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BON SANG D'BANZAI
15 posts
IL Y A DES TEXTES QUI ONT DES COUILLES
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bonsangdbanzai-blog · 6 years ago
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naniquolas
Je suis dans cette grande maison que j’aime malgré moi, avec ses vieux meubles et son vieil escalier, avec la chambre d’enfant qu’on voulait repeindre de toutes les couleurs. Chaque jour les murs craquent avec des chuchotements tristes, et ma femme ne les entend pas. Mon fils a posé des questions auxquelles je n’avais pas les réponses. Hier, la grande poutre s’est fendue au milieu. J’ai senti battre mon cœur dans ma poitrine et j’ai cru qu’il allait s’échapper sans moi. Cela fait quelque temps qu’avec mon cœur cela ne va plus bien. On se parle de moins en moins. Pour rassurer mon cœur je suis allé dans le placard chercher du plâtre et de l’enduit et, toute la journée, j’ai colmaté. Mon fils me suivait, étonné et attentif. Il s’appliquait à colmater, lui aussi, il imitait mes gestes. Sans poser de questions. Peut-être qu’il a compris qu’on n’a pas le droit d’y penser. Pendant que je colmatais, ma femme lisait dans le canapé. J’avais peur que le livre se craquèle, s’effrite et lui tombe des mains. Ça l’aurait rendu folle, je pense. Mais non, le livre restait tranquillement posé sur le ventre rond de ma femme, toutes les lettres bien en place, rangées dans le bon ordre. Ce matin, mon fils est dans sa chambre et ma femme, encore, lit sur le canapé. Je prends mon petit déjeuner. Le ronronnement distant de la machine à laver vient épaissir doucement l’atmosphère, un peu comme de la neige, et on dirait que le temps se dilue. Je regarde le jour qui perce à travers la grande faille dans le mur du fond. Je verse le café dans la tasse. Mon cœur se tient tranquille. Je sais qu’il y a quelque chose, mais il ne veut pas en parler. Il me laisse boire mon café. Peut-être qu’il a compris qu’on n’a pas le droit d’y penser.
​naniquolas
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bonsangdbanzai-blog · 6 years ago
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Sardine
Il n’avait jamais visiter 
la ville 
mais le soleil 
oui 
il avait le temps pour
recommencer
sa vie 
et son travaille 
Sardine
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bonsangdbanzai-blog · 6 years ago
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Khalid EL Morabethi
La réponse dans la chambre froide. Ce qui ne me tue pas me rend stupide. Ça m’oblige à la redire. Ça m’oblige à la refaire. Je mets le point d’interrogation avant la question.
Sérieusement. C’est pas mal. Cracher des os et des plumes, c’est un projet pas mal. Ce qui me tue me rend pas mal. Un fantôme logique. Normal. Pas mal.
Il faut plus d’espace. Dévorer toute la décoration intérieure et la remplacer par de la visite. Ce qui me tue me rend une nouvelle architecture. Il faut du ciment et du sable pour renforcer le dos, la carapace, l'ouverture. Ce qui me tue me rend une nouvelle structure. Ce qui me tue me rend une nouvelle créature.
La réponse, la question, le visiteur. Nous sommes dans l’objet, mais nous sommes libres
Khalid EL Morabethi
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Yannick Torlini
il ne vous reste qu’à, reculer, qu’à reculer un peu plus et toujours il ne vous reste qu’à. reculer encore il ne vous reste, qu’à reculer il ne vous reste, et vers la sortie la fin de. il ne vous reste, vers la sortie le dehors de, vous-mêmes à reculer vous la sortie toujours à, fuir, ce qui chaque jour vous rattrape pourtant. à finir sans cesse et sans jamais, il ne vous reste, ce chemin en sens inverse vos, devenir-terre vos, absences lorsque plus rien n’a de sens plus rien, n’a de sens plus rien n’a de, sens, sinon. reculer. reculer encore. reculer fuir. plus rien n’a de : sens. à finir sans cesse vous. vous demandez, quelle pourrait être votre : place. à finir sans cesse
de ne pas
de
ne jamais
ne plus
ne ressasser ni
encore jamais
ne plus ne
pas.
vos langues trébuchent sur vos os empilés vos, os, sur, vos langues, empilés trébuchent vos, langues vos os, sur empilés, trébuchent sur, langues os vos vos langues, os, trébuchent empilés sur trébuchent, vos langues vos os, trébuchent sur, vos langues vos os, empilés sur, trébuchent. il s’agit de le supporter, pourtant.
Yannick Torlini
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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drqueenb
I was Top Gun. The best shot, the one in a careertime, the needle in the haystack, the bright eccentric in the sea of dull brains, the fastest firefly of a tired swarm on a cold night.
Then, I missed my target. Or the target dodged me. And I was left for a long time in the battefield, scared for my life and afraid to waste my last shot on another uncertain quarry.
I am still there. The lost fighter of a now invisible battle. Facing the mirror, I see my features, face and flesh, and I connect a few new dots while failing, once again, to capture the whole figure.
Tomorrow, I will wait some more because it is better to wait than to fight shadows. Or will I at last try to change the rules of engagement and truly bet on me, take the chance and start anew with all the old I still know?
I become the best wing|wo|man. This means that I go slower, less ordered, more down to earth, lonely in the biggest city while in unexpectedly good company, feeling the love in my chest. With the help of others, I don’t give up on myself.
drqueenb
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Carolina Abi
yo trabajo.
Me apasionan los dinosaurios.
condenado diariamente
Voy a escribir algo
mierda.
Carolina Abi 
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Samuel Rochery
Le droïde de protocole dans Star Wars s’appelle C-3PO en anglais. Pour l’anecdote, la prononciation française dans la version française de la saga s’adapte au mouvement des lèvres des acteurs qui appellent le droïde C-3PO par son nom de droïde francisé Z-6PO. Officiellement. Sauf qu’on peut trouver que le degré d’aperture de la prononciation du « z » tout seul [zɛd] en français correspond moyennement au degré d’aperture d’un « c » prononcé en anglais [ci] ; le [ce] français est encore plus proche. Pourquoi se compliquer. Le droïde à la française devrait s’appeler et s’écrire C-6PO, selon la « loi » primordialement choisie par le cinéaste de la fidélité visuelle à la bouche en traduction phonétique. Et c’est probablement le destin poétique d’un personnage sachant parler un nombre fabuleux de langues, que d’autoriser toutes les histoires possibles (et donc les orthographes) de son propre nom en toutes sortes d’idiolectes attentifs, aussi solitairement sonore (« comment traduire son nom ? » étant toute sa question, et la seule, comme en poésie) qu’il est un genre de code de sécurité explosé – jusqu’à la volatilisation de la douleur ou la communauté.
​Samuel Rochery
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Maël Guesdon
Tout au bout d’une impasse. Un groupe de neuf chiens identiques. Un bureau. Un arbre encore vivant. Des planches. Une vis. Un lit posé à la verticale contre le mur.
Il y a deux possibilités éventuellement compatibles : soit nous entrons soit nous sortons. Si nous entrons, nous caressons les chiens. Si nous sortons, nous fuyons – les chiens sont à nos trousses.
Si nous rêvons, nous caressons les chiens pour éviter de fuir.
Tout au bout du bout de l’impasse, un dixième chien identique entre et sort du groupe.
Maël Guesdon
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Chihiro Ren
以前 スパイダーマンに 命を救われたんだ
ありがとうございます。
人生は美しい。
私の頭はKim Kardashianのように見えます。
しかし。
私は長い間ここに住んでいます。
ある日、私は何のようにも見えません。
寝ることにするわ
Chihiro Ren
traduction 
Spiderman m'avait sauvé la vie avant Merci beaucoup La vie est belle Ma tête ressemble à Kim Kardashian. Cependant J'ai vécu ici pendant longtemps. Un jour, je ne vois plus rien. Je vais aller me coucher.
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Charles Pennequin
Je ne suis plus moi. Ou bien je n'y suis plus. Ça me ressemble. De plus être moi c'est tout à fait lui. On n'en sort pas. On sort pas de soi. Que très rarement. Pour faire ses petits. On sort des morts de soi. Puis après on revient. On revient à soi comme on revient de rien. Et c’est là qu’ils disent qu’il est revenu à lui. On a cru le perdre. Ne le laissez jamais seul. Il ferait des bêtises. Déjà il a fait la bêtise de se trouver dedans. On ne sait même pas dans quels dedans il a traîné. Ce fut un dédale de dedans. Avec des détournements de droit à lui-même. Car il n’avait pas tous les crédits pour faire fonctionner le bazar. À moins que ça ne soit des clés. En tout cas il souffrait d’un manque d’autorisation. À qui fallait-il montrer patte blanche dans ce cas précis. C’est ce qu’on s’est tous demandé. Car à ce moment-là on a trouvé qu’ils abusaient. À ce moment précis quelqu’un a lancé C’est fort de café. Et puis il s’est tu. Personne n’a renchérit. Même celui qui se trouvait le plus sur la brêche. On attendait tous le responsable. Qui donc avait la responsabilité des clés. Qui doit éteindre toutes les loupiotes en partant. Il faudrait organiser une réunion pour faire le point. On ne sait pas qui est vraiment responsable là-dedans. Il va falloir faire tomber des têtes mais ça ne sera pas du tout une mince affaire. Il va falloir remonter les manches se dit-il. Ou c’est un autre qui a pris la parole. Peut-être sont-ils maintenant plusieurs à s’insurger. Il a suffit que quelqu’un fasse un bruit. Car c’est ça qui se passe en général. Quelqu’un fait à un moment donné du bruit. Et quelqu’un d’autre l’entend. C’est vraiment une particularité de chez nous ça. Partout où vous pouvez vous promener vous pourrez constater que le monde est bruyant. C’est sa richesse. Il faut que ça croasse ou que ça blablatte. Il y aura toujours quelqu’un pour répondre. Et répondre c’est pas forcément parler à l’autre ou lui siffler un certain air. C’est partir en se taisant aussi. Car il n’y a rien de pire que le taiseux dans tout ce monde de bruit. Ce monde de brute de bruit est le pire des mondes de taiseux également. Ça va de pair. Ils vont par deux les taiseux. Ils sont muets à l’unisson. même s’il y a le taiseux bruyant et le bruyant capable de se taire. Il y a le papotant et il y a le papotaire. Celui qui papote pour qu’au fond tout soit rendu au plus taiseux. Que toute parole soit mise en terre. Qu’on en finisse avec tous les faux bruits. Car au fond il a toujours été seul. Le reste du monde étant une sorte de gargouillement de lui-même. C’est ce qu’il se dit parfois. Pour ne pas tourner bourrique.
Charles Pennequin
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Audrey Chambon
I went near the lady and she gave me one, saying that if i didn’t take any i would turn into a frog. To that i answered i was already called Froggy. “Because you’re French?” she said. “No, because i’m green” i replied. After this deep conversation she went away while i ate the awful stuff she had given to me. I was feeling ok until i tried to fly off. Turns out that bitch fooled me. I started melting to the ground, spreading myself like a soft piece of shit. My vision got awkward when my eyes split and ran down on my puddle. One eye caught sight of the woman grinning from far away. It was too late to do anything though… Anyway trust me, as soon as i look like a human being again, i’ll get my own back on her!
​Tricky Alice
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Job Zôé
Dans ton visage il y a une main.
Une main musclée. Celle peut-être qui te collait des gifles et des caresses les nuits où tu refuses de chanter, de te nettoyer le canif, de te soulager les lombaires dans le lac de la nuit.
Cette main dans ton visage, je pourrais bien la serrer, lui blanchir les phalanges, mettre un bouquet de muguet dedans, un cathéter, une cathédrale, un madrigal, quelque chose qui la tienne en respect.
Cette main dans ton visage, qui ne salue ni ne saisit rien. Cette main qui se refuse à faire, qui reste allongée.  
Job Zôé
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Thomas Vinau
J'ai faim. Il ne reste presque plus rien ici. À vrai dire, il n'y a jamais eu grand chose. Je sais que je pourrais me débrouiller pour remplir ce frigo, acheter un peu moins de shit ou choisir entre ça et les cd, mais bon. La cuisine sombre est en face de moi. Il n'y a pas de lumière parce que le néon a grillé il y a presque un an et que je ne l'ai jamais changé. Pour ça il aurait fallu que j'aille dans un magasin après avoir décroché l'ancien et noté quelque part ses références. C'est pas cher un nouveau néon, je suis sûr que ça coûte moins cher qu'un paquet de cigarettes. Mais je ne l'ai pas fait. Je pourrais aller en acheter un au centre commercial Victory. En même temps j'achèterais des trucs pour remplir le frigo, mais franchement je n'ai pas envie de sortir pour ça. Il me reste deux pommes, et je sais que le bon sens voudrait que je règle leur compte à ces deux pommes. Pourtant  je reste là, sur mon canapé face à cette cuisine sombre. Sûr que j'ai faim, mais l'idée de croquer dans une pomme froide ça me transporte pas. Ce qu'il faudrait c'est que je les fasse cuire, que je fasse des pommes au four avec du sucre. Comme dit ma grand-mère, c'est très simple et c'est très bon. Il suffirait de retirer le cœur des deux pommes et de mettre un peu de sucre et un peu de beurre dedans puis de les passer cinq minutes au four. Oui, ça serait bien. En plus, je crois qu'il me reste un peu de beurre. C'est rare que les trois derniers ingrédients comestibles d'une cuisine vide et sombre puissent aussi favorablement s'accorder. C'est rare ça.
Thomas Vinau
extrait d'un livre qui s'appelle Collection de sombreros (éditions Vincent Rougier)
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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Arno Calleja
On a un regard droit. On a le doigt qui montre. Et la chose qu’on montre doit se taire. On a la langue qui pointe. On n’a pas le sexe qui pend. C’est hargne et haute hargne. On a les deux hargnes. Et la grande hargne harponne la petite et l’emporte avec. C’est le sens du vent on le suit. Et c’est le sens contraire lui aussi on le suit. De vent. Vivre = science dure. Mort = art. L’art on le harponne droit. Dans le sens. Et dans le sens contraire. Dans les deux. La forme a durci lentement tout le temps de notre vie. La vie qu’on a montré du doigt c’était la notre, celle qu’on a vécu tout du long. La vie montrée on l’a fait taire.
Arno Calleja
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bonsangdbanzai-blog · 7 years ago
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SINGER GOULD
Je ne suis pas comme toi. Pas comme eux et eux. Ce n’est pas pareil. Je suis dans un autre système solaire. Et moi je suis en train de parler de la réalité, la vraie réalité qui n’est pas pareil. Je peux penser que Gould accepte une autre réalité et je peux penser aussi que ce n’est absolument, certainement pas pareil. Je sais que tu penses que Gould n’est pas comme eux, je ne suis pas pareil. C’est fort et plus fort que moi, je suis toujours occupé à penser mais pas pareil, dans le sens que mon niveau n’est pas pareil, dans le sens que je suis très proche.
SNGER GOULD
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