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bondebarras · 7 months
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bondebarras · 1 year
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Avril, le fil
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Les aventures du mois d’avril, sur Bonheur Portatif.
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bondebarras · 1 year
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Les aventures de “One book a day...” seront désormais à suivre sur Bonheur Portatif (et ressembleront plus probablement à “Several books a month...”) (et seront noyées dans un flux d’annotations quotidiennes). Au plaisir de vous y retrouver, néanmoins, Philippe
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“  La génération de Yoshirô croyait qu’il y avait une manière correcte d’éplucher une orange, ou qu’il fallait utiliser une cuillère spéciale pour les pamplemousses, bref, qu’on devait respecter certaines règles quand on mange un fruit. Elle croyait qu’en unifiant et en ritualisant ces bonnes manières, les cellules neutraliseraient le signal d’alarme déclenché par l’acidité. Mais ces astuces tout juste bonnes à berner les mômes ne pouvaient pas tromper la génération de Mumei. Quelle que soit leur façon de manger, le signal caché dans le fruit se mettait immanquablement à retentir. Difficultés à respirer avec le kiwi, langue engourdie au contact du jus de citron... D’ailleurs, les fruits n’étaient pas seuls en cause. Les épinards provoquaient des brûlures d’estomac, et les champignons, des vertiges. Mumei ne pouvait pas oublier une seule seconde que les aliments sont dangereux.”
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ 121
N’investissez pas vos propres limites
Vous sortez du métro Vavin sous une pluie battante, et vous croisez un homme qui se promène sous la pluie, son parapluie sous le bras. Quand vous lui demandez pourquoi il ne l’ouvre pas, il répond : ‘Je n’aime pas me sentir au bout de mes possibilités’.
Se changer en situationniste, allez au 42
Pour régner sur un monde avarié, allez au 58″
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ C’était douloureux mais de lettres en dossiers, de tiroirs en armoires, j’ai lu, rangé, jeté, parfois conservé, remonté calmement le fil de tout un tas d’histoires et découvert que, pour la plupart, elles n’étaient pas toujours aussi tragiques que ce qu’on m’avait raconté. Ils avaient eu des vies difficiles, certes, marquées dans l’enfance, et ça n’était vraiment pas rien, par la guerre. Ils avaient manqué de tout puis travaillé, acheté des voitures, de bonnes moquettes, des linos en promo, des Tupperware, des fours, des livres, des vélos et des machines à laver, entretenu vaguement quelques hobbies, laissé leur porte ouverte et accueilli des étrangers, perdu leurs parents très tôt, rencontré des difficultés, subi inlassablement des choses qui ne leur convenaient pas et marché globalement complètement à côté de leur destin, croyant, comme tous les gens d’origine modeste de leur génération, n’avoir aucun choix en la matière. Ils s’étaient beaucoup fait de mal mais dans l’ensemble, ils étaient restés d’accord sur l’essentiel. Ils nous avaient aimés, poussés, et compte tenu des circonstances, on pouvait dire qu’ils avaient fait de leur mieux.”
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ Or, là précisément où [l’écorce, le cortex] adhère au tronc - le derme, en quelque sorte - les latins ont inventé un second mot qui donne l’autre face, exactement, du premier : c’est le mot liber, qui désigne la partie d’écorce qui sert plus facilement que le cortex lui-même de matériau pour l’écriture. Il a donc naturellement donné son nom à ces choses si nécessaires pour inscrire les lambeaux de nos mémoires : ces choses faites de surfaces, de bouts de cellulose découpés, extraits des arbres, et où viennent se réunir les mots et les images. Ces choses qui tombent de notre pensée, et que l’on nomme des livres. Ces choses qui tombent de nos écorchements, ces écorces d’images et de textes montés, phrasés ensemble.”
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ Au départ, je voulais offrir à ma femme des vacances dignes de ce nom, un beau voyage au soleil. A cet instant, je me suis demandé : quoi de plus précieux que des vacances au soleil ? Et, de ce fait, j’étais désolé, la tournure des événements me désolait. J’ai souhaité du fond du cœur qu’on en finisse avec cette histoire qui ne tenait pas debout, et pourquoi ne tenait-elle pas debout ? en toute logique ? parce que le patron, au milieu de son atelier, qui essuyait maintenant ses mains dans un chiffon imbibé de cambouis, n’avait pas fait son travail.”
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bondebarras · 1 year
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“ Virgil pour sa part avait eu l’outrecuidance de se penser écrivain sans jamais prendre la peine d’entrer dans la littérature française contemporaine, d’y étudier ce qui pouvait bien s’y passer, de la lire. Il s’y appliqua tranquillement, à son rythme, à partir de cette année-là. (...) il prit l’habitude d’ajouter quelques opus véritablement contemporains à ses cueillettes routinières. Et de ce côté les nouvelles n’étaient pas très bonnes, quoique la situation ne fût pas désespérée. Une littérature de la cruauté alliée à divers ânonnements sonorisés dominait le champ des écritures expérimentales, cependant que le gros de la production était encore et toujours orienté d’intrigues œdipiennes prenant l’accent de confessions ou de dévoilements qui eussent dû avoir été préalablement défrichés auprès du psychothérapeute qu’il aurait fallu, mais dans la plupart des cas l’on n’avait visiblement même pas commencé de chercher un tel recours préalable, et malgré la sobriété d’exposés assez convenablement réécrits, on quittait rarement l’univers de la plainte relative à une mère maltraitante, un grand-père héroïque et plusieurs amants sadiques.”
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bondebarras · 1 year
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“ Il y a les macchabées locaux, les contes d’horreur mort-nés, les petits faits divers sans envergure, et il y a les affaires qui “prennent”. Comment passe-t-on de l’entrefilet, parcouru d’un œil distrait dans le journal du soir, au drame national qui occupe les médias pendant des semaines ?    Un fait divers émerge, naît à la conscience publique, parce qu’il se trouve à l’intersection d’une histoire, d’un terrain médiatique, d’une sensibilité et d’un contexte politique. (...) Ces convulsions horrifiques et baroques ne flattent pas tant la perversité du lecteur qu’elles le purgent, comme une catharsis, en l’aidant à surmonter les traumatismes du temps et à apprivoiser la mort.”
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bondebarras · 1 year
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“ La journée d’école disparaissait derrière moi et la soirée à venir n’existait pas, j’étais entièrement présent dans l’acte de jouer, dans les actions qui se déroulaient à travers ces saynètes miniatures. C’etait le pacte fou que je n’arrivais plus à passer ces temps-ci. Je n’arrivais plus à me raconter des histoires et, même lorsqu’il m’arrivait de le faire, je n’y croyais plus vraiment. Cette part de magie était en train de me quitter. Pourquoi cette forme d’émerveillement s’étiolait-elle à mesure que l’on vieillissait ? J’avais essayé d’entretenir ce charme enchanteur en immergeant ma vie d’adulte dans la littérature et la création artistique. Elles étaient finalement le prolongement le plus naturel de ces jeux d’enfants, et cela avait marché un temps. Mais, même durant cette période, les choses n’avaient jamais égalé en intensité le bonheur simple et légitime de croire à mes récits d’autrefois.”
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bondebarras · 1 year
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“ Aujourd’hui, écrire voyage et paysages ne peut plus se faire à l’abri de la rumeur géopolitique du monde. Je ne sais pas exactement ce que doit être une écriture contemporaine aussi généreuse et précise que celle de Bouvier, mais je la vois différente. Pour moi, elle sera plus blanche encore et d’une ironie plus grinçante. Pour rendre compte du regard que les indigènes posent sur moi, possible que j’aie besoin de la fiction. (...)    Bruce Chatwin a écrit un livre qui s’appelle Qu’est-ce que je fais là. Plus d’une fois sous la plume de Nicolas se trouve la même expression. Chez l’un et chez l’autre, elle surgit quand ils se sentent perdus à l’autre bout de leur voyage. Désormais cette question se pose à nous non pas à l’arrivée, mais au départ déjà.”
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bondebarras · 1 year
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“ Il aurait fallu pouvoir tout mettre dans un livre, léger, complet, facile à emporter en cas d’incendie et qui fonctionnerait comme la molaire permettant de reconstituer le dinosaure entier. Un registre de visages, de prénoms et d’histoires. Les vidéos reçues, les photographies perdues, les requêtes pour des appartements que je n’ai pas obtenus ou que j’ai déjà quittés. Les rues de quelques villes, le ciel en fin de journée - celui des poèmes de Marthe D., cette lumière, vers huit heures du soir en juillet, qui décompose les gestes comme s’ils étaient des phrases et donne l’impression de vivre dans un roman. Les livres que j’ai lus, ceux que j’ai lus en partie et ceux que je n’ai pas lus. La voix de mon filleul, les expressions de ma mère, les événements du monde, les personnes que je n’ai pas connues. Ce qui n’a pas laissé de traces, ou très peu, juste assez pour souligner le manque. Ce qui n’est jamais arrivé et que je voudrais ne pas voir disparaître. Certains silences. Enregistrer un mouvement, l’étrangeté générale qu’il y a à vivre quand on y pense. Mais s’il avait fallu écrire ce livre en parallèle, j’aurais mis des années à vider l’appartement.”
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bondebarras · 1 year
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C’est écrit sur les murs
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Un grand merci à David Pontille et ses complices de Scriptopolis de publier aujourd’hui ma petite contribution à leur excellente entreprise de collecte de nos traces écrites. Un site que je vous invite évidemment à découvrir et à explorer.
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bondebarras · 1 year
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“ Au début du vingt et unième siècle, nous sommes dans l’impossibilité de nous trouver un “réel” sur lequel nous accorder : même les récits de la fin du monde ne parviennent plus à nous réunir. C’est dans cette intense fragmentation que nous cherchons les termes d’une vie commune.”
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ Nous partageons au quotidien différentes pratiques sans solution de continuité entre l’art et la vie : nous racontons des histoires, jouons aux pirates, interprétons un personnage de théâtre, un rôle social, nous faisons des projets, mentons, délirons, rêvons, parlons aux fantômes ou aux anges, communiquons avec le règne végétal, animal, lisons l’avenir dans les tarots, dans les astres, jetons des sorts, écrivons des romans, etc. On pourrait penser qu’il existe une nette différence entre toutes ces pratiques. Leur point commun est qu’il y est fait usage de la fiction, qui, comme la divination, fait être ce qui est dit.”
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bondebarras · 1 year
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One book a day...
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“ C’est ma peur, la grande excavatrice. Ma grande peur faite de toutes mes peurs enfantines et adolescentes, la peur d’Anne, la peur de Florence, la peur de Muriel, la peur de Delphine, la peur du gros Lambert, la peur de Monsieur Trossard, la peur de Monsieur Benneteau, la peur de Monsieur Andrillon, toutes ces peurs tournent furieusement, férocement, comme des mèches de tarières, comme des foreuses, elles sapent le sol sous mes pieds, le monde disparaît avec moi dans le puits qui m’avale, mon vertige n’est que la forme de son évanouissement.”
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