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SES GESTES

On peut décèler plusieurs gestes chez Ana Mendieta.C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de son oeuvre. Dans un premier temps, il y a ce geste de s’allonger sur le sol. On remarque d’ailleurs qu’en général, ses gestes se font à l’horizontal.
En effet, dans la série "siluetas" réalisées entre 1973 et 1980, elle marque des zones territoriales par des impressions éphémères de son corps. Son principal médium est la terre. En s’allongeant sur la terre, elle l’exprime le fait qu’elle est uni et qu’elle fait corps avec elle. Ainsi, elle montre par la relation qu’elle établit avec la terre, son attachement à ses origines car elle fut très tôt arrachée à son lieu de naissance.Elle le dit elle-même "la réalisation ma siluetadans la nature est une passerelle entre ma patrie et mon nouveau chez-moi. C’est un chemin pour retrouver mes racines et redevenir un avec la nature". D’autre part, pour cette série, elle utilise souvent le feu ou la puissance des armes à feu pour animer ses installations. Elle montre tout autant dans cette série sa fascination pour tout ce qui touche aux rituels, à la spiritualité, que sa volonté de décliner les différentes facettes identitaires de la femme et de sa relation avec la nature. Ainsi, elle cherche à créer " un dialogue entre le paysage et le corps féminin, symbole de la maternité". Le corps féminin est selon elle, la principale source de vie. Tous les matériaux qu’elle utilise sont hautement symbolique : le feu nous renvoie à des rituels d’exorcisme et de purification.
Anima série siluetas 1973-77

L’autre série montrant cette idée d’attachement à ses origines est la série "Arbol de la Vida". Dans cette série, elle couvre son corps de boue et se pose contre un arbre ainsi elle est visuellement uni à cet arbre. Elle se fond totalement dans la nature pour ne faire plus qu’un avec elle. L’arbre représente l’arbre de la vie mais il représente aussi l’arbre de la connaissance du bien et du mal.La boue est très importante dans le travail d’Ana Mendieta. Elle évoque la genèse, le mythe de la création.

Ses geste sont souvent radicaux et violents. La mort, le sang, la vie sont omniprésent dans son oeuvre. Comme elle dit "je ne pense pas qu’on puisse séparer la mort et la vie. Tout mon travail se concentre là-dessus : Eros (l’amour), la vie et la mort". On retrouve la violence et le sang dans la plupart de ses séries et de ses performances.
Dans la série" Facial Variation Cosmetic" (1972), Ana Mendieta colle son visage à un carreau de verre comme si elle voulait passer à travers. Le verre symbolise ici un mur auquels se heurtent les espérances féminines. Même avec cette violence, elle ne réussit pas à détruire l’obstacle.
D’autre part, ses gestes consistent à se confronter au réel. Elle le dit elle-même"le tournant de mon art s’est produit en 1972, lorsque je reconnus que mes peintures n’étaient pas assez réelles pour ce que le tableau devait communiquer", "par réelles, je veux dire que je voulais que mes tableaux aient un pouvoir, qu’ils soient magique". Ainsi, dans Rape Scene(1973), en réaction au viol et au meurtre d’une étudiante de son campus, elle remettait en scène la scène du crime dans son appartement en s’attachant à une table, la tête dans une flaque de sang et le bas ventre maculé de sang et les spectateurs devaient rentrés en force dans cet appartement.

Dans People Looking at Blood(1973), son geste fut de faire couler du sang du seuil de son appartement jusque dans la rue et de photographier les réactions des passants. Dans Clinton St : Dead on the Street(1973), elle se couchait dans la rue comme si elle était morte. Le réalisme de cette scène est très troublant car il semble présager la mort violente de Mendieta par défenestration en 1985.
Tous les gestes qu’elle met en place sont une façon d’exorciser ce qu’elle ressent. Comme nous avons pu le voir précedemment, elle tente à travers ses gestes de retrouver son identité avec les séries des "siluetas","flower on body" et de se confronter au réel avec ses performances notamment avec "Rape Scene" et "people looking at blood".
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LAND ART
Spiral Jetty 1970, Robert Smithson

Le Land Art est un courant artistique apparu au cours des années 60. Porté par des artistes qui désiraient sortir l'art des galeries et des musées, il s'agit avant tout d'un concept créatif en harmonie avec le monde naturel. Le travail de l'artiste consiste à intervenir sur l'espace et les composantes du paysage et de la nature.
Les matériaux utilisés sont entièrement naturels (branches, roches, feuillages, foins, etc.) et l'installation évolue avec le temps jusqu'à leur éventuelle biodégradation, ce qui en fait bien souvent des œuvres éphémères. Que l’œuvre soit simple ou complexe, le Land Art s’intègre à la nature.
Michael Heizer, Tangential Circular Negative Line Sculpture
Artiste américain, né à Berkeley, Californie, en 1944. Se spécialise dans les sculptures à grande échelle

Walter de Maria
Artiste américain, né en 1935 à Albany en Californie
The Lightning Field, 400 mâts d’acier au Nouveau Mexique

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L’ART DANS LA NATURE

Un esprit de révolte anime la jeune génération d’artistes qui évoluent dans les années 1960. Mendieta est souvent associée au "Land Art", un mouvement qui exploite les possibilités de l’art en dehors des murs d’une galerie.
Le paysage et l’œuvre d’art sont alors inextricablement liés comme en témoigne la série Silueta ("Silhouette") dans laquelle l’artiste combine l’environnement naturel avec la sculpture et la performance. Motivée par un profond désir de fusionner avec la nature, elle se met elle-même en scène en recouvrant son corps de cailloux, de fleurs, d’herbe, de plumes ou même de sang.
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L’utilisation de ces matières reflète aussi la passion de Mendienta pour les rituels ancestraux. Elle s’inspirait notamment de la religion afro-cubaine connue sous le nom de Santería.
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RENVERSER LE GENRE
En 1978, Mendieta s’installe à New York et rejoint l’A.I.R. Gallery, un influent collectif féministe et une organisation non-lucrative dirigée par et pour des femmes artistes.
"Nous n’avions pas un programme ou une façon de penser unifiée, expliquait en 2013 Dottie Attie, l’une des fondatrices de la galerie, on voulait juste tout ce que les hommes avaient dans le monde de l’art. Pour la plupart d’entre nous, ça voulait dire de la reconnaissance."
L’intérêt de Mendieta pour les questions de genre remonte à ses débuts, aux temps où elle étudie l’art à l’université d’Iowa. En réponse au viol et meurtre d’une camarade nommée Sara Ann Otten en 1973, l’artiste recrée la scène du crime à partir des détails rapportés dans les journaux. Avec cette performance, Mendieta espérait sensibiliser et mobiliser les visiteurs à agir contre la violence faite aux femmes.
Mendieta est aussi associée au mouvement féministe pour son travail sur la fluidité du genre. Dans "Untitled (Facial Hair Transplants)" elle colle sur son visage des poils de moustache, brouillant ainsi les frontières entre le masculin et le féminin.
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SWEATING BLOOD

C'était le 8 septembre 1985. Ana Mendieta avait 36 ans.
Le corps ensanglanté d'une femme comme une prémonition
Dans Sweating Blood (Sueur de sang) son visage est filmé en gros plan, les yeux baissés. Des gouttes de sang tombent à l'orée de ses cheveux jusqu'à ensanglanter peu à peu le visage tout entier.
Démarche identique pour Self-Portrait with Blood (autoportrait en sang, 1973) où cette fois, quatre photos nous la montre ensanglantée comme après un tabassage.
Dans (Rape Scene, 1973 - Scène de viol), elle crée des images d'un corps féminin ensanglanté, maltraité et vulnérable. Images saisissantes quand on sait que l'artiste, défénestrée, avait peut-être ce visage au moment fatal. C'était le 8 septembre 1985. Ana Mendieta avait 36 ans. Cette tragédie, jamais clairement élucidée, fut l'ultime épisode d'une vie fertile en émotions.
Arrachée à Cuba à l’âge de 12 ans, l’artiste cubano-américaine est morte défenestrée à 37 ans. Les circonstances de sa mort n’ont jamais été élucidées : mariée au sculpteur minimaliste américain Carl Andre, Ana Mendieta est tombée par la fenêtre après une dispute. L’a-t-il poussée ? A-t-elle sauté du 32e étage ? Un temps accusé de meurtre, Carl Andre a été relaxé, provoquant des scissions dans le milieu de l’art.
Depuis, l’histoire d’Ana Mendieta a souvent été résumée à sa mort, l’érigeant en symbole de la violence machiste.
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BLOOD SIGN #1

Très belle, incarnant pour certains la latino sexy, Ana Mendieta se rebelle aussi contre l’image diabolique qui lui colle à la peau. Dans Blood Sign, elle écrit sur un mur avec ses mains baignées de sang : «There is a devil inside me» («il y a un diable en moi»).
Naturellement, elle se rapproche des artistes féministes, publiées dans la revue Heresies, et expose à A.I.R., la première galerie d’art féministe américaine. Son travail est souvent interprété comme un avatar de la Déesse-Mère, cette divinité féminine préhistorique et universelle d’avant le monothéisme. Et il est vrai que les courbes stylisées de l’artiste évoquent les Vénus ancestrales. Si le projet d’expo est né avant le mouvement #MeToo, Howard Oransky reconnaît que son éclosion concorde avec l’œuvre de Mendieta. «Sa trajectoire et celle du mouvement féministe se sont joints et disjoints par intermittences. Tout le travail de Mendieta va dans ce sens. Et du coup, je pense qu’elle peut intéresser la recherche.»Disparue trop tôt, Ana Mendieta ne vieillira jamais. Un peu comme Cuba est restée figée dans le passé du fait de son isolement, le corps de l’artiste sera toujours jeune, toujours beau. Tous ces films la portent à la dérive du temps, comme une île flottante.
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LES “SILHOUETTES”

La série des «Silhouettes» réalisées entre 1973 et 1980 consiste à marquer des zones territoriales par des impressions éphémères de son corps.
L'artiste utilise souvent le feu ou la puissance des armes à feu pour animer ses installations . Ses «événements artistiques» montrent tout autant la fascination de l'artiste pour tout ce qui touche aux rituels, à la spiritualité, que sa volonté de décliner les différentes facettes identitaires de la femme et de sa relation avec la nature. Ana Mendieta cherche ainsi à établir un "dialogue entre le paysage et le corps féminin, symbole de la maternité". À l'image des déesses paléolithiques, elle révèle le corps féminin comme principale source de vie. Les matériaux employés sont hautement symboliques. L'utilisation du feu nous renvoie à des rituels d'exorcisme et de purification. Ana Mendieta a également utilisé des fleurs dans ses séries , faisant référence aux traditions folkloriques mexicaines. Son principal médium est la terre. Dans la série "Arbol de la Vida" (arbre de vie), elle a couvert son corps nu de boue, et a posé contre un arbre . Elle est ainsi visuellement unie à l'arbre. Dans cette photographie Mendieta fond le naturel avec le culturel: sa photographie évoque le monde naturel (dans l'arbre, son écorce, les racines dépassant du sol cassé, le corps baigné dans la boue et l'herbe) et les terrains culturels de la religion, du mythe, et du rituel. Mendieta incorpore des symboles et des rituels mythologiques du christianisme et du Santería, notamment l'arbre et la boue. L'arbre est l'arbre de la vie. Dans le Santería, l'arbre représente la présence des dieux sur terre. Mais cette oeuvre évoque également des mythes chrétiens, et l'arbre évoque aussi l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Dans la photographie, le corps ne fait qu'un avec l'arbre. La chair est recouverte de boue et se mélange ainsi à l'écorce, devenant presque imperceptible. La boue est un autre symbole important dans le travail de Mendieta. Elle suggère la genèse, le mythe de la création . Dans la série "Facial Variation Cosmetic" (1972), Ana Mendieta colle son visage à un carreau de verre , comme si elle voulait absolument passer au travers. Le verre symbolise le mur invisible sur lequel les espérances féminines se heurtent. Même avec violence, elle n'arrive pas à faire éclater l'obstacle.
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BIOGRAPHIE

Ana Mendieta, née le 18 novembre 1948 et décédée le 8 septembre 1985, est une artiste cubano-américaine, artiste de performance, sculptrice, peintre et vidéaste, surtout connue pour son œuvre d'art « earth-body ».
Mendieta est née à La Havane à Cuba. À 12 ans, pour fuir le régime de Fidel Castro, Ana et sa sœur Raquelin sont envoyées aux États-Unis par leurs parents, grâce à l'Opération Peter Pan, un programme de collaboration géré par le gouvernement américain et les organismes de bienfaisance catholiques. Mendieta et sa sœur changent plusieurs fois d'institutions et de foyers d'accueil dans l'Iowa. Mendieta fréquente l'Université de l'Iowa où elle obtient un baccalauréat en arts, une maîtrise en peinture et une maîtrise en Intermedia sous la direction de l'artiste renommé Hans Breder. Tout au long de sa carrière, elle a travaillé à Cuba, au Mexique, en Italie, et aux États-Unis.
Le travail de Mendieta es généralement autobiographique et porte sur des thèmes tels que le féminisme, la violence, la vie, la mort. Mendieta s’est souvent concentrée sur un lien spirituel et physique avec la Terre, plus particulièrement dans sa « Série Silueta » (1973-1980). Pour cette série, Mendieta crée des silhouettes féminines dans la nature, dans la boue, le sable et l'herbe avec des matériaux naturels et fait des impressions de son corps ou de sa silhouette en les imprimant sur un mur, d’où le nom « silhouette sur un mur ».
En 1983, Mendieta reçoit le Prix de l'Académie américaine de Rome. Alors en résidence à Rome, Mendieta créé des objets d'art, y compris des dessins et des sculptures. Elle continue à utiliser des éléments naturels dans son travail.
Ana Mendieta est décédée le 8 septembre 1985 à New York lors d'une chute de son appartement du 34e étage à Greenwich Village, où elle vivait avec son mari, le sculpteur minimaliste Carl André. André a été jugé et acquitté dans cette affaire. Pendant le procès, l'avocat André décrit la mort de Mendieta comme un éventuel accident ou un suicide. La succession Ana Mendieta est gérée par la Galerie Lelong à New York.
http://www.contemporaine.org/ana-mendieta.html
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SON ART

La fusion particulière qu’Ana Mendieta opère de la sculpture, du Land Art et de la performance earth-body(littéralement « terre-corps ») comme elle la désigne aboutit à une expression artistique aussi personnelle que singulière...
Elle s’affranchit de maintes limites celles distinguant les disciplines artistiques et filmiques, celles d’ordre géographique et politique, prenant en compte les interrogations sur l’histoire, le sexe et la culture. Ana Mendieta a produit un remarquable corpus d’œuvres dessins, installations, performances, photographies et sculptures. On sait moins qu’elle est l’auteure d’un ensemble tout aussi riche et précurseur de films. De 1971 à 1981, elle réalise en effet cent quatre œuvres filmiques, aux formats Super 8, 16 mm et vidéo, majoritairement silencieuses.
Première exposition consacrée à cet aspect de sa pratique, « Le temps et l’histoire me recouvrent »donne à voir vingt films de Mendieta, soit le plus important nombre d’entre eux jamais réuni en France. Aboutissement d’un projet de recherche mené duranttrois ans sous la direction de l’Estate of Ana Mendieta Collection, de la Galerie Lelong & Co. et de l’université du Minnesota, elle a pu se concrétiser grâce à la restauration numérique de ces pièces qui, pour certaines inédites, sont accompagnées ici de vingt-sept photographies. Le court- métrage documentaire Ana Mendieta: Nature Inside réalisé par Raquel Cecilia Mendieta, nièce de l’artiste et administratrice associée de l’Estate of Ana Mendieta Collection, est également présenté dans l’exposition.
Thèmes récurrents dans sa production filmique, la mémoire, l’histoire, la culture, le rituel et le passagedu temps sont le plus souvent explorés et traduits par l’artiste au travers de la relation du corps à la terre. La nature occupe une place prépondérante, de même qu’une fascination à l’égard des quatre éléments primordiaux : la terre, l’eau, l’air et le feu. Articulée autour de ces notions caractéristiques, l’exposition vise à restituer la place centrale des films d’Ana Mendieta au sein de son œuvre. De même, elle rend compte du rôle clé de l’artiste au sein des évolutions historiques de l’art d’après-guerre, par son utilisation des nouveaux médias et une pratique transcendant les catégories de la documentation et de la performance.
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JEU DE PAUME - Paris
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Première exposition muséale de grande envergure consacrée à l’œuvre filmique d’Ana Mendieta (La Havane, 1948-New York, 1985), artiste cubano-américaine reconnue internationalement, « Ana Mendieta.
Le temps et l'histoire me recouvrent » rassemble vingt films et près d'une trentaine de photographies associées. Ana Mendieta est considérée comme l’une des artistes les plus prolifiques et novatrices de la période de l’après-guerre. Les expositions qui lui ont été récemment consacrées en Europe (Berlin, Londres, Prague, Salzbourg, Turin et Umeå) ont mis en lumière la puissance de sa vision artistique tout autant que l’influence qu’elle a exercée sur les générations d’artistes lui ayant succédé, une œuvre dont le retentissement sur le public de tous âges et de toutes origines ne se dément pas.
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