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Audrey’s Diary đŸ‘©đŸŒâ€đŸ’»
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Revues du monde culturel par une amoureuse des mots :)
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audreys-diary · 1 year ago
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Sally Rooney : le visage littéraire de la jeunesse
Il est difficile en tant qu’auteur de saisir avec subtilitĂ© les moeurs d’une gĂ©nĂ©ration : Sally Rooney a pourtant rĂ©ussi brillamment cet exercice. Normal People, son roman le plus cĂ©lĂšbre (et accessoirement un de mes livres prĂ©fĂ©rĂ©s), s’est vendu Ă  plus d’un million d’exemplaires, tandis que ses deux autres romans, Conversations entre amis et OĂč es-tu, monde admirable, ont Ă©galement connu un succĂšs considĂ©rable. DĂ©crite comme une “Jane Austen 2.0” et la “Salinger de la gĂ©nĂ©ration Snapchat”, qu’est-ce qui rend l’oeuvre de Sally Rooney si particuliĂšrement juste?
A premiĂšre vue, ses trois romans prĂ©sentent une trame plutĂŽt simpliste : des jeunes gens qui s’aiment, se cherchent, se dĂ©sirent et se questionnent. Une sorte de John Green irlandaise, en moins candide pour ainsi dire. Mais au-delĂ  de l’aspect romantique prĂ©sent dans chacun de ses livres, Sally Rooney construit surtout des personnages qui expĂ©rimentent le sinueux passage de la vingtaine et apprennent beaucoup des relations trĂšs fortes qui les accompagnent. Son Ă©criture, tout en se concentrant sur les dĂ©tails, se plonge dans la psychologie humaine et en explore toutes les nuances.
L’écriture de Sally Rooney est Ă©galement (et elle ne s’en cache pas) trĂšs politisĂ©e, entrant en rĂ©sonance avec une gĂ©nĂ©ration qui revendique et dĂ©fend hautement ses opinions politiques. Marxiste auto-didacte, ses personnages sont tous emprunts d’idĂ©aux anti-capitalistes et d’une volontĂ© de faire changer ce monde qu’ils jugent dysfonctionnel. Ses protagonistes fĂ©minins dĂ©fendent aussi des principes fĂ©ministes en faisant entendre leur voix, notamment au travers de dialogues-dĂ©bats dont l’auteure est friande.
Ce qui fait son succĂšs, c’est aussi la sincĂ©ritĂ© qui se dĂ©gage de son style. Sally Rooney est dans le vrai, les Ă©motions de ses personnages sont les siennes, leurs quotidiens sont les nĂŽtres. Sa plume est simple, descriptive, sans artifice, comme pour mieux se connecter aux petits gestes du quotidien qui se font les compagnons de nos Ă©motions. Ses livres sont de vĂ©ritables fresques reproduisant la rĂ©alitĂ© criante, parfois cruelle mais toujours juste, d’une jeunesse moderne qui se dĂ©bat avec ses maux. J’ose le parallĂšle (audacieux, je le reconnais) avec Françoise Sagan, qui Ă©crivait beaucoup sur la solitude et l’amour comme subterfuge, comme rempart Ă  cette solitude qui frappe et emmure. Car les personnages de Sally Rooney sont eux aussi profondĂ©ment seuls, tiraillĂ©s par les mille mains invisibles des rendez-vous manquĂ©s, de leurs relations complexes aux autres mais aussi Ă  eux-mĂȘme, et des chagrins inĂ©vitables qui viennent avec l’amour qui fait toujours partie intĂ©grante de leurs vies.
Sally Rooney se place aujourd’hui, c’est indĂ©niable, sur le banc de ces auteurs contemporains qui ont su entendre et comprendre la jeunesse d’un siĂšcle tourmentĂ©, bien qu’elle se dise mal Ă  l’aise avec cette Ă©tiquette de reprĂ©sentation dont on l’affuble. Elle dĂ©clare dans un entretien Ă  l’Oprah Daily : “Ça me rend anxieuse qu’on me ‘choisisse’ ou qu’on fasse de ma voix celle d’une gĂ©nĂ©ration parce que je reprĂ©sente une partie de cette gĂ©nĂ©ration — je ne suis pas vraiment un Ă©missaire reprĂ©sentatif”. Quoi qu’il en soit, son Ă©vidente capacitĂ© d’observation et sa facultĂ© Ă  mettre en lumiĂšre les tourments et les pensĂ©es d’une gĂ©nĂ©ration font d’elle une romanciĂšre Ă  suivre de trĂšs prĂšs.
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audreys-diary · 1 year ago
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LittĂ©rature - “Tout le bleu du ciel”, MĂ©lissa Da Costa : le bonheur des choses simples
Par oĂč commencer pour parler de ce livre si plein d’espoir, de rĂ©silience, d’amour et de sagesse, pour lequel j’ai eu un immense coup de coeur ? Peut-ĂȘtre en commençant par dire que c’est une leçon de vie Ă  lui tout seul. Emile et Joanne, les deux personnages principaux, sont abĂźmĂ©s par la vie : Emile souffre d’un Alzheimer prĂ©coce qui ne lui laisse plus que deux ans Ă  vivre, et Joanne semble porter en elle une grande souffrance dont elle ne dit mot. Tous deux partent alors ensemble pour un road-trip en camping-car dans les PyrĂ©nĂ©es, au milieu des paysages verdoyants et au contact d’une nature qui les apaise. La narration semble prendre l’angle intimiste d’une camĂ©ra qui les suit partout, dans leurs moments de doute, de joie, de peines, dans les confidences et la confiance qu’ils s’accordent peu Ă  peu.
Ce qui est troublant dans ce livre, c’est la simplicitĂ© qui s’en dĂ©gage, la lĂ©gĂšretĂ© de ses 840 pages, qui nous filent entre les doigts au fur et Ă  mesure que l’on voit les liens entre Emile et Joanne se tisser. Leur vie est simple, voire rudimentaire parfois, mais ses petits riens la rendent harmonieuse : un thĂ© Ă  la table en plastique devant le camping-car, une partie de Monopoly alors qu’il neige dehors, un dĂźner sous des platanes en plein Ă©tĂ©, une part de gĂąteau partagĂ©e en mĂ©ditant. Des rires, des regards Ă©changĂ©s avec tendresse et bienveillance. Une routine qui s’installe puis qui change pour en dĂ©couvrir une autre, des rencontres pleines d’humanitĂ©s, des paysages apaisants qui sentent l’herbe fraĂźche et l’air pur. Tout le bleu du ciel est un livre reposant, qui fait du bien Ă  l’ñme, au moral, un livre qui rassure et qui nous montre tout ce que l’humanitĂ© a de plus beau Ă  offrir.
Tous les personnages qui croisent la route de Joanne et Emile sont bienveillants, ouverts et gentils, ils reprĂ©sentent ce que les Hommes ont de plus beau en eux, que ce soit le savoir, l’empathie, l’aide ou la joie. Ils incarnent des passages dans leur voyage et leur apportent quelque chose chacun Ă  leur maniĂšre. A une Ă©poque oĂč le monde est chargĂ© de misĂšres et de souffrances, cela fait du bien de lire un rĂ©cit dans lequel les gens sont simplement altruistes et oĂč le bonheur peut se trouver n’importe oĂč, si on ouvre bien les yeux. Car c’est aussi ça que le livre veut transmettre : la vie vaut la peine d’ĂȘtre vĂ©cue pour tous ces moments simples qui nous rendent heureux sans qu’on en ait vraiment conscience, pour toutes ces petites choses qui dĂ©crochent un sourire ou une larme, parce que mĂȘme au milieu du brouillard, il y a du beau Ă  trouver si l’on regarde autour de nous. “Il ne savait pas que ça valait cher. Il a cru qu’il n’avait plus rien quand Laura est partie, qu’il ne lui restait que du vide et des choses insignifiantes. Il n’a pas vu ce qu’il lui restait, des petites choses de rien du tout qui font qu’on se sent aimĂ© quand mĂȘme, qu’on reste en vie”.
Le style de MĂ©lissa Da Costa est simple, sans prĂ©tention, Ă  l’image du propos tenu par le roman : le bonheur rĂ©side dans les choses simples, dans la capacitĂ© Ă  aimer et ĂȘtre aimĂ©, dans la facultĂ© de s’émerveiller et dans nos rapports aux autres qui nous en apprennent toujours sur la vie ou sur nous-mĂȘme. Je conseillerais ce livre Ă  tous ceux qui se sentent seuls, qui cherchent un sens Ă  leur existence, qui doutent, qui souffrent, mais surtout qui aiment profondĂ©ment la vie.
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audreys-diary · 1 year ago
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LittĂ©rature - “Rocky, dernier rivage” de T.Gunzig : dystopie et matĂ©rialisme seuls au monde
C’est un fait : l’argent façonne, rĂ©pare, comble. Mais qu’en est-il dans un monde exempt de toute matĂ©rialitĂ© ? Qu’en est-il quand la derniĂšre Ă©tincelle d’humanitĂ© s’est Ă©teinte ? Ce sont les questions posĂ©es par Thomas Gunzig dans ce roman, que j’ai eu l’occasion de dĂ©couvrir dans le cadre de ma participation au jury du prix Roman des Ă©tudiants de France Culture. A travers quatre personnages aussi antipathiques que caricaturaux, l’auteur dresse le portrait d’un monde post-apocalyptique oĂč tout ce qui rĂ©gnait sur notre sociĂ©tĂ© a disparu, et dĂ©nonce le caractĂšre fallacieux, presque risible, des prĂ©occupations contemporaines.
Un cocktail de virus a dĂ©cimĂ© l’humanitĂ© (petit clin d’oeil ironique Ă  l’actualitĂ© des derniĂšres annĂ©es). Il ne reste plus que Fred, HĂ©lĂšne et leurs deux enfants, Jeanne et Alexandre, dans une maison paradisiaque sur une Ăźle dĂ©serte. Le dernier rivage, c’est eux, c’est cette famille dĂ©chirĂ©e oĂč le dialogue est rompu, oĂč l’intimitĂ© a fanĂ©e. Tous se sont plus ou moins accommodĂ©s Ă  leur sort, chacun Ă  leur maniĂšre : HĂ©lĂšne par les anxiolytiques, Jeanne par les teen series, Alexandre par les retraites sur la plage en musique et Fred par la constante vĂ©rification du bon fonctionnement des structures de la maison. La vacuitĂ© de leur existence n’a d’égal que les subterfuges qu’ils tentent de trouver pour tromper l’ennui. Par-delĂ  ce fatalisme, on trouve Ida et Marco, leurs “employĂ©s” (terme qui va vite disparaĂźtre compte tenu du pied d’égalitĂ© sur lequel la fin de l’humanitĂ© les dĂ©pose), qui vont faire office de balance entre l’ancien monde et le nouveau. L’opposition entre Fred, homme privilĂ©giĂ© symbolisant la rĂ©ussite sociale et professionnelle, et Marco, subalterne issu d’un milieu dĂ©favorisĂ©, illustre le rapport entre deux classes forcĂ©es de se cĂŽtoyer et de coopĂ©rer dans une situation de crise. On peut Ă©galement noter le jeu de miroir plutĂŽt pertinent entre HĂ©lĂšne qui ne cherche qu’à fuir sa propre existence et sa fille qui subit la frustration de ne pas pouvoir vivre la sienne pleinement.
Un roman percutant dont la sous-lecture caustique offre un regard piquant sur les rapports humains et comment la technologie et la modernité ont modifié leur nature, tout en pointant du doigt le gouffre des inégalités qui façonne le paysage sociétale.
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audreys-diary · 1 year ago
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Les effets de la littĂ©rature fantastique du XIXe siĂšcle anglais sur l’imaginaire contemporain  
Dracula (1897), Frankenstein (1818), L’étrange Cas du Dr Jekyll et Mr Hyde (1886)... On ne prĂ©sente plus ces oeuvres classiques qui ont façonnĂ© le XIX siĂšcle anglais. Frankenstein se voit souvent considĂ©rĂ© comme la premiĂšre oeuvre de science-fiction littĂ©raire (bien que cette affirmation soit largement remise en cause), et Dracula comme le premier roman de littĂ©rature vampirique : ces chefs-d’oeuvre aux multiples interprĂ©tations et adaptations peuvent-ils encore surprendre le lectorat moderne ? En effet, la lecture de ces oeuvres fantastiques peut parfois susciter un certain manque. La cause d’un tel sentiment peut s’expliquer par l’absence de surprise et l’incapacitĂ© Ă  s’attendre Ă  quelque chose. Cependant, leur renommĂ©e peut aussi ĂȘtre un facteur favorisant leur apprĂ©ciation par le lectorat, notamment par la richesse de leur texte. En prenant en considĂ©ration ces Ă©lĂ©ments, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de dĂ©velopper une rĂ©flexion : comment ces romans ont-ils transcendĂ© leur Ă©poque jusqu’à la nĂŽtre ?
I- Dracula 
La popularitĂ© du vampire, dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©sente dans la poĂ©sie du XVIIIe siĂšcle, s’est rĂ©pandue par le biais de l’image mystĂ©rieuse et angoissante façonnĂ©e par Bram Stoker. C’est ainsi toute une mode qui se crĂ©e autour de lui. D’une certaine façon, c’est moins le roman que sa crĂ©ature qui fascine : Ă  sa sortie, on retient Dracula parce qu’il incarne une crĂ©ature nouvelle, un inĂ©dit qui inspire la prestance et la peur dans un dĂ©cor gothique tout aussi sombre. C’est cette crĂ©ation et son caractĂšre particulier que l’on cĂ©lĂšbre encore aujourd’hui, c’est l’exploration de cet ĂȘtre mythique qui donne matiĂšre aux adaptations et aux inspirations. Les adaptations cinĂ©matographiques, par exemple, prennent une certaine libertĂ© quant Ă  la narration de l’histoire (et c’est bien naturel, le livre et l’écran sont deux mĂ©dias trĂšs diffĂ©rents). La figure de Dracula reste nĂ©anmoins toujours centrale et le rĂ©cit se construit autour de lui, parfois bien plus que dans l’Ɠuvre de Stoker oĂč il n’apparaĂźt finalement que peu et toujours briĂšvement. Je pense notamment aux innombrables adaptations de Dracula devenues de vĂ©ritables rĂ©fĂ©rences telles que Nosferatu le vampire (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922) et Bram Stoker’s Dracula (Francis Ford Coppola, 1992), qui ont accentuĂ© la fascination engendrĂ©e par le roman original. 
Quelles peuvent ĂȘtre les divergences entre les interprĂ©tations du lectorat moderne et du lectorat de l’époque ? Il est difficile de se faire sa propre idĂ©e quand celle-ci a Ă©tĂ© influencĂ©e par des siĂšcles d’images populaires. Et comment se reprĂ©sentait-on Dracula en 1897 ? On peut se demander si Stoker a volontairement dressĂ© un portrait sommaire de son personnage pour laisser place Ă  l’imagination de ses lecteurs, ou si selon lui la crĂ©ature du vampire Ă©tait suffisamment impressionnante pour ne pas nĂ©cessiter une description en profondeur. Toujours est-il que l’image de Dracula varie selon l’Ɠil de celui qui l’adapte : monstre sanguinaire, bourgeois excentrique, toutes ses reprĂ©sentations dĂ©gagent un archĂ©type qui s’est ancrĂ© dans l’imaginaire collectif. Le XIXe siĂšcle, dĂ©pourvu de cet archĂ©type, s’est potentiellement construit une image tout autre du cĂ©lĂšbre vampire. Cette image Ă©tait peut-ĂȘtre plus proche de celle de Bram Stoker, qui dĂ©crit simplement un monstre plutĂŽt laid Ă  la cruautĂ© palpable, mais elle se fait hĂ©ritiĂšre de notre vision moderne un peu plus diversifiĂ©e.
Les lecteurs d’aujourd’hui sont Ă©galement privĂ©s du suspens pourtant central de l’histoire, qui a sĂ»rement contribuĂ© Ă  son succĂšs de l’époque — lire Dracula, de nos jours, n’implique pas un grand sens de mystĂšre, au contraire de la peur que peut toujours insuffler le rĂ©cit (car une peur connue n’est pas nĂ©cessairement une peur qui s’annule). La peur Ă  l’époque provenait purement du monstre, de sa figure angoissante, tandis que la peur aujourd’hui semble dĂ©couler d’un mĂ©lange entre la crĂ©ature et toute sa rĂ©putation.
Son succĂšs qui ne tarit pas se doit donc surtout Ă  l’écriture aiguisĂ©e de Stoker et au monstre issu de lĂ©gendes qu’il a rĂ©ussi Ă  Ă©riger en icĂŽne. 
II- Frankenstein 
Nous avons affaire ici Ă  un roman qui a Ă©galement transcendĂ© son Ă©poque par sa modernitĂ© et par la question qu’il pose : du crĂ©ateur ou de la crĂ©ature, qui est le monstre ? Frankenstein fascine du fait de cette dualitĂ© qui s’est inscrite dans l’imaginaire collectif et qui, au fil des siĂšcles, a donnĂ© lieu Ă  des semblants de rĂ©ponse quant Ă  l’identitĂ© du vĂ©ritable monstre. LĂ  oĂč Dracula captive pour son personnage, Frankenstein s’illustre pour le dĂ©bat autour duquel son histoire se construit. Pour son Ă©poque, c’est un roman moderne : pour la nĂŽtre, c’est un classique qui a lui aussi donnĂ© lieu Ă  beaucoup d’adaptations, et mĂȘme de réécritures. 
Le phĂ©nomĂšne Frankenstein pousse Ă  penser que la littĂ©rature est en mouvement constant, qu’elle n’est pas assignĂ©e Ă  un socle qui la maintient dans un Ă©tat statique. Les Ɠuvres les plus avant-gardistes d’une Ă©poque peuvent devenir les classiques d’une autre, vestige mĂ©morable du passĂ© ; le temps s’écoule et la littĂ©rature le suit en s’adaptant et se modelant. Quelle surprise pour un lecteur du XVIIe siĂšcle anglais de dĂ©couvrir le roman de Mary Shelley, les dĂ©boires d’un homme qui a voulu s’élever au rang de Dieu en donnant la vie Ă  une crĂ©ature qu’il finira par rejeter, les subtilitĂ©s de l’écriture presque morbide de Shelley, l’étonnement et peut-ĂȘtre mĂȘme la terreur au travers des paysages de montagne et des pluies battantes qui façonnent le rĂ©cit. L’inconnu est total, tandis qu’il a disparu pour un lecteur de notre siĂšcle. Cette absence de mystĂšre est compensĂ©e par la question du monstre qui ne cesse de crĂ©er des dĂ©bats : le gĂ©nie de Shelley rĂ©side en sa capacitĂ© Ă  avoir soulevĂ© une question universelle, qui se retrouve dans toutes les Ă©poques. 
III- Dr Jekyll et Mr Hyde 
Pour terminer cet article, je parlerais du roman de Stevenson, qui pose lui aussi une question existentielle et intemporelle : l’homme est-il composĂ© uniquement de bien ou de mal ? oStevenson, lorsqu’il donne la parole au bon docteur Jekyll, affirme ”man is not truly one, but truly two” ; encore aujourd’hui, cette affirmation rĂ©sonne, bien au-delĂ  du roman. 
L’étrange Cas du Dr Jekyll et Mr Hyde est un roman qui tient le lecteur en haleine car sa narration est jalonnĂ©e par un dualisme mystĂ©rieux dont la rĂ©solution n’a lieu qu’à la toute fin. Dans un Londres brumeux et angoissant, on suit diffĂ©rents protagonistes gravitant autour de deux ĂȘtres, tentant de percer leurs secrets. En matĂ©rialisant l’idĂ©e d’une coexistence du bien et du mal, Stevenson signe une Ɠuvre qui fascinera sur plusieurs gĂ©nĂ©rations. Cependant, cette interprĂ©tation de l’oeuvre se fait moins prĂ©sente dans les lectures contemporaines : ces deux (ce ?) personnage ont Ă©tĂ© tellement repris par la culture populaire qu’il est devenu impossible d’en ignorer l’issue. Il serait intĂ©ressant de pouvoir dĂ©couvrir cette oeuvre sans savoir ce que rĂ©serve la fin, en se demandant rĂ©ellement ce qu’il va advenir des protagonistes et en ne connaissant rien d’eux au prĂ©alable, mais c’est impossible justement parce que la littĂ©rature est Ă©volutive. Tout comme Dracula, le docteur Jekyll et son double, Mr Hyde, sont dĂ©sormais tous deux des icĂŽnes : ils symbolisent la bataille intĂ©rieure de l’humain. 
La sociĂ©tĂ© d’aujourd’hui est hĂ©ritiĂšre de ce type de roman, et la culture contemporaine s’appuie sur les histoires qu’il raconte. Leur aspect de mystĂšre et de suspens a Ă©tĂ© Ă©clipsĂ© par le prestige qui s’en dĂ©gage, que ce soit par des personnages devenus cĂ©lĂšbres ou des questions qui soulĂšvent un dĂ©bat. Un classique se lit aussi pour le reflet de l’époque qu’il dĂ©peint : dans ses lignes se trouvent bien souvent une critique, ou du moins une description incisive, de la sociĂ©tĂ© dans laquelle l’auteur Ă©voluait. C’est pourquoi il est intĂ©ressant et mĂȘme pertinent de lire ces innovations classiques d’un Ɠil neuf tout en prenant en compte leur contexte ; ma sensation d’inachevĂ© liĂ©e Ă  l’absence de surprise a pu ĂȘtre un peu mise de cĂŽtĂ© par la rationalisation de mes lectures. Ces histoires suscitent aujourd’hui de nouveaux sentiments, diffĂ©rents de ceux expĂ©rimentĂ©s par les gens qui les ont vu apparaĂźtre : peut-ĂȘtre est-ce lĂ  le secret de leur longĂ©vitĂ©.
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audreys-diary · 2 years ago
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LittĂ©rature - « Orgueils et PrĂ©jugĂ©s » : l’immortel chef-d’Ɠuvre romantique
Il n’est plus nĂ©cessaire de prĂ©senter Jane Austen et ses cĂ©lĂšbres protĂ©gĂ©s, Elizabeth Bennet et Mr Darcy : elle fougueuse, insolente de vitalitĂ©, et lui taciturne et arrogant, forment l’un des duos les plus connus de la littĂ©rature. Si complĂ©mentaires dans leurs diffĂ©rences, ils se cherchent inlassablement, tout en Ă©voluant dans des intrigues portĂ©es par des personnages dĂ©peints avec un sarcasme trĂšs contemporain pour l’époque.
Nous suivons dans ce roman plusieurs familles de classes sociales diffĂ©rentes, Ă  commencer par les Bennet, qui en sont l’épicentre : autour d’eux gravite l’éternelle question du mariage, car Mr Bennet est pĂšre de cinq filles. Leur mĂšre espĂšre en voir une Ă©pouser Mr Bingley, un riche notable londonien venu s’installer dans la propriĂ©tĂ© voisine avec ses soeurs et son meilleur ami, Mr Darcy, lui aussi issu d’une grande famille de la rĂ©gion. Entre rĂ©ceptions, scandales, rumeurs et sentiments, Jane Austen nous peint une captivante et ironique fresque de la sociĂ©tĂ© du XIXe siĂšcle.
A mon sens, le point fort de ce roman rĂ©side premiĂšrement dans ses personnages : combatifs, ridicules, caustiques ou encore fourbes, ils incarnent superbement leur Ă©poque et le mouvement romantique, faisant du livre une comĂ©die de moeurs intemporelle. On ne se lasse pas de leurs aventures, de leurs dĂ©boires et de leurs joies, tout comme on se dĂ©lecte de leurs subtiles Ă©volutions. Elizabeth et Mr Darcy portent l’histoire avec charme, leurs Ă©changes tacites la teintent d’une tension palpable qui accompagne le lecteur jusqu’aux derniĂšres pages, et le sarcasme avec lequel Jane Austen raconte ses autres protagonistes prĂȘte Ă  sourire.
Mais le livre ne serait rien sans ses dĂ©cors majestueux, au coeur d’une Angleterre rurale. VĂ©ritable paysage de carte postale, l’environnement joue un rĂŽle clĂ©, non seulement parce qu’il est reprĂ©sentatif du romantisme mais surtout parce qu’il habille l’intrigue d’une parure verdoyante et mirifique. Le chĂąteau de Pemberley, par exemple, est une vĂ©ritable oeuvre picturale en lui-mĂȘme, tant sa description nous pousse Ă  imaginer un lieu majestueux et impĂ©tueux, Ă  l’image de son propriĂ©taire, Mr Darcy.
La beautĂ© des dĂ©cors et la justesse des personnages se retrouvent mis en valeur par le style mordant et satirique de Jane Austen, qui nous immerge dans les pensĂ©es d’Elizabeth. Le rĂ©cit est modelĂ© par son point de vue tout en conservant des ouvertures sur l’esprit d’autres personnages tels que Mr Collins et ses grandes opinions sur la vie par exemple.
Avec Orgueils et PrĂ©jugĂ©s, Austen Ă©rige en 1813 un monument qui conservera toujours sa place parmi les grands classiques de la littĂ©rature anglophone. Immuables, Elizabeth et Mr Darcy continueront d’émerveiller, tandis que la plume avant-gardiste d’Austen rĂ©sonnera longtemps dans les moeurs. Adepte des titres binaires, celle-ci nous promet ici une plongĂ©e dans les travers les moins avantageux de l’humain, pour mieux les dĂ©samorcer en y apportant la substance qui les dĂ©construira : l’amour.
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audreys-diary · 2 years ago
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LittĂ©rature - “La famille Martin” : humour pince-sans-rire ou bavardage inutile ?
Je n’ai pas pour habitude de critiquer le travail de M.Foenkinos, mais cette fois, je dois avouer que la lecture de son roman “La famille Martin” m’a laissĂ©e quelque peu impermĂ©able. Bien que la lecture ait Ă©tĂ© agrĂ©able et lĂ©gĂšre, agrĂ©mentĂ©e de l’ironie caractïżœïżœristique de l’auteur et de ses rĂ©flexions une nouvelle fois pertinentes sur la nature humaine, le rĂ©cit manquait de profondeur.
“La famille Martin” raconte l’histoire croisĂ©e entre un auteur en manque d’inspiration et une famille ordinaire aux secrets enfouis. L’auteur, une version alternative de David Foenkinos, choisit pour son prochain roman de descendre dans la rue et d’aborder la premiĂšre personne qu’il croisera, en dĂ©cidant que celle-ci en sera le hĂ©ros. Par cette rĂ©solution, il fait la connaissance de ses nouveaux personnages, que l’on va suivre tout au long du livre, parfois jusque de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique.
Le soucis avec cette histoire, c’est qu’il ne se passe pas grand chose ; les Ă©volutions des personnages sont un peu vides, on ne comprend pas trop oĂč l’auteur veut nous amener, et le fait de suivre la famille Martin dans leur quotidien s’apparente plus Ă  une sorte de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© ratĂ©e qu’une comĂ©die de moeurs.
Sur la forme en revanche, on retrouve l’éternelle vision burlesque de David Foenkinos et ses aphorismes touchants qui font sourire, et je crois que c’est finalement plutĂŽt ça que j’ai apprĂ©ciĂ© dans ce roman. Au travers de son alter ego, l’auteur dans l’histoire, on en apprend un peu plus sur ses fonctionnements en tant qu’écrivain, comme s’il nous ouvrait une fenĂȘtre discrĂšte sur son mĂ©tier dans une volontĂ© Ă©vidente d’établir une proximitĂ©. Les caricatures de la crise d’adolescence, du blues de la quarantaine et de la sagesse de la vieillesse sont Ă©galement trĂšs bien mises en oeuvre, mais on a l’impression qu’on nous sert du rĂ©chauffĂ© : ce sont des thĂ©matiques que Foenkinos a dĂ©jĂ  abordĂ©es, et de maniĂšre plus fine.
“La famille Martin” est donc un roman simpliste mais agrĂ©able qui se lit rapidement, parfait pour se dĂ©tendre ou se remettre d’une lecture compliquĂ©e, et qui reste dans la veine de David Foenkinos sans pour autant s’inscrire aux cĂŽtĂ©s de ses romans phares et percutants tels que “Vers la beautĂ©â€ ou “La dĂ©licatesse”.
“Je peux inventer des hommes ou des femmes qui n’ont aucun dĂ©sir d’action. Je dois aussi subir leur volontĂ©. Ou ce qu’on pourrait appeler : la mauvaise humeur de mon imaginaire.”
“De la mĂȘme maniĂšre que certains croient aux revenants, je juge tout Ă  fait crĂ©dible qu’il puisse exister une sorte de fantĂŽme de l’inculture.”
“On pioche si souvent dans la vie des autres les Ă©lĂ©ments de comprĂ©hension de notre propre vie.”
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audreys-diary · 2 years ago
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LittĂ©rature - “Celle que vous croyez”, Camille Laurens (relecture)
Je viens tout juste d’achever la relecture de ce roman, qui m’a laissĂ©e plus dubative que la premiĂšre fois ; ma lecture a manquĂ© de fluiditĂ©, j’ai passĂ© plus de temps Ă  essayer de comprendre et de mettre les Ă©lĂ©ments bout Ă  bout qu’à profiter pleinement du rĂ©cit.
Il s’agit d’un roman tripartite ayant pour thĂšmes le dĂ©sir et la façon dont la sociĂ©tĂ© en prive les femmes Ă  partir d’un certain Ăąge. Le message social passe bien, et les personnages fĂ©minins incarnent parfaitement cette injonction patriarcale, ce dictat de beautĂ©, dont elles essaient constamment de s’échapper par l’amour et les mots.
La premiĂšre partie porte sur Claire Millcam, quarante-huit ans, professeure de littĂ©rature Ă  l’universitĂ© et divorcĂ©e ; son expĂ©rience prend la forme d’un dialogue entre elle-mĂȘme et un psychiatre de l’hĂŽpital psychiatrique oĂč elle est “pensionnaire”. Elle relate comment elle est entrĂ©e dans un jeu de sĂ©duction Ă  double tranchant avec Chris, le meilleur ami de son amant, en se faisant passer pour Claire AntunĂšs, vingt-quatre ans. Son rĂ©cit, parsemĂ© de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et d’ironie sceptique, nous dĂ©crit comment ses sentiments se sont confondus entre elle-mĂȘme et son double, jusqu’à ne plus distinguer ce qui Ă©tait rĂ©el et ce qui ne l’était pas. C’est, Ă  mon sens, la partie la plus intĂ©ressante du roman.
La seconde partie est une audition du psychiatre de Claire, Marc, aprĂšs qu’il ait enfreint les rĂšgles du mĂ©tier pour l’aider. On comprend au fil de son rĂ©cit qu’il est plus ou moins tombĂ© amoureux d’elle, ou du moins de l’idĂ©e qu’il s’en fait. Cette partie est accompagnĂ©e d’extraits d’un roman que Claire a Ă©crit Ă  l’atelier d’écriture de l’hĂŽpital ; on est donc de nouveau immergĂ© dans son point de vue Ă  elle, et dans sa propre histoire, qu’elle réécrit. Cette double narration pose les jalons du labyrinthe littĂ©raire qu’est le livre.
Enfin, dans la troisiĂšme partie, et selon moi la plus discutable, nous suivons Ă  travers une lettre le rĂ©cit de Camille, Ă©crivain et animatrice d’un atelier de lecture dans l’hĂŽpital oĂč sĂ©journe Claire (celle-ci la mentionne). L’histoire de Camille et celle de Claire prĂ©sentent beaucoup de similitudes, impliquant notamment Chris et Claire AntunĂšs, brouillant la lecture qui se retrouve gĂąchĂ©e par l’effort de comprĂ©hension que nĂ©cessite ce jeu de miroir permanent ; on passe plus de temps Ă  essayer de dĂ©mĂȘler le vrai du faux qu’à profiter de la narration.
Pour finir, la derniĂšre partie, trĂšs courte, porte sur le mari de Claire Millcam dont le divorce a Ă©tĂ© rejetĂ© par la juge aux affaires familiales ; il explique Ă  son avocat que sa femme, loin d’ĂȘtre folle, est bien lucide et qu’elle agit comme ça dans le but de l’empĂȘcher Ă  se remarier avec Katia, sa niĂšce par alliance, dont il est amoureux. Alors qu’on croit que cette derniĂšre partie va nous apporter toutes les clĂ©s et les rĂ©ponses aux questions posĂ©es par la partie prĂ©cĂ©dente, on est laissĂ©s sur notre faim, et sur nos zones d’ombre. C’est dommage.
Quant Ă  l’écriture, je ne l’ai pas vraiment apprĂ©ciĂ©e ; la prose de Camille Laurens, bien que riche et Ă©difiante, a un rythme qui fuse, donnant parfois un sentiment d’essouflement, de “trop-plein”. NĂ©anmoins, les mĂ©taphores sont bien choisies et le style est piquant.
C’est un livre que je conseillerais tout de mĂȘme, rien que pour ses fines rĂ©flexions sur les ressentis souvent rejetĂ©s des femmes, sur les comportements toxiques des hommes qui, dans leur toute-puissance, les mĂ©prisent, et sur les pouvoirs de l’écriture.
Je termine par quelques citations que j’ai apprĂ©ciĂ©es :
“La vie m’échappe, elle me dĂ©truit, Ă©crire n’est qu’une maniĂšre d’y survivre — je ne vis pas pour Ă©crire, j’écris pour survivre Ă  la vie. Je me sauve. Se faire un roman, c’est se bĂątir un asile.”
“Je puisais des forces dans la raison, je colmatais l’angoisse par l’idĂ©e, je pensais pour moins souffrir, l’intelligence faisait pansement”.
“Le dĂ©sir revĂȘt d’abord chez moi la forme d’une douleur anticipĂ©e, d’un deuil par avance, comme si tout mon corps me rappelait que ça va rater — mĂȘme si ça se passe, ça va rater puisque ça a dĂ©ja ratĂ©, c’est inscrit dans l’air qu’on respire, et sur les murs, dans la ville, partout, la forme dĂ©jĂ  momifiĂ©e de l’amour”.
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audreys-diary · 2 years ago
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David Foenkinos : la poésie dans le quotidien
Aujourd’hui je vous parle de David Foenkinos, mon Ă©crivain prĂ©fĂ©rĂ© ; on ne peut pas dire que je sois des plus originales, car je l’ai dĂ©couvert avec son roman phare La DĂ©licatesse, qui m’a bouleversĂ©e. Je l’ai dĂ©vorĂ© en quelques jours avec l’impression de sentir glisser les mots le long de mes doigts jusqu’à mon coeur, tout Ă©tait simple, magnifique et pourtant complexe dans l’analyse des comportements humains, ce qui pour moi rĂ©sume bien son oeuvre. Pas Ă©tonnant donc que ce roman soit parmi ses plus cĂ©lĂšbres, il dĂ©tient tous les ingrĂ©dients de la poĂ©sie quotidienne que nous offrent ses livres.
David Foenkinos, c’est la beautĂ© dans la simplicitĂ©, c’est la complexitĂ© humaine dans tous ses diffĂ©rents traits, et c’est surtout la mĂ©taphore au service des Ă©motions. Ses livres alternent entre le point de vue omniscient et l’écriture Ă  la premiĂšre personne, deux schĂ©mas d’écriture qui, tout en Ă©tant diffĂ©rents, se rejoignent car on est toujours immergĂ©s dans la tĂȘte des personnages. Le point fort de l’écriture de Foenkinos c’est la constante approche sentimentale des choses, on a toujours la perception du/des hĂ©ros, ce qui nous amĂšne Ă  s’identifier Ă  lui, et par ricochet, Ă  se sentir compris, presque entendu. Les nombreuses mĂ©taphores donnent vie aux ressentis, en leur insufflant une humanitĂ© ; elles matĂ©rialisent la substance.
De la dĂ©rĂ©liction jusqu’aux questionnements identitaires en passant par les amours agrĂ©mentĂ©s d’une touche lascive, Foenkinos, Ă  la maniĂšre d’un nĂ©o-Shakespeare, nous dĂ©montre ce que c’est qu’ĂȘtre humain, et complĂšte avec une touche humoristique le tableau de la sociĂ©tĂ© d’aujourd’hui, Ă  l’aide de rĂ©cits prĂ©sentant des “Monsieur et Madame Tout-le-monde” Ă  qui l’on peut s’identifier et qui nous en disent beaucoup sur la nature humaine. On dĂ©vore chaque page, et lorsqu’on referme le livre, on a aussitĂŽt envie de lire le suivant.
Je termine avec quelques citations que j’aime beaucoup, issues de plusieurs de ses romans :
“Le bonheur ne s’enfermait pas quelque part, on le vivait dans un air infini. [
] J’ai ressenti que nous Ă©tions importants d’amour. J’étais un hĂ©ros, c’était la mythologie qui avançait vers moi avec un grand sourire”.
Nos Séparations, David Foenkinos, Editions Gallimard
“Cette solitude qui Ă©tait la mienne, et que je constatais rĂ©guliĂšrement, j’en Ă©tais responsable. Je faisais partie de mon Ă©poque, ce temps oĂč aucune idĂ©e n’est plus suffisamment forte pour nous lier les uns aux autres.”
Nos Souvenirs, David Foenkinos, Editions Gallimard
“Je ne savais pas si on allait bien s’entendre en parlant, mais il me semblait que le plus dur dans une relation, c’était de partager du silence.”
Je vais mieux, David Foenkinos, Editions Gallimard
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