étain et la première perle, la toute première était toujours d’une jolie couleur nacrée, comme la chevelure de l’artiste qui donnait naissance à son œuvre. Puis suivait le reste. En fonction de la commande, il fallait choisir les pierres, précieuses ou discrètes, pour ensuite les tailler de manière très précise, suivant le chemin imaginaire que l’inspiration pouvait bien lui dicter. L’améthyste pour les sages, le topaze pour les plus audacieux, l’émeraude pour les mystiques, le rubis pour les cœurs immenses et le saphir pour les fins stratèges. Une tâche bien aisée pour une artiste, que de concevoir un bijou à l’image de son client. Mais il y a pourtant un secret qu’elle garde précieusement à l’abri des regards, même si la rumeur se propage et que les interrogations fusent concernant sa personne : en effet, quoi de plus étrange qu’une orfèvre comme elle, auteure des plus belles parures, ne porte jamais ses œuvres ? Pourquoi ne la voit-on pas arborer de somptueux colliers ? De superbes perles à ses oreilles et, par l’Oracle, comment cela se fait-il qu’aucun bracelets et qu’aucune bagues ne viennent orner ses mains ? Rien. Si l’on devait comparer l’inspiration d’Akhlys avec une source, elle serait intarissable, mais pour les autres seulement. Car lorsque lui vient l’envie de se fabriquer un bijou, alors les muses qui chantent dans son esprit se taisent et lui tournent le dos, peut-être parce que, contrairement à ses prestigieux clients de tous les jours, elle reste un mystère, même pour elle. De son œuvre inachevée, il n’y a qu’un fil d’argent sur lequel on a enfilé une petite perle nacrée, comme pour chaque bijou, sauf que la suite n’est jamais venue. Akhlys n’a jamais su choisir ses pierres, et encore moins les ciseler afin de leur donner une forme bien unique et, si au début elle pestait contre sa créativité, fourbe amie qui la laissait tomber, sans doute mécontente que l’artiste veuille œuvrer pour elle, le temps passant elle finit par accepter. Son bijou vierge, destiné à elle-même, dort dans un écrin de velours parme et personne ne viendra le terminer à sa place alors, tant pis. Elle a tout son temps, toute sa vie. Akhlys est une artiste après tout, et comme une toile vierge qui se couvre petit à petit de formes et de couleurs, les années, les expériences, le monde et les émotions la façonneront comme les perles de ses bijoux, pour la rendre bien plus unique que ce que l’Art peut atteindre. Alors un jour, un fameux jour où ses mains seront creusées par les sillons de la vie, peut-être alors pourra-t-elle poser un regard nouveau sur son œuvre inachevée et façonner un bijou exceptionnel à son image. S’il en existe un.
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Elysabeth Lidell
Pauvre de moi. Plus le temps court et plus je me métamorphose en une créature bien étrange, et si l’œil qui orne mon visage, aussi violet que ceux de Heimdall me rend fière de mes aventures et de mes combats, je ne peux pas accepter le reste. Ces choses que je suis censée tolérer comme des parties de mon corps.De mon nouveau corps. Je peux entendre ce léger grincement, ce tout petit bruit mécanique qui m’indique que la machine fonctionne et assume parfaitement sa tâche. Comme lorsque je bouge la main, que mes nouveaux doigts pianotent distraitement sur la surface d’une table ou accrochent paresseusement l’anse d’une tasse. Et alors je n’ose même plus les regarder. Je déteste me vêtir et me déshabiller, car la vision de mon reflet dans le miroir me hante, puisque l’espèce d’hybride que je vois n’est tout simplement pas moi. De quoi ais-je l’air, vraiment ? Avec ces choses que l’on m’a greffé pendant que je me trouvais dans un coma profond, à osciller entre la vie et la mort, comme si je n’étais rien d’autre qu’une poupée, qu’un piètre jouet de la science manipulé par un esprit fou, sans conscience. Je me souviens encore de ce réveil affreux, que j’avais d’abord prit pour une renaissance, tant le monde tardait à me serrer de nouveau dans ses bras. Mais lorsque je fus totalement alerte, heureuse de retrouver des visages connus, soulagés de me revoir, il m’a simplement suffit de tendre un bras vers une épaule pour que l’horreur me submerge. Parce qu’à la place de ma propre main se trouvait une machine : un membre mécanique. Tout comme mon bras droit et ma jambe gauche aussi. Il faut croire que l’auteur de ces abominations n’avait pas eu le temps d’achever son travail. Quel désarroi, vraiment, quelle tragédie que de se battre vaillamment, de dormir pour panser ses blessures et s’accrocher à la vie, pour finalement se réveiller et se trouver face…..à ça. Alors j’en pleure, parfois. C’est tout ce que je peux faire. Je me souviens d’un livre de poèmes où un auteur s’amusait à décrire le corps d’un puissant animal à coups de métaphores mécaniques, et j’avais trouvé cela très beau ; mais maintenant, en regardant mes mains, je ne vois pas où cet homme, ce poète trouvait quelque chose d’admirable là-dedans. La machine agile de ses pas, qui sonne et résonne au rythme du doux mécanisme de ses muscles, tel un joli carillon. Je ne vois que deux pauvres mains décharnées, deux pauvres bras affublés de fils et grossièrement recouvert de métal, qui font un bruit infernal à chaque mouvement et peinent, parfois, à exécuter quelques gestes méticuleux. Cadencé par la vapeur de son souffle, la turbine s’anime alors qu’il feule tout en poursuivant son long chemin de sa démarche agile d’automate, bijoux de toutes les inventions.. Et moi je ne suis qu’une poupée désarticulée, qui titube et vacille sur sa jambe de ferraille, en faisant un effroyable tintamarre lorsqu’elle monte et descend les escaliers du Quartier Général. Moi dont on faisait les éloges de mes pas silencieux, de ma capacité à me mouvoir avec grâce et souplesse, voilà que je ne suis devenu qu’un ballet de métal. Et les précieux rouages de sa force incroyable amorcent sa puissante détente qui claque comme un coup de tonnerre, alors que le tigre magnifique s’élance, de toute sa sublime mécanique, fauve ardent et noir charbon. Magnifique ? Sublime ? Si je pouvais rire de moi-même, je le ferais volontiers en espérant sincèrement que ces choses-là ne soient qu’un horrible cauchemar. Mais un simple battement de cils ne peut les faire disparaitre. Suis-je forcée de trouver le métal de mes membres mécaniques finement ciselé ? Les systèmes de pompes et de rotations ingénieux ? Les pistons d’une juste précision ? Dois-je admettre que les fils qui se mêlent à la ferraille ne ternissent pas pour autant l’ouvrage de ces machines que l’on m’a greffé ? Qu’au fond, elles me permettent de me mouvoir, de prendre et donner, de marcher, courir, sauter et de continuer à m’accrocher à la vie ? Peut-être, oui. Peut-être qu’un jour je me trouverais aussi belle que le tigre du poème.
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Orazure
Elle est née au creux d’un bourgeon. Au début, lorsque Gaïa lui donna la vie, elle n’était qu’une toute petite étincelle, un minuscule fragment d’or qui s’enferma de lui-même dans un écrin de pétales pour dormir, attendre, et ouvrir les yeux sur le monde. Durant ce sommeil qui précédait sa naissance, elle entendit des bruits étranges, qu’elle ne connaitrait qu’une fois dehors, ainsi que des sons. Les jolies syllabes d’une très belle langue qu’elle comprendrait plus tard. Elle rêvait aussi. Beaucoup. Elle voyait les pétales de son berceau floral s’écarter doucement, comme un papillon qui déploierait ses ailes froissé pour son premier envol, puis elle plisserait les yeux sous la lumière du soleil, qui lui souhaiterait la bienvenue en la gratifiant d’un de ses rayons. Mais que verrait-elle ensuite ? Comment était le monde ? Qu’est-ce que l’on ressent quand on respire ? Pour l’instant, dans le creux de sa fleur, c’est sa Mère Gaïa qui irriguait son être, en faisant pulser son frêle petit cœur, de son grand souffle, mais après, c’est elle qui inspirera sa première bouffée d’air. Et elle avait hâte. Hâte de naitre, de respirer, de vivre, d’ouvrir les yeux. Un jour la fleur endormie s’éveilla en même temps qu’elle. Ses songes s’évincèrent en de jolis volutes et pour la première fois, elle sentie son propre corps. Alors que son regard demeurait toujours clôt, un agréable parfum vint taquiner ses narines et c’est de cette façon-là qu’elle prit sa première inspiration, en sentant ses poumons s’emplir de cet air à la senteur exquise. Puis, enfin, elle vit. Ses paupières qui la maintenaient dans le noir s’ouvrirent lentement, dévoilant deux pierres d’émeraude, qui découvrirent avec fascination, le décor de son propre berceau. Les grande pétales parmes étaient toujours scellées, mais elle savait que dans quelques seconde, l’écrin dévoilerait son secret, et c’est avec excitation qu’elle attendait ce moment car elle pouvait distinguer au travers des parois, quelques ombres s’attrouper autour d’elle, en attendant qu’elle se montre enfin. Et soudain, les pétales s’écartèrent doucement. Elle avait rêvé sa naissance, à la manière d’un papillon qui sortirait de sa chrysalide et elle n’était pas loin de la vérité. La fleur semblait déployer gracieusement ses ailes, les défroissant pour arborer un galbe des plus graciles, et telle une perle tapis au fond d’un coquillage, le joli petit être qu’elle gardait en son sein put enfin se confronter à la lumière du soleil qui dora sa peau. Elle plissa ses yeux de jade, aveuglée par cette clarté céleste et instinctivement son corps se redressa pour qu’elle puisse se tenir à genou au centre de son écrin, et lorsque sa vison flou se rajusta, elle put enfin découvrir le monde. Elle aperçut des visages, entendit ces sons si charmant, cette si jolie langue qu’elle ne comprenait pas encore et le vent fit vibrer sa peau et voler sa chevelure en l’embrassant de son souffle chaleureux. La petite demoiselle tenta de se mettre debout, ses pieds au cœur de son berceau floral, et lorsqu’elle vacilla, des mains amicales vinrent l’aider dans son premier exercice d’équilibriste, mais une fois droite elle s’aperçut, alors, que son bel écrin était une rose immense. La fleur magnifique exalta son parfum exquis, comme pour dire adieu à cet adorable petit être qu’elle avait materné, puis, une brise l’emporta, dispersant ses pétales aux quatre coins du monde et la demoiselle tendit une main vers la voûte céleste comme pour tenter de les rattraper. Mais plus question de berceau maintenant. Elle était née et il fallait vivre. Une main se posa sur sa petite tête et elle se retourna pour se confronter à une grande femme à la chevelure saphir qui exhalait une délicieuse odeur de jasmin. De son regard magnifique, elle fixa les deux perles émeraude de ce nouvel être qui ne connaissait pas encore le monde, et même si elle ne saisirait pas le sens de ses mots, elle entendrait tout de même son prénom et l’assimilerait. Alors d’une voix douce et chaleureuse, elle déclara : « Bienvenue à toi, Orazure, nouvelle rose du grand jardin de la Vie. »
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Letalis
Souhaitez-vous écouter la mélodie qui hante cet endroit ? Mais il n’y a pas de musique ici. Il n’y a pas de lumière non plus, hormis les quelques faisceaux qui peinent à se frayer un chemin au travers des épais rideaux de velours. Il semblerait que la pièce refuse de se soumettre à la clarté. Et même au temps. Tout semble figé, le mobilier est endormi, les livres attendent que l’on s’intéresse de nouveau à leur contenu, et si les mouvements d’un importun auraient dû faire voler quelques grains de poussières il n’en fut rien. Le monde dort ici. Mais il ne le comprend pas. Il n’a même pas entendu les premières notes de la mélodie entamer leur prélude par le léger claquement des talons de leur Chef d’Orchestre sur le sol engourdi. Et lorsque la musique s’anime, on ne peut prédire s’il s’agira d’une symphonie ou d’un requiem. Elle se tient dans son dos, mais il ne le sait pas encore, tellement persuadé d’avoir atterri dans un grenier ou quelque chose du même genre, alors trop occupé à observer les meubles assoupis, il ne sent pas l’argent de son regard le transpercer. Le silence était beau, paisible, magnifique, et voilà qu’un pauvre fracas maladroit se permettait de troubler la paix de ce lieu. Il est comme une cendre parmi un paysage enneigé, un jeune chiot qui découvre un tapis de pétales au printemps, une tâche d’encre sur du papier vierge ou même une pensée dans un esprit méditatif. Alors il dérange. Enfin il se retourne, et plus que surpris de voir une personne se tenir derrière lui, il se recule brusquement et sort alors de sa torpeur, une petite table qui en perd ses napperons. Il crut tout d’abord à une apparition spectrale, à la manifestation d’une entité d’un autre monde parce que, par l’Oracle, jamais il ne fut témoin d’une telle pâleur. Même les vampires, créatures immortelles à la peau de nacre, en seraient jaloux, c’est chose sûre. Cependant il n’est pas certain qu’un esprit puisse paraitre si vivant et éteint à la fois, car malgré la porcelaine immaculée, la longue chevelure obscure qui auréole son visage d’un beau contraste sombre, et le mercure éclatant de ses yeux, c’est l’aura qui ne laisse aucun doute. Parce qu’aucun fantôme ne peut dégager une telle présence et inonder toute une pièce, de cette atmosphère particulière dont elle est Maître. Elle est vive et vaporeuse à la fois. « Qui es-tu ? » Avait-il déclaré sous le coup de la consternation. Et si le mouvement fut imperceptible à son regard, les sourcils de la Demoiselle s’étaient froncés dans un angle qui transforma quelque peu la symphonie en requiem. Et en voilà le premier couplet. Bonsoir. Parce que la politesse stipule de saluer son interlocuteur avant d’engager une conversation, quelle qu’elle soit. Parce que l’on ne peut exiger d’un inconnu, à ce qu’il décline son identité juste pour satisfaire la curiosité du premier badaud venu. Il la dévisage sans manières, la rencontrant pour la première fois de sa vie, mais étrangement elle ne lui est pas totalement inconnu et tandis que des bribes de conversations et autres murmures de ses comparses forment un puzzle bien étrange dans son esprit, la musique marque une pause. Le Chef d’Orchestre illumine son regard parme d’une étincelle glacée, qui fige le gêneur et même si les mots n’ont pas résonnés dans la pièce, il n’en eut nullement besoin pour comprendre que sa présence agaçait. Et alors qu’elle lui tourne le dos pour retourner dans son univers singulier, elle entend des syllabes bien familières se répercuter en écho, tirant les meubles de leur sommeil intemporel. « Letalis ! » La lumière fut, les pièces du casse-tête enfin rassemblée, et tellement content d’avoir mis un nom sur le mystère de sa personne, celui-ci franchit la barrière de ses lèvres sans aucune retenue. Les sourcils obscurs s’inclinent un peu plus et la mélodie s’élance de nouveau, avec quelques notes mélancoliques qui se joignent à l’orchestre pour un avant-goût du requiem qui ne tardera plus si l’autre ne se modère pas. Parce qu’il cherche encore, au fond de son esprit, il ressasse de nouveau ses idées, les retourne dans tous les sens pour trouver, enfin, ce qu’il lui manque réellement. Mais il n’est pas certain de l’authenticité de ses propos, alors il s’apprête tout bonnement à lui poser cette question. Mais bien avant qu’il n’ouvre la bouche pour lui demander son prénom, deux balles d’argent l’en dissuade, et le requiem se passera, alors, de drame et de chœurs pour en arriver directement au final. La lumière fut de nouveau. Il se rappelle qu’il ne faut jamais lui poser cette question au risque, de voir l’argent se transformer en poignards, la porcelaine pâlir encore plus et les ombres de sa chevelure devenir Ténèbres. Alors il se tait, recule, tourne les talons et s’échappe de cette aura puissante, douce et effroyable à la fois, tandis que sa question meurt sur ses lèvres. Le mobilier de la pièce se rendort, les faisceaux de lumière ne vaincrons jamais le velours des rideaux, et la mélodie s’arrête de nouveau. Le requiem ne donnera pas de Grand Final. Mais tout cela n’est pas bien grave, puisque parmi toutes les musiques, la seule qui vibre et résonne en un chant mystique et harmonieux aux oreilles de Letalis, c’est celle qui ne se joue que pour elle. La douce mélodie de son prénom.
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Luxagun
Elle se souvient de tout. Comme une image éternelle que l’on aurait marqué au fer rouge dans sa mémoire, pour toujours lui rappeler de garder son masque où qu’elle soit. Elle revoit cette foule, qui s’attroupait en masse autour d’un grand socle de bois et, à l’époque, son innocence de jeune enfant attirée par les rares animations l’avait poussé à s’approcher. Elle s’était frayé un chemin dans la marée humaine en pensant assister à un beau spectacle de chant et de danse, si rare dans cette contré du Royaume noyée sous l’hiver. Elle peut se traiter mentalement d’idiote, maintenant que plusieurs années ont passé, mais à cet instant-là, dans sa caboche de petite fille, elle ne savait pas faire la différence entre une scène de théâtre et un échafaud. Alors enjouée et curieuse, elle avait bousculé quelques personnes pour se glisser entre les manteaux, les jupes et les bottes de ces messieurs-dames et, une fois son objectif atteint et la grande estrade en bois sous les yeux, elle s’était figée sur place, avec son adorable sourire d’enfant qui en avait profité pour mourir. Elle se souvient de sa silhouette filiforme, agenouillée sur les planches et entièrement vêtue de noir. C’est cet instant précis. C’est à ce moment qu’elle s’était dit que quelque chose n’allait pas, que sur la scène il n’y aurait pas de chant, pas de danse et qu’ici ne se jouerait aucune pièce de théâtre. Elle avait dévisagé cette personne, cette femme qui était marquée de cicatrices et que l’on avait dépossédée de sa chevelure pour la laisser ainsi, à la vue de tous presque nue dans ses sombres haillons. C’était la première fois qu’elle voyait ce genre de chose à Windia. D’ordinaire, et fidèle à la doctrine de l’Hiver, le Royaume se contentait juste de ployer sous la neige et de rester aussi mort que possible, sans soleil, sans dangers, avec ses habitants vêtus de couleurs claires. Parce que le noir, ce n’était que pour le mal. Mais alors, qu’avait bien pu faire cette dame, pour se retrouver agenouillée sur une grande scène de bois devant des centaines de personnes ? Son esprit d’enfant s’était tu, mettant la machine de sa faculté intellectuelle en pause devant ce triste spectacle auquel elle avait choisi d’assister malgré elle, et alors qu’elle était totalement perdue dans la contemplation de cette femme, un léger bruit métallique l’avait sorti de sa torpeur. Va-t-en. Tirant sur de grosses chaines qui lui mordaient les poignets, la dame s’était penchée vers elle pour lui demander, dans un murmure, de partir et elle se rappelle avoir été affectée par son regard aigue-marine, animé d’une curieuse étincelle. Que se passait-il ? Pourquoi devait-elle s’en aller ? Va-t-en, va-ten ! Lui répétait-elle par saccades, de plus en plus fort pour la faire percuter, sa voix se rythmant au claquement du lourd métal qui la maintenait prisonnière. Mais la petite fille n’avait pas compris, à cet instant-là, elle n’avait juste rien compris du tout. Puis tel un affreux requiem, tout s’était enchainé très vite lorsqu’un grand homme massif avait posé le pied sur la grande estrade de bois pour violement tirer la femme en arrière, tout en faisant crier les chaines et sursauter la pauvre enfant. Elle aurait souhaité partir, elle s’en souvient, mais ses petites jambes n’avaient pas voulu bouger pour la sortir de cette vision de cauchemar dont le prélude n’annonçait rien de bon, alors elle était simplement restée là. À regarder. Professeur Luxagun…… Elle se rappelle du bruit strident de la lame immense que l’on traina jusqu’à la scène, l’estrade, l’échafaud. Professeur….. Un homme de haut rang s’était adressé à la foule, et, tout en pointant la femme du doigt, il avait parlé de « monstre », de «danger », de « terreur », de « créatures qui ne méritent pas d’exister ». Il avait parlé des dragons de glace. Et la petite fille s’était mise à pleurer, mais personne ne lui avait prêté attention. Personne sauf la dame qui s’était brisée la voix pour elle. Ne la laissez pas regarder ! Ne la laissez pas regarder ! Professeur Luxagun….. On l’avait totalement ignoré, car l’homme massif s’était placé à ses côté, levant lentement l’énorme lame rouillée au-dessus de sa tête, encouragé par la foule qui scandait « Pour Wondia ! » telle une affreuse propagande. La petite enfant aurait voulu fermer les yeux durant cette fraction de seconde ou l’immense couteau amorçait sa descente mais elle n’y était pas arrivée. Professeur ! Luxagun revint à elle. Petit à petit, le décor de sa classe reprit contenance sous son regard alors qu’une trentaine de petits yeux étaient rivés sur elle. Elle donnait son cour d’histoire et lorsque la période de la chasse aux dragons avait été abordée, elle s’était, malgré elle, replongée dans le pire souvenir que sa mémoire gardait jalousement intact. « Vous étiez encore perdue dans vos pensées, Professeur ? » Demanda l’un de ses élèves. Luxagun afficha un doux sourire sous ses lèvres pour camoufler la peine immense qui avait transpercée son cœur lorsqu’elle s’était mise à revivre ce funeste jour. « Je m’étais perdue, en effet. » Le rassura-t-elle, « Mais reprenons, à présent. Nous en étions à…..l’extinction des dragons il me semble. » Elle reprit l’énorme volume qui relatait sur ses centaines de pages, les plus grand faits historiques et, endossant son rôle de professeur, elle commença à interroger ses élèves. Pourquoi les dragons ont été victimes de la Chasse ? « Parce qu’ils sont dangereux ! » S’écria l’un des enfants et Luxagun accusa le coup en silence. Elle posa le gros livre sur son bureau et répondit calmement à ce petit garçon qui ne faisait que répéter ce que l’Histoire voulait bien lui apprendre. « Les dragons ne sont pas dangereux. » Ses élèves papillonnèrent des yeux tout en se regardant les uns et les autres. « Vous ne pouvez pas le savoir, Professeur Luxagun, vous n’en avez jamais vu ! » Elle se pencha et les enfants s’attroupèrent autour d’elle, parce qu’ils savaient que leur institutrice allait leur révéler un secret. Et les confidences de Luxagun étaient toujours incroyables. « C’est un secret…..» Les yeux brillants, ils étaient suspendus à ses lèvres. « ….Mais oui : j’ai déjà vu un dragon. » Des exclamations de stupeurs fusèrent parmi ses élèves qui la dévisageaient, complètement stupéfaient que leur professeur ait déjà pu rencontrer l’un de ces monstres semeurs de terreur. « Et à quoi il ressemblait ?! » S’exclama l’un des enfants, avide d’en savoir plus. Luxagun eut une pensé pour cette femme enchainée qui hanterait son esprit jusqu’à la fin de ses jours. Et bien, il ressemblait à la plus belle de toutes les créatures.
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MissLyra
Je suis une fille de l’Hiver. J’aurais pu appartenir aux océans, devenir une nageuse hors pair, et avoir une jolie queue de poisson bariolée de milles couleurs, mais j’aurais pu naître aussi au creux d’un rayon de soleil et apprendre à danser pour célébrer son lever et son coucher, fière de ma crinière flamboyante ou bien, j’aurais pu vivre parmi la verdure avec les plantes et les arbres pour frères, et ressentir le cœur de Gaïa battre dans chacune de mes cellules. Mais je ne suis rien de tout cela. Je suis une âme égarée qui s’est trompé de Monde et, comme un flocon de neige qui craindrait le gel, moi je suis un esprit de l’Hiver qui a peur du froid, et si j’étais un grain de sable, alors le désert me glacerait le sang. Je n’ai pas le teint de porcelaine, si beau et si pur dont on chante les louanges : un teint blanc, immaculé, qui ferait passer la neige du Grand Nord pour de la cendre. dit-on. Et ils ont raison, parce que les filles et les fils de l’Hiver peuvent marcher, courir, rire et pleurer des heures durant, dans la steppe enneigée sans jamais craindre les impitoyables morsures du froid qui teinte de rouge et de bleu, la peau du commun des mortels. Et la mienne aussi. Ils ont des chevelures magnifiques : d’un blanc pur, parsemés de beaux reflets qui laissent penser aux aurores boréales des Terres Gelées tant les couleurs sont uniques et chatoyantes, et n’ont rien à envier aux chevelures nacrées des sirènes, vraiment. Moi j’ai les cheveux presque blancs. Toute la nuance est dans le « presque ». Peut-être qu’à ma naissance, le soleil moqueur m’a frappé d’un de ses rayons, et me voilà blonde à présent. Un esprit de l’Hiver aux cheveux blonds Mais heureusement que mes yeux sont parfaits : bleu comme la glace du Grand Nord, sauf que je ne sais pas intimider les autres d’un regard froid, ni menacer mes ennemis en les congelant sur place, de peur et d’effroi, parce que je ne sais pas, non plus, transformer mes yeux en poignards glacés. Je suis un esprit de l’Hiver qui ne ressemble pas à un esprit de l’Hiver. La rage du Grand Nord ne coule pas dans mes veines. Je ne peux pas créer de bourrasques, je ne peux pas couvrir les arbres nus de leur couverture de gel, je ne sais pas sculpter de jolis flocons, faire la différence entre les stalactites et les stalagmites et je ne connais pas le nombre exact du zéro absolu. Je suis un esprit de l’Hiver dépourvu de pouvoirs. Alors, puisque ma place ne semble pas être aux Terres Gelées, je suis simplement partie m’en trouver une autre et, mes pas me conduisant à la citée d’Eel, j’ai mis un masque pour devenir une elfe. Parce que je suis un esprit de l’Hiver qui crains le froid, et c’est si embarrassant que j’ai préféré me cacher derrière un mensonge. Mais c’est beaucoup mieux d’être une elfe, parce que l’on me dit que ma peau est pâle et délicate, au grain gracile et fragile, que mes cheveux sont blond comme un champs de blé au printemps, et que la Garde Absynthe me va si bien car je semble faite pour apprendre l’art délicat de l’alchimie. J’ai juste les yeux bleus comme de la glace. Je me sens bien dans mon rôle d’elfe et je suis triste que ça ne soit rien d’autre qu’un rôle, parce qu’au fond, ce n’est qu’une illusion. Mais Je ne regrette pas d’avoir quitté le Grand Nord et laissé mes parfaits frère et sœurs dans leurs steppes immaculées, à leur place, car il semblerait que la mienne se trouve bel et bien ici, au sein de la citée d’Eel, à manipuler des plantes, des matériaux et des liquides. Alors qui suis-je vraiment ? Je suis un esprit de l’Hiver qui n’était pas fait pour en être un, je suis une jeune femme qui a quitté sa terre natale pour un lieu plus accueillant où elle peut s’épanouir, je suis une alchimiste qui excelle dans ce domaine et je porte le masque de l’elfe parce que je me sens bien ainsi. Je suis simplement Lyra.
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Mylee
Je peux le sentir palpiter d’ici….ton sang. Je l’imagine courir le long de tes veines et pulser afin d’animer l’immense machine de ton cœur, comme une grande rivière pourpre, une énergie liquide qui croît et sillonne dans tout ton corps pour mieux alimenter la puissance de tes muscles. Je sens son odeur enivrante. Elle éveille mes sens tu sais, et je pense que dans quelques seconde, j’amorcerais ma détente pour te sauter à la gorge et planter mes crocs dans ta chaire.Ta jolie chaire blanche. Mais ce n’est pas de ta faute. Jamais. C’est moi l’assaillante ici, ma belle, et ce sont là toutes mes cellules bestiales, sauvages, qui composent mon corps comme des briques que l’on empile pour former cette entité que l’on appelle vampire. Ou monstre aussi, ce n’est pas faux. Mais quoi qu’il en soit, ce sont elles les véritables coupables. Ce n’est pas de ma faute non plus. Il fait nuit ici, et la plaine est calme, je n’entends même pas la neige tomber et quel dommage : j’aime sa douce mélodie, ce petit son qui me faits penser au cristal qui chante, juste quand le flocon rencontre ses congénères, pour mourir dans sa chute et tapisser le sol de cette jolie couverture immaculée. Mais ça me fatigue vraiment, tout ce blanc, et toi ma belle, tu tombes bien car tu vas m’aider à peindre tout ça en rouge et donner un peu de vie à cet endroit qui meurt sous l’hiver, qu’en pense-tu ? À la manière des roses du Pays d’Alice sous l’emprise de la Reine de Cœur, tu joueras un rôle important puisqu’ici et maintenant, tu seras la peinture et moi la reine puis, tu vois, j’emploierais mes ongles et mes crocs en de beaux pinceaux tranchant pour mieux couvrir cette plaine enneigée de ton sang. Comme une toile, oui, une œuvre unique dont je serais l’artiste. Et regarde, ma belle, nous avons même les étoiles et la lune pour témoins. Ils s’ennuient tous là-haut puisque le cosmos est bien trop calme, alors ne m’en veut pas si je leur offre un spectacle pour les divertir. Ne pleure pas, voyons, tu devrais être heureuse de t’éteindre sous leurs yeux, car pendant cette infime fraction de seconde, tu seras la vedette, n’est-ce pas merveilleux ? Ce n’est pas de ta faute après tout, tu es si courageuse que même braver l’hiver et ses flocons acérés ne te fait pas peur et en levant ton beau regard vers ce superbe ciel étoilé, apaisant, tu n’as pas pu craindre l’obscurité. C’est normal tout ça, et tu sais pourquoi ? Parce je suis la nuit. Celle qui éveille les terreurs et enfante les cauchemars, celle qui te plonge dans les abysses de tes propres angoisses, une profondeur opaque et terrible dont tu ne reviens jamais, et sache ma belle que les Ténèbres, ici, c’est moi. Et une fois passée à l’attaque, je suis plus tranchante que les épieux qui tapissent le fond des enfers, je suis plus ardente que les feux infernaux, et le fleuve écarlate des Mondes Souterrains jalousera bientôt la neige pourpre qui teindra cette plaine dans quelques minutes. Je suis pires que les bêtes qui parcourent les forêts les plus sombres, je suis bien plus sanguinaires que milles guerriers sur un champ de bataille et même le Royaume des Ombres n’a pas voulu de moi. De peur que je lui cause des problèmes, tu vois. Parce que l’enfer ici, c’est moi. Et toi ma belle, juste pour cette nuit, pour maintenant et rien que pour moi…….tu es ma proie. Alors en tant que vampire, que créature divine et démoniaque qui domine Lilith la Reine des Succubes, permets-moi, de mettre un terme à ta vie. Ici et maintenant, juste pour cette nuit, juste pour toi ma belle…..moi Mylee, je suis ton prédateur
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Layssira
Écoute son cœur, Lay. Elle tendit l’oreille, ferma les yeux et focalisa toutes les parcelles de son esprit pour entendre les doux battements du cœur immense d’Eldarya. Il résonnait comme un gong, pur et relaxant qui rythme à lui-seul les cycles du temps et des saisons, infinis, inaltérables, éternels. C’est magnifique. Lay avait conscience de cette pure merveille, cette machine complexe et fabuleuse, cette splendide énergie et si avant, lorsqu’elle siégeait encore parmi le peuple des dryades, elle voyait le monde comme une simple divinité, c’est en écoutant le formidable mécanisme de son cœur qu’elle voulut apprendre, connaitre, découvrir. Eldarya vit. Respire. Et c’était vrai. Mais on lui avait demandé de fermer les yeux. Les autres dryades s’étaient liguées contre elle, Layssira qui osait défier les belles divinités des Forêt, de la Terre, des Vents, des Océans en ayant l’audace de les regarder comme de pauvres choses mortelles. On n’exigeait pourtant pas grand-chose des créatures comme elle : Layssira, protectrice de sa forêt n’avait qu’à chanter et danser pour la croissance des grands chênes et la floraison des bourgeons, prier la venue du Printemps et dormir durant le règne de l’Hiver. L’énergie du monde ne la regardait pas, alors qu’elle se cantonne à son rôle, tienne sa curiosité en laisse et ne franchisse jamais cette limite. Parce que « C’est ainsi », « c’est tabou », « c’est un sacrilège ». Et Lay se demandait vraiment quels tords elle pouvait bien causer au monde en voulant abreuver ses connaissances à son sujet. Vraiment, quel mal il y avait-il à poser l’oreille sur le sol et écouter pulser son cœur immense ? Ressentir son souffle s’engouffrer dans ses vêtements et sa chevelure en regardant le ciel déchaîner toute la puissance du vent comme un énorme poumon ? Tremper ses mains, ses pieds, son visage dans les courants, les fleuves, les rivières, l’océan qui irriguent les plaines, les forêts et les plages comme le sang divin d’un être extraordinaire. Et ressentir l’énergie. Respirer, écouter, et laisser la force d’Eldarya, du monde l’emplir et imprégner chaque cellule de son corps, jusqu’à s’élever et acquérir un nouveau don. Sûrement que cette entité fabuleuse aimait voir cette petite dryade écouter les battements de son cœur. Alors, pour la remercier, le monde lui permit de changer d’apparence à sa guise, peut-être pour lui apprendre que personne ne peut occuper un seul rôle dans une vie, qui sait…. Et elle en paya le prix fort. Son peuple n’était pas prêt à accepter qu’une de ses sœurs ne remettent les lois ancestrales en question et renie les Dieux d’Eldarya. Elle n’était plus une protectrice de la nature, mais une juste une créature bien étrange qui clamait avec aplomb que le monde respirait et vivait comme un mortel, alors pour la peine on lui coupa son nom. « Va-t-en et nomme-toi Lay à présent. Ne nous fait pas l’affront de te présenter sous ton ancien nom car, tu es maintenant indigne de lui. » Alors elle partit. Elle n’avait plus de foyer, plus de famille, plus de « rôle » et elle n’était plus que « Lay ». Si Layssira déambulait parmi les arbres et les plantes de sa forêt, côtoyait les autres dryades, chantait et dansait avec elles tout en écoutant le monde vivre et respirer, que pouvait bien faire Lay ? Apprendre, écouter, ressentir. Et user de son nouveau don pour se transformer et avancer, pour courir et profiter de chaque bouffée d’air en regardant au jour le jour, où ses pas pourraient bien la conduire sur l’entité vivante d’Eldarya. Elle profitait donc de cette belle énergie pour devenir plus, bien plus, qu’une petite dryade des forêts, et un jour, l’éclat d’une dague irisée mena son pèlerinage vers un être millénaire. Écoute son cœur, Lay. Lorsqu’elle rencontra le Dragon Antique qui polissait ses couteaux de lancer au bord d’une falaise, elle resta un instant figée devant l’image de cet étrange personnage s’offrant corps et âme aux bourrasques et aux morsures de l’océan, tout en restant stoïque et concentré sur son labeur. Il disait que si les éléments se déchainaient ainsi, c’est qu’Eldarya vivait, et que le jour où le cycle des saisons stagneraient, que le vent ne se lèverait plus et que la surface de la mer resterait inerte, alors le monde se coucherait pour ne plus jamais s’éveiller. C’est pourquoi il fallait, chaque jour, écouter pulser son cœur, comme un hommage à cette merveilleuse et splendide créature, pleine de force et d’énergie, baptisée Eldarya. Alors, aux côtés du Dragon Antique, durant de nombreuses nuits, Lay tendait l’oreiller et fermait les yeux pour entendre le gong magnifique de cette fabuleuse machine du monde.
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