Don't wanna be here? Send us removal request.
Text
Suite .... dommage pour vos fêtes pluvieuses , mais nous constatons que vous avez tout de même « eu bon » comme disent les belges .
Ta coloc a copié sur ton ancienne couleur de cheveux 🤪
Bigs bisous 💚❤️💙💋💜🤍🧡
0 notes
Text
Merci pour toutes ces photos et musique .
Tu parles sacrément bien maintenant
Dommage
0 notes
Text
Jamais deux sans trois , je ne savais pas où. Nous allions te joindre
!!
Peut être que tu nous trouveras là pour te souhaiter une journée sympa
🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂🎂
De doux baisers avec l espoir de te lire
0 notes
Text




Cet après midi je suis allée me balader dans l’ancien Recife - Recife Antigo - pour les intimes. Vestige de la colonisation portugaise d’il y a cinq siècles, ce quartier sonne comme un vieux juke-box en cette saison creuse. Les bâtisses tassées dont les façades pastel décrépissent ne font qu’accentuer le contraste avec les immeubles de mille étages qui eux aussi, ont la tête dans les nuages. Parce qu’ici, les proportions sont immenses, j’ai encore beaucoup à voir dans ce quartier. J’ai repéré un vieux théâtre rouge foncé qui lui, avait encore vachement de gueule. Il donnait sur une place qui avait la chance d’avoir une jolie fontaine d’époque, et plein de petits bars aux chaises en bois, avec des patrons trapus comme il faut et des ambiances rustres et voutées comme j’aime. Je crois que j’aime bien prendre mes marques, être une version hybridée de la touriste et de l’habitante. A très vite
5 notes
·
View notes
Text
Voilà , j y suis , tout lu , cela m’enchante de te sentir à l ‘aise et d ‘ être gourmande de tout .
Merci pour nous faire partager et nous te lisons avec envie mais , comprends que de notre côté, pas grand chose en retour à te raconter de rigolo 🤪😷.
Es- tu souvent en compagnie de ton amie ou d un « guide » autre que le routard ?
Le port du masque contre le COVID est - il obligatoire ?
A propos du Brésil , nous avons vu hier un petit commentaire sur les oasis dont celle de Jalapao. 👍, plendide .
Des doux baisers de nous deux et visio quand tu veux en fin de semaine .💋😍
0 notes
Text
Arrivée - 8 novembre 2020
Les amis, la famille, les curieux qui me lisent,
Je me suis enfin décidée. Oui je vais faire un blog et oui, ce sera un tumblr. Je suis la première étonnée que cette plateforme de microblogging existe encore. Personnellement, je l'utilisais quand j'avais 9 ans, mais j'adorais. Cette plateforme a le mérite de permettre de combiner la publication de textes (évidemment) mais aussi de vidéos, des photos, d’enregistrements… autant de supports que j’ai envie d’exploiter.
Je suis à peine arrivée et j'ai déjà pourtant tellement de choses à raconter. Si j'avais voulu bien faire les choses, j'aurais commencé ce blog avant le départ, parce qu’avant le départ ça fait partie du voyage. A ce stade, je pense que c'était bien plus intense que les mois que je m’apprête à vivre. Je lisais je ne sais plus quel texte d'une de mes profs, rappelant que la migration, c’est avant tout une séparation. Et putain je confirme. Le plus dur ce n’est pas tellement l’atterrissage, mais le décollage. C’est de dire au revoir, de préparer le départ, et de faire ça bien. Rendre son appartement, confier son chat, être en itinérance, sans maison, regarder ses proches et savoir que c’est la dernière fois avant un moment. J’ai déjà le sentiment d’avoir entamé le processus d’interculturation et de ne plus être tout à fait la même qu'avant tous ces préparatifs.
Ainsi papa et maman m'ont tous les deux accompagnée à l'aéroport. J'avais un peu le sentiment de faire ma rentrée des classes, avec mon cartable tout neuf et mes stylos brûlant de l'envie d'écrire, ma dizaine de bouquins universitaires, ma bible des huiles essentielles, mes carnets de dessin, mes feuilles canson, mes pinceaux et mes crayons. J'ai emmené des auteurs et des autrices qui sont importants pour moi, allants des théories psychanalytiques à celles intersectionnelles, en passant par des ouvrages féministes et antipsychiatriques. Avec eux je me sens moins seule et j'ai vraiment l'impression d'avoir du pain sur la planche. Chaque livre regorge de références qui me donnent envie d’approfondir davantage. À chaque fois que j'en entame un, c'est comme des poupées russes, une boîte de Pandore ou de chocolat. C'est surprenant, c'est passionnant et c'est infini.
Me voilà donc arrivée à l'aéroport, on peut mieux accompagnée, plus prête que jamais, avec une hâte suffisamment immense pour écraser la peur du départ. Il aurait fallu me péter les deux jambes pour me faire rester. Je quitte papa et maman c'est super émouvant. Je me sens un peu comme dans un parc d’attraction, au moment où tu choisis de faire ce de manège effrayant, que tu montes sur un siège, qu’on t’y attache, et qu’il monte doucement à 20 mètres de haut. Je me sentais à ce moment-là, engagée, dans l’impossibilité de faire marche arrière, pendant les deux secondes de trop que le manège prend avant de céder, deux secondes suffisantes pour se dire « putain, pourquoi j’ai fait ca ? ».
À chaque contrôle des douanes j'ai un peu peur, qu'on me dise qu'il me manque un document, que mon visa n'est pas bon, que les frontières viennent de fermer. Tu parles, le premier gars des douanes à qui je file mon passeport me sors un truc du genre « oh sympa vous partez avec un PVT ? moi aussi j’aimerais bien aller au Brésil pendant un an, hein Roger ? ». Bref le marseillais déconne et je me dis que je me suis vraiment angoissée pour rien. Ensuite ça s’enchaine, j'arrive à Lisbonne, je cherche la porte d'embarquement pour Recife je me visse devant, je prends racine. J’y suis. Et je ne suis pas la seule, c'est le bordel devant la porte et dans l'avion c'est pareil. On met une éternité à s'asseoir. Ca bavarde, ca change de place, ca négocie. Les stewards font leurs maîtres d'école, demandent aux gens d'arrêter de discuter, de s'asseoir et de se calmer, qu'on décolle enfin. Visiblement, je ne suis pas la seule à faire ma rentrée des classes. Je me trouve une banquette où il n'y a personne à côté, pique les couvertures autour de moi, et ouvre ce livre sur les théories en études de genre d’Eléonore Lépinard et Marylène Lieber. Ça m’absorbe. Ça parle du matérialisme marxiste, de post-structuralisme, de la French Theory, d’intersectionnalité et de Judith Butler. J'ai hâte de me mettre au boulot. Parce que je ne peux pas m'en empêcher, je vais en profiter pour parler du fait que le genre est un concept culturel à part entière et que croire que le genre est naturel – c’est déjà ne pas faire la différence entre sexe et genre – et c’est avoir une pensée naturaliste. Réduire l’humain à la nature c’est assigner les femmes et les hommes à des rôles sociaux spécifiques en raison de leurs prétendues caractéristiques biologiques et reproductives. C’est occulter les processus sociaux, culturels, historiques, psychiques, par lesquels les identités sexuelles et de genre sont produites, et ainsi oublier que la domination d’un genre sur l’autre est tout sauf le fruit de la nature. J’arrête de faire la fémen et ferme cette parenthèse.
J'arrive à récif à 4h20 du matin et la galère commence : je ne peux pas retirer d’argent, ni avec ma carte principale, ni avec mon autre carte, ni avec mon autre autre carte que maman m'a prêté. D'ailleurs sa voix fait écho dans ma tête : « tu veux pas partir avec des devises locales ? » me disait-elle. « Tu devrais aller chercher des reais au vieux port ». Et moi j'avais la flemme, je me disais quand même avec trois cartes bancaires je devrais bien m'en sortir. Putain tu parles, ça m'a pris 1h pour retirer 100 balles. Il a fallu que je fasse cinq guichets, de plusieurs banques différentes, et je vous laisse imaginer l'angoisse à ce moment-là. Mais comment je vais faire sans argent dans ce pays ? j'avais envie de faire demi-tour. Déjà. Parce que les galères en voyage se finissent généralement bien, j’ai fini par arriver à mes fins. Je m’occupe ensuite du taxi. La personne avec qui je m'étais calée, salariée de la poussada où je me rendais, ne répondait pas. Je l’appelle, lui envoie des messages en anglais parce qu’à ce stade là je n’ai plus l’énergie de parler portugais, mais aucunes news. Finalement, je pointe le bout de mon nez à l’extérieur de l’aéroport. Je sens la chaleur humide, il est 5h30 du matin il fait jour comme s'il était 14h. Je me permets quand même 10 secondes pour lever la tête et regarder où j'ai atterri. Il y a des palmiers, il y a des gens qui ont l'air sympa et qui discutent entre eux, et je suis bien. J’alpague un mec avec une chemise hawaïenne, 10 kilos en trop et un sourire plutôt humain « você se chama Andrei ? nao ? estou esperando algem que se chama asi ». Le mec ne voit pas de qui je parle, mais il me demande où je vais et d'où je viens, ce que je fais ici… il me montre même des photos de son séjour à Paris. Bref on commence à faire causette. Il me branche avec un taximan pour m'amener là où je vais pour 10 reais de moins que prévu avec Andrei. Je le sens bien, j'accepte, même si j'ai absolument toute mon existence entre les mains, et maintenant entre celles de ce vieux taximan que je connais pas. Le mec à la chemise hawaiienne a quand même eu le temps de me dire qu'il a adoré Paris, et de me demander si j'avais un Instagram (non, je ne suis pas trop réseaux), un WhatsApp (non, je dois y aller), et de me dire qu’il espère qu'on se reverra. Je suis sortie de l'aéroport depuis 10 minutes, ça commence bien. J’ai hâte de maîtriser la langue suffisamment pour envoyer bouler correctement.
Je sais pas si vous voyez cette sensation magnifique des moments en taxi quand tu arrives dans un endroit qui est nouveau et que le jour se lève. Je posais mon regard sur les immenses immeubles bourgeois du bord de mer et les gars au pied qui font la manche, je me disais que bientôt je connaîtrais ces quartiers, je saurais me repérer et ce sera un peu chez moi. Je crois que j'ai hâte. Le mec me dépose, on blague 5 minutes, il est super bienveillant et il attend que je rentre pour redémarrer. Arrivée à la Poussada je raconte à la meuf de l'accueil que le gars qui devait venir me chercher n'est jamais arrivé, on rigole toutes les deux comme des baleines. Je ne sais pas pourquoi, mais les gens rigolent beaucoup ici. J’ai à peine le temps de prendre une douche qu’on toque à ma porte pour me dire que c'est l'heure du petit déj. Des fruits, des jus de fruits, des gâteaux et surtout, SURTOUT, la galette de tapioca. Putains cette galette, si elle savait, ça fait 3 ans que je l'attendais. Je pense que c'est une des choses qui m'a le plus manqué au Brésil. Les galettes de tapioca. Ca m'a rappelé ma première colocation avec Régiane, la brésilienne qui faisait ses études d’anthropologie à Toulouse, et puis toutes ces autres galettes qu’on se faisait avec Yansé, les matins à Fortaleza.
Je suis retournée finir ma nuit, me suis réveillé à 15h et là j'avoue j'étais un peu paralysée. Il était l'heure d'être une grande fille et de sortir seule dans la rue, avec tout ce qu'on te dit sur le danger au Brésil. Vraiment j'avais pas envie. Affronter le regard de l'autre, chercher son chemin, avoir le nez en l'air, ne pas maîtriser l’environnement et les codes culturels implicites, ne pas regarder son téléphone. Je prends mon courage deux demain, je m’habille comme une hippie discrète, armée de mes tongues et de mon paréo, je demande ma route à la nana de l’acceuil, et je pars me balader, direction la mer. J’ai dû marcher une heure. C'était beaucoup trop beau et en même temps vachement ghetto. Je cherche un petit café au bord de mer, mais ca n’existe pas. Là-bas, le bord de mer est réservé aux élites avec leurs immenses immeubles et aux hôtels de luxe. Au bord de l’eau, il y a seulement des petites bicoques en bois, qui servent des jus et des noix de cocos. J’ai réalisé que je pouvais aller me faire foutre avec mon fantasme de café au bord de l’eau, où je pourrais brancher mon ordi en wifi pour travailler, boire du thé vert et profiter de la clim tout en mangeant des buddha bols végé. Et non, c’est pas Paris ici. Finito.
Quand je suis rentrée à l'hôtel, la gérante m'attendait. Elle m'a proposé de m'asseoir à sa table et puis on a papoté : « alors, tu viens faire tes études ici ? aaah la psychologie interculturelle, mais c’est super ! ». Elle m'a demandé mon WhatsApp, juste pour prendre des nouvelles de quand je quitterai la Poussada, et pour être sûre que j'arriverai bien dans ma coloc, parce que elle aussi, elle se fait du souci pour moi. Je me suis sentie super accueillie. Bon, j’ai surtout senti qu’il allait être urgent de progresser en portugais, j’avoue.
A l’heure où je vous parle il est 2h40 heure française, c'est samedi soir, et il y a une énorme teuf dans le bar d'en face. Ma chambre est super bien placée, j’ai l’impression d’être à la place du DJ ! sauf que lui, il passe des vieux remix de ABBA version David Guetta. C’est vrai qu'on n'a pas le même rapport à la culture du silence, du calme et du tapage nocturne. Je vais mettre mes meilleures boules Quies et vous dire à très vite,
Abrazos
12 notes
·
View notes
Text
Bien reçu ton long message - As-tu reçu notre réponse ? Bisous
Arrivée - 8 novembre 2020
Les amis, la famille, les curieux qui me lisent,
Je me suis enfin décidée. Oui je vais faire un blog et oui, ce sera un tumblr. Je suis la première étonnée que cette plateforme de microblogging existe encore. Personnellement, je l'utilisais quand j'avais 9 ans, mais j'adorais. Cette plateforme a le mérite de permettre de combiner la publication de textes (évidemment) mais aussi de vidéos, des photos, d’enregistrements… autant de supports que j’ai envie d’exploiter.
Je suis à peine arrivée et j'ai déjà pourtant tellement de choses à raconter. Si j'avais voulu bien faire les choses, j'aurais commencé ce blog avant le départ, parce qu’avant le départ ça fait partie du voyage. A ce stade, je pense que c'était bien plus intense que les mois que je m’apprête à vivre. Je lisais je ne sais plus quel texte d'une de mes profs, rappelant que la migration, c’est avant tout une séparation. Et putain je confirme. Le plus dur ce n’est pas tellement l’atterrissage, mais le décollage. C’est de dire au revoir, de préparer le départ, et de faire ça bien. Rendre son appartement, confier son chat, être en itinérance, sans maison, regarder ses proches et savoir que c’est la dernière fois avant un moment. J’ai déjà le sentiment d’avoir entamé le processus d’interculturation et de ne plus être tout à fait la même qu'avant tous ces préparatifs.
Ainsi papa et maman m'ont tous les deux accompagnée à l'aéroport. J'avais un peu le sentiment de faire ma rentrée des classes, avec mon cartable tout neuf et mes stylos brûlant de l'envie d'écrire, ma dizaine de bouquins universitaires, ma bible des huiles essentielles, mes carnets de dessin, mes feuilles canson, mes pinceaux et mes crayons. J'ai emmené des auteurs et des autrices qui sont importants pour moi, allants des théories psychanalytiques à celles intersectionnelles, en passant par des ouvrages féministes et antipsychiatriques. Avec eux je me sens moins seule et j'ai vraiment l'impression d'avoir du pain sur la planche. Chaque livre regorge de références qui me donnent envie d’approfondir davantage. À chaque fois que j'en entame un, c'est comme des poupées russes, une boîte de Pandore ou de chocolat. C'est surprenant, c'est passionnant et c'est infini.
Me voilà donc arrivée à l'aéroport, on peut mieux accompagnée, plus prête que jamais, avec une hâte suffisamment immense pour écraser la peur du départ. Il aurait fallu me péter les deux jambes pour me faire rester. Je quitte papa et maman c'est super émouvant. Je me sens un peu comme dans un parc d’attraction, au moment où tu choisis de faire ce de manège effrayant, que tu montes sur un siège, qu’on t’y attache, et qu’il monte doucement à 20 mètres de haut. Je me sentais à ce moment-là, engagée, dans l’impossibilité de faire marche arrière, pendant les deux secondes de trop que le manège prend avant de céder, deux secondes suffisantes pour se dire « putain, pourquoi j’ai fait ca ? ».
À chaque contrôle des douanes j'ai un peu peur, qu'on me dise qu'il me manque un document, que mon visa n'est pas bon, que les frontières viennent de fermer. Tu parles, le premier gars des douanes à qui je file mon passeport me sors un truc du genre « oh sympa vous partez avec un PVT ? moi aussi j’aimerais bien aller au Brésil pendant un an, hein Roger ? ». Bref le marseillais déconne et je me dis que je me suis vraiment angoissée pour rien. Ensuite ça s’enchaine, j'arrive à Lisbonne, je cherche la porte d'embarquement pour Recife je me visse devant, je prends racine. J’y suis. Et je ne suis pas la seule, c'est le bordel devant la porte et dans l'avion c'est pareil. On met une éternité à s'asseoir. Ca bavarde, ca change de place, ca négocie. Les stewards font leurs maîtres d'école, demandent aux gens d'arrêter de discuter, de s'asseoir et de se calmer, qu'on décolle enfin. Visiblement, je ne suis pas la seule à faire ma rentrée des classes. Je me trouve une banquette où il n'y a personne à côté, pique les couvertures autour de moi, et ouvre ce livre sur les théories en études de genre d’Eléonore Lépinard et Marylène Lieber. Ça m’absorbe. Ça parle du matérialisme marxiste, de post-structuralisme, de la French Theory, d’intersectionnalité et de Judith Butler. J'ai hâte de me mettre au boulot. Parce que je ne peux pas m'en empêcher, je vais en profiter pour parler du fait que le genre est un concept culturel à part entière et que croire que le genre est naturel – c’est déjà ne pas faire la différence entre sexe et genre – et c’est avoir une pensée naturaliste. Réduire l’humain à la nature c’est assigner les femmes et les hommes à des rôles sociaux spécifiques en raison de leurs prétendues caractéristiques biologiques et reproductives. C’est occulter les processus sociaux, culturels, historiques, psychiques, par lesquels les identités sexuelles et de genre sont produites, et ainsi oublier que la domination d’un genre sur l’autre est tout sauf le fruit de la nature. J’arrête de faire la fémen et ferme cette parenthèse.
J'arrive à récif à 4h20 du matin et la galère commence : je ne peux pas retirer d’argent, ni avec ma carte principale, ni avec mon autre carte, ni avec mon autre autre carte que maman m'a prêté. D'ailleurs sa voix fait écho dans ma tête : « tu veux pas partir avec des devises locales ? » me disait-elle. « Tu devrais aller chercher des reais au vieux port ». Et moi j'avais la flemme, je me disais quand même avec trois cartes bancaires je devrais bien m'en sortir. Putain tu parles, ça m'a pris 1h pour retirer 100 balles. Il a fallu que je fasse cinq guichets, de plusieurs banques différentes, et je vous laisse imaginer l'angoisse à ce moment-là. Mais comment je vais faire sans argent dans ce pays ? j'avais envie de faire demi-tour. Déjà. Parce que les galères en voyage se finissent généralement bien, j’ai fini par arriver à mes fins. Je m’occupe ensuite du taxi. La personne avec qui je m'étais calée, salariée de la poussada où je me rendais, ne répondait pas. Je l’appelle, lui envoie des messages en anglais parce qu’à ce stade là je n’ai plus l’énergie de parler portugais, mais aucunes news. Finalement, je pointe le bout de mon nez à l’extérieur de l’aéroport. Je sens la chaleur humide, il est 5h30 du matin il fait jour comme s'il était 14h. Je me permets quand même 10 secondes pour lever la tête et regarder où j'ai atterri. Il y a des palmiers, il y a des gens qui ont l'air sympa et qui discutent entre eux, et je suis bien. J’alpague un mec avec une chemise hawaïenne, 10 kilos en trop et un sourire plutôt humain « você se chama Andrei ? nao ? estou esperando algem que se chama asi ». Le mec ne voit pas de qui je parle, mais il me demande où je vais et d'où je viens, ce que je fais ici… il me montre même des photos de son séjour à Paris. Bref on commence à faire causette. Il me branche avec un taximan pour m'amener là où je vais pour 10 reais de moins que prévu avec Andrei. Je le sens bien, j'accepte, même si j'ai absolument toute mon existence entre les mains, et maintenant entre celles de ce vieux taximan que je connais pas. Le mec à la chemise hawaiienne a quand même eu le temps de me dire qu'il a adoré Paris, et de me demander si j'avais un Instagram (non, je ne suis pas trop réseaux), un WhatsApp (non, je dois y aller), et de me dire qu’il espère qu'on se reverra. Je suis sortie de l'aéroport depuis 10 minutes, ça commence bien. J’ai hâte de maîtriser la langue suffisamment pour envoyer bouler correctement.
Je sais pas si vous voyez cette sensation magnifique des moments en taxi quand tu arrives dans un endroit qui est nouveau et que le jour se lève. Je posais mon regard sur les immenses immeubles bourgeois du bord de mer et les gars au pied qui font la manche, je me disais que bientôt je connaîtrais ces quartiers, je saurais me repérer et ce sera un peu chez moi. Je crois que j'ai hâte. Le mec me dépose, on blague 5 minutes, il est super bienveillant et il attend que je rentre pour redémarrer. Arrivée à la Poussada je raconte à la meuf de l'accueil que le gars qui devait venir me chercher n'est jamais arrivé, on rigole toutes les deux comme des baleines. Je ne sais pas pourquoi, mais les gens rigolent beaucoup ici. J’ai à peine le temps de prendre une douche qu’on toque à ma porte pour me dire que c'est l'heure du petit déj. Des fruits, des jus de fruits, des gâteaux et surtout, SURTOUT, la galette de tapioca. Putains cette galette, si elle savait, ça fait 3 ans que je l'attendais. Je pense que c'est une des choses qui m'a le plus manqué au Brésil. Les galettes de tapioca. Ca m'a rappelé ma première colocation avec Régiane, la brésilienne qui faisait ses études d’anthropologie à Toulouse, et puis toutes ces autres galettes qu’on se faisait avec Yansé, les matins à Fortaleza.
Je suis retournée finir ma nuit, me suis réveillé à 15h et là j'avoue j'étais un peu paralysée. Il était l'heure d'être une grande fille et de sortir seule dans la rue, avec tout ce qu'on te dit sur le danger au Brésil. Vraiment j'avais pas envie. Affronter le regard de l'autre, chercher son chemin, avoir le nez en l'air, ne pas maîtriser l’environnement et les codes culturels implicites, ne pas regarder son téléphone. Je prends mon courage deux demain, je m’habille comme une hippie discrète, armée de mes tongues et de mon paréo, je demande ma route à la nana de l’acceuil, et je pars me balader, direction la mer. J’ai dû marcher une heure. C'était beaucoup trop beau et en même temps vachement ghetto. Je cherche un petit café au bord de mer, mais ca n’existe pas. Là-bas, le bord de mer est réservé aux élites avec leurs immenses immeubles et aux hôtels de luxe. Au bord de l’eau, il y a seulement des petites bicoques en bois, qui servent des jus et des noix de cocos. J’ai réalisé que je pouvais aller me faire foutre avec mon fantasme de café au bord de l’eau, où je pourrais brancher mon ordi en wifi pour travailler, boire du thé vert et profiter de la clim tout en mangeant des buddha bols végé. Et non, c’est pas Paris ici. Finito.
Quand je suis rentrée à l'hôtel, la gérante m'attendait. Elle m'a proposé de m'asseoir à sa table et puis on a papoté : « alors, tu viens faire tes études ici ? aaah la psychologie interculturelle, mais c’est super ! ». Elle m'a demandé mon WhatsApp, juste pour prendre des nouvelles de quand je quitterai la Poussada, et pour être sûre que j'arriverai bien dans ma coloc, parce que elle aussi, elle se fait du souci pour moi. Je me suis sentie super accueillie. Bon, j’ai surtout senti qu’il allait être urgent de progresser en portugais, j’avoue.
A l’heure où je vous parle il est 2h40 heure française, c'est samedi soir, et il y a une énorme teuf dans le bar d'en face. Ma chambre est super bien placée, j’ai l’impression d’être à la place du DJ ! sauf que lui, il passe des vieux remix de ABBA version David Guetta. C’est vrai qu'on n'a pas le même rapport à la culture du silence, du calme et du tapage nocturne. Je vais mettre mes meilleures boules Quies et vous dire à très vite,
Abrazos
12 notes
·
View notes
Text
Arrivée - 8 novembre 2020
Les amis, la famille, les curieux qui me lisent,
Je me suis enfin décidée. Oui je vais faire un blog et oui, ce sera un tumblr. Je suis la première étonnée que cette plateforme de microblogging existe encore. Personnellement, je l'utilisais quand j'avais 9 ans, mais j'adorais. Cette plateforme a le mérite de permettre de combiner la publication de textes (évidemment) mais aussi de vidéos, des photos, d’enregistrements… autant de supports que j’ai envie d’exploiter.
Je suis à peine arrivée et j'ai déjà pourtant tellement de choses à raconter. Si j'avais voulu bien faire les choses, j'aurais commencé ce blog avant le départ, parce qu’avant le départ ça fait partie du voyage. A ce stade, je pense que c'était bien plus intense que les mois que je m’apprête à vivre. Je lisais je ne sais plus quel texte d'une de mes profs, rappelant que la migration, c’est avant tout une séparation. Et putain je confirme. Le plus dur ce n’est pas tellement l’atterrissage, mais le décollage. C’est de dire au revoir, de préparer le départ, et de faire ça bien. Rendre son appartement, confier son chat, être en itinérance, sans maison, regarder ses proches et savoir que c’est la dernière fois avant un moment. J’ai déjà le sentiment d’avoir entamé le processus d’interculturation et de ne plus être tout à fait la même qu'avant tous ces préparatifs.
Ainsi papa et maman m'ont tous les deux accompagnée à l'aéroport. J'avais un peu le sentiment de faire ma rentrée des classes, avec mon cartable tout neuf et mes stylos brûlant de l'envie d'écrire, ma dizaine de bouquins universitaires, ma bible des huiles essentielles, mes carnets de dessin, mes feuilles canson, mes pinceaux et mes crayons. J'ai emmené des auteurs et des autrices qui sont importants pour moi, allants des théories psychanalytiques à celles intersectionnelles, en passant par des ouvrages féministes et antipsychiatriques. Avec eux je me sens moins seule et j'ai vraiment l'impression d'avoir du pain sur la planche. Chaque livre regorge de références qui me donnent envie d’approfondir davantage. À chaque fois que j'en entame un, c'est comme des poupées russes, une boîte de Pandore ou de chocolat. C'est surprenant, c'est passionnant et c'est infini.
Me voilà donc arrivée à l'aéroport, on peut mieux accompagnée, plus prête que jamais, avec une hâte suffisamment immense pour écraser la peur du départ. Il aurait fallu me péter les deux jambes pour me faire rester. Je quitte papa et maman c'est super émouvant. Je me sens un peu comme dans un parc d’attraction, au moment où tu choisis de faire ce de manège effrayant, que tu montes sur un siège, qu’on t’y attache, et qu’il monte doucement à 20 mètres de haut. Je me sentais à ce moment-là, engagée, dans l’impossibilité de faire marche arrière, pendant les deux secondes de trop que le manège prend avant de céder, deux secondes suffisantes pour se dire « putain, pourquoi j’ai fait ca ? ».
À chaque contrôle des douanes j'ai un peu peur, qu'on me dise qu'il me manque un document, que mon visa n'est pas bon, que les frontières viennent de fermer. Tu parles, le premier gars des douanes à qui je file mon passeport me sors un truc du genre « oh sympa vous partez avec un PVT ? moi aussi j’aimerais bien aller au Brésil pendant un an, hein Roger ? ». Bref le marseillais déconne et je me dis que je me suis vraiment angoissée pour rien. Ensuite ça s’enchaine, j'arrive à Lisbonne, je cherche la porte d'embarquement pour Recife je me visse devant, je prends racine. J’y suis. Et je ne suis pas la seule, c'est le bordel devant la porte et dans l'avion c'est pareil. On met une éternité à s'asseoir. Ca bavarde, ca change de place, ca négocie. Les stewards font leurs maîtres d'école, demandent aux gens d'arrêter de discuter, de s'asseoir et de se calmer, qu'on décolle enfin. Visiblement, je ne suis pas la seule à faire ma rentrée des classes. Je me trouve une banquette où il n'y a personne à côté, pique les couvertures autour de moi, et ouvre ce livre sur les théories en études de genre d’Eléonore Lépinard et Marylène Lieber. Ça m’absorbe. Ça parle du matérialisme marxiste, de post-structuralisme, de la French Theory, d’intersectionnalité et de Judith Butler. J'ai hâte de me mettre au boulot. Parce que je ne peux pas m'en empêcher, je vais en profiter pour parler du fait que le genre est un concept culturel à part entière et que croire que le genre est naturel – c’est déjà ne pas faire la différence entre sexe et genre – et c’est avoir une pensée naturaliste. Réduire l’humain à la nature c’est assigner les femmes et les hommes à des rôles sociaux spécifiques en raison de leurs prétendues caractéristiques biologiques et reproductives. C’est occulter les processus sociaux, culturels, historiques, psychiques, par lesquels les identités sexuelles et de genre sont produites, et ainsi oublier que la domination d’un genre sur l’autre est tout sauf le fruit de la nature. J’arrête de faire la fémen et ferme cette parenthèse.
J'arrive à récif à 4h20 du matin et la galère commence : je ne peux pas retirer d’argent, ni avec ma carte principale, ni avec mon autre carte, ni avec mon autre autre carte que maman m'a prêté. D'ailleurs sa voix fait écho dans ma tête : « tu veux pas partir avec des devises locales ? » me disait-elle. « Tu devrais aller chercher des reais au vieux port ». Et moi j'avais la flemme, je me disais quand même avec trois cartes bancaires je devrais bien m'en sortir. Putain tu parles, ça m'a pris 1h pour retirer 100 balles. Il a fallu que je fasse cinq guichets, de plusieurs banques différentes, et je vous laisse imaginer l'angoisse à ce moment-là. Mais comment je vais faire sans argent dans ce pays ? j'avais envie de faire demi-tour. Déjà. Parce que les galères en voyage se finissent généralement bien, j’ai fini par arriver à mes fins. Je m’occupe ensuite du taxi. La personne avec qui je m'étais calée, salariée de la poussada où je me rendais, ne répondait pas. Je l’appelle, lui envoie des messages en anglais parce qu’à ce stade là je n’ai plus l’énergie de parler portugais, mais aucunes news. Finalement, je pointe le bout de mon nez à l’extérieur de l’aéroport. Je sens la chaleur humide, il est 5h30 du matin il fait jour comme s'il était 14h. Je me permets quand même 10 secondes pour lever la tête et regarder où j'ai atterri. Il y a des palmiers, il y a des gens qui ont l'air sympa et qui discutent entre eux, et je suis bien. J’alpague un mec avec une chemise hawaïenne, 10 kilos en trop et un sourire plutôt humain « você se chama Andrei ? nao ? estou esperando algem que se chama asi ». Le mec ne voit pas de qui je parle, mais il me demande où je vais et d'où je viens, ce que je fais ici… il me montre même des photos de son séjour à Paris. Bref on commence à faire causette. Il me branche avec un taximan pour m'amener là où je vais pour 10 reais de moins que prévu avec Andrei. Je le sens bien, j'accepte, même si j'ai absolument toute mon existence entre les mains, et maintenant entre celles de ce vieux taximan que je connais pas. Le mec à la chemise hawaiienne a quand même eu le temps de me dire qu'il a adoré Paris, et de me demander si j'avais un Instagram (non, je ne suis pas trop réseaux), un WhatsApp (non, je dois y aller), et de me dire qu’il espère qu'on se reverra. Je suis sortie de l'aéroport depuis 10 minutes, ça commence bien. J’ai hâte de maîtriser la langue suffisamment pour envoyer bouler correctement.
Je sais pas si vous voyez cette sensation magnifique des moments en taxi quand tu arrives dans un endroit qui est nouveau et que le jour se lève. Je posais mon regard sur les immenses immeubles bourgeois du bord de mer et les gars au pied qui font la manche, je me disais que bientôt je connaîtrais ces quartiers, je saurais me repérer et ce sera un peu chez moi. Je crois que j'ai hâte. Le mec me dépose, on blague 5 minutes, il est super bienveillant et il attend que je rentre pour redémarrer. Arrivée à la Poussada je raconte à la meuf de l'accueil que le gars qui devait venir me chercher n'est jamais arrivé, on rigole toutes les deux comme des baleines. Je ne sais pas pourquoi, mais les gens rigolent beaucoup ici. J’ai à peine le temps de prendre une douche qu’on toque à ma porte pour me dire que c'est l'heure du petit déj. Des fruits, des jus de fruits, des gâteaux et surtout, SURTOUT, la galette de tapioca. Putains cette galette, si elle savait, ça fait 3 ans que je l'attendais. Je pense que c'est une des choses qui m'a le plus manqué au Brésil. Les galettes de tapioca. Ca m'a rappelé ma première colocation avec Régiane, la brésilienne qui faisait ses études d’anthropologie à Toulouse, et puis toutes ces autres galettes qu’on se faisait avec Yansé, les matins à Fortaleza.
Je suis retournée finir ma nuit, me suis réveillé à 15h et là j'avoue j'étais un peu paralysée. Il était l'heure d'être une grande fille et de sortir seule dans la rue, avec tout ce qu'on te dit sur le danger au Brésil. Vraiment j'avais pas envie. Affronter le regard de l'autre, chercher son chemin, avoir le nez en l'air, ne pas maîtriser l’environnement et les codes culturels implicites, ne pas regarder son téléphone. Je prends mon courage deux demain, je m’habille comme une hippie discrète, armée de mes tongues et de mon paréo, je demande ma route à la nana de l’acceuil, et je pars me balader, direction la mer. J’ai dû marcher une heure. C'était beaucoup trop beau et en même temps vachement ghetto. Je cherche un petit café au bord de mer, mais ca n’existe pas. Là-bas, le bord de mer est réservé aux élites avec leurs immenses immeubles et aux hôtels de luxe. Au bord de l’eau, il y a seulement des petites bicoques en bois, qui servent des jus et des noix de cocos. J’ai réalisé que je pouvais aller me faire foutre avec mon fantasme de café au bord de l’eau, où je pourrais brancher mon ordi en wifi pour travailler, boire du thé vert et profiter de la clim tout en mangeant des buddha bols végé. Et non, c’est pas Paris ici. Finito.
Quand je suis rentrée à l'hôtel, la gérante m'attendait. Elle m'a proposé de m'asseoir à sa table et puis on a papoté : « alors, tu viens faire tes études ici ? aaah la psychologie interculturelle, mais c’est super ! ». Elle m'a demandé mon WhatsApp, juste pour prendre des nouvelles de quand je quitterai la Poussada, et pour être sûre que j'arriverai bien dans ma coloc, parce que elle aussi, elle se fait du souci pour moi. Je me suis sentie super accueillie. Bon, j’ai surtout senti qu’il allait être urgent de progresser en portugais, j’avoue.
A l’heure où je vous parle il est 2h40 heure française, c'est samedi soir, et il y a une énorme teuf dans le bar d'en face. Ma chambre est super bien placée, j’ai l’impression d’être à la place du DJ ! sauf que lui, il passe des vieux remix de ABBA version David Guetta. C’est vrai qu'on n'a pas le même rapport à la culture du silence, du calme et du tapage nocturne. Je vais mettre mes meilleures boules Quies et vous dire à très vite,
Abrazos
12 notes
·
View notes