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Limbes créatrices
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Selon quels critères définissons nous l’art ? Une œuvre est-elle considérer comme tel seulement en sa qualité technique ? Ou c’est l’œuvre en temps que prolongement de la psyché de l’artiste qui prend tous son sens ? Nous verrons au cours de ce bref voyage dans ces limbes qu’est l’esprit humain, comment les traumatismes d’un artiste peuvent-ils l’influencer dans son art. Un des clichés de l’artiste est un individu renfermé sur lui-même , en proie à toutes sortes de névrose et enchaînant les excès. Cependant c’est généralement une affirmation loin de la réalité , mais peut on extraire de cette analyse barbare un fait qui paraît intéressant, celui des sentiments de tristesse, de solitude comme vecteur de créativité. Ces artistes se serviraient-ils (consciemment ou non) de ces sentiments que le monde rejette comme une muse leurs permettant de naviguer en eux pour en extraire toute leurs créativités ? C’est la question a laquel nous allons tenter de répondre dans ce bref voyage dans les limbes créatrices.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Comprendre la vie d’un artiste est souvent fondamentale pour la pleine appréciation de son œuvre, il est donc de notre devoir de recontextualiser les œuvres que nous admirons afin d’en capter toute l’escence , l’enjeu de notre démarche était donc de démontrer qu’une experience traumatisante ou du moins les sentiments qu’elle engendre impact clairement la créativité de l’artiste.
A la genèse de notre réflexion , nous voulions un thème abordant les conséquence qu’une expérience traumatique , à sur les œuvres d’un artiste. En effet, un artiste était-il plus créatif dans le malheur, lors d’un profond sentiment de tristesse et de solitude ?  
A partir de ce fil rouge nous avons dégagé 2 voies distinctes dans la résolution de notre problématique ,d’une part les conséquences d’un quelconque trauma sur l’art de l’artiste et dans un deuxième temps nous essayerons de comprendre si cette morosité dans l’art est un possible médium pour certains artistes de communiquer leurs ressentis.
“Il n'y a pas de création sans épreuve...” cette citation du poète Fernand Ouellette dans son roman «  la mort vive » paraît être pertinente dans notre démarche et illustre avec brio toute l’escence même de l’enjeux. En effet tous les artistes correspondant à nos recherches ont vécus à un moment donné ou sur une durée plus longue une expérience traumatisante qui l’est a marqué à vie.
En effet que ce soit la mort d’un être aimé comme se fût le cas pour Rembrandt en 1642 avec la perte de sa femme ou pour Alfred Kubin avec sa mère chacun à vécu ces épreuves.
Mais l’expérience en elle même ne nous intéresse pas, ce que nous recherchons est l’état, le sentiment dans lequel se trouve l’artiste et qui agit comme un moteur sur leurs créativités et si ce sentiments est vraiment à la base de leurs œuvres en temps que pilier central.
Pour tenter de répondre à ce questionnement, nous allons nous pencher sur la période artistique qui suit l’expérience traumatisante de l’artiste, comme cité plus haut Rembrandt et Kubin ont tous deux perdu un être qui leurs étaient cher à la suite de cela, les deux ont été pris d’une frénésie créatrice qui à donné naissance à leurs œuvres majeurs.
Ces même œuvres seraient donc le médium des artistes pour communiquer leurs ressentis , leurs état d’âmes , il faut donc non pas voir d’un côté l’artiste et de l’autre son œuvre mais bien visualiser le tout dans son ensemble , voir l’œuvre comme une parti de l’artiste et inversement , il fait parti intégrante de sa création , une part de lui si est attaché.
Cet état peut également être pris sur le fait comme en témoigne de dessin d’Henri Camus « le copain mort » , fruit d’une correspondance quand il participait à la première guerre mondiale que l’ont peut aisément qualifié d’expérience traumatisante.
Mais ce sentiment de morosité qui paraît être au centre de cette créativité ne serais que le fruit du hasard de la vie ?
D’après le réalisateur Lars Von Trier il en est tout autre, celui ci trouve donc en cet état de profonde solitude , de profonde tristesse , et il l’utilise afin de créer ces films , une sorte d’auto mutilation sentimentale afin de lui permettre de désinhiber son inspiration lui permettant de créer des œuvres plus profonde et réel.
Nos différentes recherches nous ont permis d’avoir une vue d’ensemble sur ce phénomène à l’origine des cette frénésie créatrice que font preuve certains artistes à la suite d’un choc émotionnel , nous avons également vus que certains utilisent cet état comme condition à leurs créations.
Mais cette même force créatrice n’est peut être qu’une prison dans lequel s’enferme ces artistes à la recherche d’un certain réconfort, ils en deviennent donc dépendant et une spirale vicieuse s’engage contre eux.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Rembrandt, Saint-Jérôme,1653 , Estampe ,  25,9 x 21 cm
Cette gravure signé Rembrandt illustre à la perfection comment un évènement traumatique peut se répercuter dans les œuvres d’un artiste. Suite à la mort de sa femme en 1642, il ralentit son processus créatif, ces œuvres ce teintes de noir, la couleur se raréfie de plus en plus.
Ici dans son œuvre représentant Saint-Jérôme, on observe une gravure à l’eau sombre, le protagoniste est à peine visible en bas à  gauche comme si Rembrandt ne l’avais pas encore fini, à contrario le lion est au centre, fière regardant derrière lui comme si il était une projection de l’artiste.
Le sentiment de solitude et d’abandon est d’ordre, on sent que l’artiste extériorise son mal sous-jacent, tel une âme en peine recherchant dans l’art un exutoire pouvant atténuer son désarroi.
C’est donc au travers de ce même traumatisme, que l’artiste réussi le coups de maître d’une gravure à la fois sombre et pleine d’espoir, l’artiste semble se retrouver dans son œuvre et celle ci fait office de thérapie pour affronter la mort de sa femme.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Henri Camus, Le copain mort, 1914-1918, photo du croquis n°113
Le caporal Henri Camus, dessinait dés qu’il le pouvait, les croquis étaient accompagnés d’une lettre qui n’avait généralement aucun rapport avec celle-ci, pour le caporal c’était un moyen d’extérioriser ses pensées. Elles étaient destinées à sa famille.
Sur ce croquis dessiné au crayon de bois, deux soldats déplacent le corps mort de leur camarade, ils sont accompagnés d’un troisième homme, un croquis fort d’émotion, sachant que l’artiste faisait les dessins sur le vif.
A travers ses croquis, aquarelles et ses dessins, l’artiste exprime ses idées les plus noires, morbides et mélancoliques. Ses oeuvres sont des témoignages d’une réalité vécu au quotidien, pour lui c’était un moyen de s’évader de l’horreur, il ne décrivait pas la guerre à travers les mots, il utilisait ses talents pour le faire, parfois l’image et plus violente que les mots. A la fin de la guerre il n’a plus jamais dessiné des humains, seulement des animaux et des paysages.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Le Caravage, « David avec la tête de Goliath », 1606-1607, huile sur toile, 125x101 cm
Cette huile sur toile sur toile fut peinte par Le Caravage (1571-1610) durant la dernière partie de sa vie. Connu pour son caractère violent, il fut contraint en 1606 de quitter Rome après avoir mortellement blessé un fils de noble, sous peine d’être exécuté par décapitation. Peignant ensuite des toiles pour se racheter de ce crime, il atteindra le paroxysme de son art avec le tableau ci-dessus.
Se sachant en fin de vie, Le Caravage réalise ici une œuvre pleine de détresse et de pardon. On peut voir un David, éclairé de face, le visage tourné vers sa victoire, la tête de Goliath qu’il vient tout juste de décapiter. Le visage de Goliath étant plus éclairé que celui de David, et étant au premier plan, l’artiste veut nous focaliser sur cette tête pendante, comme si elle avait quelque chose à nous dire, une dernière parole d’un homme exécuté.
Au vu du contexte de création de cette œuvre, Le Caravage peint son portrait sur le visage du Goliath décapité sur cette toile. Se montrant comme un monstre abattu, Le Caravage livre dans sa toile une plaidoirie en direction du pape Paul V. Cette toile est un appel de détresse d’un homme à la vie tourmenté.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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René Magritte, Les amants, 1928, huile sur toile (54,00 x 73,40 cm), Museum of Modern Art, New York
Les amants font partit d’une série de tableaux, tous peint la même année et portant le même nom, celui-là est la première des quatre autres.
Les amants représentent l’amour interdit, à travers le drap blanc qui les asphyxie, mais malgré cela ils continuent à s’embrasser. Ce voilage met en valeur les personnages et rend le tableau intriguant.
Le drap blanc est présent sur deux autres œuvres, le symbole de ce tissu angoissant prend une toute autre dimension quand on regarde de plus près la biographie de Magritte, en effet un drame arrive lorsqu’il était adolescent, bouleverse sa vie. Sa mère se suicide par noyade, son corps est retrouvé couvert d’un linge  blanc. Ce tableau fait partit du mouvement surréaliste, mais on peut le rapprocher du romantisme.
Le romantisme étant un mouvement qui exprime la souffrance intérieure des artistes. Magritte cherche avant tous a exprimer son état d’âme mélancolique.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Alfred Kubin,Der mensch (L’homme), 1903-1905, dessin, stylo encre et crayon à papier, 36,5 x 31,7 cm
Dans ce dessin de l’Autrichien Alfred Kubin, on peut difficilement ignorer le pessimisme sous-jacent qui s’en dégage. Il y a peu de lumière,l’utilisation crépusculaire du noir et blanc nous plonge dans un monde angoissant et sans avenir. On y voit ce qui semble être un homme , des roues à la place des pied, dévalant des rails sinistres plongeant dans des abysses qui nous sont inaccessible. Les coups de crayon semble être à la fois hasardeux et d’une précision chirurgicale, l’utilisation du noir pour créer l’illusion du mouvement, ainsi que cette impression de trois dimension est remarquable.
Kubin laisse deviner au travers de cette œuvre, ce qu’on pourraît interpréter comme sa vision de l’homme, ou dans tous les cas la vision que l’auteur à de lui même en temps qu’homme, une vision disotopique, et fondamentalement pessimiste.
Pour avoir une pleine compréhension de cette œuvre il nous faut la contextualisé, après une enfance plongé dans la solitude, Alfred Kubin subit plusieurs traumatisme dont la mort de sa mère qu’il le marquera à jamais.Il fera une tentative de suicide en 1896 sur la tombe de celle ci, cet évènement ainsi qu’un séjour à l’hôpital militaire provoque chez lui une sorte de frénésie créative, il dessine donc « Der mensch » quelques années plus tard.
On peut donc conjecturer que ces même traumatismes sont à l’origine ou du moins la conséquence de cette vision lugubre d’un monde qui l’a constamment rejeté.
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Photogramme du film « Melancholia » de Lars von Trier, 2011
Ce photogramme du film « Melancholia » de Lars von Trier (né en 1956) sorti en 2011 est issu du prologue du film. Issu de la trilogie de la dépression, « Melancholia » est un film majeur dans l’art de Lars von Trier. Dans ce film, il a lié l’idée même de la mort, de la fin de tout avec celle de la mélancolie, de l’amour et de la dépression qui en découle.
Ce photogramme nous montre Justine, le personnage incarné par Kristen Dunst, en tenue de mariée allongée sur une petite rivière entourée par de plantes qui poussent généralement au bord de l’eau (on voit des nénuphars à la droite de l’image). Ses yeux fermés et sa bouche entrouverte, nous indique d’un premier coup d’œil qu‘elle se repose, qu’elle dort même, mais cependant le positionnement de ses mains et le muguet qu’elle tient nous indique que cette personne est en réalité morte. La dualité des tons de couleurs de ce photogramme (vert et blanc) appuie cette symbolique de la mort (le vert entoure Justine et est posé sur son corps, la mort est tout autour d’elle) et de l’amour (la robe de mariée est d’un blanc éclatant et reste avec elle dans la mort).
Lars von Trier s’est inspiré du tableau « Ophélie » de John Everett Millais, peint en 1851-1852 pour réaliser ce plan ci-dessus. Il s’est inspiré de ce tableau qui représente une femme allongée dans une rivière entouré de fleurs symbolisant toutes l’état d’esprit d’Ophélie qui est un personnage de la tragédie « Hamlet » de Shakespeare. En utilisant la symbolique des fleurs, Lars von Trier nous montre un muguet dans les mains de Justine. Le muguet exprime généralement un bonheur retrouvé, dans cette image, le bonheur retrouvé est donc celui de la mort.
Dans un entretien accordé au Guardian, Lars von Trier a confié avoir besoin de sa dépression pour créer des choses. Son art provient de son anxiété, de son mal être, de sa crainte à ne plus pouvoir créer quoi que ce soit. Sa trilogie de la dépression prend le sens contraire de la norme en glorifiant cette dépression qui nous permet de créer. Ce photogramme, provenant du deuxième volet de sa trilogie de la dépression, prend alors un sens poétique dans lequel la mort est libératrice car elle nous soigne de notre dépression.  
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analysedelimage-blog · 6 years ago
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Sources
Henri Camus :
https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/a011403268236JL4Gvz/cd1e3eb533
Alfred Kubin :
n° 1021 – Karl Kraus – Alfred Kubin – mai 2014 - Europe
https://www.universalis.fr/encyclopedie/alfred-kubin/
Rembrandt :
Les eaux-fortes de Rembrandt d’après ses cuivres originaux André-Charles Coppier Revue des Deux Mondes tome 37, 1917
La dépression dans la vie et l’œuvre de Goya (1746-1828), Alain Dervaux
Lars von Trier :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lars_von_Trier?fbclid=IwAR1tCquRQquBnhL20lqHarOvZD1Rgn1lab2x99Z72Xp7u22aV5i1KuysZFY
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