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Chroniques de l'ennui
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chroniques-de-lennui · 7 years ago
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Fortnite : Lapidation Royale
Comme d’habitude, je passe ma vie devant Twitch à regarder mon streamer favori, TheViper légende incontestée d’Age Of Empires II. Je m’étais juré de ne pas avoir de télévision. Trop de temps perdu ! Il faut être actif dans la vie ! C’est ce que je me disais à l’époque... Et maintenant, je passe 4 heures pas jour à paresser devant Twitch...
Aujourd’hui, surprenamment, il avait décidé de jouer à Fortnite en équipe avec d’autres top-players d’Age of. Pourquoi pas ?... Je suis un peu méfiant, presque déjà médisant, mais voyons voir ce que ça vaut ! Les cinq premières minutes sont décevantes... Et, puis, les choses se mettent en place ! Tatoh joue bien. Viper se bat pour progresser (Il “try-hard” comme on dit dans le milieu des gamers). Leur ami, dont je ne me souviens plus le nom, ne semble pas digne que j’en parle puisque je l’ai oublié. Mais, Daut, la légende incontestée, le top player depuis 20 ans d'AoE2, est d’une nullité tellement extrême qu’il en devient le clown de l’équipe. Et, quel clown ! Il en est drôle à s’étrangler. Après avoir regardé quelques heures, je me prends même à vouloir lui donner des conseils et, de fil en aiguille, je regarde Claire et lui propose de jouer.
Après les turpitudes habituelles de l’installation d’un jeu sur Mac et l’heure de téléchargement, le jeu ne fonctionne pas vraiment. Dès lors et quelques défaites plus tard, je m’énerve, jure contre les nerds et les enfants, désinstalle le jeu de rage et puis me calme. Quelle est la solution ? Peut-être l’installer sur windows via bootcamp ? J’essaye ! Mais, il n’y a pas assez d’espace disponible. Dès lors je supprime tout ce que je peux (même les programmes par défaut de windows) pour ne laisser que le strict minimum (ou tout ce qui n’est pas désinstallable, c’est selon). Ca fonctionne en dépit du fait qu’il ne reste que des miettes d’espace libre. Enfin, je vais pouvoir leur montrer ma fureur !
Les parties s’enchaînent dès lors. Une première défaite. La malchance sans aucun doute... Une seconde. Une coïncidence. Une troisième ! Je vais leur faire comprendre ma COLERE ! Une QUATRIÈME ! AHHHHH ! JE LES DETESTE. Cette fois, c’est moi qui try-hard !. Et, ça continua comme ça pendant une petite heure. Au moindre commentaire, Claire me jetait des éclairs. Dans une atmosphère électrique, je finis par rage quit. Mais, un rage quit poli où tentant de garder ma contenance, je conservais toutes les insultes pour mes adversaires au fond de moi :
- Peut-être qu’on devrait rejouer demain, qu’en penses-tu Claire ?
- Oui, peut-être......
Silence pesant. Elle aussi, ça l’avait énervée semble-t-il.
- On regarde un film ?...
Pas de réponse. On va se coucher.
Le lendemain, le scénario était le même :
- Pourquoi on ne tombe que sur des connards de pro ?????
Je commençais à éditer mes contrôles, regarder des tutoriels sur Youtube, prendre tous les conseils que je trouvais. J’ai tout fait ! Mais, en deux jours, j’étais déjà à bout. Et, l’issue était toujours la même... Un idiot déguisé en lapin ou en cosmonaute me tirait un coup de fusil à pompe en pleine face :
- Ils m’ont encore OS (one shot) ces enfoirés !!!!
Dans ma tête, je me disais que même un pro (pro gamer, un mec qui arrive à vivre du fait de jouer tous les jours) se serait fait tuer aussi. Ce n’était probablement pas le cas mais, en plein désespoir, il fallait quelque chose pour me rassurer.
Etais-je trop vieux ? Trop lent ? Prédisposé à être un nul ? Non impossible ! J’avais été bon sur un obscur FPS (first person shooter) gratuit en ligne. Personne ne le connaissait mais néanmoins ! Claire était peut-être même la meilleure joueuse sur ce jeu à l’époque où on jouait. Je commençais à me dire que c’était probablement le manque de pratique et qu’après deux semaines de jeu, je serai probablement meilleur.
Deux semaines passèrent et il fallait que je me batte pour tenir mon 0.21 KD (1 kill pour 5 death en gros, ce qui est d’ailleurs inférieur à Daut, le MEGA-CLOWN). Après, 600 ou 700 parties, je ne m’étais pas amélioré d’un pouce... Mais, une pensée me réconfortait, Claire n’était pas meilleure que moi ou si, un peu, mais pas suffisamment pour que je me sente vraiment inférieur. Auquel cas, j’aurais désinstallé le jeu en prétextant ne pas apprécier les graphismes ou quoi que ce soit d’autres qui ne me mettent pas en face de mon incapacité à progresser.
Bref, au bout de ces deux semaines, j’étais toujours au niveau zéro, au stade du noob (newbie, nouveau joueur). Les habitués du jeu appelaient aussi cela un Bambi, ce qui m’énervait encore plus (le pauvre ! il a quand même perdu sa mère !). Je les maudissais intérieurement et multipliais les rage quit. Mais, je ne me retenais plus depuis cette première :
- Je vais aller dans un cyber café, prendre un enfant, le secouer et lui dire : “SI TU REJOUES A FORNITE, JE VAIS M’OCCUPER DE TOI !!!!!”.
Claire me regardait mi-amusée, mi-interloquée. C’était peut-être un peu violent ?
Aujourd’hui, j’en suis là, désespéré d’être un Bambi... Je la regarde jouer néanmoins, en silence, n’osant plus rallumer le jeu...
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chroniques-de-lennui · 8 years ago
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Les dentelles de Montmirail
Dans la Corsa de location, nous sillonnions à 4 le sud de la France, Claire, Philippe (son frère), Sabrina (sa femme) et moi, suivi de près par les parents de Claire dans une deuxième voiture. Après avoir fait le Mont Ventoux, qu’on peut décrire simplement comme très venteux, puis avoir fait le tour de Valréas, village d’enfance de la mère de Claire, l’envie subite de voir les « dentelles de Montmirail » pris Philippe : - D’en bas, les dentelles, c’est fantastique ! Il faut absolument qu’on aille voir ça. Claire ! Appelle maman pour lui dire qu’on va les voir ! Moi, interloqué : - Qu’est-ce que c’est que des dentelles ? - C’est des formations rocheuses spécifiques à la région ! Des grandes dents ! Sûrement une des dix meilleures choses à voir de la région. Des rochers ?… Une seule chose était sûre, je n’en avais strictement rien à foutre, j’en avais vu des millions, comme tout le monde probablement, et pas un seul ne m’avait marqué. Néanmoins, comme souvent, je n’avais rien à proposer de mieux. Donc, je me résignais à laisser passer l’épreuve, comme on accepte, de bonne grâce et sans se plaindre, d’écouter un prêtre pendant une heure au cours d’un mariage.
Très vite, nous nous rendîmes à l’évidence. Le timing allait être serré. Il valait mieux acheter le confit de canard pour le repas du soir avant d’y aller, et non après. On risquait de trouver porte close. Philippe me semblait être un habitué de ce genre de plannings surchargés où on se rend compte que même en se pressant à chaque étape, on finit par ne pas arriver à en faire la moitié. - Claire ! Regarde ! Un Intermarché à dix minutes ! Moi, co-pilote improvisé, j’analyse google maps et là l’angoisse : - Mais, mais, ce n’est pas sur la même route ! Qu’est-ce qu’on doit faire ? Philippe : - On va aux dentelles ! - OK, alors à droite ! - Mais, tu peux pas le dire avant ! S’énerve Claire. - Bon, alors cette droite ! … Ou celle-ci ?
On prend à droite à la 4ème rue, c’est devenu explosif dans la voiture. On s’enfonce dans les ruelles. Claire me jette des éclairs ! - Alors ce GPS il te dit quoi ???? - Mais, ça ne marche pas… On est perdu… Arrête-toi…
Je chouine… C’est la faute de la connexion ! Pas la mienne ! Oh ! La bonne étoile ! Un Super U ! Enorme en plus ! Tant pis pour l’Intermarché, ce sera Super U. On s’arrête. Philippe, diplomate, propose à Claire de prendre le volant pour la suite. Sentant les routes de montagne escarpées venir, Claire accepte sans discuter.
Les parents s’arrêtent, nous demandent de leur ramener du café et du beurre. J’essaye de mémoriser, Sabrina accepte de leur en amener, j’oublie tout et je pense au futur parmentier de canard. Je finis ma cigarette et je rentre avec Philippe. Il siffle Sabrina pour la retrouver, les gens nous regardent, je les regarde et j’oublie. Le confit de canard avant tout ! - Tu en as trouvé Claire ? - Non.
Allons demander au boucher dans le magasin dans ce cas. Il a bonne tête, d’emblée je l’aime bien : - Ah, ça non ! Une dame m’en a demandé hier et je lui ai dit que nous n’en avions pas ! Nous avons eu une grippe aviaire dans la région il y a quelques mois et maintenant c’est la pénurie ! - Et, un autre magasin dans les alentours peut-être ? - La pénurie, je vous dis ! Plus personne ne peut se procurer de confit de canard. - Alors, une idée pour remplacer le confit dans un parmentier de canard ? - Bien entendu ! Du canard !
Et, la pénurie ? Bref… On le suit. - Ah ! Il faut croire que je me suis trompé ! Il y a du confit de canard ! Le voilà !
Du confit sous vide ? Même pas en boite ? Après, tout, pour ce que je m’y connais en confit de canard. On en prend deux. A 12 euros l’un ! Pas donné ! Et, Philippe qui veut partager les frais, je me sens mal d’être aussi dispendieux. Aux caisses, je le regarde : - Je peux mettre 10 euros dessus de ma poche si tu veux, c’est un peu cher. - Non, non, non, non, non. C’est normal, on partage tout ! Il n’y a aucun problème ! Grand seigneur. Je ne fais pas durer la conversation, je suis content d’avoir mon confit de canard. Pendant ce temps, on utilise la caisse automatique, celle qui n’a pas de caissière. Ca devrait aller plus vite.
Erreur. La situation se dégrade très rapidement : - Reposez le dernier article dans le bac. affiche la machine. On repose. Puis, quelqu’un enlève ! Repose le ! OK. Mais, un article n’est pas pesé ! Philippe y va. Revient. Il est à la pièce ! Donc, il faut appuyer sur un bouton. Une caissière vient nous aider. Sous le regard accusateur des clients qui font la queue derrière nous. Je leur jette un regard. Presque par défi ! Pas de réaction. Maintenant, on paye. Sabrina met sa carte. Carte muette. La caissière vient nous aider. Sabrina remet sa carte. Je commence à ranger le confit de canard. - Reposez le dernier article dans le bac. Et, là, tout tombe par terre ! On ramasse tant bien que mal pendant que la caissière revient nous aider. Je n’ose plus trop regarder les autres clients. On s’enlise…
Les minutes sont lourdes et passent lentement. Chaque seconde qui passe sans catastrophe est bénie. On touche au but et, là, l’oubli bête : - Philippe, tu as pensé à prendre le beurre ? - Non ! Attendez-moi ici ! Je vais le chercher de suite. Sous-entendu, « pourrais-tu garder la caisse automatique en attendant que je revienne ? ». N’osant plus regarder derrière moi, la queue nous foudroyant du regard, je sors à pas cadencé du magasin avec Claire. Une fois dehors, il fait beau. On retrouve ses parents et on papote… La vie est douce à nouveau.
Quelques minutes passent et revoilà Philippe : - Quel magasin minable ! La queue est insupportable ! Il est furieux ! Il aurait peut-être préféré qu’on l’attende ? On monte en voiture. Et, tout de suite, c’est les cris : - Non, papa, tu passes par là, je te dis ! (à Sabrina) Mais, qu’est-ce qu’il veut que je fasse le tour ? (à la fenêtre) Tu fais ce que je te dis, merde ! Tu me suis, un point c’est tout. (à Sabrina) Mais, qu’est-ce qu’il a à vouloir se jeter dans le bouchon ?!… (à la fenêtre) T’arrête maintenant !
Et il s’engage. A contresens ! Mais peu importe ! C’est que quelques mètres ! Il s’intercale et puis bougonne. Quelques minutes passent et il s’excuse d’avoir été nerveux. Sympa. Les routes sont de plus en plus étroites, les panneaux d’avertissement de plus en plus nombreux mais il se défoule quand même sur le volant. Au détour d’un virage à l’aveugle pris à vitesse généreuse, on récite en canon : - Tu vas un peu vite Philippe ! Il fronce les sourcils, ça l’énerve de nouveau. Mais, il lève le pied. La violence, ce n’est pas son truc. A mesure que les virages vomitifs s’enchaînent, google maps dessine une route que même Picasso n’aurait pas renié ! Un zigzag digne du snake sur Nokia 3310 qui s’enroule même sur lui-même à un endroit. Philippe, en dépit se sa fierté, commence à lâcher prise : - On va peut-être s’arrêter avant, un beau point de vue suffira.
Ni une, ni deux, on s’arrête au village suivant. Tant pis pour les dentelles. On les voit d’ici à ce qu’il parait. A ce qu’il paraît car, prenant l’appareil de Claire, j’ai pris des photos de tout sauf des dentelles. Même de vieux tonneaux. Après tout, ce ne sont que des vieux rochers, non ?
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chroniques-de-lennui · 8 years ago
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Mc Donald’s
Aujourd’hui, avec Claire, nous sommes allés à Mc Donald’s. Certains disent que c’est mauvais pour être contrariants. Mais, j’aime ça. Ca a l’air de plaire aussi à Claire d’ailleurs. Cette fin de journée semblait être le point culminant de cette journée passée à glander. Comme beaucoup d’autres me dirait Claire.
Le Mac Donald’s n’est pas très loin. Une dizaine de minutes à pied. Enfin, suffisamment loin pour que je n’y aille pas plus d’une fois par mois. S’ils livraient, j’en mangerai toutes les semaines sans aucun doute. On dit qu’ils sont les rois du marketing, donc ils ont probablement déjà décidé que j’étais une espèce suffisamment négligeable pour qu’ils se dispensent de me proposer ce service. Ou c’est par fainéantise. J’aurais fait comme eux finalement.
En arrivant, nous commandons à la machine. Pour ceux qui sont très contrariants vis-à-vis de Mc Donald’s et qui donc, bien sûr, ne savent pas ce que c’est, ce sont des automates qui ont remplacé les caissiers qui prenaient ta commande. Ce qui est tout à fait plaisant. Plus besoin de gueuler une commande sans réfléchir (car bien sûr pendant les 15 minutes de queue, tu as pensé à tout sauf à ta commande) avec des gens bougons derrière toi qui n’attendent qu’une chose, que tu dégages et leur laisses la place. Bref, maintenant, il n’y a plus de queue et tu as le temps de réfléchir. Au détail près qu’il faut avouer que je prend toujours la même chose. Mais, en prenant le temps de réfléchir.
Cette fois, une fois n’est pas coutume, l’envie m’a pris de changer. Un burger au poulet, avec l’option double poulet. Pourquoi ? Parce qu’à part chez les gens contrariants et chez Claire qui n’aime pas trop la viande, plus est égal à meilleur. Après que Claire ait payé avec sa carte bleue fendue en deux, mais qui fonctionne pour le mieux, ce qui m’étonne à chaque fois soit dit en passant, nous allons nous asseoir. Pour être servi à table, s’il vous plait. Tel des rich kids en vacances à Paris. En un mot, le bonheur.
Je commence par les frites. Effectivement, étant trop glouton pour ne pas tout manger en 5 secondes quand j’ai faim, je préfère commencer par ce que j’apprécie le moins et, donc, dont je ne ressens même pas le goût tellement je baffre pour finir par déguster tranquillement ce que je préfère. En gros, d’abord les frites, ensuite le burger pour finir par le clou du repas, les nuggets. J’adore les nuggets.
Mais, les ennuis commençaient. Mon burger était mauvais. Il y avait trop de poulet ! Je me lamentais. Claire n’en avait cure. Elle avait un Mac Chicken ! Elle ne s’était pas trompée et s’en léchait les doigts de plaisir. Pendant que les miens étaient plein de graisse. La sauce coulait le long de mes mains pendant que j’essayais d’avaler ce sandwich dégueulasse. Les contrariants avaient raison pour une fois, Mc Do pouvait être dégueu, et ça me contrariait. Alors, je mangeais tout. Un peu pour les emmerder. Un peu parce que je pensais à ma mère qui me disait de pas gaspiller. C’était atroce… Enfin, j’exagère peut-être un peu.
Arrivé au bout, je n’avais même plus faim. Je regardais les nuggets. J’allais pas les laisser quand même. J’ouvrais ma sauce chinoise, que je n’ai jamais aimé je crois ? Ou alors était-ce ma préférée ? Cette mauvaise mémoire faisait que je la prenais régulièrement en tout cas, étant le deuxième choix (dans l’ordre, sur la machine) après la sauce barbecue dont j’ai fait depuis longtemps déjà une overdose. A la première bouchée, la mémoire me revint. C’était celle que j’aimais le moins. Mais, comme je ne gaspille pas, ce dont je ne suis même pas fier, je badigeonnais quand même chaque nuggets. Les bouchées devenaient de plus en plus difficiles. Qu’importe, il faut finir ! Les deux derniers sont de trop. Prends les Claire ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait…. S’il-te-plaaaaiiiiiiiit….. Non ? Bon… Je vais les manger.
Et, je les ai mangés. C’était de trop. J’ai un peu mal au ventre maintenant que je vous écris. Bref, c’était ma soirée au Mc Do. Vivement la prochaine fois, j’aime bien aller là-bas.
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chroniques-de-lennui · 8 years ago
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Lamentations sur le mur du service client
Vendredi 11 août : Si les travaux ne retardaient pas notre déménagement, nous pourrions déménager de suite. Néanmoins, autant appeler directement le service client d’Orange pour préparer le transfert de notre ligne Internet. C’est important pour nous, nous sommes une agence web. Nous avons même l’appellation “pro” chez eux, ce qui veut dire que nous serons traités sérieusement. Enfin, c’est très probable. Comment organiser un déménagement ? Il suffit de les appeler et de leur notifier.
- Service client Orange, bonjour ? Quel est votre problème ?
- Bonjour, nous allons déménager, quelles sont les démarches à réaliser ?… Il est important que notre ligne n’ait pas d’interruption car nous gérons des serveurs pour nos clients, etc, etc…
Quelques explications plus tard sur le fait que c’est extrêmement dangereux pour nous, que toute coupure peut nous mettre à la rue, que ce serait la fin du monde, elle a très bien compris. Ouf.
- Très bien monsieur, je vais le notifier dans votre dossier. Avoir le même numéro de téléphone ? Bien sûr. Avoir la même IP ? Bien entendu. Ne vous inquiétez pas, ça va très bien se passer.
Comme dans un rêve. On n’aura même pas de problème à nos serveurs dont l’accès est restreint à notre IP seulement. Tout est noté, rendez-vous pris avec le technicien pour le 28 pour nous laisser le temps de rafraichir le nouvel appartement.
Vendredi 11 août (18h30) : Tac Tac Tac ! Cet enfoiré vient de me descendre. Balai à chiotte de merde !  … Vous avez été déconnecté de notre serveur de jeu. Hein ? La box ! Vite la rebrancher ! “Un incident technique est survenu sur votre ligne. Merci de contacter le service client d’Orange”. Hum. Rebrancher une nouvelle fois ! “Un incident technique est survenu sur votre ligne. Merci de contacter le service client d’Orange”. OK, je vais la rebrancher un nouvelle fois ! Non ! Je les appelle.
Hors de moi (on m’a coupé dans ma partie), je google “contact orange pro” et je tape leur numéro. Tapez 1 pour service technique. 2 pour le service commercial. 2 !
- Tous nos opérateurs sont actuellement occupés, veuillez rappeler ultérieurement.
OK. Je vais appeler le service technique ! Je tape 1 !
- Non, monsieur. Il faut s’adresser au service commercial pour ça.
- Vous pouvez me les passer ?
- Non, ils sont tous partis à cette heure.
- C’est pas de l’assistance 24/24 ?
- ….
D’accord, je rappellerai demain.
Samedi 12 août : A peine réveillé. Je rappelle.
- Tous nos opérateurs sont actuellement occupés, veuillez rappeler ultérieurement.
Encore ! Mais, on est des milliers à avoir le même problème ou quoi ?
Alors, le service technique !
- Non, monsieur. Il faut s’adresser au service commercial pour ça.
- Oui je sais ! Vous pouvez me les passer ?
- Non, ils sont en week-end. Il faut rappeler lundi.
- Et, vous, vous ne pouvez rien faire ?
- Non, monsieur. Il faut s’adresser au service commercial pour ça.
- OK, OK.
Le week-end passe. Je découvre que le partage de connexion wifi de mon portable me suffit pour regarder un match de foot en streaming, de jouer à des jeux en réseau, d’aller sur Internet de façon raisonnable. La vie est belle.
Lundi 14 août : Il est 13h. Je me réveille d’un bond et je prend mon téléphone. Enfin, je vais parler au service client !
- Service client d’Orange, bonjour. Quel est le numéro de téléphone de votre ligne ?
- 01 …..
- Très bien, que puis-je pour vous ?
Je me lamente sur le fait que mon entreprise va fermer si je ne récupère pas mon IP, que je ne peux plus travailler. Ca dure peut-être 5 minutes !… Une tirade digne d’un des plus grands dépressifs.
- Très bien monsieur. Effectivement, c’est une erreur de notre part mais ce n’est pas moi qui m’occupe des déménagements. Il faudrait joindre le service approprié.
- Et, comment les joindre ?
- Ca vous ne pouvez pas monsieur mais je peux leur laisser une note. Il vous rappelleront sous 3 jours ouvrés.
Trois jours !
- C’est impossible !
On rentre ensuite dans les cinq phases du deuil. D’abord le déni :
- Mais, c’est certain que vous pouvez faire quelque chose !
Réponse du support : non, il ne peut rien faire.
Ensuite, Claire rappelle. Et, là, c’est la colère !
- On va se barrer de chez vous ! Bande d’incompétents ! Vous entendez, on va aller chez un de vos concurrents ! Vous allez perdre un de vos clients.
Réponse du support : ce serait dommage mais on ne peut rien faire. Le fait qu’on paye peut-être 1000 euros / an ne semble leur faire ni chaud ni froid. Un problème de moins pour eux probablement. On peut les comprendre, sans client, plus de problèmes pour le service client.
Puis, la négociation.
- Alors, on peut changer le rendez-vous ? L’avancer ?
Après quelques lamentations maintenant d’usage.
- Je vais transmettre votre demande au service concerné. Ils vous rappelleront sous deux jours ouvrés.
Vient enfin la dépression :
- Mais, alors, il n’y a rien à faire ? Mais, comment vais-je tenir encore 15 jours ? C’est la fin du monde… Mon entreprise est morte… Moi-même je suis mort…
- Ah. Tiens d’ailleurs, j’ai vu sur votre dossier qu’on ne pouvait pas avancer votre rendez-vous. Personne ne vous a appelé ? Etonnant. Vous pouvez aller en magasin, on vous prêtera une box.
- Avec mon IP ?
- Non.
- Bien, ça ne solutionne rien dans ce cas…
- Ecoutez (montant sur ses grands chevaux), c’est la solution que je vous propose.
Je vous passe les détails. Les moments où on perd dix minutes car le numéro qu’on donne pour être identifié n’est pas le bon, qu’il faut en donner un autre, un qu’on a jamais utilisé, qui n’est sur aucun document mais qui est le bon numéro. Le bon numéro pour pouvoir à nouveau appeler le service client Orange.
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