alexpouliotrob-blog

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #12 : Les faux plus que réels. Dystopie annoncée?

On ne se surprend plus de rien sur Internet, jusqu’à ce que la réalité dépasse la fiction. Je suis né à une époque où une grosse partie des effets spéciaux était très couteuse et souvent peu convaincante. Lorsque les studios d’Hollywood défient la réalité avec des budgets monstres, ça ne me surprend guère. On a toutefois dépassé ce stade.

J’avais déjà vu la vidéo de l’aigle essayant de kidnapper un enfant sur Facebook. Je tombe rarement dans le piège des fausses nouvelles, mais je suis tombé dans le panneau dans ce cas-ci. Cela était très surprenant, mais ça ne semblait pas impossible. Avec les nombreux téléphones intelligents circulant dans la société, il n’est pas impossible que des évènements aussi extraordinaires soient pris sur le vif.

J’ai cru à ce montage jusqu’au reportage que nous avons regardé durant le cours. Je savais pourtant qu’on pouvait créer de faux discours de politiciens. J’étais conscient qu’on pouvait créer des vidéos réalistes à peu de frais, mais je croyais être immunisé aux canulars. Ce reportage a démontré que je ne l’étais pas.

Certaines discussions à propos de l’Intelligence artificielle m’ont choqué. Je ne savais pas que des robots pouvaient créer de toutes pièces nouvelles images en étudiant des banques d’images originales. Si ce type de choses s’étend aux vidéos, l’être humain pourrait effectivement perdre le contrôle.

Si une machine devenait apte à créer de fausses vidéos à partir de banques d’archives, la population pourrait effectivement être intoxiquée par de fausses nouvelles comme jamais auparavant. Un groupe limité d’individu pourrait lancer un programme et la machine pour intoxiquerait le grand public avec un nombre très limité de témoins. Les risques d’avoir des lanceurs d’alertes deviendraient très limités.

Cette dystopie pourrait être encore pire si ladite machine devient indépendante d’esprit. Comment une machine, apte à créer par elle-même l’information, façonnerait-elle cette dernière si elle en vient à uniquement défendre ses propres intérêts? Skynet ne lancera peut-être pas des robots pour exterminer l’être humain. Il pourrait grâce à l’information fictive en faire des esclaves dociles convaincus d’être libres de leur destinée.

À ce stade, on quitte le monde du Terminator pour se retrouver dans celui de la Matrice. Ça fait froid dans le dos.

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #10 : Fausses nouvelles : une fraude comme les autres

En ce bas monde, les gens malhonnêtes ne manquent pas. Ils font tout pour escroquer leur prochain. Des ventes pyramidales jusqu’aux sectes religieuses, tous les moyens sont bons pour faire de l’argent facilement aux dépens des autres.

Sans surprise, Internet a donné de nouvelles occasions de voler aisément de l’argent par toutes sortes de stratagèmes et les fraudeurs choisissent leurs cibles. Leurs victimes de prédilection sont les personnes âgées.

« La catégorie de la population la moins bien informée, donc la plus vulnérable, c’est les aînés », explique Joel Guénette, un avocat du Manitoba spécialiste des droits des aînés. « Selon le Centre antifraude du Canada, 2 658 victimes âgées de 60 ans et plus ont perdu 14 255 986 $ avec la fraude de marketing en masse en 2014, et seulement 5 % des fraudes sont répertoriées. »

Cela ne se limite toutefois pas aux fraudes bancaires. Il semble que les personnes âgées sont aussi plus vulnérables aux fraudes intellectuelles sur Internet. « Des chercheurs des universités de Princeton et de New York ont analysé les partages, durant la campagne présidentielle de 2016 aux États-Unis. […] Les résultats, publiés dans la revue Science Advances, montrent que moins de 8,5 % des gens ont partagé au moins un lien issu de l’un de ces sites. Ceux l’ayant fait avaient plus de chances d’être âgés. »

On ne parle pas d’une petite différence. « Les utilisateurs de plus de 65 ans ont partagé “près de sept fois plus d’articles” issus de médias relayant de fausses informations que les personnes âgées de 18 à 29 ans. » Il est donc clair que les marchants de canulars font leur pain et leur beurre en profitant de la méconnaissance d’Internet chez les ainés.

Doit-on s’en surprendre? Financières ou intellectuelles, les fraudes sont de mêmes natures. Elles ont pour but de trouver des gens vulnérables dans le but d’en tirer un profit facile. L’industrie de la fausse nouvelle est maintenant devenue un empire sur Internet. Parlez-en à Olivier Legault, cofondateur du site web satirique « Journal de Mourréal. »

Legault est aussi l’auteur du site World News Daily Report (WNDR). « Sur WNDR, il y a souvent 3 millions de pages vues par mois », s’est-il vanté à la SRC. Il n’y a pas à dire, les fausses nouvelles, c’est de la vente pyramidale légale…

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #09 : Intelligence is Sexy… and Cornette is nasty!

YouTube a créé une nouvelle espèce de vedettes. On les appelle les vlogueurs. Aujourd’hui, il semble que toute personne avec du charisme et du talent en montage vidéo peut aujourd’hui se transformer en professeur ou en critique de film.

Marina Orlova en est un parfait exemple. Née dans la province de Nijni Novgorod, en Russie, Orlova fonde la chaine YouTube « Hot for Words » mixant sensualité et philologie en mars 2007. La Russe se sert de ses charmes et de ses connaissances de la langue anglaise pour faire fureur sur Internet.

Ayant pour slogan « Intelligence is Sexy, » Orlova explique l’origine des mots anglais avec des yeux langoureux et des décolletés généreux. Elle est rapidement devenue un symbole du rêve américain en cumulant 400 000 abonnés. Elle a aussi publié des livres et elle a signé un contrat avec Russia Today pour enseigner des mots de la langue russe aux téléspectateurs de la chaine, toujours avec ce style burlesque.

Sur YouTube, les cas comme Marina Orlova sont nombreux. On trouve une armée de critiques de films, de cuisiniers, de professeurs de langues ou d’historiens sortis de l’anonymat pour devenir des célébrités Internet.

Les purs inconnus ne sont toutefois pas les seuls à profiter du phénomène YouTube. D’anciennes vedettes réussissent à revenir dans l’espace public contre toute attente. L’ancienne vedette de Home Alone, Macaulay Culkin, s’est transformé en critique de jeu vidéo lors de ses passages sur les chaines « Best of the Worst » et « Angry Video Game Nerd. »

Les vlogueurs ne sont pas les seules nouvelles créatures issues de la l’autoproduction. Du côté des anciennes vedettes de la lutte professionnelle, la baladodiffusion a lancé de nouvelles carrières. Jim Cornette en est le meilleur exemple. L’ancien manager de lutte est devenu un des plus corrosifs commentateurs politiques des États-Unis comme l’explique Newsweek.com.

Mo Mozuch, de Newsweek.com, explique que des millions d’auditeurs écoutent les opinions de Cornette à propos de Donald Trump, la lutte et de ses nombreux ennemis du passé. Ses envolées oratoires sont disponibles sur la plateforme Mlwradio.com ainsi que sur sa chaine YouTube. Avec son langage cru et ses talents de promoteur, Jim Cornette a donc la possibilité d’y vendre une foule d’articles ainsi que des billets pour ses sorties publiques.

Certes, la démocratisation des moyens de production numériques permet à plusieurs personnes de s’imposer dans l’espace public. Cela dit, c’est encore les plateformes comme YouTube et Mlwradio.com qui ramassent le gros des profits. La démocratie numérique a donc ses limites.

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #07 : Facebook et la vente par infraction!

Facebook n’est pas sorti du bois. Les scandales s’accumulent. La plateforme numérique a même été accusée d’être un « gangster numérique » par la commission britannique chargée du numérique, de la culture, des médias et du sport! La dite commission a fait ces déclarations après avoir enquêté sur le scandale de Cambridge Analytica.

Facebook n’a toutefois pas mauvaise presse uniquement à cause des fausses nouvelles ayant facilité l’élection de Donald Trump. Son utilisation des données personnelles de ses utilisateurs dérange de plus en plus le public. Mark Zuckerberg a beau crier haut et fort que Facebook ne les vend pas, personne n’est dupe. Son utilisation des données personnelles des Internautes risque de lui couter 2 milliards d’amendes aux États-Unis.

Les pays européens sont aussi très sévères envers l’entreprise de Zuckerberg. En plus du Royaume-Uni, l’Allemagne monte aussi au créneau. Facebook pourrait y payer une amende équivalente à 10 % de chiffre d’affaires annuel s’il ne donne pas des explications valables à l’Autorité de la concurrence allemande. On parle d’un montant de 400 millions.

Comme si cela n’était pas assez, le Wall Street Journal vient de déterrer un autre squelette dans le placard de Facebook. La plateforme numérique aurait récolté des données sur la santé des utilisateurs de IOS et d’Androïde! Certaines de ces données seraient récoltées immédiatement après l’installation des applications.

Le plus fou de l’histoire, c’est que certaines victimes n’étaient même pas membres de Facebook! Monsieur Zuckerberg a donc réussi a connaître le déroulement de la grossesse ou la tension artérielle d’individus boycottant sa plateforme! Dans ce cas, on ne parle plus de vente sous pression. C’est maintenant rendu de la vente par infraction!

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #04 : Skynet frappe à nos portes!

La révolution numérique fait beaucoup d’heureux. L’enthousiasme lié à ces progrès technologiques est souvent démesuré. Certains donnent presque des pouvoirs magiques au web. Il arrive que cela prenne des proportions ridicules comme à l’époque où on nous prédisait la société des loisirs. Les sceptiques ont peu de succès lorsqu’ils tentent de calmer le jeu.

Les euphoriques ne sont toutefois pas les seuls à tomber dans l’exagération. On trouve aussi des webophobes un peu partout sur la planète. « Internet, c’est le tout-à-l’égout de la démocratie, » aurait déclaré Denis Olivennes en juillet 2009. L’ancien directeur d’Europe 1 fait partie des « ennemis du web. » En France il fut à l’avant-scène de la lutte au partage illégal de la musique en ligne et son rapport cataclysmique, remis à la ministre française de la Culture, en 2007, n’a pas fait que des heureux.

D’autres vont encore plus loin. En 2009, Jacques Séguéla s’est emporté, à la télévision, dans sa défense du politicien Julien Dray. Le célèbre publicitaire français a déclaré que « le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes! C’est Dieu vivant! Car le net permet à tous les hommes de communiquer avec les autres hommes. En quelques secondes, le Net peut détruire une réputation! » Il n’y va pas de main morte!

Malgré ces coups de gueule exagérés, la question des droits d’auteurs et de la qualité de l’information demeure tout de même légitime. Le piratage et les fausses nouvelles ont fait les manchettes durant les dernières années. On peut comprendre que certains s’emportent lorsqu’ils sont directement touchés par les dérives du numérique.

Tout devient plus loufoque lorsqu’on y mêle la peur de l’intelligence artificielle. Elon Musk en est la preuve. Le promoteur de l’énergie solaire a peur de voir l’humanité être exterminée par des machines comme dans le film Terminator. Comme il l’a expliqué à CNBC, il a investi dans la compagnie « Deep Mind » dans le but de surveiller ce qu’il s’y développe. « Dans le film Terminator, ils n’ont pas créé l’Intelligence artificielle pour quelque chose comme ça. Il n’avait pas prévu cela. »

L’intelligence artificielle, c’est entre autres les plateformes numériques. La reconnaissance faciale de Facebook et les algorithmes de Google ne sont rien de moins que des robots intelligents. Si l’on se fit sur ces théories, il n’y a qu’un pas avant de crier : « Skynet est à nos portes! »

[alexpouliotrob-blog]

SÉANCE #03 - De la société des loisirs aux médias numériques

Durant les années 60, l’automatisation des moyens de production devint la source des phantasmes les plus fous. Alimenté par les médias, le public occidental s’est mis à rêver d’une société des loisirs où les machines permettront de ne jamais travailler ou de se présenter au bureau pour n’y rien faire comme Georges Jetson du mythique dessin animé de Hanna-Barbera.

« Force est de constater que celle-ci ne s’est jamais concrétisée, » explique Caroline Rodgers de La Presse. « Au contraire, le travail prend de plus en plus d’importance, » renchérit-elle. Dans ce même article, madame Rodgers cite Diane-Gabrielle Tremblay, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels. Cette dernière déclare que « ces prédictions faites, dans les années 1970, étaient probablement utopiques. » Aujourd’hui, l’utopie de la société des loisirs fait donc rire. Cela fait rire de bon cœur ou fait rire jaune, mais personne n’y croit.

Il faudra toutefois y penser deux fois avant de se moquer des idéalistes des années 60. Le 21e siècle est loin d’être dépourvu de fantaisie. Internet crée les mêmes dérives utopiques que l’automatisation. En 1999, Viviane Serfaty parle déjà des rêves liés à l’entrée d’Internet dans les foyers. Le mythe fondateur de l’Internet joue « sur la création d’un monde vierge, où l’excellence technologique et l’ivresse des commencements permettraient de réinventer une vie communautaire idéale. »

Au lieu de la société des loisirs, on nous propose la démocratie directe. Une Athènes numérique devrait voir le jour. Chaque citoyen pourra participer librement au pouvoir. Fini les dictatures et les bureaucraties toutes puissantes. Avec l’accès au web, on pourra transformer l’humanité en gigantesque forum qui ferait rougir Périclès en personne.

Les utopistes ne changent donc pas d’une époque à l’autre. La technophilie sera toujours une source pour les fantasmes les plus fous. Malheureusement, Hanna-Barbera n’a toujours pas créé de famille Jetson de la démocratie directe. Les idéalistes semblent très créatifs pour imaginer le futur, mais ils ont bien de la difficulté à apprendre du passé.