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Séance #13 - Débattre en ligne, mais à quel prix?
Internet est un fabuleux outil pour prendre parole et s’exprimer par rapport à des enjeux publics. Il a permis à de nombreuses causes et mouvements sociaux de gagner des adhérents, mais également de rassembler ces mêmes individus. Par contre, une si grande exposition et une liberté d’expression quasi totale font en sorte que parfois, et même souvent, les choses dérapent. Étant donné que les gens bénéficient d’un certain anonymat derrière leur écran, ils sont davantage portés à émettre des propos blessants, crus et incisifs. Je suis d’avis que les débats publics sont encore possibles en ligne, mais très difficiles. Ils vont nécessiter davantage de conscientisation par rapport au pouvoir des mots, ainsi que l’ouverture au point de vue d’autrui.
Également, s’exprimer par rapport à un débat public en ligne, c’est ouvrir la porte à des centaines de commentaires haineux qui peuvent apparaître sur notre profil. Lors d’un débat en personne, tenu en face à face, les gens font preuve d’une certaine bienséance et politesse à l’égard de la personne avec qui il débatte. Ils se gardent de prononcer certaines insultes. Mais en ligne, des inconnus peuvent s’attaquer gratuitement à nous simplement à cause d’un propos tenu en lien avec un débat public. Ces personnes malveillantes ont été qualifiées de trolls, « en référence à la créature issue de la mythologie scandinave ». Ce sont de véritables parasites du web, et je suis fortement persuadée que le pire cauchemar de bon nombre de personnalités publiques serait de voir leur profil être contaminé par ces nuisances. S’exprimer en ligne devient un acte très vulnérable, voire dangereux pour certaines personnes, qui s’exposent littéralement à des menaces de mort pour prendre part à des débats publics. L’exemple de Safia Nolin qui a dénoncé Maripier Morin dans le cadre du mouvement #Metoo en est un bon. Bien que la vague d’empathie et de support à l’égard de la chanteuse fut grande, il reste que les commentaires dégradants publiés sur son profil Instagram ou sur d’autres médias sociaux ont été assez nombreux.
Internet permet d’avoir des débats publics à très grande échelle, une échelle encore plus grande que celle des médias traditionnels. Mais le manque de contrôle de soi et de savoir-vivre de certaines personnes laisse un goût amer dans la bouche de plusieurs internautes, qui choisissent alors de se retirer de tout débat public en ligne.
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Séance #14 - Statut : hors-ligne
L'omniprésence d'Internet dans nos vies de jeunes adultes agit sans conteste à titre d'engourdissement mental. C'est un peu comme si nos vies sont sur le pilote automatique en ce qui a trait à notre utilisation des médias numériques. Notre pouce sait exactement où se trouve chaque application sur notre cellulaire; nous n'avons même plus à réfléchir pour consulter Instagram ou Facebook. Cette surexposition à nos écrans et particulièrement aux médias sociaux a été particulièrement exacerbée par le contexte de la pandémie mondiale. En réponse à l'isolement, nous nous sommes tournés vers Internet pour maintenir un semblant de contact avec les autres et pour éviter l'exclusion sociale. Ce n'était toutefois peut-être pas le meilleur réflexe, quoique nous ne le savions et ne le reconnaissions pas nécessairement à l'époque. Présentement, de plus en plus de gens osent s'exprimer sur les affectations mentales qui ont résulté de leur propre surexposition aux médias numériques. Certains ont même adopté des pratiques de déconnexion volontaire, qui leur permettent de prendre soin de leur santé mentale et de vivre plus de moments de pleine conscience. Un bon exemple est l'influenceur Yan Cacchione, participant à l'édition 2018 de la populaire émission de téléréalité Occupation Double. Le jeune entrepreneur a tenté l'expérience pour la première fois pendant une durée de 24h seulement et a par la suite retenté l'expérience en augmentant la durée de son absence sur Instagram. Dans une publication datant du mois de septembre, Yan a dressé pour ses abonnés un bilan des avantages perçus suite à sa déconnexion volontaire de 4 jours. Parmi ceux-ci, il mentionne notamment : avoir plus de temps, une meilleure hygiène du sommeil, se libérer du FOMO et de la comparaison avec les autres, augmentation de la productivité et de la créativité, augmentation de sa capacité d'attention, diminution des fringales avant le coucher et diminution du besoin d'exposer sa vie sur les réseaux sociaux.
J'ai personnellement eu beaucoup de difficulté à bien gérer ma relation avec les réseaux sociaux pendant la pandémie et jusqu'à ce jour, cela me crée beaucoup de problématiques au niveau de ma santé mentale et de mon bien-être. L'initiative de Yan Cacchione (et de beaucoup d'autres internautes) de se déconnecter volontairement m'inspire énormément et je compte définitivement tenter l'expérience pendant le temps des fêtes.
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Séance #10 - Homo deus
Le moment où les robots deviendront nos maîtres est un point tournant qui fait peur à beaucoup de gens. Ce qui était considéré comme de la science-fiction pure et dure il y a quelques années à peine semble sur le point de devenir réalité. Ou est-ce déjà le cas? Certains diront que oui. Yuvul Noah Harari est de cet avis. L'historien et écrivain israélien traite du sujet, particulièrement de l'intelligence artificielle, dans son essai Homo deus: une brève histoire du futur, qui est une suite de son ouvrage à succès Sapiens: une brève histoire de l'humanité. Il émet l'opinion selon laquelle plusieurs professions seront remplacées par des robots, y compris les médecins, car les robots sont capables d'apprendre de leurs erreurs et ne plus jamais les refaire, à l'instar des humains (Harari, 2017).
C'est ce qu'on appelle l'apprentissage profond. Selon l'Institut de valorisation des données, l'apprentissage profond est « une technique d'apprentissage automatique qui a considérablement amélioré les résultats dans de nombreux domaines tels que la vision par ordinateur, la reconnaissance de la parole et la traduction automatique ». Ce dernier point m'interpelle particulièrement, car j'ai terminé deux années d'études au baccalauréat en traduction. Une des questions qu'on me posait le plus fréquemment pendant mes études était : « n'as-tu pas peur de perdre ton emploi dans quelques années? ». Bien entendu, les gens faisaient référence à la performance grandissante de Google Traduction. Le sujet était même abordé par mes professeurs à la première session. Leur but était de nous rassurer que la profession n'était pas sur le point de disparaître et que les traducteurs et traductrices avaient toujours leur place sur le marché du travail. Pour être honnête, je suis du même avis, car je crois qu'un logiciel de traduction ne sera jamais en mesure de rendre correctement les nuances de la langue, les tournures de phrases idiomatiques, les blagues et les autres références culturelles. De plus, je suis de l'avis de Donald Bérubé, président de l'OTTIAQ, qui affirme que la technologie n'est pas tout à fait fiable pour des documents préjudiciables comme des manuels de médecine. « Si la vie d'humains est en jeu, vous ne demanderez pas à une machine de s'occuper de la traduction », dit-il.
Par contre, les logiciels de traduction et de terminologie sont sans conteste très utiles au travail des traducteurs et permettent un meilleur rendement. L'époque de la recherche fastidieuse dans des ouvrages volumineux est révolue, et cela est vraiment pour le mieux.
Bibliographie
Harari, Y. N. (2017). Homo deus: une brève histoire du futur. Albin Michel.
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Séance #08 - Le meme, ou le Monet de l'ère moderne
Parler de culture numérique s'inscrit vraiment en continuité avec le sujet du billet de la semaine précédente, soit la culture participative. De nos jours, les manifestations de la culture numérique sont tellement nombreuses qu'on en vient à oublier leur omniprésence. Bien que la culture numérique soit très bien implantée dans notre quotidien, elle ne constituait pas encore une réalité il y a de cela quelques décennies. En effet, certains auteurs affirment que nous sommes passés d'une culture informationnelle à une culture numérique, aussi qualifiée de e-culture ou cyberculture. C'est au début des années 2000, plus précisément en 2005, que l'UNESCO a affirmé qu'il existait « une culture propre à la toile ». Pour les auteurs mentionnés précédemment (Devauchelle, Platteaux et Cerisier), « la culture numérique serait donc l'intégration dans la culture, liée au développement des techniques numériques, de changements potentiels ou effectifs dans les registres relationnels, sociaux, identitaires, informationnels et professionnels ».
Un des traits les plus évocateurs de la culture numérique est celui de la viralité. Viralité est un mot qui vient de virus. Le mot virus a une connotation négative comme dans l'expression virus informatique, mais en ce qui a trait à la viralité d'une publication sur les réseaux sociaux, ça peut avoir une connotation positive ou négative, dépendamment des retombées que la publication obtient. Les créateurs de memes, par exemple, prennent avantage de ce potentiel du web pour faire circuler leurs publications au max. Les memes transforment quelque chose de relativement banal en un running gag compris à l'échelle mondiale. Ces publications deviennent presque comme un langage compris par tous, c'est une sorte d'humour universellement compris. Bien sûr il y a du texte, mais il est souvent en anglais et puisque c'est une langue parlée et comprise presque partout dans le monde, cela accentue le caractère viral des memes. Comme une oeuvre d'art qui fait partie de la culture d'un pays, les memes font partie de la culture numérique. Comme une oeuvre d'art dont on apprécie la beauté, les memes sont appréciés en raison de leur ingéniosité, de leur originalité et de leur caractère humoristique.
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Séance #07 - À qui la parole?
La démocratisation du savoir et l'avènement de l'ère numérique sont deux réalités qui caractérisent extrêmement bien le 21e siècle. De prime abord, on pourrait penser que ces deux concepts vont de pair, car ils ont permis la construction d'une culture participative, « un monde où plus d'individus que jamais disposent des moyens de production et de circulation de la culture ». Par contre, je suis d'avis que cela peut être remis en question.
Un des aspects de la culture participative est qu'elle permet à n'importe quel invididu disposant des ressources technologiques nécessaires de produire et diffuser de l'information à un grand nombre sur les médias numériques. Un idéal d'inclusion, de créativité et de démocratie... Là où les choses se gâtent, c'est au niveau de la pertinence et la valeur de cette information. La circulation libre d'informations non vérifiées et prouvées implique que les individus doivent faire preuve d'un discernement hors pair pour ne pas se faire leurrer au quotidien par ce qu'ils trouvent en ligne.
Sur Internet et les médias sociaux, il circule constamment de la fausse information et nous sommes tous à risque de la relayer sans même nous en rendre compte. Particulièrement dans le domaine de la santé, de la nutrition ou de l'activité physique, les gens adorent s'improviser professionnels en la matière. Prenons seulement comme exemple la popularité de la diète Keto... C'est une bonne chose que les gens puissent donner librement leur avis et aider leur communauté en ligne mais quand il est question de science et de santé, un certain retour aux érudits s'impose. Il faut que les gens développent le réflexe de consulter des sources scientifiques et non seulement des vidéos YouTube de leurs influenceurs préférés.
Ce réflexe se perd de plus en plus, particulièrement chez les jeunes. Une certaine paresse intellectuelle s'est installée. Notre génération a de la difficulté à consulter des sources scientifiques fiables, car nous sommes tellement habitués à être exposé à une surabondance d'information sur nos réseaux sociaux et sur les moteurs de recherche. Cette information est très, voire trop, accessible. Comme le souligne Olivier Babeau dans une tribune pour Figarovox, « une question renvoie, littéralement, des millions de réponses ».
Il incombe donc à notre société, plus particulièrement au système d'éducation, de mettre en place des mesures pour enseigner aux individus comment produire et consommer de l'information de qualité, fiable et éthique. Car si on lui enlève ses impuretés, la culture participative porte en soi un objectif louable: celui de donner la voix au peuple.
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